Charité au sens moderne, courant, d’aumône (ou action sociale, ou zakat, ou dāna), ou charité au sens premier (caritas = amour, agapè) ?
Bonjour, nous pouvons mettre de côté le projet Venus ( à voir dans un nouveau fil pour ceux qui seraient passionnés ), je crois qu’il faut se concentrer sur le sujet du fil qui est le revenu de base. D’autant plus que ce sujet englobe de nombreux aspects différents, de la morale aux sciences et techniques, aux rapports humains dans la production, du sens de la vie dans le sens le plus transcendantal jusqu’à la survie la plus basique, du rapport à la nature et aux autres espèces sur une planète limitée. Le document que bourik propose dans son message 22665 me paraît intéressant par son ouverture d’esprit sur le sujet et par l’aspect approfondi de sa recherche.
Charité en temps que première des vertus théologales bien sûr! Enfin, pour l’athée, l’agnostique, où le croyant d’une autre foi le concept est déclinable, ce qui compte c’est d’en comprendre l’essence. A mon sens, la Charité est l’idéal au dessus de tous les idéaux, car quel que soit le système, quel que soit le régime, la charité le rend possible en suscitant la bienveillance, la patience, la justice et le désintérêt. En fait, si elle advenait, il n’y aurait même pas besoin de changer d’un pouce la société, en tout cas de réfléchir à la changer, ceux qui ont du pouvoir l’utiliserait à bon escient, pour le bien commun, ceux qui ont de l’argent le redistribuerait, les oppressions cesseraient, et même l’envie ou la lâcheté disparaîtraient. Je sais que c’est tout à fait niais et guimauve, mais la chanson Let’s get together des Youngbloods est à mon sens un des meilleurs manifestes qui soit.
J’avais zappé. Effectivement, ça a l’air un travail intéressant, assez bien réalisé. Mais partisan. L’aspect financier du revenu de base, ou dividende universel, peu importe comme on l’appelle, revient souvent. Personnellement, mes oppositions ne sont pas comptables, mais ciblent la conception même du travail, de la société, de la spécialisation qui est la mutualisation des fruits du travail (au contraire de l’indépendance ou de l’autarcie) que les partisan du RdB ont. L’auteur avoue lui-même qu’il n’a pas tellement développé les aspect psychologiques et sociologiques, or c’est précisément là que se nichent les plus importantes objections. A la question « Mais qui va donc encore bien vouloir travailler? » la réponse est cet éternel sondage où les gens prétendent à 60% qu’ils iraient travailler comme avant. La force de l’argument! Les citations n’ont pas grand rapport avec la question.
Pareillement, à la question « Qui va faire les sales boulots? », on a l’impression qu’on emploie la technique rhétorique de l’homme de paille afin de cacher la vraie question: « Qui va remplir les tâches nécessaires à très court terme, et celles utiles à moyen et long terme? ». Boulots pénibles et tâches nécessaires sont volontairement et fallacieusement associées. Il y a même des boulots bien payés et pas pénibles où une seule minute d’inattention, sans parler d’absence journalière, peut avoir de graves conséquences. J’avais déjà évoqué les contrôleurs aériens par exemple. Eh quoi?! parce qu’ils ont un boulot qui paye bien, ils ne voudraient pas le quitter?! C’est supposer que l’homme n’a d’autre moteur dans la vie que l’amour de l’argent. Le contrôleur aérien, il serait peut-être ravi de pouvoir abandonner son poste, et d’être à la maison pour être plus souvent avec ses enfants, quitte à vivre une vie plus simple.
Avec le RdB, on ne craint plus le chômage. C’est bien pour l’individu, mais c’est un facteur d’effondrement de la société. Je m’explique. Si on met en place le RdB, dans les premières semaines il y aura une première vague de démissions volontaires. Cette première vague posera déjà problème, mais mettons qu’on arrive à gérer cette crise, que les secteurs en sous-emploi voient les salaires augmenter pour redevenir attractifs, etc… Bon. Mais parmis tous ceux qui seront restés en place, petit à petit, la peur du chômage s’effacera, donc la peur du patron. Et de plus en plus de gens, et de manière généralisée, commenceront à prendre des libertés sans formellement quitter leur travail. Par exemple, ce sera faire la grasse mâtinée sans prévenir, ce sera partir en plein pendant les heures de boulot pour une raison X ou Y, ce sera laisser de coté une tâche inintéressante pour une plus distrayante, etc. Ce mouvement de je-m’en-foutisme sera progressif mais généralisé, de ce fait, virer les mauvais éléments sera de plus en plus difficile, et aux nouveaux arrivants consciencieux on fera vite comprendre que ces « acquis » doivent être respectés. Ainsi, les postes seront occupés, mais le travail mal fait, inefficacement, irrégulièrement. Les entreprises seront de moins en moins viables (entre l’augmentation des salaires et la multiplication des embauches pour compenser la perte de productivité), les consommateurs de plus en plus insatisfaits, et la société court à la catastrophe.
Certes, c’est un tableau noir, pessimiste, abusivement généralisateur, mais la dynamique de déresponsabilisation au travail que je pointe verra forcément jour. Certes, peut-être pas au point de toucher tout le monde et de diviser par deux la productivité, mais c’est une difficulté, disons un défi supplémentaire qui vient se rajouter à celui de la première vague de démission, et au problème général d’accomplissement des tâches nécessaires et utiles (qui ne sont ni forcément répétitives ou machinales, ni forcément pénibles, ni forcément sous-rémunérées, ni forcément sous-qualifiées). Ce sont là, à mes yeux, des questions autrement plus fondamentales et dérangeantes que les questions comptables. Parce qu’en plus, une comptabilité établie sur des hypothèses invalides, ça vaut peanuts.
C’est peut être niais et guimauve, mais le rabbin qui a fait de cet amour absolu et universel le fondement de ses enseignements est encore 2000 ans plus tard le type le plus connu au monde, et 2,3 milliards d’êtres humains se réclament de ces enseignements, donc ça doit toucher à quelque chose de profond dans la nature humaine (OK il serait probablement horrifié par la vision du monde de la plupart de ses « fidèles »). Par contre ça me paraît difficilement compatible avec une vision de l’être humain comme le paresseux je-m’en-foutiste, profiteur et insatisfait de la suite de votre message.
Je comprends quand même votre inquiétude. Mais même si le RdB était de 5000 euros mensuels (vous savez déjà que pour moi son montant doit correspondre au loyer des biens préexistants - naturels ou sociaux - dont l’utilisation est privatisée, donc plutôt aux environs du RSA actuellement et zéro en cas d’arrêt complet de l’économie capitaliste), et si ça amenait 95% des gens à arrêter de bosser, qu’est ce qui se passerait ? Le type qui voudrait passer sa journée devant sa télé avec ses chips et sa bière s’apercevrait vite qu’il n’y a plus rien qui passe à la télé (ou toujours les mêmes choses en boucle) et qu’il n’y a plus de chips ni de bière au supermarché (ou qu’ils coûtent 10 fois plus cher). Qu’est ce qu’il ferait ? La même chose que le « bénéficiaire » du RSA.
Bref le RdB c’est le RSA, mais inconditionnel (comme Hirsch l’imaginait avant que l’UMP le lui retoque) parce qu’il s’agit d’un droit naturel (ou plutôt de l’indemnisation de la privation d’un droit naturel) sur l’héritage commun de l’humanité. Vous avez fort bien expliqué sur un autre fil que le RSA c’est ce qui vous permettait de travailler, et pas ce qui vous permettait de ne pas le faire.
Comme vous et comme Gilles je me refuse à lier le RdB à l’avènement d’un totalitarisme technologique.
La charité est une règle morale individuelle. C’est pour cela que par essence elle respecte la liberté de chacun, qu’elle est non contraignante. Ce n’est que de manière indirecte qu’elle peut avoir des répercussions politiques. Mais la charité est en quelque sorte une règle du coeur, et n’implique pas de se mentir à voir bleu ce qui est rouge. Caritas in veritate, comme a si bien dit Benoît XVI. C’est bien parce que les choses ne sont pas au mieux qu’on espèrent qu’elles soient meilleures. Bon, je vais pas partir en débat théologique et eschatologique, mais avoir un idéal et une espérance implique précisément qu’il y a « du travail » à faire, et que l’homme est bien affligés de défauts qu’il faut combattre avec bienveillance, par la promotion de qualités naturelles mais que les circonstances peuvent atténuer ou empêcher l’expression. Il faut se méfier des mauvais travers de l’homme, qui, à mon sens, risqueraient d’amener à la situation que j’ai décrite en grossissement volontairement le trait.
Un RdB pour garantir le respect de la dignité de chacun, ça ne me pose aucun problème. Un RdB pour pouvoir vivre sans participer aucunement à la société (autrement que par un pouvoir d’achat factice), ça je dis non. Mais le RdB comme seule aide sociale, par exemple, ça me pose aussi un problème. Des parents qui ont un enfant handicapé lourd, et l’on sait que c’est extrêmement coûteux, nécessitent plus d’aide de la société que ce qui suffit à la vie d’une personne valide à la santé correcte. Au contraire, certaines personnes sont dans un état de santé, de réussite personnelle, familiale et professionnelle tel qu’ils n’ont aucunement besoin d’aide, mais sont au contraire en position d’en donner, notamment sous forme d’argent. S’il y a une chose sur laquelle je suis d’accord avec les partisans du RdB, c’est qu’il faut faire disparaître le concept d’assisté, mais non pas en donnant du pognon à tout le monde, mais en luttant contre la mesquinerie en faisant comprendre à chacun les liens dont il dépend. Il n’y a pas plus de honte à dépendre du surplus d’argent de ceux qui en ont assez pour vivre, qu’à dépendre du surplus de nourriture de ceux qui en ont assez pour vivre. Le propre de la société spécialisée, c’est qu’on dépend tous des surplus de production des autres, chacun dans leur domaine.
Les seuls métiers avec lesquels j’ai un problème, ce sont ceux de la finance spéculative. En plus d’être très fortement rémunérés, ils jouent sur l’économie réelle. Il faudrait voir si ce domaine d’activité génère des fruits (retombant sur toute la société) au moins égaux aux dégâts qu’il entraîne. Parce que j’ai comme l’impression, et c’est un euphémisme, que c’est le seul domaine d’activité humaine intrinsèquement destructeur, et absolument inréformable en vue de le rendre utile à la société. A part cela, je pense qu’on se rend tous mutuellement service, et donc qu’il n’y a pas spoliation d’un droit ou d’un héritage naturel. Du moins, à part démettre les élites, je ne pense pas qu’il y ait forcément de si énormes efforts à faire pour arriver à une situation d’échanges mutuels de services. Pour moi, ça bénéficie à tous de laisser l’exploitation de la terre aux agriculteurs, la gestion de l’argent à des comptables, l’utilisation du minerai de fer à la sidérurgie, etc… chacun, dans son domaine, est le plus apte à faire l’utilisation la plus efficace, au bénéfice de tous, de ressources qui sont propriété indivise de l’humanité entière. Bon, après c’est vrai qu’il y a les inégalités et exploitations Nord/Sud, il ne faut pas se voiler la face, mais déjà dans une petite entité comme la France le réflexion n’est pas facile, à l’échelle mondiale elle devient trop complexe pour un pauvre cerveau humain.
Pour moi, ça bénéficie à tous de laisser l'exploitation de la terre aux agriculteurs, la gestion de l'argent à des comptables, l'utilisation du minerai de fer à la sidérurgie, etc... chacun, dans son domaine, est le plus apte à faire l'utilisation la plus efficace, au bénéfice de tous, de ressources qui sont propriété indivise de l'humanité entière.D'accord avec vous, mais je vais préciser ma position. Je n'ai rien contre le fait que mon petit frère vienne couper son bois de chauffage dans notre petit bois ... tant qu'il m'en reste assez. Je n'ai même rien contre le fait qu'il fasse une coupe à blanc ... tant qu'il me dédommage parce qu'en attendant que ça repousse je vais devoir acheter mon bois (à moins qu'il le fasse pour payer la maison de retraite de nos parents, mais ne compliquons pas pour le plaisir).
De même il est normal que, comme toutes les terres arables de France métropolitaine sont maintenant privées, et que si j’en veux je dois la payer, l’agriculteur paie la location de sa terre à la société plutôt qu’à un propriétaire urbain qui la tient par une suite d’héritages et/ou de transactions financières (spéculatives puisqu’il n’a jamais eu l’intention de l’exploiter lui même) d’un spéculateur qui a acheté une terre banale, seigneuriale ou communale (ce qui revenait au même pour les paysans qui en vivaient) pour une bouchée de pain pendant la révolution (et c’est le cas de la majorité des terres agricoles).
De même il est normal que, comme le minerai qui a été extrait ne sera plus extractible par les générations futures, les sidérurgistes, qui font des bénéfices sur le gaspillage, indemnisent ceux qui ne pourront plus les faire.
Quand vous utilisez la propriété de quelqu’un, vous payez un loyer ; quand vous utilisez ce qui est l’héritage naturel de l’humanité, il est normal que vous payiez aussi un loyer. Et ce loyer participe de « l’utilisation la plus efficace » des ressources. Son absence fausse la concurrence. Si les utilisateurs de routes (et les intermédiaires comme les compagnies d’autoroutes) payaient le loyer des terres arables qu’elles ont stérilisé, cette utilisation serait plus efficace.
La relation des comptables avec l’argent est différente, mais celle des banques est analogue : le seigneuriage doit revenir à la société.
Et bien évidemment, pas plus que le bénéfice du RSA ne prive de celui de la CMU ou de des AF, il n’y a aucune raison que le bénéfice du RdB ne prive de la solidarité.
C’est une théorie intéressante. Mais il faudrait définir très clairement des règles de calcul de la « location » des ressources utilisées. La logique voudrait qu’elle soit potentiellement applicable à la moindre mole de matière, au moindre Joule d’énergie. Evidement, c’est impossible de mesurer celà, même l’estimer est difficile, mais il faut partir de là, à mon sens, pour être plus proche de l’aspect « location de la Terre » que d’un travail de parlementaire classique qui se demande quoi prélever à qui pour que ça ne gueule pas trop, démarche qui aboutit à avoir des centaines de taxes, et quasiment autant d’institutions chargées de veiller à leur encaissement. Une taxe « location de la Terre » couvrirait les question de pollution et de gaspillage, et assurerait un petit rôle de redistribution. C’est assez iconoclaste, mais ça me paraît être une idée à creuser.
Je viens de regarder un entretien donné par Michel Drac, sur les perspectives pour le futur, notamment les problèmes de raréfactions des ressources. Environ à partir du dernier tiers ou du dernier quart, il évoque une des manières dont l’élite pourrait gérer à son profit l’inévitable chute générale du niveau de vie que ça entraînerait. Il voit bien une société avec 1% d’hyper-classe immensément riche, et qui deviendrait le nouveau moteur de la consommation de produits hautement développés (biotechnologies, par exemple). Pour être à son service, 20% de la population, maintenus dans un niveau de vie correct, voire bon, profiterait du statut de valets des riches. Enfin, le reste de la population, au niveau de vie misérable, vivotant péniblement, serait abrutie en masse afin de ne jamais remettre en cause cette structure sociale.
Personnellement, je suis hostile au RdB tel qu’exposé dans le film allemand qui en fait la promotion. Mais je trouve qu’il y a dans cette théorie/proposition une sorte de perversité cachée, un truc louche, qui me fait tilter. En entendant Drac évoquer la fin aussi bien des l’énergie pas chère et facilement accessible que des matières premières, et parler justement d’une possible société post-crise où la majorité de la population sera devenue une « charge », et aussi parce que j’ai parfois tendance à un peu tirer par les cheveux quand je perçois une piste, j’ai mis en rapport la thèse du RdB avec la situation futur des 80% de miséreux. En effet, à cause de la raréfaction des ressources, le pouvoir d’achat s’effondrera, et même l’acte de production deviendra lui-même de plus en plus cher, et pas à cause de la main d’oeuvre!
Une grande partie de la population basculera alors dans le chômage ou les petits boulots merdiques, pénibles, sous payés et précaires. Les politiques d’austérité risquent d’empirer encore les choses. Face à cette situation socialement intenable, surtout que la rareté des ressources exclurait tout « redémarrage », les risques de « révolution » seraient grands, menaçant l’élite/l’hyper-classe. C’est alors que pourrait se pointer le RdB, d’apparence égalitaire, et inconditionnel, afin de calmer les populations. S’opérerait avec le même genre de mensonge qu’il y en a aujourd’hui autour de notre pseudo-démocratie, on vanterait au gens qu’enfin ils sont libres de ne pas travailler (alors qu’il n’y a plus de travail), de faire ce qui leur plaît (en se débrouillant pour que Secret Story leur suffise), etc… Au début, d’ailleurs, le montant pourrait être acceptable, et au fur à mesure que l’assiette des bénéficiaires s’élargit, diminuer le montant (le tout à grand renfort de propagande sur la solidarité). Et tout comme la majorité des gens se croient en démocratie de nos jours, ils croiraient la doxa distillé par les médias que la société est juste, que tout est réparti au mieux, de temps en temps il y aurait de jeux concours télé-réalité pour « Gamma » (en référence au Meilleur des mondes) où ils seraient invité à passer une semaine dans la vie d’un « Alpha », pour instaurer envie et soumission en même temps.
Bon, c’est là encore sombre, et même « complotiste » de faire rentrer le RdB dans une sorte de plan préparatoire à cette société ultra hiérarchique. En tout cas, la promotion du RdB, que je trouve être une théorie néfaste et fallacieuse, peut servir ce genre de plan. Il ne faut pas sous-estimer les systèmes de domination softs en apparence, mais reposant entièrement sur la violence symbolique manipulée par les élites. Sur Youtube, on trouve un entretien de Bourdieu très intéressant sur les mécanismes de domination soft qui existent dans la télé et les média en général. Mais pour avoir des aperçu peut-être plus pertinent de ce que pourrait donner une société très fortement inégalitaire, mais stable et gérant la révolte chez les classes opprimées, il faut lire Le meilleur des mondes, et pour se détendre intelligemment, regarder le film Time Out, sorti en 2011, certes très hollywoodien dans la réalisation et le côté un peu simpliste/caricatural de l’intrigue, mais montrant une société d’oppression nouvelle, ne reposant pas sur l’argent, mais sur le temps restant à vivre, où une masse de grouilleux sont obsédés par la survie au jour-le-jour au point de ne même pas concevoir se révolter, là où les ultra-riches spéculent sur le marché des minutes de vie au milieu d’une débauche indécente de luxe.
On me dira: « Ce n’est que Drac, ce n’est qu’un bouquin, ce n’est qu’un film. » Certes. Mais quoi, les hypothèses d’intellectuels ou oeuvres de fictions ne pourraient pas donner des idées aussi à l’hyper-classe? Je veux dire, quand bien même elles n’en auraient jamais eu l’idée, et bien maintenant qu’elle a été émise, ils peuvent la reprendre à leur compte et pour leur intérêt, et chercher plus ou moins à la mettre en pratique (ou tendre vers) lorsqu’ils en ont la possibilité. Ils sont pas plus cons ou bornés que nous, au contraire, ils relèvent seulement de la psychiatrie lourde (si les traders sont plus psychopathes que ceux qu’on fout en hôpital psychiatrique, imaginez ceux qui les forment, les recrutent, les organisent en équipes, et leurs donnent des objectifs).
J’ai beaucoup défendu le RdB depuis 1998 jusqu’en 2007, et je serais plutôt d’accord avec Gotfried maintenant (il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis , n’est ce pas …) en partie pour les raisons qu’il expose.
Je pense néanmoins que dans notre société un « Revenu Minimum de Dignité » (revenu, par exemple, de 800 € par adulte cumulable - déprogressif - avec un revenu d’activité jusque 1,5 ou 2 fois le SMIC) tel que le proposait Dominique de Villepin, devrait pouvoir être mis en place.
La récupération du RDB par les oligarques exposée par Godfried via Michel Drac est - à mon avis - la seule objection vraiment valable au RDB.
Ceci dit, s’est compter sans la capacité de l’homme à rebondir, s’est compter sans nous (les gens peut-être plus lucides ?). Et c’est surtout oublier un facteur essentiel.
Je m’explique : par quoi l’homme est-il aliéné par les psychopathes du système hiérarchique et de la finance ? Par le travail. (Ce même travail que vous défendez tant … :))
Si l’homme ne sais pas occuper son temps libre, si l’homme est totalement « improductif » et totalement perdu et paniqué quand il ne « bosse pas », et pire à l’idée même de ne pas travailler, c’est tout simplement parceque l’homme ne sais pas, ne sais plus, quoi foutre de sa vie sans un « travail » prés calibré, pré formaté, par d’autres que lui-même.
L’homme ne sais tout simplement pas ( ou plus ?) quoi foutre de sa vie sans la notion « de travail utile » que le système lui à inculqué. Que le système des gourous lui indique, lui inculque, comme modèle à suivre.
L’homme à totalement désappris à vivre pour lui-même, à vivre pour l’essentiel, à cause « du travail » tel qu’il existe depuis 5000 ans. (Pour mémoire, « le Travail pour la collectivité » puise ses racines dans l’esclavage … Et sa sémantique dans le nom d’un instrument de torture pour les boeufs.)
Car quand l’homme travail il n’a pas le temps de penser.
Quand l’homme travail, il n’a pas le temps de rêver, quand l’homme travail (qu’il ne peut pas faire ce qu’il veut car, comme il dit : « il est bien obligé de le faire … ») il n’a pas le temps ni l’envi de faire de la politique ou de s’instruire, car le soir il est tout simplement crevé et : « il a autre chose à penser » …
Car quand l’homme travail, il ne réfléchit pas à sa vie, à se qu’il pourrait, à se qu’il devrait changer pour mieux vivre, à se qu’il est fondamentalement, à se qui serait VRAIMENT bon pour lui.
Car quand l’homme travail il n’a pas le temps ni l’envi de se prendre totalement en charge pleinement et humainement, donc il délègue cette prise en charge aux autres. (Politiciens, chefs, médecins, garagistes, avocats, policiers, enseignants, femmes de ménage, balayeurs de rues, éboueurs etc.) qui comme par hasard sont eux aussi des travailleurs …
Et comme il n’a pas de temps pour tout ça, il a des : « obligations » (principalement de part son travail …), il se raccroche pour occuper son temps libre et son temps de travail, mais aussi pour l’éducation de ses gosses ou pour ses histoires de fesses (donc pour toute sa vie) à ce qui lui est le plus rapidement et le plus facilement accessible. A savoir se que le système des gourous lui propose.
Car eux, ont parfaitement compris qu’ils avaient un super coup à jouer de se côté là. On va donner plein de travail à tous ces braves gens qui ne demandent pas mieux que de s’occuper et comme cela on va bien les tenir par les couilles. (Triviale, mais parlante comme image je pense :))
Avant s’était les religions, les Dieux et les miracles, aujourd’hui le Dieu s’appelle l’argent et l’image matérialise les miracles. Mais tout cela ne restent que des promesses illusoires. Et sert les mêmes dessins.
Si Dieu a changé de forme en devenant plus « matériel » et disons plus « réaliste » pour ne pas dire plus « quotidien », moins contraignant (en apparence) il n’a pas changer de fonction. Et il sert toujours les mêmes personnes. Les 2% de puissants.
Qui eux, je le rappelle, ne travail surtout pas (au sens d’utile pour la collectivité, ils ne plantent pas de patates et ne soignent personne …) Mais par contre, ils font bosser les autres en leurs inventant chaque jours de nouveaux besoins. Et donc en créant chaque jour un nouveau « travail ». CQFD
Si l’homme n’a pas besoin de travailler pour vivre, il a en contre parti besoin de faire des efforts pour se nourrir, pour s’accomplir et pour se réaliser.
Les gourous ont compris cela depuis bien longtemps et ont détourné se besoin essentiel et primordial de l’homme en une notion bénie de tous « le travail ». Exit la Bible entre autres.
Si le RDB peut-être effectivement (et sera sans doute) récupéré (voir instauré) par les 2%.
Il pourra aussi être la racine de la chute des 2%. Car tout comme les paroles de générosité de la bible ont été la ruine des Chrétiens en se retournant contre eux en démasquant la manipulation des gourous du culte car en contribuant à rendre les hommes plus sages et à les sortir un peu de leur condition de Bonobos.
« L’oisiveté » se retournera contre les puissants avec plus de force encore en permettant à l’homme de revenir à l’essentiel de lui-même et donc de ses réels besoins d’effort et d’accomplissement individuel et collectif.
Et pour cela l’homme n’a aucunement et surtout pas besoin de charité, (outil de culpabilisation et de division pour tous), à laquelle j’oppose la compassion et l’équité (outils de reconnaissance de soi-même et des autres). L’homme à juste besoin de réorienter ses efforts pour tendre vers un monde pour soi, donc par ricoché, pour un monde en commun.
Car s’est aussi en se retournant vers soi que l’homme se rend compte que l’autre lui est indispensable. Car il comprend qu’il peut lui aussi être indispensable aux autres. Et qui a t-il de plus valorisant que de sentir vraiment utile ?
Maintenant s’est aux gens qui ont appris à vivre en véritable autonomie sans « travailler » mais en faisant des efforts utiles pour tous (dans une BAD par exemple, exit Drac) de montrer et d’enseigner aux autres que la vie sans travail et sans gourou est beaucoup plus facile, plus belle, et surtout plus enrichissante, car plus simple, plus paisible. Car si simple … (Je sais se mot fait peur et pourtant …)
Que s’est en pensant et en croyant à soi-même, içi et maintenant, avant de croire en je ne sais quelle utopie idéaliste, idéalisée et potentiellement potentielle, que l’on peut peut-être enfin contribuer à changer les choses.
Si l’on veut véritablement changer de système la première des choses à faire, est d’en sortir (exit, encore une fois, Michel Darc). Complètement.
A Men
Je viens de regarder [url=http://www.youtube.com/watch?v=xwAwXimUYpY]un entretien donné par Michel Drac[/url], sur les perspectives pour le futur, notamment les problèmes de raréfactions des ressources.Je ne connais pas Michel Drac, j'ai voulu voir l'entretien, mais il n'est plus disponible, Gotfried, aurais-tu téléchargé la vidéo de cet entretien ?
Godfried si tu l’as téléchargé ça m’intéresse aussi car même sur U-tube elle a disparue. C’est bizarre à chaque fois que M. Drac publie une vidéo intéressante elle disparait aussi sec. Censure ? …
il suffit de demander… en espérant que ça soit la bonne
Merci Bourik, c’était bien cet entretien là!
Sans vouloir faire du hs sur ce topic ( et éventuellement en ouvrir un nouveau ) je voudrai bien savoir ce qui vous attire vers cette mouvance ( et là je suis bien embêté pour la qualifier) disons proche du fn, peut être des milieux royalistes , antisémite ( si je deconne faite moi le savoir, hein ?), identitaire , enfin bref de toute une clique de politicards pas spécialement très avancé dans le projet démocratique .
J’espère ne pas faire preuve de trop de naïveté en espérant un dialogue franc. Si nous ouvrons un topic dédicacé à ce sujet comment pourrions nous le nommer, la nouvelle droite ? Le mouvement identitaire en France ?
Par exemple les nanars de ce site , dont moi, on essaye de jouer franc, il y a des topics ouvert ( anarchie) ( fédéralisme) (projet d’autonomie communale) où les principes sont en discussion , ouvert à la critique . Mais cette nébuleuse, disons soralienne, qui fricotte avec la propagande fn , sur des thèmes qui peuvent sembler accrocheurs , c’est quoi sont projet politique ? Gagner des élections pour être les puissants du système ?
Etant membre d’ Egalité&Réconciliation (le mouvement fondé, présidé et animé par Soral) depuis quelques semaines maintenant, je pense que ton message s’adresse en partie à moi.
D’une part, dans le cas d’E&R, parler de mouvement de droite est impropre. Ce n’est pas un mouvement de gauche non plus. Proche du FN, il ne l’est plus. Royalistes, certains membres peuvent l’être, mais ce n’est pas le combat. Antisémite, c’est une accusation que peuvent lui faire des anti-antisémites malveillants (ou des « sionistes », concept qu’un anti-antisémite malveillant ne veux pas comprendre). Identitaire éventuellement, mais pas au sens « Les Identitaires », au sens qu’il n’y ait pas de honte à se revendiquer d’une culture ou d’une tradition autre que celle prônée par les associations qui font des procès d’opinions ou par les politiciens en campagne.
Je ne sais pas si tu vois ici d’autre adhérant à ce que tu désignes comme la « nouvelle droite », le « mouvement identitaire » ou la « nébuleuse soralienne », mais si j’ouvre peu de topics, c’est simplement parce que je n’éprouve pas forcément le besoin de lancer un débat. Et aux quelques threads que j’ai lancé, sans les entretenir avec beaucoup d’ardeur il est vrai, il y a eu peu de réponses. Soit. Peu importe. Quand il y a un débat où je trouve intéressant d’intervenir, j’interviens. Quand je n’ai rien à dire, ou que j’ai peur d’être déplacé ou blessant, je la ferme.
Du reste, mes opinions, c’est comme mon trou du cul, j’en ai, comme tout le monde. Je ne les cache pas, seulement je n’ai pas non plus à les « révéler », parce que je ne cherche ni à les promouvoir, ni à les soumettre à la critique. Je ne prétend pas avoir raison, et je ne souhaite pas qu’on me prouve que j’ai tort. Parce qu’au fond, tout le monde s’en tape. Si je débat, c’est parce que j’ai le temps, et que ça me satisfait ou me distrait. Si certains trouvent intéressant d’y répondre, tant mieux, sinon tant pis. Dès que le débat commence à me peser, que j’ai l’impression de m’énerver tout seul ou de pisser dans un violent, je le fuis. Je ne crains pas de dire que c’est pour ça que je ne répondrais pas au post #230 de Patrick dans le présent fil. Là encore, que je réponde ou pas, ça ne changera rien pour personne. L’Univers s’en tape.
Si mes opinions ou le mouvement dont je fais maintenant officiellement partie intrigue, je peux éventuellement répondre à certaines question, et si j’en ai la motivation, composer des pavés chiants comme j’en ai l’habitude. Mais je n’estime pas devoir être un militant, ou être « engagé ». D’ailleurs, je ne saurais aucunement être porte parole de quoi que ce soit. Moi, pour l’instant, j’attends de voir ce qui se passera le 21 décembre sans curiosité, et je surveille le statut de mon compte en banque en m’arrangeant pour que le + ne se transforme pas en - (ce qui inclut, oui, de travailler). Je comble le reste avec de la vaine navigation (comme présentement), des films et des Simpsons. Je me soucie de politique car j’ai le malheur de ne pas réussir à me contenter de matchs de foot, tout en ayant le privilège de ne souffrir ni de froid ni de faim, problèmes qui en font très rapidement relativiser beaucoup d’autres.
Fin du HS.
Là encore, que je réponde ou pas, ça ne changera rien pour personne. L'Univers s'en tape.L'univers peut-être, mais moi non. Votre contre argumentation m'intéresse. Non pas pour me convaincre ou pour vous convaincre, mais pour peut-être éventuellement élargir la vision que l'on peut avoir des choses. Ceci dit vous êtes libre de ne pas vouloir la partager ... :)
Pour ceux que ça intéresse : le Diplo de mai 2013 a un dossier sur le revenu de base.
Oublié de signaler cette traduction du [bgcolor=#FFFF99]texte séminal sur le revenu de base :
Justice Agraire de Thomas Paine (1795).[/bgcolor]
Merci lanredec pour ce texte impressionnant par sa date et son contenu.