Sortir de la crise

Et bien moi je considère que investir du capital pour une activité de production est tout a fait moral. L'entrepreneur qui engage son capital et bien souvent sa peine en vue de proposer un bien ou un service qui soit assez utile et assez bon marché pour satisfaire les consommateur n'est pas a blâmé, au contraire . Il en va tout autrement de l'investisseur qui achète de la dette d'État, car nos ruineux États assure l'affaire au besoin par la baïonnette, ce qui est plus facile. Je pense même que le marché de la dette d'État concurrence l'économie productive et detourne l'investissement vers une rente cette fois ci immorale.
D'abord, s'il n'y a plus de possibilité de faire du bénéfice sur la dette d'état comme je le propose il n'y a plus de rente immorale possible

Ensuite, toutes les dettes, y compris la dette privée sont gagées sur l’état c’est à dire nous.

En fait d’économie productive dont l’état assure l’affaire, c’est d’abord celle des multinationales, qui est défendue par des ruineux avions de combat ou missiles de croisière.

Le glissement de votre vocabulaire entre " l’entrepreneur" (je n’ai d’ailleurs pas du tout parlé contre les entrepreneurs, qui sont avant tout des travailleurs ni n’ai contesté que ces entrepreneurs avaient besoin d’avance remboursable") et cette race curieuse d’ « 'investisseur » dont la rente serait « morale » si tirée de l’ économie productive alors qu’elle perdrait cette « moralité » venant de la dette publique, probablement économie improductive par essence ontologique !

Morale de l’efficacité, donc du productivisme, belle morale !!!

D’autant qu’il faut, pour tenir compte du réel, introduire le spéculateur et le distinguer de l’investisseur (on n’a pas par contre pas de problème pour le distinguer du travailleur)… Quand vous m’aurez montré comment distinguer de façon sûre l’entrepreneur, l’investisseur et le spéculateur, et démontré la moralité du comportement de chacun, on pourra reprendre la discussion.

Alors que les emprunts d’état à taux 0, la règle avant la loi Pompidou-Rothschild de 1971, (et que je propose de généraliser et d’appliquer aux emprunts privés) interdisaient la rente sur la dette publique et donc le racket financier.

Le débat est ancien, il existe déjà dans la bible, ancien testament.

La bible juive (Deutéronome XXIII, 19 et 20) explicite:

(19) Tu ne prêteras pas à intérêt à ton frère: ni intérêt d’argent, ni intérêt de nourriture, ni intérêt de quoi que ce soit qui rapporte de l’intérêt.
(20) A l’étranger, tu prêteras à intérêt, mais à ton frère tu ne prêteras pas à intérêt, afin que te bénisse Iahvé ton dieu, en toute entreprise de ta main, sur la terre où tu vas entrer pour la posséder.

On a d’ailleurs là la démonstration que le sionisme qui est l’application littérale de ces préceptes est à la fois incompatible avec l’humanisme (et donc la démocratie), puisqu’il établit une différence entre le frère et l’étranger, et qu’il est fondamentalement conquérant et destructeur.

Le christianisme, au moyen-âge maintenait cet humanisme à effet interne qui interdisait l’intérêt au chrétiens, et tenait hors de la loi chrétienne le sectarisme juif envers les étrangers, mais sous l’influence de ses souverains qui avaient besoin d’avance financière, il admettait l’intérêt de la part des prêteurs juifs au prétexte qu’il n’était pas en charge du salut des âmes juives, et l’a finalement autorisé via Thomas d’Aquin. Erreur grave qui interdit de condamner les idéologies de sectes non humanistes qui ont pris le contrôle du monde et met la société occidentale chrétienne sous leur domination.

C’est le fondement du problème actuel

@ Jacques Roman : Jacques, votre supposition d’un groupe de salariés créant ou achetant une entreprise est valable pour tout le monde. N’importe qui peut créer ou acquérir une entreprise dans la mesure ou ce n’importe qui dispose des fonds pour réaliser cet achat et devenir le propriétaire de cette entreprise. Le problème apparait lorsque le propriétaire décide de réaliser des productions, car jusqu’à présent il est propriétaire de quelque chose qui ne lui sert à rien et n’a qu’une valeur dérisoire qui deviendra une friche si elle ne fonctionne pas.

Avec la législation du système capitaliste, le but du propriétaire est d’embaucher des professionnels qui vont travailler, réaliser les productions et être rémunérés suivant leurs professions et les classifications hiérarchiques. Le propriétaire va fixer les prix de vente de ces productions pour obtenir des recettes plus élevées que les dépenses qu’il aura engagé pour réaliser ces productions, et ainsi obtenir des bénéfices. Dans sa logique du propriétaire privilégié, enchaîné aux dogmes du capitalisme, il affirmera que ses dépenses sont trop élevées, et qu’il n’y arrive pas en conspuant toute ingérence des pouvoirs publics dans ses affaires. Quelque temps après, on constatera qu’il est à la tête d’un empire financier colossal, et qu’il cherche toujours à devenir propriétaire de nouvelles entreprises.

Ce propriétaire capitaliste a le sens des affaires, et n’hésite pas à fustiger les responsables politiques qui n’arrivent pas à nous sortir de la crise, parce qu’il n’arrive pas à vendre ses productions. Il sait qu’il est lui-même la cause de cette crise permanente, en raison des doits inégaux institués qu’il exerce sur les bénéfices, résultats du travail des salariés réalisé dans son entreprise, mais il ne le dira jamais. Comme il aura beaucoup de mal à comprendre que sans le travail des salariés son entreprise ne vaut pas grand-chose, et deviendra même invendable, que faut-il faire ?

Dans ces conditions, il appartient aux victimes des droits inégaux institués de prendre leur avenir en main, et d’agir directement dans leur entreprise pour transformer les rapports socioéconomiques pour obtenir l’égalité des droits économiques sur les résultats de leur travail collectif, par une réforme de l’entreprise.

André,

Vous ne répondez pas à l’argument que si le travail est justement rémunéré par le salaire on ne voit pas pourquoi les travailleurs réclameraient autre chose au motif que l’entreprise a réalisé des bénéfices.

Vous remarquerez qu’on n’attend pas des travailleurs qu’ils acceptent une diminution de salaire si l’entreprise ne fait pas de bénéfices : même logique.

Les bénéfices capitalistes que vous décrivez, dans la mesure où ils sont indus (je suis prêt l’admettre), sont permis ou tolérés par la loi de l’État (de la collectivité). C’est donc à l’État (à la collectivité) et non aux salariés exclusivement de récupérer tout bénéfice excessif, notamment sous forme d’impôt : cela d’autant plus que l’État (la collectivité) subventionne les salariés (et les autres) par les prestations sociales.

Contrebalancer les privilèges du capital par des privilèges du salariat n’est pas à mon avis le bon moyen d’établir la justice sociale : ça aurait pu donner quelques bons résultats du temps de Marx, lorsque la société était beaucoup plus rudimentaire, mais les temps ont changé. Du reste, les salariés bénéficieront en tant que citoyens des impôts versés par les capitalistes et des réglementations du capital par l’État.

Les questions qui se posent de nos jours sont donc celles 1) de la juste rémunération du travail et 2) de la règlementation du capital (qui est forcément internationale ou du moins européenne si l’on veut obtenir des résultats effectifs). JR

@ Jacques Roman : Si vous ne voyez pas pourquoi les salariés sont en droit de mettre en cause, l’injuste répartition des bénéfices, je vais vous donner l’explication, mais il n’est pas certain qu’elle puisse vous convaincre, car il m’apparaît que vous êtes un farouche partisan des privilèges. Et n’oublier surtout pas que si l’entreprise fait des bénéfices, c’est uniquement en raison du travail des salariés qui réalisent les productions.

Si nous sommes dans une grave crise économique qui s’aggrave, il y a forcément une cause. Il faut donc impérativement la rechercher, car cette crise ne pourra disparaître qu’en démontrant clairement sa cause, puis en agissant sur elle. J’ai déjà avancé quelques explications sur le fonctionnement de l’économie, et je vais continuer en précisant les modalités d’établissement du prix de vente des productions, puisque c’est lui qui détermine les bénéfices, en comparaison avec le Prix de Revient Réel de toute production, sous forme de dépenses.

Pour savoir combien a coûté une production, il faut additionner toutes les dépenses qui ont contribué à sa réalisation. Il est facile de les récapituler, en les citant dans un ordre logique en commençant par l’achat des matières premières, les salaires, les rémunérations des dirigeants, les cotisations sociales, les dépenses de fonctionnement (électricité, eau, gaz, téléphone, assurance, entretien, etc.) les amortissements des emprunts et frais financiers, les impôts et les taxes, pour donner par exemple un total de dépenses de 45.870 euros. Admettons que le total des recettes de la vente de cette production s’élève à 55.070 euros, soit un bénéfice de 9.200 euros.

À cause des droits inégaux institués dans l’entreprise, ces 9.200 euros de bénéfice seront accaparés par les privilégiés qui exercent des droits inégaux sur les résultats du travail des salariés. Ils sortiront des circuits économiques pour s’accumuler dans la finance et c’est cette mauvaise répartition permanente de la monnaie qui provoque l’aggravation de la crise. Il n’y a pas moyen d’en sortir autrement qu’en abolissant la cause de la crise, qui sont les droits inégaux institués. C’est en agissant pour obtenir une réforme de l’entreprise, qui instituera l’égalité des droits économiques sur les résultats du travail collectif qu’il deviendra possible de sortir de la crise.

Les 9200€ sont la rémunération de la personne qui a mobilisé 45870€ de capital pour satisfaire les besoins en biens ou en services des consommateurs qui ont accepté de payer 55070€ par ce que cela leur était utile ou plaisant.
Notez que cette personne a dispersé autant de capital en monnaie qu’elle en a accumulé en moyen de production.
Ces 9200€ ne vont pas forcément alimenter la finance car notre capitaliste doit aussi payer son pain.
Mais vous oubliez surtout que si ces 9200€ représente une somme faramineuse des concurrents vont proposer les mêmes biens ou services en ne prenant que 4600€ de bénéfices, et les consommateurs seront les gagnants.
Tout votre raisonnement sur les >> droits inégaux institués<< est faux car l’échange et la propriété sont bien antérieur a l’État dans l’histoire et même indépendant de l’histoire de l’État.

André,

Votre « farouche partisan des privilèges » relève de l’attaque personnelle et dénote un parti pris idéologique qui n’aide pas à faire valoir vos arguments.

Vous ignorez ma proposition de réglementer le capital, et vous continuez de justifier des privilèges accordés aux salariés par rapport au reste de la population par votre sophisme que si l’entreprise fait des bénéfices c’est dû exclusivement au travail des salariés : mais vous vous gardez bien de poser le corollaire, que si l’entreprise fait des pertes, c’est dû également aux insuffisances des salariés, qui devraient donc, en toute logique, accepter des réductions de salaire.

Tant votre proposition principale que son corollaire sont faux : les bénéfices de l’entreprise sont dus à un ensemble d’intrants, dont le travail fourni par les salariés et les contributions de la société dans son ensemble (subventions et règlementations publics notamment). S’il y a déséquilibre des droits (et il y en a à mon avis), il faut y remédier compte tenu des intérêts et des contributions de toutes les composantes de la société, par le moyen de la fiscalité et en règlementant la finance – pas en instituant une nouvelle classe de privilégiés (les salariés).

Cela dit, le communisme et la propriété collective des moyens de production sont une autre solution logiquement acceptable : si c’est à ça que vous voulez en venir, il n’y a aucune honte à le dire. JR

@frigouret : Les 45.870 euros dépensés pour réaliser cette production ne sont pas du capital, mais une partie du fond de roulement que se constitue une entreprise bien gérée pour avoir une trésorerie capable de répondre à toutes les dépenses de fonctionnement. C’est de la monnaie circulante dans l’économie qui est continuellement dépensée, (ici 45.870 €) puis remplacée par les recettes de la vente des productions (55.070 €). Ça n’a rien à voir avec le capital qui est accumulé, puis immobilisé sur les comptes des capitalistes. Cette monnaie n’est plus dans l’économie, mais elle est dans la finance et ne sert plus à rien, sinon à spéculer, mais elle manque dans le pouvoir d’achat des salariés, et c’est la crise.

Vous avez raison de préciser que mon raisonnement ne stipule pas que les droits inégaux institués par les dirigeants politiques sont bien antérieurs à l’époque actuelle, mais ils ne sont pas faux, puisque l’échange et la propriété que vous évoquez sont tombés sous l’emprise des dominants depuis bien longtemps, et si à chaque époque, ils n’ont pas manqué d’instituer des droits inégaux, il serait bon de savoir pourquoi ?

Tous les éléments qui composent l’univers fonctionnent conformément à un nombre indéfini d’inégalités naturelles spécifiques propres à chaque cas particulier. Ces inégalités naturelles composent un ensemble fondamental qui a déjà attiré l’attention des chercheurs qui ont élevé leurs découvertes en évidence universelle. Cela continuera avec les chercheurs qui auront l’intention de présenter des explications sur un, ou plusieurs éléments qui composent cet ensemble fondamental, pour comprendre le fonctionnement de chaque élément. Il est possible de dire que l’énergie qui alimente ces fonctionnements peut se désigner sous le nom de : LOI des inégalités.

En raison de leur comportement, les hommes sont inégaux par la nature des choses. Lorsqu’ils sont arrivés à un certain stade dévolution, ils ont constaté que certains d’entre eux avaient de bons comportements, alors que d’autres en avaient d’exécrables. À partir de ce constat, des spécialistes ont décidé qu’il y avait le bien et le mal, les bons et les mauvais, les gentils et les méchants. Pour établir leurs pouvoirs, ils ont inventé le droit en partant des comportements que les populations avaient le droit d’avoir, pour arriver à ceux qu’elles n’avaient pas le droit d’exercer, sous peine d’être pénalisées et de recevoir châtiment. En inventant le droit dans l’ignorance de la LOI des inégalités, les esprits dominants les plus pervers ne pouvaient pas faire autrement que d’instituer des droits inégaux, et notamment le droit de propriété, sans tenir compte des différentes sortes de propriété.

L’histoire de l’humanité est largement suffisante pour démontrer que les droits inégaux institués ont causé d’énormes ravages, souffrances, misère, pauvreté et mal vivre dans les populations défavorisées, et aujourd’hui ça continue. Jusqu’alors, aucun dirigeant responsable n’a cherché à en connaître la cause. Devant les carences des pouvoirs établis, il est grand temps que la société civile prenne elle-même son avenir en main, en agissant pour passer de l’inégalité à l’égalité des droits économiques sur les résultats de son travail.

@Jacques Roman : Dans ma démarche de recherche d’explications, je me garde bien d’attaquer qui que ce soit. Je me contente uniquement de faire des constats, car cela me semble largement éloquent pour démontrer le comportement de la personne qui s’exprime. Vous refusez d’admettre les privilèges des actionnaires qui exercent actuellement des droits inégaux sur les bénéfices d’une entreprise, en invoquant leur titre de propriété, alors qu’ils ne participent à aucune activité de production pour les obtenir. Par contre, vous n’hésitez pas pour qualifier de nouvelle classe de privilégiés, les salariés qui obtiendront la reconnaissance de leurs droits légitimes sur les résultats de leur travail.

J’avoue franchement que je ne vois pas où vous voulez en venir en disant « qu’il faut remédier au déséquilibre des droits par la fiscalité et en réglementant la finance, compte tenu des intérêts et des contributions de toutes les composantes de la société ». Il me semble que vous cherchez à compliquer le problème en introduisant des éléments extérieurs à l’entreprise, alors qu’à mon avis, il faut le simplifier en donnant à chaque entreprise une autonomie de gestion pour réaliser librement ses productions dans l’intérêt général. Premièrement en répondant aux attentes des consommateurs. Secondement en reconnaissant l’égalité des droits entre toutes les personnes composant l’entreprise.

Puisque vous soulever le problème du communisme, je peux dire qu’il a échoué parce que la question des rapports socioéconomiques lui a échappé. Ses dirigeants ne pouvaient pas proposer l’égalité des droits, du fait que certains d’entre avaient pour but principal d’exercer des droits inégaux. Ils pensaient, " À quoi ça servirait d’arriver au pouvoir, si l’on ne peut plus exercer des droits inégaux et obtenir des privilèges". Dans beaucoup d’ouvrages communistes on peut lire " nous ne sommes pas des égalitaristes". Ils ont confondu l’égalité des droits avec l’égalité absolue qui n’existera jamais en raison des inégalités naturelles.

Puisque vous aimez les constats, en voici un : je constate que vous ne me comprenez pas.

En voici un autre : je constate que vous procédez par affirmations en forme de dogmes. JR

En comptabilité le capital c’est les fonds propres inscrits au passif du bilan et correspondant a une partie de l’actif.
Vous parlez plutôt du marché des capitaux dans vos développements, je pense qu’il faudrait clarifier.

La propriété intellectuelle, les brevets me semble par contre ressembler a un >> droit inégal institué<<.

Tout le droit de la propriété intellectuelle (inscrit dans les traités de l’OMPI et appliqué avec des variantes par la plupart des États) est à revoir de près pour en supprimer les abus. JR

@ Jacques Roman et frigouret : Lorsque l’on propose de discuter d’un sujet difficile, au départ, il est normal que les personnes qui décident d’y participer ne parviennent pas à se comprendre, car chaque personne doit assimiler à sa façon la question posée, et elle y répond forcément avec ses habitudes de raisonnement qui, souvent, ne correspondent pas à ceux de ses interlocuteurs. C’est en poursuivant la discussion qu’on parvient à surmonter les obstacles les uns après les autres, puis finalement à trouver la solution.

Proposer de sortir de la crise peut faire sourire, car les cerveaux les plus renommés s’expriment tous les jours sur le sujet, et ils ne trouvent rien de convainquant à proposer aux populations ! Faut-il pour autant abandonner les recherches, et attendre que la crise se résorbe toute seule ? Je ne partage pas cette idée de résignation et d’attentisme qui peut réserver des surprises. Je préfère rechercher des interlocuteurs volontaires qui décideront de participer à la recherche de la cause de cette crise, car elle a obligatoirement une cause et une seule.

Pour éviter la perte de temps, je considère que la franchise me dicte de faire état de mes recherches sur le sujet, en expliquant que cette cause réside dans les droits inégaux institués dans les entreprises, dans la répartition des bénéfices qui proviennent de la vente des productions qui sont les résultats du travail collectif des salariés. Après de longues recherches, je ne suis pas parvenu à identifier une autre cause, mais il y en a peut-être une qui m’a échappé. Si c’est le cas, je souhaite en avoir connaissance dans une présentation simple, claire et précise comparable à celle des « droits inégaux institués ». Ainsi, cela me permettra de soutenir la personne qui la présentera, et de l’aider dans son action.

Nul-doute que si une équipe parvient à trouver la cause exacte de la crise, et si elle arrive à s’organiser pour présenter les modalités de sa diffusion, non seulement elle entreprendra une œuvre exaltante et constructive pour les personnes qui y participeront, mais de plus, elle rendra service à tout le monde.

@André Virasolvy

À mon avis, la crise a très peu à voir avec le fonctionnement interne des entreprises et la répartition des droits des acteurs économiques (travailleurs, propriétaires, actionnaires) à l’intérieur des entreprises.

Elle tient d’abord, dans l’immédiat, aux spéculations des marchés financiers (dont les grandes banques d’affaires et les États – par leur laisser-aller – sont les principaux responsables). C’est l’emballement coupable de ces marchés qui a conduit avec d’autres facteurs à la crise économique actuelle. Ensuite, plus fondamentalement, la crise tient à la mondialisation, plus particulièrement à la perte d’hégémonie des puissances économiques traditionnelles dans un contexte de ressources mondiales en diminution : les économies autrefois dominantes sont désormais concurrencées sur le plan de l’offre et de la demande par des économies émergentes qui produisent à moindre coût et revendiquent l’égalité d’accès aux marchés (d’où délocalisations, excédents d’importation, diminution des rémunérations et des avantages sociaux au détriment des travailleurs dans les grandes économies traditionnelles).

Revenons-en aux « droits inégaux institués »" dont vous parlez.

Je prends le cas d’un fermier qui produit essentiellement des cerises. Il fait appel à des ouvriers agricoles. Quels sont selon vous les droits inégaux dont bénéficie le fermier ? En dehors du juste salaire, des avantages sociaux et des règlementations institués par la loi ou le contrat relativement aux conditions de travail, quels droits faudrait-il encore accorder aux ouvriers agricoles pour rétablir l’égalité ?

Ou encore l’exemple d’Airbus : mêmes questions.

Admettez-vous que dans le cas d’une entreprise d’État gérée exclusivement par l’État la question d’inégalité des droits entre salariés et propiétaires/actionnaires ne se pose pas ? Si oui, est-ce que cela ne contredit pas votre analyse sur l’inégalité des droits entre salariés et propriétaires/actionnaires à l’intérieur d’une entreprise, du moment que l’État ne représente pas seulement les salariés ? JR

@ Jacques Roman : Je vous remercie d’élever le débat par deux exemples qui prennent en considération d’un coté le producteur de cerises, et de l’autre une entreprise nationalisée. Le sujet devient trop compliqué pour moi, et mes modestes facultés de réflexion ne me permettent pas de vous répondre.

Pour ce qui concerne les spéculations, la mondialisation désorganisée, les délocalisations et les économies émergentes, ce n’est ni plus ni moins que des conséquences des droits inégaux institués.

C’est évidemment là que nous différons : pour moi, il ne s’agit de droits inégaux à rééquilibrer mais de régulation de toutes les causes d’abus par l’État (les États), au bénéfice de tous les citoyens et pas seulement des salariés (sans oublier du reste que les salariés sont aussi des citoyens). JR

Et pourtant il n’y a que l’État ou la mafia, une seule et même chose en réalité, qui puisse instituer des rapports inégaux. L’inégalité c’est la clause léonine qui fait perdre au contrat son caractère sinalagmatique , bilatéral , volontaire, réciproque.

Dès que l’on a compris qu’il ne pouvait exister que deux systèmes dans l’établissement des rapports entre les êtres humains, et notamment dans les rapports socioéconomiques, tout devient facile pour expliquer les dérives fonctionnelles de la société.

Au départ, depuis l’origine de l’humanité, les différentes civilisations ont évolué en restant sous l’emprise des inégalités naturelles qui engendrent toutes sortes de comportements. Ils vont du mauvais jusqu’au parfait. Cela a conduit les hommes à inventer le droit pour définir ce qu’on avait le droit de faire et ce qui était interdit. Avec l’invention du droit en restant dans l’ignorance de la force des inégalités naturelles (clause léonine citée par frigouret), les esprits pervers et dominateurs qui sont arrivés au pouvoir n’ont pas manqué d’instituer des droits inégaux. Nous sommes toujours dans le système des droits inégaux institués et nous continuons d’en subir les conséquences, favorables pour une minorité de privilégiés, et désastreuses pour la plus grande partie des populations.

Pour en sortir, la solution, c’est de passer dans le système des droits égaux institués. Mais comment faire ?

Pour commencer, il faut essayer de rassembler les salariés qui sont privés de leurs droits légitimes sur les résultats de leur travail collectif, dans leur entreprise, à cause des droits inégaux institués par les pouvoirs politiques. Pour l’instant, les salariés sont des victimes résignés du système fondé sur l’inégalité des droits qui sont la cause de la crise

Et pourtant il n'y a que l'État ou la mafia, une seule et même chose en réalité, qui puisse instituer des rapports inégaux. L'inégalité c'est la clause léonine qui fait perdre au contrat son caractère sinalagmatique , bilatéral , volontaire, réciproque.
Vous êtes extraordinaire, frigouret.

Vous croyez vraiment que s’il n’y avait pas l’État tous les groupes humains vivraient en parfaite égalité de moyens et d’aspirations et en parfaite entente ? Pas de guerre du feu, pas d’homme des bois portant massue et traînant les femmes par les cheveux, pas de cannibalisme, pas de mâles dominants, pas d’appétits inassouvibles, pas de petits meurtres par ci par là, pas de petites guerres de temps en temps ? L’égalité parfaite entre des villages idylliques cuisant leur pain au feu de bois et se rendant visite pour se congratuler pour leur fêtes annuelles respectives ?

Extraordinaire, vraiment. JR

Les faits que cite Jacques Roman sont des effets de la LOI naturelle des inégalités qui détermine chaque personne dans ses comportements individuels envers les autres. De nos jours, ces comportements inégaux sont soumis aux règles du droit codifié, et parfois traqués par les services chargés d’assurer l’ordre public, et passible de se retrouver en justice. Ces rapports sociaux entre deux ou plusieurs personnes sont regrettables et désagréables pour les personnes qui les subissent. Ils n’ont pas de conséquences collectives ou générales, à moins de les retrouver dans un désordre contestataire important.

Ce dont évoque frigouret c’est l’inégalité qui fait perdre à un contrat son caractère bilatéral, volontaire, réciproque ou sinallagmatique, mot savant qui n’est pas d’un usage courant mais qui confirme avec les autres, qu’il ne peut pas y avoir égalité, lorsqu’il s’agit de droits inégaux institués par l’État. C’est le cas du droit de propriété lorsqu’il s’exerce sur un moyen de production qui ne peut pas fonctionner sans les activités de personnes sous contrat. En l’occurrence les salariés qui ont un contrat de travail avec le propriétaire du moyen de production, mais aucun droit sur les résultats de leur travail. Ce sont ces droits inégaux institués qui provoquent la progression continuelle des déséquilibres socioéconomiques et sont finalement la cause de la crise.

La loi est l’expression de la volonté générale. Le contrat n’est que la loi des parties, soumis par conséquent à la loi expression de la volonté générale.

C’est la loi qui institue ce que André Virasolvy appelle une « inégalité de droits » (ici une ïnégalité de droits supposée entre salariés et propriétaires/actionnaires).

C’est donc la loi qu’il faut changer éventuellement, et c’est aux citoyens de le faire s’ils le souhaitent, directement ou par leurs représentants. L’État a bon dos.

Le contrat est forcément synallagmatique quand il institue des obligations réciproques acceptées par les parties. D’un autre côté, il n’y a pas d’autres obligations contractuelles que celle écrites dans le contrat.

La loi et le contrat ne sont pas dans la même relation. JR