Réponses à divers messages
À propos du message 34 :
Belle esquive, belle persistance implicite dans le mensonge. Dont acte.
@Gilles (44) :
Veuillez noter que Ma Seigneurie a une préférence pour « Sa Seigneurie » : « Son Excellence » Lui paraît trop banal : il y a peu, dans certains pays, on l’appliquait à de simples généraux – et c’est peut-être encore le cas de nos jours dans des bourgades reculées.
Ma Seigneurie vous saurait gré de bien vouloir désormais procéder en conséquence : vous aviez très bien commencé, aucune raison de vous complaire maintenant dans des formules approximatives qui m’obligeraient à vous tancer derechef. Sur ce, &.
Ce petit point de protocole réglé, vous remarquerez, mon cher Gilles, que l’expression « application des traités » couvre sans difficulté toute proposition qui n’est pas contraire aux traités, et que l’article 17 du traité sur l’Union européenne (attributions de la Commission) autorise (selon moi) la plus large interprétation.
Vous et les autres participants qui partagent votre opinion vous scandalisez de la modicité de l’ICE. C’est oublier que même limitée l’ICE introduit dans le fonctionnement de l’UE une innovation substantielle (on s’en apercevra vite) qui n’a pas encore son équivalent dans notre république. Seule, en Europe, la Suisse fait nettement mieux, et peut-être (je n’en suis pas sûr) l’Italie. Dans ces conditions, n’y aurait-il pas un peu l’abus à discréditer l’ICE ?
@Patrick Flécheux (45)
Bonjour, Patrick.
Ce n’est pas la complexité juridique que j’avais en tête, mais la précision des procédures, qui évite, en particulier que des lobbys et des politiciens s’emparent de l’ICE.
Les traités fondamentaux européens sont longs et compliqués, c’est entendu, et même verbeux. De toute évidence, le modêle si sobre de la constitution de 1793 ne fait plus recette. Mais il faut se rendre compte que nous en sommes encore au stade intergouvernemental du développement de l’UE, et que 27 pays (bientôt 28) sont en cause, avec nécessité de concilier presque autant de systèmes juridiques et de styles différents.
Quand l’UE sera passée, comme je l’espère, au stade « constitutionnel », les pouvoirs seront plus clairement répartis, la constitution sera beaucoup plus courte que les traités actuels, et les organes qu’elle aura créés gèreront beaucoup plus démocratiquement les politiques dictées pour le moment dans les traités.
@frigouret (49 et 47)
Tu dis :
« Je prétends que la seule qualité nécessaire en démocratie pour participer au gouvernement et à l’adoption des lois est celle d’être citoyen et que l’on ne saurait faire de distinction de capacités parmi eux. »
C’est exactement ce que disent les Déclarations des droits de 1789 et et de 1948, et ce que je répète pour ma part ici depuis maintenant des années.
Les seules distinctions, en démocratie, doivent se faire au mérite quant il s’agit de pourvoir au fonctions publiques. Et à l’élection, quand il s’agit de choisir librement ses représentants : alors le seul mérite qui compte est d’avoir été élu, et c’est le peuple qui décide décide.
Et dans ton 47 :
[i]Au fait, quelles sont les tares dont nous affublons l’UE qui ne pourraient êtres prêtées à l’état français ?
Si nous poussons la logique au bout, mes doux agneaux, nous devrons admettre que toutes assemblées démocratiques puissent prétendre à la souveraineté, et que par ce principe les assemblées les plus médiocres soient supérieures aux plus grandes.[/i]
Sauf qu’en démocratie les assemblées de représentants (les parlements, pour faire court) ne sont jamais souveraines : le seul souverain, c’est le peuple (= les représentés). Cela est vrai même en Angleterre, bien que la mauvaise constitution anglaise s’obstine théoriquement à qualifier les deux chambres plus le monarque de « souverain ». (Heureusement que le texte de la constitution anglaise est difficilement trouvable : comme de la Bible autrefois beaucoup d’Européens en seraient choqués.)
@Étienne (50)
Je vous sais assez averti pour ne pas avoir détecté le pauvre sophisme qui se cache, bien mal, dans votre extrait de Rousseau : vous avez dû céder à une bouffée d’enthousiasme.
« La souveraineté ne peut être représentée, par la même raison qu’elle ne peut être aliénée ; elle consiste essentiellement dans la volonté générale, et la volonté générale ne se représente point : elle est la même ou elle est autre, il n’y a point de milieu »
Il y a de toute façon dans cet extrait une faiblesse de conception. L’affirmation « La volonté générale est la même ou elle est autre, il n’y a pas de milieu » présente en effet une fausse alternative : la même que quoi ? Autre que quoi ?
La volonté générale est la volonté collective à un moment donné. Si la volonté collective de la majorité du peuple à un moment donné est de se faire représenter, on ne peut nier que ce soit là la volonté générale exprimée par le peuple dans l’exercice de sa souveraineté.
Ce qu’il s’agit de représenter, ce n’est pas la volonté générale, ni la souveraineté du peuple : c’est le peuple. Le sophisme de Rousseau tient à la confusion du peuple, de sa souveraineté et de la volonté générale. JR