« Foutage de gueule »… et je-m’en-foutisme
Ceux qui parlent de « foutage de gueule » 1) n’ont pas compris l’intérêt de la nouvelle procédure, moyen original de faire valoir les préoccupations et les souhaits des citoyens européens, susceptible de développements intéressants, et 2) n’ont pas pris la peine (du moins je le crois) de lire le dossier de Toute l’Europe sur la question.
D’ailleurs, n’est-ce pas, à quoi bon aller aussi loin quand on dispose du confort d’une idéologie prête à porter avec sa panoplie complète d’affirmations et de dénégations ?
Alors, pour essayer de mettre les choses au point :
La nouvelle procédure s’ajoute aux procédures parlementaires classiques (parlement européen, parlements nationaux) déjà en usage : voilà pourquoi se demander rhétoriquement si avant elle les citoyens n’avaient pas le droit de s’exprimer (en sous-entendant que ce n’était pas le cas) relève de la mauvaise foi : oui, ils avaient le droit de s’exprimer, mais pas de cette manière.
Au lieu de pavlover, mieux vaudrait faire son travail de citoyen : voir ce qui s’est déjà fait depuis le 1er avril dernier, et quelles autres améliorations du fonctionnement des institutions européennes on pourrait proposer à la Commission, dans l’intérêt général et pour tester le système. Ou alors, ne rien dire.
J’avais vaguement envisagé (sur le fil consacré au traité MES, je crois) de soumettre à la Commission la question de l’égalité de traitement des langues officielles de l’Union (c’était à propos de la publication officieuse du seul texte anglais de ce traité par les services du Conseil des ministres européen).
Concrètement cette démarche porterait sur l’adoption pour l’ensemble des organes de l’Union d’une règle imposant la publication simultanée (à quelques jours près), dans toutes les langues officielles, de tout texte d’intérêt général, même officieux, que le Conseil européen, le Conseil des ministres, la Commission et le Parlement auraient publié dans une ou quelques langues officielles seulement.
Cette proposition est concrète parce qu’elle concerne le bon fonctionnement de l’UE, qu’elle est dans l’intérêt de tous les pays et de tous les citoyens européens (transparence des décisions), sans compter que ses incidences financières seraient minimes et en tout état de cause largement justifiées.
Si je ne m’abuse, cette proposition n’a donné lieu à aucune remarque. Je suis prêt à la reprendre si d’autres s’y intéressent. JR