La Constitution citoyenne pédagogique frappée d'un vice de forme ?

@Sandy.
Comme je suis en chômage technique pour cause d’orage je tente une petite métaphore pour expliciter mon point de vue.

Telle une entreprise devant mobiliser de nombreuses ressources, compétences, efforts, une société peut opter pour différentes stratégies .

Il y a le modèle pyramidale avec commandement concentré et cascade hiérarchique stricte .

Ou un modèle d’unités autogerés avec mise en réseau souple.

Bon, je sens que c’est pas aujourd’hui que je vais atteindre le plein emploi de cette métaphore, mais je préférerais que le débat porte sur les avantages et inconvénients des deux systèmes que sur l’intention que tu me prêtes constamment de vouloir confiner de petits groupes humains dans l’isolement, l’acetisme ou je ne sais quelle robinsonnade.

Cette remarque vaut aussi pour JR qui n’a de cesse de me neandhertaliser .

Ah les idées viennent en réfléchissant. Je m’occupe au sein d’une association de la sauvegarde d’une variété de figue qui ne prospère que sur trois communes du piemont provençal et dont les qualités pour la confiserie sont uniques. Deux grands choix s’offrent à nous. Soit nous créons un immense verger gérer par une structure unique, soit nous le dispersons sur des dizaines d’exploitations . La première solution est peut être plus rationnelle, « fordiste », mais la seconde à ma préférence. D’abord la dispersion du verger est une solution efficace de lutte contre les maladies et parasites de la figue , ensuite cette dispersion offre un complément de revenu pour des dizaines de familles, ensuite la diversité des modes de conduite et des pratiques agricoles peuvent nous laissé espérer une récolte moyenne plus stable et enfin le réservoir génétique sera préservé et même enrichi à l’opposé d’une pratique visant à cloner uniquement les arbres les plus productifs.

Voilà quelle est la meilleure stratégie pour la préservation du « figoun » ?

[...] La catastrophe idéologique qu'ont été les Lumières en rendant l'homme transcendant au reste de la création [...].
lanredec, il me semble que l'Europe était transcendentiste bien longtemps avant les Lumières : c'est bien le christianisme qui soutient que l'homme a été fait à l'image de Dieu, je ne me trompe pas ?

« Création », dites-vous.

Avouez : vous venez de lire Joseph de Maistre. JR

Je viens d’analyser rapidement ce thread de discussions dont le sujet, dois-je le rappeler est « La Constitution citoyenne pédagogique frappée d’un vice de forme ? »

Voici en gros ce que cela donne :

#1 à #11: discussion plus ou moins en rapport avec le sujet, cela semble bien partir.

#12: attaques fallacieuses/dérives hors sujet et incompréhension du point clé : les gentils virus.

#13 à #18: arguments fallacieux émis vs. dénonciation de méthodes dialectiques douteuses.

#19 et #20: intervention de Etienne CHOUARD qui détourne le problème au simple tirage au sort et initialise une discussion annexe mais non connexe.

#21: ma double réponse sujet initial + sujet annexe + blague sur « quenelle ».

#22: réponse que sur le nouveau sujet annexe.

#23 à #38: délire inopportun sur « quenelle » saupoudré de la fin du sujet annexe sur le tirage au sort + si le sujet initial semble oublié j’essaye de faire un bilan sur la notion de tirage au sort.

#39 et #40: plus de rebonds sur le premier sujet annexe mais introduction d’une nouvelle discussion hors sujet sur le nazisme.

#41 à #44: retour en force de la « quenelle ».

#45 à #48: proposition acceptée de retourner au sujet initial du thread.

#49 à #50: ça repart sur le nazisme (désolée de le préciser : en toute impolitesse)

#51 à #54: baroud d’honneur sur « quenelle »

#55 à #72: reprise de la discussion sur le nazisme puis la société, l’état, la nation, les relations sociales.

#73: puisque la discussion semble partir dans une direction annexe, j’essaye de faire un bilan et de poser certains problèmes à plat, inutilement.

#74 à #108: à partir de société, état, nation relations sociales le débat prends le chemin de l’école buissonnière, je laisse tomber.

Bilan : malgré un essai infructueux de recentrage en cours de route, la discussion ne s’est déroulée que sur un aspect mineur du sujet initial, et, successivement, suivant deux nouvelles directions hors sujet.

Vous en penseriez quoi à ma place ?

Dans #1 tu dis << dans tous les cas ça ne serait pas un échantillon représentatif car fortement influencé par l’échantillon non représentatif de départ >>.

Ça serait un échantillon représentatif de la confrontation d’idée précédent la mise en place de l’assemblée constituante. Quel est le probleme ? Qu’une opinion publique se forme, evolue ? Qu’il y est des luttes d’influence ?

On dirait que tu prétends qu’il y aurait une opinion générale pure préexistante au plan C que celui-ci polluerait.

Le raisonnement d’Olivia est il frappé d’un vis de forme ?

Bonjour Olivia

La recherche ne peut être frappée d’un vice de forme puisqu’elle est la recherche.

Le rapace tourne 100 fois dans le ciel avant de s’abattre sur sa proie, et jamais la souris ne lui reprochera d’avoir tourné en rond.
Je crois l’approche spiraliste plus efficace que l’approche linéaire. Mais plus lente.

Nous sommes des enfants …

Mais c’est vrai que quand on veut se concentrer sur un sujet, c’est assez frustrant.
Les quenelles c’est des nèfles.

A votre place j'en pense que tout ça est de la faute de l'auteur des (quatre et non une) tentatives de recentrage #42, #45, #57 et #108.
:) Oui vous avez tout à fait raison, vous avez fait plus de tentatives de recentrage que je n'en indique sur ma liste un peu rapide et caricaturale.

Merci pour cela mais cela ne change pas vraiment le fond du « problème ».

Est-ce l’expression d’une ligne de partage des eaux un peu simpliste entre une approche « scientifique » avec sa méthode plus rigoureuse mais aussi rigide (linéaire ;)), et une approche « littéraire » plus fantaisiste mais aussi plus ouverte (en spirale ;))?

Pour revenir au sujet :

  • Grâce à vos explications, je me sens moins frileuse sur la rédaction commune d’une Constitution. J’ai compris son aspect pédagogique et surtout le fait que ce forum montre que tout un chacun (?) est capable d’en rédiger une, à un détail près : les membres de ce forum ne sont évidemment pas représentatifs de l’ensemble des citoyens français (ce bémol ne doit pas être amalgamé avec le problème de la nature de l’échantillon tiré au sort au cours du processus constituant stricto sensu).

  • J’arrive aussi à avoir une vision plus subtile et moins « amalgamante » sur l’action des gentils virus. Je partage la volonté d’informer nos proches sur le bilan actuel des constatations issues du travail originel de Etienne CHOUARD : dénoncer les abus de pouvoir et la non séparation de ces mêmes pouvoirs, la pseudo démocratie nationale et européenne, la collusion entre le pouvoir politique et la finance ainsi que la servilité de la majorité des médias, notre faux système démocratique et enfin et surtout la valeur et l’importance d’un outil constitutionnel citoyen pour lutter contre tout ce qui précède. Je partage d’autant plus cette volonté que je m’en fais aujourd’hui le vecteur de transmission, comme la plupart d’entre vous.

  • Je comprends également l’importance de ces deux points précédents, même potentiellement imparfaits, même discutables et donc abondement discutés, en tant qu’il n’existe apparemment pas mieux dans l’état actuel de nos connaissances et de nos réflexions pour que le peuple « reprenne la main » sur le pouvoir comme cela semble être le cas en Finlande (*).

Mais !

Mais une fois l’ensemble de mes réserves et de ma « Ligne Maginot idéologique » nettoyées il me reste en définitive une gêne, cette même gêne qu’apparemment je n’ai su dégager avec suffisamment d’acuité dès le départ de ce thread :

  • Comment admettre déontologiquement le bien fondé d’une Constitution citoyenne si ses rédacteurs (tirés au sort ou autre) ont forcément été influencés via les gentils virus par la Constitution pédagogique du Plan C dont la teneur et l’essence ne sont que l’expression des membres de ce forum, échantillon distinct, vous me l’accorderez, de celui de l’ensemble des citoyens.
    En forçant le trait n’y a t-il pas là une forme de prosélytisme ? Que le message transmis soit bienveillant, pavé de bonnes intentions ou nuisible n’est pas le problème évidemment (OK, je suis chiante avec mes principes :rolleyes:).

(*) Ma priorité, mon soucis absolu aujourd’hui est de passer de la théorie à la pratique, à savoir comment peut-on rapidement et concrètement obtenir cette fichue 6ème République en mettant en perspective le fait que France et Français ne sont pas et de loin Finlande et Finlandais ? Mais ceci est une autre histoire…

@ frigouret

Ton intervention est de bonne guerre :slight_smile: Mais si « impolitesse » te semble un peu exagéré, je te prie de bien vouloir m’excuser pour cet abus de langage. :cool:
Le vice de forme peut être invoqué dans une méthodologie ou une procédure mais pas dans les questionnements et les interrogations liés au doute. Je crois même à brûle-pourpoint que les deuxièmes sont justement une parade potentielle contre le premier. C’est dans ce sens qu’il faut voir mon intervention même si un problème posé ou une question peuvent être parfois de guingois ou carrément à côté de la plaque.

Je précise, si besoin est que le titre de ce thread est une interrogation, un questionnement personnel mais ni une accusation, ni un réquisitoire.

@ Ana

Oui ras le bol des nèfles :lol:

C’est plus clair :slight_smile:

Réponse à un passage :

Faire peut être illégitime, mais ne rien faire est pire
car
sans tomber dans la paranoïa

  • un cataclysme politique et/ou financier est possible, voire probable
  • une explosion de la misère l’est aussi
    si bien que
    une situation aggravée pourrait conduire à une révolte violente, une révolution, avec toutes les dérives que cela laisse présager ( cf révolutions arabes & 1789-1815 )
    en face de quoi il peut être judicieux de
    préparer une transition sereine, non pas en prenant le pouvoir mais en sécrétant une pensée claire et inductrice d’allergie des peuples aux abus de pouvoir en situation de crise, avec en outre de bons outils théoriques.

Seule donc la modestie peut nous rendre légitimes … à nos yeux :wink:

Il y a deux questions derrière cette interrogation. A titre personnel, comment sauver mon âme tout en participant à la conception du prochain outil de domination ? Ma réponse personnelle, pour moi, que je mets en œuvre depuis quarante ans, c’est de toujours défendre le parti minoritaire (pas facile sur ce forum où la majorité est ultra-minoritaire dans la société) ou du moins d’essayer de toujours saper les lieux communs du moment (en essayant de ne pas m’attarder sur ceux du passé, même récent). Évidemment la première partie au moins est difficilement compatible avec l’impératif catégorique, d’où la deuxième question. Collectivement comment faire émerger une vraie réflexion collective, que nous espérons universelle, qui ne soit pas une simple adhésion, même partielle, à un prêt à penser issu d’un micro think-tank, fut il le plan C ? Là, je n’ai pas de réponse autre que la chasse aux lieux communs et autres mensonges idéologiques.

À vous …

Là je comprend plus rien, on veut les éviter les lieux communs ou les récupérer ?

Mais où va paître l’oie alors ?

La Constitution citoyenne pédagogique frappée d’un vice de forme ? Non, sire : frappée d’une forme de vice !

@ lanredec charlie bravo

Reçu 5 sur 5 :slight_smile:

Premier point : Effectivement en tant que minorité minoritaire sur ce forum je ne suis pas à l’abri de développer des réflexes d’auto défense à l’égard de minorités moins minoritaires, d’autant plus que je me les représente comme une assemblée d’élites (il doit y avoir un nid de profs ou de spécialistes de la politique, du droit et de l’économie ?).

Au delà de votre volonté louable de « défendre la veuve et l’orphelin » (j’exagère, je sais), il me semble que ce collège ne soit pas assujetti à une idéologie unique même si des lignes directrices s’en dégagent, ni à un parti quelconque. Cela ne peut que me rassurer.
(Si l’idéologie dominante avait été induite par le Communisme, j’aurais pu vous qualifier « d’élite de rouges », mais laissons cette remarque pour l’Almanach Vermot.)

Ce qui m’amène au deuxième point : les lieux communs.
Je ne sais pas exactement ce que vous placez dans le bocal étiqueté « lieux communs » mais je veux bien croire en votre volonté de combattre la propagande, la vraie, celle qui trompe, opprime, obscurcie et tire vers le bas nos esprits arrivants tout juste à surnager (combien sont déjà en apnée, combien sont déjà noyés…).
Je serai toujours à vos côtés pour ce combat là.

Laissons donc l’oie paître là où sont les lois de Louis.

Combat…
Il me vient une idée à la lumière de votre intervention et de celle de Ana : [bgcolor=#FFFF99]la distinction entre logique de guerre et logique de paix.[/bgcolor]
Nous sommes manifestement dans une logique de guerre (moi en tout cas), plus précisément de crise, d’indignation et, oui, de révolte.
Il s’agit effectivement de s’efforcer d’opérer une mutation pacifique dans la mesure du possible, même dans cette logique « rebelle et belliqueuse ».
[bgcolor=#FFFF99]Je m’aperçois alors que mes hésitations tiédasses peuvent se justifier dans une logique de paix mais pas dans une logique de guerre.[/bgcolor]
Il s’agit d’un changement de référentiel et/ou d’un choix de priorités.
Comme dans l’analyse de résultats scientifiques je pourrais dire : « je dois accepter ce résultat même si il ne me plait pas ».

Dans une logique du moins pire ou du mieux que rien, le Plan C a sa raison d’être.
Il ne me reste qu’a éprouver une totale confiance dans tout ce bazar mais soyez assurés que je suivrai une voie plus radicale, dussé-je en découdre sur le terrain, si elle m’apparaît être le plus court chemin vers ce que je projette de mieux pour mes enfants, les autres enfants et le reste de l’humanité.
Je suis excédée depuis tant d’années…
Mes quelques amis emploient un langage nettement plus fleuri, un langage propre à choquer les Coluche et autres Bigard :slight_smile:

Terminé,
A vous…

La Constitution citoyenne pédagogique frappée d'un vice de forme ? Non, sire : frappée d'une forme de vice !
Joli !!!!
Tsssss, Olivia va pas être contente si on délire inopportunément.
1 - 0

Merci à tous : cette fois encore, je trouve vos échanges passionnants et savoureux.
La dernière remarque d’Olivia (où j’ai mis moi-même des couleurs par assentiment) me fait penser à cette caractéristique importante des démocraties amérindiennes :

  • les Indiens avaient un chef sans pouvoir en temps de paix, mais ce chef prenait naturellement le pouvoir en temps de guerre.
  • Un Indien n’imaginait ni recevoir un ordre ni en donner en temps de paix, mais cela changeait en temps de guerre.
    Nécessité fait loi.
    Bien amicalement.
    Étienne.
    PS : bientôt en (grandes) vacances, je devrais pouvoir vous rejoindre plus souvent :slight_smile:

Sur le conflit d’intérêts radical (situé à la racine)
qui, selon moi, rend les professionnels de la politique (toujours et forcément) dangereux dans le processus constituant :

@ Olivia et Jacques :

Suivez-moi, s’il vous plaît, et dites-moi où je me trompe (si je me trompe) :

[color=blue]1. La Constitution sert à protéger les gouvernés contre les abus de pouvoir des gouvernants (et pas l’inverse).

2. L’intérêt général est principalement celui des gouvernés (plutôt que celui des gouvernants).

3. Il n’y a « CONFLIT d’intérêts » dans le processus constituant QUE SI l’intérêt personnel des constituants est CONTRAIRE à l’intérêt général.

4. Donc, le peuple (les 99%), s’il est soucieux de se donner à lui-même de véritables GARANTIES contre les injustices (et très spécialement celles — très habituelles, non théoriques — des 1% contre les 99%), ferait bien de redouter le vrai conflit d’intérêts qui permet aux professionnels de la politique catapultés « constituants » de programmer des règles supérieures dont ils n’auront, en fait, jamais rien à craindre ; et ce même peuple n’a rien à redouter (il a même tout à espérer) du faux « conflit d’intérêts » qui conduirait des amateurs catapultés « constituants » à programmer des règles supérieures capables enfin de tenir, à toute heure du jour et sans trêve, les gouvernants en respect, pour le plus grand bien du plus grand nombre.
[/color]

Je peux essayer de dire ça autrement :

• Quand des amateurs politiques (ils reviendront ensuite à la vie normale : ils obéiront aux maîtres du moment) sont constituants, leur intérêt particulier (bénéficier à tout moment de solides garanties contre les abus de pouvoir) n’est PAS EN CONFLIT avec l’intérêt général (garantir à tous et à tout moment de solides garanties contre les abus de pouvoir) : il n’y a pas de conflit d’intérêts puisque les intérêts en question concordent parfaitement.

• En revanche, quand des professionnels politiques (ils resteront en dehors de la vie normale : ils seront les maîtres, par métier) sont constituants, leur intérêt particulier (être inquiété le moins possible par des contrôles quotidiens) EST EN CONFLIT avec l’intérêt général (garantir à tous et à tout moment de solides garanties contre les abus de pouvoir) : il y a conflit d’intérêts puisque les intérêts en question se contredisent frontalement.

=> Quand je défends le tirage au sort de l’assemblée constituante, je ne dis pas (pas du tout) que ces tirés au sort seraient incorruptibles (personne ne l’est) : je dis qu’en les tirant au sort, on aura au moins évité qu’ils soient TOUS D’EMBLÉE CORROMPUS (PAR CONSTRUCTION : DU FAIT D’UN CONFLIT D’INTÉRÊTS MAJEUR, opposition irréductible entre leur intérêt personnel et l’intérêt général).

Bien amicalement.

Étienne.

Conflit d’intérêt dans un cas et CONVERGENCE d’intérêt dans l’autre
(juste une idée pour la rédaction des messages viraux = mot « positivant »)

« Constituante » et conflit d’intérêts

Bonjour Étienne.

Je ne suis pas opposé par principe au tirage au sort d’une assemblée constitutionnelle qui serait chargée d’établir un projet de constitution nouvelle ou révisée à soumettre au référendum.

Seulement, il y a grand risque à mon avis que sous sa forme sèche (projet établi par les tirés au sort et soumis directement au peuple) ce système produise un résultat médiocre, impraticable et ne donnant pas corps aux véritables aspirations politiques de la majorité des citoyens. Cela parce que les aléataires auront dans l’ensemble manqué des compétences voulues pour mener sur chaque disposition un débat éclairé et approfondi et rédiger un texte pleinement cohérent.

Je ne connais pas de texte juridique (attention : je ne parle pas de propositions simples mais de textes complets) rédigés par des aléataires et qui aient passé le cap du référendum. Si je me rappelle bien, un projet de loi établi dans ces conditions a été soumis au référendum en Colombie britannique, mais il a été rejeté.

Connaissez-vous d’autres exemples (pardon si vous les avez déjà donnés quelque part) ?

Nous différons sur un certain nombre de postulats :

  1. La Constitution sert à protéger les gouvernés[/b] contre les abus de pouvoir des gouvernants (et pas l’inverse).

Pour moi, la constitution sert à organiser les pouvoirs publics et leur fonctionnement, dans l’intérêt général.

La protection des gouvernés fait automatiquement partie d’une bonne constitution, mais elle est garantie non pas par la constitution elle-même mais par la volonté des gouvernés telle qu’elle s’exprime dans la constitution.
.
2. L’intérêt général est principalement celui des gouvernés (plutôt que celui des gouvernants).

De toute façon, il n’y a d’intérêt général que l’intérêt des citoyens. il n’y a pas d’intérêt général des gouvernants.

  1. Il n’y a « CONFLIT d’intérêts » dans le processus constituant QUE SI l’intérêt personnel des constituants est CONTRAIRE à l’intérêt général.

Tout à fait d’accord.

  1. Donc, le peuple (les 99%), s’il est soucieux de se donner à lui-même de véritables GARANTIES contre les injustices (et très spécialement celles — très habituelles, non théoriques — des 1% contre les 99%), ferait bien de redouter le vrai conflit d’intérêts qui permet aux professionnels de la politique catapultés « constituants » de programmer des règles supérieures dont ils n’auront, en fait, jamais rien à craindre ; et ce même peuple n’a rien à redouter (il a même tout à espérer) du faux « conflit d’intérêts » qui conduirait des amateurs catapultés « constituants » à programmer des règles supérieures capables enfin de tenir, à toute heure du jour et sans trêve, les gouvernants en respect, pour le plus grand bien du plus grand nombre.

Le peuple a tout à redouter aussi – certains diront plus encore – de personnes désignées au hasard dans la plus parfaite obscurité quant à leur caractère, à leurs intentions et à leurs capacités, ce que seul le processus électoral permet (plus ou moins) d’éviter.

Le principal argument donné en faveur du tirage au sort est qu’il permettrit une représentation sociale à peu près exacte de la population alors que le système de l’élection aboutirait à la professionnalisation de la politique et à l’incrustation des politiciens.

Autant que les politiciens professionnels les tirés au sort seront soumis à des conflits d’intérêts du fait de leurs intérêts sociocatégoriels. Et le risque d’incompétence ou d’indifférence politique est considérable.

[i]Je peux essayer de dire ça autrement :

• Quand des amateurspolitiques (ils reviendront ensuite à la vie normale : ils obéiront aux maîtres du moment) sont constituants, leur intérêt particulier (bénéficier à tout moment de solides garanties contre les abus de pouvoir) n’est PAS EN CONFLIT avec l’intérêt général (garantir à tous et à tout moment de solides garanties contre les abus de pouvoir) : il n’y a pas de conflit d’intérêts puisque les intérêts en question concordent parfaitement.

• En revanche, quand des professionnels politiques (ils resteront en dehors de la vie normale : ils seront les maîtres, par métier) sont constituants, leur intérêt particulier (être inquiété le moins possible par des contrôles quotidiens) EST EN CONFLIT avec l’intérêt général (garantir à tous et à tout moment de solides garanties contre les abus de pouvoir) : il y a conflit d’intérêts puisque les intérêts en question se contredisent frontalement.

=> Quand je défends le tirage au sort de l’assemblée constituante, je ne dis pas (pas du tout) que ces tirés au sort seraient incorruptibles (personne ne l’est) : je dis qu’en les tirant au sort, on aura au moins évité qu’ils soient TOUS D’EMBLÉE CORROMPUS (PAR CONSTRUCTION : DU FAIT D’UN CONFLIT D’INTÉRÊTS MAJEUR, opposition irréductible entre leur intérêt personnel et l’intérêt général).[/i]

S’il est permis de partir du principe que les politiciens professionnels privilégieront toujours leur maintien en place plutôt que d’adopter une bonne constitution, alors il doit être également permis de partir du principe que les tirés au sort, surtout s’ils sont volontaires, chercheront toujours à privilégier leurs intérêts socioprofessionnels individuels, voire simplement de profiter des avantages d’une sinécure ou d’une sorte d’année sabbatique.

Je ne crois ni l’un ni l’autre.

Il me semble qu’il y a d’autres moyens d’éviter la professionnalisation de la politique que de perdre les avantages du libre choix de véritables représentants politiques, ce qui serait infailliblement le cas si l’on remplaçait l’élection par le tirage au sort.

Je pense en particulier au non-cumul et à la non-reconductibilité des mandats, à l’association de citoyens ordinaires au travail de l’élu, à la possibilité de rappel de l’élu en cours de mandat.

Ces dispositions pourraient être adoptées par des constitutionnels précisément élus sur un tel programme beaucoup plus logiquement et naturellement que par des tirés au sort. C’est ce principe qu’il faut appliquer à la désignation des futurs constitutionnels" (s’il doit y avoir une assemblée constitutionnelle). JR

« il n’y a pas d’intérêt général des gouvernants. »

étonnant

« Le peuple a tout à redouter aussi – certains diront plus encore – de personnes désignées au hasard dans la plus parfaite obscurité quant à leur caractère, à leurs intentions et à leurs capacités, ce que seul le processus électoral permet (plus ou moins) d’éviter. »

Certaines décisions et lois démontrent clairement que les élus sont soit malhonnêtes soit incompétents, ou soumis à des intérêts autres que ceux du commun.
L’argument avancé bien que joliment dit dénote l’idée que le peuple est bête, ce qui est faux.

Peut être faudrait il cependant réfléchir à l’organisation de l’assemblée tirée au sort quant à un auto-écrémage après un mois de fonctionnement. Mais on entrerait là dans un risque.

Un remède aux inquiétudes des deux camps (élection/sort) consiste à lancer plusieurs constituantes, certaines tirées au sort, d’autres élues, d’autres mixtes, et le mécanisme de consultation consisterait à choisir le meilleur travail

Cela s’est vu récemment à Genève, avec une constituante composée presque essentiellement des habitués de la politique.
Or ces gens sont par essence et usage à couteaux tirés.
Avec cependant une bonne dose de bonne volonté, qui leur a fait opter pour un « mécanisme de convergence », permettant de cibler l’intersection non vide des avis, non vide mais presque vide. Le résultat est pauvre.

Ce qui signifie que la compétence et l’honnêteté ne sont pas les seuls paramètres à prendre en compte : la défiance systémique des habitués de la politique représente un vrai danger de blocage, avec en ligne de mire l’absence d’innovation. J’ai la certitude qu’une constituante à la proportionnelle telle que proposée par JLM aboutirait à une reconduction du minimum vital de la >>démocratie<<.

Parlons en de l’innovation … Incrustés dans leurs étiquettes, quel débat nous offrent nos élus sinon celui de mots anciens et inadaptés … alors que des gens simples mais industrieux et imaginatifs, qui n’ont pas accès à la tribune, pondent des idées géniales qui ne circulent qu’au sein d’un peuple muet. J’ai la certitude qu’une constituante composée de professionnels serait sans imagination.