Je ne comprends pas ce qui vous fait dire que je confonds démarchie et démocratie… C’est peut être vrai, je ne conteste pas mais je ne comprends pas non plus. (première fois aujourd’hui que je rencontre ce concept, j’avoue qu’il me semble encore un peu flou…)
La constitution tient le rôle de pouvoir sur le pouvoir, donc avec une constitution populaire on abouti à une démocratie non? Puisqu’un pouvoir ne respectant pas cette constitution serait illégitime. Le peuple aurait le pouvoir sur le pouvoir.
Que proposez vous? Quel serait votre idéal? Démocratie ou démarchie? Et quelles conséquences en tirez vous pour l’éducation populaire?
En fait c’est Castoriadis qui m’a mis la puce à l’oreille, je vous conseille l’interview ( visible sur le YouTube " une leçon de democratie") . Bon cornelius est un helleniste , et intello, et un grec, et donc dans cette interview il expliqué ça, et aussi que polis n’est pas État, et plein d’autres trucs qui cassent les lieux communs ( bien que je sois pour les lieux communs mais compris autrement).
Ok je vais aller voir ça! Merci.
D’ailleurs ça me fait penser à une question que je me pose qui mériterai d’être débattue dans un autre poste. Pourquoi ne penser la politique qu’a travers le prisme de l’Etat? Nous disposons, en France, d’une multitude d’anthropologues qui ont étudiés les différents modes d’organisation politique des peuples qu’on a trop longtemps appelés « sauvages » ou « primitifs ». Je pense au plus emblématique d’entre eux, Pierre Clastres qui a écrit notamment « la société contre l’Etat ».
J’ai l’impression que ça rejoint l’idée de Castoriadis (pour l’instant j’en sais rien j’ai pas encore regardé la vidéo mais c’est une impression), se pencher sur ces anthropologues casserai un bon nombre de nos conceptions de la politique je pense.
Sur, l’idée c’est que avoir le pouvoir ce n’est pas forcément gouverner mais être plus fort que le gouvernement. En tout cas c’est un axe de recherche.
À plus.
Ça rejoint un peu la question du mandat impératif non?
Et fin de compte Benboukar en méditant un peu sur notre entretient il faut que je fasse un mea culpa. J’ai tendance a me cacher derrière.des mots ou des théories pour justifier quelques positions ou partis pris.
Subjectivement et arbitrairement le pouvoir m’évoque la violence, le vol, l’escroquerie, les cachots une sorte de chape pesant sur la société en la dévorant, bref un cauchemar. Et vraiment j’essaie de tirer le cailloux ,comme David, dans la tête du Goliat . Voilà toute ma science.
Oui, je pense qu’on essai tous de se cacher derrière des théories… On pressent que ça va mal alors on tente de comprendre, on découvre des auteurs, on se fait une opinion du monde et des raisons qui font qu’il va mal. Alors quand quelqu’un vient avec d’autres idées, on se demande ce qu’il cache derrière mais au final on est tous d’accord.
Je me permets de recadrer la discussion tout de même : Que pensez vous donc du fait de vouloir créer une association ou autre, au niveau communale ou plus grand, afin de permettre aux gens de disposer d’un espace où réfléchir sur le pouvoir, la démocratie, la démarchie, de l’Etat etc… bref de reconstituer ce forum à l’échelle de votre ville ou village et de passer du virtuel au réel ?
Que du bien, d’ailleurs j’ai déjà fait avec mes potes et potines, mes voisins, mes gosses.
C’est qui la photo qui illustre ta présentation ?
C’est Blanqui « l’enfermé », il ne plaira peut être pas à tout le monde mais je trouve qu’il n’avait pas totalement tort sur certains points.
Que peux tu nous dire alors de ton expérience? Comment êtes vous organisés? Qu’avez vous entrepris? Ça m’intéresse!
Cette année plutôt branché sur la transition énergétique, on à fait des fours à pain en terre, de la vannerie sauvage, des troc de semences, des expériences de jardin et puis aussi cultiver le plaisir d’être ensemble. L’annee d’avant c’était plutôt politique en essayant de contrer la privatisation de l’eau et de l’assainissement sur la commune ( combat perdu mais pas inutile car cette privatisation est une cata). Voilà prendre soin du pays.
Ok donc plutôt tourné vers l’écologie. Et au niveau des membres vous « recrutez » comment? Vous essayez de vous faire connaitre?
Tien d’ailleurs tout à leur on parlait de Blanqui, je vais te mettre une citation qui devrait te plaire :
« Depuis bientôt quatre siècles, notre détestable race détruit sans pitié tout ce qu’elle rencontre, hommes, animaux, végétaux, minéraux. La baleine va s’éteindre, anéantie par une poursuite aveugle. Les forêts de quinquina tombent l’une après l’autre. La hache abat, personne ne replante. On se soucie peu que l’avenir ait la fièvre. » Pour un mec qui a vécu au 19eme siècle je trouve que c’est balaise…
Au niveau des membres on laisse le mistral balayer les coquilles vides.
Ce qu’on nomme l’ordre est en fait le désordre qui autorise à tuer notre sainte mère la terre.
L’ordre, du moins tel qu’imposé au grand nombre par le petit nombre, c’est la structuration et la mise en synergie des folies humaines, afin de réaliser « du chiffre » au détriment de l’esprit.
L’ordre, du moins l’ordre présent, c’est l’inhibition méthodique de la faculté de sublimation individuelle et collective au profit de la mise en faisceau des pulsions.
Le bon ordre serait celui dans lequel le gouverneur serait l’esprit, et la condition nécessaire à cela est que tous et chacun aient l’opportunité et le devoir de s’instruire à participer et en participant à la codécision universelle.
Nous sommes à l’antipode.
L’éducation populaire serait la conséquence naturelle de la démocratie réelle.
L’ignorance populaire est la conséquence du système représentatif intégral et sans nuance.
Car participer instruit.
Car n’avoir aucun pouvoir dégoûte de l’effort nécessaire à la connaissance.
Bonjour Ana Sailland,
Ce n’est pas la première fois que je lis ou entends le type de phrase que vous venez d’écrire :
« l’ordre présent, c’est l’inhibition méthodique de la faculté de sublimation individuelle et collective au profit de la mise en faisceau des pulsions »
Vous pouvez développer, s’il vous plait? J’aimerai comprendre.
spécialisation de l’individu pour un poste de travail (contradictoire soit dit en passant avec la fameuse flexibilité)
paupérisation en compétence
diplomite aiguë et chronique
captation du temps de cerveau disponible
publicité propagande (bernays)
invention et mise en place de désirs
court-circuitage de la relation humaine par la relation homme-télé à sens unique
réduction du temps de rêve et de réflexion/méditation
création de peur d’angoisse d’insécurité d’instabilité
leurres médiatiques
images subliminales
j’en oublie
La faculté concupiscible est esopienne (moteur mais moteur sans conscience) et l’ordre moderne développe son aspect négatif plus que l’autre.
La sublimation est en rapport avec la recherche de sens, recherche qui sans aboutir donne déjà du sens.
C’est ce qui permet de dire qu’il y a non pas trois mais quatre règnes, et de le dire sans orgueil spéciste : les animaux disposent d’une dose d’intelligence, d’un certain langage, de la capacité d’émerveillement, mais pas de la capacité de sublimation.
Et l’inhibition systémique de la volonté de sublimation nous ramène à l’état d’animal.
Un troupeau qui ne sublime pas est plus facile à mener qu’une foule qui se cherche du sens.
Pour vendre (et créer des emplois, de la croissance) il faut créer des pulsions ou donner de la force à celles qui sont là.