59 Vote à points et vote électronique (via Internet ou pas)

Bonjour, Le vote électronique est il seulement une option ?

Je n’ai pas pu lire entièrement le thread. Pardonnez moi si je réitère un argument déjà cité.

A l’époque grecque, les citoyens ne travaillaient pas. Ils avaient été élevé dans un système où ils avaient l’habitude de pouvoir réellement donner leur avis. Ils étaient co-localisés, se réunissaient fréquemment et avaient un monde infiniment moins complexe que le notre…

Vous rendez vous compte du bordel que c’est d’organiser une élection actuellement ?? Il faut réserver des écoles, la séparer en bureaux chaque bureau possède une personne qui contrôle à l’entrée, une qui tient l’urne et une ou deux qui tiennent les registres et vous font signer… J’habite une commune de 54 000 habitant et je suis dans le bureau de vote 43… je pense pouvoir estimer qu’il y a un bureau de vote pour 1000 habitants avec à chaque fois 3 à 4 personnes (qui doivent être relevées au fur et à mesure de la journée).
Si vous faites une démocratie directe, vous allez répéter l’opération combien de fois par mois ?

Ainsi, dans une démocratie directe moderne, il me semble que le vote électronique n’est simplement pas une option. Il faut pouvoir recenser l’avis de la population sans que celle ci n’ait à se déplacer et sans avoir à monopoliser des ressources trop importantes.

Si vous réagissez de façon épidermique à cette idée, posez vous simplement 2 questions :

  • à qui profite réellement la lourdeur actuelle de notre système de vote ?
  • N’ai je pas été formaté pour considérer que tout autre système de vote que celui qu’on me propose est mauvais ?

Soit nous avons une démocratie directe et il nous faut un système efficace pour que les gens expriment leur opinion, soit nous avons un système de délégation de pouvoir à l’aide d’élus qui ont pour rôle de prendre les décisions à notre place.

Ainsi je rejoins les gens (comme Jaques) qui sur ce thread oeuvrent à trouver un système qui soit efficace. Mais j’ai l’impression qu’il y a des gens qui s’opposent à l’idée même du vote electronique alors que la seule vraie question ne me semble pas être « doit on le faire? » mais plutôt : « comment le faire? »

Sinon, pour ce qui est de l’implémentation technique des choses… J’ai quelques idées à soumettre :
1 - D’un point de vue authentification
Recevoir par voie postale (je reçois bien ma feuille d’imposition, ils savent très bien où j’habite…) une carte électorale papier qui nous permette de voter

  • dans un bureau de vote réel ouvert dans toutes les mairies pour les gens non équipés
  • à l’aide d’un code inscrit sur la carte depuis un ordinateur personnel
  • à l’aide d’un code barre en 2D que l’on scanne depuis son téléphone
    Coupler cela à son numéro de sécurité sociale ou éventuellement à un mot de passe que l’on reçoit par voie postale séparée (on reçoit bien son numéro de CB de cette façon…) Un hacker lambda ne peut pas connaitre votre numéro de sécurité sociale + votre numéro de carte électorale (sauf hacker les serveurs gouvernementaux)

Limiter le nombre de vote par device électronique non agrémenté à 10. ainsi un device vérolé ne pourrait pas influencer le résultat global du vote

2 - pour répondre à quelques critiques que j’ai pu voir par ci par là :
Oui, tout système informatique est faillible. On ne sait pas faire de système protégé à 100%. En revanche, lorsque l’on sécurise un système informatique, on raisonne en terme de moyens (logistiques et donc financiers) nécessaire pour hacker le système. Le tout étant de mettre les moyens nécessaire et suffisant pour protéger le système en vue des enjeux financiers que le dit système représente.
Par exemple, en limitant le nombre de vote par device, il faut un réseau de hacking suffisamment puissant et avoir hacké un grand nombre d’ordinateurs. De tels réseaux existent mais il nécessitent soit une puissance gouvernementale (ce qui reviendrait un peu à déclarer la guerre) soit une puissance mafieuse importante. Et non le petit hacker dans son garage ne pourra pas faire de dégâts… Tout au plus voter à la place de son voisin direct ce qui n’aura aucun impact sur le scrutin.
Si on ajoute à cela une authentification par un token aléatoire (contenu sur le papier) associé à votre numéro de sécurité sociale, cela suppose d’avoir également hacké les systèmes gouvernementaux tels que les super-ordinateurs de l’INSEE et je vous souhaite bien du courage…

La problématique étant alors, non pas de trouver un système parfait qui prévienne ce genre de fraude à 100% mais un système suffisamment malin pour pouvoir 1 - les marginaliser afin qu’elles ne représente qu’une part infime de voix ne pesant pas sur le scrutin global ou 2 - les détecter lorsqu’elles sont massives afin d’annuler le scrutin et de recommencer.

De la même façon, lorsque les enjeux financiers sont trop importants (ou trop tentants pour d’éventuels hacks) ou qu’un doute se présente sur un scrutin, nous pourrions utiliser le bon vieux système de vote bien lourd du 20° siècle avec la bonne vieille urne et les forêts de bulletin de votes papiers.

Enfin, certains diront peut être que notre propre gouvernement pourrait lui même hacker le système (il serait en effet le plus à même de réunir l’ensemble des informations nécessaire à cela). Puisque nous parlons ici de refaire la constitution, il suffit d’encadrer la gestion d’un tel système auprès d’un organisme indépendant du pouvoir… Si on arrive à le faire pour la justice, la BCE et même l’INSEE (si si…) on devrait pouvoir le faire pour les gestionnaires d’un tel système.

Bonsoir,

Bon je viens de lire le thread. Je suis étonné de voir qu’avant que j’arrive c’était un peu « le monde contre Jacques ». Je n’arrive donc pas en terrain conquis ^^’. Je crois que finalement ce qui me semble une évidence ne l’est pas pour tout le monde :-/. Toutefois, j’ai un point de vue qui n’a apparemment pas été présenté dans ce Thread jusqu’alors. J’apporte ainsi une troisième voix.

Avant de parler de comment faire le vote électronique, je voudrais vous présenter une histoire un peu informaticienne qui semblera peut être un peu technique et obscure à certains d’entre vous et si c’est le cas, je m’en excuse mais elle vous permettra d’illustrer mon propos suivant. il se trouve que je suis informaticien et dans le monde de l’informatique et des systèmes de gestion de base de données il y a une loi qui dit qu’une donnée ne peut pas être à la fois :

  • hautement disponible (toute requête en lecture/écriture peut être traitée sans attendre)
  • cohérent (on vous garantit qu’au même instant votre donnée possède le même état que vous l’interrogiez sur un serveur américain ou sur un serveur Français)
  • scalable (vous pouvez démultiplier vos serveurs afin de pouvoir répondre à 10 requêtes/seconde comme à 10 000 000 de requêtes/secondes)
    Vous ne pouvez garantir que 2 des 3 critères cités ci dessus.
    Pendant des décennies les informaticiens ont sacralisé la cohérence. Nous avions soit des systèmes qui garantissaient une donnée cohérente et disponible mais qui ne pouvait pas se démultiplier, soit avoir un système qui se démultipliait mais qui, en cas de requête en écriture, posaient ce qu’on appelle un Lock qui bloquait l’accès à la donnée tant que la modification n’avait pas été propagée sur tous les serveurs.

Et google est arrivé… Facebook ensuite… Il est possible qu’à un moment T une donnée ne soit pas dans le même état sur facebook suivant que vous vous connectiez aux USA ou en France… Au moment où ces systèmes de gestion de base de données sont sortis, ils étaient une hérésie pour beaucoup d’informaticiens. D’autres au contraire avaient compris que avoir une donnée disponible et scalable était plus important que la cohérence. Tout dépend en fait du besoin exprimé. La cohérence étant un critère indispensable dans un milieu bancaire, elle ne l’est pas sur un réseau social.

J’ai le sentiment que nous sommes confrontés à ce type de problématique dans notre discussion : Nous avons 3 critères qui s’excluent plus ou moins mutuellement les uns les autres :

  • Un système de vote qui soit simple, accessible et permette de recueillir le vote des citoyens à fréquence élevée
  • Qui garantisse totalement l’anonymat entre le vote et le votant
  • Qui prévienne la fraude.

Je pense que notre système actuel de vote met l’accent sur le point 2 et le point 3 et sacrifie le point 1 en le remplaçant par la délégation de pouvoir et le vote. Ainsi, s’il fallait donner une note sur 10 à chaque critère je dirai que le vote papier obtient les notes suivantes :

  • simplicité fréquence : 1/10
  • anonymat : 10/10
  • fraude : 9.5/10

Je dirai que le système proposé par Jacques ne permet absolument pas de gagner en simplicité. Si vous devez, pour voter, vous rendre en mairie, alors autant continuer avec le papier…

Bien sur, dans un monde idéal, il faudrait avoir 10/10 partout mais cela ne sera jamais le cas.

En conclusion, si vous voulez un système démocratique direct, vous devez gagner en fréquence de vote et donc en simplicité. L’informatisation du vote et la possibilité pour tout le monde de voter depuis son ordinateur ou son téléphone me semble être la seule solution viable et moderne.
Comme la fraude doit rester quasi impossible (ou du moins suffisamment marginale pour ne pas influer sur les résultats des votes), je suppose que le critère sur lequel on doit jouer doit être l’anonymat du vote.
Attention, je ne dis pas que tout le monde doit savoir qui vote quoi et que tout doit être publique. En revanche, le système chargé de recevoir les votes doit conserver au moins temporairement le lien entre le votant et le vote. Le temps de s’assurer que la fraude est marginale. Ce lien pouvant être effacé une fois le vote contrôlé et validé.

Les trois critères d’un vote électronique fiable et anonyme

@arnaudweb (183)

Merci de votre contribution positive et de votre nouvel éclairage, que je suis prêt à accepter.

Deux questions :

  1. Est-ce que le rapport technique (http://www.admin.ch/ch/f/ff/2006/5205.pdf) du canton de Genève serait de nature à modifier votre point de vue concernant la possibilité d’un système électronique « pur » à la fois fiable et préservant l’anonymat du vote ?

  2. Est-ce que le tirage au sort d’un identifiant et d’un mot de passe par le système classique (non électronique) permettrait effectivement à chaque électeur de déceler toute manipulation de son vote, et par conséquent à l’ensemble des électeurs de vérifier l’exactitude des décomptes à tous les niveaux ?

Concernant le premier critère (accessibilité), j’admets que le système que j’ai proposé n’est pas parfait.

Mais on pourrait le simplifier en donnant la possibilité à chaque électeur de choisir son identifiant et son mot de passe en ligne, sur deux listes distinctes (établies au niveau national ou au niveau de la circonscription). Cette première opération consisterait seulement, sans donner son nom à ce stade, à lier électroniquement un identifiant et un mot de passe, la combinaison étant utilisée plus tard au moment du vote.

Qu’en pensez-vous ?

Cordialement. JR

@ Arnaudweb et Jacques Roman.

Je viens ici vous mettre en garde sur le projet que vous voulez mettre en place.
Je comprend votre enthousiasme, mais vous rester fixé sur l’idée de l’internet, vous en banalisez les risques et vous négligez les contre avis.
Je vais reprendre quelques idées que vous développez si vous le permettez :

1 - D'un point de vue authentification Recevoir par voie postale (je reçois bien ma feuille d'imposition, ils savent très bien où j'habite...) une carte électorale papier qui nous permette de voter - dans un bureau de vote réel ouvert dans toutes les mairies pour les gens non équipés - à l'aide d'un code inscrit sur la carte depuis un ordinateur personnel - à l'aide d'un code barre en 2D que l'on scanne depuis son téléphone Coupler cela à son numéro de sécurité sociale ou éventuellement à un mot de passe que l'on reçoit par voie postale séparée (on reçoit bien son numéro de CB de cette façon...) Un hacker lambda ne peut pas connaitre votre numéro de sécurité sociale + votre numéro de carte électorale (sauf hacker les serveurs gouvernementaux)

Limiter le nombre de vote par device électronique non agrémenté à 10. ainsi un device vérolé ne pourrait pas influencer le résultat global du vote


Pour le mode d’envoie des passes et des identifiants, je ne vois pas grand chose à redire, cependant, le code barre 2D à scanner depuis son téléphone n’est pas très utile. Car cela est discriminant en vers ceux qui ne posséderaient pas de smatphone (pour ne pas dire Iphone) équipé d’un logiciel de lecture code barre, de plus que cela insisterait la vente d’une marque ou d’un modèle de téléphone. C’est pour ces raisons que si il doit avoir un code barre, le seul endroit de lecture doit être les mairies ou les endroits publiques définit au préalable.

Pour les hackers, je vois mal une équipe d’hackers essayer d’usurpater l’identité des citoyens depuis leurs ordinateurs personnel, ils essayeront de s’en prendre directement au serveur qui enregistre les votes et transmet les résultats afin d’y entrer leurs résultats. Et si un serveur de vote n’entre pas dans la catégorie gouvernemental, dans quel catégorie la faisons nous entrer?
De plus, si le hacking n’était pas si dangereux, comment expliquons nous les millions dépensés chaque années par des firmes du genres Sony, Microsoft, le Pentagone, Apple… dans des procédés anti-hacking qui n’ont jamais tenu plus deux mois?

Les devices non agrémentés, vous voulez parlez d’appareils non conforme ou conçue pour une utilisation primaire différente, comme par exemple un smatphone? Si c’est le cas, je vois pas comment l’ont pourrez les sécurisés et l’utilisez à une fonction de vote. Mais je vous laisse argumentez votre idée.

Avant de parler de comment faire le vote électronique, je voudrais vous présenter une histoire un peu informaticienne qui semblera peut être un peu technique et obscure à certains d'entre vous et si c'est le cas, je m'en excuse mais elle vous permettra d'illustrer mon propos suivant. il se trouve que je suis informaticien et dans le monde de l'informatique et des systèmes de gestion de base de données il y a une loi qui dit qu'une donnée ne peut pas être à la fois : - hautement disponible (toute requête en lecture/écriture peut être traitée sans attendre) - cohérent (on vous garantit qu'au même instant votre donnée possède le même état que vous l'interrogiez sur un serveur américain ou sur un serveur Français) - scalable (vous pouvez démultiplier vos serveurs afin de pouvoir répondre à 10 requêtes/seconde comme à 10 000 000 de requêtes/secondes) Vous ne pouvez garantir que 2 des 3 critères cités ci dessus. Pendant des décennies les informaticiens ont sacralisé la cohérence. Nous avions soit des systèmes qui garantissaient une donnée cohérente et disponible mais qui ne pouvait pas se démultiplier, soit avoir un système qui se démultipliait mais qui, en cas de requête en écriture, posaient ce qu'on appelle un Lock qui bloquait l'accès à la donnée tant que la modification n'avait pas été propagée sur tous les serveurs.
C'est en partie pour ses raisons que j'essaie de faire prendre une voie différente de l'internet pour un système de vote. Si un système de vote informatique vois le jour, nous ne pouvons garantir le "hautement disponible" car dans un objectif de contrôle des données (comme pour celui des élu ;)), il faut impérativement que le client et le serveur puissent s'identifier et s'accorder sur le vote effectuer. La sécurité des données transmise doit être primordiale. La cohérence est largement possible si on utilisait un système intranet, de plus que de jeune américains (un groupe parmi les 99% aux Etats-Unis qui manifeste dans les rues de Wall street) ont mis au point un système parallèle à internet qui lui fonctionne de manière trilatérale. Un système conçue spécialement pour les besoins d'une démocratie directe. Un reportage leur a été consacrés, voici le lien: [url=http://www.vice.com/fr/motherboard/free-the-network/?utm_source=activationcible][align=center][color=red][size=15][b]Libérez le réseau[/b][/size][/color][/align][/url] Rien nous empêcherez d'imiter un tel système.

J’ai fais des recherches également suite à e-mail de Gilles, que je salue au passage, qui m’indiquait que le monopole des machines à voter en France sont d’origine de l’entreprise « BureauVéritas ». Or en essayant de trouver le check-up des tests et de la maintenance à effectuer sur les machines à voter. Je suis tombé sur le site internet de « Cofrac » ou sont recensés les différentes accréditations. [align=center]ACCREDITATIONS COFRAC[/align]
Après avoir chercher dix bonne minutes, j’ai trouver au milieux de l’amiante, les accessoires de levages, les VMC gaz, la fameuse accréditation. Accréditation COFRAC n° 3-004 Celle-ci nous indique timidement page 26, que l’inspection doit suivre l’arrêter du 17 novembre 2003.
J’ai trouver cette loi sur le site officielle du gouvernement (Voir lien),on peux y trouver les trois agréments des sociétés, ainsi que ce document à télécharger en format .pdf sur le Réglement technique des machines à voter. Il est stipulé dans le document page 5 « règlement technique de la machine à voter » au chapitre 1.2.4 Exigences que :

[bgcolor=#FFFF99]"Pour chacune des machines proposées, des essais sont effectués par l’organisme chargé de la vérification de conformité pour vérifier que chaque exigence est correctement satisfaite. Pour les exigences fonctionnelles, il s’agit de mettre la machine en conditions réelles de fonctionnement puis de dérouler le processus d’exécution de l’opération pour en vérifier la bonne exécution. Pour les exigences de performances, techniques ou environnementales, le présent document précise, quand c’est nécessaire, le but à atteindre, le mode opératoire pour l’exécution de l’essai concerné et les résultats attendus."[/bgcolor]
On se rend compte que dans le cas actuel des choses, que la société qui distribue des machines à voter sont responsable des tests à effectuer. Ce qui peux paraitre louche, car je vois mal BureauVéritas se faire de la mauvaise pub en dénonçant son propre matérielle. Je n'ai pas fais le même travaille pour les machines Suisses du canton de Genève, je ne peux donc évidement pas faire de comparatif avec la France.

Pour conclure, j’aimerai vous dire que mon post n’est en rien une attaque, je souhaite simplement et vivement vous pointez du doigt des problématiques qui risquent de poser de graves problèmes en cas de mise en route. Après libre à vous d’en tenir compte ou de les juger banales, je respecterai vos choix. Mais dans le cas d’un projet qui continuerait à vouloir utiliser internet pour voter à distance, je me retirai de la discussion de ce présent topique, et je vous laisserai travailler tranquillement. :slight_smile:

Bonne soirée et week end à vous et aux autres aussi. :slight_smile:

PS: Si vous voulez un autre reportage sur les hackers, je vous invite à vous rendre sur cette page du forum: http://etienne.chouard.free.fr/forum/viewtopic.php?id=349

Peut être que je ne saisis pas tout, mais j’ai l’impression que le vote par internet a autant d’importance pour la démocratie que le taille-crayon atomique pour la littérature.

Bonsoir,

Réaction vis à vis du rapport suisse
1 / Ce rapport est vraiment très intéressant. Les suisses sont allés très loin dans la sécurisation du vote et il est intéressant de voir que chaque canton a testé son propre système (différent à chaque fois).

En fait je considère qu’il n’y a pas de note binaire à donner à chaque critère (facilité/fiabilité/anonymat). Il ne s’agit pas d’être soit facile et fiable soit fiable et anonyme. On voit bien dans ce rapport que les différents cantons ont mis en place des solutions plus ou moins complexe à mettre en place mais on comprend bien que ces 3 critères sont en oppositions les uns par rapport aux autres.
Par exemple le premier canton envoi une carte de votant à chaque élection avec un système de grattage. Cela rend les choses un peu complexe à mettre en place. Ils sont par ailleurs obligé d’anonymiser la création des cartes pour que l’imprimerie ne sache pas

Je vous avoue être surpris du niveau d’astuce techniques des solutions mises en place par les suisses pour garantir à la fois l’anonymat du vote et la fiabilité du système cela rejoint totalement ce que je disais précédemment :
En matière de sécurisation informatique, on ne cherche pas à avoir un système inviolable (d’ailleurs dans le vote papier n’est pas non plus totalement inviolable) mais on met en place un système qui impose des moyens importants pour arriver à passer outre sur déjà un seul vote et encore plus colossaux pour le faire de façon massif et quasi impossible de façon non détectée.

Pour ceux qui ont la flemme de lire ce rapport
Le rapport résume très bien les 3 zones indissociables autour d’un système de vote électronique et sur lesquelles il faut trouver des solutions de sécurisation :

  • Le device de l’électeur
  • Le réseau (le net)
  • La zone de haute sécurité (système de vote)

Le risque du coté de l’utilisateur est assez important vu que l’on peut aisément placer un trojan sur un ordinateur. On peut rendre plus difficile le hack mais difficilement s’en prémunir. Toutefois, le très grand nombre de device rend quasi impossible une corruption massive du vote en passant par cet intermédiaire. Je ne vois pas en quoi votre mot de passe tiré au sort change quoi que ce soit à ce niveau là mis à part que posséder une information supplémentaire que seul un humain peut connaitre rend très difficile un hack massif. En revanche, les suisses ont trouvé une solution intéressante que j’expliquerai juste après.

Le réseau étant un élément du milieu un niveau de cryptage suffisamment élevé ainsi que de multiples échanges interdisent quasiment totalement une usurpation mais ne peuvent pas vraiment garantir à 100% une surveillance. Ils la rendent toutefois très difficile voir impossible de façon massive.

La zone de haute sécurité (l’urne électronique et son environnement) est le seul vrai point de faille pour une attaque massive. C’est la raison pour laquelle elle doit être protégée physiquement aussi bien qu’informatiquement. Encore un fois, les suisses ont des réponses intéressantes à chacune des problématiques et on voit qu’ils se sont creusés la tête bien longtemps.
Ceci dit, ils n’évoquent pas des attaques de type DOS (Deny Of Service) qui sont des attaques « bourrines » qui ne visent pas à corrompre le système mais juste à l’empêcher de fonctionner. C’est ce type d’attaque dont on a entendu parler dans les médias et qui pourraient géner le bon fonctionnement d’un tel système. Ceci dit c’est du même niveau que les gens qui ont muré les bureau de vote durant la nuit du vote… (et ca se contourne lorsqu’on a de bon moyens.)

Honnêtement ce que les suisses ont fait, dans un fonctionnement normal d’un état démocratique est quasi inviolable (en tout cas de façon massive) d’un point de vue purement technique en tout cas.

Réponse à la question de Jacques

2/ Je ne vois pas en quoi le fait de tirer au sors un identifiant/mot de passe de la part de l’Électeur lui même garantit quoi que ce soit.

En amont : le tirage au sors d’une clé, que ca soit de la part de l’utilisateur ou de façon automatique par le système lui même puis envoyé par la poste ne change rien étant donné qu’à un moment où à un autre, il faudra un système pour centraliser le lien entre le votant et la clé. Je pense même qu’il y a moins de risque à ce que ce soit le système qui tire au sors. Un peu comme ce que les suisses ont mis en place avec le bulletin envoyé par la poste qui possède un numéro unique masqué par une case à gratter.

En revanche, les suisses ont vraiment une idée intéressante afin de pouvoir contrôler, en aval que le vote qui a été pris en compte dans la zone de haute sécurité est bien celui qui a été déposé par l’utilisateur sur son ordinateur tout en leur garantissant l’anonymat du vote. Ils associent au moment du vote une clé non liée au contenu du vote mais au votant et cette clé sera publiée ensuite sur une liste. Chaque votant pourra ainsi contrôler qu’au moment du décompte des votes c’est bien son vote qui a été pris en compte.
S’il fallait faire une analogie avec le monde réel c’est un petit peu comme si vous alliez voter et que le bulletin de vote avait un numéro. Vous notez le numéro associé à votre bulletin et vous le mettez dans une boite noire. La boite noire est surveillée toute la journée par des policiers et des citoyens afin de bien contrôler que personne n’y touche. En fin de journée, lorsqu’on ouvre la boite, vous avez bien rangé d’un coté les bulletins et de l’autres les enveloppes qui ont été ouvertes, séparées et mélangées par la boite noire. Impossible de faire le lien entre les enveloppes et les bulletins mais on peut bien contrôler que le nombre d’enveloppe correspond bien au nombre de bulletins.
Le soucis dans tout cela est que pour que l’analogie soit complète, il faut considérer que cette enveloppe vous l’avez donné à quelqu’un qui l’a mis dans la boite : Internet. Qu’est ce qui vous garantit que ce monsieur internet n’a pas ouvert l’enveloppe et changer le bulletin ? Les suisses proposent avec cela des systèmes de cryptages et d’accusés de réception qui ne me paraissent pas inviolables mais dont le niveau de sécurité est malgré tout trop haut pour que la faille du système se trouve à ce niveau là. On revient un peu sur le fait qu’il faudrait intercepter un trop grand nombre d’enveloppes et casser le niveau de cryptage mis en place sur une seule enveloppe mettrait plusieurs heures à tout grappe d’ordinateur aussi grosse soit elle.

Conclusion

Ainsi et pour conclure (félicitations à ceux qui m’ont lu jusqu’au bout) les critères à se poser pour juger de la qualité d’un système de vote électroniques ne doivent pas être sur la faisabilité technique ou la sécurisation. Un tel système peut exister et va exister.

Ainsi le coeur du problème n’est pas d’avoir un système avec un niveau de sécurité assez haut pour garantir la vérité du scrutin. Je n’ai aucun doute sur la faisabilité technique d’une solution à ce problème. Les suisses l’ont démontré et comme je le disais plus haut : Dans un fonctionnement normal d’un état démocratique un tel système est suffisamment robuste pour marginaliser la fraude suffisamment pour ne pas peser sur le résultat.

En revanche, le vrai problème est d’arriver à donner confiance aux gens dans la fiabilité de ce système. L’avantage du système de vote papier est qu’on peut aisément faire taire les sceptiques en leur disant : « ben vas surveiller toi même le décompte des voix au bureau de vote. ». Même si je trouve cet argument un peu fallacieux étant donné que le sceptique ne pourra vérifier que le décompte des votes de son bureau de vote. S’il veut vraiment confirmer que le score annoncé n’a pas été trafiqué il faudra ensuite qu’il se tape l’addition de tous les bureaux de vote. Sans parler du fait qu’il n’aura pas pu controler que les résultat publiés sur lesquels ses calculs se basent peuvent être trafiqués…
Bref, je reconnais bien volontier qu’il s’agit ici d’un système informatique et donc seul un nombre limité de personne sera en mesure de contrôler que ce système n’est pas corrompu.

  • Que ce soit à cause d’un pbm de compétences
  • Ou à cause d’un pbm de nombre. En effet, étant donné qu’il s’agit d’une système plus ou moins centralisé (d’ailleurs la centralisation au moins au niveau régional est une condition importante pour garantir la quasi inviolabilité de la zone de haute sécurité.), tout citoyen ne pourra controler de lui même à son échelle que tout va bien. Au mieux, on pourra avoir une grappe de citoyens tirés au sors pour contrôler le fonctionnement du système.

Alors comment assurer aux gens que le système qui est utilisé est bien celui qui est sécurisé et qu’il n’est pas corrompu de l’intérieur ? Je ne vois qu’une réponse logique : Il faut déléguer ce pouvoir à un corps de professionnels fonctionnaires, assermentés, indépendants et surveillables par la police scientifique. Il faut donc [b]l’inscrire dans la constitution et séparer ces gens de toute influence executive ! [/] après tout c’est ces gens seraient les garants du bon déroulement du vote démocratique. Tout comme nous déléguons aux juges le pouvoir de juger, aux policiers le pouvoir d’arrêter. Bien entendu sitôt que les lois toucheront à leurs prérogatives, afin de les récuser, il faudra voter à l’ancienne sur papier. Nous ne sommes toutefois pas obligé de donner à ces gens un chèque en blanc. On peut placer quelques points de contrôles à divers endroits :

  • A commencer par rendre le système de vote « open source » c’est à dire que tout citoyen ayant des compétences informatiques doit pouvoir juger de lui même que ce système est hautement sécurisé et éventuellement proposer des correctifs pour mieux le sécuriser.
  • Utiliser le pouvoir judiciaire pour contrôler l’ouverture et la scellée des sessions de vote. Ainsi ces gens s’occuperaient de la maintenance entre 2 votes mais n’auraient aucun accès aux machines qui détiennent la donnée durant les sessions de vote.
  • etc…

Je ne sais pas frigouret, j’imagine que ça dépend du niveau de démocratie que nous metterions en place. Dans le cadre d’'une démocratie directe où nous voterions nos lois, un système informatique peut s’avérer très utile et serait certainement réclamé par les citoyens. :wink:

@ghislain
Merci pour votre retour,

Je ne prend aucunement comme une attaque votre réponse bien au contraire !! sachez que je ne néglige pas de contre avis étant donné que je n’en ai jamais eu. Vous avez ici mes premiers posts sur ce forum. Je me suis inscrit pas plus tard qu’il y a 3 jours. En revanche j’ai parcouru les posts précédent et il m’aurait été difficile de faire une réponse à tous vu leur nombre et le fait qu’ils ne m’étaient pas adressé. j’ai donc essayé de faire quelque chose de plus global et croyez bien que j’ai tenu compte de ce que j’ai lu.

Pour le mode d'envoi des passes et des identifiants, je ne vois pas grand chose à redire, cependant, le code barre 2D à scanner depuis son téléphone n'est pas très utile. Car cela est discriminant en vers ceux qui ne posséderaient pas de smatphone (pour ne pas dire Iphone) équipé d'un logiciel de lecture code barre, de plus que cela insisterait la vente d'une marque ou d'un modèle de téléphone.
Vous avez tout à fait raison. On peut même aller plus loin et préciser qu'il y a une partie de la population qui n'a tout simplement pas d'ordinateurs ni de smartphone et/ou qui ne sait pas s'en servir. Pour ces gens, il faudra continuer à proposer un système de vote comme le vote papier. Je retire donc l'idée de ce code barre sur la carte d'électeur destinée au votant. Surtout qu'un simple code inscrit sur la carte d’électeur que l'utilisateur tape sur son ordinateur produit le même effet sans pour autant être bien plus compliqué.

En revanche, et puisqu’il resterai possible de voter par voie papier, il est indispensable de s’assurer qu’une personne qui vote par voie électronique ne fait pas à la fois un vote électronique et un vote papier. Un code barre sur la carte d’électeur permettrait donc au moment du vote papier de contrôler que la personne n’a pas voté 2 fois. Cela engendre toutefois comme contrainte d’avoir un bureau de vote connecté au système.

Les devices non agrémentés, vous voulez parlez d'appareils non conforme ou conçue pour une utilisation primaire différente, comme par exemple en smatphone? Si c'est le cas, je vois pas comment l'ont pourrez les sécurisés et l'utilisez à une fonction de vote. Mais je vous laisse argumentez votre idée.
En effet, je parle de smartphones mais aussi d'ordinateurs personnels. C'est simple, je pars tout simplement du principe qu'ils ne sont pas sécurisés. Mais je pars également du principe qu'ils sont très nombreux et que par conséquent la part de ceux qui sont corrompus est minime dans la masse. C'est pourquoi je limite le nombre de vote possible par device "non agrementé" ou "potentiellement non sécurisé". Les devices agrémentés seraient placés en Mairie. Je ne les considère pas plus sécurisés d'ailleurs mais puisqu'ils sont en mairie on connait parfaitement la liste des votant possibles. il y en aurait donc 32000... dur de tous les corrompre également...
C'est en partie pour ses raisons que j'essaie de faire prendre une voie différente de l'internet pour un système de vote. Si un système de vote informatique vois le jour, nous ne pouvons garantir le "hautement disponible" car dans un objectif de contrôle des données (comme pour celui des élu ), il faut impérativement que le client et le serveur puissent s'identifier et s'accorder sur le vote effectuer. La sécurité des données transmise doit être primordiale.
Je ne parlais pas de haute disponibilité pour le vote mais seulement comme analogie à un système de gestion de BDD...
C'est en partie pour ses raisons que j'essaie de faire prendre une voie différente de l'internet pour un système de vote. Si un système de vote informatique vois le jour, nous ne pouvons garantir le "hautement disponible" car dans un objectif de contrôle des données (comme pour celui des élu ), il faut impérativement que le client et le serveur puissent s'identifier et s'accorder sur le vote effectuer. La sécurité des données transmise doit être primordiale. La cohérence est largement possible si on utilisait un système intranet, de plus que de jeune américains (un groupe parmi les 99% aux Etats-Unis qui manifeste dans les rues de Wall street) ont mis au point un système parallèle à internet qui lui fonctionne de manière trilatérale. Un système conçue spécialement pour les besoins d'une démocratie directe.
Freenet est d'ailleurs une utopie qui existe depuis plus d'une dizaine d'année. J'en avait déjà entendu parler à l'époque où l'ADSL n'existait même pas. C'est effectivement un sujet très intéressant dans le cadre de la liberté d'expression pour des gens qui souhaitent garder leur anonymat. mais le problème est que personne (ou presque) n'est en mesure de l'utiliser. Sachez par ailleurs que ce système utilise malgré tout internet. Il créé des tunnel cryptés ce qui revient à peu près à la même chose que de faire une connexion SSL sauf que la clé publique n'est pas échangée. Enfin, ce système ne changerai rien aux autres problèmes que vous évoquez puisqu'il ne fait que crypter l'échange de données. Il vise à rendre anonymes les deux extrémités du dialogue machine mais : 1 - ne change rien quant à leur éventuelles vulnérabilités. Ainsi Le serveur qui réceptionne le vote reste connecté à un réseau et possède donc les même vulnérabilités que s'il était sur Internet sauf que, dans ce cas, l'attaquant, lui, sera totalement anonyme. Un réseau tel qu'Internet offre donc plus de protections que Freenet pour un système de vote puisqu'il offre une possibilité d'identifier le votant et, s'il s'agit d'un fraudeur imprudent, de le coincer. 2 - ne garantirait pas pour autant l'anonymat puisqu'il faudra bien authentifier l'électeur une fois le tunnel mis en place.

Ne confondez pas l’expression démocratique que les 99%, occupy wall street, et les anonymous que je trouve très intéressante avec la mise en place d’un système de vote dans le cadre d’une démocratie.

Par ailleurs, utiliser l’informatique pour voter n’est pas le besoin. Le besoin est de pouvoir mettre en place un suffrage démocratique direct et efficace. Au final, si c’est pour voter une fois tous les 5 ans, on se moque pas mal d’utiliser le vote informatique. Le système actuel fonctionne : on fait une belle cérémonie, on invite toutes les télés, tout le monde dépose son bulletin dans l’urne. Honnêtement le scrutin est fiable et l’anonymat est garanti. Mais on a juste fait semblant de demander son avis à la population.

Je suis venu sur ce forum car je considère que les gens qui y participent réfléchissent à un but commun qui est d’aller vers une démocratie directe. Or si vous souhaitez demander fréquemment leur avis aux gens et que vous attendez d’eux qu’ils se déplacent ne serais ce qu’une seule fois par trimestre, vous vous retrouverez vite avec un taux d’abstention record.
C’est là que le vote informatique devient, selon moi, le seul moyen de toucher les gens. Et actuellement le seul moyen de réunir les gens sans leur demander de se déplacer à un endroit est de le faire à travers le biais d’Internet.
Je comprend tout à fait que cela puisse faire peur. Mais il faut être pragmatique, vous risquez devoir jeter le bébé avec l’eau du bain sous pretexte que vous n’avez pas fait confiance à l’entreprise qui a effectué l’analyse de l’eau pour statuer sur sa conformité sanitaire.

Ensuite, je n’ai personnellement jamais vu de machine à voter mais ce n’est pas du tout le sujet.
1 - Une machine à voter n’apporte aucun avantage par rapport à l’urne pour le votant
2 - Elle présente plus d’obscurité
3 - Elle provient d’une entreprise privée
Bref, c’est naze les machines à voter. On est tout à fait d’accord sur ce sujet. J’irai même plus loin j’aimerai bien savoir combien ca coute et s’il n’y a pas de conflits d’intérêts ou de rétro-commissions dans les décisions de mise en place de ces machines.

Pour conclure
Comme le dit @frigouret le vote électronique n’est pas un sujet important dans notre république actuelle. Il devient en revanche un sujet indispensable si vous commencez à parler de suffrage direct.

Depuis le début du Thread, je vous vois vous étriper avec Jacques sur des détails techniques alors que pour moi la question de la faisabilité ne devrait se poser qu’après la question de la nécessité de mettre en place un tel système.

N’êtes vous pas d’accord qu’un suffrage direct nécessite de recueillir ce suffrage de façon plus simple que notre système électif actuel ? Je vous rappel que les grecs votaient à main levée… on doit pouvoir trouver un truc entre les deux non ?

Si vous êtes d’accord là dessus alors essayons d’avancer pas à pas :
1 - recueillir le suffrage de façon informatique est nécessaire
2 - pour que ce soit accessible à tous il faut le faire par le biais du seul réseau à la disposition de tous : Internet

Et après on peut discuter technique mais honnêtement répondez en toute sincérité à cette question et si vous avez envie de discuter faisabilité lisez d’abord le lien qu’a mis Jacques. C’est passionnant…

On discutera faisabilité ensuite de façon constructive.

Pour vous répondre,

  1. Comme je l’ai noté à frigouret un peu plus haut, j’ignore si un système informatique serait nécessaire. A l’heure actuelle des choses, il est clair que non, nous nous rendons aux urnes deux fois maximum par an, cela reste une rencontre convivial (du moins au sein d’un village comme le mien). Cependant, j’imagine que si nous entrons dans une nouvelle société ou les référendums et les élections deviennent massifs, nous serions certainement tenté par un tel système. Mais la encore je ne peux pas avancer cette idée comme une prophétie.

  2. C’est ici que nous avons des divergences, j’estime (et j’ai peut-être tort), que le réseau internet n’a rien de sécurisant et n’est pas adapter aux votes et à l’anonymat.
    Même si mon idée de l’intranet présente également des défauts, je tiens à rappeler que je souhaite que chaque commune possède son propre réseaux intranet fermé, 36 000 communes, 36 000 réseaux intranet, ouvert uniquement en période électorale. Je pense que cela pourrait-être réalisable car si nous venions à utiliser un système qui utiliserait un réseau parallèle à internet, (pas forcement mon idée), et que cela implique des modifications matérielles (informatiquement parlant) nous avons le temps de distribuer les carte réseaux (ou autres moyens) adaptés à un réseau parallèle. En effet, réaliser un vote que ce soit par internet ou autres, demandera du temps pour l’élaboration, ainsi que des longues périodes de test, nous pouvons donc nous permettre le luxe de penser à un réseau différent.
    J’ai peut-être été trop technique, mais je ne savais pas comment vous exposez mon idée autrement.

Ne confondez pas l'expression démocratique que les 99%, occupy wall street, et les anonymous que je trouve très intéressante avec la mise en place d'un système de vote dans le cadre d'une démocratie.
J'ai juste présenté le reportage comme étant une réalisation d'un groupe 99% et non comme anonymous, tout simplement que les intéressés sont présentés comme des 99%. Je fais bien la différence entre l'idéologie des 99% et ceux des anonymous. ;)

@Ghislain
Je comprend bien vos craintes vis à vis d’Internet et je ne dis pas qu’il n’y a rien à craindre. En revanche être sur Freenet ou sur n’importe quel autre réseau parallèle ne sécurisera pas plus le système car quel que soit le réseau que vous mettrez en place, vous ne pourrez pas l’isoler s’il est vaste.
Surtout que je vous parle d’un système qui est accessible par tous les citoyens depuis leur ordinateur personnel… Si c’est pour le placer dans les mairies et demander aux gens de se déplacer vous aurez encore une fois un taux d’abstention record. Je ne vois pas l’intérêt de mettre en place un tel système si ce n’est pas pour le mettre dans la main de tous les citoyens et leur permettre de voter depuis chez eux.

Ainsi Internet n’est qu’un support. Comme vous l’avez très justement signalé le point de faille d’un tel système n’est pas dans les devices utilisés ni dans le réseau lui même car ils sont trop nombreux et vaste pour être hackés massivement d’une façon qui influerait le vote mais dans la zone de haute sécurité : La zone qui va recevoir les votes.

Ce n’est donc pas le fait de ne pas être sur Internet qui rendra un système plus sur.

En revanche, même si je ne nie pas qu’il faille avoir des craintes et qu’il ne faut pas sous-estimer les risques, je pense qu’il ne faut pas non plus les sur-estimer ni considérer qu’il faille rejeter tout le système en bloc sous prétexte qu’une faille « pourrait » exister au cours d’un vote.
Il faudrait d’abord avoir un système et l’essayer avant d’en juger de sa fiabilité et le mettre en place de façon prudente et raisonnée.

D’ailleurs c’est précisément ce que les suisses ont fait. J’ai lu un commentaire qui raillait le fait que seulement 18% des suisses avaient utilisé le système mais il s’agissait d’un système en phase de test et il ne pouvait à ce titre être appliqué que sur 20% de la population votante.
Les suisses ont également organisé des scrutins tests avec des hackeurs afin de vérifier leur zone de haute sécurité.

Au fond ce n’est pas la sécurité technique du système qui est le point important car c’est quelque chose qui peut être amélioré de scrutin en scrutin. Le vrai problème est que le système ne soit pas corrompu dans son ADN comme c’est devenu le cas de notre système électif. C’est pour cela qu’étant donné qu’il s’agit d’un système qui doit être manipulé par des techniciens, il faudra surtout veiller à contrôler et rendre indépendants ces gens. C’est vraiment là qu’est la faille du système bien avant les détails techniques.

mais bon sang de bois, puisqu’on vous dit qu’il n’y a aucun problème !

Vote Internet (suite)

Merci aux nouveaux, en particulier à arnaudweb et ghislain, de faire évoluer la discussion de manière plus constructive.

Il me semble qu’il devrait y avoir accord sur les points suivants :

  1. Pas de démocratie directe effective sans utilisation généralisée du vote électronique (Internet).

(La démocratie suisse actuelle est avant tout représentative : elle n’est effectivement directe que dans une très faible mesure, même si on parle beaucoup de l’intiative populaire suisse.

Pour ceux qui en douteraient, aller sous http://www.admin.ch/ch/f//pore/vi/vis_2_2_5_9.html, où l’on verra qu’entre décembre 1893 et avril 2012, sur 405 initiatives populaires fédérales, 18 seulement ont été acceptées par le peuple et les cantons.)

  1. L’objectif désirable serait donc de mettre en place un système de vote électronique (Internet, Intranet ou autre ) fiable, sûr et anonyme. Nous sommes je crois d’accord qu’il ne s’agit pas des machines à voter, lesquelles n’apportent rien de vraiment nouveau sur le plan technique par rapport au système du vote-papier.

  2. Nul ne peut garantir à 100 % l’inviolabilité du vote Internet (ou autre forme de vote électronique).

Sur ces bases, il me semble :

a) qu’il n’y a pas de vote Internet possible sans que tous les citoyens puissent s’assurer par eux-mêmes, individuellement et à tous les stades de la procédure de vote (publication des résultats compris) que leur vote a été correctement enregistré ; et collectivement (par cumul des vérifications individuelles, que les résultats de circonscription ont été correctement totalisés à tous les niveaux ;

b) que si ces vérifications individuelles et collectives font apparaître des distorsions susceptibles d’affecter significativement les résultats d’une élection, la solution devrait consister à recommencer l’élection, au besoin en passant à la procédure-papier habituelle ;

c) que si les vérifications prévues sous a) sont possibles, les tentatives de fraude seront forcément décelées et réduites à l’échec, et donc deviendront vite assez rares, puisqu’elles ne vaudraient pas l’effort.

C’est la possibilité de vérification infaillible par les citoyens collectivement et individuellement qui est au centre de mes propositions antérieures. Je n’ai jamais prétendu (pas plus qu’arnaudweb, je pense) que le système électronique pourrait être rendu absolument infaillible.

Par conséquent, des références comme celle contenue dans le message 192 (autrement dit, des informations ou commentaires concernant des cas de fraude électronique ponctuelle, et à plus forte raison des risques de fraude) ne suffisent pas à invalider les observations d’arnaudweb ni mes propositions antérieures.

Il serait bon en effet que les opposants au vote électronique fassent connaître leurs objections relative au système proposé par le canton de Genève. Thierryb l’a fait – au moins en partie – dans son message 107 (http://etienne.chouard.free.fr/forum/viewtopic.php?pid=15600#p15600), sur le fil OPEN SOURCE… qu’il faudrait vraiment combiner avec celui ci, on perd un temps considérable à patauger entre les deux fils.

Pour ma part, j’ai répondu systématiquement (voir http://etienne.chouard.free.fr/forum/viewtopic.php?pid=15090#p15090) à une série d’objections de lanredec concernant mes propositions. JR

@JR.
Pour être sincère, ton information sur le référendum suisse devrait comporter les chiffres, outre ceux du référendum populaire fédéral, ceux du référendum populaire cantonal plus ceux du référendum populaire communal, he oui la suisse et une fédération. En outre il faudrait ajouter les référendums obligatoires tels que ceux pour toute modifications constitutionnelle ou pour toutes lois prévoyant des budgets dans certains cantons.

Alors le vote internet pourquoi pas mais il est abusif d’en faire une condition sine qua non de la démocratie ( directe évidemment car elle n’a pas d’autres sens ).

les ‹ nouveaux › ayant eu la pommade, un autre lien pour les ‹ anciens › qui ne me trouvent pas destructif :
un système alternatif

@Tehach : « l’ensemble du processus électoral est laissé entre les mains d’entreprises privées qui cultivent opacité et conflits d’intérêts » => Je suis tout à fait d’accord. Le vote par internet ne doit pas être confié à des entreprises privées mais à une instance publique indépendante du pouvoir.

Ce n’est pas parce que l’on fait les choses de travers aujourd’hui qu’il faut en rejeter la finalité et céder au fatalisme à propos du vote sur Internet.

Le système de vote électronique de David Bismark

les 'nouveaux' ayant eu la pommade, un autre lien pour les 'anciens' qui ne me trouvent pas destructif : [url=http://www.ted.com/talks/david_bismark_e_voting_without_fraud.html]un système alternatif[/url]
Ce lien intéresse aussi les "nouveaux". La vidéo est en anglais mais il y a possibilité de sous-titres en français.

Ce « système alternatif » (proposé en 2010) permet effectivement aux électeurs de vérifier l’exactitude de leur vote et celle des décomptes, tout en assurant l’anonymat du vote (sous certaines réserves exposées plus loin).

Voici comment j’ai compris qu’il fonctionnait :

L’électeur se rend dans son bureau de vote. Il lui est remis une formule contenant toutes les options de vote, chacune assortie d’un code crypté. Il se rend dans l’isoloir et il détache de cette formule la partie correspondant à son choix, qui lui servira de bulletin de vote ; il déchire le reste de la formule. Un scrutateur (membre du bureau de vote) saisit ce bulletin par scannage pour l’introduire dans le système. L’électeur emporte le bulletin scanné, qui lui servira de reçu, à comparer avec le scannage de son vote publié en ligne. Tout citoyen (en fait toute personne) a la possibilité de vérifier les décomptes en ligne à tous les niveaux.

Il s’agit manifestement d’un système perfectionnable. Par exemple, il est évident que si l’on veut respecter l’anonymat du vote ce n’est pas à un scrutateur de scanner le bulletin, mais plutôt à l’électeur lui-même, de préférence au moyen d’une machine placée dans l’isoloir. D’ailleurs, il serait possible d’enfreindre ponctuellement ou même systématiquement l’anonymat du vote au moment du scannage, et le système tel qu’actuellement prévu ne comporte apparemment pas de défenses à cet égard.

Détail : le présentateur affirme qu’il ne sera pas possible de déduire le vote d’un électeur à partir des restes d’une formule qui n’auraient pas été déchirés, du fait que l’ordre des options de vote variera d’une formule à l’autre. J’avoue ne pas comprendre : il me semble qu’en pareil cas le vote pourrait se déduire par la partie manquante.

À partir du moment où le vote scanné est électroniquement enregistré, on se trouve dans un système électronique continu, donc susceptible à tous les stades de branchements ou détournements frauduleux. Rien n’est dit à ce sujet, et ceux d’entre nous qui redoutent par principe les fraudes électroniques ne trouveront pas là de quoi se rassurer.

Enfin, le système proposé ne présente aucun avantage pratique pour l’électeur. Au contraire : il lui impose toutes les contraintes du vote-papier actuel (se rendre au bureau de vote aux heures d’ouverture, passer par l’isoloir, présenter un bulletin de vote au scrutateur), plus celles de détacher d’une formule générale la partie correspondant à son intention de vote et de scanner ou faire scanner ce bulletin (avec les problèmes mécaniques et autres que cela peut présenter). Surtout, l’électeur n’a pas la possibilité de voter de chez lui ou de tout autre lieu approprié et cela au moment qu’il choisit (y compris à deux heures du matin), ce qui fait pourtant presque toute la valeur pratique du vote électronique.

Je ne crois donc pas que nous tenions là la solution. JR

Bonjour,

Comme le dit JR : ce système ne propose aucun avantage pratique pour l’électeur.

Il a par ailleurs l’air de se baser sur un système cryptographique donc nécessairement hackable un jour ou l’autre. La cryptographie de la donnée elle même me semble illusoire comme système de protection. On peut crypter un échange de données car le temps de le forcer le système de cryptage, le vote est clos (c’est le cas du SSL où la quantité de moyens necessaire pour hacker le code est exponentielle avec le niveau de cryptage.

Enfin, le système de contrôle est encore plus difficile. Il est important que l’on puisse contrôler le vote (pas seulement le sien).

[...] Il est important que l'on puisse contrôler le vote (pas seulement le sien).
Voulez-vous dire qu'en plus de contrôler son propre vote chacun devrait pouvoir contrôler tous les autres votes individuels ?

Je ne crois pas que ce serait facile sans enfreindre l’anonymat, ni que ce serait utile : par simple comparaison de la liste électorale (publiée en ligne) avec la liste des identifiants disponibles au départ et suivis de l’indication du vote ou de la mention « absent » (liste 3galement disponible en ligne), on s’assurerait qu’il n’y a pas plus de votants que d’électeurs. Ensuite, quand chaque électeur a vérifié que la mention figurant en face de son identifiant anonyme est correctement enregistrée, l’ensemble de ces vérifications individuelles vaut vérification collective des votes : même dans le cas probable où une bonne partie des électeurs s’abstiendraient de vérifier l’exactitude de leur vote enregistré, un nombre significatif de contestations de la part des autres électeurs suffirait à alerter sur la possibilité d’une manipulation.

Après, il ne s’agit plus que de vérifier que les totaux régionaux, national, européen… ont été calculés exactement à partir des résultats de circonscription – ce que chacun peut faire ; de toute façon, les partis et les candidats s’en chargeront, sans parler du Conseil constitutionnel. JR

Bonjour, un debat sur opinews ayant comme sujet : le vote electronique est il securisé?

http://www.opinews.com/Emission/Sujet.aspx?room=06fb1ed9-2236-4b1c-858c-24c2b8d3fcae