Effectivement je pense que nous ne nous comprennons pas dutout je vais essayer d’être plus clair.
Je vous mets le lien ici vers ma proposition de modification de la charte des droits fondamentaux :
http://etienne.chouard.free.fr/forum/viewtopic.php?id=221
Et comme premier article je proposais :
"Le but de la société est le bonheur commun ; le gouvernement est institué pour garantir à l’homme la puissance et la conservation de ses droits naturels et imprescriptibles. Ces droits sont l’égalité, la liberté, la sûreté, la propriété, et la résistance à l’oppression. "
Cet article je ne l’invente pas je le tire de la déclaration des droits fondamentaux de 1793 qui n’a jamais été appliquée ( pour cause de passage en dictature )
Certes le bonheur c’est quelque chose de subjectif et de personnel, le bonheur ne peut pas être prédéfinit, nous ne pouvons décider à la place de personne quel doit être son bonheur, mais en déclarant que le but de la société est le bonheur commun nous ne faisons rien de tel, votre peur est injustifiée.
Il ne s’agit pas de vouloir faire le bonheur de tous à leur place.
Il ne s’agit pas non plus de vouloir établir une égalité des chances de parvenir au bonheur, l’égalité des chances c’est de la novlangue pour justifier toutes les inégalités, le malheureux étant celui qui n’a pas su saisir ses chances, et ainsi tant pis pour lui il a eu les mêmes chances que les autres …
Il s’agit d’établir une société qui par l’action commune et dans les limites de la portée que nous donnons à cette action à travers cette déclaration des droits fondamentaux et la constitution, établira les règles, qui permettront à tous, et donnerons à tous, les moyens communs de parvenir au bonheur, et dans ce cas il n’est pas question de dire « tant pis pour lui », parce que le but est le bonheur commun, personne ne doit être abandonné.
Quelques exemples, le bonheur n’est pas possible si quelqu’un souffre d’une maladie, même chose si quelqu’un souffre de la faim. Pour parvenir au bonheur commun, la société devra par son action commune permettre à tous d’avoir les moyens de se soigner et de se nourrir à leur faim.
Le reste de l’article précise par quel moyen nous comptons parvenir à ce but. On fixe ici les bases du type de société que nous voulons mettre en place.
Ce moyen c’est d’instituer un gouvernement pour garantir à l’homme la puissance et la conservation de ses droits naturels et imprescriptibles. Et ces droits sont l’égalité ( et non pas l’égalité des chances ), la liberté, la sûreté, la propriété, et la résistance à l’oppression. Le reste de la déclaration précise et nuance tout cela.
Si effectivement ce qui est déclaré dans la théorie peut devenir une calamité et tout le contraire dans la pratique, un tel dénouement n’a absolument rien d’inexorable … Enoncer des principes ne suffit pas, il est évidemment nécessaire aussi de s’assurer que ce qui est fait dans la pratique correspond bien à ce qui est voulu dans la théorie. Et mis à part le cas où on est tout simplement dans l’erreur, je reste persuadé que les causes de dérives sont systématiquement des trops grandes libertés laissées à l’arbitraire des gens qui interviennent à un moment ou un autre dans le processus de décision ou d’exécution.
De plus se baser sur des résultats empiriques ou statistiques tirés des évènements passés ne permet d’établir aucune règle générale, à moins que vous prouviez que par le passé toutes les possibilités ont été explorées, sinon dans ce cas on pourrait tout autant affirmer qu’il n’est pas la peine de continuer le combat pour la démocratie vu que toutes les démocraties n’ont tjrs été jusqu’ici que des dictatures dissimulées, ce serait absurde car évidemment toutes les possibilités sont loin d’avoir été explorées.
Donc je réfute totalement les généralités que vous faites concernant je ne sais quel lien entre déclarer avoir pour but le bonheur pour tous et aboutir au malheur de tous.
Et j’insiste sur le fait qu’il est nécessaire de passer par ces déclarations, même si elles sont d’ordre générales, parce qu’il faut expliquer pourquoi nous nous organisons en société, il faut expliquer pourquoi nous créons une autorité suprême dont la volonté sera supérieur à la volonté de chacun.
Si nous nous organisons ainsi ce n’est pas sans raisons, il faut les expliquer, c’est ce que fait cet article.
Parce que le choix de s’organiser en société n’a rien d’incontestable, certains anarchistes et certains libéraux par exemple contestent ce choix.