Méthode scientifique : Elle serait basée sur ce qui fonctionne ou ne fonctionne pas. Or ce qui fonctionne, c'est la fourmilière. On ne va quand même pas opérer des mutations génétiques pour aller vers ce fonctionnement là ;) Il faut donc réfléchir vers quel bon fonctionnement on veut aller. Et là ... la méthode scientifique ne fonctionne pas hihi. Ach , Sacré facteur humain ! Il est sacré je crois :)Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dis. Ne faites pas un joli sophisme en m'en faisant dire un que je n'ai pas dis ;)
Prenons un exemple concret : depuis l’aube des civilisations, les systèmes de lois ont déterminé un mode d’action qui se base sur la sanction, la punition. Question : cela fonctionne-t-il, au regard de ce que nous observons (depuis environ 10.000 ans), ou cela ne fonctionne-t-il pas pour enrayer les comportement « déviants », asociaux, criminels ? Si nous observons que cela ne fonctionne pas, si nous constatons que même devant des lois très répressives qui imposent des punitions très sévères, des individus continuent à perpétuer leur comportement, alors nous devrions envisager que la méthode de résolution d’un problème par une loi-sanction ne fonctionne pas (elle ne rencontre pas l’objectif visé idéalement, qui est qu’il n’y ait plus de comportement « déviant »). Conclusion : quelle méthode nouvelle devrions-nous développer pour obtenir de meilleurs résultats ? Cette question implique une réflexion de fond et de nouvelles hypothèses. Nous revenons à la planche de travail et nous recherchons "la cause des causes " de la criminalité et des comportements déviants. Parmi les pistes possibles, nous trouvons, dans les recherches de certains scientifiques, que l’on observe une influence de l’environnement sur le comportement des individus, du fait de leur faculté innée d’adaptation. En d’autres termes, un être humains évoluant dès son enfance dans un contexte, un environnement in-sécurisant, stressant, violent et anxiogène, développera dans la plupart des cas un comportement en adéquation avec son milieu, afin de s’y adapter. A contrario, on observe que dans un environnement sécurisant, bienveillant, épanouissant, un être humain - même lorsqu’il est doté d’un marqueur génétique (non actif) de la violence ! - ne développera pas de comportement violent ou criminel. Nous avons donc une nouvelle base pour répondre à notre problème : en développant un environnement sécurisant, bienveillant, épanouissant, nous réduisons significativement les causes du développement, chez les individus, de la violence et des comportements déviants. La conclusion semble tomber sous le sens, mais elle est renforcée par les résultats d’études scientifiques (donc des expériences reproductibles), et non sur une croyance ou une morale (ce qui est bien, ce qui est mal). La notion « ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas » prend ici tout son sens.
EDIT : Je me permet d’éditer ce message afin d’y apporter une argumentation supplémentaire.
Quelles conséquences objectives peut avoir le fait d’établir un système juridique fondé sur des sanctions ? Imaginons le cas d’un meurtre crapuleux : un jeune délinquant, drogué, tue un adolescent qui le surprend lors d’un cambriolage. Il est bien évidemment sous l’emprise de la passion (dans son sens véritable, c’est-à-dire la souffrance). La « passion » ici présente, c’est le besoin d’argent lui permettant d’acheter sa dose quotidienne de drogue, doublé de la peur d’être reconnu et emprisonné, le conduisant à estimer que tuer le jeune est la meilleure chose.
Chacun considérera ce crime comme lâche et crapuleux, et, sentimentalement parlant, nous rejetterons, par réflexe, un tel comportement, parfaitement injuste, lâche et disproportionné. Nous seront instinctivement tenté de punir le coupable, pensant que la souffrance qu’il a engendrée à la famille de la victime mérite une sévère peine. Notre logique est donc d’ajouter à la peine … la peine. Mais notre logique punitive est elle-même commandée par nos passions, nos sentiments et nos émotions.
A un excès de passion (de souffrance) aboutissant à un crime tragique et odieux, nous répondons pareillement par un excès de passion et d’émotion, qui ne retire ni la souffrance du meurtrier, ni la souffrance des victimes. Car ce qui a conduit le délinquant héroïnomane à commettre son crime est une souffrance qui n’est pas issue de la fatalité, mais bien une souffrance due à un ensemble de facteur extérieur à cette personne. Le fait de se droguer n’est pas une vocation, pas plus que le fait d’en venir à tuer. Ce sont des conditionnement dût à l’environnement socioculturel au sein duquel le délinquant à évolué (on remarquera d’ailleurs que l’étiquette « délinquant » ne lui est pas venue à la naissance, mais dès l’instant où il a commencé à avoir un comportement « déviant »).
Rationnellement parlant (c’est-à-dire dégagé de toute influence sentimentale), nous n’auront pas de difficulté à comprendre qu’ajouter une souffrance à une souffrance ne peut mener à résoudre un problème, et notamment, faire que ce délinquant ne commette plus de crime.
[color=red]La raison veut décider ce qui est juste ; la colère veut qu'on trouve juste ce qu'elle a décidé.[/color] [i]Sénèque[/i]Notre réponse, lorsque nous décidons de condamner ce délinquant à 10 ou 20 ans de prison, n'est pas une réponse appropriée, mais plutôt le constat tragique de notre impuissance, collective, à résoudre le problème à sa racine. Dans cet exposé, c'est toute une philosophie de la Loi que je met sur la sellette, et ce n'est pas anodin. Croire dans " l'état de droit " c'est, trop souvent, croire que les Lois résolvent les problèmes. Mais les faits nous montrent, indubitablement, qu'il n'en n'est rien !
En fait, les lois ne résolvent pas les problèmes, elles ne font que statuer notre impuissance à les résoudre !
(je sent que ce propos va faire jaser … :rolleyes: )