Un malentendu de taille…
"si […] 10 % […] de répondants ont […] accepté une proposition "
Je vois… nous ne parlons pas du tout de la même chose : vous parlez d’un taux d’adhésion dans un échantillon de personnes sondées ; je parle du taux de réponses positives parmi la totalité des citoyens en âge de voter (qu’ils aient eu ou non connaissance de la « pétition », qu’ils aient choisi de ne pas répondre, …)
Mais voyez-vous Jacques, je ne pouvais pas facilement deviner : c’est vous qui employez une autre convention, pas moi.
- quand Yvan Bachaud parle de 1% ou de 1.3%, je crois, en Italie et en Suisse,
- quand la constitution du Venezuela pose des seuils de 5%, 10% et 20%, suivant objet,
- quand le PS parle de « 1 million de signatures » (soit « 3% à 4% du corps électoral Français » - pardon, 8%, je m’étais trompé)
- …
Tout cela relève de la même convention, qui est celle de la pétition. Exprimé en pourcentage, cela s’écrit :
Nombre de gens ayant répondu
--------------------------------------------------------- X 100
Nombre de citoyens constituant le corps électoral
(Je devrais mettre un « taux d’adhésion » en produit sur le numérateur, mais quand on signe une pétition, on la signe parce qu’on est pour. Et il n’y a jamais de réponse « Contre » ou « Blanc » …)
Cela n’a donc n’a rien a voir avec les 10% dont vous parlez, qui seraient, eux, l’estimation, faite sur un échantillon, du pourcentage d’adhésion lui-même, c’est à dire :
Nombre de gens ayant répondu positivement
---------------------------------------------------- X 100
Nombre de gens ayant répondu
Maintenant que nous avons corrigé cette énormissime malentendu, j’ai deux objections importantes à vous présenter :
- votre proposition n’exprime même pas de seuil sur le NOMBRE (absolu) minimal de gens devant avoir répondu positivement (ou répondu tout court, puisque vous fixez, vous, un seuil sur le taux d’adhésion).
C’est la première fois que j’entends proposer que le nombre de gens ayant signé une « pétition » n’aie aucune importance…
Donc, si j’ai bien compris cette fois, Jacques, avec votre proposition, moi et mes potes, soit 0.00005% des Français, il suffit qu’on soit 10% de « moi et mes potes » - donc moi et mon meilleur copain, en gros - à être d’accord avec moi… et on peut proposer une loi, officiellement…
Mais vous voulez l’anarchie, Jacques…
Plus sérieusement, je crois que vous parlez déjà d’une deuxième étape de la loi d’initiative citoyenne.
Vous ne nous dites pas à partir de combien de signatures (pourcentage du corps électoral) une loi pourra être proposée officiellement.
Vous parlez tout simplement d’un cybersondage officiel, sur une loi dont il est déjà accepté qu’elle soit proposée à tous pour signature.
Je comprends que vous insistiez pour ne pas parler de « pétition »… Effectivement, dans votre esprit, il n’y a rien d’une pétition : c’est un sondage (officiel ou pas).
-
Dans le cas où vous ne parlez que d’un taux d’adhésion, votre seuil de 10% est beaucoup trop faible !
Déjà, si c’était un sondage bien fait, il faudrait fixer quelque chose comme 50% d’entrée. Mettons 40%, mais pas moins.
Mais on peut penser que souvent, il y a plus de gens qui se donnent la peine de voter une « pétition ouverte (refus comptabilisés) » parce qu’ils la soutiennent que parce qu’ils sont contre la proposition.Pour ce qui nous concerne, le sondage parfait, c’est une loi proposée et portée à la connaissance de TOUS, sur laquelle on peut s’exprimer en s’annonçant contre.
Dans le cas où votre système de cyberconsultation est au point, répandu, bref, opérationnel, on en revient au principe du sondage bien fait. Il faut 40-50% au minimum.
Maintenant, si j’ai bien compris, je prendrais le temps d’étudier votre proposition de « cyberconsulation populaire officielle comme deuxième étape du processus conduisant au RIC ».
Mais notez bien que toutes les autres propositions sont archaïques, à côté, car elles s’en tiennent à fixer comme première étape, une pétition. Et pas de deuxième étape entre la pétition et le déclenchement du RIC (ou de la mise à l’ordre du jour au Parlement, ou encore de la simple lecture par le gouvernement, qui donne suite si bon lui semble).
Et pour une pétition, puisqu’il faut bien une première étape, vous fixeriez le seuil à combien (voir ma première formule) ? En trois mois, par exemple, mais je pense que généralement, une distribution (temporelle) d’affluence, en réponse à une pétition, montre un affaiblissement progressif, qui fait qu’au bout de quelques mois, le nombre de signatures n’augmente presque plus.