3A1 Désignation des représentants politiques : élections (et avec quel mode de scrutin) ou tirage au sort ?

a sam ,

mais si je croyais que c’était clair. Des réformes , c’est toujours un pari. On essaye de mettre le mieux, mais en fait, rien n’est jamais sûr.

Sur le 4) lorque j’ai fait ma proposition sur le scrutin proportionnel à l’assemblée nat, on m’a dit (vous je crois) que j’augmentais le nombre de députés . De fait, donc je diminue le nombre de parlementaires. ( Députés,+ sénateurs + conseillers de l’ex CES).

Sur le tirage au sort. vous dites .

Vous aurez par contre à coup sûr, en considérant l'évolution dans le temps : - d'abord une représentation très inégale des métiers parmi les candidats au poste de conseiller municipal, - puis une professionalisation politique du poste, donc plus de métiers autre que celui de politique professionnel.
Pourquoi.? c'est pas du tout sûr. En limitant le mandat de sénateur à trois ans , donc un demi mandat municial de 6 ans, ça fera un total de 1 000 conseillers; la variété sera là, et il n'y aura pas professionnalisation du poste. Mais je crois qu'il faut aussi un temps minimum pour laisser aux sénateurs d'un genre nouveau s'approprier la fonction et les compétences. (sorte de période de formation). C'est quand même assez complexe et les sujets de réflexion nombreux.
Vu que vous rendez intéressant et décisif pour les ambitieux et les partis un poste qui ne l'était pas pour eux, vous allez justement les y voir affluer.
Mais non, c'est dans une vision dynamique de la société démocratique que je perçois dans cette idée. Bien souvent certains conseillers municipaux sont "des godillots " des partis, mais si on revalorise ainsi la fonction de conseiller municipal, il est tout aussi imaginable de susciter un intérêt nouveau mais responsable des nouveaux aspirants conseillers municipaux. Vous voyez la partie vide de la bouteille, je vois la partie pleine. Il faut ausi faire confiance aux citoyens, à mon avis.
Et par ailleurs, les logiques partisanes s'abattrons bien plus sur les communes.
C'est déjà le cas. A moins que vous ne parliez que des petites communes. Si les partis veulent accroître leurs assises, ils devront faire des efforts et la démocratie y gagnera puisque ça ne peut passer que par le débat politique.

Voilà, je crois avoir répondu. je ne sais si cela satisfera votre curiosité, et vos interrogations tout à fait légitimes. j’espère. Cordialement.

Un article du Monde, court mais emblématique : les idées sont comme des graines ; elles finissent par germer :slight_smile:

[bgcolor=#FFFF99]« Une utopie démocratique ? »[/bgcolor]
dans Le Monde du 17 avril 2007,
par Michel Noblecourt

[color=black]« C'est bien en amont de la présidentielle que Ségolène Royal a remis au goût du jour la démocratie participative. En novembre 2002, la députée des Deux-Sèvres avait défendu à l'Assemblée nationale la "République des citoyens" fondée sur "la mise en place de contre-pouvoirs". Quatre ans plus tard, candidate à l'investiture socialiste, elle se faisait traiter de populiste en proposant des jurys de citoyens tirés au sort pour évaluer l'action des politiques. Deux ouvrages - [b]Le Pouvoir au peuple[/b], d'[i]Yves Sintomer[/i], et [b]De la démocratie participative[/b], de [i]Marc Crépon[/i] et [i]Bernard Stiegler[/i] - reviennent utilement sur ce concept.

Yves Sintomer a un parti pris, celui d’« avancer résolument » vers cette « utopie concrète » de la démocratie participative. Inquiet de [bgcolor=#FF66FF]l’« inculture » de nos politiques[/bgcolor], le sociologue rappelle que l’outil du tirage au sort fut « massivement utilisé pendant l’âge d’or de la démocratie athénienne ». C’est sur ce principe que les inventeurs de la démocratie fondèrent le grand conseil d’Athènes, « la Boulé », jugeant que l’élection relevait d’une « logique aristocratique » conduisant à sélectionner les meilleurs, alors que le tirage au sort garantissait « l’égale liberté des membres de la cité ». Les républiques médiévales et renaissantes italiennes restèrent fidèles à cette procédure, avant qu’à la fin du XVIIIe siècle le tirage au sort tombe en désuétude en politique pour être réservé aux jurys d’assises.

Yves Sintomer s’interroge sur l’énigme historique de cette éclipse et relève une étonnante série d’avis favorables. Pour Montesquieu, « le sort est une façon d’élire qui n’afflige personne ». Tocqueville juge que [bgcolor=#FFFF99]« le jury, qui est le moyen le plus énergique de faire régner le peuple, est aussi le moyen le plus efficace de lui apprendre à régner »[/bgcolor]. L’auteur décrit la « floraison d’expériences », du début des années 1970 à la fin des années 1980, aux Etats-Unis, au Danemark, en Allemagne, en Grande-Bretagne, avec les jurys citoyens, les sondages délibératifs, les conférences de consensus. Sans occulter les failles, il dresse un bilan positif : « Contre l’idée rabâchée (…) que le recours au tirage au sort aboutit à désigner des médiocres et des incultes incapables d’orienter la cité de façon sensée, l’expérience montre qu’une participation organisée de façon délibérative n’est pas seulement démocratique mais qu’elle aboutit à des résultats raisonnables. »

Mais Sintomer ne réduit pas la démocratie participative, « aux antipodes de la démocratie d’opinion », à la démocratie de proximité. Elle doit permettre « à des citoyens non élus de participer à la prise de décision, directement, à travers des délégués étroitement contrôlés ou à travers des représentants tirés au sort ». Très radical dans le chambardement institutionnel préalable à la démocratie participative, Sintomer reprend même l’idée de Pierre Leroux, en 1848, d’« un tribunal populaire ayant compétence pour juger les affaires politiques, les délits de presse, les atteintes à la sûreté de l’Etat ou les affaires de corruption impliquant des élus ». L’assemblée tirée au sort qui remplacerait le Sénat assumerait ce rôle. Ségolène Royal ne va pas aussi loin !

Aussi incisif, le livre de Marc Crépon et Bernard Stiegler, tous deux philosophes, est plus critique. Pour Crépon, la démocratie participative doit « redonner un peu de pouvoir à ceux qui n’en n’ont aucun ». Loin de répéter ce qui se dit à la télévision, elle est « indissociable d’une écoute en amont des éruptions » de la société. Stiegler est très sceptique sur la démocratie « ségolèniste ». « Populisme participatif ? » « Hypermarketing politique ? » Il s’agit, pour lui, d’initier « la participation à une véritable nouvelle forme d’organisation économique et sociale dans tous les aspects de l’existence humaine ». Un nouvel « european way of life ». »[/color]

Sur la partie « démocratie participative » de ce texte .

les philosophes qui parlent de la démocratie participative n’ont jamais fait partie d’associations de citoyens invitées dans les commissions extra municipales, ou les comités de quartiers dirigés par les adjoints aux maires, ni dans les comités de pilotage de grands projets ou par exemple de bassins versants, agence de bassin etc … Ils réfléchissent en virtuel sur la participation en considérant naïvement que tous les membres des comités sont égaux en pouvoir.

De très gros travaux de réflexion et de propositions sur la participation des associations et des citoyens dans les organismes de concertation, de participation ont été réalisés par des membres de ces associations. C’est beaucoup plus intéressant, plus réaliste, plus direct et moins conceptuel. Ces gens de terrain posent véritablement le problème du partenariat des citoyens et associatifs dans de tels comités, des moyens juridiques et financiers pour agir et non plus pour subir les décisions prises ailleurs. Les associations-cautions, faire valoir des pouvoirs en place, fourmillent dans ces comités pompeusement qualifiés de « participatifs démocratiques ».

TOUT DÉPEND DE COMMENT ON MET EN OEUVRE LA DÉMOCRATIE PARTICIPATIVE…
Je vous fais un copier/coller de mon avis et de mon expérience…

Dans Le Figaro en ligne du 31/10/2006 un excellent article fait le point sur la Démocratie Participative : Deux ou trois choses que je sais d’elle… par Michel CHARZAT (http://www.lefigaro.fr/debats/20061031.FIG000000111_deux_ou_trois_choses_que_je_sais_d_elle.html).

Je suis assez fier que Monsieur Michel CHARZAT soit député-maire, élu PS, de mon arrondissement ; comme il a su le démontrer dans cet article, il reste lucide en presque toutes circonstances. Ses positions et ses actes, depuis presque 30 ans que je le suis, ont à peu de chose près toujours été clairvoyants, sauf, pour les alliances qu’il a dû parfois passer et qui se sont, bien souvent, retournées contre lui… Mais, on n’est jamais trahi que par les siens…

Ce qu’il rappelle de la démocratie participative de notre arrondissement (précurseur et novateur en la matière, dans la vie politique) est vrai : ce système a évidemment ses limites ; il en rappelle les écueils de façon tout à fait honnête. De même qu’il souligne qu’il est assez irréaliste de croire qu’une réalité contextuelle locale pourrait devenir une politique nationale, fer de lance et argument électoral d’une « nouvelle façon de gouverner ».

Seulement, probablement pour préserver quelques susceptibilités, il n’a pas voulu ou pas pu, aller jusqu’au bout des constats, alors je vais me permettre de le faire pour lui.

La démocratie participative demande à ses participants [bgcolor=#FFFF99]du temps[/bgcolor] : à Paris, qui peut venir une à trois fois par mois, à des réunions qui durent de 2 à 4 heures vers 19 heures en semaine ? J’ai pu constater qu’on y retrouve quasiment toujours les mêmes personnes, avec une grande majorité de retraités, de sans-emploi et/ou de sans enfant(s).

Comme il le rappelle, seulement 2 à 4 % des citoyens (à mon avis, c’est très surévalué) se sentent concernés par cette démocratie participative. Autant l’avouer : les majorités de parole ou de position, se forment autour d’une représentation qui est tout sauf démocratique.

Aussi, compte tenu des deux réalités rappelées ci-avant, les préoccupations ou propositions exprimées dans ces réunions sont loin de pouvoir représenter celles d’une majorité et encore moins une légitimité. Un peu comme celle des syndicats qui se prévalent depuis tant d’années d’une légitimité totalement usurpée, si on la met en regard du nombre de leurs adhérents.
Comme dans tous les systèmes participatifs, les majorités sont formées par ceux qui se sentent le plus concernés par les sujets mis à l’ordre du jour, contre ceux ou en dépit de ceux qui s’en foutent, qui n’ont pas le temps, qui ont autre chose à faire, qui pensent que leur parole ne vaut rien ou qui croient que ça ne sert à rien de venir ; et malheureusement, ces dernières catégories représentent la très très grande majorité.

De ces réunions arrivent, quand même, à surgir de vraies propositions constructives et de vrais besoins… Pour les élus, c’est effectivement un rappel constant de leurs obligations et de leurs devoirs ; des cutis de rappel permanentes des préoccupations des citoyens, ainsi qu’une source de propositions dans laquelle ils pourront puiser.

C’est là, qu’à mon sens, commence la vraie démagogie… car tout dépend de qui écoute, comment il entend et ce qu’il va en faire.

Dans les faits, si on tient compte des marges de manœuvre très réduites des élus locaux (notamment à Paris où les vrais pouvoirs se trouvent Place de l’Hôtel de Ville, à la Préfecture et à la Région), ainsi que du constat que quand les « propositions » sont mises en discussion, en réalité, dans une grande majorité des cas, les décisions sont déjà prises, on mesure vite que passé la phase où, en venant à ces réunions, « on pouvait avoir l’impression de servir à quelque chose », on passe assez vite à la phase « ils nous prennent pour des cons »…

Le champion toute catégorie de cette nouvelle forme de démagogie restant, sans conteste, Monsieur Bertrand DELANOE, qui a multiplié par je ne sais plus combien le budget communication de la ville de Paris, pour des consultations orientées, biaisées, manipulées et aux résultats pipeautées, sans jamais, je dis bien jamais, tenir compte des opinions exprimées : voirie de Paris, PLU, rénovation du forum des Halles, tramway parisien, etc.

Je ne vous ferai pas l’affront de vous rappeler comment il s’est servi de ces consultations pour arriver à des conclusions qui sont, selon lui, des plébiscites de sa politique ; alors que, quand on étudie de près les biais introduits dans les questions et l’intégralité des résultats, on comprend assez vite, même en n’étant pas un spécialiste, que, soit ce monsieur a une conception très personnelle de la démocratie, soit il se fout carrément et ouvertement de nous…
J’ai eu l’occasion de l’expliquer ailleurs et si quelqu’un veut en savoir plus, il pourra lire les deux articles que j’y ai consacrés sur mon blog :

Alors face à cet écœurant contre-exemple et pour faire bref, OUI à la démocratie participative pour que les élus restent en contact, au moins, avec une minorité de citoyens et NON à ceux qui en font un programme électoral, ainsi qu’un outil de satisfaction égotique et de manipulations démagogiques.

D’ailleurs, à mon sens, et afin que cessent les illusions de ceux qui y croient encore, on devrait plutôt parler de « réunion participative » ou de « vie participative » ou « de libres échanges participatifs », mais en aucun cas de « démocratie participative ». Les mots ont un sens, il y a déjà assez de menteurs comme ça dans le landerneau politique sans en rajouter encore, en essayant de faire croire que demain tout le monde pourra décider de tout…

Mais, je crois bien que c’est précisément ce que Monsieur Michel CHARZAT voulait nous dire à demi mot en nous rappelant les limites de l’outil, sans vouloir nommer ceux qui l’ont perverti ou ceux qui veulent en faire un argument de campagne électorale…

Cher Monsieur Michel CHARZAT, merci pour votre honnêteté, c’est si rare de nos jours dans la « bullocratie ». Mais, il faut que vous le sachiez, malgré toute l’estime que j’ai pour vous, vos convictions et ce que vous avez déjà fait pour notre arrondissement (et même pour la France), je ne voterai plus pour vous, si vous deviez encore vous inféoder à Monsieur Bertrand DELANOE ou à celle que vous ne nommez pas.

[bgcolor=#FFFF99]« Les députés doivent-ils être tirés au sort ? »[/bgcolor]

Je suis invité la semaine prochaine par Bruno Masure
sur La chaîne parlementaire (émission Impertinences)
pour débattre avec un constitutionnaliste de ce sujet qui me tient à cœur (autant à propos du pouvoir constituant que des pouvoirs constitués).

J’espère qu’on pourra se poser la question : QUI a la légitimité pour faire ce choix de société majeur
qu’est le mode de désignation de nos représentants : nos élus eux-mêmes ou nous-mêmes ?

:confused:

[bgcolor=#FFFF99]LE JUGEMENT MAJORITAIRE[/bgcolor]

une proposition extrêmement intéressante formulée par
Michel Balinski et Rida Laraki
sur ce site : http://ceco.polytechnique.fr/jugement-majoritaire.html

Cette page concerne la documentation théorique et expérimentale d'un nouveau mode de scrutin : "le jugement majoritaire", issu d'une nouvelle théorie.

Le jugement majoritaire a été expérimenté le 22 avril 2007 dans trois bureaux de vote dans la ville d’Orsay (91 - Essonne).

Les résultats de l’expérience seront affichés la semaine après le second tour (pour éviter toute exploitation politique).

Il a été prouvé que ce mode de scrutin est le seul qui satisfait certains principes d’équité généralement reconnus, de robustesse contre la manipulation stratégique (et donc contre certains effets des sondages), et le respect de la majorité.


[b]Description :[/b]

Dans ce mode de scrutin, chaque électeur doit remplir le bulletin de vote suivant, en cochant une mention pour chaque candidat(e).

Il y a 6 mentions différentes possibles, de la meilleure " Très Bien " à la moins bonne " À Rejeter ".

Quel est le principe ?

En fonction des bulletins de vote, on attribue à chaque candidat sa mention-majoritaire.

Celui qui a la meilleure mention-majoritaire est élu.

S’il y a plusieurs candidats avec la même mention-majoritaire, une procédure très simple permet de les départager.

Nous allons décrire la méthode dans le cadre d’une élection avec beaucoup d’électeurs où certaines égalités entre les pourcentages sont, statistiquement, très peu probables.

Dans le cas général, voir la description détaillée ci-dessous.

Comment calculer la mention-majoritaire d’un candidat ?

La mention-majoritaire d’un candidat est [bgcolor=#FFFF99]la médiane[/bgcolor] de ses mentions. C’est la seule mention telle que une majorité des électeurs lui attribue au moins cette mention mais aussi une majorité des électeurs lui attribue au plus cette mention.

L’idée d’utiliser la médiane a été proposée pour la première fois par Francis Galton il y a un siècle.

[color=green]Exemple : Supposons que les mentions majoritaires d’un candidat sont :

8% Très Bien, 23% Bien, 27% Assez Bien, 12% Passable, 19% Insuffisant, 11% A Rejeter.

La mention-majoritaire du candidat est « Assez Bien » car une majorité de 58%=8+23+27 des électeurs juge que le candidat mérite au moins la mention assez bien et une majorité de 69%=27+12+19+11 des électeurs juge que le candidat mérite au plus la mention assez bien.[/color]

Comment faire pour départager en cas d’égalité ?

Supposons que deux candidats A et B ont la même mention-majoritaire, par exemple, « Bien ».

Il faut compter pour chacun d’eux le nombre de leurs mentions « meilleures que Bien », et le nombre de leurs mentions « pires que Bien ». Parmi ces quatre nombres, un seul est le plus grand.

Si le nombre le plus grand correspond aux mentions « meilleures que Bien » d’un candidat, alors ce candidat est classé devant l’autre.

Si le nombre le plus grand correspond aux mentions « pires que Bien » d’un candidat, alors ce candidat est classé derrière l’autre.

[color=green]Exemple : Soient deux candidats A et B avec la mention-majoritaire « Bien ».
Supposons que les mentions du candidat A sont :

35% de « meilleure que Bien », 45% de " Bien", 20% de « pire que Bien »,

et les mentions du candidat B sont :

46% de « meilleure que Bien », 21% de « Bien », 33% de « pire que Bien ».

Des quatre nombres en gras- 35%, 20%, 46% et 33% - le troisième est le plus grand.

Puisque le pourcentage 46% correspond aux mentions « meilleures que Bien » du candidat B, le jugement-majoritaire classe B devant A.[/color]


Voir aussi des informations complémentaires sur le site http://ceco.polytechnique.fr/jugement-majoritaire.html :
• Une description détaillée de quatre pages du jugement majoritaire • Bulletin de vote du "Jugement Majoritaire" • Affiche de l'expérience scientifique à Orsay • Affiche à Orsay sur comment désigner le gagnant • Organisation de l'expérience d'Orsay • Extrait du "Magazine de la Municipalité d'Orsay" du 29 mars 2007 • Extrait de la lettre du Maire d'Orsay aux électeurs • Extrait du journal "Le Monde" : Le dilemme du vote utile • Extrait du journal "Nouvel Observateur" : Mathématiques et élections : la théorie des suffrages • Extrait du e-journal "Agora Vox" : Vote : et si l'on changeait tout ? • Extrait du "Essonne matin", le 21 avril 2007 : A Orsay, les electeurs vont juger les 12 candidats • Extrait du "Le Journal du Dimanche", le 22 avril 2007 : Un vote avec bons et mauvais points • A Theory of Measuring, Electing and Ranking (un article du même titre considérablement modifié va paraître dans Proceedings of the National Academy of Sciences, USA) • Extrait du "Le Républicain ", le 10 mai 2007 : Un mode de vote révolutionnaire en test

J’attends avec impatience la publication de ces résultats… Cela m’intéresse au plus au point, puisque je propose une version simplifiée de ce système.

Amicalement.

Toto

[bgcolor=#FFFF99]Débat sur LCP : Les députés doivent-ils être tirés au sort ?
Rediffusions de l’émission Impertinences (sur La Chaîne Parlementaire)[/bgcolor]

Pour ceux que le tirage au sort des députés intéresse, le débat enregistré mardi est rediffusé sur LCP pendant quelques jours.

Je n’ai pas eu le temps de dire la moitié du quart de l’essentiel, —½ h c’est beaucoup trop court—, mais ça devrait vous intéresser quand même car la désignation des représentants est une modalité juridique cardinale de la démocratie et pourtant (incroyablement) tenue à l’écart du débat public.

Pour expliquer ce silence, on peut comprendre que, si les journalistes ne consultent que les seuls élus sur cette question, ces gens-là vont naturellement préférer l’élection et fuir ce débat comme la peste, mais ce choix de l’élection (fait sans nous, par des élus, depuis la Révolution française) correspond-il vraiment, avec le recul de deux cents ans d’expérience, à l’intérêt général ?

Première diffusion : samedi 19 mai 18h35 : "Les députés doivent-ils être tirés au sort ?"

Rediffusions prévues (sauf erreur de ma part) :
Dimanche 20 mai 01h45
Dimanche 20 mai 06h30
Dimanche 20 mai 15h00
Mercredi 23 mai 00h15
Mercredi 23 mai 20h00
Vendredi 25 mai 01h45
Vendredi 25 mai 16h00
Samedi 26 mai 04h00


On peut consulter ce débat (avec un décalage entre le son et la voix) là :
http://www.dailymotion.com/relevance/search/chouard/video/x22dxw_etienne-chouard-11-le-tirage-au-sor

Suite à la lecture de l’article concernant le « Jugement majoritaire », je reste perplexe…

Outre son aspect « usine à gaz » (encore pire, que celui que je propose : http://solutions-politiques.over-blog.com/article-3979135.html ) ou seuls ceux qui maîtrisent les sciences statistiques peuvent comprendre la démarche, je ne vois pas bien les bénéfices d’un tel système.

Les défauts majeurs que j’y vois sont :

  • il n’obligerait plus les partis à négocier entre eux pour obtenir des majorités,
  • le système étant basé sur une médiane, on peut sans peine comprendre qu’il émousse les majorités franches et « aplatit » le vote. D’après ce que j’ai pu analyser de la répartition des votes des dernières présidentielles (http://solutions-politiques.over-blog.com/article-6513723.html ) et de la stabilité de la répartition des choix politiques des citoyens, il deviendrait beaucoup plus difficile de générer des alternances. Le risque étant de voir une force politique rester définitivement au pouvoir, car, comme les majorités sont accordées par la médiane, il est peu probable que nous puissions assister à des renversements significatifs de tendance. En fait, c’est une façon d’entériner un choix des citoyens qui se ferait définitivement par le « moins pire » !!! Pas très emballant…
  • ce système donne une prime à l’expression de ceux qui auront pris la peine de cocher toutes les cases, car il n’est pas dit comment sont décomptés les 4,1 % des « aucune mention », comme le démontre le tableau produit, complété, que je vous joins :

— Très Bien Bien Assez Bien Passable Insuffisant A Rejeter Aucune Mention Total
Nombre moyen de mentions par bulletin 0,7 1,3 1,5 1,7 2,3 4,1 0,5 12,1
Répartition expression 5,79% 10,74% 12,40% 14,05% 19,01% 33,88% 4,13% 100,00%
Progression du « pour » au « contre » 5,79% 16,53% 28,93% 42,98% 61,98% 95,87% 100,00%

  • mais surtout, le citoyen n’a plus la compréhension directe de ses choix, car qui est à même de comprendre la résultante mathématique de la médiane, suite à une petite croix qu’il mettra dans telle ou telle case ? Moi, qui suis un bac plus 7 (même si ce n’est pas une garantie d’intelligence ;o))), j’ai dû relire l’article plusieurs fois pour assimiler le concept, alors à mon avis cela serait impossible de faire comprendre et admettre, ce système à une majorité…

Enfin, cette conclusion « Cela démontre que Sarkozy aurait peut-être été le vainqueur si le jugement majoritaire avait été utilisé partout en France. » me laisse songeur…
Un système qui pourrait ne pas arriver, à ce point, aux mêmes représentations majoritaires que celles données dernièrement par l’expression de 80,5 % des Français est forcément à coté de la plaque et, selon toute vraisemblance, renforcerait le sentiment que cette démocratie nous vole notre souveraineté… et moi, c’est déjà ça qui m’énerve dans le système actuel, alors, je ne peux pas être pour une méthode de décomptes des expressions, qui définitivement porterait systématiquement au pouvoir le « moins pire »…

[color=purple]J’avoue avoir du mal, pour ma part, à comprendre l’échelle de notation proposée et son intérêt. Ce sont surtout ses graduations qui me posent problème. En effet, je ne peux m’empêcher d’y remarquer un déséquilibre apparent :

Elle comporte 4 notations plus ou moins favorables : Très bien, Bien, Assez bien et Passable, contre seulement 2 défavorables : Insuffisant et À rejeter.

Je n’ai jamais été « bon en maths » mais n’y-a-t-il pas là matière à déséquilibrer cette fameuse médiane, au caractère qui plus est assez insaisissable ?

Une simple note de 0 à 10 n’aurait-elle pas été plus claire et plus équitable ? Elle aurait au moins permis d’éviter ce découpage arbitraire et apparemment déséquilibré en faveur des notes favorables…

Qu’en pensez-vous ?[/color]

Candide,

Vous avez tout à fait raison !!! Cette distorsion m’avait échappé… Comme quoi un bac plus 10 (j’avais oublié mes 3 années de stage ;o))) et des polytechniciens ne sont vraiment pas une garantie de bon sens…

Quand à une notation, même problème que ce que j’avais soulevé entre ceux qui notent et ceux qui ne notent pas, nous aurions inévitablement une prime pour ceux qui s’appliqueraient à donner des notes à tous.
Bref, ce système est trop complexe et pas assez accessible…

Puisque cela semble vous intéresser, vous me feriez plaisir en allant voir celui que je propose et en me disant ce que vous en pensez. ; car, bizarrement, j’ai assez peu de retour sur son accessibilité et son intérêt…

[bgcolor=#FFFF99]« Quel mode de scrutin pour quel “vainqueur” ?
Une expérience sur [/bgcolor][bgcolor=#66FF00]le vote préférentiel transférable[/bgcolor][bgcolor=#FFFF99] »[/bgcolor]

par Étienne Farvaque, Hubert Jayet et Lionel Ragot
(EQUIPPE, Universités de Lille, et CES, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) - Mai 2007
http://www.univ-lille1.fr/ecoso/Etude_autre%20_mode%20_de%20_scrutin.pdf

Une expérience passionnante sur un sujet cardinal dont TOUS les citoyens devraient devenir des spécialistes.

[color=black]NOTE EXPLICATIVE

Un mode de scrutin n’est qu’une règle parmi beaucoup, qui toutes ont pour objectif de choisir le candidat réellement voulu par l’électorat. Chaque mode de scrutin a ses avantages et inconvénients. Le scrutin uninominal majoritaire à deux tours a le double avantage d’être facilement compréhensible par l’électeur et de conduire à une procédure de dépouillement très simple. Par contre il peut conduire à des comportements qui ne se traduisent pas par un « vote sincère », le plus connu étant le « vote utile ».

L’objectif de notre expérience scientifique est de tester un autre mode de scrutin qui est le « vote préférentiel transférable ». Avec cette procédure, les électeurs sont simplement appelés à classer, en les ordonnant, les candidats selon leurs préférences . Les électeurs ne sont pas obligés de classer tous les candidats en ordre de préférence; s’ils le désirent, ils peuvent en ordonner seulement un, deux, trois … Comme ils peuvent choisir de classer du premier au dernier tous les candidats en lice.

Lorsqu’ils ont classé plusieurs candidats dans leur bulletin, leur vote est transférable selon la procédure suivante : supposons un bulletin qui pour les 12 candidats en lice à cette présidentielle n’en a classé que 3 (candidat A en n°1, candidat B en n°2 et candidat C en n°3). Si le candidat A a reçu le moins de suffrage (dans les premières intentions de vote (en n°1)), il est éliminé et tous les électeurs qui avaient classé le candidat A en n°1, voient leur vote transféré sur leur deuxième choix (si il y en a un). En l’occurrence, dans notre exemple, sur le candidat B. Cette procédure est réitérée jusqu’à ce qu’un candidat ait obtenu la majorité absolue.

Le vote préférentiel transférable a un certain nombre d’avantages : il ne nécessite qu’un tour et surtout il permet de réconcilier le vote sincère (1 er choix) avec le vote utile (2 ème choix ou suivant). Mais comme toute procédure de décisions collectives, il possède également certains désavantages, en particulier la complexité du dépouillement.

Nous vous demanderons de remplir un tel bulletin en ordonnant les candidats : inscrire 1 dans la case située en face du candidat qui a votre préférence, inscrire 2 dans la case en face du candidat pour lequel vous souhaitez transférer votre vote si votre numéro 1 a été éliminé, inscrire 3 dans la case en face du candidat pour lequel vous souhaitez transférer votre vote si vos candidats 1 et 2 ont été éliminés, etc.[/color]


J’ai relevé notamment les réflexions suivantes (mais il faut tout lire, c’est très intéressant) :

[color=black]« [b]1 Introduction : le mode de scrutin actuel et ses limites[/b]

Le scrutin actuel, au suffrage universel direct, est de type uninominal majoritaire à deux tours. Ce système amène les deux candidats arrivés en tête à l’issue du premier tour à être les seuls à pouvoir se présenter au second tour. Ce mode de scrutin, quoique récent puisque né au début du 20ème siècle, est le plus appliqué aujourd’hui dans les pays qui élisent leurs dirigeants au suffrage direct et à la majorité absolue des suffrages exprimés. Outre la France, il est pratiqué par exemple en Autriche, dans la plupart des pays d’Amérique Latine, et a été utilisé pour la désignation du Premier ministre en Israël entre 1992 et 2001.

En plus de sa simplicité, l’une des raisons de la faveur dont jouit ce mode de scrutin est qu’il permet aux électeurs, lors du premier tour, de pouvoir s’exprimer sur une ”offre” ´electorale étendue sur la plus large part du spectre politique. On peut ainsi assimiler le premier tour à une ”primaire” qui aurait lieu au sein de chaque ”camp” (Droite et Gauche, le plus souvent) afin de déterminer quel candidat portera les couleurs de son camp face à l’autre. En conséquence, ce mode de scrutin favorise la fragmentation du champ politique, et peut induire des choix qui ne sont pas forcément fondés sur des critères rationnels (que ce soit au premier ou au second tour, comme l’a montré l’élection présidentielle française de 2002, par exemple).

Ce mode de scrutin favorise les partis politiques qui disposent d’une ”réserve” de votes au second tour, grâce au jeu des alliances qui peuvent se dessiner entre les deux tours. Il favorise enfin au second tour les candidats les plus charismatiques, susceptibles de rallier les suffrages exprimés au premier tour sur des candidats ”de conviction”. Le scrutin uninominal majoritaire à deux tours est donc le plus profitable aux candidats dont la position dans leur champ politique est dominante (au sens où ils sont plutôt au centre de l’ensemble du spectre politique, mais à l’un des extrêmes de leur partie du champ).

À l’inverse, ce mode de scrutin défavorise, par définition, les candidats qui représentent la préférence première d’une petite partie de l’électorat, mais aussi ceux qui bénéficient d’un large capital de sympathie d’une large fraction de l’électorat, sans toutefois être classés premiers. Un autre avantage est qu’il produit un vainqueur nécessairement majoritaire au second tour, ce qui renforce la perception de légitimité du nouvel élu.

Les détracteurs du scrutin majoritaire à deux tours lui reprochent donc d’induire une concurrence électorale qui se définit par la séduction exercée par des candidats charismatiques, plutôt que par les choix idéologiques qu’ils devraient représenter. La légitimité même des institutions peut donc être fragilisée par le choix d’un mode de scrutin qui ne respecterait pas suffisamment les préférences des électeurs. En effet, si ce n’est pas le cas en 2007, la désaffection électorale peut en tout cas menacer un système politique dont le mode de scrutin exclurait par trop (ou trop souvent selon les électeurs) un certain nombre de mouvements politiques, forcés dès lors de renforcer l’extrémisme de leurs positions ou propositions. Si elles deviennent trop nombreuses, les forces politiques non représentées, même émiettées, peuvent devenir importantes au total, et leur exclusion saper les bases de la démocratie.

Une autre critique énoncée à l’égard de ce scrutin est qu’il peut inciter les électeurs à ne pas voter sincérement (pour leur candidat préféré) lors du premier tour ; l’exemple de vote non sincère le plus courant étant le “vote utile”. Dernière critique, et non des moindres, le scrutin majoritaire à deux tours peut conduire à la défaite du vainqueur de Condorcet, lorsqu’il existe.

Ces critiques du mode de scrutin actuel montrent bien qu’une règle électorale n’est pas qu’une formule mathématique ou une série d’instructions techniques ou légales. Bien au contraire, le choix d’un mode de scrutin sculpte profondément le champ politique, notamment en termes du nombre de partis, du mode d’affrontement des candidats et de la façon dont les électeurs voient, au final, leurs préférences être représentées.

L’expérience électorale menée par le laboratoire Equippe vise donc à examiner les conséquences d’un mode de scrutin alternatif, plus respectueux de l’ensemble des préférences exprimées par l’électorat, en l’occurence le vote préférentiel transférable. Il est analysé selon les deux premiers des trois critères qui permettent de définir un “bon” mode de scrutin : 1) il doit être simple, 2 ) il doit sélectionner le vainqueur de Condorcet, lorsque celui-ci existe et 3) limiter les possibilités de manipulation. (…)

2 Le vote préférentiel transférable

Sous le vocable de vote préférentiel transférable, on trouve en réalité deux processus qui se distinguent uniquement par la méthode de dépouillement : la méthode de Hare (ou encore vote alternatif ) et la méthode de Coombs. La première est pratiquée pour l’élection présidentielle en Irlande et au Sri Lanka, et a été instaurée pour des élections nationales à la fin des années 90 et début des années 2000 dans les îles Fidji et en Papouasie Nouvelle-Guinée. L’Australie, pour l’élection de la Chambre des représentants (ou Chambre basse) a recours au vote alternatif depuis 1918. Enfin, au niveau local, cette procédure est employée pour l’élection de la municipalité de San Francisco depuis 2002. Il n’existe pas d’exemple d’application de la méthode de Coombs.

Quelle que soit la méthode retenue, l’électeur reçoit un seul bulletin de vote, comportant les noms de l’ensemble des candidats, et doit les classer dans l’ordre de ses préférences. Le numéro 1 est son premier choix, le numéro 2 son deuxième et ainsi de suite. Il n’est pas contraint de classer l’ensemble des candidats. Si aucun candidat n’a obtenu la majorité des voix lors du comptage des bulletins de vote (le nombre de voix correspond au nombre de bulletin où le candidat a été placé en numéro 1), le candidat ayant le plus mauvais résultat est éliminé et les voix qu’il a obtenues sont alors reportées sur le candidat indiqué comme deuxième choix ; cette procédure est renouvelée jusqu’à ce qu’un candidat recueille plus de la moitié des suffrages exprimés. Ce qui distingue la méthode de Hare de celle de Coombs c’est la manière de définir le candidat ayant le plus mauvais résultat (cf. ci-dessous).

[bgcolor=#FFFF99]Par rapport au scrutin majoritaire à deux tours, l’un des avantages de ce système est qu’il évite le retour aux urnes, l’ensemble des préférences étant exprimées dès le premier et unique tour. Il permet donc à l’électeur d’exprimer pleinement ses préférences entre tous les candidats en lice. Sachant que le vote peut être transféré sur tout candidat qui a été ordonné, refuser de classer un candidat revient à refuser de lui donner sa voix à toutes les étapes du processus de dépouillement. Basé sur les préférences initiales, le choix des électeurs n’est, par définition, pas influencé par les résultats du premier tour, et donc par les préférences des autres électeurs telles qu’elles se sont exprimées lors de ce premier tour. L’électeur devant exprimer ses préférences en une seule fois et en permettant le transfert de la voix sur les candidats successifs, ce système électoral réduit considérablement les incitations à ne pas voter sincérement.[/bgcolor] Pour autant, ce mode de scrutin n’élimine pas complétement les possibilités de manipulation (vote non sincère).

Le vote préférentiel transférable est assis sur la participation électorale la plus large, évitant les défections des électeurs des formations perdantes du premier tour d’un scrutin majoritaire à deux tours. D’autre part, le vote alternatif permet, potentiellement, l’élection d’un candidat qui représenterait la préférence première d’une petite partie de l’électorat. Il ne favorise donc pas forcément les ”grands partis”.

Un dernier avantage de cette procédure de vote, quel que soit le mode de dépouillement, est qu’elle produit, à l’instar du scrutin majoritaire à deux tours, un vainqueur majoritaire.

Il faut noter une difficulté inhérente à ce processus électoral : la difficulté du dépouillement. Celui-ci, à la différence de l’actuel scrutin majoritaire à deux tours, ne peut être réalisé au niveau de chaque bureau pris individuellement ; le résultat national dans le mode de scrutin actuel n’étant que l’aggrégation des résultats par bureaux. Avec le vote préférentiel transférable, la somme des dépouillement locaux n’aboutit pas au résultat du dépouillement effectué sur la totalité des bulletins de la circonscription électorale. Le dépouillement doit être réalisé en une seule fois au niveau de la circonscription ; et ceci, quelle que soit la méthode de dépouillement utilisée. De plus, compte tenu de la complexité du dépouillement avec le report des voix des bulletins qui ont classé en premier le candidat éliminé, le dépouillement est fortement facilité par le recours à l’informatique, dés lors que le nombre de votants est élevé. Il peut également apparaitre plus compliqué pour les électeurs que le mode de scrutin actuel. Choisir un candidat peut sembler a priori plus simple qu’opérer une sélection par classement sur l’ensemble des candidats en lice.

2.1 La méthode de Hare (ou vote alternatif )

Le plus mauvais résultat selon cette méthode va être défini en fonction de la capacité à fédérer [bgcolor=#CCFFFF]l’adhésion[/bgcolor] autour de sa candidature. Le candidat ayant recueilli le plus faible nombre de voix en première intention est éliminé et ses voix sont réparties sur les candidats figurant sur le bulletin de ses électeurs en préférence deuxième. Si, suite au transfert des voix, un candidat reçoit la majorité des suffrages, il est élu. Sinon, une nouvelle itération est effectuée, jusqu’à dégager un vainqueur majoritaire.

Ce système électoral fonctionne sur les sympathies relatives, comme le scrutin majoritaire. Il conduit généralement à un résultat similaire, les modalités du dépouillement étant finalement assez proche du scrutin majoritaire à deux tours. Dans la procédure de dépouillement, les itérations évoquées plus haut peuvent se comprendre comme différents tours fictifs du processus électoral. À chaque tour, le plus mauvais candidat est éliminé. Les électeurs ayant exprimé leur classement préféré entre tous les candidats, il n’est pas nécessaire de les faire revenir voter au tour suivant. La seule opération à réaliser entre chacun de ces tours fictifs, consiste à opérer sur les bulletins le transfert des voix sur les candidats qui suivaient immédiatement le candidat éliminé et à comptabiliser les voix pour chacun des candidats restant en lice. Alors que dans le scrutin majoritaire à deux tours, les 10 plus mauvais candidats ont été éliminés entre le premier et le deuxième tour, dans le vote préférentiel transférable, on élimine les candidats les uns après les autres. Néanmoins, cette méthode ne conduit pas systématiquement au même résultat que celui obtenu avec le vote majoritaire à deux tours.

2.2 La méthode de Coombs

Le plus mauvais résultat selon la méthode de Coombs va être défini en fonction du niveau de [bgcolor=#FF66FF]rejet[/bgcolor] que le candidat a cristallisé autour de sa personne (de son programme). Il s’agit d’une toute autre philosophie que celle prévalant dans les modes de scrutin actuels. Contrairement à la méthode de Hare, le critère qui est opérant n’est plus le niveau d’adhésion mais celui de rejet. Concrètement, à la première itération, le candidat qui comptabilise le plus grand nombre de bulletins dans lesquels il n’a pas été classé ou classé en dernière position (ici la douzième) est éliminé et ses voix sont réparties sur les candidats figurant sur le bulletin de ses électeurs en deuxième position. Si, suite au transfert des voix, un candidat reçoit la majorité des suffrages en première intention, il est élu. Sinon, une nouvelle itération est effectuée, le candidat qui comptabilise le plus grand nombre de bulletins dans lesquels il n’a pas été classé ou classé en dernier (ici la onzième) est éliminé et ce processus se poursuit jusqu’à dégager un vainqueur majoritaire. (…) »[/color]


Personnellement, je trouve intéressants les scrutins (comme la méthode de Coombs) qui prennent en compte l’hostilité à certains candidats car en pénalisant les rejets importants, on favorise la concorde (objectif majeur de la démocratie athénienne) : un candidat qui a la majorité des adhésions, disons 55%, mais aussi 40% de crainte ou de détestation, favorisera sans le vouloir la discorde, alors qu’un candidat moins charismatique mais haï par personne aura plus de facilité pour inspirer la concorde.

Totalement d’accord avec les analyses exprimées dans les textes ci-avant… Mais, ça n’enlève rien aux remarques précédentes… sur l’inintelligibilité et la complexité du système, la « standardisation » du résultat par le « moins pire » (car, il est probable qu’avec l’un de ces deux systèmes nous aurions, donc, Bayrou comme Président, aujourd’hui et à vie), ainsi que la « prime » donnée à ceux qui auront pris le soin de cocher toutes les cases…

Aussi, pourquoi faire compliqué, quand on peut faire simple ??? Au risque de radoter, je pense que le système que je propose est un bon compromis de tout ce que j’ai entendu et lu ici ou là ; pour mémoire extraits des propositions :

- Augmenter le nombre de députés à 666 (1,5 élus pour 100 000 inscrits, proportion à respecter également pour les conseils régionaux (CR)).
  • Introduction d’une partie de proportionnelle dans les élections à l’Assemblée Nationale en gardant cependant un système de majorité qui permet de gouverner (système que l’on adoptera également pour les Assemblées Régionales). Pour cela au lieu de députés locaux, les Français se prononceraient sur des listes nationales en quatre votes, sur deux tours :

1 - Au premier tour, les électeurs devraient se prononcer pour la liste qu’il souhaite voir gouverner (« pour ») et sur la liste qu’il souhaiterait voir gouverner « par défaut » (qui pourra être la même que la « pour »), en procédant à deux votes distincts. Les voix des « par défaut » sont attribuées pour 50 % de leur expression aux listes « pour » et c’est par ce total arithmétique relatif qu’on détermine l’ordre d’arrivée des listes.

2 - Au deuxième tour, les électeurs auraient à se prononcer également sur deux votes :

a - Un pour départager les deux listes arrivées en tête du premier tour : on attribue à la liste arrivée en tête au deuxième tour un pourcentage de représentants égal à sa proportion de votants.

b - Un qui portera sur les 8 listes suivantes (qui pourront constituer des fusions).

c - Aux résultats du 4ème vote, on rajoute le résultat de la liste arrivée deuxième dans le suffrage définissant la majorité.Après déductions des mandats obtenus par la liste majoritaire du deuxième tour, ceux restants sont attribués proportionnellement dans l’ordre de classement des 9 listes, jusqu’à concurrence des postes restant à pourvoir.

  • Si une liste obtient dès le premier tour plus de 60 % des voix en cumulant 50 % de celles qui se sont exprimées par « défaut » pour elle, elle reçoit directement le nombre de sièges correspondant à ce pourcentage et le reste des listes (les 9 suivantes) reçoivent proportionnellement le nombre de mandats qui restent à pourvoir.

  • L’Assemblée Nationale élit un premier ministre à la majorité simple pour 4 ans ; seule une majorité de 67 % peut raccourcir son mandat.


Pour le détail et la cohérence des propositions, ainsi que l’argumentaire pour ce mode de scrutin et des exemples chiffrés, c’est toujours : 1 - Les institutions - Solutions politiques (ou + de 400 propositions de réformes politiques...)

et la suite des réformes institutionnelles proposées 1 - Les institutions - Solutions politiques (ou + de 400 propositions de réformes politiques...)

et un exemple de politique-fiction C -12 - Suite aux présidentielles : politique-fiction sur le mode de scrutin... - Solutions politiques (ou + de 400 propositions de réformes politiques...)

Mais, pourquoi personne ne veut se pencher sur ces propositions ???

Amitiés à tous.

Toto

Les illustrations du [bgcolor=#66FF00]rôle universel et positif — indispensable, même ! — du tirage au sort[/bgcolor] sont partout :
pour réhabiliter le hasard, écoutez cette courte chronique d’Albert Jacquard, sur France Culture hier 31 août 2007 :

[bgcolor=#FFFF99]« Précieux tirage au sort, de notre naissance jusqu’à l’élaboration de toutes les connexions de notre cerveau »[/bgcolor]
http://etienne.chouard.free.fr/Europe/messages_recus/2007_08_31_Albert_Jacquard_Precieux_tirage_au_sort_dans_la_conception_et_l’elaboration_des_hommes.mp3

[bgcolor=#FFFF99]À Périgueux, une liste tirée au sort[/bgcolor]

Une liste pour les élections municipales à Périgueux s'est constituée hier par tirage au sort des candidats, issus de la société civile, autour d'un projet centré sur les rapports entre l'élu et le citoyen, a-t-on appris aujourd'hui auprès de son porte-parole, Thomas Gibertie.

« Notre idée du tirage au sort s’inspire d’une pratique de la démocratie directe dans l’Athènes de la Grèce antique. Nous sommes dans un principe où l’on favorise davantage les idées que les personnes », a-t-il expliqué.

Sur la cinquantaine de personnes qui s’étaient portées candidates à figurer sur « La liste » après la distribution d’un tract début février, trente-neuf ont été tirées au sort, représentant toutes les catégories socio-professionnelles, pour une moyenne d’âge de 37 ans.

La tête de liste, une femme, a elle aussi été désignée par le hasard, puisque c’est le premier nom à être sorti du chapeau.

« On a voulu montrer qu’il y avait 39 numéro un. Notre préoccupation n’est pas d’être élu mais de porter un message aux élus, car il est très difficile de se faire entendre en tant que citoyen dans le débat démocratique », juge Thomas Gibertie, 34 ans, salarié dans une agence d’architecture.

Source : AFP

[bgcolor=#FFFF99]« Colombie-Britannique : La démocratie mise à niveau par les citoyens »[/bgcolor]

Une nouvelle absolument passionnante, rapportée par Manon Cornellier, sur ledevoir.com :

http://www.ledevoir.com/2004/12/11/70598.html

[i]« Alors que Québec concocte en vase clos son projet de réforme du mode de scrutin, la Colombie-Britannique, elle, a complété hier un processus complètement différent, unique au monde. [b][bgcolor=#FFFF99]Plutôt que de confier le travail à des fonctionnaires, à des experts ou à des politiciens, le gouvernement de Victoria a choisi de faire appel à des citoyens dont la proposition sera soumise à la population en mai prochain par voie de référendum.[/bgcolor][/b] Portrait d'une expérience inédite.[/i]

Vancouver – «Hourra!», s’est exclamée Frankie Kirby quand elle a su qu’elle avait été choisie par tirage au sort pour siéger à l’assemblée citoyenne de la Colombie-Britannique sur la réforme électorale. Une fois l’excitation passée, cependant, elle s’est vite demandé dans quoi elle s’était embarquée.

«Je voulais être choisie et, quand mon nom est sorti, c’était comme si j’avais gagné à la loterie. Une fois calmée, par contre, j’ai commencé à avoir des papillons dans l’estomac», raconte-t-elle.

[bgcolor=#FFFF99]Comme les 159 autres membres de cette assemblée, Frankie Kirby savait peu de chose des différents modes de scrutin et n’occupait aucun poste électif dans sa province ou au sein d’un parti politique. Mais peu importe: c’est à ces citoyens ordinaires qu’on demandait d’analyser le système en vigueur en Colombie-Britannique, et tout cela à cause d’une défaite électorale du libéral Gordon Campbell.[/bgcolor]

Défait en 1996 alors que son parti avait remporté la pluralité des voix, Campbell avait aussitôt promis de revoir le système électoral uninominal à un tour en vigueur dans la province. En 1999, son parti a ainsi promis de confier le travail à des citoyens plutôt qu’aux élus et aux experts.

Parole tenue

Élu en 2001, Gordon Campbell tient alors parole. Gordon Gibson, un chercheur en résidence à l’Institut Fraser, développe un modèle d’assemblée. Le mandat et le choix du président font l’objet d’un vote unanime à la législature. La loi référendaire de la province est modifiée afin d’obliger le gouvernement à soumettre à la population la question rédigée par l’assemblée citoyenne. Le référendum aura lieu en même temps que les élections du 17 mai 2005. Les élections ont maintenant lieu à date fixe dans cette province.

Si la proposition récolte l’appui de 60 % de la population de la province et de la majorité des circonscriptions, dit la loi, le gouvernement sera tenu de présenter un projet de loi pour mettre en oeuvre, pour les élections suivantes, le nouveau mode de scrutin conçu par l’assemblée en octobre, qui a fait l’objet d’un premier rapport hier. Gordon Campbell se lie lui-même les mains.

[bgcolor=#FFFF99]Le fait que le premier ministre ait tenu promesse lui attire le respect de ses opposants comme de ses partisans.[/bgcolor] Lui se montre modeste. «On ne doit pas chercher à changer les règles seulement quand les résultats nous déplaisent», a-t-il dit en entrevue au Devoir.

[bgcolor=#FFFF99][b]Au moment de lancer l'assemblée, il avait déclaré que les politiciens ne pouvaient pas élaborer un système électoral sans être en situation de conflit d'intérêts. Il n'a pas changé d'idée. Selon lui, il revient donc aux citoyens de décider des règles devant gouverner les élus. «Je sais comment les politiciens pensent. La plupart, franchement, vont tenter de trouver un système électoral qui fonctionne à leur avantage.»[/b][/bgcolor]
Gordon Campbell ne cache pas qu'il est fier d'avoir créé l'assemblée et n'écarte pas la possibilité d'avoir recours à cette méthode pour débattre d'autres enjeux. Mais il refuse de s'attribuer tout le mérite. Selon lui, pour que l'assemblée réussisse, il fallait réunir une combinaison d'ingrédients comme un président compétent, un personnel professionnel, un mécanisme bien conçu et, surtout, des citoyens dévoués.

Le directeur de la recherche pour l’assemblée, Ken Carty, professeur à l’université de la Colombie-Britannique, pense qu’il fallait aussi [bgcolor=#CCFFFF]un budget adéquat (5,5 millions) et une indépendance complète[/bgcolor]. Ce que l’assemblée a obtenu, affirme-t-il.

Tout dans ce processus sort de l’ordinaire. D’abord, l’assemblée devait être composée à parts égales d’hommes et de femmes. Le mode de sélection des membres était particulier. Dans chacun des 79 comtés, 200 personnes sélectionnées par Elections BC ont reçu une lettre à l’automne 2003 pour les inviter à des réunions d’information à travers la province. Ann Davis, une fonctionnaire à la retraite, a cru un moment à une attrape publicitaire et a failli tout jeter à la poubelle.

Grosse charge de travail

[b]La charge de travail rebute la plupart des gens :[/b] réunions de formation toutes les deux fins de semaine de janvier à avril 2004, préparation des audiences publiques en mai et juin, lecture et analyse des mémoires durant les mois d'été (ils en recevront plus de 1600 au total) et, finalement, élaboration d'une proposition, d'une question référendaire et du rapport final à l'automne 2004. [b]Tout ça sans salaire[/b], sauf un dédommagement journalier et le remboursement des dépenses.

[bgcolor=#FFFF99]Ce programme ne décourage pas tout le monde. Il en reste assez pour faire le choix final par tirage au sort. Un an plus tard, un seul membre s’est désisté. L’assiduité surprend le personnel. Il manque rarement quelqu’un aux séances. À la dernière rencontre, un membre qui avait subi un quadruple pontage deux semaines auparavant s’est fait un devoir d’être au rendez-vous.[/bgcolor]


Il y a des gens de tous les horizons, du physicien diplômé d’Oxford au propriétaire de cimetière pour animaux domestiques. Ce qui marquera le plus la composition de l’assemblée sera cependant la parité entre hommes et femmes, affirme M. Blaney. Les membres interrogés sont du même avis.

Spécialiste des systèmes électoraux, Ken Cardy avait au départ refusé de diriger la recherche de l’assemblée. «Je l’aurais regretté si je n’avais pas changé d’avis. [bgcolor=#66FF00]C’est la meilleure expérience d’enseignement que j’ai jamais connue»[/bgcolor], dit-il.

[bgcolor=#FFFF99]Peu importe leur niveau d'éducation, les membres ont plongé, décortiqué les systèmes, multiplié les questions. Certains se sont lancés dans des recherches personnelles, un autre a produit des modèles informatiques pour mesurer la proportionnalité des divers modes de scrutin. Les échanges sur le réseau intranet de l'assemblée étaient vigoureux, les discussions en privée animées, témoigne Mme Davis.[/bgcolor]

Selon Ken Carty, l’engagement indéfectible des membres est attribuable au pouvoir accordé à l’assemblée. Mais il a fallu un moment pour que les membres y croient, raconte Tom Townrow, un étudiant en arts qui était au chômage au moment de sa sélection.


«Mais quand ils l’ont compris, ils ont eu le sentiment d’accomplir une mission unique très importante. En plus, ils sentaient la pression de leur milieu pour qu’ils fassent leur devoir», indique André Blais, professeur à l’Université de Montréal et membre d’une équipe de chercheurs qui a suivi les participants à l’assemblée.

«J’avais le sentiment d’être impliquée dans quelque chose de très important qui pouvait nous permettre de changer les choses», témoigne Ann Davis, une femme discrète mais très active dans les organismes communautaires de Vernon. «J’ai fait tout ce travail parce que je sentais aussi une grande responsabilité à l’endroit de mes collègues de l’assemblée», a ajouté Mme Kirby.

La fin des assemblées publiques, le 27 novembre, a donné lieu à des bouffées d’émotions. Il y avait des yeux humides dans la grande salle ronde. «Ce sera dur de se quitter», confiait Frankie Kirby. Ann Davis et Tom Townrow opinaient, les yeux maintenant tournés vers la campagne référendaire. »


Inutile de vous dire ce que la découverte de cette expérience a de bouleversant pour moi…

C’est Bernard Manin, ce cher Bernard — vous savez : celui qui a écrit ce monument d’intelligence, d’érudition et de pédagogie intitulé (de façon peu sexy, je le reconnais, mais c’est un leurre, la gangue d’un diamant) « Principes du gouvernement représentatif » —, qui m’avait signalé cette piste lors d’un échange de mails et je ne l’avais pas remarqué. L’autre jour, par hasard, je tombe sur ce mail, je le relis, et je tombe sur cette allusion à l’assemblée de citoyens en Colombie Britannique à laquelle mes idées lui faisait penser… Je vais voir sur Google et je tombe sur ça, cette bombe…

Ce n’est que le début, nous allons chercher plus de détails, en pour et en contre, n’est-ce pas mes amis ?

En tout cas, je suis content : cet article me donne une pêche pas croyable. J’ai envie d’aller tout de suite en Colombie Britannique pour leur poser mille questions.

:confused:

Étienne

[color=purple]C’est un progrès indéniable vers une réappropriation et une plus grande compréhension/maîtrise de la chose politique par les citoyens, c’est-à-dire vers davantage de démocratie véritable.

Il y a cependant quelque chose qui me gêne un peu dans le système du tirage au sort « intégral », et c’est un effet secondaire indésirable inhérent au système lui-même, à savoir le fait que certaines personnes qui pourraient être mieux à même, de par leur(s) compétences/personnalité/charisme/autorité naturelle/détermination/etc., de promouvoir/argumenter/défendre mieux que d’autres, moins « efficaces », les idées démocratiques et de progrès de leur parti, puissent être écartées des postes de représentation par le mécanisme du tirage au sort…

Qu’en pensez-vous ?[/color]

Oui Candide (3359) : le tirage au sort est un mauvais système quand il consiste à confier au hasard des fonctions qui devraient être exercées en fonction des compétences.

Je ne l’admets donc pour ma part que pour des fonctions de contrôle que tout le monde peut exercer, avec plus ou moins d’efficacité, certes - mais en matière de contrôle le risque de moindre efficacité est largement compensé par l’assurance d’une plus grande impartialité du processus. JR

Bonjour, Candide et jacques, vous me donnez envie d’intervenir « pour » le tirage au sort:

La « compétence » , hélas, n’est prouvée qu’à postériori, et l’Histoire nous prouve qu’elle est souvent usurpée par les plus « compétents dans l’art d’usurpation » !

Le « Charisme » est-il la compétence nécessaire pour définir ou choisir des politiques ?

Les artistes autoproclamés ne sont pas tous des artistes « confirmés par leurs oeuvres ».

Par contre, il y a "de grands maîtres " indispensables pour former la « compétence autogestionaire d’un peuple ambitieux »…Et si l’on ne cultive pas « la vanité », on fuira naturellement les démagogues et les flagorneurs, leur préfèrerant de bons pédagogues sans complaisance.

Donc, les citoyens ayant accepté de figurer sur une liste de tirage au sort auront « tout naturellement à coeur » de prouver leur compétence, et de se former, et de prendre « conseil » auprès de « bons pédagogues », experts en ceci ou en cela !

Je crois en la « dynamique de groupe », et donc, en la « compétence collective d’individus motivés ».

Je crois donc qu’une assemblée d’élus peut apporter un « conseil d’élus », à une assemblée tirée au sort , seule mathématiquement représentative du peuple tel qu’il est, mais aussi « tel qu’il se veut être »:

Etre et vouloir être doivent se confronter, il faut donc à mon avis conjuguer Assemblée élue et Assemblée tirée au sort.

Si l’existence précède l’essence, l’essence d’un peuple, c’est son « projet constituant » : les « experts compétents » peuvent aider à son émergence, mais seul peut vraiment le « décider souverainement », le peuple lui-même:

Sans oublier les marges d’erreur du tirage au sort, c’est tout de même lui le meilleur « modèle de peuple » imaginable dans une salle comme le palais bourbon ( par opposition à l’échantillon qui peuple aujourd’hui cet espace « représentatif » !)

[color=purple]Alain, Jacques,

Ma réflexion a posteriori me fait rejoindre votre conclusion optimiste concernant l’avantage global et la meilleure représentativité du tirage au sort.

L’exemple de la Colombie Britannique fourni depuis par notre ami Étienne semble confirmer nettement la notion de dynamique de groupe.

Cela dit, je persiste à penser que le charisme, s’il n’est, j’en conviens, pas nécessaire pour définir ou choisir des politiques, peut se révéler très utile, voire indispensable, pour les porter et les défendre. En effet, n’oublions pas que même si le tirage au sort permet d’échapper à l’emprise tyrannique des politiciens professionnels grâce à son impartialité mathématique, la politique, elle, reste basée non seulement sur de grands principes démocratiques, mais aussi, et peut-être même surtout, sur des rapports humains nettement moins rationnels.[/color]