[bgcolor=#FFFF99]Séparer les assemblées et les fonctions[/bgcolor] pour améliorer le choix des processus de sélection (4)
- une assemblée, pour pouvoir discuter, ne doit pas être composée d’un trop grand nombre de membres.
Orbi, vous proposez 600 députés (dont 200 élus à la proportionnelle). Je ne vous apprends pas que ça fait beaucoup, selon les « standards » (issus de l’observation). Cela pose notamment un problème pour la discussion.
Je m’en tiens à dire que je me réjouis que, comme moi, vous n’hésitez pas devant la dépense (*), mais je préfèrerais de loin trois Assemblées de 200 membres, voire une de 200 et cinq autres de 100, …
(*) On justifie souvent (du moins quand on en parle) l’abandon du tirage au sort et le passage à l’élection (aristocratique par essence) par la taille de la cité.
L’argument est ridicule (mais il persiste). En fait, ce qui a vraiment légitimé cette « révolution » qui semble avoir été silencieuse, c’est l’argument suivant… On a dit, le progrès de la société, c’est une société ou tous les individus commercent (en paix, dans la joie, …) Il faut comprendre que c’était la révolution industrielle en marche, la perspective d’une économie d’abondance. Bref, on a fait valoir que les citoyens n’avaient plus le temps, du moins qu’il fallait choisir.
Mais on conçoit que la « démocratie par procuration » ait pu séduire à ce tarif. L’ennui, au présent, c’est qu’on est : dans une économie d’abondance… où il y a toujours moins d’argent pour le service public (y compris les institutions) alors que « la finance », pour faire vite, en regorge, et où on traîne des dogmes économiques presque entièrement conçus pour une économie de manque (soulignons que le bon vieux supposé dilemme marxien du travail à éliminer d’une société d’humains dont c’est la première raison d’être, il se résoud par tout ce qui est travail non aliénant, par la pensée, l’artisanat, la liberté, donc son apprentissage, les lumières, … bref, en partie par ce qui nous concerne ici) ; dans une démocratie qui crève, à une ère où la simplicté des vieux choix institutionnels et la multiplication des détournements de systèmes constitutionnels, jusqu’au totalitarisme, a montré comme la tâche de reconception est grande ; et en parlant de totalitarisme… à une ère ou « la guerre économique, c’est la paix ».
Bref, il n’est pas inutile de rappeler quel a été l’argument « de choix » qui pesa pour éliminer en bonne part (et tout à fait consciemment, à l’époque) la part de démocratie d’un système constitutionnel (nécessairement mixte) et nous valoir aujourd’hui tant de maux. Formulé ainsi, ça devrait donner à réfléchir aux altermondialistes, qui n’ont pas réinventé la démocratie…
Mais non, on est complètement arrêté sur de basses questions de fric (sachant que la facture parlementaire est une goutte d’eau dans un budget public, même au présent). Même ce fourbe d’Etienne m’a fait le coup de me parler de pognon quand j’ai commencé à lui présenter la facture parlementaire de la démocratie 3.0 version Sam… Je vais dire ça à AJH, il va vous y fouttre une bonne vielle calotte derrière la tête…
Pour finir, la proportionnelle, c’est un concept déjà assez flou.
Si vous découpez le territoire en circonscriptions très réduites, de sorte qu’il faut ne voter que pour quelques députés, ça relativise l’avancée.
Si vous avez des partis dotés de gros moyens (pas simplement de budgets, de réseaux, de liaisons médiatiques, …) de fait (et pas simplement de droit), de sorte que même avec une proportionnelle intégrale on ne peut faire savoir qu’à une poignée de gens qu’on est candidat, si on n’est pas d’un des quelques partis, …
Et chacun sait que les questions de financement sont à double tranchant : ne pas assez financer, c’est restaurer du cens.
Si vous n’avez pas de vote blanc pris en compte et suivit d’effets réels, je dirais que tout est aménageable, et que la pluralité ne tiendra pas longtemps.
Si on laisse à l’Assemblée en place le soin de modifier elle-même les lois électorales (en ne les mettant pas dans la constitution, et en la laissant par ailleurs modifier la constitution en congrès) vous verrez vite des aménagements se faire.
Quid du vote à points ? La question de la proportionnelle est déjà vieille, et c’est seulement récemment qu’on parle du vote à points. Et c’est rarement qu’on associe les deux notions.
…
Ca fait déjà un bon nombre de questions liées à ce seul concept de proportionnelle. Ma conclusion est que ça s’ajoute à ce que j’ai listé précédemment pour dire que raisonner sur « La » proportionnelle de « L’ » Assemblée, c’est une approche bien grossière, qui mérite d’être dépassée, et décomposée.