À Jacques (1502) :
À propos des sanctions appliquées aux représentants du peuple (élus ou désignés)
Mais est-ce que cela ne s'applique pas tout aussi bien aux élus, qui ont eu en plus l'obligation de se présenter devant les électeurs ? JRJe suis entièrement d'accord avec vous sur le fond, mais quelle est la réalité ? Les élus ont eu surtout l'obligation de s'imposer (par la force, la ruse, la cooptation etc...) au sein de leur propre formation politique avant d'être présenté aux électeurs, leur communication de campagne et la puissance de leur parti faisant (presque) tout le reste ? Ne se considérant pas objectivement comme mandatés par les électeurs, mais surtout portés par leurs amis politiques pour les maintenir au pouvoir, ils ne considèrent pas le peuple comme juge de leur action d'élu (un échec de leur part est souvent vu comme un manque de "pédagogie", attitude tellement insultante pour les citoyens). [b]De même, ils sont élus pour une fonction, et non avec un mandat populaire.[/b] Enfin, et nous avons des exemples nombreux, le clannisme du monde politique est un frein profond à l'action de la justice pour juger les délits dont se rendent coupable certains politiques. Un représentant désigné, sans soutien politique, n'aura d'autre choix que de s'imposer une conduite irréprochable pendant son mandat, sous peine de se voir rapidement mis en examen par une justice qui pourra enfin être indépendante du pouvoir.
Les groupes de citoyens de niveau inférieur, pourraient également voter le retrait d’un membre de l’assemblée au-dessus, dont le comportement ne serait pas conforme aux exigences de sa fonction (absentéisme, attitude négative, ambition personnelle affichée…) et qui ne relèverait pas du droit pur.
Ce mode de fonctionnement peut être difficilement appliqué dans un système électoral, où la responsabilité des élus vis-à-vis des électeurs est loin d’être démontrée. Et si le principe change, les acteurs, eux, ne bougeront pas.
À Sam,
Être critique envers la presse est une chose vitale ET compréhensible que je partage totalement. Malgré tout, je ne dédouane pas les journalistes de toute responsabilité individuelle. Un combat collectif est avant tout une somme de résistances individuelles. Le zèle dont font preuve beaucoup de journalistes, éditorialistes médiatiques, envers leurs maitres n’est pas plus excusable, et favorise l’anonymat et la clandestinité des penseurs libres dans le monde des médias.
De la même façon, l’organisation politique des partis n’a comme but unique de désigner un leader qui sera porté au pouvoir, et d’encadrer une idéologie officielle (ce qu’eux appellent un programme), dont nous avons vu avec quelle désinvolture les élus s’en écartent, parfois même jusqu’à l’opposé, en fonction des nécessités du pouvoir (entendons bien de son maintien). Les partis d’extrême gauche, par exemple, très actifs dans les mouvements associatifs et citoyens, restent malgré tout sclérosés par leur ligne directrice, expliquant le fait que beaucoup de ces sympathisants participent à des associations apolitiques, et bien plus efficaces.
[b]Pourquoi, dès lors, si nous n'avons plus besoin de leaders, ni de "pseudo programmes" non appliqués, avoir encore besoin de partis politiques ? [/b]Des groupes pourront se former, au gré des projets de loi discutés, et des aspirations des représentants désignés, mais ils ne survivront pas aux mandats courts. Et là est tout l'intérêt, créer une dynamique nouvelle dans le brassage des idées et des opinions, sans se tenir à de vieux concepts partisans, en décalage avec leur époque.[b]Alain[/b], ton analyse de cette "peur du pouvoir", générant une sur-représentation des classes élevées est bonne, mais se heurte à deux constats que je fais :
Le premier est statistique : Sur un tirage au sort égalitaire, la classe moyenne sera la plus représentée, et la conscience politique de celle-ci est suffisante pour arriver à trouver des volontaires motivés et actifs. La classe élevée ne lâchera bien sûr pas ses désignations, de peur de perdre ce qu’ils possèdent. Enfin, les classes les plus en difficultées, celles qui ont toujours été les moins représentées, et les plus en attente de l’aide de leur pays, croyez-vous que ces gens ne saisiront pas l’opportunité de faire porter leur combat au plus haut ? Sans parler, individuellement, des compensations financières des fonctions auxquelles ils pourront accéder. Une indemnité d’élu est peu de choses pour un avocat ou un patron d’entreprise… mais pour un chômeur ?
Je suis persuadé que l’élévation de la conscience politique peut être extrêmement rapide, dans tout le pays. Les gens sont prêts à celà. Les plus motivés (et il y en aura au moins un sur 10) commenceront, et les incrédules suivront ensuite. Cela peut, en très peu de temps, changer énormément de choses dans la société. L’espoir est un facteur gigantesque d’évolution…
[i]Toutes les propositions relatives au suffrage sont importantes et vraiment intéressantes (vote blanc compté, récusation, etc…), mais elles ne changent pas les hommes qui seront derrière, et qui feront barrage.
En revanche, il est certain que la création d’un parti, dont le programme électoral sera basé sur l’instauration de ce nouveau système, sera forcément nécessaire , à moins d’une initiative populaire… On retombe dans les mêmes travers. Les politiciens ont blindé la forteresse pour se protéger, avec notre bénédiction électorale…[/i]