Non, Monsieur bernarddo ! …Ne prenez pas mon exclamation mal, elle signifie que même si j’ai du mal à expliquer ce que je considère comme une nuance fondamentale, je suis sûr d’y voir clair, et même je pense que le fil qui fend le concept de représentation du peuple par un tirage au sort est le même que celui qui rend le tirage au sort impossible à faire adopter par un peuple en quête de souveraineté: « n’y touchez pas il est brisé » (aurait dit Mallarmé). L’amour de la démocratie sonne vraiment faux avec cette fêlure!
Donc je tente de m’expliquer à nouveau: pour moi, c’est clair, l’explication est toute entière contenue dans la somme des réflexions sincères des uns et des autres , ici, entre le blog et le forum:
Etienne se demande pourquoi les gens ne se saisissent pas de « la clef » en question…c’est si évident, alors, tant pis pour eux si on leur sucre leur retraite à 60ans !
Je lui réponds que les gens ne sont pas à l’intérieur d’une prison collective, mais que la prison est en chacun: chacun est son propre geolier.
Mais je suis , outre toute idéologie , depuis l’age de ma communion catholique, « captivé » par ce qui dans « la communion » met en liaison « libération, individu et collectif ».
Pour que la personne se perçoive comme « citoyen », (d’Ouessant, de France, d’Europe ou de Notre Planète…etc…)elle doit accomplir précisément un « acte personnel ».
Aujourd’hui, « l’idéologie » qui passe et qui repasse, quoi qu’on en fasse, laisse disponible une idée: la « libération », c’est un combat exigeant, un engagement citoyen, et le renoncement aux crédulités faciles: rien n’est « donné » , ni par une Constitution ni par un sauveur suprème…Ni par l’appartenance à une race « supérieure ».
Ce qui importe est finalement dans la démarche elle même des citoyens à la fois généreux, vigilants et confiants.
« confiants »? oui, là est la question des questions: car sans confiance rien n’avance vraiment, et l’on sombre dans « la médiocratie » où personne n’ayant confiance en personne, personne n’assume une vraie responsabilité: c’est le déclin d’une civilisation qui attend au bout du bout, « courage, fuyons »!
Confiants, donc, mais pas n’importe comment, et alors il est normal et souhaitable que les différences s’expriment, et que des figures soient porteuses d’une vocation à défendre telle idée : le droit d’association aide les citoyens à s’organiser, se mouvoir, développer leur confiance, et prendre leurs responsabilités.
La confrontation entre « partis » est nécessaire, penser est un conflit comme vivre. Si l’élu peut être un menteur et un imposteur, c’est de notre faute, nous devons en faire notre responsabilité, nous devons intervenir., et nous le pouvons…S’il s’agit d’un « tiré au sort », il est théoriquement « notre reflet », mais nous n’y pouvons rien car « le tirage au sort est parfait »…Là, il y a une arnaque bien médiocre en effet, car elle consiste à porter au pouvoir des « innocents d’office », le peuple étant lui-même à prendre comme une masse « imperméable aux idéologies », gélatineuse et virginale politiquement, ce qui est absolument obscène dans la situation sociale réelle où il vit, qui est un viol.
En 1940, les résistants n’ont pas été tirés au sort, ils se sont « autoproclamés » par des actes , un engagement précis et partisan…(quel "orgueil!)ceux qui ont été tirés au sort, ce sont les otages à exécuter, avec la complicité des préfets et du patronat : « tirés au sort parmi les syndicalistes de préférence »…
La « légitimité " des élus est réelle, car elle vient de leur engagement et de leur « prétention même ». Celle des tirés au sort vient d’une soi-disant « représentativité statistique » …La représentation statistique du peuple de france en 1941, c’était la collaboration, la peur, la chasse aux juifs, les faits sont « quantifiables », ma-thé-ma-ti-que-ment » parlants !
Il faut une confrontation, que les « tirés au sort » acceptent de « comparaître » en face des élus qu’ils sont censés remplacer avantageusement, et alors, oui, peut-être, des élus pourris ne tiendront pas la comparaison, mais combien de « volontaires » pour être tirés au sort? là est la vraie question! le courage n’est pas donné au peuple , ce courage de l’engagement « partisan », il peut être cultivé à condition de ne pas cracher sur lui…
Donc si je dis « tirage au sort, chiche »! c’est pour envoyer dans des assemblées hybrides de braves moutons tirés au sort, face à des « élus pourris »…Les uns surveilleront les autres, car il ne faut pas oublier que « la cupidité » vient d’ailleurs, de bien au-dessus du pannier où seront confrontés nos braves « représentants ». :lol: