1) Idées fixes, 2) droits fondamentaux, 3) question
Les idées fixes, NingúnOtro (9485), sont les idées des autres.
De mon point de vue, la vôtre et celle de quelques autres participants est que sur un fil intitulé « Représentation politique : élection ou tirage au sort » il ne devrait pas être permis de dire et de répéter au besoin ce qui rend le tirage au sort décisionnel théoriquement et pratiquement détestable en démocratie.
Comme je l’ai déjà suggéré, ceux qui ont déjà pris parti ici en faveur du tirage au sort et éliminé l’autre partie du sujet qui leur est proposé devraient ouvrir un autre fil consacré au tirage au sort : alors il serait possible de discuter sur ce fil des modalités techniques qui intéressent (je l’ai dit aussi) non seulement les partisans du tirage au sort décisionnel mais ceux qui comme moi pensent que le tirage au sort à sa place dans la composition des organismes de contrôle des pouvoirs.
Autre chose : je rabâche souvent les déclarations des droits fondamentaux, c’est vrai. Et ce n’est probablement pas fini.
La raison en est que, pour la première fois, il me semble, sur un site populaire à tendance largement démocratique (encore que certaines interventions en fassent parfois douter) se manifeste le rejet de nos deux déclarations des droits (1789, 1948).
Les chantres du relativisme, ceux qui au fond d’eux-mêmes croient et tâchent de faire croire qu’un principe n’aurait pas de valeur s’il n’est pas parfaitement appliqué, sont en train de réussir leur coup : démolir l’ensemble des droits fondamentaux et des libertés publiques patiemment édifié depuis 250 ans. Au niveau international, nous avons la « déclaration musulmane universelle des droits de l’homme ». Au niveau de ce site, nous avons à mon grand regret un certain nombre d’affirmations selon moi confuses, ininformées et arbitraires concernant la nature de la démocratie et des droits fondamentaux – c’est-à-dire la place qui devrait être celle de l’homme dans la société et les instruments institutionnels nécessaires pour l’y maintenir.
Cette évolution de l’opinion publique – du moins de l’opinion publique française – dont témoigne très clairement notre site me paraît sidérante et extrêmement dangereuse. Elle est fondée je crois sur la conviction intime et grandissante que le droit ne serait pas l’affaire de tout le monde.
La Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen commence comme ceci : "Les Représentants du Peuple français, constitués en Assemblée nationale, considérant que l’ignorance, l’oubli ou le mépris des droits de l’Homme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des gouvernements…".
Faudrait-il adopter une déclaration complémentaire dans laquelle on considèrerait que « l’ignorance, l’oubli ou le mépris de la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen est le principal facteur du délitement de la démocratie » ?
Mais auparavant une question : avons-nous tous lu les déclarations de 1789 et de 1948, et si oui, y avons-nous réfléchi ?
Je parie que non. JR