32 Sortir de l'Union Européenne

[bgcolor=#FFFF99]Alors Sandy ? Qu’est-ce qui, précisément, serait « possible sans sortir au préalable des institutions de l’UE » ?[/bgcolor]

Sandy,

Vous m’avez demandé : « qu’est-ce qu’il y aurait de constructif à quitter l’UE ? Qu’est-ce qui deviendrait possible et qui ne l’est pas aujourd’hui à cause de l’UE ? »

Je vous ai répondu de façon très détaillée (marque de respect et d’ouverture à l’échange), mais vous avez tout balayé d’un revers de manche : « Parfaitement irréaliste comme le souligne Jacques du fait que dès le départ vous supposez la sortie de l’UE à laquelle une majorité de citoyens est profondément hostile et tout ce que vous dites ensuite est possible sans sortir au préalable de l’UE vu que les traités européens n’ont plus la moindre valeur. » (marque de mépris et de fermeture à l’échange).

Comme si votre foi religieuse en « une Union européenne bonne en soi », bonne malgré toutes les preuves de sa nocivité absolue, comme si votre foi aveugle n’était pas de l’irréalisme…

Qui est irréaliste, ici ?
Nous tous, je crois.
Mais moi, je n’en ai pas honte.
L’idéalisme est un irréalisme… pour le moment.

Je répète donc ci-dessous les déblocages qu’on peut raisonnablement attendre d’une libération de la tenaille juridico-politique montée par les industriels et les banquiers (n’oubliez pas ce détail), je liste ci-dessous [bgcolor=#FFFF99]les politiques qui redeviennent possibles en sortant de l’UE :[/bgcolor]

[bgcolor=#FFFF99]La sortie de l'UE (et de l'OMC où négocie un seul technocrate irresponsable de l'UE en notre nom à tous et en secret) permet de [b]protéger immédiatement l'économie nationale contre la concurrence déloyale [/b]des pays qui pratiquent le dumping social, fiscal et/ou environnemental, par de [b]fortes taxes à l'importation[/b][/bgcolor] : les seuls échanges non taxés sont ceux qui interviennent avec des pays de niveau de développement comparable (Allemagne Angleterre, Italie, Espagne, USA, etc.). Les entreprises françaises voient là disparaître une bonne partie de la pression sur les salaires qu'elles distribuent.

[bgcolor=#FFFF99]La sortie de l’UE permet aussi de rétablir le contrôle des changes, de limiter (par une surveillance et un impôt conséquent) la circulation des capitaux, d’interdire aux banques françaises la moindre activité avec les paradis fiscaux (ceux de la liste grise), et de rétablir une politique fiscale souveraine (sans craindre la concurrence déloyale de pays zones franches) : les délocalisations sont simplement interdites, les revenus sont limités à 300 000 euros par an[/bgcolor] (ceux qui ne sont pas contents peuvent partir, sans indemnités, bon débarras).

(…)

[bgcolor=#FFFF99]La sortie de l’UE et de la tutelle de la BCE permet de reprendre le contrôle de la monnaie et de la création monétaire : le mécanisme des réserves fractionnaires est aboli et les banques ne peuvent plus prêter que l’argent dont elles disposent vraiment (couverture obligatoire à 100%) ; seule la Banque de France peut créer la monnaie, en fonction des besoins réels de l’économie.[/bgcolor] La BDF est aux ordres de la puissance publique, sous la forme d’un comité, indépendant des pouvoirs législatifs et exécutifs, où règnent les mandats courts et non renouvelables, la reddition des comptes et une part de tirage au sort.

[bgcolor=#FFFF99]La sortie de l’UE permet à l’État français d’emprunter les sommes dont il a besoin à la BDF —sans intérêts ! — ce qui diminue au moins de moitié la charge du financement des investissements publics.[/bgcolor]

[bgcolor=#FFFF99]La sortie de l’UE et des règles de convergence permet à l’État français — par un déficit accru, temporaire, voulu et maîtrisé, dans l’intérêt général — de créer 600 milliards ex nihilo de monnaie permanente (vous pouvez changer le chiffre s’il vous fait peur) pour relancer l’économie en distribuant DIRECTEMENT cet argent à TOUS ménages (plutôt qu’aux banques qui garderaient ces sommes considérables pour elles sans les réinjecter dans l’économie), 10 000 € par personne (enfants compris) de monnaie permanente et gratuite distribuée sans contrepartie (pas besoin de rembourser), et répartis également par trimestre pendant un ou deux ans.[/bgcolor] Les ménages achèteront d’autant moins de produits étrangers que les nouvelles taxes sur ces produits les auront rendus fort peu compétitifs.

Nota : en quatre ou cinq ans, la plus grande partie de ces euros seront revenus dans les caisses de l’État par le jeu des différents impôts. Voir la démonstration très intéressante d’André-Jacques Holbecq dans son livre « Les 10 plus gros mensonges de l’économie », pages 72 à 75, [bgcolor=#FFFF99]mensonge n°3 «On ne peut pas le faire, « ça coûte » trop cher»[/bgcolor], un chapitre pa-ssio-nnant. Voyez http://wiki.societal.org/tiki-index.php?page=Investissement+Public c’est très important.

[bgcolor=#FFFF99]La sortie de l’UE rend au parlement national, élu directement par les citoyens, les pouvoirs qu’il n’aurait jamais dû perdre (au profit d’un parlement européen impuissant et d’autres organes hors contrôle) : il redevient capable de légiférer en toutes matières, sans être violenté par le droit européen, de source opaque et hors contrôle. Par exemple, il interdit expressément toute activité de lobbying auprès des élus. Il annule ou corrige également tous les décrets iniques que la 5ème République avait rendus possibles avec la confusion des pouvoirs contenue dans le « pouvoir réglementaire autonome » (décrets, arrêtés… la liste est longue des abus de pouvoirs imposés de cette façon). [/bgcolor]

[bgcolor=#FFFF99]Les nouvelles ressources de l’État (il n’est plus obligé de payer des intérêts comme le lui imposaient les institutions européennes et il peut librement créer la monnaie dont il a besoin) lui permettent désormais de lancer des grands travaux d’intérêt général (construction d’un million de logements, isolation thermique de tous les autres, immense programme de recherche sur l’exploitation des énergies renouvelables, construction d’écoles, de maisons de retraite et de crèches, etc. etc.), ce qui, associé au programme de reflation par distribution directe de pouvoir d’achat, booste l’activité du pays qui reprend confiance. Les ressources de l’État et des caisses sociales sont renforcées par effet de boule de neige.[/bgcolor]

Pour faire face à tous ces projets, une main-d’œuvre abondante est nécessaire et le chômage régresse très rapidement. L’immigration est même fortement nécessaire et le bon traitement des immigrés facilite considérablement leur intégration. Le hideux concept de « sans-papier » est jeté aux poubelles de l’histoire. [bgcolor=#FFFF99]L’État s’étant émancipé de l’UE et de son idéologie libérale, qui le conduisait à l’asphyxie financière et à la ruine, l’aide aux pays pauvres redevient une réalité. Avec la disparition de la pénurie monétaire imposée par le système ancien, et avec la baisse du chômage qui rend possible de nouvelles revendications salariales, les salaires augmentent.[/bgcolor]

[bgcolor=#FFFF99]Les prix aussi, mais la puissance publique, libérée des carcans des institutions européennes, laisse filer une gentille inflation en indexant tous les salaires et tous les loyers sur la hausse de prix, exactement comme cela a été le cas avec succès pendant les Trente Glorieuses, cette indexation générale maintenant un pouvoir d’achat constant pour le plus grand nombre : les travailleurs et les entreprises. [/bgcolor]

Seuls les rentiers voient fondre leur tas d’or et sont rapidement contraints… au travail.
Bonne nouvelle.

[bgcolor=#FFFF99]La sortie de l’UE permet aussi à l’État d’aider les petites entreprises à grandir à l’abri des grands prédateurs.
Les services publics également, ne sont plus menacés par l’idéologie ultralibérale de la Commission européenne, et peuvent refleurir.[/bgcolor]

Nos voisins, constatant qu'en un an la prospérité est revenue chez nous, demandent à se joindre à nous pour composer une société européenne politique et économique moins libre-échangiste et plus protectionniste que la prison UE, plus interventionniste et plus protectrice pour les humains que la police des salaires de l'UE, ce que nous faisons volontiers, [u]à condition que les peuples concernés approuvent ce projet directement (par référendum)[/u] et gardent un droit d'initiative pour en sortir à tout moment s'ils le souhaitent.

Le nouveau processus constituant européen s’organise alors de la même façon qu’il l’avait été en France auparavant : Assemblée constituante désintéressée (tirée au sort et inéligible), grand débat européen, référendums puis élections et/ou tirages au sort…

Vous prétendez que tout cela est possible dans le cadre des institutions européennes…

Pourriez-vous être un peu plus précis ? :slight_smile:

Sandy, avez-vous lu, au moins, les traités que vous défendez mordicus ?

Étienne.


PS : je parle du soutien de Zolko à l’OTAN parce que ça me paraît être le summum de la contradiction — un summum emblématique — dans votre comportement actuel dans ce débat : nous sommes tous (je crois) des résistants acharnés contre les abus de pouvoir, nous avons tous compris (je crois) l’importance des institutions et — plus précisément — de la qualité du processus constituant comme source radicale des impuissances citoyennes qui rendent possibles ces abus de pouvoir, nous dénonçons tous (je crois) les invraisemblables vices rédhibitoires des institutions de l’Union européenne, manifestement écrites CONTRE les peuples et contre les démocraties parlementaires qu’elles vampirisent complètement, et au moment où, continuant à réfléchir et à s’émanciper de la propagande quotidienne (et il en faut, du temps, pour se désintoxiquer !), au moment où quelques uns émettent l’idée (sacrilège !!!) de carrément sortir de ce truc-là, puisqu’il a clairement été pensé dès le départ contre nous et qu’il est sacrément verrouillé pour le mettre hors de notre portée, au lieu de discuter tranquillement, vous devenez fous de rage et vous devenez de fervents défenseurs de ces institutions que vous prétendiez combattre.

Pardonnez-moi : je trouve ça profondément illogique, et je commence même à trouver ça tellement gros que c’en est suspect. Votre position est trop inhérente, il y a un truc. Lequel, je ne sais pas, mais il y a un truc.

Alors, le fait que l’UE nous asservisse durablement à l’OTAN (et je le prouve formellement par des articles, ça ce n’est pas du vent, l’article 17 du traité de Nice c’est du droit, et du droit dur, international, intangible, inaccessible pour nous, rien à voir avec le TCE, ce sont les institutions actuelles, celles dans lesquelles Zolko veut se faire élire), le fait donc que l’UE actuelle nous aliène à l’OTAN est une des saloperies que je dénonce fortement, mais c’est aussi ce que Zolko prétend mettre au dessus de tout… Comble de la contradiction, pour cet homme qui défend bec et ongles ces institutions !

[color=red][b](**) mon opposition maximale est contre l'OTAN qui tue, pille et torture, or le traité de Lisbonne soumettant toute idée de défense européenne à l'OTAN est plus qu'un adversaire : un ennemi.[/b][/color]

http://etienne.chouard.free.fr/forum/viewtopic.php?pid=6750#p6750


Diable ! Bon, moi je veux bien, mais est-ce qu’on peut clamer impunément une chose et son contraire absolu ? Moi, j’évite (et je me corrige certainement si je m’aperçois l’avoir fait par erreur.) Je me permets donc de souligner fortement cette étonnante contradiction qui discrédite quelque peu son auteur, car elle me paraît emblématique de ce douloureux déchirement familial que nous connaissons ici ces temps-ci.

Étienne.

Sandy, avez-vous lu, au moins, les traités que vous défendez mordicus ?
Mais JE NE SOUTIENS PAS CES TRAITES, faut vous le dire en quelle langue ?
Je vous ai répondu de façon très détaillée (marque de respect et d'ouverture à l'échange), mais vous avez tout balayé d'un revers de manche : "Parfaitement irréaliste comme le souligne Jacques du fait que dès le départ vous supposez la sortie de l'UE à laquelle une majorité de citoyens est profondément hostile et tout ce que vous dites ensuite est possible sans sortir au préalable de l'UE vu que les traités européens n'ont plus la moindre valeur." (marque de mépris et de fermeture à l'échange).
Jacques a fait pareil pourtant il ne subit pas vos foudres ? Etrange ...

Excusez-moi Etienne mais si vous décrivez un scenario qui dès le départ est irréaliste tout le scenario devient irréaliste peu importe ce que vous écrivez après. N’y voyez aucune marque de mépris ou fermeture d’échange. Sans ce départ « irréaliste » le reste ne le serait pas.

La sortie de l'UE (et de l'OMC où négocie un seul technocrate irresponsable de l'UE en notre nom à tous et en secret) permet de protéger immédiatement l'économie nationale contre la concurrence déloyale des pays qui pratiquent le dumping social, fiscal et/ou environnemental, par de fortes taxes à l'importation
Faux, encore faut-il que cela soit accepté au niveau national par le parlement, voulu par le gouvernement, non rejeté par le conseil constitutionnel etc ... De plus, actuellement il n'y a rien au niveau européen qui verrouille quoi que ce soit. Les règles sur la concurrence libre et non faussée présentes dans les traités européens ont été violées par les gouvernements lorsqu'ils sont intervenus pour sauver les secteurs bancaires et automobiles. Ces règles ne pourraient en aucun cas nous être opposées du fait de ces précédents.
La sortie de l'UE permet aussi de rétablir le contrôle des changes, de limiter (par une surveillance et un impôt conséquent) la circulation des capitaux, d'interdire aux banques françaises la moindre activité avec les paradis fiscaux (ceux de la liste grise), et de rétablir une politique fiscale souveraine (sans craindre la concurrence déloyale de pays zones franches) : les délocalisations sont simplement interdites, les revenus sont limités à 300 000 euros par an
Faux, il vous faudrait d'abord convaincre une majorité de personnes de soutenir votre projet, ce qui relève d'autres domaines que la sortie de l'UE. Revenir sur des accords de libre échange qui ne relèvent pas de l'UE mais qui ont été signé avec la signature de la France. Quand aux paradis fiscaux, nous pourrions dors et déjà les boycotter.
La sortie de l'UE et de la tutelle de la BCE permet de reprendre le contrôle de la monnaie et de la création monétaire : le mécanisme des réserves fractionnaires est aboli et les banques ne peuvent plus prêter que l'argent dont elles disposent vraiment (couverture obligatoire à 100%) ; seule la Banque de France peut créer la monnaie, en fonction des besoins réels de l'économie.
Faux, il vous faudrait déjà convaincre les gens pour qu'ils adhèrent à votre projet. Ce qui ne va pas de soi avec la sortie de l'UE vous en conviendrez. Le mécanisme des réserves fractionnaires ainsi que les histoire de change sont je crois du domaine d'autres traités internationnaux. De plus, actuellement les règles sur l'interdiction de la création monétaire par l'état sont devenues sans valeurs depuis les avances accordée par la BCE à la Hongrie. On pourrait déjà le faire dès maintenant.
La sortie de l'UE rend au parlement national, élu directement par les citoyens, les pouvoirs qu'il n'aurait jamais dû perdre (au profit d'un parlement européen impuissant et d'autres organes hors contrôle) : il redevient capable de légiférer en toutes matières, sans être violenté par le droit européen, de source opaque et hors contrôle. Par exemple, il interdit expressément toute activité de lobbying auprès des élus. Il annule ou corrige également tous les décrets iniques que la 5ème République avait rendus possibles avec la confusion des pouvoirs contenue dans le "pouvoir réglementaire autonome" (décrets, arrêtés… la liste est longue des abus de pouvoirs imposés de cette façon).
Si effectivement la sortie de l'UE empécherait les gouvernements de passer par l'UE pour faire adopter des directives, cela ne résoudrait pas les problèmes du parlement pour autant, le pouvoir étant concentré dans le régime français désormais au niveau du président de la république. A cause du mode de scrutin, à cause de l'organisation interne des partis politiques, à cause des règles internes au parlement, à cause du quinquénat qui fait correspondre élections présidentielles et législatives etc ... Le problème ne serait toujours pas résolu.
La sortie de l'UE permet aussi à l'État d'aider les petites entreprises à grandir à l'abri des grands prédateurs. Les services publics également, ne sont plus menacés par l'idéologie ultralibérale de la Commission européenne, et peuvent refleurir.
Faux cela n'a strictement rien avoir avec l'UE, L'UE n'a permis que de les institutionaliser mais cette idéologie libérale provient de toute une batterie de financiers / industriels / politiciens / economistes / journalistes / intellectuels qui sans l'outil de l'UE auraient encore bien d'autres outils pour continuer à oeuvrer à la mise en place de leurs idées.
PS : je parle du soutien de Zolko à l'OTAN parce que ça me paraît être le summum de la contradiction — un summum emblématique — dans votre comportement actuel dans ce débat : nous sommes tous (je crois) des résistants acharnés contre les abus de pouvoir, nous avons tous compris (je crois) l'importance des institutions et — plus précisément — de la qualité du processus constituant comme source radicale des impuissances citoyennes qui rendent possibles ces abus de pouvoir, nous dénonçons tous (je crois) les invraisemblables vices rédhibitoires des institutions de l'Union européenne, manifestement écrites CONTRE les peuples et contre les démocraties parlementaires qu'elles vampirisent complètement, et au moment où, continuant à réfléchir et à s'émanciper de la propagande quotidienne (et il en faut, du temps, pour se désintoxiquer !), au moment où quelques uns émettent l'idée (sacrilège !!!) de carrément sortir de ce truc-là, puisqu'il a clairement été pensé dès le départ contre nous et qu'il est sacrément verrouillé pour le mettre hors de notre portée, au lieu de discuter tranquillement, vous devenez fous de rage et vous devenez de fervents défenseurs de ces institutions que vous prétendiez combattre.

Pardonnez-moi : je trouve ça profondément illogique, et je commence même à trouver ça tellement gros que c’en est suspect. Votre position est trop inhérente, il y a un truc. Lequel, je ne sais pas, mais il y a un truc.

Alors, le fait que l’UE nous asservisse durablement à l’OTAN (et je le prouve formellement par des articles, ça ce n’est pas du vent, l’article 17 du traité de Nice c’est du droit, et du droit dur, international, intangible, inaccessible pour nous, rien à voir avec le TCE, ce sont les institutions actuelles, celles dans lesquelles Zolko veut se faire élire), le fait donc que l’UE actuelle nous aliène à l’OTAN est une des saloperies que je dénonce fortement, mais c’est aussi ce que Zolko prétend mettre au dessus de tout… Comble de la contradiction, pour cet homme qui défend bec et ongles ces institutions !


Mais par quelle logique passez vous de « notre opposition à la sortie de l’UE » à « défendre bec et ongle ces institutions » ?

Je me suis expliqué je crois.
Je ne pensz pas que la sortie de l’UE soit la seule possibilité pour nous libérer de ces traités et de ces institutions.
Pour cette raison et parce que je suis progressiste ( je prefere changer et ameliorer ce qui ne va pas plutot que de tout abandonner, même les bons côtés, pour revenir en arriere ) je suis hostile par principe à la sortie de l’UE, mais néanmoins si jamais il s’avère que c’est la seule solution, c’est à dire quand toutes les autres solutions auront été épuisées, je ne m’y opposerais pas.
J’ai peur qu’un repli nationaliste ait de facheuses conséquences surtout en période crise on a vu ce que les précédentes crises ont engendré dans d’autres pays nous ne sommes pas à l’abri de ce genre de dérive malheureusement.
De plus j’ai des doutes sur la possibilité de mon vivant de voir à nouveau une tentative d’union entre les peuples européens se construire à nouveau après l’échec que serait l’éclatement de l’UE.
De plus un tel repli ne nous protégerait qu’illusoirement vu qu’évidemment nous ne serions pas protégés de toutes les contraintes internationales, que nous subirions, ou des politiques internes qui pourraient être menées comme actuellement contre nous.
De toute façon je ne pense pas qu’il soit possible de convaincre suffisament de monde pour sortir de l’UE, les gens y étant actuellement majoritairement hostiles, et l’idée étant trop radicale, les idées trop radicales étant condamnées à la marginalisation.
Je pense qu’il est possible de réformer l’UE radicalement. Et je pense qu’il est préférable de tenir cette position qui par définition est beaucoup plus consensuelle, en s’appuyant sur le résultat du référendum de 2005, si on veut réellement améliorer et changer les choses, on doit avoir le souci de la méthode et de sa réalisation.

Si je réagit sévèrement à votre dérive nationaliste c’est parce qu’il me semble que cette idée ne servira pas vos autres idées qui elles sont bonnes à mes yeux, que vous n’allez réussir avec une telle radicalité qu’à les discréditer, et j’espère que vous finirez par comprendre qu’il y a certaines idées que chacun peut avoir qu’il faut parfois savoir garder de côté, garder pour soi, quitte à les ressortir à un moment plus opportun, histoire de permettre à ses autres idées de se réaliser ou au moins d’être développées.

Sandy,

Avec votre réponse point par point, je constate que vous êtes de mauvaise foi.

Pour moi, ça ira, j’ai ma dose.

:frowning:

Étienne.

Retrait éventuel des traités existants

Partons du principe que le retrait unilatéral des traités UE est possible en vertu du droit international général même si ces traités ne le prévoient pas expressément : à mon avis, c’est le cas.

Admettons, comme l’envisage Étienne, que les Français élisent un président de la République et un parlement décidés à se retirer de l’Union européenne pour redonner à la France son entière liberté (finances, douanes, gestion de la monnaie, etc.) et qu’effectivement la France notifie unilatéralement son retrait de l’Union : ça, c’est la partie formelle, la partie facile.

On trouvera les traités existants (en vigueur), à savoir le traité sur l’Union européenne et le traité instituant la Communauté européenne tels que modifiés en dernier lieu par le traité d’Athènes et ajustés « conséquentiellement » pour tenir compte des dernières adhésions bulgare et roumaine, sous :

http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:C:2006:321E:0001:0331:FR:pdf

Ces traités ont créé toutes sortes de liens juridiques entre les États membres, et toutes sortes de relations fondées sur l’avantage réciproque : je pense notamment à la politique agricole commune et aux accords de Schengen.

Étienne pourrait-il nous dire ce qui se passerait à partir du moment où nos ex-partenaires seraient eux-mêmes dégagés de toute obligation à notre égard (principe de réciprocité) ?

Par exemple, la gestion indépendante de nos finances suppose l’abandon de l’euro et le passage à une monnaie nationale française : quelles seraient les conséquences d’une telle décision ?

L’hypothèse d’un retrait unilatéral est à mon avis inconcevable : sauf catastrophe mondiale à ne pas souhaiter, l’Union européenne a depuis longtemps déjà atteint le point de non-retour. C’est de l’intérieur qu’il faut la réformer. JR

@Jacques Roman

Il n’y a absolument aucune démonstration que le fait de quitter l’euro aurait des conséquences négatives … je dirais: au contraire, car un peuple doit avoir le pouvoir sur sa monnaie, sans être à la merci des autres peuples qui appliquent des politiques commerciales, monétaires, financières et sociales qui ne lui conviennent pas.

Je ne vais pas chercher trop loin, mais vous pouvez lire ceci:

[bgcolor=#FFFF99]L’euro, bouclier ou boulet ?[/bgcolor] par Laurent Pinsolle dans Les Échos, février 2009

Ceci dit, on peut faire parti d’un « espace Schengen » sans être dans l’UE, non ?

Je rajoute: On ne réformera jamais l’UE de l’intérieur si on n’est pas capable de dire ([bgcolor=#FFFF99]c’est une partie de poker[/bgcolor]) : « si vous ne voulez pas réformer sérieusement l’UE , limité à la zone euro et de nouveaux traités spécifiques avec les autres qui n’en font pas partie, nous, Français, la quitterons: nous donnons 1 an »

L’UE a plus besoin de nous que nous n’avons besoin d’elle (population, agriculture, côtes, mais surtout « parapluie nucléaire »)

Sandy,

Je suis désolée d’avoir à vous dire cela, mais on dirait vraiment que votre imagination est stérilisée.

Vous ne savez pas aller au-delà de ce que l’"on " vous a mis dans la tête…

Cette idée d’Europe qui ne saurait souffrir qu’on la quitte, ça tient du préjugé, uniquement de lui, vous avez 10/10 à votre exercice d’orthodoxie et vous êtes même un zélé serviteur car je crains fort que vous n’en ayez pas pleinement conscience et pensez agir en toute « liberté », je suis rude mais c’est nécessaire car on finit par se perdre et s’épuiser dans des arguties qui ne font avancer personne, si vous étiez payé pour faire foirer le bazar vous ne feriez pas mieux, d’ailleurs vous n’avez pas été capable de nous éclairer sur votre méthodologie pour recouvrer soi-disant la démocratie là-bas, et dans combien de temps je ne le sais, j’attends toujours mais je crains fort d’avoir à attendre longtemps car ce n’est tout simplement pas possible mais on dirait que vous vous refusez à l’admettre, reconnaître ses erreurs, c’est une forme d’intelligence, s’enfoncer dans une croyance bornée, c’est le contraire.

Pensée stérilisée, car c’est le milieu socio-économique qui fait les avancées sociales, ( je n’ose dire les révolutions, les mutations) , bien plus que les idées, mais là, même ce contexte d’appauvrissement de l’humain, sur TOUS les plans ( je ne vais pas encore une fois les décliner, c’est fatigant à la fin et d’ailleurs je me demande si vous lisez!) même ce contexte-là de de catastrophe ambiante ne constitue pas, ne justifie pas un projet à vos yeux , vous rendez-vous compte à quel point vous êtes arrivé!!! arriver à admettre ce qu’on vit, on est en plein dans Huxley, aimer son asservissement c’est ça, vous avalez toutes les couleuvres, et vous en redemandez encore, c’est le comble , vous êtes un bon soldat de cet ordre bien que vous pensiez le contraire ça rejoint un aphorisme de Goethe sur la liberté, si je le retrouve je vous l’enverrai.

Que vous faudra-t-il alors?

C’est absolument désespérant de s’accrocher à des crédos aussi anti-vitaux, reposez-vous un peu, laissez décanter et voyez d’ici quelques jours, peut-être aurez-vous trouvé un peu de discernement.

Sandy,

Je suis désolée d’avoir à vous dire cela, mais on dirait vraiment que votre imagination est stérilisée.

Vous ne savez pas aller au-delà de ce que l’"on " vous a mis dans la tête…

Cette idée d’Europe qui ne saurait souffrir qu’on la quitte, ça tient du préjugé, uniquement de lui, vous avez 10/10 à votre exercice d’orthodoxie et vous êtes même un zélé serviteur car je crains fort que vous n’en ayez pas pleinement conscience et pensez agir en toute « liberté », je suis rude mais c’est nécessaire car on finit par se perdre et s’épuiser dans des arguties qui ne font avancer personne, si vous étiez payé pour faire foirer le bazar vous ne feriez pas mieux, d’ailleurs vous n’avez pas été capable de nous éclairer sur votre méthodologie pour recouvrer soi-disant la démocratie là-bas, et dans combien de temps je ne le sais, j’attends toujours mais je crains fort d’avoir à attendre longtemps car ce n’est tout simplement pas possible mais on dirait que vous vous refusez à l’admettre, reconnaître ses erreurs, c’est une forme d’intelligence, s’enfoncer dans une croyance bornée, c’est le contraire.

Pensée stérilisée, car c’est le milieu socio-économique qui fait les avancées sociales, ( je n’ose dire les révolutions, les mutations) , bien plus que les idées, mais là, même ce contexte d’appauvrissement de l’humain, sur TOUS les plans ( je ne vais pas encore une fois les décliner, c’est fatigant à la fin et d’ailleurs je me demande si vous lisez!) même ce contexte-là de de catastrophe ambiante ne constitue pas, ne justifie pas un projet à vos yeux , vous rendez-vous compte à quel point vous êtes arrivé!!! arriver à admettre ce qu’on vit, on est en plein dans Huxley, aimer son asservissement c’est ça, vous avalez toutes les couleuvres, et vous en redemandez encore, c’est le comble , vous êtes un bon soldat de cet ordre bien que vous pensiez le contraire ça rejoint un aphorisme de Goethe sur la liberté, si je le retrouve je vous l’enverrai.

Que vous faudra-t-il alors?

C’est absolument désespérant de s’accrocher à des crédos aussi anti-vitaux, reposez-vous un peu, laissez décanter et voyez d’ici quelques jours, peut-être aurez-vous trouvé un peu de discernement.


Ce qui ne constitue pas un projet c’est de se contenter d’une critique ou d’un constat, c’est toujours facil d’être contre quelquechose, c’est toujours facil de se rassembler contre quelquechose, mais être contre cela ne constitue pas un projet. Un projet, ce n’est pas non plus d’avoir des bons sentiments et d’exprimer dans des discours creux son envie d’y mettre un terme comme vous le faites.

Un projet c’est se fixer des buts et définir une méthode réaliste pour les atteindre.

J’insiste bien sur le « réaliste ». Car évidemment il existera toujours des moyens extrêmement radicaux pour atteindre un but. Exemple : On est contre la guerre ? Très bien dans ce cas interdisons les armes et les armées. On veut lutter contre le réchauffement planétaire ? Très bien luttons pour transformer toutes les voitures en voitures solaires. On est contre la politique menée par l’OMC ? Sortons de l’OMC … On est contre les politiques et les institutions de l’UE ? Sortons de l’UE … D’une manière générale on juge le moindre accord international contre l’intérêt général, choisissons unilatéralement de rompre ces accords.

C’est toujours très évident, cela parait toujours être la solution la plus simple et la plus rapide, celle qui règle tous les problèmes. Un monde où tout serait aussi simple ce serait génial …

Quand finalement avec ce genre d’idées on se retrouve systématiquement marginalisés, faut-il pester contre la stupidité des gens qui ne comprennent pas où est leur intérêt général, râler de son désespoir de constater que les gens tiennent leur avenir entre leur main mais ne font rien, ou encore de se plaindre contre la pensée unique qui complote avec l’aide des médias pour vous marginaliser, un peu comme le fait Etienne ?

Expliquez-moi ce que cela apporte de concret à votre combat ? Qu’est ce que vous allez arriver à changer comme ça ? Absolument rien.

L’important c’est d’obtenir vraiment ces changements et cela demande beaucoup de reflexion sur comment les obtenir.
Quand plus de 70 % de la population est hostile à une idée, libre à vous de penser que par vos seuls arguments vous allez réussir à retourner la situation et à obtenir que 50% au moins y soient favorables, mais désolé c’est parfaitement irréaliste. Peut être que cela vient de nous, peut être sommes nous de mauvaise foi ! mais constatez tout de même que vous n’arrivez même pas à convaincre des personnes qui partagent pourtant les mêmes critiques que vous et en partie les mêmes buts à atteindre.
Quand un combat est juste, peu importe si on a tout le monde contre nous, il faut le mener. Mais ya quand même des limites, ces limites c’est si il y a des voies qui nécessitent elles de retourner moins de montagnes.

Pour être franc, je pense que pour qu’un tel retournement dans l’opinion s’opère il faut vraiment qu’ait lieu un évènement majeur.

Ya toute une partie des gens qui sont conservateurs et qui fuient les idées qui changeraient trop radicalement les choses, l’être humain a toujours peur de l’inconnu, en face nous avons des adversaires qui eux aussi ont des méthodes et des buts à atteindre. Une vraie méthode c’est une méthode qui prendrait toutes ces réalités en compte.

Catherine nous sommes d’accord sur l’urgence de la situation, mais dans ce cas posez-vous la question au moins de savoir ce que rapidement vous pourriez facilement obtenir pour justement améliorer la situation même si cela serait insuffisant pour la résoudre, cela serait néanmoins une étape.
En liant tout un tas d’idées qui sont plus ou moins partagées, vous condamnez les idées qui pourraient être appliquées rapidement car déjà largement partagées à ne pas être appliquées en les liant à des idées qui sont loin d’être partagées.

Sandy,

Avec votre réponse point par point, je constate que vous êtes de mauvaise foi.

Pour moi, ça ira, j’ai ma dose.

:frowning:

Étienne.


Et après c’est moi que vous accusez de mépris et d’écarter les choses d’une main …

Je vous croyais sincère quand vous disiez regretter que l’on s’entredéchire, mais visiblement vous n’hésitez pas à surenchérir d’un cran en m’accusant abusivement de mauvaise foi …

Tous les verrous que vous citez et qui sont censés nous empécher d’agir ont sauté, pourquoi ne pas le reconnaître ? Le droit par intermittence n’existe pas.

Je rajoute: On ne réformera jamais l'UE de l'intérieur si on n'est pas capable de dire (c'est une partie de poker) : "si vous ne voulez pas réformer sérieusement l'UE , limité à la zone euro et de nouveaux traités spécifique spécifiques avec les autres qui n'en font pas partie, nous, Français, la quitterons: nous donnons 1 an" L'UE a plus besoin de nous que nous n'avons besoin d'elle (population, agriculture, côtes, mais surtout "parapluie nucléaire")
Je ne crois pas qu'il y ait la moindre possibilité de réforme de l'UE en en restant au niveau des gouvernements via de tels rapports de force unilatéraux, il faut à mon avis passer par les populations pour qu'elles changent ces gouvernements et pour que l'on puisse construire un rapport de force multilatéral qui aura une légitimité suffisante. L'Allemagne aux côtés de la France et avec quelques autres pays, cela aurait bien plus de poids et de légitimité que la France esseulée s'il fallait construire un rapport de force contre toutes les autres nations par exemple.

Ma parole, on vous paye pour ça Sandy, c’est pas possible autrement.

Si enlever ses chaînes, ce n’est pas un projet je ne sais pas ce qu’il vous faut, mais vous êtes dans le plein et je suis dans le vide me dites-vous, mais il est des creux, et sortir de ce poison en est un, qui valent mieux que vos pleins dont on ne sait de quoi ils sont remplis car vous n’en soufflez mot!

il faut à mon avis passer par les populations pour qu'elles changent ces gouvernements et pour que l'on puisse construire un rapport de force multilatéral qui aura une légitimité suffisante. .
Tous les pays ensembles, au même moment, en souhaitant la même chose, ceci avec le "poids" des média et de l'enfumage permanent ?... vous rêvez je crois

Répondre à côté n’est pas répondre

Sandy,

Vous avez raison : je n’aurais pas dû abandonner sans vous répondre. Pardon. Me revoilà.

Dans votre message, vous vous contentez d’objecter qu’il faudra bien obtenir une majorité nationale pour décider chacun des points que je souligne, ce qui rendrait irréaliste chacun des points en question, comme si j’avais jamais dit que c’était gagné par la seule sortie du carcan de l’UE ! Je n’ai jamais dit cela, bien sûr, j’ai simplement dit qu’[bgcolor=#FFFF99]un blocage absolu ayant disparu, ces actions devenaient possibles : d’impossibles, elles deviennent possibles.[/bgcolor]

Et si on ne déforme pas ma phrase, elle est simplement incontestable.

À cela, à cette dernière affirmation qu’un blocage disparaîtrait, vous n’avez pas du tout répondu, ce qui m’a donné de vous cette forte impression de mauvaise foi.

Quant à vos objections qui consistent à dire que les institutions de l’UE n’interdisent pas du tout de telles décisions, là je pense que vous parlez d’institutions que vous n’avez pas lues.

Ci-dessous, les textes en question, in extenso.
Ainsi, chacun pourra ainsi constater, entre vous et moi, qui a raison et qui a tort :

[bgcolor=#FFFF99][b]Liste des principaux malheurs programmés par les institutions européennes[/b][/bgcolor], institutions écrites [color=red]sans[/color] les citoyens, et même souvent [color=red]contre[/color] eux :

a) D’abord et principalement, le chômage de masse est incroyablement encouragé par les institutions européennes à travers une politique monétaire contraire à l’intérêt général : la lutte contre l’inflation comme mission absolument prioritaire et intangible d’une Banque centrale européenne (BCE) rigoureusement indépendante des représentants du peuple (art. 119, 130 et 282 §2 et §3 TFUE) est une priorité contestable fixée au plus haut niveau du droit, donc inaccessible à tout revirement de l’opinion publique. Cette priorité qui n’avantage que les rentiers, imposée jusqu’à nouvel ordre par les institutions européennes, entretient délibérément un chômage massif et des bas salaires, ce qui présente l’avantage — pour certains — de rendre tout le monde très docile et ne profite qu’aux plus riches. Ce seul point devrait conduire tous les salariés (91% de la population active) dans la rue contre le dernier acte du coup d’État européen qu’est le traité de Lisbonne.

b) Ensuite, et c’est un vrai hara-kiri financier, la création monétaire est totalement abandonnée aux banques privées : la constitution européenne (art. 123 TFUE) interdit aux banques centrales de prêter aux États — prêts qui permettraient pourtant un financement des investissements publics sans subir la charge des intérêts. Il est essentiel de comprendre que cette interdiction impose aux États d’emprunter cet argent — avec intérêts ! — aux acteurs privés qui ont de l’argent à placer (pour s’enrichir sans travailler). Cette règle scandaleuse contraint les États (c’est-à-dire nous tous) à payer des intérêts ruineux pour financer les investissements publics — et à accumuler rapidement une dette extravagante au regard de l’intérêt général (plus de 40 milliards d’euros par an d’intérêts pour la France) —, alors que, si notre banque centrale pouvait financer les équipements publics, les intérêts payés pourraient être redistribués à la collectivité au lieu d’enrichir les « investisseurs » privés. Non seulement elle nous ruine, mais en plus, la dette publique (rendue inexorable par les institutions dans le monde entier) verrouille au plus haut niveau du droit l’impuissance de nos représentants politiques, réduits au rôle de marionnettes dépendantes des puissances financières. Cet autre vice majeur devrait suffire, à lui seul, à alimenter une révolte générale.

c) L’interdiction faite aux États de limiter les mouvements des capitaux (art. 63 TFUE) et la liberté d’établissement (art. 49 TFUE) ont privé les travailleurs de tout contre-pouvoir face à la démesure des actionnaires, les livrant à la concurrence intégrale à tous niveaux ; elles exposent nos économies à la spéculation effrénée, aux crises boursières à répétition et bientôt à la faillite générale. Après avoir maté les travailleurs, les financiers leur feront bientôt payer la note, à travers leurs salaires et leurs impôts. Qui donc a intérêt à cette liberté absolue des renards libres dans le poulailler libre ? Sûrement pas l’intérêt général. Encore un vice majeur dont « l’élite » ne veut pas débattre et qui devrait lever les foules contre tous les « traités constitutionnels » européens.

d) La clause de défense mutuelle entre pays membres de l’UE ne met pas en cause les engagements souscrits au sein de l’OTAN (art. 42 §2 et §7 TUE). Cette clause, qui confirme l’art. 5 du pacte atlantique, soumet de fait toute défense européenne à celle de l’OTAN, puisque ce sont les États européens les plus puissants militairement, économiquement et politiquement qui ont la double appartenance. Cet assujettissement est d’autant plus grave que, d’une part, l’UE et l’OTAN permettent aux États qui en sont membres de s’associer pour des interventions ou des missions sur des « théâtres extérieurs » et que, d’autre part, les instances politiques et militaires de l’OTAN envisagent une restructuration de l’Alliance, fondée sur la possibilité de frappe nucléaire « préemptive » (en premier) et l’éventualité d’opérations engagées sans autorisation des Nations Unies décidées par un simple consensus.

e) Les Ministres et Présidents accumulent les pouvoirs exécutif et législatif sur une série de domaines cachés au public sous le nom trompeur de « procédures législatives spéciales » (art. 289 §2 TFUE pour le principe ; les autres articles sont disséminés — cachés — dans le TFUE) et d’« actes non législatifs » (exemples : art. 24 TUE, ou art. 290 TFUE). Les ministres — agents exécutifs, en principe — se rassemblent en un « Conseil » — en oubliant curieusement de préciser que c’est un conseil de ministres — et se déclarent carrément co-législateurs (art. 16 TUE). Ces violations caractérisées du principe essentiel de la séparation des pouvoirs révèlent une dérive considérée par la Déclaration des droits de l’homme (art. 16 DDHC) comme la marque la plus sûre du retour à la tyrannie : des pouvoirs non séparés sont des pouvoirs à la merci des puissances privées du moment.

f) Les exécutifs contrôlent aussi la carrière des juges européens dont le pouvoir est considérable : les juges sont nommés pour six ans, ce qui est court, renouvelables, ce qui crée une dépendance dangereuse (art. 253 TFUE). Cette violation du principe essentiel de l’indépendance des juges par rapport aux autres pouvoirs bafoue encore le principe protecteur de la séparation des pouvoirs, et encore une fois au profit des ministres (qui nomment et renouvellent — ou pas — les juges) ; on voit partout que ce sont eux, ministres, qui ont écrit les règles.

g) Le pouvoir législatif — ordinaire, mais aussi constituant — est contrôlé, pour l’essentiel, par des organes non élus. Exemples : conférence intergouvernementale (composée de ministres) modifiant les institutions (art. 48 §4 TUE), Commission européenne (non élue) ayant l’exclusivité de l’initiative législative (art. 17 §2 TUE, ce qui est une véritable insulte à la démocratie représentative), ministres co-législateurs (scandale) (art. 16 TUE), Banque centrale productrice de normes obligatoires à portée générale (art. 132 TFUE), etc. Les auteurs (non élus) des institutions européennes ont donc progressivement vidé le suffrage universel de toute portée : nos élus sont désormais sans pouvoir et les vrais pouvoirs ne sont plus élus. Le pouvoir européen est profondément illégitime.

h) Les citoyens n’ont aucun moyen de résister à un abus de pouvoir et les initiatives citoyennes sont muselées à travers une procédure d’« initiative d’invitation » trompeuse car sans aucune force contraignante (art. 11 §4 TUE). On prend les citoyens pour des imbéciles en leur offrant bruyamment des cadeaux… absolument vides.

i) Les procédures de révision permettent aux exécutifs de modifier eux-mêmes les institutions, et surtout sans consulter les peuples concernés (art. 48 TUE). Ce sont d’abord toujours des organes non élus qui sont chargés de réviser la Constitution européenne, ainsi que de contrôler toute proposition de révision, et surtout les citoyens sont tenus bien à l’écart du processus constituant qui n’impose aucun référendum : la « démocratie » que nous imposent nos élus est factice.

j) Tout cela est dû, d’après nous, à ce que le processus constituant est lui-même profondément vicié par le fait que les hommes au pouvoir, à la faveur de la construction européenne, s’écrivent des règles pour eux-mêmes (art. 48 §4 TUE), alors que seule une Assemblée constituante désintéressée peut programmer de bonnes institutions : les membres de cette Assemblée ne doivent pas avoir un intérêt personnel à l’impuissance politique des citoyens : ils doivent donc, d’abord, être déclarés inéligibles aux fonctions qu’ils instituent, et surtout, les partis ne doivent en aucun cas être en mesure d’exercer un monopole sur la désignation des candidats ; les candidats libres et indépendants doivent être équitablement soutenus, financièrement et médiatiquement.

Voir les articles incriminés, ci-dessous in extenso

[b]Extraits des institutions européennes [/b]modifiées par le traité de Lisbonne : articles incriminés dans le résumé ci-dessus [color=green][commentaires en vert et entre crochets][/color] et autres documents propres à étayer ces affirmations.

[Nota : quand le traité parle de « Conseil », les juristes semblent, avec ce nom abrégé et ambigu, préférer que les citoyens oublient qu’il s’agit d’une assemblée de Ministres : la confusion des pouvoirs qui règne partout au profit des exécutifs se verrait davantage, sans doute, avec son vrai nom : « Conseil des Ministres ».
Ne pas oublier que les institutions européennes sont écrites, précisément, par les pouvoirs exécutifs, qui s’écrivent donc des règles pour eux-mêmes, et ça se voit partout.]

Article 16 TUE [confusion des pouvoirs : pouvoir législatif abandonné à des ministres, censés uniquement exécuter les lois, surtout sans les écrire !]

  1. Le Conseil [des Ministres] exerce, conjointement avec le Parlement européen, les fonctions législative et budgétaire. Il exerce des fonctions de définition des politiques et de coordination conformément aux conditions prévues par les traités.

  2. Le Conseil est composé d’un représentant de chaque État membre au niveau ministériel, habilité à engager le gouvernement de l’État membre qu’il représente et à exercer le droit de vote.


Article 17 TUE [color=green][[b]exclusivité de l’initiative des lois (pouvoir législatif) donné à la Commission (non élue !)[/b]][/color]
  1. La Commission promeut l’intérêt général de l’Union et prend les initiatives appropriées à cette fin. Elle veille à l’application des traités ainsi que des mesures adoptées par les institutions en vertu de ceux-ci. Elle surveille l’application du droit de l’Union sous le contrôle de la Cour de justice de l’Union européenne. Elle exécute le budget et gère les programmes. Elle exerce des fonctions de coordination, d’exécution et de gestion conformément aux conditions prévues par les traités. À l’exception de la politique étrangère et de sécurité commune et des autres cas prévus par les traités, elle assure la représentation extérieure de l’Union. Elle prend les initiatives de la programmation annuelle et pluriannuelle de l’Union pour parvenir à des accords interinstitutionnels.

  2. [bgcolor=#FFFF99]Un acte législatif de l’Union ne peut être adopté que sur proposition de la Commission[/bgcolor], sauf dans les cas où les traités en disposent autrement. [Remarque : les cas en question ne prévoient jamais que le Parlement pourrait être autonome sur un sujet donné ou un autre, jamais : les exceptions à l’exclusivité de l’initiative sont toujours prévues pour donner du pouvoir aux exécutifs, toujours !] Les autres actes sont adoptés sur proposition de la Commission lorsque les traités le prévoient.


Article 119 TFUE [color=green][[b]priorité absolue de la BCE = lutte contre l’inflation, et tant pis pour le chômage, tant pis pour les travailleurs[/b], tant mieux pour les riches rentiers][/color]
  1. Aux fins énoncées à l’article 3 du traité sur l’Union européenne, l’action des États membres et de l’Union comporte, dans les conditions prévues par les traités, l’instauration d’une politique économique fondée sur l’étroite coordination des politiques économiques des États membres, sur le marché intérieur et sur la définition d’objectifs communs, et conduite conformément au respect du principe d’une économie de marché ouverte où la concurrence est libre.

  2. Parallèlement, dans les conditions et selon les procédures prévues par les traités, cette action comporte une monnaie unique, l’euro, ainsi que la définition et la conduite d’une politique monétaire et d’une politique de change uniques dont [bgcolor=#FFFF99]l’objectif principal est de maintenir la stabilité des prix[/bgcolor] et, sans préjudice de cet objectif, de soutenir les politiques économiques générales dans l’Union, conformément au principe d’une économie de marché ouverte où la concurrence est libre.

  3. Cette action des États membres et de l’Union implique le respect des principes directeurs suivants : prix stables, finances publiques et conditions monétaires saines et balance des paiements stable.


Article 282 TFUE [color=green][[b]priorité absolue de la BCE = lutte contre l’inflation, et tant pis pour le chômage (2ème couche)[/b]][/color]
  1. La Banque centrale européenne et les banques centrales nationales constituent le Système européen de banques centrales. La Banque centrale européenne et les banques centrales nationales des États membres dont la monnaie est l’euro, qui constituent l’Eurosystème, conduisent la politique monétaire de l’Union.

  2. Le Système européen de banques centrales est dirigé par les organes de décision de la Banque centrale européenne. [bgcolor=#FFFF99]L’objectif principal du Système européen de banques centrales est de maintenir la stabilité des prix.[/bgcolor] Sans préjudice de cet objectif, il apporte son soutien aux politiques économiques générales dans l’Union pour contribuer à la réalisation des objectifs de celle-ci.

  3. La Banque centrale européenne a la personnalité juridique. Elle est seule habilitée à autoriser l’émission de l’euro. [bgcolor=#FFFF99]Elle est indépendante[/bgcolor] dans l’exercice de ses pouvoirs et dans la gestion de ses finances. Les institutions, organes et organismes de l’Union ainsi que les gouvernements des États membres respectent cette indépendance. (…)


Article 130 TFUE [color=green][[b]parfaite indépendance de la BCE [/b]: interdiction d’essayer d’influencer la BCE en quoi que ce soit][/color]

Dans l’exercice des pouvoirs et dans l’accomplissement des missions et des devoirs qui leur ont été conférés par les traités et les statuts du SEBC et de la BCE, ni la Banque centrale européenne, ni une banque centrale nationale, ni un membre quelconque de leurs organes de décision ne peuvent solliciter ni accepter des instructions des institutions, organes ou organismes de l’Union, des gouvernements des États membres ou de tout autre organisme. Les institutions, organes ou organismes de l’Union ainsi que les gouvernements des États membres s’engagent à respecter ce principe et à ne pas chercher à influencer les membres des organes de décision de la Banque centrale européenne ou des banques centrales nationales dans l’accomplissement de leurs missions.


Article 123 TFUE [color=green][[b]interdiction faite aux États de créer la monnaie dont ils ont besoin [/b]pour financer les investissements publics, monnaie qui serait créée en empruntant sans intérêt à la BCE. Cet article est un vrai scandale.][/color]
  1. [bgcolor=#FFFF99]Il est interdit à la Banque centrale européenne et aux banques centrales des États membres, ci-après dénommées « banques centrales nationales », d’accorder des découverts ou tout autre type de crédit aux institutions, organes ou organismes de l’Union, aux administrations centrales, aux autorités régionales ou locales, aux autres autorités publiques, aux autres organismes ou entreprises publics des États membres[/bgcolor] ; l’acquisition directe, auprès d’eux, par la Banque centrale européenne ou les banques centrales nationales, des instruments de leur dette est également interdite.

  2. Le paragraphe 1 ne s’applique pas aux établissements publics de crédit qui, dans le cadre de la mise à disposition de liquidités par les banques centrales, bénéficient, de la part des banques centrales nationales et de la Banque centrale européenne, du même traitement que les établissements privés de crédit.

[Certains s’appuient sur le second paragraphe de cet article 123 pour soutenir l’idée que l’État, s’il le voulait, pourrait créer la monnaie de financement dont il a besoin par l’intermédiaire de ces établissements publics de crédit. C’est méconnaître le fait qu’entre un tel établissement et le Trésor Public les échanges monétaires ne peuvent s’effectuer qu’en monnaie centrale (inutilisable pour les dépenses ordinaires). Dit autrement, un établissement public de crédit ne peut pas ouvrir un crédit à l’État. Cf. AJH dans son tout dernier livre : « La dette publique, une affaire rentable. »]


Article 63 TFUE [color=green][[b]interdiction faite aux États de limiter la circulation des capitaux[/b], ce qui rend possible et favorise même la folle spéculation qui va probablement, finalement, tous nous ruiner][/color]
  1. Dans le cadre des dispositions du présent chapitre, [bgcolor=#FFFF99]toutes les restrictions aux mouvements de capitaux entre les États membres et entre les États membres et les pays tiers sont interdites.[/bgcolor]

  2. Dans le cadre des dispositions du présent chapitre, toutes les restrictions aux paiements entre les États membres et entre les États membres et les pays tiers sont interdites.


Article 49 TFUE [color=green][[b]interdiction faite aux États de limiter la liberté d’établissement des entreprises[/b], ce qui rend possible et facilite même les délocalisations][/color]

Dans le cadre des dispositions visées ci-après, [bgcolor=#FFFF99]les restrictions à la liberté d’établissement des ressortissants d’un État membre dans le territoire d’un autre État membre sont interdites.[/bgcolor] Cette interdiction s’étend également aux restrictions à la création d’agences, de succursales ou de filiales, par les ressortissants d’un État membre établis sur le territoire d’un État membre.

La liberté d’établissement comporte l’accès aux activités non salariées et leur exercice, ainsi que la constitution et la gestion d’entreprises, et notamment de sociétés au sens de l’article 54, deuxième alinéa, dans les conditions définies par la législation du pays d’établissement pour ses propres ressortissants, sous réserve des dispositions du chapitre relatif aux capitaux.


Article 42 TUE [color=green][[b]« Compatibilité » imposée de la défense européenne avec les choix de l’OTAN[/b]][/color]

(…) 2. (…) La politique de l’Union au sens de la présente section n’affecte pas le caractère spécifique de la politique de sécurité et de défense de certains États membres, [bgcolor=#FFFF99]elle respecte les obligations découlant du traité de l’Atlantique Nord pour certains États membres qui considèrent que leur défense commune est réalisée dans le cadre de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) et elle est compatible avec la politique commune de sécurité et de défense arrêtée dans ce cadre.[/bgcolor]

(…) 7. Au cas où un État membre serait l’objet d’une agression armée sur son territoire, les autres États membres lui doivent aide et assistance par tous les moyens en leur pouvoir, conformément à l’article 51 de la charte des Nations unies. Cela n’affecte pas le caractère spécifique de la politique de sécurité et de défense de certains États membres.

Les engagements et la coopération dans ce domaine demeurent conformes aux engagements souscrits au sein de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord, qui reste, pour les États qui en sont membres, le fondement de leur défense collective et l’instance de sa mise en oeuvre.


[color=green][Actes juridiques : règlement = loi, directive = loi-cadre, décision = décret avec le risque d’arbitraire lié à la confusion des pouvoirs correspondante.

Procédures législatives : procédure législative ordinaire = codécision avec des Ministres tuteurs du Parlement, et procédures législatives « spéciales » qui sont carrément des lois sans Parlement du tout.

Les actes non législatifs ne sont pas bien définis et doivent se comprendre « en creux », par rapport à l’art. 289 §3, quand les procédures législatives sont exclues : par exemple, [bgcolor=#FFFF99]en matière de PESC (à propos de la guerre, rien que ça), les décisions sont prises par les exécutifs à l’exclusion expresse de toute procédure législative, c’est-à-dire sans donner le moindre pouvoir au Parlement…[/bgcolor] (voir plus bas les art. 24, 26 et 28 TUE).][/color]

Article 288 [Les actes juridiques de l’Union]

Pour exercer les compétences de l’Union, les institutions adoptent des règlements, des directives, des décisions, des recommandations et des avis.

Le règlement a une portée générale. Il est obligatoire dans tous ses éléments et il est directement applicable dans tout État membre.

La directive lie tout État membre destinataire quant au résultat à atteindre, tout en laissant aux instances nationales la compétence quant à la forme et aux moyens.

La décision est obligatoire dans tous ses éléments. Lorsqu’elle désigne des destinataires, elle n’est obligatoire que pour ceux-ci.
Les recommandations et les avis ne lient pas.

Article 289 TFUE [Actes législatifs = issus d’une des procédures législatives : soit ordinaire, soit « spéciale »]

  1. La procédure législative ordinaire consiste en l’adoption d’un règlement, d’une directive ou d’une décision conjointement par le Parlement européen et le Conseil, sur proposition de la Commission. Cette procédure est définie à l’article 294.

  2. Dans les cas spécifiques prévues par les traités, l’adoption d’un règlement, d’une directive ou d’une décision par le Parlement européen avec la participation du Conseil ou par celui-ci avec la participation du Parlement européen constitue une [bgcolor=#FFFF99]procédure législative spéciale[/bgcolor].

  3. Les actes juridiques adoptés par procédure législative constituent des actes législatifs.
    [Pour un exemple d’actes non législatifs, voyez la PESC, dans la case suivante.
    Pour comprendre ces « procédures législatives spéciales » — qu’on devrait plutôt appeler « lois sans parlement » —, il faut parcourir un à un les centaines d’articles des traités… Le fait de refuser de présenter la moindre liste de ces lois sans parlement est, en soi, éminemment suspect : pourquoi donc cacher ces domaines réservés où l’exécutif légifère seul ?
    Voici un exemple de procédure législative ordinaire et de procédure législative spéciale, en matière de politique sociale : les domaines de codécision entre Parlement et Ministres sont surlignés en gris, [bgcolor=#FFFF99]les domaines où l’exécutif légifère seul[/bgcolor] (Montesquieu fait la toupie dans sa tombe) sont surlignés en rouge]

Article 153 TFUE [domaines de la politique sociale et procédures législatives correspondantes]

  1. En vue de réaliser les objectifs visés à l’article 151, l’Union soutient et complète l’action des États membres dans les domaines suivants :

a) l’amélioration, en particulier, du milieu de travail pour protéger la santé et la sécurité des travailleurs ;
b) les conditions de travail ;
[bgcolor=#FFFF99]c) la sécurité sociale et la protection sociale des travailleurs ;[/bgcolor]
[bgcolor=#FFFF99]d) la protection des travailleurs en cas de résiliation du contrat de travail ;[/bgcolor]
e) l’information et la consultation des travailleurs ;
[bgcolor=#FFFF99]f) la représentation et la défense collective des intérêts des travailleurs et des employeurs, y compris la cogestion, sous réserve du paragraphe 5 ;[/bgcolor]
[bgcolor=#FFFF99]g) les conditions d’emploi des ressortissants des pays tiers se trouvant en séjour régulier sur le territoire de l’Union ;[/bgcolor]
h) l’intégration des personnes exclues du marché du travail, sans préjudice de l’article 166 ;
i) l’égalité entre hommes et femmes en ce qui concerne leurs chances sur le marché du travail et le traitement dans le travail ;
j) la lutte contre l’exclusion sociale ;
k) la modernisation des systèmes de protection sociale, sans préjudice du point c)

  1. À cette fin, le Parlement européen et le Conseil :

a) peuvent adopter des mesures destinées à encourager la coopération entre États membres par le biais d’initiatives visant à améliorer les connaissances, à développer les échanges d’informations et de meilleures pratiques, à promouvoir des approches novatrices et à évaluer les expériences, à l’exclusion de toute harmonisation des dispositions législatives et réglementaires des États membres ;
b) peuvent arrêter, dans les domaines visés au paragraphe 1, points a) à i), par voie de directives, des prescriptions minimales applicables progressivement, compte tenu des conditions et des réglementations techniques existant dans chacun des États membres.

Ces directives évitent d’imposer des contraintes administratives, financières et juridiques telles qu’elles contrarieraient la création et le développement de petites et moyennes entreprises.

Le Parlement européen et le Conseil statuent conformément à la procédure législative ordinaire après consultation du Comité économique et social et du Comité des régions.

[bgcolor=#FFFF99]Dans les domaines visés au paragraphe 1, points c), d), f) et g), du présent article, le Conseil statue conformément à une procédure législative spéciale, à l’unanimité[/bgcolor], après [bgcolor=#FFFF99]consultation[/bgcolor] du Parlement européen et desdits Comités.

Le Conseil, statuant à l’unanimité sur proposition de la Commission après consultation du Parlement européen, peut décider de rendre la procédure législative ordinaire applicable au paragraphe 1, points d), f) et g), du présent article. [Mystère : le point c, et lui seul, ne pourra en aucun cas relever de la codécision. Domaine réservé des ministres.]

  1. Un État membre peut confier aux partenaires sociaux, à leur demande conjointe, la mise en oeuvre des directives prises en application du paragraphe 2 ou, le cas échéant, la mise en oeuvre d’une décision du Conseil adoptée conformément à l’article 155.

Dans ce cas, il s’assure que, au plus tard à la date à laquelle une directive ou une décision doit être transposée ou mise en oeuvre, les partenaires sociaux ont mis en place les dispositions nécessaires par voie d’accord, l’État membre concerné devant prendre toute disposition nécessaire lui permettant d’être à tout moment en mesure de garantir les résultats imposés par ladite directive ou ladite décision.

[Est-ce qu’on pourrait expliquer aux citoyens pourquoi « la sécurité sociale et la protection sociale des travailleurs » (point c) sont rigoureusement exclues du pouvoir du Parlement et réservées au pouvoir sans contrôle du Conseil des ministres ?]

[color=green][Actes non législatifs : pas facile de comprendre quelle est la portée de ces normes européennes qui ressemblent à notre pouvoir réglementaire en France :

On a un bel exemple de ces « actes non législatifs » à propos de la PESC, politique étrangère et de sécurité commune : [bgcolor=#FFFF99]où, quand et comment allons-nous faire la guerre… Le Parlement n’a aucun pouvoir en la matière : les exécutifs semblent y avoir confisqué tous les pouvoirs, sans contre-pouvoir[/bgcolor] (vous avez dit « démocratie » ?) :][/color]

Article 24 TUE

  1. La compétence de l’Union en matière de politique étrangère et de sécurité commune couvre tous les domaines de la politique étrangère ainsi que l’ensemble des questions relatives à la sécurité de l’Union, y compris la définition progressive d’une politique de défense commune qui peut conduire à une défense commune.

La politique étrangère et de sécurité commune est soumise à des règles et procédures spécifiques. Elle est définie et mise en oeuvre par le Conseil européen et le Conseil, qui statuent à l’unanimité, sauf dans les cas où les traités en disposent autrement. [bgcolor=#FFFF99]L’adoption d’actes législatifs est exclue.[/bgcolor] Cette politique est exécutée par le haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et par les États membres, conformément aux traités. Les rôles spécifiques du Parlement européen et de la Commission dans ce domaine sont définis par les traités. La Cour de justice de l’Union européenne n’est pas compétente en ce qui concerne ces dispositions, à l’exception de sa compétence pour contrôler le respect de l’article 40 du présent traité et pour contrôler la légalité de certaines décisions visées à l’article 275, second alinéa, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne.

[Les Présidents des États membres fixent les grandes lignes de la PESC, les Ministres décident les détails… Donc, notez : sur la PESC, le Parlement semble n’avoir AUCUN pouvoir… PESC = domaine désormais strictement réservé aux exécutifs. Vous avez dit « démocratie » ?]

Article 26 TUE

  1. Le Conseil européen identifie les intérêts stratégiques de l’Union, fixe les objectifs et définit les orientations générales de la politique étrangère et de sécurité commune, y compris pour les questions ayant des implications en matière de défense. Il adopte les décisions nécessaires.

Si un développement international l’exige, le président du Conseil européen convoque une réunion extraordinaire du Conseil européen afin de définir les lignes stratégiques de la politique de l’Union face à ce développement.

  1. Le Conseil élabore la politique étrangère et de sécurité commune et prend les décisions nécessaires à la définition et à la mise en oeuvre de cette politique, sur la base des orientations générales et des lignes stratégiques définies par le Conseil européen.

Le Conseil et le haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité veillent à l’unité, à la cohérence et à l’efficacité de l’action de l’Union.

  1. La politique étrangère et de sécurité commune est exécutée par le haut représentant et par les États membres, en utilisant les moyens nationaux et ceux de l’Union.

Article 28 TUE

  1. Lorsqu’une situation internationale exige une action opérationnelle de l’Union, le Conseil adopte les décisions nécessaires. Elles fixent leurs objectifs, leur portée, les moyens à mettre à la disposition de l’Union, les conditions relatives à leur mise en oeuvre et, si nécessaire, leur durée.

  2. S’il se produit un changement de circonstances ayant une nette incidence sur une question faisant l’objet d’une décision visée au paragraphe 1, le Conseil révise les principes et les objectifs de cette décision et adopte les décisions nécessaires.

  3. Les décisions visées au paragraphe 1 engagent les États membres dans leurs prises de position et dans la conduite de leur action.

  4. Toute prise de position ou toute action nationale envisagée en application d’une décision visée au paragraphe 1 fait l’objet d’une information par l’État membre concerné dans des délais permettant, en cas de nécessité, une concertation préalable au sein du Conseil. L’obligation d’information préalable ne s’applique pas aux mesures qui constituent une simple transposition sur le plan national des décisions du Conseil.

  5. En cas de nécessité impérieuse liée à l’évolution de la situation et à défaut d’une révision de la décision du Conseil visée au paragraphe 1, les États membres peuvent prendre d’urgence les mesures qui s’imposent, en tenant compte des objectifs généraux de ladite décision. L’État membre qui prend de telles mesures en informe immédiatement le Conseil.

  6. En cas de difficultés majeures pour appliquer une décision visée au présent article, un État membre saisit le Conseil, qui en délibère et recherche les solutions appropriées. Celles-ci ne peuvent aller à l’encontre des objectifs de la décision visée au paragraphe 1 ni nuire à son efficacité.


[color=green][[b]Autre exemple d’« actes non législatifs », sortes de « lois sans Parlement », voici les « actes délégués », sur le modèle de nos ordonnances, (emblématiques de la mise au pas du Parlement par l’exécutif sous la cinquième République en France). Toute notre sécurité juridique — dans ce contexte de confusion des pouvoirs dans les mains de non élus — va reposer sur l’interprétation par les juges de l’expression « éléments non essentiels » :[/b]][/color]

Article 290 TFUE

  1. Un acte législatif peut [bgcolor=#FFFF99]déléguer à la Commission le pouvoir d’adopter des actes non législatifs de portée générale[/bgcolor] qui complètent ou modifient certains éléments [bgcolor=#FFFF99]non essentiels[/bgcolor] de l’acte législatif.

Les actes législatifs délimitent explicitement les objectifs, le contenu, la portée et la durée de la délégation de pouvoir. Les éléments essentiels d’un domaine sont réservés à l’acte législatif et ne peuvent donc pas faire l’objet d’une délégation de pouvoir.

  1. Les actes législatifs fixent explicitement les conditions auxquelles la délégation est soumise, qui peuvent être les suivantes :
    a) le Parlement européen ou le Conseil peut décider de révoquer la délégation ;
    b) l’acte délégué ne peut entrer en vigueur que si, dans le délai fixé par l’acte législatif, le Parlement européen ou le Conseil n’exprime pas d’objections.

Aux fins des points a) et b), le Parlement européen statue à la majorité des membres qui le composent et le Conseil statue à la majorité qualifiée.

  1. L’adjectif « délégué » ou « déléguée » est inséré dans l’intitulé des actes délégués.

Article 253 TFUE

Les juges et les avocats généraux de la Cour de justice, choisis parmi des personnalités offrant toutes garanties d’indépendance et qui réunissent les conditions requises pour l’exercice, dans leurs pays respectifs, des plus hautes fonctions juridictionnelles, ou qui sont des jurisconsultes possédant des compétences notoires, sont nommés d’un commun accord [bgcolor=#FFFF99]pour six ans[/bgcolor] par les gouvernements des États membres, après consultation du comité prévu à l’article 255.

Un renouvellement partiel des juges et des avocats généraux a lieu tous les trois ans dans les conditions prévues par le statut de la Cour de justice de l’Union européenne.

Les juges désignent parmi eux, pour trois ans, le président de la Cour de justice. Son mandat est renouvelable.

Les juges et les avocats généraux sortants [bgcolor=#FFFF99]peuvent être nommés de nouveau.[/bgcolor]


Article 48 TUE [color=green][[b]Révision des institutions : ce sont les exécutifs qui écrivent les propositions de révisions et qui, de surcroît, les font valider sans référendum[/b], c’est-à-dire sans les peuples concernés, c’est à pleurer.][/color]
  1. Les traités peuvent être modifiés conformément à une procédure de révision ordinaire. Ils peuvent également être modifiés conformément à des procédures de révision simplifiées.

Procédure de révision ordinaire

  1. Le gouvernement de tout État membre, le Parlement européen ou la Commission peut soumettre au Conseil des projets tendant à la révision des traités. Ces projets peuvent, entre autres, tendre à accroître ou à réduire les compétences attribuées à l’Union dans les traités. Ces projets sont transmis par le Conseil au Conseil européen et notifiés aux parlements nationaux.
  2. Si le Conseil européen, après consultation du Parlement européen et de la Commission, adopte à la majorité simple une décision favorable à l’examen des modifications proposées, le président du Conseil européen convoque une Convention composée de représentants des parlements nationaux, des chefs d’État ou de gouvernement des États membres, du Parlement européen et de la Commission. La Banque centrale européenne est également consultée dans le cas de modifications institutionnelles dans le domaine monétaire. La Convention examine les projets de révision et adopte par consensus une recommandation à une Conférence des représentants des gouvernements des États membres telle que prévue au paragraphe 4.

Le Conseil européen peut décider à la majorité simple, après approbation du Parlement européen, de ne pas convoquer de Convention lorsque l’ampleur des modifications ne le justifie pas. Dans ce dernier cas, le Conseil européen établit le mandat pour une Conférence des représentants des gouvernements des États membres.

  1. [bgcolor=#FFFF99]Une Conférence des représentants des gouvernements[/bgcolor] des États membres est convoquée par le président du Conseil [bgcolor=#FFFF99]en vue d’arrêter d’un commun accord les modifications à apporter aux traités[/bgcolor]. [Ce sont donc exclusivement des membres de l’exécutif qui écrivent désormais la Constitution des « démocraties » européennes… Fin de l’état de droit, relire la Déclaration des droits de l’homme, article 16.]

Les modifications entrent en vigueur après avoir été ratifiées par tous les États membres conformément à leurs règles constitutionnelles respectives.

  1. Si à l’issue d’un délai de deux ans à compter de la signature d’un traité modifiant les traités, les quatre cinquièmes des États membres ont ratifié ledit traité et qu’un ou plusieurs États membres ont rencontré des difficultés pour procéder à ladite ratification, le Conseil européen se saisit de la question.

Procédures de révision simplifiées

  1. Le gouvernement de tout État membre, le Parlement européen ou la Commission peut soumettre au Conseil européen des projets tendant à la révision de tout ou partie des dispositions de la troisième partie du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, relatives aux politiques et actions internes de l’Union.

Le Conseil européen peut adopter une décision modifiant tout ou partie des dispositions de la troisième partie du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne. Le Conseil européen statue à l’unanimité, après consultation du Parlement européen et de la Commission ainsi que de la Banque centrale européenne dans le cas de modifications institutionnelles dans le domaine monétaire. Cette décision n’entre en vigueur qu’après son approbation par les États membres, conformément à leurs règles constitutionnelles respectives.

La décision visée au deuxième alinéa ne peut pas accroître les compétences attribuées à l’Union dans les traités.

  1. Lorsque le traité sur le fonctionnement de l’Union européenne ou le titre V du présent traité prévoit que le Conseil statue à l’unanimité dans un domaine ou dans un cas déterminé, le Conseil européen peut adopter une décision autorisant le Conseil à statuer à la majorité qualifiée dans ce domaine ou dans ce cas. Le présent alinéa ne s’applique pas aux décisions ayant des implications militaires ou dans le domaine de la défense.

Lorsque le traité sur le fonctionnement de l’Union européenne prévoit que des actes législatifs sont adoptés par le Conseil conformément à une procédure législative spéciale, le Conseil européen peut adopter une décision autorisant l’adoption desdits actes conformément à la procédure législative ordinaire.

Toute initiative prise par le Conseil européen sur la base du premier ou du deuxième alinéa est transmise aux parlements nationaux. En cas d’opposition d’un parlement national notifiée dans un délai de six mois après cette transmission, la décision visée au premier ou au deuxième alinéa n’est pas adoptée. En l’absence d’opposition, le Conseil européen peut adopter ladite décision.

Pour l’adoption des décisions visées au premier ou au deuxième alinéa, le Conseil européen statue à l’unanimité, après approbation du Parlement européen, qui se prononce à la majorité des membres qui le composent.


Article 132 TFUE [color=green][[b]pouvoir normatif autonome de la Banque centrale européenne (BCE) : pouvoir législatif, pouvoir exécutif et pouvoir judiciaire concentrés dans un seul organe, non élu ![/b] [bgcolor=#FFFF99]Une invraisemblable confusion des pouvoirs sur un sujet essentiel pour la société, la monnaie.[/bgcolor]][/color]
  1. Pour l’accomplissement des missions qui sont confiées au SEBC [système européen des banques centrales], la Banque centrale européenne, conformément aux traités et selon les conditions fixées dans les statuts du SEBC et de la BCE :
  • arrête des règlements dans la mesure nécessaire à l’accomplissement des missions définies à l’article 3.1, premier tiret, aux articles 19.1, 22 ou 25.2 des statuts du SEBC et de la BCE, ainsi que dans les cas qui sont prévus dans les actes du Conseil visés à l’article 129, paragraphe 6,

  • prend les décisions nécessaires à l’accomplissement des missions confiées au SEBC en vertu des traités et des statuts du SEBC et de la BCE,

  • émet des recommandations et des avis.

  1. La Banque centrale européenne peut décider de publier ses décisions, recommandations et avis.

  2. Dans les limites et selon les conditions arrêtées par le Conseil, conformément à la procédure prévue à l’article 129, paragraphe 6, la Banque centrale européenne est habilitée à infliger aux entreprises des amendes et des astreintes en cas de non-respect de ses règlements et de ses décisions.


Article 11 TUE (…) 4. Des citoyens de l'Union, au nombre d'un million au moins, ressortissants d'un nombre significatif d'États membres, peuvent prendre l'initiative d'inviter la Commission, dans le cadre de ses attributions, à soumettre une proposition appropriée sur des questions pour lesquelles ces citoyens considèrent qu'un acte juridique de l'Union est nécessaire aux fins de l'application des traités.

[Nota : cet article ne comporte rigoureusement aucune force contraignante : la Commission fait ce qu’elle veut, sans même avoir à motiver sa décision : elle peut jeter l’initiative à la poubelle, elle peut la déformer ou la vider de son sens… Et ensuite, le Conseil des Ministres et le Parlement peuvent faire de même… On se moque des citoyens en prétendant leur offrir un droit démocratique tant attendu avec cet article 11 qui est, en fait, une véritable insulte.]


Source pour le TUE et le TFUE consolidés (avec la nouvelle numérotation) : Rapport d’information de la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale (publié en décembre 2007) (http://www.assemblee-nationale.fr/13/pdf/rap-info/i0439.pdf)
Art. 16 Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 (DDHC) Toute société dans laquelle la garantie des droits n'est pas assurée, ni la séparation des pouvoirs déterminée, n'a pas de Constitution. Source : http://www.conseil-constitutionnel.fr/textes/d1789.htm

[color=green][Le principe de la séparation des pouvoirs est enseigné partout dans le monde comme le premier principe fondateur qui doit guider des institutions républicaines, l’exigence la plus importante pour protéger les hommes contre l’arbitraire.

Ce que tout citoyen devrait savoir dès son plus jeune âge, c’est que sa principale protection contre les abus de pouvoir réside dans la séparation des pouvoirs, et que cette séparation des pouvoirs ne peut être imposée qu’au plus haut niveau du droit, dans un texte essentiel pour les libertés qui s’appelle Constitution, qui se sert — pour ainsi dire — qu’à cela : séparer les pouvoirs pour les empêcher de nuire.

C’est pour cela que les révolutionnaires de 1789 ont signalé solennellement dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen qu’une société qui ne garantit pas la séparation des pouvoirs n’a pas de constitution : cette société est gravement exposée aux abus de pouvoir.

Par exemple, notre propre Constitution, celle de 1958 qui institue la 5ème République, précise expressément :][/color]

Art 23-1 Constitution française de 1958 :
Les fonctions de membre du Gouvernement sont incompatibles avec l’exercice de tout mandat parlementaire. Source : http://www.conseil-constitutionnel.fr/textes/constit.htm


Documents complémentaires :

•Interdire les prêts des la BCE aux États, c’est abandonner la création monétaire publique, c’est condamner les États à verser un intérêt pour financer les investissements publics, et c’est donc fabriquer de toutes pièces notre invraisemblable dette publique : Voir ce papier important : « Non, ce n’est pas « trop cher » : le financement des besoins collectifs est rendu sciemment ruineux par un sabordage monétaire étonnant » : Free.fr - Pages personnelles: Trop de slots demandes

Relation « Lutte contre l’inflation - chômage » :
Extrait de ma bibliographie n°1 : Une mauvaise Constitution...

Lire JP Fitoussi, Professeur des Universités à l’Institut d’Études Politiques de Paris, Président du Conseil Scientifique de l’IEP de Paris, Président de l’OFCE et Secrétaire général de l’Association Internationale des Sciences Économiques, entretiens avec JC Guillebaud, « La politique de l’impuissance », 2005, Arléa.

Extrait édifiant :

  • JCG : « Vous êtes en train de dire qu’au fond, obsédé par la lutte contre l’inflation, on a littéralement consenti au chômage. »

  • JPF : « Pis que ça ! On a dans une première phase instrumentalisé le chômage pour combattre l’inflation. Chaque « banquier central » de la planète sait que, dès qu’il augmente les taux d’intérêts, il met au chômage une partie des catégories les plus vulnérables de la population. Non seulement il le sait, mais c’est précisément pour ça qu’il le fait. Pourquoi augmente-t-on les taux d’intérêts ? Parce qu’on est persuadé que la demande est trop forte et que les entreprises produisant à pleine capacité ne pourraient la satisfaire qu’en augmentant leurs prix. La douche froide des taux d’intérêts réduit ainsi la demande et incite les entreprises à licencier. » (p. 45) (…)

  • JCG : « Que pensez-vous des deux arguments martelés à cette époque [après 1982] à propos de l’inflation et du respect des grands équilibres ? Premièrement on a dit qu’il était légitime (y compris moralement) de lutter contre l’inflation parce qu’elle pénalisait les plus pauvres ; deuxièmement, qu’il fallait maintenir les grands équilibres par simple respect et générosité pour les générations à venir, afin de ne pas faire peser une charge trop lourde sur la tête de nos enfants. On a habillé, en quelque sorte, cette politique d’un discours de générosité… »

  • JPF : « C’était un double mensonge. En augmentant les taux d’intérêts, et surtout en les maintenant à un niveau élevé une fois l’inflation vaincue, on savait qu’on favorisait ceux qui détiennent le capital financier, et que l’on excluait de l’accès aux biens durables (qui exigent un recours à l’emprunt) les catégories les plus vulnérables de la population. (…) Le second mensonge, c’est qu’en augmentant les taux d’intérêt on faisait du service de la dette un des postes les plus importants du budget de l’État. » (P. 46)

  • JPF : « Que l’orientation des politiques économiques de l’Union soit, pour l’essentiel, indépendante de tout processus démocratique est à la fois contraire aux traditions politiques des peuples européens, et dangereux pour l’efficacité économique de l’ensemble. » (p. 72)

  • JPF : « En forçant le trait, on pourrait affirmer que le « gouvernement économique » de l‘Europe se rapproche à s’y méprendre d’un despote éclairé qui, à l’abri des pressions populaires, chercherait le bien commun au travers de l’application d’une doctrine rigoureuse – le libéralisme -, supposée supérieure à toutes les autres en termes d’efficacité économique. La démocratie ne serait donc pas le système politique le mieux à même d’appréhender l’intérêt général ; elle placerait les gouvernements en position de vulnérabilité devant les pressions des populations en faveur de la redistribution. Le pouvoir a ainsi changé de mains. Les politiques ont préféré le confier à des agences indépendantes. (…) Mais il est vrai aussi que, dès l’origine, la construction européenne fut l’œuvre d’une démocratie des élites, plutôt que de la démocratie tout court. Cependant les élites ont changé (…) aujourd’hui elles ont tendance à assimiler le bien public au marché.»

La suite est proprement incroyable… Un petit livre important, à lire…


Sandy, pourquoi diable faudrait-il absolument rester dans un système qui impose ces règles abjectes au plus haut niveau du droit, les rendant de fait (si on est réaliste :wink: ) inaccessibles aux votes des citoyens ?

[bgcolor=#FFFF99]En refusant par principe de sortir du piège, vous êtes un complice objectif de ceux qui ont imaginé et mis en place ce piège.[/bgcolor]

C’est de la logique chimiquement pure.

Étienne.

Ma parole, on vous paye pour ça Sandy, c'est pas possible autrement.

Si enlever ses chaînes, ce n’est pas un projet je ne sais pas ce qu’il vous faut, mais vous êtes dans le plein et je suis dans le vide me dites-vous, mais il est des creux, et sortir de ce poison en est un, qui valent mieux que vos pleins dont on ne sait de quoi ils sont remplis car vous n’en soufflez mot!


Vous enlevez vos chaînes ? Et ? On vous en remet d’autres ?

il faut à mon avis passer par les populations pour qu'elles changent ces gouvernements et pour que l'on puisse construire un rapport de force multilatéral qui aura une légitimité suffisante. .
Tous les pays ensembles, au même moment, en souhaitant la même chose, ceci avec le "poids" des média et de l'enfumage permanent ?... vous rêvez je crois
Je n'ai pas parlé de tous les pays ensemble, j'ai parlé de seulement quelques pays, et ne souhaitant pas forcément la même chose, mais qui seraient favorables sur un point commun, la démocratisation et la réorientation de l'UE.

Vous enlevez vos chaînes ? Et ? On vous en remet d’autres ? nous dit Sandy, ce que vous indiquez là, c’est la problématique humaine par excellence, rien n’est gagné jamais, ne jamais relâcher la garde, jamais, le risque de chute est toujours là, mais là pour ce qui est de l’Europe, c’est bon, on est tombé , à moins d’être aveugle et sourd, pour ce qui est à venir laissons-lui le temps d’advenir et soyons conscients des risques que chaque entreprise humaine porte en son sein, celui de chuter, la vigilance doit être de mise bien sûr.

[b]Répondre à côté n'est pas répondre[/b]

Sandy,

Vous avez raison : je n’aurais pas dû abandonner sans vous répondre. Pardon. Me revoilà.

Dans votre message, vous vous contentez d’objecter qu’il faudra bien obtenir une majorité nationale pour décider chacun des points que je souligne, ce qui rendrait irréaliste chacun des points en question, comme si j’avais jamais dit que c’était gagné par la seule sortie du carcan de l’UE ! Je n’ai jamais dit cela, bien sûr, j’ai simplement dit qu’[bgcolor=#FFFF99]un blocage absolu ayant disparu, ces actions devenaient possibles : d’impossibles, elles deviennent possibles.[/bgcolor]

Et si on ne déforme pas ma phrase, elle est simplement incontestable.

À cela, à cette dernière affirmation qu’un blocage disparaîtrait, vous n’avez pas du tout répondu, ce qui m’a donné de vous cette forte impression de mauvaise foi.

Quant à vos objections qui consistent à dire que les institutions de l’UE n’interdisent pas du tout de telles décisions, là je pense que vous parlez d’institutions que vous n’avez pas lues.

Ci-dessous, les textes en question, in extenso.
Ainsi, chacun pourra ainsi constater, entre vous et moi, qui a raison et qui a tort :

[bgcolor=#FFFF99][b]Liste des principaux malheurs programmés par les institutions européennes[/b][/bgcolor], institutions écrites [color=red]sans[/color] les citoyens, et même souvent [color=red]contre[/color] eux :

a) D’abord et principalement, le chômage de masse est incroyablement encouragé par les institutions européennes à travers une politique monétaire contraire à l’intérêt général : la lutte contre l’inflation comme mission absolument prioritaire et intangible d’une Banque centrale européenne (BCE) rigoureusement indépendante des représentants du peuple (art. 119, 130 et 282 §2 et §3 TFUE) est une priorité contestable fixée au plus haut niveau du droit, donc inaccessible à tout revirement de l’opinion publique. Cette priorité qui n’avantage que les rentiers, imposée jusqu’à nouvel ordre par les institutions européennes, entretient délibérément un chômage massif et des bas salaires, ce qui présente l’avantage — pour certains — de rendre tout le monde très docile et ne profite qu’aux plus riches. Ce seul point devrait conduire tous les salariés (91% de la population active) dans la rue contre le dernier acte du coup d’État européen qu’est le traité de Lisbonne.

b) Ensuite, et c’est un vrai hara-kiri financier, la création monétaire est totalement abandonnée aux banques privées : la constitution européenne (art. 123 TFUE) interdit aux banques centrales de prêter aux États — prêts qui permettraient pourtant un financement des investissements publics sans subir la charge des intérêts. Il est essentiel de comprendre que cette interdiction impose aux États d’emprunter cet argent — avec intérêts ! — aux acteurs privés qui ont de l’argent à placer (pour s’enrichir sans travailler). Cette règle scandaleuse contraint les États (c’est-à-dire nous tous) à payer des intérêts ruineux pour financer les investissements publics — et à accumuler rapidement une dette extravagante au regard de l’intérêt général (plus de 40 milliards d’euros par an d’intérêts pour la France) —, alors que, si notre banque centrale pouvait financer les équipements publics, les intérêts payés pourraient être redistribués à la collectivité au lieu d’enrichir les « investisseurs » privés. Non seulement elle nous ruine, mais en plus, la dette publique (rendue inexorable par les institutions dans le monde entier) verrouille au plus haut niveau du droit l’impuissance de nos représentants politiques, réduits au rôle de marionnettes dépendantes des puissances financières. Cet autre vice majeur devrait suffire, à lui seul, à alimenter une révolte générale.

c) L’interdiction faite aux États de limiter les mouvements des capitaux (art. 63 TFUE) et la liberté d’établissement (art. 49 TFUE) ont privé les travailleurs de tout contre-pouvoir face à la démesure des actionnaires, les livrant à la concurrence intégrale à tous niveaux ; elles exposent nos économies à la spéculation effrénée, aux crises boursières à répétition et bientôt à la faillite générale. Après avoir maté les travailleurs, les financiers leur feront bientôt payer la note, à travers leurs salaires et leurs impôts. Qui donc a intérêt à cette liberté absolue des renards libres dans le poulailler libre ? Sûrement pas l’intérêt général. Encore un vice majeur dont « l’élite » ne veut pas débattre et qui devrait lever les foules contre tous les « traités constitutionnels » européens.

d) La clause de défense mutuelle entre pays membres de l’UE ne met pas en cause les engagements souscrits au sein de l’OTAN (art. 42 §2 et §7 TUE). Cette clause, qui confirme l’art. 5 du pacte atlantique, soumet de fait toute défense européenne à celle de l’OTAN, puisque ce sont les États européens les plus puissants militairement, économiquement et politiquement qui ont la double appartenance. Cet assujettissement est d’autant plus grave que, d’une part, l’UE et l’OTAN permettent aux États qui en sont membres de s’associer pour des interventions ou des missions sur des « théâtres extérieurs » et que, d’autre part, les instances politiques et militaires de l’OTAN envisagent une restructuration de l’Alliance, fondée sur la possibilité de frappe nucléaire « préemptive » (en premier) et l’éventualité d’opérations engagées sans autorisation des Nations Unies décidées par un simple consensus.

e) Les Ministres et Présidents accumulent les pouvoirs exécutif et législatif sur une série de domaines cachés au public sous le nom trompeur de « procédures législatives spéciales » (art. 289 §2 TFUE pour le principe ; les autres articles sont disséminés — cachés — dans le TFUE) et d’« actes non législatifs » (exemples : art. 24 TUE, ou art. 290 TFUE). Les ministres — agents exécutifs, en principe — se rassemblent en un « Conseil » — en oubliant curieusement de préciser que c’est un conseil de ministres — et se déclarent carrément co-législateurs (art. 16 TUE). Ces violations caractérisées du principe essentiel de la séparation des pouvoirs révèlent une dérive considérée par la Déclaration des droits de l’homme (art. 16 DDHC) comme la marque la plus sûre du retour à la tyrannie : des pouvoirs non séparés sont des pouvoirs à la merci des puissances privées du moment.

f) Les exécutifs contrôlent aussi la carrière des juges européens dont le pouvoir est considérable : les juges sont nommés pour six ans, ce qui est court, renouvelables, ce qui crée une dépendance dangereuse (art. 253 TFUE). Cette violation du principe essentiel de l’indépendance des juges par rapport aux autres pouvoirs bafoue encore le principe protecteur de la séparation des pouvoirs, et encore une fois au profit des ministres (qui nomment et renouvellent — ou pas — les juges) ; on voit partout que ce sont eux, ministres, qui ont écrit les règles.

g) Le pouvoir législatif — ordinaire, mais aussi constituant — est contrôlé, pour l’essentiel, par des organes non élus. Exemples : conférence intergouvernementale (composée de ministres) modifiant les institutions (art. 48 §4 TUE), Commission européenne (non élue) ayant l’exclusivité de l’initiative législative (art. 17 §2 TUE, ce qui est une véritable insulte à la démocratie représentative), ministres co-législateurs (scandale) (art. 16 TUE), Banque centrale productrice de normes obligatoires à portée générale (art. 132 TFUE), etc. Les auteurs (non élus) des institutions européennes ont donc progressivement vidé le suffrage universel de toute portée : nos élus sont désormais sans pouvoir et les vrais pouvoirs ne sont plus élus. Le pouvoir européen est profondément illégitime.

h) Les citoyens n’ont aucun moyen de résister à un abus de pouvoir et les initiatives citoyennes sont muselées à travers une procédure d’« initiative d’invitation » trompeuse car sans aucune force contraignante (art. 11 §4 TUE). On prend les citoyens pour des imbéciles en leur offrant bruyamment des cadeaux… absolument vides.

i) Les procédures de révision permettent aux exécutifs de modifier eux-mêmes les institutions, et surtout sans consulter les peuples concernés (art. 48 TUE). Ce sont d’abord toujours des organes non élus qui sont chargés de réviser la Constitution européenne, ainsi que de contrôler toute proposition de révision, et surtout les citoyens sont tenus bien à l’écart du processus constituant qui n’impose aucun référendum : la « démocratie » que nous imposent nos élus est factice.

j) Tout cela est dû, d’après nous, à ce que le processus constituant est lui-même profondément vicié par le fait que les hommes au pouvoir, à la faveur de la construction européenne, s’écrivent des règles pour eux-mêmes (art. 48 §4 TUE), alors que seule une Assemblée constituante désintéressée peut programmer de bonnes institutions : les membres de cette Assemblée ne doivent pas avoir un intérêt personnel à l’impuissance politique des citoyens : ils doivent donc, d’abord, être déclarés inéligibles aux fonctions qu’ils instituent, et surtout, les partis ne doivent en aucun cas être en mesure d’exercer un monopole sur la désignation des candidats ; les candidats libres et indépendants doivent être équitablement soutenus, financièrement et médiatiquement.

Voir les articles incriminés, ci-dessous in extenso

[b]Extraits des institutions européennes [/b]modifiées par le traité de Lisbonne : articles incriminés dans le résumé ci-dessus [color=green][commentaires en vert et entre crochets][/color] et autres documents propres à étayer ces affirmations.

[Nota : quand le traité parle de « Conseil », les juristes semblent, avec ce nom abrégé et ambigu, préférer que les citoyens oublient qu’il s’agit d’une assemblée de Ministres : la confusion des pouvoirs qui règne partout au profit des exécutifs se verrait davantage, sans doute, avec son vrai nom : « Conseil des Ministres ».
Ne pas oublier que les institutions européennes sont écrites, précisément, par les pouvoirs exécutifs, qui s’écrivent donc des règles pour eux-mêmes, et ça se voit partout.]

Article 16 TUE [confusion des pouvoirs : pouvoir législatif abandonné à des ministres, censés uniquement exécuter les lois, surtout sans les écrire !]

  1. Le Conseil [des Ministres] exerce, conjointement avec le Parlement européen, les fonctions législative et budgétaire. Il exerce des fonctions de définition des politiques et de coordination conformément aux conditions prévues par les traités.

  2. Le Conseil est composé d’un représentant de chaque État membre au niveau ministériel, habilité à engager le gouvernement de l’État membre qu’il représente et à exercer le droit de vote.


Article 17 TUE [color=green][[b]exclusivité de l’initiative des lois (pouvoir législatif) donné à la Commission (non élue !)[/b]][/color]
  1. La Commission promeut l’intérêt général de l’Union et prend les initiatives appropriées à cette fin. Elle veille à l’application des traités ainsi que des mesures adoptées par les institutions en vertu de ceux-ci. Elle surveille l’application du droit de l’Union sous le contrôle de la Cour de justice de l’Union européenne. Elle exécute le budget et gère les programmes. Elle exerce des fonctions de coordination, d’exécution et de gestion conformément aux conditions prévues par les traités. À l’exception de la politique étrangère et de sécurité commune et des autres cas prévus par les traités, elle assure la représentation extérieure de l’Union. Elle prend les initiatives de la programmation annuelle et pluriannuelle de l’Union pour parvenir à des accords interinstitutionnels.

  2. [bgcolor=#FFFF99]Un acte législatif de l’Union ne peut être adopté que sur proposition de la Commission[/bgcolor], sauf dans les cas où les traités en disposent autrement. [Remarque : les cas en question ne prévoient jamais que le Parlement pourrait être autonome sur un sujet donné ou un autre, jamais : les exceptions à l’exclusivité de l’initiative sont toujours prévues pour donner du pouvoir aux exécutifs, toujours !] Les autres actes sont adoptés sur proposition de la Commission lorsque les traités le prévoient.


Article 119 TFUE [color=green][[b]priorité absolue de la BCE = lutte contre l’inflation, et tant pis pour le chômage, tant pis pour les travailleurs[/b], tant mieux pour les riches rentiers][/color]
  1. Aux fins énoncées à l’article 3 du traité sur l’Union européenne, l’action des États membres et de l’Union comporte, dans les conditions prévues par les traités, l’instauration d’une politique économique fondée sur l’étroite coordination des politiques économiques des États membres, sur le marché intérieur et sur la définition d’objectifs communs, et conduite conformément au respect du principe d’une économie de marché ouverte où la concurrence est libre.

  2. Parallèlement, dans les conditions et selon les procédures prévues par les traités, cette action comporte une monnaie unique, l’euro, ainsi que la définition et la conduite d’une politique monétaire et d’une politique de change uniques dont [bgcolor=#FFFF99]l’objectif principal est de maintenir la stabilité des prix[/bgcolor] et, sans préjudice de cet objectif, de soutenir les politiques économiques générales dans l’Union, conformément au principe d’une économie de marché ouverte où la concurrence est libre.

  3. Cette action des États membres et de l’Union implique le respect des principes directeurs suivants : prix stables, finances publiques et conditions monétaires saines et balance des paiements stable.


Article 282 TFUE [color=green][[b]priorité absolue de la BCE = lutte contre l’inflation, et tant pis pour le chômage (2ème couche)[/b]][/color]
  1. La Banque centrale européenne et les banques centrales nationales constituent le Système européen de banques centrales. La Banque centrale européenne et les banques centrales nationales des États membres dont la monnaie est l’euro, qui constituent l’Eurosystème, conduisent la politique monétaire de l’Union.

  2. Le Système européen de banques centrales est dirigé par les organes de décision de la Banque centrale européenne. [bgcolor=#FFFF99]L’objectif principal du Système européen de banques centrales est de maintenir la stabilité des prix.[/bgcolor] Sans préjudice de cet objectif, il apporte son soutien aux politiques économiques générales dans l’Union pour contribuer à la réalisation des objectifs de celle-ci.

  3. La Banque centrale européenne a la personnalité juridique. Elle est seule habilitée à autoriser l’émission de l’euro. [bgcolor=#FFFF99]Elle est indépendante[/bgcolor] dans l’exercice de ses pouvoirs et dans la gestion de ses finances. Les institutions, organes et organismes de l’Union ainsi que les gouvernements des États membres respectent cette indépendance. (…)


Article 130 TFUE [color=green][[b]parfaite indépendance de la BCE [/b]: interdiction d’essayer d’influencer la BCE en quoi que ce soit][/color]

Dans l’exercice des pouvoirs et dans l’accomplissement des missions et des devoirs qui leur ont été conférés par les traités et les statuts du SEBC et de la BCE, ni la Banque centrale européenne, ni une banque centrale nationale, ni un membre quelconque de leurs organes de décision ne peuvent solliciter ni accepter des instructions des institutions, organes ou organismes de l’Union, des gouvernements des États membres ou de tout autre organisme. Les institutions, organes ou organismes de l’Union ainsi que les gouvernements des États membres s’engagent à respecter ce principe et à ne pas chercher à influencer les membres des organes de décision de la Banque centrale européenne ou des banques centrales nationales dans l’accomplissement de leurs missions.


Article 123 TFUE [color=green][[b]interdiction faite aux États de créer la monnaie dont ils ont besoin [/b]pour financer les investissements publics, monnaie qui serait créée en empruntant sans intérêt à la BCE. Cet article est un vrai scandale.][/color]
  1. [bgcolor=#FFFF99]Il est interdit à la Banque centrale européenne et aux banques centrales des États membres, ci-après dénommées « banques centrales nationales », d’accorder des découverts ou tout autre type de crédit aux institutions, organes ou organismes de l’Union, aux administrations centrales, aux autorités régionales ou locales, aux autres autorités publiques, aux autres organismes ou entreprises publics des États membres[/bgcolor] ; l’acquisition directe, auprès d’eux, par la Banque centrale européenne ou les banques centrales nationales, des instruments de leur dette est également interdite.

  2. Le paragraphe 1 ne s’applique pas aux établissements publics de crédit qui, dans le cadre de la mise à disposition de liquidités par les banques centrales, bénéficient, de la part des banques centrales nationales et de la Banque centrale européenne, du même traitement que les établissements privés de crédit.

[Certains s’appuient sur le second paragraphe de cet article 123 pour soutenir l’idée que l’État, s’il le voulait, pourrait créer la monnaie de financement dont il a besoin par l’intermédiaire de ces établissements publics de crédit. C’est méconnaître le fait qu’entre un tel établissement et le Trésor Public les échanges monétaires ne peuvent s’effectuer qu’en monnaie centrale (inutilisable pour les dépenses ordinaires). Dit autrement, un établissement public de crédit ne peut pas ouvrir un crédit à l’État. Cf. AJH dans son tout dernier livre : « La dette publique, une affaire rentable. »]


Article 63 TFUE [color=green][[b]interdiction faite aux États de limiter la circulation des capitaux[/b], ce qui rend possible et favorise même la folle spéculation qui va probablement, finalement, tous nous ruiner][/color]
  1. Dans le cadre des dispositions du présent chapitre, [bgcolor=#FFFF99]toutes les restrictions aux mouvements de capitaux entre les États membres et entre les États membres et les pays tiers sont interdites.[/bgcolor]

  2. Dans le cadre des dispositions du présent chapitre, toutes les restrictions aux paiements entre les États membres et entre les États membres et les pays tiers sont interdites.


Article 49 TFUE [color=green][[b]interdiction faite aux États de limiter la liberté d’établissement des entreprises[/b], ce qui rend possible et facilite même les délocalisations][/color]

Dans le cadre des dispositions visées ci-après, [bgcolor=#FFFF99]les restrictions à la liberté d’établissement des ressortissants d’un État membre dans le territoire d’un autre État membre sont interdites.[/bgcolor] Cette interdiction s’étend également aux restrictions à la création d’agences, de succursales ou de filiales, par les ressortissants d’un État membre établis sur le territoire d’un État membre.

La liberté d’établissement comporte l’accès aux activités non salariées et leur exercice, ainsi que la constitution et la gestion d’entreprises, et notamment de sociétés au sens de l’article 54, deuxième alinéa, dans les conditions définies par la législation du pays d’établissement pour ses propres ressortissants, sous réserve des dispositions du chapitre relatif aux capitaux.


Article 42 TUE [color=green][[b]« Compatibilité » imposée de la défense européenne avec les choix de l’OTAN[/b]][/color]

(…) 2. (…) La politique de l’Union au sens de la présente section n’affecte pas le caractère spécifique de la politique de sécurité et de défense de certains États membres, [bgcolor=#FFFF99]elle respecte les obligations découlant du traité de l’Atlantique Nord pour certains États membres qui considèrent que leur défense commune est réalisée dans le cadre de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) et elle est compatible avec la politique commune de sécurité et de défense arrêtée dans ce cadre.[/bgcolor]

(…) 7. Au cas où un État membre serait l’objet d’une agression armée sur son territoire, les autres États membres lui doivent aide et assistance par tous les moyens en leur pouvoir, conformément à l’article 51 de la charte des Nations unies. Cela n’affecte pas le caractère spécifique de la politique de sécurité et de défense de certains États membres.

Les engagements et la coopération dans ce domaine demeurent conformes aux engagements souscrits au sein de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord, qui reste, pour les États qui en sont membres, le fondement de leur défense collective et l’instance de sa mise en oeuvre.


[color=green][Actes juridiques : règlement = loi, directive = loi-cadre, décision = décret avec le risque d’arbitraire lié à la confusion des pouvoirs correspondante.

Procédures législatives : procédure législative ordinaire = codécision avec des Ministres tuteurs du Parlement, et procédures législatives « spéciales » qui sont carrément des lois sans Parlement du tout.

Les actes non législatifs ne sont pas bien définis et doivent se comprendre « en creux », par rapport à l’art. 289 §3, quand les procédures législatives sont exclues : par exemple, [bgcolor=#FFFF99]en matière de PESC (à propos de la guerre, rien que ça), les décisions sont prises par les exécutifs à l’exclusion expresse de toute procédure législative, c’est-à-dire sans donner le moindre pouvoir au Parlement…[/bgcolor] (voir plus bas les art. 24, 26 et 28 TUE).][/color]

Article 288 [Les actes juridiques de l’Union]

Pour exercer les compétences de l’Union, les institutions adoptent des règlements, des directives, des décisions, des recommandations et des avis.

Le règlement a une portée générale. Il est obligatoire dans tous ses éléments et il est directement applicable dans tout État membre.

La directive lie tout État membre destinataire quant au résultat à atteindre, tout en laissant aux instances nationales la compétence quant à la forme et aux moyens.

La décision est obligatoire dans tous ses éléments. Lorsqu’elle désigne des destinataires, elle n’est obligatoire que pour ceux-ci.
Les recommandations et les avis ne lient pas.

Article 289 TFUE [Actes législatifs = issus d’une des procédures législatives : soit ordinaire, soit « spéciale »]

  1. La procédure législative ordinaire consiste en l’adoption d’un règlement, d’une directive ou d’une décision conjointement par le Parlement européen et le Conseil, sur proposition de la Commission. Cette procédure est définie à l’article 294.

  2. Dans les cas spécifiques prévues par les traités, l’adoption d’un règlement, d’une directive ou d’une décision par le Parlement européen avec la participation du Conseil ou par celui-ci avec la participation du Parlement européen constitue une [bgcolor=#FFFF99]procédure législative spéciale[/bgcolor].

  3. Les actes juridiques adoptés par procédure législative constituent des actes législatifs.
    [Pour un exemple d’actes non législatifs, voyez la PESC, dans la case suivante.
    Pour comprendre ces « procédures législatives spéciales » — qu’on devrait plutôt appeler « lois sans parlement » —, il faut parcourir un à un les centaines d’articles des traités… Le fait de refuser de présenter la moindre liste de ces lois sans parlement est, en soi, éminemment suspect : pourquoi donc cacher ces domaines réservés où l’exécutif légifère seul ?
    Voici un exemple de procédure législative ordinaire et de procédure législative spéciale, en matière de politique sociale : les domaines de codécision entre Parlement et Ministres sont surlignés en gris, [bgcolor=#FFFF99]les domaines où l’exécutif légifère seul[/bgcolor] (Montesquieu fait la toupie dans sa tombe) sont surlignés en rouge]

Article 153 TFUE [domaines de la politique sociale et procédures législatives correspondantes]

  1. En vue de réaliser les objectifs visés à l’article 151, l’Union soutient et complète l’action des États membres dans les domaines suivants :

a) l’amélioration, en particulier, du milieu de travail pour protéger la santé et la sécurité des travailleurs ;
b) les conditions de travail ;
[bgcolor=#FFFF99]c) la sécurité sociale et la protection sociale des travailleurs ;[/bgcolor]
[bgcolor=#FFFF99]d) la protection des travailleurs en cas de résiliation du contrat de travail ;[/bgcolor]
e) l’information et la consultation des travailleurs ;
[bgcolor=#FFFF99]f) la représentation et la défense collective des intérêts des travailleurs et des employeurs, y compris la cogestion, sous réserve du paragraphe 5 ;[/bgcolor]
[bgcolor=#FFFF99]g) les conditions d’emploi des ressortissants des pays tiers se trouvant en séjour régulier sur le territoire de l’Union ;[/bgcolor]
h) l’intégration des personnes exclues du marché du travail, sans préjudice de l’article 166 ;
i) l’égalité entre hommes et femmes en ce qui concerne leurs chances sur le marché du travail et le traitement dans le travail ;
j) la lutte contre l’exclusion sociale ;
k) la modernisation des systèmes de protection sociale, sans préjudice du point c)

  1. À cette fin, le Parlement européen et le Conseil :

a) peuvent adopter des mesures destinées à encourager la coopération entre États membres par le biais d’initiatives visant à améliorer les connaissances, à développer les échanges d’informations et de meilleures pratiques, à promouvoir des approches novatrices et à évaluer les expériences, à l’exclusion de toute harmonisation des dispositions législatives et réglementaires des États membres ;
b) peuvent arrêter, dans les domaines visés au paragraphe 1, points a) à i), par voie de directives, des prescriptions minimales applicables progressivement, compte tenu des conditions et des réglementations techniques existant dans chacun des États membres.

Ces directives évitent d’imposer des contraintes administratives, financières et juridiques telles qu’elles contrarieraient la création et le développement de petites et moyennes entreprises.

Le Parlement européen et le Conseil statuent conformément à la procédure législative ordinaire après consultation du Comité économique et social et du Comité des régions.

[bgcolor=#FFFF99]Dans les domaines visés au paragraphe 1, points c), d), f) et g), du présent article, le Conseil statue conformément à une procédure législative spéciale, à l’unanimité[/bgcolor], après [bgcolor=#FFFF99]consultation[/bgcolor] du Parlement européen et desdits Comités.

Le Conseil, statuant à l’unanimité sur proposition de la Commission après consultation du Parlement européen, peut décider de rendre la procédure législative ordinaire applicable au paragraphe 1, points d), f) et g), du présent article. [Mystère : le point c, et lui seul, ne pourra en aucun cas relever de la codécision. Domaine réservé des ministres.]

  1. Un État membre peut confier aux partenaires sociaux, à leur demande conjointe, la mise en oeuvre des directives prises en application du paragraphe 2 ou, le cas échéant, la mise en oeuvre d’une décision du Conseil adoptée conformément à l’article 155.

Dans ce cas, il s’assure que, au plus tard à la date à laquelle une directive ou une décision doit être transposée ou mise en oeuvre, les partenaires sociaux ont mis en place les dispositions nécessaires par voie d’accord, l’État membre concerné devant prendre toute disposition nécessaire lui permettant d’être à tout moment en mesure de garantir les résultats imposés par ladite directive ou ladite décision.

[Est-ce qu’on pourrait expliquer aux citoyens pourquoi « la sécurité sociale et la protection sociale des travailleurs » (point c) sont rigoureusement exclues du pouvoir du Parlement et réservées au pouvoir sans contrôle du Conseil des ministres ?]

[color=green][Actes non législatifs : pas facile de comprendre quelle est la portée de ces normes européennes qui ressemblent à notre pouvoir réglementaire en France :

On a un bel exemple de ces « actes non législatifs » à propos de la PESC, politique étrangère et de sécurité commune : [bgcolor=#FFFF99]où, quand et comment allons-nous faire la guerre… Le Parlement n’a aucun pouvoir en la matière : les exécutifs semblent y avoir confisqué tous les pouvoirs, sans contre-pouvoir[/bgcolor] (vous avez dit « démocratie » ?) :][/color]

Article 24 TUE

  1. La compétence de l’Union en matière de politique étrangère et de sécurité commune couvre tous les domaines de la politique étrangère ainsi que l’ensemble des questions relatives à la sécurité de l’Union, y compris la définition progressive d’une politique de défense commune qui peut conduire à une défense commune.

La politique étrangère et de sécurité commune est soumise à des règles et procédures spécifiques. Elle est définie et mise en oeuvre par le Conseil européen et le Conseil, qui statuent à l’unanimité, sauf dans les cas où les traités en disposent autrement. [bgcolor=#FFFF99]L’adoption d’actes législatifs est exclue.[/bgcolor] Cette politique est exécutée par le haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et par les États membres, conformément aux traités. Les rôles spécifiques du Parlement européen et de la Commission dans ce domaine sont définis par les traités. La Cour de justice de l’Union européenne n’est pas compétente en ce qui concerne ces dispositions, à l’exception de sa compétence pour contrôler le respect de l’article 40 du présent traité et pour contrôler la légalité de certaines décisions visées à l’article 275, second alinéa, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne.

[Les Présidents des États membres fixent les grandes lignes de la PESC, les Ministres décident les détails… Donc, notez : sur la PESC, le Parlement semble n’avoir AUCUN pouvoir… PESC = domaine désormais strictement réservé aux exécutifs. Vous avez dit « démocratie » ?]

Article 26 TUE

  1. Le Conseil européen identifie les intérêts stratégiques de l’Union, fixe les objectifs et définit les orientations générales de la politique étrangère et de sécurité commune, y compris pour les questions ayant des implications en matière de défense. Il adopte les décisions nécessaires.

Si un développement international l’exige, le président du Conseil européen convoque une réunion extraordinaire du Conseil européen afin de définir les lignes stratégiques de la politique de l’Union face à ce développement.

  1. Le Conseil élabore la politique étrangère et de sécurité commune et prend les décisions nécessaires à la définition et à la mise en oeuvre de cette politique, sur la base des orientations générales et des lignes stratégiques définies par le Conseil européen.

Le Conseil et le haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité veillent à l’unité, à la cohérence et à l’efficacité de l’action de l’Union.

  1. La politique étrangère et de sécurité commune est exécutée par le haut représentant et par les États membres, en utilisant les moyens nationaux et ceux de l’Union.

Article 28 TUE

  1. Lorsqu’une situation internationale exige une action opérationnelle de l’Union, le Conseil adopte les décisions nécessaires. Elles fixent leurs objectifs, leur portée, les moyens à mettre à la disposition de l’Union, les conditions relatives à leur mise en oeuvre et, si nécessaire, leur durée.

  2. S’il se produit un changement de circonstances ayant une nette incidence sur une question faisant l’objet d’une décision visée au paragraphe 1, le Conseil révise les principes et les objectifs de cette décision et adopte les décisions nécessaires.

  3. Les décisions visées au paragraphe 1 engagent les États membres dans leurs prises de position et dans la conduite de leur action.

  4. Toute prise de position ou toute action nationale envisagée en application d’une décision visée au paragraphe 1 fait l’objet d’une information par l’État membre concerné dans des délais permettant, en cas de nécessité, une concertation préalable au sein du Conseil. L’obligation d’information préalable ne s’applique pas aux mesures qui constituent une simple transposition sur le plan national des décisions du Conseil.

  5. En cas de nécessité impérieuse liée à l’évolution de la situation et à défaut d’une révision de la décision du Conseil visée au paragraphe 1, les États membres peuvent prendre d’urgence les mesures qui s’imposent, en tenant compte des objectifs généraux de ladite décision. L’État membre qui prend de telles mesures en informe immédiatement le Conseil.

  6. En cas de difficultés majeures pour appliquer une décision visée au présent article, un État membre saisit le Conseil, qui en délibère et recherche les solutions appropriées. Celles-ci ne peuvent aller à l’encontre des objectifs de la décision visée au paragraphe 1 ni nuire à son efficacité.


[color=green][[b]Autre exemple d’« actes non législatifs », sortes de « lois sans Parlement », voici les « actes délégués », sur le modèle de nos ordonnances, (emblématiques de la mise au pas du Parlement par l’exécutif sous la cinquième République en France). Toute notre sécurité juridique — dans ce contexte de confusion des pouvoirs dans les mains de non élus — va reposer sur l’interprétation par les juges de l’expression « éléments non essentiels » :[/b]][/color]

Article 290 TFUE

  1. Un acte législatif peut [bgcolor=#FFFF99]déléguer à la Commission le pouvoir d’adopter des actes non législatifs de portée générale[/bgcolor] qui complètent ou modifient certains éléments [bgcolor=#FFFF99]non essentiels[/bgcolor] de l’acte législatif.

Les actes législatifs délimitent explicitement les objectifs, le contenu, la portée et la durée de la délégation de pouvoir. Les éléments essentiels d’un domaine sont réservés à l’acte législatif et ne peuvent donc pas faire l’objet d’une délégation de pouvoir.

  1. Les actes législatifs fixent explicitement les conditions auxquelles la délégation est soumise, qui peuvent être les suivantes :
    a) le Parlement européen ou le Conseil peut décider de révoquer la délégation ;
    b) l’acte délégué ne peut entrer en vigueur que si, dans le délai fixé par l’acte législatif, le Parlement européen ou le Conseil n’exprime pas d’objections.

Aux fins des points a) et b), le Parlement européen statue à la majorité des membres qui le composent et le Conseil statue à la majorité qualifiée.

  1. L’adjectif « délégué » ou « déléguée » est inséré dans l’intitulé des actes délégués.

Article 253 TFUE

Les juges et les avocats généraux de la Cour de justice, choisis parmi des personnalités offrant toutes garanties d’indépendance et qui réunissent les conditions requises pour l’exercice, dans leurs pays respectifs, des plus hautes fonctions juridictionnelles, ou qui sont des jurisconsultes possédant des compétences notoires, sont nommés d’un commun accord [bgcolor=#FFFF99]pour six ans[/bgcolor] par les gouvernements des États membres, après consultation du comité prévu à l’article 255.

Un renouvellement partiel des juges et des avocats généraux a lieu tous les trois ans dans les conditions prévues par le statut de la Cour de justice de l’Union européenne.

Les juges désignent parmi eux, pour trois ans, le président de la Cour de justice. Son mandat est renouvelable.

Les juges et les avocats généraux sortants [bgcolor=#FFFF99]peuvent être nommés de nouveau.[/bgcolor]


Article 48 TUE [color=green][[b]Révision des institutions : ce sont les exécutifs qui écrivent les propositions de révisions et qui, de surcroît, les font valider sans référendum[/b], c’est-à-dire sans les peuples concernés, c’est à pleurer.][/color]
  1. Les traités peuvent être modifiés conformément à une procédure de révision ordinaire. Ils peuvent également être modifiés conformément à des procédures de révision simplifiées.

Procédure de révision ordinaire

  1. Le gouvernement de tout État membre, le Parlement européen ou la Commission peut soumettre au Conseil des projets tendant à la révision des traités. Ces projets peuvent, entre autres, tendre à accroître ou à réduire les compétences attribuées à l’Union dans les traités. Ces projets sont transmis par le Conseil au Conseil européen et notifiés aux parlements nationaux.
  2. Si le Conseil européen, après consultation du Parlement européen et de la Commission, adopte à la majorité simple une décision favorable à l’examen des modifications proposées, le président du Conseil européen convoque une Convention composée de représentants des parlements nationaux, des chefs d’État ou de gouvernement des États membres, du Parlement européen et de la Commission. La Banque centrale européenne est également consultée dans le cas de modifications institutionnelles dans le domaine monétaire. La Convention examine les projets de révision et adopte par consensus une recommandation à une Conférence des représentants des gouvernements des États membres telle que prévue au paragraphe 4.

Le Conseil européen peut décider à la majorité simple, après approbation du Parlement européen, de ne pas convoquer de Convention lorsque l’ampleur des modifications ne le justifie pas. Dans ce dernier cas, le Conseil européen établit le mandat pour une Conférence des représentants des gouvernements des États membres.

  1. [bgcolor=#FFFF99]Une Conférence des représentants des gouvernements[/bgcolor] des États membres est convoquée par le président du Conseil [bgcolor=#FFFF99]en vue d’arrêter d’un commun accord les modifications à apporter aux traités[/bgcolor]. [Ce sont donc exclusivement des membres de l’exécutif qui écrivent désormais la Constitution des « démocraties » européennes… Fin de l’état de droit, relire la Déclaration des droits de l’homme, article 16.]

Les modifications entrent en vigueur après avoir été ratifiées par tous les États membres conformément à leurs règles constitutionnelles respectives.

  1. Si à l’issue d’un délai de deux ans à compter de la signature d’un traité modifiant les traités, les quatre cinquièmes des États membres ont ratifié ledit traité et qu’un ou plusieurs États membres ont rencontré des difficultés pour procéder à ladite ratification, le Conseil européen se saisit de la question.

Procédures de révision simplifiées

  1. Le gouvernement de tout État membre, le Parlement européen ou la Commission peut soumettre au Conseil européen des projets tendant à la révision de tout ou partie des dispositions de la troisième partie du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, relatives aux politiques et actions internes de l’Union.

Le Conseil européen peut adopter une décision modifiant tout ou partie des dispositions de la troisième partie du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne. Le Conseil européen statue à l’unanimité, après consultation du Parlement européen et de la Commission ainsi que de la Banque centrale européenne dans le cas de modifications institutionnelles dans le domaine monétaire. Cette décision n’entre en vigueur qu’après son approbation par les États membres, conformément à leurs règles constitutionnelles respectives.

La décision visée au deuxième alinéa ne peut pas accroître les compétences attribuées à l’Union dans les traités.

  1. Lorsque le traité sur le fonctionnement de l’Union européenne ou le titre V du présent traité prévoit que le Conseil statue à l’unanimité dans un domaine ou dans un cas déterminé, le Conseil européen peut adopter une décision autorisant le Conseil à statuer à la majorité qualifiée dans ce domaine ou dans ce cas. Le présent alinéa ne s’applique pas aux décisions ayant des implications militaires ou dans le domaine de la défense.

Lorsque le traité sur le fonctionnement de l’Union européenne prévoit que des actes législatifs sont adoptés par le Conseil conformément à une procédure législative spéciale, le Conseil européen peut adopter une décision autorisant l’adoption desdits actes conformément à la procédure législative ordinaire.

Toute initiative prise par le Conseil européen sur la base du premier ou du deuxième alinéa est transmise aux parlements nationaux. En cas d’opposition d’un parlement national notifiée dans un délai de six mois après cette transmission, la décision visée au premier ou au deuxième alinéa n’est pas adoptée. En l’absence d’opposition, le Conseil européen peut adopter ladite décision.

Pour l’adoption des décisions visées au premier ou au deuxième alinéa, le Conseil européen statue à l’unanimité, après approbation du Parlement européen, qui se prononce à la majorité des membres qui le composent.


Article 132 TFUE [color=green][[b]pouvoir normatif autonome de la Banque centrale européenne (BCE) : pouvoir législatif, pouvoir exécutif et pouvoir judiciaire concentrés dans un seul organe, non élu ![/b] [bgcolor=#FFFF99]Une invraisemblable confusion des pouvoirs sur un sujet essentiel pour la société, la monnaie.[/bgcolor]][/color]
  1. Pour l’accomplissement des missions qui sont confiées au SEBC [système européen des banques centrales], la Banque centrale européenne, conformément aux traités et selon les conditions fixées dans les statuts du SEBC et de la BCE :
  • arrête des règlements dans la mesure nécessaire à l’accomplissement des missions définies à l’article 3.1, premier tiret, aux articles 19.1, 22 ou 25.2 des statuts du SEBC et de la BCE, ainsi que dans les cas qui sont prévus dans les actes du Conseil visés à l’article 129, paragraphe 6,

  • prend les décisions nécessaires à l’accomplissement des missions confiées au SEBC en vertu des traités et des statuts du SEBC et de la BCE,

  • émet des recommandations et des avis.

  1. La Banque centrale européenne peut décider de publier ses décisions, recommandations et avis.

  2. Dans les limites et selon les conditions arrêtées par le Conseil, conformément à la procédure prévue à l’article 129, paragraphe 6, la Banque centrale européenne est habilitée à infliger aux entreprises des amendes et des astreintes en cas de non-respect de ses règlements et de ses décisions.


Article 11 TUE (…) 4. Des citoyens de l'Union, au nombre d'un million au moins, ressortissants d'un nombre significatif d'États membres, peuvent prendre l'initiative d'inviter la Commission, dans le cadre de ses attributions, à soumettre une proposition appropriée sur des questions pour lesquelles ces citoyens considèrent qu'un acte juridique de l'Union est nécessaire aux fins de l'application des traités.

[Nota : cet article ne comporte rigoureusement aucune force contraignante : la Commission fait ce qu’elle veut, sans même avoir à motiver sa décision : elle peut jeter l’initiative à la poubelle, elle peut la déformer ou la vider de son sens… Et ensuite, le Conseil des Ministres et le Parlement peuvent faire de même… On se moque des citoyens en prétendant leur offrir un droit démocratique tant attendu avec cet article 11 qui est, en fait, une véritable insulte.]


Source pour le TUE et le TFUE consolidés (avec la nouvelle numérotation) : Rapport d’information de la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale (publié en décembre 2007) (http://www.assemblee-nationale.fr/13/pdf/rap-info/i0439.pdf)
Art. 16 Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 (DDHC) Toute société dans laquelle la garantie des droits n'est pas assurée, ni la séparation des pouvoirs déterminée, n'a pas de Constitution. Source : http://www.conseil-constitutionnel.fr/textes/d1789.htm

[color=green][Le principe de la séparation des pouvoirs est enseigné partout dans le monde comme le premier principe fondateur qui doit guider des institutions républicaines, l’exigence la plus importante pour protéger les hommes contre l’arbitraire.

Ce que tout citoyen devrait savoir dès son plus jeune âge, c’est que sa principale protection contre les abus de pouvoir réside dans la séparation des pouvoirs, et que cette séparation des pouvoirs ne peut être imposée qu’au plus haut niveau du droit, dans un texte essentiel pour les libertés qui s’appelle Constitution, qui se sert — pour ainsi dire — qu’à cela : séparer les pouvoirs pour les empêcher de nuire.

C’est pour cela que les révolutionnaires de 1789 ont signalé solennellement dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen qu’une société qui ne garantit pas la séparation des pouvoirs n’a pas de constitution : cette société est gravement exposée aux abus de pouvoir.

Par exemple, notre propre Constitution, celle de 1958 qui institue la 5ème République, précise expressément :][/color]

Art 23-1 Constitution française de 1958 :
Les fonctions de membre du Gouvernement sont incompatibles avec l’exercice de tout mandat parlementaire. Source : http://www.conseil-constitutionnel.fr/textes/constit.htm


Documents complémentaires :

•Interdire les prêts des la BCE aux États, c’est abandonner la création monétaire publique, c’est condamner les États à verser un intérêt pour financer les investissements publics, et c’est donc fabriquer de toutes pièces notre invraisemblable dette publique : Voir ce papier important : « Non, ce n’est pas « trop cher » : le financement des besoins collectifs est rendu sciemment ruineux par un sabordage monétaire étonnant » : http://etienne.chouard.free.fr/Europe/forum/index.php?2007/05/01/72-non-ce-n-est-pas-trop-cher-le-financement-des-besoins-collectifs-est-rendu-sciemment-ruineux

Relation « Lutte contre l’inflation - chômage » :
Extrait de ma bibliographie n°1 : Une mauvaise Constitution...

Lire JP Fitoussi, Professeur des Universités à l’Institut d’Études Politiques de Paris, Président du Conseil Scientifique de l’IEP de Paris, Président de l’OFCE et Secrétaire général de l’Association Internationale des Sciences Économiques, entretiens avec JC Guillebaud, « La politique de l’impuissance », 2005, Arléa.

Extrait édifiant :

  • JCG : « Vous êtes en train de dire qu’au fond, obsédé par la lutte contre l’inflation, on a littéralement consenti au chômage. »

  • JPF : « Pis que ça ! On a dans une première phase instrumentalisé le chômage pour combattre l’inflation. Chaque « banquier central » de la planète sait que, dès qu’il augmente les taux d’intérêts, il met au chômage une partie des catégories les plus vulnérables de la population. Non seulement il le sait, mais c’est précisément pour ça qu’il le fait. Pourquoi augmente-t-on les taux d’intérêts ? Parce qu’on est persuadé que la demande est trop forte et que les entreprises produisant à pleine capacité ne pourraient la satisfaire qu’en augmentant leurs prix. La douche froide des taux d’intérêts réduit ainsi la demande et incite les entreprises à licencier. » (p. 45) (…)

  • JCG : « Que pensez-vous des deux arguments martelés à cette époque [après 1982] à propos de l’inflation et du respect des grands équilibres ? Premièrement on a dit qu’il était légitime (y compris moralement) de lutter contre l’inflation parce qu’elle pénalisait les plus pauvres ; deuxièmement, qu’il fallait maintenir les grands équilibres par simple respect et générosité pour les générations à venir, afin de ne pas faire peser une charge trop lourde sur la tête de nos enfants. On a habillé, en quelque sorte, cette politique d’un discours de générosité… »

  • JPF : « C’était un double mensonge. En augmentant les taux d’intérêts, et surtout en les maintenant à un niveau élevé une fois l’inflation vaincue, on savait qu’on favorisait ceux qui détiennent le capital financier, et que l’on excluait de l’accès aux biens durables (qui exigent un recours à l’emprunt) les catégories les plus vulnérables de la population. (…) Le second mensonge, c’est qu’en augmentant les taux d’intérêt on faisait du service de la dette un des postes les plus importants du budget de l’État. » (P. 46)

  • JPF : « Que l’orientation des politiques économiques de l’Union soit, pour l’essentiel, indépendante de tout processus démocratique est à la fois contraire aux traditions politiques des peuples européens, et dangereux pour l’efficacité économique de l’ensemble. » (p. 72)

  • JPF : « En forçant le trait, on pourrait affirmer que le « gouvernement économique » de l‘Europe se rapproche à s’y méprendre d’un despote éclairé qui, à l’abri des pressions populaires, chercherait le bien commun au travers de l’application d’une doctrine rigoureuse – le libéralisme -, supposée supérieure à toutes les autres en termes d’efficacité économique. La démocratie ne serait donc pas le système politique le mieux à même d’appréhender l’intérêt général ; elle placerait les gouvernements en position de vulnérabilité devant les pressions des populations en faveur de la redistribution. Le pouvoir a ainsi changé de mains. Les politiques ont préféré le confier à des agences indépendantes. (…) Mais il est vrai aussi que, dès l’origine, la construction européenne fut l’œuvre d’une démocratie des élites, plutôt que de la démocratie tout court. Cependant les élites ont changé (…) aujourd’hui elles ont tendance à assimiler le bien public au marché.»

La suite est proprement incroyable… Un petit livre important, à lire…


Sandy, pourquoi diable faudrait-il absolument rester dans un système qui impose ces règles abjectes au plus haut niveau du droit, les rendant de fait (si on est réaliste :wink: ) inaccessibles aux votes des citoyens ?

[bgcolor=#FFFF99]En refusant par principe de sortir du piège, vous êtes un complice objectif de ceux qui ont imaginé et mis en place ce piège.[/bgcolor]

C’est de la logique chimiquement pure.

Étienne.


Etienne, je sais déjà tout ça, pourquoi vous continuez à m’accuser de soutenir ces traités ?

Je vous le redit une nouvelle fois, je ne soutiens pas ces traités, je ne défends pas ces institutions, je ne veux pas rester dans ce système. Je veux comme vous les voir disparaître. Mais pour cela je ne veux pas sortir de l’UE, de toute façon le choix ne se pose même pas, je veux modifier les traités pour démocratiser l’UE.

Je suis d’accord avec vous, ces traités mettent en place des verrous et des politiques qui nous imposent des politiques néolibérales et qui rendent extrêmement difficile que l’on puisse revenir dessus à cause, comme vous l’avez souligné, des lourdes procédures requiérant bon nombre d’unanimités. Et tout ceci ce n’est pas ce que je conteste.

Ce que je conteste c’est que :

  • sortir de l’UE résoudra tous les problèmes, car vous surestimez le rôle de l’UE alors que vous savez très bien que derrière l’UE se cachent les gouvernements, et vous sous-estimez le caractère néfaste de l’économie et de l’intergouvernementalité / diplomatie au niveau international
  • c’est l’idée qu’il est impossible de modifier ces traités et que la sortie de l’UE soit la seule alternative
  • c’est qu’il soit impossible de rendre l’europe démocratique …
  • c’est l’idée que l’on puisse sortir de l’UE les gens étant majoritairement contre.

Et ce que j’affirme c’est que ces traités n’ont plus aucune valeur et que tant qu’ils n’adopteront pas le traité de Lisbonne, cela nous laisse l’opportunité d’appliquer un grand nombre de nos idées, les verrous ayant sauté. Pourquoi évitez-vous cette remarque ?

Vous présentez les choses comme si la question qui se posait demain était de choisir entre la sortie de l’UE ou pas hors c’est totalement faux cette question si vous la posez demain les gens répondront massivement non.
Ainsi pendant que vous vous marginaliserez à essayer de convaincre les gens qu’il faut sortir de l’UE, aucune de vos autres idées ne sera appliquée.

Je vais vous dire l’urgence c’est de démocratiser déjà la France, c’est de virer Sarkozy, et d’empécher le traité de Lisbonne de s’appliquer, donc d’aller soutenir nos amis irlandais, pour continuer à les obliger à consentir à une nouvelle révision de ces traités.
Vous ne serez d’aucun secours dans ces combats si vous vous marginalisez avec votre histoire de sortie de l’UE.
Si nous sommes victorieux dans tous ces combats, ensuite il nous suffira de lancer les débats au niveau européen, de soutenir nos alliés dans quelques autres pays, en commençant par tous les pays où les citoyens ont dit non à ces traités, pour créer ce rapport de force multilatéral et suffisamment légitime dont j’ai parlé.
Et ainsi nous obtiendrons la révision des traités.

J’ai conscience de l’ampleur de la tâche et des difficultés. Mais je ne crois pas à votre sortie de l’UE et je ne la veux pas.

Sandy,

Je vous aime bien, on se ressemble trop (sur l’essentiel, sur ce qui compte vraiment) pour se haïr. Je m’en fiche, de votre violence et de vos insultes d’un jour en colère, ce n’est pas grave. Je vous trouve complètement irréaliste et vous me renvoyez le compliment. Bon. Voilà.

Continuez à me taper dessus si ça vous défoule (si ça vous donne l’impression d’être utile à quelque chose) et à me menacer de marginalisation, moi qui suis déjà totalement marginal, comme vous… Je m’en fiche.

[bgcolor=#FFFF99]N’importe qui peut comprendre que gagner UNE présidence et UNE assemblée avec une opinion formée et une règle MAJORITAIRE, c’est monstrueusement plus facile que de gagner 27 présidences et 27 assemblées et 27 ratifications sans opinion formée et avec, chaque fois, la contrainte redoutable de l’unanimité.[/bgcolor] En fait, c’est difficile mais possible, alors que réformer l’UE c’est carrément impossible (et c’est à l’évidence construit pour cela par des gens très malins).

N’importe qui.

N’importe qui, sauf vous et quelques autres qui refusent de voir un piège là où ils se faisaient « des châteaux en Espagne » et qui prennent les bobards des politiciens pour argent comptant.

Prêtez attention à cela, s'il vous plaît : [color=black][b]les traités récents ont été signés à 27 [bgcolor=#FFFF99]en profitant de l'adhésion des 10 derniers pour faire pression sur les nouveaux signataires : ils ont eu l'unanimité en disant aux nouveaux : "tu signes ou tu restes dehors".[/bgcolor][/b][/color]

Comprenez-vous la portée de cette objection à l’argument selon lequel « il ne faut pas écouter les Cassandre, l’UE a toujours su évoluer malgré les difficultés et si des révisions ont été possibles, d’autres continueront à l’être, il ne faut pas s’inquiéter » ? [bgcolor=#FFFF99]Les prochaines tentatives de révision à 27 sont devant nous, il n’y a pas de précédent[/bgcolor], Sandy : on n’a jamais eu à chercher une unanimité à 27 comme celle qui est désormais nécessaire, jamais.


Vous croyez que les institutions ne valent plus rien. Vous avez peut-être raison, et je serais content de me tromper, mais je crois que vous êtes profondément irréaliste, vous qui prétendez donner des leçons de réalisme. Les requins qui nous exploitent ont eu suffisamment de mal pour monter leur piège pour l’abandonner comme ça, sur une simple tempête : je vous fiche mon billet que les choses redeviendront bientôt comme avant. Non, ce sera pire, un monde plus policier et plus misérable.

Ne pas vouloir sortir du piège, pire : interdire même aux autres prisonniers de s’échapper du piège, c’est plus que de la complicité, c’est carrément de la collaboration.

Je ne m’étais jamais posé ces questions dans ces termes avant ce mois-ci, mais notre conversation m’a radicalisé, c’est vrai, par la force des arguments de fond de nature à nous révolter.

Pour reprendre vos propos point par point :

Ce que je conteste c'est que :
  • sortir de l’UE résoudra tous les problèmes, car vous surestimez le rôle de l’UE alors que vous savez très bien que derrière l’UE se cachent les gouvernements, et vous sous-estimez le caractère néfaste de l’économie et de l’intergouvernementalité / diplomatie au niveau international

OK, c’est vrai, il faut se battre contre nos propres gouvernements, nous sommes d’accord. Mais je trouve plus simple de me battre contre un gouvernement avec l’outil de la majorité que de me battre contre 27 gouvernements parmi lesquels UN SEUL peut bloquer tous mes efforts : ça, c’est absolument impossible à atteindre, Sandy, le piège est parfait. Je ne vois que la fuite comme issue. ÉC

  • c’est l’idée qu’il est impossible de modifier ces traités et que la sortie de l’UE soit la seule alternative

[color=green]Je ne reviens pas sur l’évidente impossibilité de révision sérieuse dans le cadre terrifiant de la triple unanimité de 27 pays : j’en ai déjà parlé plusieurs fois dans ce message.

Je ne suis pas sûr du tout que la sortie de l’UE soit la seule alternative : il me semble que c’est la meilleure, mais je n’ai aucune certitude.

C’est bien pour ça qu’il me semble très utile d’en débattre, et à fond.

Alors, quand je vous vois grimper aux rideaux en hurlant des anathèmes dignes d’un exorciste, ça me met sur mes gardes et je deviens soupçonneux : votre comportement n’est pas logique : si vous critiquez sévèrement ces institutions, ça ne devrait pas être un cauchemar d’en sortir.

ÉC[/color]

  • c’est qu’il soit impossible de rendre l’europe démocratique …

Cette Europe-là, si, puisque tout est parfaitement prévu pour que ni vous ni vos élus ne puissiez prendre la moindre initiative. ÉC

  • c’est l’idée que l’on puisse sortir de l’UE les gens étant majoritairement contre.

Vous le prétendez, vous avez peut-être raison, mais vous avez peut-être tort, car on ne le leur a jamais demandé. Et les choses changent vite : pour ma part, il y a quelques mois, j’aurais effectivement voté non à cette question sur la sortie pure et simple, alors qu’aujourd’hui, ça me paraît la seule issue d’urgence crédible pour nous protéger contre la désindustrialisation totale, le chômage de masse et les salaires de misère qu’impose la politique unioneuropéiste gravée dans le marbre au plus haut niveau du droit. ÉC


Je perds trop de temps avec ce dialogue de sourds, je vais m’écarter un peu, si vous voulez bien.

Étienne.

N'importe qui peut comprendre que gagner UNE présidence et UNE assemblée avec une opinion formée et une règle MAJORITAIRE, c'est monstrueusement plus facile que de gagner 27 présidences et 27 assemblées et 27 ratifications sans opinion formée et avec, chaque fois, la contrainte redoutable de l'unanimité.
D'abord il n'y a pas besoin de gagner "27 présidences" quelle transformation encore une fois de mes propos, j'ai bien précisé qu'il suffisait seulement de quelques pays pour constituer le rapport de force nécessaire pour obtenir un accord des 27 sur la révision de la constitution selon nos termes. Ceci étant obtenable à condition qu'ils soient obligés de négocier un accord, ce qui suppose le rejet par l'Irlande du traité de Lisbonne.

Et de toute manière votre « principe logique » est vrai pour la même idée. Pour la même idée il est effectivement logique et évident de penser qu’il est plus difficile de convaincre plusieurs populations dans plusieurs pays que de convaincre une seule population dans un seul pays.
Mais quand il s’agit d’idées différentes ce principe n’a plus aucune logique, vu que tout dépend des idées …

Et sortir de l’UE c’est une idée autour de laquelle il vous sera difficile de rassembler vu que majoritairement les gens sont favorables à la construction européenne, dumoins d’après ce qu’en disent les sondages, peut être nous manipulent-ils ? qui sait …