[b][bgcolor=#FFFF99]Qu'est-ce qui est le plus réaliste ? [/bgcolor]
Rassembler une majorité de réformateurs progressistes :
-
parmi des dizaines de millions de personnes parlant la même langue et partageant depuis longtemps la même communauté de destin, le tout dans des institutions qui laissent encore un peu de pouvoirs aux élus ?
-
ou parmi des centaines de millions de personnes parlant des langues incompréhensibles et ne partageant volontairement pas encore grand chose de concret, le tout dans des institutions qui ne laissent aucun pouvoir aux élus ?[/b]
Sandy,
Vous dites : « Si effectivement l’urgence fait que nous devrions dès demain nous débarrasser de ces institutions et mettre en place des institutions démocratiques, si cela ne tenait qu’à moi ce serait déjà fait, mais malheureusement nous devons composer avec des millions d’autres personnes, et il est irréaliste de croire que nous pouvons changer quoi que ce soit en claquant des doigts, ça prendra forcément du temps, beaucoup de temps malheureusement. »
Je vous fais remarquer, Sandy, que [bgcolor=#FFFF99]votre proposition demande de convaincre des CENTAINES de millions de personnes[/bgcolor] (480 millions d’européens), alors que [bgcolor=#66FF00]ceux qui veulent reprendre le combat démocratique à une échelle humainement accessible n’ont à convaincre que quelques DIZAINES de millions de personnes[/bgcolor].
Arithmétiquement, déjà, ce devrait donc être dix fois plus facile dans un pays que sur un continent.
En plus, et c’est loin d’être un détail, ces quelque dizaines de millions parlent la même langue et partagent des tas d’intérêts depuis longtemps.
Il me semble que, en termes de difficulté, projet contre projet, il n’y a pas photo : l’un est impossible, alors que l’autre est imaginable. Aucun n’est facile, je vous l’accorde.
De plus, je vous rappelle un point cardinal auquel vous n’avez pas donné sa juste importance, à mon avis : c’est la procédure de révision des institutions, inaccessible au niveau européen, accessible au niveau national.
Votre argument : vous avez remarqué récemment que les États violent certaines dispositions des traités pour faire face à la tourmente financière, et vous en déduisez que les traités ne sont plus verrouillés comme avant, et que les citoyens vont donc enfin pouvoir changer les institutions à leur avantage.
Pour le dire gentiment, je trouve vos déductions exagérément optimistes.
Je vous rappelle pour mémoire les [bgcolor=#FFFF99]règles de révision[/bgcolor] du TUE (traité sur l’Union européenne) :
[Synthèse : ce sont les exécutifs qui écrivent les propositions de révisions et qui, de surcroît, les font valider sans référendum, c’est-à-dire sans les peuples concernés, c’est à pleurer. Comment voulez-vous changer quoi que ce soit dans ce cadre-là ?]
[b]Article 48 [url=http://www.traite-de-lisbonne.fr/Traite_de_Lisbonne.php?Traite=2]TUE[/url] [/b]
- [bgcolor=#FFFF99]Les traités peuvent être modifiés[/bgcolor] conformément à une procédure de révision ordinaire. Ils peuvent également être modifiés conformément à des procédures de révision simplifiées.
Procédure de révision ordinaire
-
[bgcolor=#FFFF99]Le gouvernement de tout État membre, le Parlement européen ou la Commission[/bgcolor] peut soumettre au Conseil des projets tendant à la révision des traités. Ces projets peuvent, entre autres, tendre à accroître ou à réduire les compétences attribuées à l’Union dans les traités. Ces projets sont transmis par le Conseil au Conseil européen et notifiés aux parlements nationaux.
-
Si [bgcolor=#FFFF99]le Conseil européen[/bgcolor], après consultation du Parlement européen et de la Commission, adopte à la majorité simple une décision favorable à l’examen des modifications proposées, le président du Conseil européen convoque [bgcolor=#FFFF99]une Convention[/bgcolor] composée de représentants des parlements nationaux, des chefs d’État ou de gouvernement des États membres, du Parlement européen et de la Commission. La Banque centrale européenne est également consultée dans le cas de modifications institutionnelles dans le domaine monétaire. La Convention examine les projets de révision et adopte par consensus une recommandation à une Conférence des représentants des gouvernements des États membres telle que prévue au paragraphe 4.
Le Conseil européen peut décider à la majorité simple, après approbation du Parlement européen, de ne pas convoquer de Convention lorsque l’ampleur des modifications ne le justifie pas. Dans ce dernier cas, le Conseil européen établit le mandat pour une Conférence des représentants des gouvernements des États membres.
- [bgcolor=#FFFF99]Une Conférence des représentants des gouvernements[/bgcolor] des États membres est convoquée par le président du Conseil [bgcolor=#FFFF99]en vue d’arrêter d’un commun accord les modifications à apporter aux traités[/bgcolor].
[Ce sont donc exclusivement des membres de l’exécutif qui écrivent désormais la Constitution des « démocraties » européennes… Fin de l’état de droit, relire la Déclaration des droits de l’homme, article 16. ÉC]
Les modifications entrent en vigueur après avoir été [bgcolor=#FFFF99]ratifiées par tous les États membres[/bgcolor] conformément à leurs règles constitutionnelles respectives.
- Si à l’issue d’un délai de deux ans à compter de la signature d’un traité modifiant les traités, les quatre cinquièmes des États membres ont ratifié ledit traité et qu’un ou plusieurs États membres ont rencontré des difficultés pour procéder à ladite ratification, le Conseil européen se saisit de la question.
Procédures de révision simplifiées
- [bgcolor=#FFFF99]Le gouvernement de tout État membre, le Parlement européen ou la Commission[/bgcolor] peut soumettre au Conseil européen des projets tendant à la révision de tout ou partie des dispositions de la troisième partie du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, relatives aux politiques et actions internes de l’Union.
[bgcolor=#FFFF99]Le Conseil européen[/bgcolor] peut adopter une décision modifiant tout ou partie des dispositions de la troisième partie du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne. Le Conseil européen statue à l’unanimité, après consultation du Parlement européen et de la Commission ainsi que de la Banque centrale européenne dans le cas de modifications institutionnelles dans le domaine monétaire. Cette décision n’entre en vigueur qu’après son [bgcolor=#FFFF99]approbation par les États membres[/bgcolor], conformément à leurs règles constitutionnelles respectives.
La décision visée au deuxième alinéa ne peut pas accroître les compétences attribuées à l’Union dans les traités.
- Lorsque le traité sur le fonctionnement de l’Union européenne ou le titre V du présent traité prévoit que le Conseil statue à l’unanimité dans un domaine ou dans un cas déterminé, le Conseil européen peut adopter une décision autorisant le Conseil à statuer à la majorité qualifiée dans ce domaine ou dans ce cas. Le présent alinéa ne s’applique pas aux décisions ayant des implications militaires ou dans le domaine de la défense.
Lorsque le traité sur le fonctionnement de l’Union européenne prévoit que des actes législatifs sont adoptés par le Conseil conformément à une procédure législative spéciale, le Conseil européen peut adopter une décision autorisant l’adoption desdits actes conformément à la procédure législative ordinaire.
Toute initiative prise par le Conseil européen sur la base du premier ou du deuxième alinéa est transmise aux [bgcolor=#FFFF99]parlements nationaux[/bgcolor]. En cas d’opposition d’un parlement national notifiée dans un délai de six mois après cette transmission, la décision visée au premier ou au deuxième alinéa n’est pas adoptée. En l’absence d’opposition, le Conseil européen peut adopter ladite décision.
Pour l’adoption des décisions visées au premier ou au deuxième alinéa, le Conseil européen statue à l’unanimité, après approbation du Parlement européen, qui se prononce à la majorité des membres qui le composent.
Sandy, où avez-vous vu les citoyens,
ou même leurs élus, dans cette procédure qui requiert trois unanimités (à 27) ?
Nulle part.
Même ceux que vous élisez n’ont AUCUN pouvoir pour réviser les institutions européennes, Sandy.
Regardez la réalité, pas seulement vos rêves (que je partage largement avec vous, d’ailleurs).
Dans un contexte à 27 États, aussi différents que les nôtres, pas besoin d’être pessimiste pour comprendre que tout est fait pour que rien d’important ne change, désormais.
Qu’est-ce que vous montre, sur ce point précis, votre capacité de discernement ? Dites-moi.
Tout à fait désespéré, et convaincu que rien de bon ne se fera finalement, parce que les peuples ne sont pas à la hauteur du piège qu’ont bâti contre eux les privilégiés, je reste cependant sur mon impression que nous nous protégerions mieux sans le terrible carcan juridique de l’UE.
Mais, comme toujours, je reste ouvert à vos éventuels arguments décisifs.

Étienne.
PS : Sandy, je viens de lire votre dernière question :
[bgcolor=#FFFF99]sortir de l’UE, cela pourrait-il être constructif ?[/bgcolor]
Tout ce à quoi je rêve en matière de démocratie et de contrôle des pouvoirs (tout, dans les moindres détails) trouve d’abord son exact opposé dans l’Union européenne et, plus encore !, le verrou qui fait que ce que je crois bon pour l’humanité ne sera JAMAIS possible.
Alors, je me lance, au débotté, malgré le risque de ridicule sur quelques points sans doute irréalistes tels quels.
Il suffit de raisonner a contrario, en faisant sauter une à une toutes les interdictions et toutes les impuissances fondamentales qui nous viennent directement des institutions européennes :
Le décor : j’imagine un Président français, progressiste, honnête, élu sur un programme de rupture avec cette UE-là et qui a promis d’instituer une vraie démocratie dans le pays, avant de reconstruire une Europe nouvelle, avec l’accord préalable et sous le contrôle permanent des peuples concernés, directement.
L’assemblée nationale, élue dans la foulée de sa propre élection, le soutient dans ce programme.
Le Président de la République organise un référendum sur la sortie de l’UE pour permettre un débat national sur ce point et confirmer que le peuple est bien derrière lui sur ce projet. Les Français, convaincus par les perspectives ouvertes par la disparition du carcan (voir plus loin) et la promesse d’autres institutions plus démocratiques approuvent le projet.
Le Président dénonce alors en bloc tous les traités antidémocratiques de l’UE, ainsi que nos engagements dans le cadre de l’AGCS. Il faut imaginer un successeur de de Gaulle, ne craignant ni dieu ni diable et se faisant de son peuple (et de toute l’humanité) une haute et respectueuse idée.
[bgcolor=#FFFF99]La sortie de l’UE et de l’OMC permet de protéger immédiatement l’économie nationale contre la concurrence déloyale des pays qui pratiquent le dumping social, fiscal et/ou environnemental, par de fortes taxes à l’importation[/bgcolor] : les seuls échanges non taxés sont ceux qui interviennent avec des pays de niveau de développement comparable (Allemagne Angleterre, Italie, Espagne, USA, etc.). Les entreprises françaises voient là disparaître une bonne partie de la pression sur les salaires qu’elles distribuent.
[bgcolor=#FFFF99]La sortie de l’UE permet aussi de rétablir le contrôle des changes, de limiter (par une surveillance et un impôt conséquent) la circulation des capitaux, d’interdire aux banques françaises la moindre activité avec les paradis fiscaux (ceux de la liste grise), et de rétablir une politique fiscale souveraine (sans craindre la concurrence déloyale de pays zones franches) : les délocalisations sont simplement interdites, les revenus sont limités à 300 000 euros par an[/bgcolor] (ceux qui ne sont pas contents peuvent partir, sans indemnités, bon débarras).
[bgcolor=#FFFF99]Protection de l’humanité contre les entreprises (des personnes physiques contre les personnes morales) :[/bgcolor] la bourse est fermée puis supprimée, les paris sur l’avenir purement spéculatifs sont interdits. Le statut de société par actions et les actionnaires disparaissent (le petits porteurs sont indemnisés, mais les gros se débrouillent : le racket général prend fin, voilà tout) : le financement des entreprises redevient normal : on emprunte, on rembourse, personne n’a plus rien à gagner à pressurer les salariés : les stock-options sont supprimées, les parachutes dorés et les retraites chapeau sont interdits, un revenu maximal est déterminé par le moyen d’un impôt confiscatoire de 100% au-delà du seuil. Les participations croisées sont interdites (une entreprise ne peut pas participer au capital d’une autre entreprise) et les conseils d’administration (qui fixent les salaires des patrons et des cadres supérieurs) accueillent forcément de par la loi nationale un tiers de leurs effectifs en représentants du personnel (moitié élus, moitié tirés au sort). En fait, c’est carrément la personnalité morale et la responsabilité limitée qui sont supprimées : ne restent donc que les personnes physiques, qui assument à nouveau pleinement leurs responsabilités (sociales, économiques, environnementales, pénales…).
[bgcolor=#FFFF99]La sortie de l’UE et de la tutelle de la BCE permet de reprendre le contrôle de la monnaie et de la création monétaire : le mécanisme des réserves fractionnaires est aboli et les banques ne peuvent plus prêter que l’argent dont elles disposent vraiment (couverture obligatoire à 100%) ; seule la Banque de France peut créer la monnaie, en fonction des besoins réels de l’économie.[/bgcolor] La BDF est aux ordres de la puissance publique, sous la forme d’un comité, indépendant des pouvoirs législatifs et exécutifs, où règnent les mandats courts et non renouvelables, la reddition des comptes et une part de tirage au sort.
[bgcolor=#FFFF99]La sortie de l’UE permet à l’État français d’emprunter les sommes dont il a besoin à la BDF —sans intérêts ! — ce qui diminue au moins de moitié la charge du financement des investissements publics.[/bgcolor]
[bgcolor=#FFFF99]La sortie de l’UE et des règles de convergence permet à l’État français de créer 600 milliards ex nihilo de monnaie permanente (vous pouvez changer le chiffre s’il vous fait peur) pour relancer l’économie en distribuant DIRECTEMENT cet argent à TOUS ménages (plutôt qu’aux banques qui garderaient ces sommes considérables pour elles sans les réinjecter dans l’économie), 10 000 € par personne (enfants compris) de monnaie permanente et gratuite distribuée sans contrepartie (pas besoin de rembourser), et répartis également par trimestre pendant un ou deux ans.[/bgcolor] Les ménages achèteront d’autant moins de produits étrangers que les nouvelles taxes sur ces produits les auront rendus fort peu compétitifs.
Nota : en quatre ou cinq ans, la plus grande partie de ces euros seront revenus dans les caisses de l’État par le jeu des différents impôts. Voir la démonstration très intéressante d’André-Jacques Holbecq dans son livre « Les 10 plus gros mensonges de l’économie », pages 72 à 75, [bgcolor=#FFFF99]mensonge n°3 «On ne peut pas le faire, « ça coûte » trop cher»[/bgcolor], un chapitre pa-ssio-nnant.
Pendant ce temps, le Président a convoqué une assemblée constituante (largement tirée au sort et totalement inéligible) et il contrôle la qualité des débats : il s’assure que les médias de masse relaient bien les échanges dans le pays et il s’assure que les initiatives et suggestions en provenance de la base soient bien collectées, synthétisées et transmises aux délégués constituants.
À l’issue des débats, l’AC propose plusieurs projets au pays, et un référendum à plusieurs tours (et à options) départage ces projets : une nouvelle constitution nationale est ainsi adoptée.
Comme les constituants n'étaient, pour la plupart, pas des professionnels de la politique, et comme par magie, on retrouve dans ces institutions les éléments fondamentaux d'une démocratie digne de ce nom et surtout de nombreux contre-pouvoirs, ainsi qu'une large place à l'action des simples citoyens. On y trouve :
• une chambre élue, avec un scrutin mixte (majoritaire et proportionnel sur les restes) qui permet d’avoir une majorité à coup sûr et de donner aussi une représentation significative aux petits courants ;
• le vote blanc (protestataire) est décompté et reconnu et, s’il est majoritaire, tous les candidats rentrent chez eux et on recommence l’élection avec d’autres candidats ;
• une autre chambre est tirée au sort pour composer un échantillon représentatif de la société civile, elle est chargée de lire les lois rédigées par la chambre élue et elle est capable de les bloquer si nécessaire ;
• quatre référendums d’initiative populaire (législatif, abrogatoire, révocatoire et constituant) peuvent être déclenchés par un simple citoyen, à condition d’avoir su convaincre une Assemblée du Référendum (tirée au sort) qui décide quelles sont les meilleures questions à poser lors de la prochaine Fête du Référendum (deux jours fériés par an) ;
• une procédure de reddition des comptes des élus en cours et en fin de mandat (non cumulable et peu renouvelable) avec possibilité de révocation à tout moment ;
• des jurys citoyens et des sondages délibératifs sont prévus à tout propos, sur tous les sujets de société ;
• les biens indispensables à la vie (eau, air, semences, électricité, pétrole et autres énergies, routes et autoroutes, terre, grande distribution…) sont nationalisés et déclarés inaliénables ;
• les routes et autoroutes sont gratuites ; les transports en commun sont tous gratuits dans les villes ;
• le pouvoir réglementaire autonome (comble de la plus haïssable confusion des pouvoirs) a disparu et le mot « gouvernement » aussi : seul reste un « pouvoir exécutif », incapable de produire lui-même des règles de droit et radicalement soumis aux deux assemblées (dont les légitimités sont différentes et complémentaires : une chambre élue et une autre tirée au sort) ;
• l’exécutif n’a aucun droit d’initiative de référendum (ce qui lui donnerait un outil bonapartiste) ;
• l’Assemblée Constituante reste mobilisée à la fin de son mandat initial et devient l’Assemblée Constitutionnelle, chargée de surveiller la bonne application des institutions qu’elle a elle-même conçues : elle est renouvelée par tiers tous les deux ans, par tirage au sort ;
• les conflits irréductibles entre organes sont tranchés par le peuple lui-même qui statue par référendum ;
• le pouvoir d’information est rendu parfaitement indépendant à la fois de l’exécutif et des entreprises (aucune entreprise, française ou étrangère, ne peut être propriétaire d’un journal, d’une radio, d’une télévision, d’un institut de sondage, d’un institut statistique ou d’un autre média d’information) => comme avec les juges, l’État finance le service public de l’information sans en contrôler le contenu ;
• la taille des entreprises est drastiquement limitée et la course au gigantisme est empêchée, les fusions sont lourdement pénalisées par voie fiscale ;
• les entreprises ne peuvent pas être propriétaires de locaux qu’elles n’utilisent pas pour leur activité habituelle ;
• les parlementaires, les ministres, les juges et les autres pouvoirs n’ont pas le droit de changer même une virgule à la Constitution qui fixe elle-même les règles électorales ainsi que les revenus et les avantages particuliers des acteurs publics ;
• les parlementaires, qui fixent l’impôt dû par les citoyens, au lieu de payer comme aujourd’hui moitié moins d’impôts que le commun des mortels, en paient désormais le double du taux normal (ça devrait les calmer) ;
• les juges du parquet n’ont plus la possibilité de juger de l’opportunité des poursuites (le « non-lieu », qui leur permettait de protéger les copains du pouvoir de toute poursuite, leur échappe) ;
• l’adhésion des salariés à un syndicat est libre mais obligatoire ;
• un revenu citoyen est versé à chaque individu depuis le jour de sa naissance, ce qui permet à chaque enfant d’accumuler un pécule qui sera libéré le jour de sa majorité ;
• etc.
[bgcolor=#FFFF99]La sortie de l’UE rend au parlement national, élu directement par les citoyens, les pouvoirs qu’il n’aurait jamais dû perdre (au profit d’un parlement européen impuissant et d’autres organes hors contrôle) : il redevient capable de légiférer en toutes matières, sans être violenté par le droit européen, de source opaque et hors contrôle. Par exemple, il interdit expressément toute activité de lobbying auprès des élus. Il annule ou corrige également tous les décrets iniques que la 5ème République avait rendus possibles avec la confusion des pouvoirs contenue dans le « pouvoir réglementaire autonome » (décrets, arrêtés… la liste est longue des abus de pouvoirs imposés de cette façon). [/bgcolor]
[bgcolor=#FFFF99]Les nouvelles ressources de l’État (il n’est plus obligé de payer des intérêts comme le lui imposaient les institutions européennes et il peut librement créer la monnaie dont il a besoin) lui permettent désormais de lancer des grands travaux d’intérêt général (construction d’un million de logements, isolation thermique de tous les autres, immense programme de recherche sur l’exploitation des énergies renouvelables, construction d’écoles, de maisons de retraite et de crèches, etc. etc.), ce qui, associé au programme de reflation par distribution directe de pouvoir d’achat, booste l’activité du pays qui reprend confiance. Les ressources de l’État et des caisses sociales sont renforcées par effet de boule de neige.[/bgcolor]
Pour faire face à tous ces projets, une main-d’œuvre abondante est nécessaire et le chômage régresse très rapidement. L’immigration est même fortement nécessaire et le bon traitement des immigrés facilite considérablement leur intégration. Le hideux concept de « sans-papier » est jeté aux poubelles de l’histoire. [bgcolor=#FFFF99]L’État s’étant émancipé de l’UE et de son idéologie libérale, qui le conduisait à l’asphyxie financière et à la ruine, l’aide aux pays pauvres redevient une réalité. Avec la disparition de la pénurie monétaire imposée par le système ancien, et avec la baisse du chômage qui rend possible de nouvelles revendications salariales, les salaires augmentent.[/bgcolor]
[bgcolor=#FFFF99]Les prix aussi, mais la puissance publique, libérée des carcans des institutions européennes, laisse filer une gentille inflation en indexant tous les salaires et tous les loyers sur la hausse de prix, exactement comme cela a été le cas avec succès pendant les Trente Glorieuses, cette indexation générale maintenant un pouvoir d’achat constant pour le plus grand nombre : les travailleurs et les entreprises. [/bgcolor]
Seuls les rentiers voient fondre leur tas d’or et sont rapidement contraints… au travail.
Bonne nouvelle.
[bgcolor=#FFFF99]La sortie de l’UE permet aussi à l’État d’aider les petites entreprises à grandir à l’abri des grands prédateurs.
Les services publics également, ne sont plus menacés par l’idéologie ultralibérale de la Commission européenne, et peuvent refleurir.[/bgcolor]
Nos voisins, constatant qu'en un an la prospérité est revenue chez nous, demandent à se joindre à nous pour composer une société européenne politique et économique moins libre-échangiste et plus protectionniste que la prison UE, plus interventionniste et plus protectrice pour les humains que la police des salaires de l'UE, ce que nous faisons volontiers, à condition que les peuples concernés approuvent ce projet directement (par référendum) et gardent un droit d'initiative pour en sortir à tout moment s'ils le souhaitent.
Le processus constituant européen s’organise alors de la même façon qu’il l’avait été en France auparavant : Assemblée constituante désintéressée (tirée au sort et inéligible), grand débat européen, référendums puis élections et/ou tirages au sort…
Bon, je n’ai pas fini, et je suis sûr que vous pourriez m’aider à prolonger cette liste de tout ce qui redeviendrait possible si nous n’avions plus les chaînes unioneuropéennes qui nous contraignent à tout propos et stérilisent tous nos rêves.
[bgcolor=#FFFF99]Oh, je sais que tout cela est un rêve car les privilégiés sont très malins et surtout prêts à tout pour conserver leurs privilèges, même à faire couler beaucoup de sang : le mur de l’argent, la fuite des capitaux, la corruption des fonctionnaires et le sabordage, l’espionnage et le sabotage, l’infiltration, les manipulations, les intrigues, les provocations (fausses opérations montées par les ennemis eux-mêmes pour discréditer le pouvoir), les assassinats crapuleux des principales personnalités, les faux prétextes pour faire la guerre, la désinformation systématique, etc. etc. Il suffit de lire les livres sur la CIA et tous les services secrets du monde, bien plus scientifiques désormais que les petites conspirations des nobles émigrés après la révolution de 1789, pour savoir à quoi s’attendre. Ce sont les obstacles terrifiants contre lesquels, par exemple, Hugo Chavez lutte en ce moment au Venezuela.[/bgcolor]
Mais ne me racontez pas que ce prévisible mur de résistance acharnée des privilégiés sera moins violent et plus facile à combattre dans les institutions européennes (je pense que vous les avez lues, n’est-ce pas ?). C’est tout le contraire, évidemment, puisque les institutions européennes ne laissent aux citoyens AUCUN outil juridique pour résister, puisque MÊME NOS ÉLUS n’y ont plus aucun pouvoir décisif.
Non : les pires gouverneront.
Précisément parce que ce sont les pires.
Mais aussi parce que les bons ne font pas confiance au sort pour déjouer les intrigues des pires.
J’espère que vous rédigerez de votre côté un tableau aussi riche en potentialités de ce que permettent, d’après vous, les merveilleuses institutions européennes, d’abord en matière économique (contre le libre échange déloyal, contre la dérégulation financière et la domination monétaire des grandes banques, contre le chômage si commode pour les industriels, contre les multinationales géantes si avides de libertés, pour de bons salaires décents, pour l’intérêt général préféré aux lobbies, contre les privatisations excessives, etc.), mais aussi en matière politique (quel rôle décisif et quels pouvoirs significatifs pour nos élus, quels contrôles des acteurs non élus, quel respect des initiatives citoyennes, quelle séparation des pouvoirs, quels contrôle des pouvoirs, quelle indépendance des médias d’information et des juges, etc.), et j’en oublie sûrement…
Il est tard et je vais dormir.
Amicalement à nouveau ?
Étienne.