2E Les médias d'information doivent être libres, politiquement et économiquement

à Alex6 Message n°7726

Vous parlez d’un "pouvoir informatif ". J’ai un peu de mal à comprendre ce que voulez dire. il me semble que vous parlez plutôt du « pouvoir médiatique ». Mais ça c’est plutôt du domaine de l’opinion et des idées. Ce n’est pas une question de normes.

le pouvoir informatif ce serait pour répondre à l’injonction "Nul n’est censé ignoré la loi ??

De fait les services publics et les institutions ont un devoir d’informer, et ils le font en général . C’est l’information sur les décisions prises, les règles adoptées, les reglementations administratives. etc… Chaque administration a son service de communication. ( bien entendu on peut toujours trouver que c’est pas assez bien fait, qu’il y a des manquements graves, que les renseignement sont orientés etc… que c’est compliqué… Avec internet l’information se développe . Presque toutes les institutions ont leur site internet ( sénat, assemblées de toutes sortes etc…)… [/b]

Donc ce que vous visez c’est plutôt le pouvoir médiatique (télés, journaux, radios etc) , et celà relève de la liberté d’expression, de la liberté de pensée etc… C’est le domaine des libertés publiques.

[b]Quelle règles constitutionnelles voudriez vous inscrire, sur le pouvoir médiatique ?

Constitutionnaliser le service public de radiotélévision et constitutionnaliser le CSA ? Pourquoi pas , mais est-ce utile de les constitutionnaliser ? [/b]

A mon avis la constitution doit valider ces principes et libertés publiques et c’est à la loi de les garantir. Comme vous l’avez fait remarquer ,( Montesquieu ne connaissait pas la télé,) les situations, les techniques évoluent.( maintenant il y a le net) Donc il serait peut être judicieux de laisser celà de la compétence législative. C’est ce que fait la consitution de la Véme République.

[b]constitution de 1958.[/b]

[b]art 3 [/b] [b]La loi garantit[/b] les expressions pluralistes des opinions et la participation équitable des partis et groupements politiques à la vie démocratique de la Nation.

Art. 34. - La loi fixe les règles concernant :

les droits civiques et les garanties fondamentales accordées aux citoyens pour l’exercice des libertés publiques; la liberté, le pluralisme et l’indépendance des médias; ;…


mais je serais trés intéressé de connaître des exemples de règles que vous souhaiteriez constitutionnaliser. merci.

Pouvoirs médiatique et économique

Étienne, Alex6 :

Comme Orbi, je pense que vous devriez nous dire quelles règles, spécifiquement, vous souhaitez inscrire dans la constitution (nationale ou européenne). À partir de là, il sera possible de discuter concrètement. JR

[bgcolor=#FFFF99]Exemples de règles constitutionnelles concernant les médias[/bgcolor]

Cher Jacques, cher Orbi,

voyez, s’il vous plaît, ce projet de [bgcolor=#FFFF99]wiki-constitution d’origine citoyenne[/bgcolor] (objet pédagogique, sans plus, destiné à montrer que l’idée que de simples citoyens peuvent penser eux-mêmes leur constitution n’est pas une utopie) (les italiques sont des commentaires) :

http://etienne.chouard.free.fr/wikiconstitution/index.php?title=Constitution_nationale_d'origine_citoyenne

Je rappelle cette idée importante : la partie I fixe les grands principes fondateurs (difficiles à réviser : majorité très qualifiée requise au référendum), alors que la partie II fixe les actuelles modalités pratiques d’application de ces principes (plus faciles à réviser : majorité simple au référendum). Tous les articles de la partie I commencent par I-, tous ceux de la partie II commencent par II-.

Pour ce qui concerne le contrôle de l’indépendance et de la responsabilité des [bgcolor=#FFFF99]médias[/bgcolor], voyez notamment :

• [url=http://etienne.chouard.free.fr/wikiconstitution/index.php?title=Constitution_nationale_d%27origine_citoyenne#Article_I-5_:_S.C3.A9paration_des_pouvoirs]Article I-5 : Séparation des pouvoirs[/url]
[b]Article I-5 : Séparation des pouvoirs[/b]

Les pouvoirs doivent être séparés pour être affaiblis.

Le pouvoir législatif élabore les lois sans les exécuter ; le pouvoir exécutif utilise la force publique pour appliquer les lois sans jamais les écrire si peu que ce soit ; le pouvoir judiciaire tranche les conflits ; le pouvoir médiatique garantit une information honnête et respectueuse des droits de l’homme ; les pouvoirs travaillent sous le contrôle permanent des citoyens qui sont toujours l’arbitre ultime.

Les assemblées déterminent librement leur ordre du jour, sous réserve des initiatives populaires de l’art. I-12 qui s’imposent de droit dans les débats.

La confusion des pouvoirs, comme le pouvoir sans contrôle citoyen, rendent légitime l’insurrection populaire.

L’État protège les citoyens « donneurs d’alerte » contre l’intimidation des plus grands acteurs économiques.

Débat : Séparation des pouvoirs


Article I-8 : Droit de parole publique pour tous

[b]Article I-8 : Droit de parole publique pour tous[/b]

Tout citoyen dispose d’un droit de parole publique, à tout moment et à tout propos (l’isègoria, le droit le plus important pour les démocrates de l’Athènes antique).

L’État doit garantir aux citoyens un média de masse et des archives en ligne servant de tribune publique à toutes les opinions individuelles.


Article I-9 : Information indépendante

[b]Article I-9 : Information indépendante[/b]

L’information des citoyens doit avoir des sources multiples et surtout indépendantes, à la fois des pouvoirs politiques et des forces économiques.

Sont concernés par ce principe d’indépendance nécessaire, les journaux, la radio et la télévision, mais aussi les instituts de sondage et les instituts statistiques.

Toute concentration de la propriété des médias est combattue par la force publique.

Débat : « Les médias d’information doivent être libres, politiquement et économiquement »


Article II-1 : Missions de l’État a) L’État et ses agents œuvrent à l’émancipation des citoyens, notamment en garantissant leur honnête information

[b]Article II-1 : Missions de l’État[/b]

Les missions que nous confions à l’État sont les suivantes :

Débat missions État

a) L’État et ses agents œuvrent à l’émancipation des citoyens, notamment en garantissant leur honnête information
L’information fiable est une condition majeure de la liberté et de la résistance à l’oppression des citoyens qui s’organisent donc eux-mêmes pour la garantir ici contre l’appropriation et la manipulation.

L’appropriation privée des télévisions est interdite.

Nul ne peut posséder, en son nom ou par ses proches, plus d’un journal et une radio.

Un Conseil supérieur des média (CSM), à la fois indépendant de l’exécutif et des entreprises et sous contrôle citoyen, veille à la qualité des informations diffusées sur le territoire : pluralisme, honnêteté, priorité de l’intérêt général.

Le CSM est un organe aussi important que le Gouvernement ou le Parlement : il est élu au suffrage universel, selon un calendrier décalé par rapport aux élections législatives.

La réclame est interdite sur tous les medias publics. L’État subvient aux besoins des médias publics sans imposer de contrainte d’audience. Le CSM est juge des décisions à prendre en matière déontologique.

Débat médias


Article II-7.5 : Chambre de contrôle des Médias Publics

[b]Article II-7.5 : Chambre de contrôle des Médias Publics[/b]

La Chambre de contrôle des Médias Publics se compose de cent personnes tirées au sort pour un an, pour moitié parmi les journalistes, renouvelables par tiers tous les quatre mois.

La Chambre de contrôle des Médias Publics accorde ou retire les accréditations aux médias candidats au statut de service public de presse.

Elle répartit les budgets et en suggère les évolutions aux deux Assemblées.

Elle contrôle le respect de la Charte de Munich dans tous les médias et la désignation démocratique des cadres ; elle déclenche éventuellement des procédures judiciaires contre les directeurs de chaînes et contre les journalistes.


Article II-11 : Le pouvoir médiatique

[b]Article II-11 : Le pouvoir médiatique[/b]

L’État garantit l’existence de chaînes de radio, de télévision et d’autres formes de médias, ayant vocation :

  • à la diffusion d’informations

  • et à la libre expression politique des associations et des citoyens.

Le financement de ces médias est intégralement public.

La diffusion de réclame dans ces médias publics est rigoureusement interdite.

L’État s’interdit toute intervention sur les contenus informationnels de ces médias publics d’information.


Annexes, règles électorales : Désignation des dirigeants des grands médias publics

[b]Désignation des dirigeants des grands médias publics[/b]

(À compléter, si vous avez des idées : peut-on imaginer de tirer au sort les dirigeants des grands médias parmi les journalistes ?)

Vous savez que la partie wiki de ce site est, par essence même, ouverte à toutes les contributions, y compris la vôtre, cela va sans dire. Vous pouvez donc compléter ou corriger ce qui vous semble devoir l'être dans cette maquette collective. Si vous êtes en opposition avec un point, plutôt que le rayer (ce que vous pouvez techniquement faire sans problème), il vaut mieux se limiter à signaler le désaccord et afficher côte à côte les deux points de vue opposés comme une alternative à discuter ; et un fil de forum peut être créé précisément pour en discuter.

Amicalement.

Étienne.

Pouvoir médiatique selon la wiki-constitution d’origine citoyenne

  1. Je ne vois pas en quoi consiste ce pouvoir médiatique : qui sont ses agents ?

Il n’y a pas de « pouvoir » sans agents clairement identifiés.

  1. Ou je me trompe fort, ou bien la « chambre supérieur des médias » telle que conçue dans la wiki-constitution représenterait un grave danger pour la liberté d’expression. En fait, elle risque d’instituer la dictature de l’opinion publique.

Mais, j’y reviens, il faut d’abord savoir ce qu’on entend par « pouvoir médiatique ».
JR

Le pouvoir médiatique est en fait partagé.

Et concrètement il s’exerce par la diffusion ou le filtrage des idées ou des informations.

La possession des médias par des intérêts privés place les rédactions des différents médias sous une pression financière qui peut permettre à leurs actionnaires :

  1. d’imposer les personnes qu’ils soutiennent aux différents postes à responsabilité afin de les contrôler.
  2. d’écarter les journalistes ou le personnel qui ne correspondraient pas à la ligne rédactionnelle qu’ils veulent mettre en place dans leur média. On a l’exemple récent du cadre de TF1 viré parce qu’il avait envoyé un mail d’arguments contre la loi HADOPI à sa député.

Encore, s’il existait une certaine pluralité dans la possession des différents médias, alors ce ne serait pas très grave cette pluralité se retrouverait ensuite dans les lignes éditoriales des différents médias.

Mais c’est parce qu’il y a concentration de la possession des différents médias entre les mêmes mains, ou entre une caste de personnes qui ont les mêmes idées, qu’on se retrouve dans une situation dramatique où seules les idées « dominantes » ( parce qu’elles sont partagées par le petit groupe de personnes qui « dominent » les médias ) peuvent s’exprimer, et où l’expression de toutes les idées dissidentes se retrouve entravée.

Il existe de nombreux exemples de cette dérive. La dernière en date, la remise en cause de la version officielle fournie par le gouvernement américain sur les attentats du 11 septembre 2001, débat qui visiblement n’a pas sa place dans le débat publique selon la pensée dominante partagée par les différents journalistes et habitués de ces différents médias.

Bien évidemment le problème est plus complexe qu’un simple contrôle financier, car s’en mêle aussi le pouvoir politique et en particulier le pouvoir exécutif.

Il existe en France une sorte de relation assez incestueuse entre l’univers journalistique, les responsables politiques et la finance. Là où normalement les médias devraient agir en contre-pouvoir vis à vis du gouvernement, alors qu’ils devraient par exemple vérifier après coup l’efficacité des politiques menées ou encore organiser le débat publique et donc organiser la contradiction et la critique des politiques du gouvernement, les voilà qui agissent volontairement en outil du pouvoir, en outil de propagande gouvernementale.

Un journaliste comme Elkabach est un bon exemple dans cette relation incestueuse car il s’est illustré depuis bon nombre d’années par le fait d’avoir été proche du pouvoir présidentiel quel que soit la couleur politique du président en place, et c’est à cette complaisance vis à vis du pouvoir executif en place qu’on lui attribue sa longévité. Mais cette relation incestueuse va plus loin car journalistes, politiciens et propriétaires des médias se fréquentent les uns les autres, ils sont amis, ils vont même jusqu’à se marier entre eux :slight_smile:

La servitude des journalistes au pouvoir exécutif semble malheureusement volontaire, et ne s’explique pas forcément par des mises sous pression des journalistes par les pouvoirs politiques, même si cela peut arriver par le biais de relations entre dirigeants/proprietaires de ces chaines/medias et ces politiciens.
Mais elle s’explique à mon avis plus par la faveur qu’accorde ce pouvoir executif aux journalistes complaisants quand aux interviews exclusives, aux acceptations d’invitations dans leurs emissions etc … ou d’une manière générale en les laissant rentrer dans leur cercle de relations tel un privilège, ce qui ne peut que bénéficier à leur carrière.

Comme je disais au début, le pouvoir médiatique est partagé par l’ensemble des journalistes, mais évidemment certains ont beaucoup plus de pouvoirs que d’autres, c’est le cas des chefs de rédactions, c’est le cas des éditorialistes, c’est le cas des directeurs de journaux, de radios ou de télévision.

On peut parler aussi des instituts de sondages qui exercent une sacré pression sur l’opinion. Et on a pu constater cette relation incestueuse avec le pouvoir exécutif encore une fois avec l’affaire opinionway et les sondages commandités par l’Elysée et parus dans le Figaro. Des questions dans ces sondages très orientées, des titres dans le journal pour donner aux résultats de ces sondages un sens très orienté lui aussi, et une récupération politique ensuite par les membres du gouvernement pour justifier telle ou telle politique, voilà une belle mécanique bien efficace et bien rodée.
.
Et il y a les agences de Presse comme l’AFP aussi, qui sont clairement au centre de l’information qui est diffusée dans les différents médias et qui est un lieu de concentration de toutes sortes de tentatives de manipulations absolument hallucinantes. A l’AFP, on tronque, on déforme, on sélectionne abusivement les informations à diffuser, bref on désinforme quotidiennement en profitant du quasi-monopole exercé …

Enfin pour terminer il y a le CSA, dont les membres sont désignés par les différents présidents, du pouvoir exécutif et législatif. et qui possède différents pouvoirs relatifs aux médias, comme le contrôle de l’équité du temps de parole.

Donc le pouvoir médiatique cela serait le pouvoir exercé sur la diffusion des idées ou des informations.

La démocratie repose en partie sur la liberté d’expression et sur la qualité du débat public entre les citoyens, j’en ai déjà parlé plus haut.
Elle repose en partie aussi sur la transparence de l’exercice des pouvoirs et sur la vigilance des citoyens.
Enfin elle repose sur une certaine équité dans les prises de décisions collectives entre les idées / projets différents, équité sans laquelle les citoyens ne peuvent pas accorder le moindre assentiment, c’est à dire la moindre légitimité, à ceux qui ont remporté les scrutins qui les ont départagés.

un grave danger pour la liberté d’expression ?

Pouvoir médiatique selon la wiki-constitution d’origine citoyenne

  1. Je ne vois pas en quoi consiste ce pouvoir médiatique : qui sont ses agents ?

Il n’y a pas de « pouvoir » sans agents clairement identifiés.

  1. Ou je me trompe fort, ou bien la « chambre supérieur des médias » telle que conçue dans la wiki-constitution représenterait un grave danger pour la liberté d’expression. En fait, elle risque d’instituer la dictature de l’opinion publique.

Mais, j’y reviens, il faut d’abord savoir ce qu’on entend par « pouvoir médiatique ».
JR
Cher Jacques,

• Au débotté, je dirais que les agents du pouvoir médiatique sont les directeurs de publication, principalement, mais aussi les journalistes, ainsi que les individus chargés des statistiques et des sondages.

Non ?

• Selon moi, il y a bien sûr de nombreux pouvoirs sans agents identifiés (sans agents identifiés pour l’instant).
Et il me paraît justement très imprudent de s’en désintéresser, sans chercher, précisément, à les identifier.

[bgcolor=#66FF00]• Et le chef de l’exécutif qui contrôle directement (Berlusconi) ou indirectement (Sarkozy+Lagardère+Dassault+Bouygues, etc.) les médias de masse (télés + presse), ça n’est pas « un grave danger pour la liberté d’expression » ?[/bgcolor]

Il ne faudrait pas que nos craintes soient à sens unique (deux poids deux mesures : une grande prudence par rapport au peuple, et une prudence toute formelle et inoffensive à l’encontre des élites économiques et politiques) ; ces craintes polarisées ne protègeraient finalement, de fait, que les puissants.

Le risque de dictature de l’opinion publique n’est pas si grave qu’il faille accepter une autre dictature : un excès n’en justifie pas un autre.
De bonnes institutions nous protègeraient contre toute dictature, y compris de celle de l’opinion publique (que je redoute aussi, si tant est qu’elle soit possible).

Remarque : à vouloir garantir une totale liberté d’expression, on finira (comme on le voit ces temps-ci) par perdre toute liberté d’expression, au profit de la seule liberté d’expression des plus forts. C’est la même dérive que celle qui découle du prétendu libéralisme économique, qui ne sert que les plus riches.

[bgcolor=#FFFF99]Entre le fort et le faible, entre le riche et le pauvre, c’est la liberté qui opprime et c’est la loi qui libère.[/bgcolor] Lacordaire.

Amicalement.

Étienne.

Dictature de l’opinion publique ?

Dites, Jacques : quel est le pouvoir de l’opinion publique ?
Je veux dire : quels en sont les agents, clairement identifiés ?

:wink:

Bonne journée.

Étienne.

Pouvoirs institutionnels (constitutionnels)

Bonjour, Étienne.

Pour moi, qui dit « pouvoir » au sens institutionnel dit '"agents publics " de ces pouvoirs et contrôle institutionnel de ces agents (du moins en démocratie).

Les « directeurs de publication, principalement, mais aussi les journalistes, ainsi que les individus chargés des statistiques et des sondages » ne sont pas les agents d’un pouvoir institutionnel, mais des individus ou groupes d’individus exerçant des activités qui, la plupart du temps, ne se limitent pas aux activités médiatiques.

Comparez avec les pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire classiques (Montesquieu). Ici, on a affaire à de véritables pouvoirs publics institutionnels (et démocratiques) : leurs agents sont clairement identifiés - législateurs, ministres, juges - et tous nommés par le peuple ou par le pouvoir exécutif qui émane du peuple. C’est ce qui fait que tous ces agents et pouvoirs publics institutionnels sont contrôlables au moyen de mécanismes précis inscrits dans la constitution.

Sur cette base, il est clair pour moi que ce n’est pas la constitution, mais la loi, qui doit le cas échéant règlementer les activités des agents privés (citoyens et autres) exerçant des activités médiatiques, et que la constitution et les organes constitutionnels doivent se contenter de régler l’organisation et le fonctionnement des pouvoirs publics définis dans la constitution.

Par contre, je ne suis pas opposé à l’adoption de principes constitutionnels portant sur l’exercice des activités informationnelles, tout comme je suis favorable (voir projet euroconstitution.org) à ce qu’on adopte des principes constitutionnels socioéconomiques. Il ne s’agit en aucun cas de se désintéresser de la question.

Reste à définir ces nouveaux « principes constitutionnels informationnels ».

Cordialement. JR

d’accord avec jacques.

Je ne suis pas d’accord avec vous Jacques, ce qui fait la nature d’un texte constitutionnel c’est qu’il traite de la question de la souveraineté. Et la question des médias entre pleinement dans la question de la souveraineté. Si on ne se protège pas contre les abus du pouvoir executif ou les influences extérieurs dus à la concentration de la propriété des médias entre les mains d’une minorité, les lois ne seront jamais l’expression de la volonté générale mais d’une oligarchie, et les scrutins ne seront jamais équitables car faussés par le monopole de l’expression des idées de cette même minorité, ce qui rend les pouvoirs en place illégitimes, l’inéquité empéchant la population flouée d’accorder leur assentiment aux gagnants favorisés par les médias lors des scrutins

Tout va très bien, Madame la Marquise.

Bonsoir Jacques.

Bon, ben c’est génial alors : on continue comme ça puisque ça fonctionne correctement à votre goût (et puisque vous trouvez probablement que ça évolue bien) : La loi, rien que la loi

Et tant pis si les élus qui font la loi sont corrompus jusqu’à la moelle par les milliardaires (agents non institutionnels, donc incontrôlables, mais on a dit qu’on s’en fichait…) qui les font élire et réélire avec leur presse et leurs télés vendues : la loi, rien que la loi, selon vous.

Et la constitution juste pour faire semblant de.

Aucun des rouages prétendument démocratiques que vous défendez ne permet de défendre les simples citoyens les abus de pouvoirs. Aucun. Sauf exception rarissime (alors bien montée en épingle, pour faire briller le miroir aux alouettes). Tout cela est du vent de juriste, au service d’une classe sociale bien précise. Vous croyez que ça ne se voit pas ? « Législateurs, ministres, juges tous nommés par le peuple ou par le pouvoir exécutif qui émane du peuple… » Vous croyez vraiment ce que vous dites ? Qui a nommé qui ? Jamais le peuple. Le peuple, on lui laisse seulement « choisir » parmi des individus qu’il n’a pas choisis. Évidente escroquerie. Démocratie de carton-pâte, simulacre, jeu de dupes.

Ça se confirme : les victimes sont, le plus souvent, directement responsables de leur malheur.

Au fond, tout ce qui arrive de pire est moralement justifié par la répugnante complaisance des victimes.

Vous savez que j’aime votre courtoisie, Jacques, mais parfois, vraiment, vous m’attristez.
Votre servitude volontaire me déprime.
Et vous êtes loin d’être le seul.
Je me décourage.

Advienne que pourra.


PS : vous dites : « Les « directeurs de publication, principalement, mais aussi les journalistes, ainsi que les individus chargés des statistiques et des sondages » ne sont pas les agents d’un pouvoir institutionnel, mais des individus ou groupes d’individus exerçant des activités qui, la plupart du temps, ne se limitent pas aux activités médiatiques. »

Certes, mais ces personnes pourraient très bien — pourvu qu’on en décide ainsi, ce que vous refusez d’envisager — devenir « des agents d’un pouvoir institutionnel »…

Non ?

C’est un dialogue de sourds.

Pourquoi Etienne vous êtes sans arrêt à crier que vous êtes découragé, faut pas vous décourager pour si peu, ça ne sera jamais facile de convaincre les gens, surtout quand ils ont des idées, et puis si vous n’arrivez pas à convaincre Jacques, ptet que vous arrivez à convaincre ceux qui lisent ces échanges :wink:

Défonçons les portes ouvertes

   Je comprends qu'Étienne puisse s'agacer de vos ergoteries Jacques parce que, de mon point de vue, que l'on inscrive dans la Constitution les principes médiatiques me paraît simplement combler un trop vieux retard. 
   Et les exemples ne manquent pas.
   N'attribue-t-on pas à Edward Burneys - neveu de Freud et père des [i]relations publiques[/i] - l'intervention des États-Unis dans la première guerre mondiale, alors même que le gouvernement avait été élu sur un programme de non intervention en Europe? Peut-on encore minimiser le rôle Goebbels dans l'infrastructure du Reich?
   Il m'avait aussi semblé comprendre que Kennedy avait fait la différence à la télé. Que l'élection de Reagan était une autre utilisation de l'image en politique, réessayée pour Schwarzeneger. L'emmèneront-ils aussi jusqu'à la Maison Blanche?
   Et l'usage de [i]Fox News[/i], aujourd'hui, qui répète que la guerre en Irak est un franc succès, que la France est un pays musulman, intégré au projet de grand Califat et qui agite l'image de Ben Laden à chaque fois que la pilule est un peu plus difficile à avaler, qu'en dire?
   Et TF1? En 1995, pourquoi les sondages en faveur d'Édouard Balladur étaient-ils faux? Une erreur ou bien une stratégie? Et la montée de Sarkozy sur l'insécurité, adoubé par cette même chaîne, persévérance stratégique ou pure coïncidence? Mais au fait, que diffuse TF1 5 jours sur 7? Des feuilletons policiers américains où les méchants n'ont vraiment aucune chance de s'en sortir. Des méchants vraiment méchants, sans circonstance atténuante et dont le seul destin est d'être pulvérisés par les forces du bien. Tiens... ça me rappelle Goldorak, sauf qu'à l'époque les méchants gagnaient quand même quelques batailles.
   Et pourquoi donc Lagardère ou Bolloré emboîtent-t-ils le pas à Bouygues en se construisant des chaînes de télé, malgré ce que ça leur a déjà coûté? Une danseuse? Une passion? En tous les cas, le nouveau contrat de construction de prisons privées et bien c'est Bouygues qui l'a obtenu! 
   
   J'en suis sûr Jacques, je ne vous apprends rien.
   
   Alors ne pourrait-on pas estimer à l'aune de ces exemples qu'il est grand temps d'agir?
   Il me semble que si vous ne faites qu'une loi et que - imaginons - un gouvernement ait l'idée de faire disparaître les juges d'instruction afin seulement d'assurer l'impunité aux siens (je laisse à chacun le choix de la définition des [i]siens[/i]), cette loi aura quand même moins de portée qui si vous secouez assez fort pour qu'on change de république et qu'on montre à tous que le général avait oublié un chapitre et que - malgré tout le respect - son travail doit être repris. 
   L'usage des médias au XXème siècle n'est pas un détail de l'histoire, c'est une révolution dont les travers ne nous enchantent guère. À nous de les corriger. Maintenant. Et de nous positionner très clairement.
   
   Ou bien vous avez une idée que je ne saisis pas - indifféremment Jacques ou Orbi. Une finesse qui m'échappe. Sinon je ne comprends absolument pas que vous minimisiez la portée des médias d'aujourd'hui dans les gouvernances mondiales, à toutes les échelles. À moins que vous ne craigniez que l'inscription précise de leur usage dans une constitution ne débouche nécessairement sur un régime Khmer rouge?
   
   J'insiste pourtant, serait-il inconcevable pour vous d'y inscrire que les détenteurs de médias ne peuvent en aucun cas participer à des appels d'offres d'état? Et y aurait-il honte à organiser une consultation sur l'usage et l'accès aux médias?  
   
   Ne serait-ce que pour donner une chance à nos idées d'être seulement entendues en toute équité.

PS: je serais, Étienne, pour un élargissement de la loi Godwin, élargissement qui inclurait l’usage résigné et systématique de la bêtise d’autrui.

Vous êtes très polémiques et à la limite conflictuels . Vous recherchez le clivage permanent.

Déhel dit

[i]"À moins que vous ne craigniez que l'inscription précise de leur usage dans une constitution ne débouche nécessairement sur un régime Khmer rouge?"[/i]
"Khmer Rouge" est excessif . (Big brother me va très bien). Mais dans les propositions de Wiki constitution, il y a un peu de ça.

Donc, pour éviter les polémiques, il faut être clair. Je vous avoue que sur ces propositions pour les médias de "wiki-constitution d’origine citoyenne" presque qu’à chaque phrase je suis géné, tant dans la formulation que dans l’objet même.
Quelques exemples.

- le pouvoir médiatique garantit une information [i][b]honnête [/b][/i](???). De mon point de vue c'est la diversité des sources informations qui fait que le citoyen peut honnêtement se faire une opinion. Sauf pour les faits divers, je ne sais pas ce que c'est qu'une information honnête.
  • L’État doit garantir aux citoyens un média de masse et des archives en ligne servant de tribune publique à toutes les opinions individuelles.
    ( Une PRAVDA???)

  • "Nul ne peut posséder, en son nom ou par ses proches, plus d’un journal et une radio. " Qu’est ce que ça veut dire ? Est- ce qu’un groupe de presse, un personne ne peut avoir un journal sur l’écologie, un journal économique, ou culturel, un journal généraliste ?? Est ce que l’on peut avoir deux ou trois « blogs » ou sites sur Internet ??

  • La Chambre de contrôle des Médias Publics se compose de cent personnes tirées au sort pour un an, pour moitié parmi les journalistes, renouvelables par tiers tous les quatre mois.
    Quelles sont les personnes qui représentent l’autre moitiè ? ?? les citoyens tirés au sort au niveau national ? Est ce que les journalistes sont des personnes qui ont une carte de presse ?


J’arrête là, parce que ces propositions n’ont pas été travaillées et parce qu’en plus je ne vois pas l’intérêt de mettre cela dans une constitution.

Mais ce n’est pas pour cela que l’on minimise le problème médiatique actuel et la question de l’information.

Quelques propositions:

A) - multiplication des contre pouvoirs. (création auprès de chaque assemblée élue dans les institutions françaises, d’une chambre de citoyens tirés au sort. Voir la proposition (http://pacte-democratique.blogspot.com/) . Ces chambres sont habilitées à enquêter, contrôler et suivre les communications de chaque institution de leur ressort, et donc à assurer une meilleure information des citoyens.

B) - développement de l’esprit critique par l’éducation et l’école. C’est l’esprit critique qui fait des citoyens conscients. C’est pas l’information « honnête ». Même « honnête » elle doit être sujette aux critiques.

C) - La France est le pays des codes juridiques. ( http://textes.droit.org/code/ ) Il serait bon dans un premier travail, d’instituer un code de l’information et des médias qui rassemblerait tous les textes législatifs et réglementaires concernant ce secteur. Déjà, après cela on verrait plus clair.

D) - Le principal travail a organiser pour les pouvoirs publics est aussi de faire en sorte que le service public de l’information ( France télévision , CSA etc… ) soit le plus exemplaire possible, tant du point de vue qualité de l’information que de celui de la gestion financière et administrative…) avant même de l’étendre (il y a déjà peut être trop de chaînes publiques) ou de se mettre a légiférer encore pour les entreprises privées. On doit faire le pari de la qualité du service public. D’ailleurs aujourd’hui les médias et journalistes sont bien décrédibilisés.

E) - Dans ce cadre là il ne serait pas inenvisageable qu’il y ait une commission dus service public dans laquelle les citoyens pourraient être représentés. Pendant un moment des associations de téléspectateurs existaient . Elles ont disparu, je crois ? « le pied dans le PAF » etc etc…

En un mot , la constitution doit se limiter au sujet des libertés publiques à la formulation des grands principes et ne peut pas contenir toutes les règles juridiques . Pour cela , il y a les Codes .

Pourquoi vous ignorez les arguments des autres, Orbi ?

je ne les ignore pas. La preuve, j’ai lu les propositions .

Bien les ignorer dans vos réponses je précise, vous n’y répondez pas, vous nous répondez comme si nous n’avions rien dit et avancé aucun argument.

[b]un grave danger pour la liberté d'expression ?[/b]
[b]Pouvoir médiatique selon la wiki-constitution d'origine citoyenne[/b] 1) Je ne vois pas en quoi consiste ce pouvoir médiatique : qui sont ses agents ? Il n'y a pas de "pouvoir" sans agents clairement identifiés. 2) Ou je me trompe fort, ou bien la "chambre supérieur des médias" telle que conçue dans la wiki-constitution représenterait un grave danger pour la liberté d'expression. En fait, elle risque d'instituer la dictature de l'opinion publique. Mais, j'y reviens, il faut d'abord savoir ce qu'on entend par "pouvoir médiatique". JR
Cher Jacques, [bgcolor=#99FFFF]• Au débotté, je dirais que les agents du pouvoir médiatique sont les directeurs de publication, principalement, mais aussi les journalistes, ainsi que les individus chargés des statistiques et des sondages.[/bgcolor] Non ? [bgcolor=#FFFF00]• Selon moi, [b]il y a bien sûr de nombreux pouvoirs sans agents identifiés[/b] (sans agents identifiés [i]pour l'instant[/i]). Et il me paraît justement très imprudent de s'en désintéresser, sans chercher, précisément, à les identifier.[/bgcolor] Étienne.
[color=navy]1 Je comprends qu'Étienne soit parfois découragé 2 Le rôle des médias est très important dans la vie démocratique et si nous voulons améliorer notre vie démocratique, je pense que nous devons déjà aller plus loin dans l'analyse de ce qu'est un média.[/color]

[bgcolor=#99FFFF]Je suis membre d’une association de défense des locataires et à notre niveau dès que nous les membres cessons de parler directement aux autres locataires par l’intermédiaire d’un tract, d’une affiche, d’un bulletin, cet acte de non-communication directe, de médiation, nous fait créer des médias[/bgcolor][bgcolor=#FFFF99] et cela nous coute de l’argent ![/bgcolor][color=navy] Si nous étions plus influent notre bulletin épisodique et à parution aléatoire s’étofferait et deviendrait un périodique. Tout groupe, même le plus petit, qui décide de vouloir influer d’autres personnes crée des médias, ce qui rend à la fois la réglementation très nécessaire et très difficile. Autant je suis d’accord avec la révolte de Déhel et d’Étienne sur Lagardère, Bouygues, Bolloré autant je partage les scrupules de Jacques sur la liberté et les objections d’Orbi sur le caractère peu travaillé et inspiré uniquement par des bonnes intentions des propositions actuelles du wiki.

D’autant plus que comme serpent de mer qui ressort de l’eau périodiquement, l’idée d’un média indépendant appartenant à ses lecteurs refait surface régulièrement, nous avons vu cela avec « Libération » tirée de la « Cause du Peuple » de Jean-Paul Sartre qui avait pour doctrine de départ : « Peuple, prend la parole et garde-la ». Le quotidien se voulait sans publicité ni actionnaires financiers. Un premier numéro de quatre pages paraît le 18 avril 1973 lançant une souscription pour le financement « d’un organe quotidien entièrement libre ». Le 22 mai, Libération sort pour la première fois en kiosque au prix de 0,80 franc.

Quand nous voyons ce que cela est devenu ! Ce n’est qu’un exemple, tous les médias coûtent de l’argent à produire et au plus je me documente et au plus j’apprends sur le sujet et plus je vois la faillite des médias ayant voulu rester indépendants et la reprise en main par les pouvoirs économiques de ceux qui ont voulus continuer coute que coute. [bgcolor=#FFFF99]Les citoyens ( au sens de l’ensemble des citoyens ) sont rarement prêts à payer le prix que coute une information indépendante,[/bgcolor] sans même qu’entre en ligne de compte les procès devant les tribunaux que ne manquent de lancer certains pouvoirs sourcilleux aux médias trop regardants. À partir de là, à mon avis, c’est plus la ruse d’un vieux sioux de l’information qui doit guider les lois sur les médias que l’angélisme soit inefficace soit attentatoire aux libertés des béotiens que nous sommes.

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L’indépendance des médias vis à vis du pouvoir executif est quand même un principe simple, qui ne représente strictement aucun danger pour nous, il ne peut que nous protéger.

On peut par exemple envisager des élections carrément pour désigner les dirigeants des médias publiques plutôt que de les laisser être désignés par le gouvernement. Là non plus je ne vois pas quel danger cela pourrait représenter pour nous.

L’interdiction de la concentration de la propriété des grands médias entre les mêmes mains, là aussi c’est une mesure de bon sens. Et ne me faites pas croire que nous ne serions pas capable d’en définir les modalités.

Non, Madame la Marquise, tout ne va pas très bien

Et j’en veux pour preuve le message 7760 d’Étienne, qui me surprend un peu par son ton personnel, sans compter que ce message (d’autres aussi) me prête des opinions que je n’ai pas.

Je répète qu’à mon avis il n’y a pas de « pouvoirs médiatique et économique » au sens institutionnel (= constitutionnel), pour la raison qu’on ne peut pas désigner les agents publics chargés d’exercer ces pouvoirs : en réalité, on se trouve non pas en face de « pouvoirs », mais d’activités plus ou moins concertées exercées avant tout par des particuliers, isolés ou en groupe, et accessoirement par des organismes publics (essentiellement pour les aspects règlementaires).

Une véritable constitution devant - selon moi - traiter exclusivement de l’organisation et du fonctionnement des pouvoirs publics et puisque (toujours selon moi) on ne peut pas parler de pouvoirs publics médiatique ou économique au sens constitutionnel, je ne vois pas comment la constitution pourrait réguler de tels pouvoirs.

Par contre, c’'est à la loi de règlementer les activités médiatiques et économiques. Étienne pense que le législateur ne fait pas son travail : c’est une autre question. Il pense aussi visiblement que la démocratie représentative n’est pas vraiment démocratique : c’est un point de vue que je ne partage pas, qui contredit la constitution actuelle adoptée référendairement par le peuple français et la pratique de tous les États considérés comme démocratiques sans exception -, et j’ajoute : le simple bon sens.

J’avais posé une question précise : quels principes faudrait-il inscrire dans la constitution comme applicables aux activités médiatiques et économiques (et s’imposant, par conséquent, au législateur) ?

Il me semble que des propositions précises sur ce point feraient avancer les choses beaucoup plus que des accusations de servitude volontaire ou des expressions de découragement. JR