2E Les médias d'information doivent être libres, politiquement et économiquement

Pour que l’information demeure « une marchandise », il faudra des flics , des services secrets, une guerre du mensonge et des des chars partout, voire l’interdiction d’Internet…

Tout transpire « gratuitement » des « affaires » en cours, et ce sont les fausses nouvelles qui coûtent cher à « entretenir »: « la corde du mensonge est courte! »

Les mensonges de BUSH sont une « marchandise », et elle coûte très cher au monde entier, mais il s’agit de « contre-information », pas d’information: d’ailleurs, le monde entier a appris gratuitement ce qui était faux dans cette sale manipulation: la putain du maquereau avait beau être livrée avec une étiquette de « virginité », son prix seul a suffit à alerter les "amoureux de la vérité " !

C’est impossible: contre la marchandisation de « la vérité », la majorité d’opinion existe déjà, et je m’excuse de vous dire que c’est un combat perdu, car les gens ne veulent pas payer autrechose que le travail du journaliste, qui consiste à une recherche de la vérité : ce service mérite salaire, mais son appropriation par des nababs du capital , tout esprit libre la vomit!

Il y a une contradiction que ni vous ni personne ne saurait résoudre , entre « marchandise » et et « information ».

Encore faut-il distinguer l’information commerciale entre commerçants, et l’information qui permet « à un homme informé d’être libre »: cette information relève de « l’ordre de la dignité de la personne », elle ne peut pas être marchandisée sans détruire les fondements de notre civilisation !

Libre à vous de ne pas la percevoir, il se trouve qu’elle éclate, qu’elle devient elle même l’information principale de notre époque, la plus flagrante, celle que personne ne saurait s’approprier pour la garder secrète:

… demandez aux journalistes s’ils veulent « vendre » de l’information, ils vous répondront à juste titre que vous insultez leur métier, tout comme les chercheurs refusent que leur travail se transforme en « marchandise », tout comme les médecins refusent que le « vivant » d’ordre humain soit une marchandise…

Il ne s’agit plus d’idéologie « anti-libérale », mais d’éthique revendiquée par les milieux les plus divers et les plus larges de toute la société civile , contre l’ idéologie de plus en plus proxénète du fétichisme de la marchandise.

« ce qui est supérieur à tout prix, et par suite n’admet pas d’équivalent, c’est ce qui a une dignité » (Kant)

Citrouille,

comptez vos doigts, c’est très utile ces trucs là… :wink:

La question que vous posez, « Pourquoi l’information ne serait pas une marchandise ? », appelle des réponses assez évidentes. Et consensuelles. Une preuve parmi tant d’autres est le fait que l’information et la culture, comme l’éducation, a été retirée des domaines systématiquement privatisables, dans la deuxième version de la directive Bolkestein.

Je soutiens l’ensemble des propos d’Alain, ci avant. Décidément, ces temps-ci on est d’accord… Zut.

Je ne vais pas résumer en deux lignes ce que des centaines de penseurs ont écrit, pour s’entendre sur cette réponse : il est extrêmement dangereux de traiter l’information comme une marchandise.

Une manière générale de répondre est que l’information la plus dérangeante, qui est par ailleurs souvent la plus chère à obtenir, est loin d’être la plus vendeuse, contrairement à la bêtise, le plagiat, et à diverses moyens de propagande, comme le simple martelage de fait divers pour remplir le temps d’antenne, qui coûtent très peu et n’assurent aucune fonction de contre-pouvoir politique, au contraire.

Quand des mathématiciens, des physiciens, des philosophes, des littéraires, font un travail de recherche, et en viennent à bousculer les idées reçues du grand nombre, Mammon merci, ils ne s’en remettent pas à la décision du grand nombre pour avancer, et dans ces sphères culturelles, c’est l’autorité des pairs qui vaut et donnent voix au chapitre à ces gens dont la production est toujours un temps loin d’être consensuelle.

Une information vraiment gênante ne fait pas recette. Ne pas confondre avec un propos voyeur, populiste, basé sur le tous pourris et autres histoires de complots, qui marchent bien, eux, mais tiennent rarement à l’analyse et la durée. Les pipes de Monica Lewinsky, comme les histoires de couples de M. Sarkozy, ont plongé dans l’ombre médiatique pas mal de lois passées en douce. Mais des infos au demeurant plus gênantes en cachent aussi d’autres. Même le Water Gates a couvert au moins une information bien plus importante, et gênante.

« Pourquoi un photographe n’aurait pas le droit de vendre ses photos au meilleur prix ? »

Si ce n’est pas un reporter, je m’en bas l’oeil. Si c’est un reporter, parce que rien ne doit peser sur son devoir d’informer. Or, la valeur mercantile, esthétique, ou tape à l’oeil, de la photo n’a rien à voir avec sa valeur en matière de travail journalistique. Les chartes déontologiques du métier, qui existent depuis des décennies, parlent d’ailleurs du problème de la dépendance financière des salariés de la presse.

« Pourquoi n’aurais-je pas le droit de vendre un journal et d’en tirer un profit ? […] Allez-vous m’interdire l’accès a des médias étrangers? »

Je n’ai rien dit de cela. Je propose de créer un label « service public de presse », et de soumettre à financement par répartition, et à obligation d’appliquer les chartes déontologiques du journalisme les organes de presse qui décideraient de s’y affilier.
Je prends le pari que bien des journalistes soutiendraient l’idée, et ce régime, et que bien des journaux souhaiteraient en dépendre. Pour pouvoir faire leur travail, et ne plus êtres esclaves d’un audimat et d’une logique de concentration industrielle qui les en empêche. Et s’émanciper des cadres sup. non journalistes ou journalistes pourris qu’on leur parachute, ce qui est totalement contraire à l’idée de reconnaissance des pairs qui doit régir la hiérarchie de cette sphère autonome.

Je n’ai surtout pas parlé de soumettre tous les médias à ce régime, d’interdire une quelconque parution ou de censurer ou d’imposer le contenu d’un média ou d’un autre. Je pense à une foule de parution libres, à commencer par les blogs, que je ne souhaiterait pas voir soumettre à un régime donné. Je veux juste que les gens qui veulent faire leur travail de journaliste puisse le faire, et que ceux qui cherchent de l’info véritable, même si elle ne fait pas recette, puissent y accéder.

« Comment allez-vous financer ce « service public » ? Pas de publicité ? »

Avec la dette !.. :wink: non, je déc… C’est que la question est très à la mode, et la réponse est toujours déjà mâchée par ceux qui la martèlent… et qui occultent que le problème vient d’une pénurie d’entrées, liée à l’abstraction d’une bonne part de la finance et à l’accroissement énorme de l’esclavagisme moderne (en attestent les +84% du CAC40 cette année, donc en bonne part des retraites d’américains anonymes, l’accroissement constant du nombre de milliardaires en dollars comme dans tous les autres pays, la pénurie de champagne, en fin d’année 2005 dans les boîtes fréquentées par le gratin de la bourse de Londres, l’évaluation du coût du stress au travail à deux fois le trou de la sécu… et autres coûts sociaux externalisés vers cet Etat qui nous coûte cher (tout est dans le « nous »), …), pas d’un poids excessif des dépenses.

Non, plus sérieusement :

  • essentiellement, comme tout service public, par système de répartition, centralisation des bénéfices et redistribution liée à la qualité du produit, jugée par les représentants du peuple, et non liée directement à sa rentabilité ;
    Le libéralisme ne nous dit pas autre chose : [bgcolor=#FFFF99]lorsque assurer un service n’est pas rentable pour un seul entrepreneur ou un groupe restreint d’entrepreneurs, mais que ce service a une valeur essentielle pour la communauté (comme l’éducation et la santé, égales pour tous, j’entends) alors l’Etat en fait un service public. [/bgcolor]Il vous faut des démonstrations, au regard des exemples d’une foule de médias d’information, que l’information n’est pas un service rentable ?

  • par ailleurs, et sur décision qui ne m’appartient pas, mais appartient au Parlement, qui vote le budget (le contrôle et le décide), sous forme de subventions, à titre culturel. Comme on subventionne un tas d’associations culturelles, comme le bon sens nous y invite, comme le dit la constitution du Venezuela, reconnaissant la culture comme un bien commun essentiel, et une priorité de l’Etat dans ses subventions.
    Cela fait exactement la même chose qu’au premier point, sauf qu’ici, la répartition consiste en un transfert de fonds d’un domaine à un autre. Par exemple, de l’industrie automobile, ou des actions de M. Lagardère ou d’une part de son héritage à ses mômes, au service public de presse.

Je n’ai pas même parlé d’interdire la publicité, pas même dans les journaux qui seraient dotés du statut de service public de presse. C’est pour moi une question tout à fait secondaire, pour le sujet qui nous occupe ici.
Bien évidemment, le produit de la publicité, pour les journaux concernés, serait lui aussi soumis au système de financement par répartition.

"Quelle est votre légitimité pour interdire le libre échange entre ceux qui vont chercher l’information, la transmettent, l’analysent et ceux qui la consomment ? "

Si je postule que l’information n’est pas une marchandise et que j’ai une armada de gens, intellos ou simples gens, très cultivés ou peu, qui s’accordent avec moi, j’ai cette légitimité, et le droit de dire que le reste de la question est mal posé… :wink:

Publicité?

Décidément, Citrouille, vous avez des passions diamétralement opposées aux miennes (pourquoi pas ?.. Vous avez raison de vous en faire pour la pauvre PUB!)

La pub est source de gigantesques flux financiers, c’est le 3è poste après les armes et la drogue.

En attendant de jeter un regard plus respectueux sur la pub mais aussi sur ceux qui la financent (nous tous, les consommateurs!), il serait juste d’attribuer une part de cette manne providentielle aux journaux d’opinion , au prorata de l’importance de leur lectorat (consommateurs des produits dont le prix couvre aussi les frais de pub: c’est MOI!))…(sans compter la participation de l’ETAT (c’est encore MOI !).

On sait ce que pensent les associations de consommateurs , de votre "liberté de la pub! or ces associations ne sont pas marquées idéologiquement, si cela vous turlupine…

Or force est de constater que les "gros annonceurs " non seulement ne la jouent pas équitable, mais en plus, sont de chauds partisans d’un bord politique très étroit, pour ne pas dire extrêmement à droite:

le « populisme » il est bien grassement servi dans les publications qui flattent les instincts les plus rétrogrades: ainsi "l’information " dégorge de pubs quand elle raconte tout ce qui est désinformant ( le nombre de maîtresses de Sarcommens’…la vie de couple de Madame la future Reine etc)…Comme en Grande Bretagne, il y a une presse « plaisante », mais les 40000 lecteurs de l’Huma sont devenus 55000 en un an, et l’Huma n’est pas bénéficiaire de « sa part »: DASSAULT n’est pas content, il prive l’huma de pub…Or ce sont aussi les lecteurs de l’Huma qui payent la pub, comme tous les consommateurs! (je parle de pluralisme et d’équité, si vous voyez ce que je veux dire).

Échanges pacifiques, Charte de Munich et document-livre sur la démocratie malade des médias

Merci Citrouille pour la qualité de vos messages et leur calme olympien qui les rend forts.

Je suis content d’ainsi pouvoir frotter nos neurones sans nous empailler. Ce que je vis par ailleurs, sur Agoravox (trolls libres et non faussés, poison mortel pour tout débat), est une épreuve à la fois moins agréable et moins fertile. Pourtant, ces débats-là me prennent un temps considérable… mais j’ai l’impression que c’est en pure perte, par manque de respect mutuel.

J’espère que nous saurons tous préserver ici cette tranquillité qui permet un débat utile : je trouve vos échanges savoureux et instructifs, de part et d’autre.


Je suis allé chercher la [b]Charte de Munich [/b](ce n’est pas si simple à trouver) :

• « Le texte complet de la Déclaration des devoirs et des droits des journalistes dite « Charte de Munich » adopté en 1971 par les représentants des fédérations de journalistes de la Communauté européenne » :
http://www.acmedias.org/R53.asp

En cherchant, j’ai trouvé ceci :
• « Réflexions et propositions sur la déontologie de l’information », rapport de Jean-Marie CHARON (1999) :
http://www.culture.gouv.fr/culture/actualites/rapports/charon/chartes.htm
(extrait de http://www.culture.gouv.fr/culture/actualites/rapports/charon/charon.rtf)


J’ai surtout trouvé un document-livre (plus de 200 p), aussi intéressant qu’irritant (parfois), selon le cas, mais toujours très stimulant pour la réflexion :

« La démocratie malade des médias - Nous votons sans savoir », par Daniel MARTIN :
http://www.mediasetdemocratie.net/Livre/meddem.htm

Extrait :

[color=purple]"Introduction : but de ce texte

Il est 17 heures, l’autobus est bondé. Une joyeuse bande d’étudiants y monte quand même, bousculant un peu les autres passagers pour se faire une place.
Le conducteur proteste : - « Les jeunes, descendez ! »
Un étudiant qu’il ne peut pas voir : - « Nous sommes ici par la volonté du peuple et nous n’en sortirons que par la force des baïonnettes. »
Le conducteur : - « Qui c’est qui a dit ça ? »
Un autre étudiant : - « C’est Mirabeau. »
Le conducteur : - « Mirabeau, descendez ! »

(…)

J’explique dans ce livre que les citoyens votent mal parce qu’ils sont mal informés : la plupart d’entre eux ne comprennent rien à l’économie et à la politique. Ils ne sont donc pas en mesure d’évaluer objectivement les propositions qui leur sont faites, et encore moins la qualité de ceux qui les font.

La principale source d’informations des citoyens est un ensemble de médias : télévisions, radios, journaux, magazines et aujourd’hui Internet. Ces médias nous informent mal en matière de politique et d’économie, quand ils ne nous désinforment pas. Je vous en donnerai beaucoup d’exemples.

Ce livre décrit des dysfonctionnements des médias, en expliquant leurs causes. Il propose aussi des remèdes, ou parfois plus modestement des pistes de réflexion.

Pour que les lecteurs puissent juger mes arguments, j’en livre en annexe les sources, toutes les sources. La plupart de celles-ci étant accessibles gratis sur Internet, il est facile de les vérifier et d’évaluer la pertinence de mes conclusions.

Contrairement à la grande majorité des gens au pouvoir (et cela inclut les journalistes, qui savent bien qu’ils sont le quatrième pouvoir du pays, pouvoir qui ne rend des comptes à aucune autorité et n’est pas soumis au verdict des urnes), je réponds à ceux qui m’écrivent. Mon adresse de messagerie est disponible dans la page http://www.danielmartin.eu/adressemail.htm .

Bonne lecture.

(…)
[/color]


Je vais tâcher de digérer cette réflexion approfondie pour en tirer des idées pour nous, pour garantir institutionnellement aux citoyens de tous bords une info à la fois fiable et pluraliste.

PS à Citrouille : pourquoi ne mettez-vous pas d’accents, alors que votre orthographe semble irréprochable ? Écrivez-vous depuis l’étranger sur un clavier Qwerty ?

Bonjour à tous et merci pour vos contributions,

Tout d’abord, veuillez m’excuser pour mon retard : je reviens tout juste de voyage (je tiens en passant à remercier la libéralisation des transports qui me permet de voyager en Europe continentale pour un prix tout à fait acceptable ;)).

Alain,

Je n’arrive pas vraiment à comprendre pourquoi une économie libéralisée de l’information devrait être sous la domination des militaires.

Je ne vois pas bien ce que les mensonges de Bush viennent faire là : les medias publics et privés ayant - dans leur majorité - émis des doutes puis démontrés l’énormité des mensonges de l’administration Bush.

Je ne sais pas si le fait qu’une information se vende soit une insulte au journalisme, en tous les cas, je ne pense pas que les journalistes qui appartiennent à des journaux/TVs qui sont bien lus et regardés se sentent insultés.

Sam17,

« Or, la valeur mercantile, esthétique, ou tape à l’oeil, de la photo n’a rien à voir avec sa valeur en matière de travail journalistique »

Pour avoir été photographe de presse, je sais que tous les photographes ont dans leurs têtes l’idée de faire non seulement une photo publiable mais qui doit être meilleure que celle des concurrents car pour une photo choisie des centaines arrivent sur le bureau et donc que – oui – la plus esthétique possible (l’esthétisme, c’est une des valeurs de base de la photo non ? Même journalistique, regardez encore Cappa, et dites- moi si ce n’est pas de l’esthétisme).

Vous voulez créer un label, après tout, libre à vous, mais si on écrit, même sur ce blog, c’est pour être lu (le petit cadran en haut de cette page indique bien que le détenteur de ce blog n’est pas complètement indifférent à cette considération). Je refuse que l’impôt des smicards soient taxés pour des publications qui ne vont être lues que par une minorité. Si elles peuvent être lues par un nombre significatif, pourquoi ne s’autofinanceraient-elles pas ?

Alain,

« La pub est source de gigantesques flux financiers »

Et alors, c’est mal d’échanger de l’argent, de créer des richesses qui vont permettre de créer des écoles, des hôpitaux, etc…

Votre opposition semble plus morale que rationnelle (en quoi, c’est mal de faire de l’argent et de l’échanger?) Donc je vous renvoie cette question : comment justifiez-vous votre supériorité morale ?

Etienne,

Pas le temps (aujourd’hui) de lire tous vos liens (demain peut-être), mais merci quand même.

J’écris le plus souvent sans accents car effectivement je réside dans un pays anglophone (Irlande du Nord) où les claviers AZERTY sont une rareté. La seule solution, un peu fastidieuse, consiste à faire un « copier coller » via Word.

Citrouille, excusez moi d’être bref ce soir,(et un peu rapide pour vous nommer!..)

Vous « semble plus moral que rationnel » ce que vous n’arrivez pas à percevoir de mes raisons, et en effet pour moi il y a une articulation éthique entre la raison et le raisonnement.

La « morale » ne vient pas du ciel ni des profondeurs d’un instinct, pour moi.

Elle est une donnée sans laquelle il serait vain de discuter ici, le but n’étant pas la « rationnalité » d’une mécanique bien huilée, mais l’ancrage humain des normes constitutives d’une société « civilisée »…

Si j’exerce la "raison " d’un être raisonnable, ce n’est pas pour servir la déshumanisation de l’humain par la marchandisation des conditions de sa liberté:

Un homme libre est un homme librement informé: cela doit être préservé des règles « Zé-co-nÔ-mi-ques » !

Reprochons nous notre « idéologie », notre « morale », nos « rêves », notre « poésie », notre « liberté sexuelle », nos « fantasmes »…que rest-il? de la distraction ? ou bien de « l’utilitarisme ».

Je crois à l’exemplarité de l’exception culturelle, mais aussi à celle « du don du sang », pratiqué "spontanément "par les résistants et devenu populaire comme initiative, intitutionnel depuis la Libération, lui aussi , "une exception française, décidément trop « éthique » pour les anglo-saxons!

[color=purple]Bonsoir Alain,

Vous vouliez dire « Citrouille », sans doute, dans votre réponse…[/color]

Claviers AZERTY/QWERTY

Pour Citrouille, à tout hasard (mais il sait peut-être mieux que moi). Il est possible d’obtenir les « lettres diacritisées » qui ne figurent pas sur le clavier QWERTY tout en conservant ce clavier sans modification : aller sur INSERTION (menu), cliquer sur CARACTERES SPECIAUX (SYMBOLS) la lettre diacritisée correspondante dans le tableau, cliquer TOUCHE DE RACCOURCI, et redéfinir la lettre diacritisée par ALT + la combinaison de touches qui vous convient le mieux. Je trouve ce système très pratique dans la mesure où il permet d’utiliser n’importe quel clavier QWERTY ou AZERTY sans avoir à modifier ses habitudes de frappe. JR

Bonjour Jacques,

Merci pour votre aide mais ces raccourcis ne fonctionnent que sous Word : si je tente de faire ces raccourcis dans un blog ou sur un forum cela ne fonctionne pas :confused:

Bonjour Candide, nous commençons à être nombreux, c’est très sympa , et merci de m’avoir permis de corriger mon adresse à Citrouille!

Citrouille : quel traitement de texte utilisez-vous donc ? Mes raccourcis fonctionnent dans tous les cas. JR

Jacques,

J’utilise Word ou les raccourcis fonctionnent tres bien mais des que j’essaye d’utiliser ces raccourcis sur un blog/forum, ca ne marche pas…

Alain,

Vous dites:

« Elle est une donnée sans laquelle il serait vain de discuter ici, le but n’étant pas la « rationnalité » d’une mécanique bien huilée, mais l’ancrage humain des normes constitutives d’une société « civilisée »… »

On pourrait vous titiller sur la notion de civilisation (hautement contestable a mes yeux: ou ca commence, ou ca fini, etc…) en invoquant Huntington, etc… mais ce serait trop facile. Euh et une societe non-civilisee ca ressemble a quoi?

En quoi avoir une economie liberalisee, ou chacun a l’opportunite de vendre de l’information, de faire des benefices, de creer de la richesse qui peut etre repartie pour creer des ecoles, des hopitaux, etc… ferait partie d’un phenomene de deshumanisation?

Un homme (ou une femme) est libre si il/elle a la possibilite de participer a la transmission de l’information sans passer par la machine a creer du corporatisme dont vous semblez rever. Je remarque au passage, que l’acces a l’information mondiale et nationale s’est bigrement democratisee via internet (merci le liberalisme sauvage et mondial) et qu’il n’y a pas de raisons que de plus en plus de gens gagnent acces a l’internet (libre d’aller ou on veut, libre de transmettre de l’information, et consommer de l’info gratuitement.)

Vous faites des amalgames, je ne vous reproche pas votre « ideologie » (je suis liberal), votre « morale » (je suis liberal), vos « reves » (je suis liberal), votre « poesie » (je suis liberal), votre « liberte sexuelle » (je suis liberal) ainsi que vos « fantasmes » (je suis liberal).

Je ne vous reproche a vrai dire rien mais je veux simplement engager dans un debat pour voir a quelle sauce les partisans de la liberte - dont je fais partie - vont etre manges si des fois vous arrivez a imposer votre Constitution a la France, a l’UE, au monde… Et je me demande simplement comment (vous avez botte un peu en touche) vous justifiez votre superiorite morale.

De quelle exception culturelle parlez-vous? Toutes les cultures ne sont-elles pas exceptionnelles ou ne pensez-vous pas que la France a un complexe de superiorite avec sa ronflante culture?

Le don du sang est pratique dans les pays ou sevit l’enfer liberal et anglo-saxon (Irlande quoique non anglo-saxonne, Royaume-Uni et Etats-Unis.) Le point que vous vouliez faire m’echappe donc un peu.

Citrouille, je m’explique:

« exception » signifie parenthèse de liberté , dans une règle qui prétend être totalitaire:

J’espère inverser cela, (pas moi tout seul, mais des millions d’humains sur toute la planète!), car pour l’instant "l’exception confirme la règle", et il n’y a en effet pas à s’en réjouir quand on trouve qu’il faudrait généraliser un peu ce qui est si mal toléré comme « exception », allant jusqu’à la haine larvée contre « ceux qui se croient ainsi supérieurs »…

Tout don est bien gratuit, mais il n’y a pas que du don, ( en GB et aux USA) et quand on met son sang en vente, on n’a pas les mêmes critères moraux que quand on le donne.

Interdire la marchandisation du corps humain, ce n’est pas une atteinte à la « liberté »

Vous avez raison d’en discuter, mais dans ce que vous traduisez en « complexe de supériorité des français », je vois simplement une bien timide « exception française », sans dire qu’elle est « supériorité », mais en affirmant qu’il n’est pas question d’en rabattre, car au contraire, nous faisons du prosélitisme « droits-de-l’hommiste » qui remporte un certain succés mondial, si vous voyez la fulgurante progression du mouvement altermondialiste refusant la marchandisation de ce qui ne saurait être à vendre: l’Humain.

Avoir cette conviction là à partager n’entraine pas ipso-facto la guerre au « libéralisme » en tant que pensée de la liberté, mais elle nous confronte à l’ultra-libéralisme, ce fanatisme mercantile totalitaire:

toutes les "religions " ont leurs « intégristes », mais poser la revendication d’une non-marchandisation de l’information, ce n’est pas de l’extrémisme, c’est du bon sens, et il n’y en a pas qu’en France…

Je ne suis pas « franchouillard », mais je suis de ceux, grecs, Japonais, allemands, brésiliens etc…voire britanniques, qui de par le monde, se sont réjouis de l’exception française, étant demandeurs pour eux-mêmes de telles « exceptions » dans un « monde de brutes »…

Chirac appartient à votre courant « libéral », mais j’étais plutôt fier de son opposition aux mensonges guerriers de l’ultra-libéralisme…assoiffé de la liberté d’accés au pétrole Irakien: on peut donc nuancer, accepter des « exceptions », ou bien faut-il un systàme global totalitaire qui n’accepte aucune EXCEPTION ?

Alain,

Totalitaire rien que ca? Les etrangers ne font pas de films, pas de musique, pas de theatre, c’est bien connu.

Pour le coup, je vous invite a lire la breve de Pierre Assouline sur le sujet et plus precisement le commentaire de Robert Marchenoir:
http://passouline.blog.lemonde.fr/livres/2006/07/les_intermitten.html#comments

Le don du sang n’est pas remunere au RU et rarement aux Etats-Unis. Qu’en tirez-vous comme conclusion?
http://www.blood.co.uk/
http://www.givelife2.org/donor/top10.asp

Qui vous parle de vendre de l’humain? (Sauf dans les pays vraiment totalitaires comme la Chine par ex). On parle de liberalisme economique.

Le « bon sens » ca veut tout et rien dire, la preuve: Raffarin utilisait cette expression a tort et a travers…

Chirac n’appartient pas au courant « liberal » (z’avez vu ca ou?), Chirac est un neo-gaulliste dont la politique economique est un desastre: protectionisme face a des entreprises europeennes (Mittal), refus de reformer la France, taxation a l’extreme des entreprises et des travailleurs etc…

Vous confondez ultra-liberalisme (ca veut dire quoi? capitalisme?) et neo-conservatisme… On ne peut pas dire que l’acces au petrole irakien a ete un succes, non? (Je dis ca, j’etais contre la guerre en Irak).

Merci Citrouille,

de vos bonnes sources.

J’ai déjà lu ça, mais dites donc, que faites-vous du pluralisme ?

Les "comités d’éthique "créés aux Etats Unis comme en GB sont tenus en laisse par les pouvoirs et une seule « école » y règne en maître expert; celle qui vise à noyer le vieux « libéralisme » dans un vrai néo conservatisme via "l’ultra libéralisme.

Je résume, mais concrètement en politique cette "école de la pensée unique donne les alliances entre la droite honorable, la social-démocratie « réaliste », et l’extrême droite , ces 3 "courants " en fait servent la soupe aux multinationales US maîtres du jeu planétaire: c’est de la collaboration brune !

Là encore, "exception française : le Comité d’Éthique a revendiqué son autonomie et sa composition pluraliste et sa méthodologie laïque (la laïcité est une exception française pour l’instant !).

Il n’y aura pas de guerre civile en France grâce à ces exceptions, facteurs de « résilience » en cas de trouble grave : un champ d’action soustrait à ce machiavélisme de BUSH qui espère mettre l’Europe à feu et à sang, chose refusée par les adeptes du « NON de gauche »…

Alain,

Bigre, vive la theorie des complots.

Les Francais sont evidemment une exception, tellement une exception que les membres du Comité consultatif national d’éthique pour les sciences de la vie et de la santé sont choisis par le President de la Republique:

« Le Comité consultatif national d’éthique est une autorité indépendante qui se compose du Président, nommé par le Président de la République, du Président d’honneur et de 39 membres : 5 personnalités appartenant aux principales familles philosophiques et spirituelles et désignées par le Président de la République - 19 personnalités qualifiées choisies en raison de leur compétence et de leur intérêt pour les problèmes d’éthique - 15 personnalités appartenant au secteur de la recherche. »
http://www.ccne-ethique.fr/francais/start.htm

Euh, on a vu mieux comme independance a Chirac. Vive l’exception.

A comparer avec les Research Ethics Committees (RECs) du National Health Service (RU), au nombre de 190 (oui, 190, a comparer avec les 39 membres en France + tout le travail est coordonne par le COREC (Central Office for Research Ethics Committees) lui meme faisant partie du National Patient Safety Agency (NPSA) independante du NHS.) Les membres de ces comites « are specially trained in research ethics and often have the sort of experience which will be useful in scrutinizing the ethical aspects of a research proposal. These include patients, members of the public, nurses, GPs, hospital doctors, statisticians, pharmacists and academics, as well as people with specific ethical expertise gained through a legal, philosophical or theological background. » La dessus, la France a une bonne dizaine d’annee de retard.
http://www.npsa.nhs.uk/npsa/about
http://www.corec.org.uk/public/about/about.htm
Encore un complot ultra-liberal de la triade brune sans doute…

Tiens en passant, merci a la Commission Europeenne d’interdire le regime fiscal preferentiel du Luxembourg:
http://euobserver.com/9/22136/?rk=1 (encore une Institution aux mains des ultra-liberaux bushistes et sanguinaires).

La laicite est une exception francaise (avec la Turquie, la Chine, la Coree du Nord…), croyez-vous vraiment que la meilleure maniere d’ameliorer les rapports communautaires en France soit de criminaliser les pratiquants d’une foi (voile, coiffes Sikhs interdits dans les ecoles publiques)?

Il n’y a pas de guerre civile en France? Que s’est-il passe l’hiver dernier dans les banlieues francaises? Des fetes culturelles sans doute.

Diacritiques

Citrouille, pardon, vous avez raison : pour faire mes lettres à diacritiques, j’utilise non pas les raccourcis du traitement de texe mais les « unicodes » (clavier numérique de droite) : cet automatisme m’était sorti de la tête. JR

Citrouille,

Pardonnez moi si je compte encore mes doigts :

« Je ne vois pas en quoi c’est mal que le capitalisme financier s’affranchisse des nations » (n°1672)
« Pourquoi l’information ne serait pas une marchandise ? » (n°1663)

« Nous sommes reconnaissants envers le Washington Post, le New York Times, Time Magazine et d’autres grands journaux, leurs directeurs ayant participé à nos rencontres et ayant respecté la promesse de discrétion pendant près de 40 ans. Il nous aurait été impossible de développer notre Plan pour le Monde toutes ces années durant si les projecteurs avaient été braqués sur nos activités. Le Monde est maintenant plus sophistiqué et plus préparé à accepter un Gouvernement Mondial. La souveraineté supranationale d’une élite intellectuelle et de banquiers est sûrement préférable au principe d’autodétermination nationale des peuples, pratiquée tout au long de ces derniers siècles » (David Rockefeller, discours à la Commission Trilatérale, 1991). »

Si l’info était moins une marchandise, j’aurais sans doute plus d’assurance en la fiabilité de celle-ci. Et ne serais pas à attendre un éventuel procès en diffamation ou pour information mensongère (qui n’est pas de moi, et n’est recoupée que par divers blogs à ma connaissance…) Mais je ne pense pas même que si l’info était fausse, j’aurais droit à un procès dans un tribunal attaché à une démocratie digne de ce nom. Certains disent aussi que c’est notamment pour protéger certain nazi du Bilderberg, qui fut publiquement taxé par un (ça c’est moi qui ai oublié quelle information pas fiable j’ai lue) Président américain de très grand serviteur de la nation américaine… que les USA refusent de reconnaître le TPI.

Je corrigerai mon message du blog : Maurice Allais, libéral et Prix Nobel d’économie, n’assimile pas directement le laisser-fairisme au stalinisme, mais… lisez donc : http://etienne.chouard.free.fr/forum/viewtopic.php?pid=487#p487

Vous m’aviez parlé de me répondre, au sujet de M. Allais.

Je suis désolé de vous interpeller si directement, et je tiens à préciser un peu les choses.

À certains moments, vous proposez des informations de qualité, vous rappelez des vérités. Sur les médias anglo-saxons et français, sur le fait que la nomination de tel responsable culturel par le Président de la République.l’était dans les années 1960, pour dénoncer le statut quasi royal du Président).

Mais quand vous écrivez par exemple : « la médiocrité des journalistes n’est pas due à … mais à … », non seulement vous n’étayez pas votre affirmation (vous apposez sans doute deux vérités dans un argument, mais cela ne fait pas un raisonnement, et un argument qui laisse une prise pour y répondre - alors je veux bien que je sois pompeux, mais je m’attache, moi, à essayer de développer) mais en plus, on se demande bien qui, à part vous, a parlé d’un problème de « médiocrité des journalistes ». Comme de « contrôler » les médias.

D’ailleurs, ce forum n’a pas pour but d’écrire comment apprendre leur métier aux gens, mais de définir et de séparer les pouvoirs, pour que tous ceux qui se sont donné le devoir de servir l’intérêt général puissent le faire au mieux.

Imaginons qu’un groupe d’esclaves de l’Egypte antique soit taxé de médiocre parce qu’une pyramide, dont l’architecte est un ami du souverain, et dont le contremaître en chef est un alcoolique lui-même sous payé, se soit effondrée… Déjà, c’est ridicule. Mais journaliste c’est une vocation (vous me direz… esclave aussi, au sens de Kant et de tous ceux qui ont écrit que la liberté s’apprend…), une vocation qui est gouvernée par la volonté d’informer, comme celle de médecin est guidée par le devoir qu’on se fait de soigner les gens quelles que soient les circonstances.

La question qui se pose n’est pas « pourquoi les journalistes sont plus médiocres ici que là ? », mais « pourquoi ne peuvent-ils pas faire aussi bien leur travail ici que là ? ».

Régulièrement, vous lancez des phrases sans analyse, que je perçois comme teintées de dogmatisme, et qui ne permettent pas le débat. Moi, je ne sais comment vous interpeller en retour, sinon en adoptant aussi cette attitude. D’où mon entrée en matière. Parce que sincèrement, j’en suis à compter mes doigts, moi aussi.

Ce qui est chouette, c’est que vous soulevez un tas de points intéressants. Ce qui serait vraiment chouette, ce serait qu’on puisse en profiter pour débattre. En commençant ainsi par les bords comme on l’a fait, je pense qu’il va nous falloir faire chacun de gros efforts.

En parlant de points intéressants que vous soulevez : au sujet du capitalisme financier, des nations et de Marx, je vous réponds sur le volet « Principes constitutionnels relatifs à l’activité économique ».

Sam17,

Vive le syndrome : « on nous cache tout, on nous dit rien »

Libre à vous de croire les théories du complot Bilderbergien ou des fantasmes sur la Trilateral Commission, tout de même, un peu de rationalité. Si Davignon était pour la guerre en Irak, il l’a bien caché et il n’a pas vraiment réussi à convaincre ni Verhofstadt ni Michel, c’est le moins que l’on puisse dire. Quant à Rockefeller lui-même et à sa Trilateral Commission, et son plan ? Bof, promouvoir l’idée que les institutions mondiales doivent rendre des comptes aux citoyens, voir le papier de Nye sur le site de la Trilateral Commission, c’est assez innofensif:
http://www.trilateral.org/projwork/tfrsums/tfr57.htm

Le truc, c’est que Rockefeller prend ses rêves pour ses réalités : il s’est fait quand même ratatouiller par le NYT lors de la publication de son livre :

“But there is an ugly side to Rockefeller’s ascent as well. He spent his life in the club of the ruling class and was loyal to members of the club, no matter what they did. He tried to shield Alger Hiss from unpleasantness when he was accused of being a Communist spy. He tried to find refuge for the Shah of Iran after he was deposed. Sometimes his loyalty to his fellow clubmen is endearing, but he is often coldly aloof from the horrors that his friends and contacts perpetrated outside the palace gates. He spent much of his career at Chase doing business with tyrants – paying homage to oil-rich dictators, sitting through long meetings with the Chinese perpetrators of the Cultural Revolution (an associate once handed over a suitcase with $50,000 in cash to the Chinese so Rockefeller could have a meeting with their ambassador), holding court with Soviet party bosses. The contacts often led to profitable deals for Chase. They benefited the ruling cliques in those countries. But in ways he is oblivious of even now, Rockefeller was soiled by his close embraces with these thugs. While the forces of democracy squared off with the forces of authoritarianism, Rockefeller was perpetually in the room with whoever happened to be in power.”
http://query.nytimes.com/gst/fullpage.html?res=9E03E4D6163AF933A15753C1A9649C8B63&sec=&pagewanted=1

Si Rockefeller croyait avoir le NYT à sa botte, ben, c’est un poil raté.

De plus, le NYT offre d’excellents débats entre Thomas Friedman et (presque tous) les autres chroniqueurs…

J’ai un peu du mal à vous suivre sur « information vrai/fausse/diffamante… »
Pourquoi l’information marchande serait moins fiable : la qualité a un prix.

Les États-Unis reconnaissent le TPIY car… ils en ont été partie prenante de sa création (le TPIY a été créé par la Résolution 808 du Conseil de Sécurité de l’ONU et pas la peine de vous faire un dessin, vous connaissez la place des États-Unis dans le UNSC.) Je pense que vous confondez avec la Cour Pénale Internationale (CPI.)

Pardonnez ma lenteur pour vous répondre sur Allais. Mais autant vous le dire tout de suite : dans la famille Allais, je préfère Alphonse. Je vous réponds ce week-end.

Ok, pardonnez mon style, disons plutôt que IMHO (In My Humble Opinion), oui, il y a un réel problème de crédibilité des journalistes en France et que de mon humble avis, cela a plus a voir avec des problèmes de formation, d’accountability que de bosser pour un médium public ou privé. On peut faire de la TV de m… dans les deux cas.

Pas sûr d’avoir saisi votre métaphore sur la pyramide alcoolisée mais je vais y réfléchir (ça me rappelle un jeu de cartes pour boire).

Si. Les journalistes français sont plus médiocres que les journalistes anglophones : c’est un fait : achetez le Guardian et achetez Libération, comparez la couverture du conflit entre Israël et le Hezbollah, et bien ça saute aux yeux.

Oui, les journalistes de la presse écrite sont entravés en France par le coût de la diffusion des journaux, par les corporatismes, etc…

Rassurez-vous, étant un libéral, je suis contre tous les monopoles, y compris celui du dogmatisme qui semble tout à fait partagé dans les parages… Rassurez-vous encore une fois, j’adore le débat, alors atomisez mes arguments, aussi faibles et humbles qu’ils soient. Je n’attends que cela.

« Libre à vous de croire les théories du complot Bilderbergien ou des fantasmes sur la Trilateral Commission, tout de même, un peu de rationalité. »

Si l’information est vraie, ce n’est pas moi qui parle de complot, c’est Rockefeller lui-même.
Si elle est fausse, ce n’est pas moi non plus. J’ai commenté cette histoire sans fin sur le blog.

Si vous me dites qu’elle est fausse, je veux bien. Mais vous paraissez y opposer des arguments. Qui d’ailleurs ne la contredisent pas :

« Bof, promouvoir l’idée que les institutions mondiales doivent rendre des comptes aux citoyens, voir le papier de Nye sur le site de la Trilateral Commission, c’est assez inoffensif »

Le livre de Nye date de 2003. Soit 12 ans après la supposée déclaration de Rockefeller.
Il n’y a rien de contradictoire avec, au contraire : ce dernier aurait dit que maintenant qu’ils ont pu bâtir leur plan en secret, et maintenant que les gens sont « préparés » (ça fait dix ans que chacun sait ou sent qu’un gouvernement mondial de banquiers a pris la tête des affaires, d’une manière ou d’une autre), on peut enfin l’expliquer publiquement. Et dire publiquement que les institutions financières mondiales ne sont pas démocratiques, en blablatant pour dire qu’il faudrait les rendre plus démocratiques. Tout cela serait parfaitement cohérent.

« Si Rockefeller croyait avoir le NYT à sa botte, ben, c’est un poil raté. »

Non, ce n’est pas ce qu’il semble dire, si vous parlez de la citation que j’ai faite, « un peu de rationalité »…
Je crois qu’il s’agirait plutôt, pour les cadres ayant participé à ces meetings :

  • eux mêmes, de s’en tenir à la boucler sur les propos qui y sont tenus ;

  • sans doute de canaliser l’information, en général, par des moyens bien plus insidieux, applicables (une pression directe sur de nombreux salariés ferait vite naître des bruits de couloir aux conséquences ennuyeuses - nul besoin d’intrigues de films d’espionnage pour faire des merveilles).

    Les simples lois du marché suffisent amplement pour dérouler le tapis rouge au projet du gouvernement mondial des banquiers.
    Lois de l’audimat (dictature de la majorité appliquée à la sphère culturelle - « pensée unique et vaseuse », l’info la plus vendeuse pour la majoritée n’étant pas la plus importante) : chasse au scoop généralisée et son corollaire, le plagiat constant des organes de presse les uns sur les autres ; concentration des possessions de médias ; logique de concentration industrielle ; précarisation des salariés de la presse, recours massif au pigisme, … Ajoutons le parachutage de gestionnaires non journalistes à la tête des organes publics comme privés. Toujours la logique de rendement industriel. Bref, je parle de soumission de la presse aux pouvoirs économiques, au sens général, sans même l’évoquer au sens d’un grand patronnat concentré ayant des projets de domination politique.
    Bourdieu a écrit pas mal de choses instructives, et je préfère nettement ses leçons à celles des Halimi ou Carles. Maintenant, les unes ne contredisent pas les autres. Question de hiérarchie des phénomènes.

Serait-il possible de ne pas trop forcer sur les citations en anglais ? Ce forum reste (encore) français, et je crois que cela pourrait gêner la compréhension de certains. Les références à des articles en anglais, là d’accord.