"La volonté du peuple c'est la volonté d'un groupe moindre de personnes sanctionnée par l'assentiment de tous les autres."
Oui, je vais me permettre de développer.
Alors ce qui est « sanctionné » n’est pas la volonté du peuple ; et la volonté du peuple n’existe tout simplement pas.
Tu as très mal lu. Ce qui est sanctionné n’est effectivement pas la volonté du peuple, mais la volonté d’un groupe moindre de personnes.
Toute référence à la volonté du peuple est un mensonge, pas une erreur ; un mensonge si ancien et tant répété que tout le monde le gobe, ou presque. Et prétendre représenter cette volonté est une arnaque.
Je crains que ce soit toi qui sois dans l'erreur. Le fait que ces concepts dépassent ton entendement, n'en fait pas un mensonge.
On ne peut espérer que tout le monde soit d’accord, et il faut forcément prendre une décision.
C’est l’idée que l’ensemble du peuple aurait la même volonté qui est absurde. Le peuple est divisé, des tas de volontés s’opposent.
Donc ce sera forcément la volonté d’un groupe moindre ( une majorité absolue ou relative ) qui va s’appliquer.
Un vote ne peut définir qu'une majorité, et en aucun cas ne peut définir une volonté générale.
Et si. C'est la même chose en fait.
Ce qui se dégage d'un vote n'est pas la volonté du peuple, mais celle de ceux qui gagnent ce vote
C'est la même chose.
La volonté générale du peuple n’est pas une volonté partagée par l’ensemble du peuple.
C’est bien la volonté d’une partie du peuple seulement.
Mais cette volonté n’acquiert la qualité de volonté générale qu’à partir du moment où l’autre partie du peuple donne son assentiment pour qu’elle s’applique, et à condition qu’ils puissent en contrôler l’application.
Bref il faut bel et bien un scrutin pour départager les diverses volontés.
'est à dire non pas comme on pourrait le croire les électeurs, mais ceux qui réussissent à les convaincre, ceux qui tirent les ficelles, parmi lesquels, bien sûr, les propriétaires du système médiatique, seigneurs de la pensée, qui en plus, c'est un comble, encaissent un péage sur la manipulation distillée.
Ca c'est un autre débat si tu veux bien ne pas tout mélanger cela serait pas mal.
En effet, un scrutin doit être équitable si on veut pouvoir parler de volonté générale.
Et aujourd’hui, dans notre système français, on ne peut pas vraiment dire qu’ils soient équitables.
Maintenant, je t’invite à dissocier ce qui est d’ordre général, et ce qui d’ordre particulier.
Il n’y a aucune fatalité à ce que l’on fonctionne comme en France à l’heure actuelle. Tu ne peux donc pas passer d’un concept d’ordre général : « la volonté générale du peuple » au cas français, en laissant croire qu’il y a un systématisme entre les deux.
Les propriétaires du système médiatique ont le pouvoir de fortement influencer tout scrutin, souvent d'en déterminer l'issue, c'est à dire la prétendue volonté générale, c'est à dire la légitimité des mouvances ou individus sensés la représenter.
Ouais enfin il ne faut pas exagérer non plus.
S'ils possédaient un tel pouvoir, ils n'auraient donc jamais aucune peur à organiser des élections ou des référendums.
Hors en ce moment, ils ont plutôt tendance à éviter le plus possible d'organiser des scrutins. Des gouvernements sont mis en place sans élections comme en Italie ou en Grèce. Et ne parlons pas des référendums.
C'est un pouvoir monstrueux dont la source est au moins triple :
-les médias sont des entreprises privées ou semi privées, à but lucratif, n'ayant pas pour fonction l'information juste et exhaustive, même s'ils s'enorgueillissent d'assumer ce rôle, quelle farce !
-les médias appartiennent à "des gens" et non pas aux gens. Et leurs propriétaires ont barre sur la ligne éditoriale.
-il n'existe pas de structure délibérative sérieuse et non biaisée permettant au peuple dans son entier d'établir la vérité des choses et des faits, de se forger une opinion hors toute manipulation, et de dégager cette fameuse volonté générale qui fait tant défaut.
Monstrueux ptet pas quand même ;)
Mais illégitime certainement.
Ce pouvoir doit en effet être supprimé.
Pour y arriver il faut protéger les droits et les libertés des citoyens.
A contrario, l'édification d'un processus informatif et délibératif général, géré par le peuple et pour le peuple, rendrait en grande partie inopérante la manipulation médiatique, sans même avoir à privatiser ou légiférer.
(J'en reviens donc ici à ce que préconise Condorcet sur la topologie délibérative)
Encore un truc avec des termes creux et qui ne veut rien dire. Un truc irréaliste.
Quand trouve t on le temps de gérer le système politique, puis maintenant le système médiatique, alors qu'on travail et qu'on vit loin des lieux où ils sont institués ?
Le peuple qui gère, voilà un concept du même accabit que la volonté commune du peuple.
Cristina Kirchner vient de mettre Clarin en demeure de casser son monopole. (Et Clarin a fait appel). Elle a bien compris l'emprise via les médias de certaines puissances sur toute la pensée nationale, et cherche donc à réduire cela ; peut être un peu pour sa pomme, ne la sanctifions pas ;) ; n'étant que peu démocrate, elle (Cristina) n'envisage pas l'autre volet de la démocratisation de de l'info et du débat, volet qui consisterait à ouvrir au peuple les outils de la farfouille dans le fatras des faits, plus ceux de la vraie réflexion, exhaustive, libre, non faussée, ouverte à tous les individus.
La solution est plus je pense à trouver dans la direction de la protection et la mise en oeuvre de vrais droits pour les citoyens.
Le droit à une information plurielle.
Le droit de pouvoir diffuser soit même l'information.
Le droit d'interpeller les autres citoyens.
Le droit de réponse quand on est mis en cause.
etc ... etc ... etc ...
Cela signifie pourquoi pas, augmenter le nombre de médias.
Cela signifie en tout cas, financer nous même un service public qui satisfait nos besoins de pluralité, donc augmenter le nombre de médias publics.
Cela signifie donner les capacités matérielles aux citoyens de créer et de diffuser leurs propres médias.
etc ... etc ... etc ...
Mais pour les scrutins, il faut clairement mettre en place une égalité du temps de parole et à imposer un temps de parole minimum pour garantir la tenue d’un vrai débat public, c’est surtout cela qui fait défaut et qui permet aux médias de fausser les scrutins.
Les sondages ayant pour but d’influencer les scrutins devraient être interdits. Seuls les sondages permettant d’informer les citoyens devraient être autorisés.