[color=purple]Je propose une mini-synthèse afin de préciser et souligner ce qui me semble être l’enjeu des derniers messages…
La discussion s’attaque de front à un problème très intéressant, celui des conséquences du vote blanc (VB).
Il me semble que l’on ne peut dissocier le traitement des conséquences d’une victoire du VB du traitement du score du VB. Cela procède d’un concept cher à Sam : « comment » et « pourquoi » sont intimement liés.
Si nous cherchons à légitimiser depuis si longtemps ici le score du VB, c’est certainement parce que le VB tel qu’on l’envisage est lourd de conséquences. Et plus il est lourd de conséquences, mieux il doit être défini, encadré, légitimisé. L’inverse me semble vrai aussi : si aucune exclusion n’est prévue en cas de victoire du VB, alors rien n’empêche ceux qui se sont fait rejeter de se représenter illico, et l’importance du VB et de la nécessité de l’encadrer est moindre.
Maintenant, en ce qui concerne l’exclusion proprement dit, si l’exclusion explicite semble trop difficile à mettre en œuvre, il reste toujours l’exclusion implicite. Dans mon message 595, je disais à propos de l’exclusion explicite :[/color]
"Mais une meilleure solution me paraît être d’œuvrer pour la rendre inutile. Si l’on redonne au vote blanc sa vraie force, si l’on assortit les mandats des élus d’obligations de résultats (ou, au minimum, de moyens), et de toute autre mesure propre à responsabiliser les fonctions politiques, on devrait avoir de moins en moins de programmes creux présentés par des parasites, ce qui rendra ipso facto l’exclusion inutile.
D’ailleurs, si dans un avenir idéal seuls des partis valables, c’est-à-dire qui proposent des programmes qui diffèrent par leurs approches des problèmes mais restent conformes à notre nouvelle idée de la démocratie et des relations entre l’Homme et l’économie, sont en lice lors des élections, l’exclusion me paraît inenvisageable car injustifiée.
La règle de l’exclusion proposée répond à notre besoin/désir de nous débarrasser de ceux qu’Étienne appelle les « arapèdes cratocrates », qui nous parasitent et nous étouffent actuellement. Mais c’est là un objectif à court terme. Une fois que le paysage politique aura été nettoyé et assaini, et que la politique aura retrouvé sa vraie dimension constructive, il ne devrait plus être nécessaire d’exclure qui que ce soit…"
[color=purple]En l’absence d’exclusion explicite, mais avec un arsenal de conditions et d’obligations de résultat sur les mandats (voir ci-dessus, mais aussi les propositions originales d’Étienne que Sam reprend dans son message plus haut), les grands partis seraient bien obligés de proposer « autre chose », probablement même en grande partie en rupture avec leurs programmes actuels, afin d’être crédibles, et donc éligibles. L’enjeu est une motivation importante…
En d’autres termes, être incapable de proposer autre chose alors que l’on est en position d’être rejeté (ou qu’on l’a officiellement été lors d’une élection) condamne le parti concerné à ne pas être élu (ou réélu en cas de manquement à l’obligation de résultat). On obtient bien là une exclusion implicite…
Ce serait là une façon de laisser une chance à nos ténors de la politique (à la voix passablement éraillée), sachant que ce nouveau système favoriserait sûrement aussi l’émergence, et la participation à la vie politique, d’autres partis, d’autres idées…
C’est là une piste de réflexion. Mais je voudrais une nouvelle fois souligner que vouloir résoudre le problème du score du VB sans résoudre en même temps celui des conséquences de la victoire du VB ni définir les obligations des élus et les règles des mandats, me semble davantage compliquer la tâche que la simplifier…[/color]