Bonjour Dégadézo,
le vote à point n’est pas mon dada, je sais juste qu’a priori ce sujet n’appartient pas à ce volet (à moins qu’on fasse le lien).
Concernant les modalités pratiques de prise en compte du vote blanc, de détermination d’un seuil au delà duquel on lui donne des conséquences effectives : ça c’est ma proposition - http://etienne.chouard.free.fr/forum/viewtopic.php?pid=1024#p1024. En termes de « quelles conséquences », j’ai proposé :
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le recours progressif au tirage au sort de citoyens volontaires. Ce sont non pas les responsables que l’on tire directement au sort, mais les candidats présentés au vote : un certain nombre de gens (une douzaine par poste, par exemple) invités à faire campagne, pour commencer ;
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l’interdiction ponctuelle des sondages d’opinion (concernant les intentions de vote et autres « cote d’amour ») ; le remplacement des couvertures anarchiques par les médias des campagnes électorales, par des conférences de citoyens (eux-mêmes volontaires et tirés au sort) que chaque média (national ou local, suivant type d’élection) doit retransmettre quotidiennement.
« Les mêmes vont ressortir les mêmes arguments deux semaines de plus ? »
C’est vrai, sauf si on y fait quelque chose. Cependant, je suis opposé à l’idée qu’on interdise aux candidats récusés par vote blanc de se représenter, sauf si on n’est pas fichus de trouver une mesure qui rende la manoeuvre à peu près vaine…
Or, avec la mesure que je propose, une « star » de la politique (et présentée comme telle dans les médias) : n’a pas plus de chances d’être retenue pour le vote final que quiconque ; sera, si elle est retenue, face à des citoyens encore inconnus qui pourront faire campagne tout aussi publiquement, avec moyens garantis ; ne bénéficiera pas a priori de meilleure propagande médiatique que les autres.
Quelles « organisations » reconnaître comme légitime pour participer au vote, le système actuel des partis n’ayant plus à prouver son haut degré d’intégration de la corruption il convient de trouver d’autres bases de légitimité."
Pour moi le fléau c’est la présélection des candidats imposée par le haut. Imposée à la fois : dans les discours médiatiques teintés d’un côté du mythe de la « compétence politique » en oubliant que le pouvoir corrompt (les esprits, je ne parle pas de phénomènes passibles de poursuites pénales), d’un autre d’un « tous pourris » qui confond là encore corruption et corruption… ; dans les faits, dans les partis, qui sélectionnent les candidats à la candidature, les vedettes, les seuls candidats susceptibles de récolter des scores significatifs.
Voilà pourquoi entre d’une part, le suffrage universel confiné au choix entre la peste et le choléra, la star X et la star Y, et d’autre part l’option du tirage au sort pur et simple des représentants (qui ne fait pas recette, qui surprend, qui prive de campagne et de vote, …), je préfèrerais nettement le tirage au sort des candidats.
Pour revenir à votre question, le problème n’est pas « les partis », parce que tout système associatif faisant émerger ses candidats en viendrait vite lui aussi à nous imposer ses produits de casting et ses chefs bien trop rompus aux affaires pour avoir l’esprit sainement disposé à servir…
Et les partis sont surtout des pépinières d’idées, des cadres de débats et d’élaboration importants, et d’idées colorées quand ça va bien, donc des éléments indispensables de la diversité politique.
Le problème, n’est pas qu’il faut interdire aux partis de présenter leurs candidats… mais qu’il faudrait obliger les partis à remplacer leur système de présélection par un système réellement pluraliste et qui garantisse une protection contre la dictature des stars et des chefs en place… Bref, leur imposer que pour toute sélection de candidats, le premier stade soit un tirage au sort parmi l’ensemble des militants volontaires.
Autrement dit, la mesure que je propose, mieux vaudrait qu’elle soit mise en place dans les partis que directement, parce que sinon, sur la douzaine de candidats retenus pour le vote final, il n’y aura peut-être même pas un PS ou un UMP…
Donc se serait nettement préférable pour les partis de procéder ainsi. Mais bien sûr, ce ne sont pas les partis qui vont réclamer cette réforme de fond, eux ils préfèreront le statu quo. Et même pire : le PS a récemment (re)modifié ses statuts pour empêcher les « petits » candidats (Montebourg, par exemple, un tout petit, quoi) d’accéder ne serait-ce qu’à la candidature à la candidature.