Chaque chose en son temps, amis démocrates
Il est bien évident qu’avec l’instauration de la prise en compte du vote blanc suivie d’effet, je perds une bonne moitié de mon opposition farouche à celle du vote obligatoire.
Dans la mesure où vous pouvez répondre AUSSI « votre question est bête, je ne réponds ni oui ni non », et être entendu, qui sont ceux qui ne sont toujours pas concernés par le panel des réponses permises ? …
Vous comptez imposer à tous d’être démocrates ?
De donner le meilleur d’eux même pour suivre la marche des affaires publiques ?
Déjà, à la prochaine révolution, je veux dire, quand notre constitution aura quelques décennies d’âge (de mise en application), instaurez donc l’ajout obligatoire, à l’école (en fin de collège ou au lycée), d’une véritable éducation à la résistance, d’une matière où vous prenez l’habitude d’apprendre à apprendre, d’interroger les questions, de critiquer les pouvoirs établis, de savoir, au sortir de l’enfance, que oui, le monde est bien plus dégueulasse que de tous temps le discours officiel le dira, que ce seront toujours les vainqueurs qui y écrivent l’histoire, qu’on cachera toujours, là où se forme la domination de la parole publique, ce qui compte le plus, qu’ont y balabatera toujours sur ce qui compte le moins, pour noyer le débat, que de tous temps, on vous vous dira toujours que si on vous entube, c’est pour faire avancer la démocratie, parce qu’on est en démocratie, cela aussi on vous le dira très souvent,… et que chaque fois qu’on donnera un peu plus d’outils aux citoyens pour se faire entendre, on améliorera deux fois plus vite ceux qui servent la propagande, et on trouvera de nouveau moyens de se soustraire aux barrières démocratiques et d’imposer d’en haut les questions qui induisent d’emblée toutes les mauvaises réponses, qui n’ennuient pas le pouvoir, et que chaque fois qu’on ajoutera encore une réponse possible dans une grille prédéfinie… il en manquera une autre, sans doute la meilleure…
Bref, trouvez les moyens pour éviter qu’un troupeau de veaux serviles et heureux, en dépits de beuglements incessants (qui comme le rire, semblent avoir la vertu de vous faire vous sentir vivant…), soit contraint à veauter blanc en masse aussi bien qu’il l’est, au présent, de veauter « votre sodomie, avec ou sans gravier ? »…
… on discutera de cette absurdité que serait encore pour un moment (à la démocratie release 2.0 ou 3.0) l’instauration du vote obligatoire.
Il n’y a pas de bonne règle sans exceptions.
Sorti des sciences exactes, et encore, personne ne devrait songer à inclure toute chose, en l’occurrence tout le monde dans un système, à écraser les quelques qui perturbent leur consensus presque total…
Songeons que l’opinion des gens de la marge en vient souvent, un jour lointain, à servir de manière salutaire les autres, à renverser de l’extérieur un système qui s’est bloqué de l’intérieur, et ne peut plus se réformer.
À la démocratie release 6.2, songez à remettre en cause la clause, qui restera longtemps essentielle, qui dit que nul ne doit être contraint à appartenir à une organisation…
Si le vote est l’expression de la volonté populaire, faut-il nécessairement que la volonté d’un individu se traduise dans le langage des « dépouilleurs » établis ?
Pardon, je suis un peu en colère aujourd’hui…