26 Étienne Chouard, tête de liste aux prochaines européennes ? (AJH) Un nouveau parti, sans chef et sans programme ? (ÉC)

J’ai posé cette question à Etienne :

" Vous voulez demander aux citoyens non-encartés ce qu’ils pensent ? Puis, ensuite, vous voulez inscrire les souhaits des citoyens non-encartés dans le programme du nouveau parti ? C’est ça ? "

Etienne a répondu :

" Oui, c’est ça, mais sans figer aucune idée, aucun programme au sens habituel, puisque les consultations seraient fréquentes. Mais c’est juste une idée : je ne « veux » rien. Je vous en parle en même temps que j’y pense parce que cela m’a semblé intéressant. Ce « double programme » (institutions / politique sociale et économique) pose peut-être des problèmes auxquels je n’ai pas pensé. Qu’en pensez-vous vous-même ? Je sens bien que ce serait assez original, mais serait-ce incohérent pour un mouvement qui réclame que la politique quotidienne revienne dans les mains de TOUS les citoyens, quand ils le souhaitent ? "

Alors, NingúnOtro, tu lis quand-même ce qu’écrivent les autres de temps en temps?

NingúnOtro pose la question : " Alors, pouvons-nous essayer de faire autrement sans que ceux qui n’arrivent pas à comprendre ce que nous disons ou faisons nous harcelent parce-que ils entendent qu’on ne fait pas comment ils entendent que cela doit être fait? "

?

Que veut dire ce charabia ?

On en a déjà discuté au début du fil, je ne trouve pas réaliste la possibilité d’être choisit par les citoyens si nous ne proposons des idées que sur un unique sujet, aussi important ce sujet soit-il …

Le monde ne va pas s’arrêter de fonctionner le temps que tout notre projet de réforme des institutions soit mis en place.

Et l’élection n’est de toute facon qu’une étape du combat qui nous attend pour en arriver à ce but final.

Alors, NingúnOtro, tu lis quand-même ce qu'écrivent les autres de temps en temps?
...Ce "double programme" (institutions / politique sociale et économique) pose peut-être des problèmes auxquels je n'ai pas pensé. Qu'en pensez-vous vous-même ?...
Je developpe sur un double programme... sans avoir lu Étienne, bien sur! Mais le "double programme" n'est pas seulement nécessaire parce-que Étienne le mentionne... il est nécessaire parce-que une analyse profonde des circonstances le signale comme stratégie optimale, et que je n'ai besoin de personne pour arriver à cette conclusion moi-même (quand-même heureux de ne pas être le seul ;) ).
Que veut dire ce charabia ?
Je ne sais pas? Le français n'est pas ma langue maternelle... mais j'aurais crû que c'était la votre, alors?
Le monde ne va pas s'arrêter de fonctionner le temps que tout notre projet de réforme des institutions soit mis en place.

Et l’élection n’est de toute facon qu’une étape du combat qui nous attend pour en arriver à ce but final.


Justement… nous ne pouvons pas fixer un programme à developper dans des circonstances trop précises… si l’avènement de ces circonstances dépend trop de faire, ou ne pas faire, de réussir, ou ne pas réussir quelque chose qui est condition préalable pour que n’importe quel programme puisse être développée.

Le PPE, ou le PSE… peut élaborer un programme dans les circonstances présentes, parce-que ils ont un pouvoir dans le Parlement Européen, et que les élections l’accroitreront ou le diminueront, mais ne le réduiront pas à néant.

Nous, on ne peut avoir de programme de ce genre que lors que nous aurons une portion de pouvoir à défendre dans ce parlement… parce-que ce sera ce pouvoir, en plus ou en moins selon on serait capable de convaincre plus ou moins de gens dans ces élections, que nous pourrons engager en défense de ce programme. Ors, nous commençons avec 0 pouvoir quand nous nous battons dans la première étappe pour conquerir une place dans ce Parlement Européen… et nous n’avons donc rien à défendre!

Une fois que nous aurons une réprésentation dans ce parlement, et qu’en travaillant dur nous aurons réorganisées ces règles de fonctionnement pour les faire plus démocratiques POUR TOUS (et c’est la seule raison de se présenter aux élections de juin 2009, ET le seul programme croyable que nous pouvons offrir avec 0 représentation préalable)… alors nous pourrons, ceux qui peuvent se trouver alors pour le faire, qui n’ont point besoin d’être les mêmes, élaborer un, deux, voire dix programmes différents pour les présenter dans les élections suivantes, à leur échéance due ou anticipée si cela peut être arrangée.

Si nous n’arrivons pas à avoir une réprésentation significative pour faire ce travail… alors la non plus on n’aura point besoin d’un programme détaillée, parce-que il ne sera de toute façon pas tenu en compte par ceux qui auront la majorité pour développer le leur.

Dans ce cas, l’honnêteté de nos candidats (suite du procés de selection utilisée) sera suffisante pour garantir qu’ils feront de leur mieux selon les circonstances. Ils ne feront en tout cas pas pire qu’en n’étant pas la parce-que on ne se sera pas mis d’accord pour un programme a fin de se présenter…

Moi, j’ai confiance dans ceux qui travaillent avec moi pour que cela soit possible… je n’ai point besoin de savoir ou ils placeront jusqu’à la dernière virgule dans tout ce qu’ils pourront faire au Parlement Européen, avant de décider de les y envoyer.

Je sais, je suis réaliste… je demande l’impossible.

je suis comme instit je ne comprends rien dutout à ce que vous racontez soyez plus clair svp =)

dans 100% des cas, un élu aura à s’occuper d’autres domaines que le domaine des institutions

alors qu’est ce qui vous fait penser que les électeurs vont voter pour qqun qui n’a pas d’idées sur les autres domaines

et surtout qu’est ce qui vous fait penser que l’échec des autres partis est lié au fait d’élaborer un programme économique et social ?

pour moi leur échec est plus dans leurs statuts, dans le fait de déléguer des pouvoirs à des dirigeants qui s’autonomisent, il est dans la professionnalisation de la politique et dans le carriérisme etc … bref il est dans les dérives de la représentation … qui se retrouvent ensuite jusque dans les institutions …

NingúnOtro,

Ce n’est pas votre français qui est en cause : il est tout à fait efficace. C’est votre « double programme » pour le futur parti.

Pourriez- vous le redéfinir en aussi peu de mots que possible svp ?

Merci. JR

« Démocratie représentative », oxymore ou pas ?

Cher Jacques,

à propos de votre message 3937 qui s’étonne (une fois de plus) que j’analyse l’expression « démocratie représentative » comme un oxymore (fallacieux et dangereux ?), je viens de signaler sur le fil consacré à la participation des citoyens un article intéressant de Libération qui vous intéressera sans doute : [bgcolor=#FFFF99]Athènes sans isoloir [/bgcolor]

Je vous recommande chaleureusement la pensée de Castoriadis.

Voyez par exemple ces deux entretiens passionnants :

[bgcolor=#FFFF99]• Rediffusion de l'entretien historique et bouleversant de 1996 avec Daniel Mermet : "[b]Post-scriptum sur l'insignifiance[/b]" :[/bgcolor] http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=81 (au passage, il y des perles dans les messages de LBSJS, ce jour-là)
• Entretien d'Agora International avec [b]Cornelius Castoriadis au colloque de Cerisy[/b] (1990) : http://www.agorainternational.org/CCAIINT.pdf

Merci pour votre patience et votre gentillesse :slight_smile:

Étienne.

Le peuple, les gens… quand ils refusent de s’instruire, quand, en devenant majorité, ils exigent « démocratiquement » que la norme, ce qui devient « normal », soit de ne pas être instruit… ce peuple, ces gens… deviennent désespérants. L’intelligence, le savoir, la sagesse… n’acceptera jamais l’égalisation de tous par la lobotomie généralisée.

Aussi peu de mots que possible, Jacques Roman… c’est malheureusement beaucoup plus de mots que ceux que la plupart des gens aujourd’hui ont la capacité de comprendre, veut prendre le temps pour lire, ou est capable de supporter avant de laisser tomber tout embryon d’effort.

Quels mots, et je ne trouve pas plus clairs que ceux que j’ai déjà utilisés, pourrais-je utiliser pour dire qu’[bgcolor=#FFFF99]on ne peut mêler dans un même programme un volet « changement de normes vers un parlement et une société plus démocratique » et « conquérir dans un parlement une portion x comme représentation de l’idéologie y ».[/bgcolor] Si on mélange… TOUT LE MONDE, tel que sa mentalité est aujourd’hui, va comprendre… « changer les normes pour que l’idéologie y soit finalement majoritaire dans le parlement ».

De ce fait… tous ceux qui ne seront pas « exactement » des supporteurs de l’idéologie « y »… seront vos ennemis jurés juste et exactement parce que vous ne serez pas supporteur de leur idéologie « a », « b », « c »… « zzzzz ». C’est psycho-mathématique, et c’est justement le problème qui à fait baiser le sol la toute puissante « Commission Européenne » dans ces efforts pour faire approuver « son programme », la « Constitution Européenne », et le « Traité Modificatif ». Ils ont raison quand ils disent que le NON amalgamé est incapable de proposer une alternative a sa proposition… [bgcolor=#FFFF99]mais le fond logique du problème ne requiert justement pas du tout une proposition alternative.[/bgcolor]

La solution est de proposer comme offre principale quelque chose qui puisse être accepté par une majorité (et pas de ceux qui doivent proposer ;) ... mais de ceux qui doivent accepter!).
Alors, la seule solution, c'est de proposer de changer les normes pour les rendre beaucoup plus démocratiques pour tous... SANS en même temps jouer en faveur d'une idéologie quelconque ! C'est-à-dire que chacun peut conserver sa propre idéologie, il ne s'agit pas de lui faire y renoncer, mais pour le temps qu'on essaie de conquérir plus de démocratie pour tous... il faut exiger l'abstinence dans le prosélytisme de l'idéologie propre.

Une première étape d’abstinence idéologique juste pour pouvoir compter sur le soutien de tous ceux qui voudront bien aider à obtenir cela (plus de démocratie tout court).

Une deuxième étape, aussi vite qu’elle pourra être organisée après avoir suffisamment consolidée la première… où tout le monde pourra défendre librement et plus démocratiquement sa propre idéologie préférée et conquérir la représentation parlementaire qui correspond correctement au support que cette idéologie a dans la société, une représentation à la proportionnelle exacte, sans quota minimum, ni correctifs type d’Hondt, etc. (faudra quand même trouver une solution humanitaire pas trop bestiale pour les représentations qui ne peuvent se formuler sans « fraction de parlementaire », Salomon voulait couper le bébé en deux…)


Annoncer la deuxième étape est la seule chose idéologique qu’on puisse faire dans la première… parce que elle sert justement à faire comprendre tout le monde qu’on ne leur demande pas de renoncer à ce qu’ils pensent idéologiquement, mais seulement de donner une chance à la possibilité de changer les règles pour qu’elles soient équitables et les mêmes pour tous… quelque chose que les actuelles majorités ne veulent pas faire. Il faut réussir à mettre ensemble tous les petits poissons pour battre les quelques grands requins. Après ce geste, chaque petit poisson fera à nouveau ce qui bon lui semblera… mais sans requins qui le chassent.

C’est assez clair comme cela, pour qui veut bien l’entendre. Je n’ai point envie de perdre plus de temps avec les autres… qu’ils ne soient pas assez intelligents, ou justement trop. Parce qu’on n’aura pas le temps de rééduquer tout le monde si on doit recommencer par l’ abc et les sommes 1+1=2.

Merci pour votre patience et votre gentillesse :slight_smile:

Antonio.

Démocratie athénienne et tirage au sort

Mon cher Étienne,

J’ai bien lu Athènes sans isoloir, mais j’en reviens toujours à ma conviction que si Athènes a inventé la notion de démocratie (je l’admets sans en être parfaitement sûr), en pratique les électeurs y représentaient entre 5 et 10 % de la population - une vingtaine de milliers de décideurs se connaissant tous par rapport à une population d’environ 400 000 personnes.

Le tirage au sort n’avait donc certainement pas à Athènes la signification qu’il aurait de nos jours avec 65 millions de Français - la démocratie non plus. Sauf naturellement si vous voulez restreindre à 3 ou 4 millions de personnes le nombre des électeurs français : nous serions alors en démocratie simili-athénienne, mais même, je ne voudrais pas tirer mon député au sort sur ces 4 millions de personnes, pas plus que mon dentiste.

D’ailleurs, sans aller très loin : supposons que 30 personnes s’entendent ici pour créer le fameux parti/mouvement dont il est question : est-ce que nous serions d’accord pour tirer le porteparole au sort ? Moi pas. Et comment se fait-il que la discussion s’intitule « Étienne Chouard tête de liste, & » : ça n’est pas une élection, ça ? JR

j’en ai parlé plusieurs fois

quelle stratégie pour modifier les institutions européennes ?

je crois qu’il existe 2 moyens :

  1. procédure de révision ordinaire

initiative : gouvernement de tout état membre ou parlement européen ou commission

il faut d’abord l’accord à la majorité simple du conseil européen
ensuite l’accord par consensus d’une convention composée de représentants des parlements nationaux, des chefs d’états ou des gouvernements, du parlement européen ou de la commission.
ensuite il faut à nouveau l’accord par consensus d’une conférence de représentants des gouvernements
et finalement il faut l’unanimité des ratifications des états membres

=> impossible :wink:

( la procédure de révision simplifiée ne concerne que la partie III du traité et donc pas les institutions )

  1. proposer la rédaction d’un nouveau traité

il faut alors l’unanimité du conseil européen

=> c’est donc ce qui nous interesse

il faut accès au conseil européen
c’est le président de la république qui siège au conseil européen, sauf en cas de cohabitation, dans ce cas le 1er ministre y siège aussi

la cohabitation a été rendue peu probable par le quinquenat et le déplacement des élections législatives à la suite de l’élection présidentielle

c’est donc vraisemblablement l’élection présidentielle qui peut le permettre uniquement

partons de l’hyppothèse que notre candidat soit élu comme président de la république

il lui faudra obtenir l’unanimité au conseil européen pour lancer une procédure d’écriture de nouveaux traités, ce qui suppose des discussions et des négociations

combien de temps cela va prendre ? ( 1 semaine ? 1 mois ? 1 an ? )

pendant ce temps là le monde continue de tourner, et les problèmes ou les questions qui sont a traiter seront toujours là

il est irréaliste selon moi de vouloir décomposer en deux étapes successives les réformes à apporter

il faudra malheureusement traiter tout un tas de domaines en parallèle et de front
la réforme des institutions européennes, la réforme des institutions françaises, et les réformes sociales et économiques

D'ailleurs, sans aller très loin : supposons que 30 personnes s'entendent ici pour créer le fameux parti/mouvement dont il est question : est-ce que nous serions d'accord pour tirer le porte-parole au sort ? Moi pas. Et comment se fait-il que la discussion s'intitule "Étienne Chouard tête de liste, &" : ça n'est pas une élection, ça ? JR
Reprenons une proposition déjà formulée... Si chaque groupe "autoformé" de 10 personnes propose 1 "candidat au tirage au sort", si le parti est de 30 personnes, il y aura 3 candidats et 1 "élu" lors du tirage au sort (au sein du parti)

Si le parti grossit à 1000, il pourra y avoir 100 candidats au tirage au sort…

AJH (3955).

D’accord, mais c’est l’idée même du tirage au sort que je conteste. JR

Révision des institutions européennes

Sandy (3954).

La procédure simplifiée portant sur la partie III du TCE n’est de toute façon pas pertinente puisque que le TCE a défuncté. Il s’agirait donc plutôt de la procédure simplifiée prévue à l’article 56-1) du traité de Lisbonne modifiant l’article 48 du traité sur l’Union européenne, qui n’a pas encore défuncté, mais presque.

C’est donc la solution 2 (rédaction d’un nouveau traité), pouvant d’ailleurs déboucher sur une constitution interne de l’Union (directement soumise à l’action des « citoyens » européens) qu’il faut plutôt consid3rer.

Je ne vois pas pourquoi vous êtes si pressée d’adopter ce nouveau traité. Pour mettre de l’ordre et démocratiser les institutions européennes, il faudra au moins cinq ans. C’est l’horizon visé dans le projet EUROCONSTITUTION.org. (voir < http://euroconstitution.org/public/projets/EUROCONSTITUTIONPP1.doc >). JR

Jacques Roman a écrit :

Je considère comme particulièrement inexacte, et dangereuse aussi, l’affirmation d’Étienne que « démocratie représentative » est un oxymore. D’ailleurs, si elle était exacte, il devrait être interdit de fonder des partis dans un régime démocratique.


Que le régime de « gouvernement représentatif » ait été conçu comme clairement distinct de la démocratie ne fait pas de doute.
Ce qu’il appelait « représentation » était clairement le pouvoir de décider pour la plupart des autres, et plus généralement celui de juger soi-même ce qu’est la volonté générale.

La seule souveraineté qu’il concevait était la souveraineté nationale, pas la souveraineté populaire.
Que les constituants aient longtemps considéré que le suffrage universel (même sur une base de « représentation patriarcale » des foyers), n’était pas un impératif en est une preuve évidente.
Leur soucis était de faire fonctionner la nation, pas du tout qu’elle soit dirigée par le peuple dans son ensemble. Ils pensèrent aux circonscriptions électorales et aux systèmes censitaire en considérant, d’après la nature des choses que représentait l’état des forces sociales en ce temps là, tel ou tel avantage et désavantage. Le débat opposa essentiellement les aristocrates de la terre aux aristocrates de la compétence, … Si un « seigneur » local tenait son fief, la plupart se contentaient assez bien que sa voix seule « représente » ce fief. Tout ça était très fonctionnaliste, pas philanthropique.

Les mandataires de certains États du sud, lors de la convention lancée par l’État de Virginie qui aboutit à la création de la fédération états-étasunienne, plaidèrent pour que leur État soit représenté avec un droit de vote tenant compte du nombre de leurs esclaves, pas pour que les esclaves aient le droit de vote…

Oui, il devrait être interdit de fonder des partis dans un régime démocratique. Il me semble que les démocrates, si on entend par là ceux qui ont voulu créer ou maintenir une démocratie se sont très longtemps entendu pour l’affirmer.
Que votre amour des constitutions modernes ne vous donne pas le droit de nier le passé…
Rendez-vous compte, le nombre d’adorateurs de la grandeur de Rome qui entendent nous imposer leur conviction que nous vivons en démocratie.
Cette affirmation est particulièrement fausse et dangereuse, elle.

Quant à laisser tomber, non. Par contre, pour la santé de tous, je réitère ma proposition que l’on sépare - sans trop tarder - les deux volets grandement incompatibles associés à chacune des deux parties du titre de ce fil de discussion.

La confusion, en pratique, va revenir à vouloir disserter posément dans un état d’urgence permanent. Pour ne pas dire que, fatalement, dans la discussion elle-même, on va tendre à se laisser diriger par des chefs, les élus.
Si on peut comprendre que cela se produise dans la perspective d’une bataille européenne en 2009, je n’ai pas du tout envie que les effets de ces nécessités nous empêchent de disserter et de débattre posément sur un éventuel parti radicalement démocratique. Cette idée porte déjà avec elle assez de contradictions à gérer comme ça.

Le volet « formation de la volonté générale » pourrait servir de lien.

Formation de la volonté générale

A NingúnOtro, à Sandy :

Je suis d’accord dans l’ensemble avec ce message de NingúnOtro : http://etienne.chouard.free.fr/forum/viewtopic.php?pid=3931#p3931

Je regrette de n’avoir pas eu le temps de reprendre une partie de mon essai « encyclopédique » :

Il parlait de la nécessité de distinguer plusieurs temps de la décision pour qu’on puisse dire qu’un régime - tous les pouvoirs qu’il englobe, publics, privés, collectifs ou individuels - est soumis à des lois, ce qui est une condition nécessaire à la démocratie.
En somme, la volonté générale ne peut s’exprimer sans un régime soumis à des lois.

Le même raisonnement amène à la nécessité de la séparation des pouvoirs et au fondement des lois sur les droits individuels et l’égalité en droits et l’égalité politique de tous les citoyens.
La démocratie apporte un autre élément : l’égalité en droits et politique de tous les individus ; cet élément ne remplace pas les autres.

Or une loi, par définition, est un élément transcendant, qui s’impose de l’extérieur à tous les intéressés. Et comme elle préexiste nécessairement à la volonté générale du moment, à tous les volontés individuelles, elle ne peut pas et ne doit pas se confondre avec.
La loi, par ailleurs, on le sait, arrête des libertés individuelles, et on peut dire qu’il n’y a pas de liberté possible, pas plus que d’action selon une volonté collective n’est possible, sans la préexistence de lois.

Une démocratie, donc, ne peut pas être le gouvernement de la volonté générale du peuple, si on entend par là la volonté qui existe à l’instant présent. Elle ne peut l’être que si on considère le peuple doté d’un passé, et si elle combine celle des ancêtres et celle que le peuple vivant a eu hier.

Il est entendu que la démocratie doit être maintenue dans l’intervalle ou, du moins, qu’elle doit se perfectionner continuellement. La soumission du régime à la volonté générale n’est pas possible si les lois d’hier n’était pas conformes à l’expression de la volonté générale d’hier, elle même permise par les lois existant avant hier - le même schéma se transpose à chaque instant.
En un mot, la démocratie et la volonté générale d’un peuple ne peuvent se concevoir que comme une construction.

Dans ces conditions, la volonté générale s’exprime et elle ne peut pas se tromper.
Puisque elle est soumise à la nécessité d’une construction, je doute fort qu’elle mène l’humanité à sa perte…

On en déduit en particulier que l’acte fondateur, si révolution il y a, permet d’établir brusquement celles des « lois d’avant hier » qui arrêtent les pouvoirs publics, tout en se conformant à celles qui, hier, arrêtent les personnes physiques.
Il implique sans doute en grande part le génie de percevoir la volonté générale des ancêtres, à travers le brouillard d’hier.

Il s’agit donc, sans doute, qu’on s’impose de garder les lois (au sens strict) de l’ancien régime, se résignant à les changer patiemment selon les procédures nouvelles. Autrement dit, pour la continuité du régime de la loi, on doit accepter des lois émanant d’un régime admettant l’inégalité politique.
Par contre, celles qui seraient illégales au regard de la nouvelle loi fondamentale, c’est à dire celles qui supposeraient la violation des droits ou l’inégalité en droits, devraient être abrogées ou changées sur le champ. A défaut, la loi fondamentale prescrirait aux citoyens le devoir de ne pas s’y soumettre et de les dénoncer en tâchant de saisir toute juridiction (auquel il a accès).

une personne qui va appuyer sur le fameux bouton de lancement des missiles nucléaires et mener l’humanité à sa perte peut avoir été élue selon la volonté générale

Bien sûr, Sandy… et vous trouvez plus rassurant qu’il ait pu être élu selon n’importe quelle autre procédure ? Cela restera un seul humain en face d’un bouton rouge.

J’aimerais plutôt qu’il n’ait pas été élu par des gens ou des institutions qui n’ont aucune attache réelle avec l’humanité comme espèce… et qui ces jours-ci font constamment des paris de type : « face, je gagne; pile, tout le monde perd ». La bulle immobilière n’éclate pas, je gagne ; elle éclate, tout le monde perd… Je ne signe pas Kioto, et je gagne ; je ne signe pas Kioto, et tout le monde perd… Je ne pousse pas le bouton rouge, et je gagne ; je pousse le bouton rouge, et tout le monde perd.

Ceux qui ne cèdent pas dans leurs désirs… pour préserver le futur de l’humanité… ne sont carrément plus humains !

Encore une fois je ne comprends pas où vous voulez en venir

Je ne pense pas avoir manifesté la moindre volonté de vouloir mettre en place autre chose qu’une démocratie, bref autre chose qu’un pouvoir issu de la volonté générale.

J’ai simplement expliqué, pour répondre à la proposition d’Étienne qui soumettait l’idée de construire un mouvement dont le but serait de rechercher et d’exprimer la volonté générale, que la volonté générale pouvait se tromper, et que je trouvais plus utile d’essayer de rechercher la vérité et l’intérêt général, d’influencer la volonté générale et donc de mettre au point un programme non seulement institutionnel mais aussi social et économique.

Ou je veux en venir, cher Sandy, c’est que d’ici à juin 2009… on n’a matériellement pas le temps ni les moyens pour faire les choses comme vous vous voudriez bien qu’elles soient faites.

Vouloir nous obliger à présenter un programme social et économique… c’est vouloir qu’on ne puisse rien faire qui ait de l’influence sur les élections de juin 2009.

Reste à savoir si vous n’arrivez pas à comprendre, de bonne foi, ou si par contre vous le comprenez que trop bien.

Moi non plus, je n’arrive pas à comprendre, en vous laissant le bénéfice de la doute, où vous voulez en venir, exactement.

Pouvez-vous quand-même nous dire ce que vous arrivez à comprendre, pour qu’on puisse sortir des doutes ?

Ah c’est ça qui vous inquiète ?

Sachez d’abord que je ne veux pas vous « obliger » à quoi que ce soit, je ne fais qu’émettre mon opinion :wink:

Ensuite je ne pense pas qu’il y ait quoi que ce soit de contraignant.
S’il n’est pas possible d’avoir un programme social et économique pour l’élection de 2009 tant pis, ce n’est pas grave, il faudra faire sans, je ne pense pas que les gens nous en tiennent rigueur, ils seront compréhensifs du fait que le mouvement vient à peine de se former.

Mais comme j’ai expliqué, je ne crois pas que ne pas avoir de programme social et économique soit viable à terme.

Vous voyez des contraintes qui n’existent pas, à mon avis, mais précisez quand même ce que vous entendez par « c’est vouloir qu’on ne puisse rien faire qui ait de l’influence sur les élections de juin 2009 ».