26 Étienne Chouard, tête de liste aux prochaines européennes ? (AJH) Un nouveau parti, sans chef et sans programme ? (ÉC)

De « chef », c’est entendu. Mais une direction, il en faut une.

Je suis donc pour « coordonnateur » (ou « responsable », « premier responsable », ou quelque chose d’analogue), et je ne me rappelle pas avoir écrit le contraire.

« Coordonnateur » serait plus facilement transposable dans diverses langues (je suppose qu’il s’agirait d’un mouvement à vocation paneuropéenne). Le mouvement pourrait d’ailleurs s’appeler « coordination ». JR

Coordonnateur ou porte-parole ?
Celui qui nous représentera sera-t-il un maître ou un serviteur ?
C’est la stratégique relation « gouvernants - gouvernés » qui se joue sans doute derrière le choix des mots.

Cher Jacques,

Il me semble que « porte-parole » est une expression qui pointe précisément le coeur de la révolution que nous souhaitons pour ce qu’on appelle la « démocratie représentative » : cet oxymore (cet attelage dangereux de mots contradictoires) a sûrement d’autres formes possibles que celle que nous connaissons partout dans le monde et se transformerait sans doute radicalement si d’autres que les élus écrivaient la Constitution (rappel :/) :

• Alors que l’élection désigne un chef (« le meilleur »), le tirage au sort désigne un porte-parole (« l’un d’entre nous »).

• Alors que l’élection (en tout cas telle que l’ont dévoyée nos élus) entraîne toujours (de fait) un abandon de souveraineté en faveur d’un représentant hors contrôle (de fait) entre deux élections, le choix de la modalité du tirage au sort montre que la personne importe peu et que cette non sélection n’est pas inquiétante parce que son pouvoir restera sous le contrôle permanent de ceux qu’il représente, « en direct » pourrait-on dire.

En d’autres termes, sa parole ne devrait pas être la sienne mais celle de ceux qu’il représente [et pas celle de l’ensemble des citoyens comme voudrait nous le faire croire Rousseau, je n’adhère pas à cette conception fantasmée et irréalisable de la volonté générale] et dont il cherche sans arrêt la volonté actuelle pour être toujours « en phase » avec les représentés.

Sans doute, me direz-vous, un élu pourrait facilement être expressément investi de cette mission de recherche permanente de l’opinion actuelle de ceux qu’il représente. L’élection ne conduit peut-être pas fatalement au mépris de la vraie volonté des électeurs :confused:

C’est vrai.

Mais l'élection suggère bien qu'[i]on choisit[/i], qu'on désigne donc celui qu'on considère comme [i]le meilleur[/i] à un moment donné (rappel : l'élection est, par définition, aristocratique, et seul le tirage au sort est démocratique), ce qui suggère aussi, je le crains, que [i]l'opinion du meilleur est fondée à prévaloir sur l'opinion des représentés[/i].

[bgcolor=#FFFF99]Autrement dit, parce qu’elle est aristocratique, l’élection nous pousse (inconsciemment peut-être) à accepter de voir dans l’élu un maître plutôt qu’un serviteur.[/bgcolor]

Le choix du mot « porte-parole » servirait à montrer que les « gouvernés de nouvelle génération » que nous sommes souhaitent que tous leurs représentants, même élus, se sentent plus leurs porte-parole que l’incarnation (hors contrôle) de la « volonté générale » (dispensée du contrôle que serait le référendum point par point et bien commode pour n’en faire qu’à sa tête un fois désigné) ; cela insisterait sur notre revendication fondamentale que les gouvernants se considèrent enfin davantage comme nos serviteurs que comme nos maîtres, réellement.


Je me relis et je ne me trouve pas très clair :/, mais j’ai du mal à organiser ma pensée ce matin, pardonnez-moi (peut-être à cause de ce ciel de rêve qui m’invite puissamment à aller voler) : il me semble que [bgcolor=#FFFF99]« porte-parole » souligne bien ce renoncement fondamental[/bgcolor] (renoncement à quoi nous devrions tenir prioritairement), [bgcolor=#FFFF99]renoncement à substituer sa volonté individuelle à la vraie volonté générale[/bgcolor].

Aidez-moi à préciser ce point, s’il vous plaît. Ce renoncement n’apparaît pas dans les expressions « coordonnateur » ou « responsable » ou « premier responsable ».

:confused:

Étienne.

PS :

• Après réflexion, je ne suis pas pour un mandat strictement impératif (parce que cela interdirait aux débatteurs de changer d’avis pendant le débat, ce qui interdirait tout rapprochement des points de vue et donc toute pacification des conflits), bien que je trouve légitime qu’un débat public complet ait lieu sur ce thème (c’est le sens qu’a pris le fil Les élus devraient rendre des comptes à la fin de leur mandat (impératif)).

• Mais je suis également radicalement contre le mandat actuel, c’est-à-dire contre le mandat indicatif, qui est surtout, à l’expérience, pour être plus clair, un mandat abusif, agressif, approximatif, dolosif, dormitif, évasif, extensif, fictif, figuratif, furtif, nocif, oppressif, prohibitif, punitif, régressif, rétractif… bref, qui insulte et piétine la volonté générale en lui substituant sans vergogne la volonté personnelle des élus.

C’est clair, j’y suis rétif :confused:

• Je suis favorable à un mandat qui comporte une véritable contrainte, à la fois raisonnable et contrôlée, un mandat qu’on pourrait appeler (ce sont des suggestions) mandat directif, mandat effectif (qui doit se traduire pas des effets réels), mandat coercitif, mandat coopératif, mandat évolutif, mandat explicatif, mandat interactif, mandat interprétatif, mandat interrogatif, mandat participatif, mandat réflexif…

À propos de la volonté générale — cœur du problème de la politique (art de prendre pacifiquement des décisions après en avoir publiquement discuté) —, j’aime bien ce fil : Le cœur de la Démocratie : formation, expression et respect de la volonté générale

Peut être que je me trompe, mais ce que j’ai ressentit des différentes interventions, c’est que c’était plutôt une volonté de faire en sorte que ce soit aux militants de prendre les décisions d’orientation, bref les directions à prendre, et que c’était justement pour cela qu’on parlait de « parti sans chef »

Je me doute bien qu’une telle organisation surtout s’il est prend de l’ampleur demandera beaucoup d’organisation, et donc qu’il faudra aussi mettre en place tout un côté administratif. Mais de là à parler de direction ? Une direction cela évoque plus pour moi un groupe qui dirige les autres. Et malheureusement cela ne me semble pas correspondre dutout avec les principes évoqués ici.

Enfin si ce n’est pas ce que vous vouliez dire, j’avoue avoir du mal à comprendre ce que vous entendez par coordonnateur ? …

Mais Etienne, à quel pouvoirs vous pensez quand vous parlez du porte-parole ?

A priori, le seul pouvoir qu’il posséderait serait justement d’expliquer les décisions qui sont prises par le mouvement ou les idées qu’il porte, non ?

Aidez-moi à préciser ce point, s’il vous plaît. Ce renoncement n'apparaît pas dans les expressions "coordonnateur" ou "responsable" ou "premier responsable".

:confused:

Étienne.

]


J’aime bien « serviteur », dans l’esprit que tu proposes… :wink:
… mais « porte-parole » me semble également adéquat…

Amitiés et bons vols …

Cette discussion est très intéressante. Elle concerne le fonctionnement d’un nouveau parti politique qu’il faudrait créer. Cette discussion me rappelle le fonctionnement qu’avaient choisi les écologistes français pour leur parti il y a plusieurs années.

Qu’est-ce que ce mode de fonctionnement a donné ?

Qu’est-ce que ça a donné dans la réalité ?

L’anarchie, le bordel, et les Verts se sont discrédités.

Le mouvement du référérendum permanent ?

J’ai une idée : et si notre mouvement s’occupait de faire surgir la volonté générale (la vraie) dans le débat public ?

Au lieu de ne pousser que les idées de ses membres, « ses idées », ce mouvement organiserait* en plus, sur chaque sujet de société important, les sondages et référendums permettant de connaître l’avis général.

Et point par point, le porte-parole porterait cette parole, pas celle de ses membres.

Ce qui resterait « nos idées », c’est ce que nous avons développé ici à propos des institutions qui doivent permettre le respect de la volonté générale et la protection contre les abus de pouvoir.

Ce serait vraiment le parti des sans partis, le mouvement qui cherche à savoir, honnêtement, ce que pense le plus grand nombre des citoyens, sans les obliger à adhérer à une idéologie ou une autre.

Il y aurait donc deux domaines d’action (nationale ou européenne) :

le domaine institutionnel où tout ce qu’on développe ici serait défendu comme une pensée spécifique au mouvement.

• et le domaine économique et social où le mouvement serait la voix des sans voix, en les consultant souvent.

Ça ferait double emploi avec un bon parlement, c’est vrai, mais ça ne fait pas double emploi pas avec notre parlement actuel puisque celui-ci ne représente que les privilégiés et le parti unique (l’UMPS). Ce mouvement tenterait précisément de pallier les carences des parlements (national et européen) en donnant la parole à ceux qui sont exclus du parlement, sans esprit partisan (ce qui diffèrerait beaucoup des actuels petits partis).

C’est compliqué ? :rolleyes: C’est cohérent ? :confused:

Étienne.

* sans passer par les « instituts » contrôlés par les industriels et les banquiers, évidemment.

@ Instit

Vous savez je crois que quand quelque chose n’a pas fonctionné il faut prendre la bonne habitude, et la sagesse je dirais, d’essayer de comprendre précisément pourquoi cela n’a pas bien fonctionné plutôt que de rejeter en bloc tout ce qui s’y rapporte de près ou de loin, car il suffit parfois de « pas grand chose » pour séparer ce qui fonctionne super bien de ce qui ne fonctionne pas du tout.

Je ne connais pas l’organisation des verts, mais il me semble que comme le PS c’est plus leur dérive électoraliste qui a finit par les discréditer.

Bonjour Instit,

Est-ce qu’on peut dire, parce que ça s’est passé comme ça, que ça se passera toujours comme ça ?

Est-ce qu’un échec signifie qu’on échouera toujours ?

N’est-il donc pas possible de tirer les leçons des échecs et de progresser ?

Votre évocation est intéressante. Ce serait bien de connaître l’histoire précise des illusions et des désillusions dont vous parlez.

Quelqu’un connaît-il les statuts de ce parti, ses « institutions » ?

Que proposez-vous, cher Instit ?

Étienne.

@ Etienne

Malheureusement, la volonté générale peut être « mauvaise ».

Je crois qu’un mouvement a plus à apporter dans la contradiction et dans le débat d’idées pour l’intérêt général plutôt que simplement tenter d’exprimer la volonté générale actuelle ( qui découlerait ainsi du débat d’idées organisé par les autres mouvements / partis et vous le savez grandement influencée malheureusement par les médias )

Pourquoi tant de réticences à envisager la constitution d’un programme social et économique ?

Cher Sandy,

vous dites : Malheureusement, la volonté générale peut être « mauvaise ».

Hum, la proposition est peut-être oxymorique : QUI décide ce qui est « bon » ou « mauvais » ? Vous ? Moi ? Un autre ? Qui aura ce privilège ?

N’est-ce pas précisément la volonté générale ? (faute de mieux)

Est-ce que le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, ce n’est pas (forcément) le droit des peuples à se tromper (et le droit de s’adapter pour progresser, comme tout être libre) ?

Sinon, comment allez-vous faire pour éviter la tyrannie ? avec quelle légitimité qui que ce soit pourra se mettre en travers de la volonté générale pour lui imposer sa propre volonté et en disant : niet, ça c’est « mauvais » ?


Je regimbe avec un programme économique et social parce qu'on en a déjà des tonnes et que ça ne marche pas.

On a déjà aujourd’hui de nombreux partis avec des programmes économiques et sociaux merveilleux, et cela ne change rien à l’impuissance générale : [bgcolor=#FFFF99]les partis ne servent pas aux citoyens à faire de la politique, ils servent aux politiciens de métier à gagner des élections[/bgcolor], ce qui n’a rien à voir (sauf peut-être, si, comme un résultat radicalement inverse à celui escompté : de fait, les partisans empêchent les autres de faire de la politique).

Fixer un programme économique et social, c’est interdire d’avance à ceux qui ne seront pas d’accord avec un point ou un autre d’exprimer leur point de vue : on leur dira « la ligne du parti est ceci et cela, si cela ne te convient pas, tu peux t’en aller ».

C’est précisément cela que je veux éviter ; ça existe déjà, de l’extrême gauche à l’extrême droite en passant par l’extrême centre, pas besoin d’en rajouter.

Si on veut sincèrement que le plus grand nombre des citoyens accède à nouveau à la réflexion et à l’action politique, il ne faut pas céer un nouveau parti avec sa ligne économique et sociale et sa « police de la pensée » (sa discipline).

Ceci dit, Sady, j’ai la conviction que le simple processus que je défends débouchera naturellement sur une politique favorable au plus grand nombre, ce qui est précisément ce qu’on appelle généralement une politique « de gauche ».

Donc, sans l’imposer d’avance, on peut tabler sur cette orientation (à mon avis).

Je vous remercie pour la richesse de votre réflexion :slight_smile:

Étienne.

Malheureusement, la volonté générale peut être "mauvaise".
La volonté générale ne peut jamais être mauvaise, du moment que c'est "la volonté", une décision prise après un débat profond qui garantit que le vote de chacun est dûment méditée et exprime la volonté concrète de celui qui vote. Quand elle est soi-disant mauvaise, c'est quand elle n'est plus la volonté générale, c'est-à-dire quand le vote n'exprime pas une volonté personelle dûment méditée, mais qu'elle est la réaction presque irrationelle sans arguments de fond face à des campagnes de propagande médiatiques qui formattent le vote à coup d'émotions fortes en bénéfice des postures favorables à une minorité puissante.
Je crois qu'un mouvement a plus à apporter dans la contradiction et dans le débat d'idées pour l'intérêt général plutôt que simplement tenter d'exprimer la volonté générale actuelle (qui découlerait ainsi du débat d'idées organisé par les autres mouvements / partis et vous le savez grandement influencé malheureusement par les médias)
La volonté générale actuelle... La seule chose sûre qu'on sait d'elle, c'est qu'elle voterait presque partout "NON" au "Traité Modificatif", et que il y a des myriades de raisons différentes pour cela... des raisons si divergentes qu'on ne serait pas capable de former aujourd'hui une majorité stable autour d'un programme idéologique concret. Tout comme par exemple "la gauche" n'arrive pas à se fédérer autour d'un programme unique, ni d'ailleurs la droite. Nous devons nous habituer au fait que les majorités ne peuvent plus être permanentes... c'est anti-démocratique. Du moment que deux personnes, deux groupes, ne partagent pas la même opinion en tout... ils ne peuvent fonctionner comme un seul en tout. Le bipartisme sert à garantir la facilité de l'alternance stable dans la gouvernance... statistiquement, mais est profondement antidémocratique. Un mouvement... du moment qu'il convoite une majorité... doit laisser de coté tout ce qui divise ces intégrants... et en faisant cela, il discrimine ses minorités internes. [b]Il ne faut pas vouloir une majorité à tout prix...[/b] il faut être cohérent et clair dans les idées que TOUS les intégrants de ce mouvement défendent... et laisser les différences pour les alliances temporaires sur des sujets précis où les différences irréductibles des alliés ne rendent pas l'alliance impossible.

Comme je dis moi… nous avons droit à une opinion et le droit de la défendre. Et même si nous ne ferions jamais une alliance avec Hitler, qui voterait OUI, ou avec Staline, qui voterait NON, nous avons droit à voter OUI, ou NON, selon notre préférence ponctuelle dans un cas concret, sans pour autant être tenu pour le copain d’un génocide, que ce soit l’un ou l’autre.

Quelque part (pas ici, je crois sur mon propre blog) on me reproche d’avoir voté NON comme Declan Ganley, le grand patron de Libertas, en Irlande dans le référendum de 12 juin. Et bien, même si je ne le connais pas, ce Declan Ganley… merci d’avoir voté NON sur cette affaire-ci, peu importe ses raisons à lui pour le moment, et cela n’en fait pas un pote à moi duquel je dois me sentir fier. Probablement demain, on ne se mettra pas d’accord sur un tas de choses (et il doit probablement penser la même chose de nous).

Pourquoi tant de réticences à envisager la constitution d'un programme social et économique ?
Simplement parce que on ne sera pas assez à se mettre d'accord sur quelque chose d'aussi grand pour que nous puissions faire quelque chose d'utile pour le défendre. C'est l'éternel dilemme de la gauche... et ils ne sont pas prêts de le résoudre, eux. Plutôt ne pas nous y mettre, nous.

Pour poursuivre le débat sur les inquiétudes d’Étienne…

Le problème de la réprésentation est plus complexe encore. Tout ce que vous avez dit concerne la réprésentativité des candidats et des élus dans la seule optique d’un « mouvement » national, dans ce cas précis et pour l’instant français.

Mais il faut tenir compte que les élections européennes sont des élections « compartimentées » dans le national, puisque chaque pays fait élire exclusivement son quota spécifique dans le Parlement Européen. Nous devons donc trouver le moyen pour organiser 27 « mouvements » nationaux différents, dont chacun d’eux devra présenter une candidature complète aux élections. Nous devons donc aussi penser avec quelle structure nous allons gérer le « Groupe Parlementaire Européen » qui suivra une fois que tous les élus siègeront dans le parlement. Il faut donc penser non seulement à la façon non-autoritaire et non-hiérarchique de se traiter dans la seule candidature nationale, mais aussi entre les 27 candidatures différentes.

Puis, il faudra aussi penser comment faire pour que ce soit possible que 27 candidatures différentes se présentent avec un même programme coordonné ou quand même grandement compatible. Une certaine compatibilité dans le discours, voire même une unité d’apparence identitaire, n’est pas inutile. Une petite aide de ceux qui ont plus de moyens pour rendre possible que ceux qui en ont moins ne manquent pas d’opportunités serait souhaitable. Parce que tout est plus facile si l’on s’entraide, et parce que le résultat final sera plus grand que si chacun ne fait que de son côté.

La seule façon de promouvoir que la volonté générale ne se trompe pas… c’est de lui doner toute l’information dont elle à besoin pour faire le bon choix et d’exiger un débat vif jusque à ce que la majorité sache ce qui est le mieux pour le plus grand nombre, mais aussi le plus respectueux possible des différentes minorités qui se forment sur chaque sujet précis.

On doit donc éviter que ceux qui veulent faire prévaloir leur choix s’emparent de tous les moyens ou peuvent se faire entendre les autres pour les bâillonner.

Les médias sont à viser, les instituts de sondages :wink: , etc.

Ma propre volonté peut être mauvaise ou bonne, j’peux me tromper ou avoir raison, c’est pareil pour vous et si la volonté générale est la somme de toutes les volontés je ne vois pas, logiquement, pourquoi pour la volonté générale ce serait différent.

J’ajouterais même que la volonté de tout un peuple ne peut rendre juste ce qui est injuste et peut encore moins rendre vrai ce qui est faux.

Alors, il n’appartient à personne de juger du caractère bon ou mauvais de la volonté générale. Ce n’est pas du tout ce que je dis, je ne conteste absolument pas la suprématie de la volonté générale sur toute volonté particulière.

Je ne conteste absolument pas le droit d’un peuple à disposer de lui même, et donc le droit pour lui de se tromper.

C’est en effet un des fondements de la démocratie.

En fait je voulais simplement pointer du doigt que le peuple pouvait se tromper.

Vous avez proposé, si j’ai bien compris, de faire du mouvement le porte parole de la volonté générale, et c’est ce qui me pose problème.

Je pense qu’en toute honnêteté, il n’est possible de porter la parole de personnes qu’avec qui nous partageons les mêmes idées … Autrement il y aurait toujours le risque de déformer cette parole consciemment ou inconsciemment.

Et même à l’issue d’un débat « profond qui garantit que le vote de chacun est dûment médité et exprime la volonté concrète de celui qui vote », rien ne garantit que la volonté générale sera conforme à nos propres idées, sauf évidemment à croire que la volonté générale ne peut pas se tromper et que nous détenons nous même la vérité sur toute chose :wink:

@ Etienne

Je partage avec vous cette idée d’impuissance politique que nous subissons, et d’ailleurs c’est bien pour cela que la constitution d’un mouvement qui aurait pour but prioritairement de modifier les institutions m’intéresse.

Mais admettons que ce soit une réussite, que vous parveniez à modifier toutes ces institutions pour rendre aux citoyens leur souveraineté perdue, que se passera-t-il ensuite ?

Arrivera bien la question d’un programme économique et social :slight_smile:

Et vous avez beau trouver les programmes des autres partis merveilleux, moi je ne vois aucun de ces partis proposer une réforme du système monétaire par exemple.

Sont-ils si merveilleux que cela leurs programmes ?

Etienne écrit : " Ce serait vraiment le parti des sans partis, le mouvement qui cherche à savoir, honnêtement, ce que pense le plus grand nombre des citoyens, sans les obliger à adhérer à une idéologie ou une autre. "

Que voulez-vous dire ?

Vous voulez demander aux citoyens non-encartés ce qu’ils pensent ?

Puis, ensuite, vous voulez inscrire les souhaits des citoyens non-encartés dans le programme du nouveau parti ?

C’est ça ?

[Oui, c’est ça, mais sans figer aucune idée, aucun programme au sens habituel, puisque les consultations seraient fréquentes. Mais c’est juste une idée : je ne « veux » rien. Je vous en parle en même temps que j’y pense parce que cela m’a semblé intéressant. Ce « double programme » (institutions / politique sociale et économique) pose peut-être des problèmes auxquels je n’ai pas pensé. Qu’en pensez-vous vous-même ? Je sens bien que ce serait assez original, mais serait-ce incohérent pour un mouvement qui réclame que la politique quotidienne revienne dans les mains de TOUS les citoyens, quand ils le souhaitent ? Amitiés. Étienne. (30/7-7h30) (Je réponds ici pour éviter que la réponse ne figure sur la page suivante)]

Et si on laissait tomber ?

Visiblement, il n’y accord ni sur des objectifs précis, ni sur la nature du futur parti/mouvement, ni sur le rôle des partis et mouvements politiques en général, ni même sur la façon dont doit ou peut fonctionner la démocratie.

Le seul point commun (peut-être ?) est le désir de faire quelque chose. Et encore, dans quel domaine (Europe, France ou les deux), on ne sait pas trop.

S’il ne s’agit que de cela, je conseille de créer un journal qu’on pourrait intituler « Le Porteparole » : on y publierait le résultats des sondages sur divers sujets et on laisserait aux partis existants le soin de donner suite, ou au peuple de faire la révolution. JR

PS : Je considère comme particulièrement inexacte, et dangereuse aussi, l’affirmation d’Étienne que « démocratie représentative » est un oxymore. D’ailleurs, si elle était exacte, il devrait être interdit de fonder des partis dans un régime démocratique.

Et puis, tout le monde n’a pas forcément vocation à créer un parti politique : on peut être aussi efficace (Étienne l’a prouvé) en créant un bon site Internet.

Je n’ai constaté aucun désaccord insurmontable, enfin personnellement je n’ai aucune position arrêtée sur aucun sujet et je trouve cette idée enthousiasmante :stuck_out_tongue:
et je ne pense pas que les personnes après la révolution qui ont participé à l’écriture de notre constitution étaient toutes d’accord au départ, je crois qu’elles ont du faire face à beaucoup plus de contradictions et beaucoup plus de désaccords que nous même pourrions avoir, cela ne les a pas empêché de rédiger cette constitution
nous avons un objectif commun, rendre aux citoyens leur souveraineté, établir une véritable démocratie
nous avons une conviction commune, que c’est parceque les citoyens sont enfermés dans une impuissance politique qu’il est impossible actuelement de résoudre le moindre problème
je pense que c’est suffisant, même si nous venons de différents horizons pour tenter de faire qqchose ensemble

Moi j’ai découvert la politique avec les paroles de Mr Chouard, et si avec d’autres vous prenniez l’initiative de lancer un mouvement tel que nous en parlons ici, vous pourriez compter à 100 % sur moi pour aider ou participer autant que je peux. Bon je ne suis qu’une voix insignifiante parmi des millions mais vu le succès qu’ont les idées développées ici auprès des gens je ne crois pas que je serais unique à vous soutenir :wink:

[Oui, c'est ça, mais sans figer aucune idée, aucun programme au sens habituel, puisque les consultations seraient fréquentes. Mais c'est juste une idée : je ne "veux" rien. Je vous en parle en même temps que j'y pense parce que cela m'a semblé intéressant. Ce "double programme" (institutions / politique sociale et économique) pose peut-être des problèmes auxquels je n'ai pas pensé. Qu'en pensez-vous vous-même ? Je sens bien que ce serait assez original, mais serait-ce incohérent pour un mouvement qui réclame que la politique quotidienne revienne dans les mains de TOUS les citoyens, quand ils le souhaitent ? Amitiés. Étienne. (30/7-7h30) (Je réponds ici pour éviter que la réponse ne figure sur la page suivante)]
Je reprends le commentaire d'Étienne, pour qu'il ne reste pas seulement sur la page précédente ;)

Ce « double programme » pose évidemment des problèmes… et c’est même pour cela qu’il doit être développé dans deux étapes totalement étanches l’une envers l’autre. La situation actuelle le requiert.

La première étape concerne la conquête « politiquement NEUTRE » des institutions européennes (et nationales) avec le but de les réformer autant que possible dans le sens de les rendre bigrement PLUS DÉMOCRATIQUES que ce qu’elles ne sont aujourd’hui.

Pour cela, il faut un programme « DÉMOCRATIQUE », mais « POLITIQUEMENT NEUTRE »… qui est le seul qui peut avoir une chance d’être voté par tous les démocrates… même ceux qui sont si dégouttés de la farce actuelle que cela fait des siècles qu’ils ne votent plus ou qu’ils votent exclusivement les extrêmes pour mettre autant de bâtons dans les roues de ce monstre qu’ils peuvent, même ceux qui votent gauche ou droite avec des pince-nez.

C’est une façon de proposer un programme « PRIORITAIRE » pour tous les démocrates… qu’ils voudront bien tous voter… sauf les gens qui ont des intérêts spéciaux à ce que l’étiquette « démocratique » soit exclusivement réservée aux partis actuellement majoritaires, qu’ils soient de « centre-gauche » ou « centre-droite ». (Eh oui, j’ai remarqué qu’on tend à exclure les « extrêmes », mais est-ce par incompatibilité politique, ou seulement parce que, statistiquement, les probabilités de former une majorité politique sont virtuellement impossibles quand le vote est si désinformé qu’il devient quasi-aléatoire —le coup de la distribution normale dans un choix « pile ou face », transposé dans les systèmes politiques où seuls les deux partis plus « centrés », par la « gauche (statistique, même pas politique) », et par la « droite (idem) » ont une chance d’être ou de former des majorités).

La démocratie, ce n’est pas la tyrannie du plus grand nombre de moutons sans opinion sagement gérés par une élite politique et économique qui ne cherche qu’à préserver les privilèges qu’elle s’attribue elle-même comme récompense pour l’effort qu’elle fait… la chose dans laquelle elle s’est métamorphosée aujourd’hui et qui trouve son ultime expression dans l’intention de pérenniser ces circonstances si bénéfiques pour elle-même par l’adoption acritique de la « Constitution Européenne » (qui serait bien sur une constitution très intéressante pour eux, élito-citoyens d’une élito-europe, tandis que nous autres nous serions les nouveaux esclaves de Rome :wink: ).

Il faut donc promouvoir l’installation d’une nouvelle Agora, où toutes les voix auront de nouveau la possibilité d’être écoutées comme des égales.

Tous les démocrates qui n’auront pas subi la dérive d’être des souteneurs de tyrans devraient donc pouvoir se retrouver confortablement sous notre bannière de circonstance, même ceux qui ne votent plus depuis longtemps parce qu’ils estiment que c’est un effort très inutile, ou qui votent des formations avec des dérives tyranniques comme un des moindres maux, mais avec des pince-nez.

Nous devons nous limiter dans cette étape à changer démocratiquement les règles des institutions et des échéances électorales suivantes… parce que c’est la seule façon dont on peut obtenir des gens qu’ils oublient temporairement ce à quoi ils ont tenu jusqu’ici pour leur « VOTE UTILE » et qu’ils acceptent de nous transférer cette préférence à court terme… ce que nous prétendons est parfaitement délimité et logique, pas besoin de leur faire comprendre trop de détails aussi obscurs que les encyclopédies du « TCE » ou les « TUE » et « TFUE ».

En plus, cette première étape ne compromet en rien leurs convictions politiques… on les laisse intactes… ET, nous nous engageons à œuvrer pour le lancement d’une seconde étape à court terme aussi… où ces convictions auront beaucoup plus de possibilités d’être représentées dans les organes d’institutions européennes et nationales, beaucoup plus démocratiques que celles qu’on subit aujourd’hui.

La deuxième étape est donc indissolublement liée à la première, mais organisée de façon toute différente…

C'est l'étape de la redéfinition démocratique de l'orientation politique des institutions, ainsi démocratisées dans la première. [b]Nous devons nous abstenir de vouloir acquérir pour nous-mêmes comme instigateurs de la première étape le moindre avantage vis-à-vis des autres dans cette seconde étape par notre action pendant la première.[/b]

Nous ne devons pas avoir de programme autre que la démocratisation des institutions dans la première étape parce que, dans celle-ci, nous demandons à tout le monde de faire de même et d’oublier temporairement leur propre programme en votant pour nous et strictement pour organiser la démocratisation des institutions.

Si nous déclarions un programme quelconque… nous tricherions en acquérant une certaine notoriété pour celui-ci au même temps que nous exigerions des autres qu’ils renoncent à faire de la pub et du prosélytisme pour le leur.


Non, ce n’est que tous ensemble dans cette deuxième étape que chacun pour soi (et moi peut-être pas dans le même champ que Étienne, ou André-Jacques, ou Sandy, ou…) pourra défendre le programme de ceux qui en présentent un qui soit le plus compatible que possible avec ces propres idées… assurée par les résultats de ce qui a été obtenu dans la première étape que celui-ci aura la même possibilité que tous les autres de conquérir dans l’institution visée la juste proportion de représentativité que lui donnera le nombre de votes obtenu. [??? ÉC]

Alors, moi, je préfèrerais ne pas contaminer aujourd’hui les requis de cette seconde étape en discutant sur des programmes sociaux ou économiques, ou autres que la seule démocratisation des institutions.

D’abord parce que nous n’aurons pas le temps d’ici juin 2009 de nous mettre d’accord sur quoi que ce soit qui puisse fédérer néanmoins assez de gens pour ne pas être politiquement négligeable dans le cours de ces élections, si nous voulons déclarer maintenant un but idéologiquement pas neutre, et ensuite parce que cela serait injuste, si c’était possible, envers les options idéologiques des autres auxquels on demanderait de renoncer pour appuyer les nôtres.

Quand sera venu le temps de développer la seconde étape… nous nous rassemblerons à nouveau, et nous formerons les cohortes nécessaires pour cette bataille-là selon les critères les plus optimaux pour gagner celle-ci. Peut-être qu’on se retrouvera dans une même cohorte, dans le même champ… ou peut-être pas, mais ce qui nous incombe maintenant, c’est de faire tous ensemble ce qui est possible pour que cette seconde bataille, beaucoup plus démocratique que ce qu’on connaît jusqu’à aujourd’hui… puisse se produire un jour.

Comme dit bien Sandy… tout n’est pas aussi clair pour tout le monde aujourd’hui, mais ceux d’entre nous qui ont une vision plus ample des faits n’ont toujours pas constaté un quelconque désaccord insurmontable.

Etienne écrit : " Je sens bien que ce serait assez original, mais serait-ce incohérent pour un mouvement qui réclame que la politique quotidienne revienne dans les mains de TOUS les citoyens, quand ils le souhaitent ? "

A mon avis, il ne faut pas dire " Nous allons consulter tous les citoyens, et nous inscrirons leurs voeux dans notre programme électoral. L’ensemble des citoyens a toujours davantage raison que les hommes politiques professionnels. "

Je suis en désaccord.

L’ensemble des citoyens n’a pas davantage raison que les hommes politiques professionnels.

L’ensemble des citoyens se trompe, de la même façon que les hommes politiques professionnels se trompent : ni plus, ni moins.

Par exemple :

Juste avant la défaite de la France en juin 1940, Charles de Gaulle était au gouvernement : il était secrétaire d’Etat. Après la défaite, Charles de Gaulle a dit : " On continue la guerre ! On résiste ! "

En revanche, fin juin 1940, l’ensemble des citoyens était pétainiste, dans leur quasi-totalité.

Alors, qui avait raison ?

Le secrétaire d’Etat Charles de Gaulle ?

Ou alors les 40 millions de pétainistes ?

Conclusion : il ne faut pas suivre les voeux de l’ensemble des citoyens.

Ce que je propose, c’est d’abord répondre à la question : que voulons-nous ?

1- Voulons-nous créer un nouveau parti politique qui ne ferait que répéter ce que veulent TOUS les citoyens français ?

2- Ou alors voulons-nous créer un nouveau parti politique qui a des idées, des convictions, une doctrine, bref un programme de gouvernement ? Un parti qui veut arriver au pouvoir pour appliquer son programme de gouvernement ? Je dis bien SON programme de gouvernement, et non pas le programme que lui dicteraient les 64 000 000 de citoyens français.

Instit… tu lis quand-même ce qu’écrivent les autres de temps en temps? Puis, relis tu de temps en temps ce que tu écris toi-même?

Je n’ais rien contre les gens qui ont des questions… mais j’ai bien quelque chose contre les gens qui veulent à tout prix entendre les réponses qu’ils veulent entendre.

La première de tes questions n’a pas de reponse possible… un parti, ça ne représente par définition qu’une « partie » des gens avec ce qu’ils veulent spécifiquement eux… un parti qui représenterait TOUS les citoyens français (passons outre que nous ne parlons pas exclusivement de la France ici)… rendrait si possible obsolète tout le jeu politique, et deviendrait aussitôt une dictature (que quelques-uns ne manqueraient pas aussi-tôt de voulior renverser :wink: ).

La seconde de tes questions, par l’impossibilité de la première… dévient ta seule proposition, et elle n’est pas du tout originale… elle propose de répéter, encore une fois, ce qu’ont fait tout les autres partis politiques existants.

Ors, cela fait des années que tous les politichiens classiques et leurs partis buttent dans le mur…

Alors, pouvons-nous essayer de faire autrement sans que ceux qui n’arrivent pas à comprendre ce que nous disons ou faisons nous harcelent parce-que ils entendent qu’on ne fait pas comment ils entendent que cela doit être fait?

Exiger l’impossible… c’est la meilleure façon de rendre tout impossible.

(Sans rancune, quand-même, mais ce serait tellement plus facile si la plupart des gens comprénaient à quoi on se met et quelles sont les possibilités factibles.)