Le paradoxe de Concorcet
Zolko (8620) :
Comme le dit le passage de l’article de Wikipedia que vous citez-vous-même, « le paradoxe de Condorcet est, en réalité, plus une question épineuse relevant de la théorie du choix social, ou un dilemme en démocratie, qu’un pur paradoxe logique ». Puisque vous y étiez, vous auriez pu compléter par la conclusion du même article de Wikipedia :
« Contrairement à une opinion répandue […], ce paradoxe ne met en cause que la cohérence de certains systèmes de vote et non celle de la démocratie elle-même ».
Cette conclusion, comme vous vous en rendez certainement compte, va expressément à l’encontre de la vôtre concernant la prétendue impossibilité de la démocratie.
À propos du premier tour du récent scrutin régional, vous dites :
« 53% des inscrits sur les listes électorales ne sont pas allé voter: ils représentent donc la majorité absolue. Et pourtant, ce sont des listes ayant reçu 28% des votes exprimés - sur les 47% restants, donc - qui décideront. Ainsi, 13% de la population imposeront leur volonté à 53%, au nom de la démocratie. »
Ce qui compte, et ce qui fait la démocratie, c’est que les 53 % d’abstentionnistes étaient libres d’aller voter. En ne le faisant pas, ils ont implicitement accepté, non pas l’opinion de 13 % de votants, certes, mais le principe que l’opinion majoritairement exprimée s’imposera à l’ensemble de la population. Ou alors, voulez-vous interdire aux citoyens de ne pas avoir d’opinion et de s’en remettre à ceux qui en ont une ?
De plus, rien ne dit que les abstentionnistes ne se seraient pas exprimés majoritairement en faveur de l’opinion des 13 %. La majorité absolue dont vous parlez n’est pas une majorité décisionnelle - seulement la majorité des électeurs inscrits sur les listes électorales ; l’assimilation de la seconde majorité à la première relève du sophisme.
Dans tout ce processus, par conséquent, le principe démocratique me semble respecté pour l’essentiel. Il le sera mieux encore quand le vote blanc effectif aura été introduit.
Vous remarquerez que le paradoxe de Condorcet s’applique non seulement aux choix sociaux mais aussi aux choix individuels, qui soulèvent le même genre de dilemmes : mais je suppose que selon vous le choix individuel « n’existe pas et ne peut pas exister » ? JR