Éditée à 11089 exemplaires CNIL n°1004067 n°74
LA LETTRE CLÉROCRATIQUE DE JANVIER 2009
« Parce qu’il y aura un après à la démocratie »
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On supprime le droit de vote ? Chiche !
Juste une interrogation d’abord : [bgcolor=#FFFF99]quand le peuple a-t-il demandé le droit de vote ? Jamais ! Il ne l’a jamais demandé.[/bgcolor] Il faut dire à sa décharge qu’il ne savait pas qu’il y avait droit. En 1789, il en eut un avant-goût. Tout petit. Bon, ça n’a pas duré longtemps. Et juste pour une infime partie du peuple. En fait, pour la seule partie du peuple qui n’était pas populaire.
Un peu plus tard, ni les partis de gauche de l’époque, ni ceux de droite, ne voulurent donner cette responsabilité aux citoyens. Car [bgcolor=#FFFF99]depuis que la démocratie moderne existe, les politiques ont compris que le suffrage universel est une chose beaucoup trop sérieuse pour la confier au peuple.[/bgcolor]
Cependant, en 1848, car cela arrangeait nos dirigeants, le suffrage fut déclaré universel. Enfin, pour les hommes. Les femmes, elles, patienteront encore un siècle. Sans doute ne faisaient-elles pas partie de l’univers ! on ne sait plus très bien, c’était il y a tellement longtemps que les hommes politiques ont oublié.
Alors, maintenant que le droit de vote a été donné au peuple, à quoi lui sert-il réellement ?
Juste à offrir le pouvoir à une femme, un homme ou à un parti politique, sur la base d’engagements plus mirifiques les uns que les autres. Engagements que les uns ou les autres seront bien évidemment incapables d’honorer. [bgcolor=#FFFF99]En politicien, cela s’appelle des promesses électorales. En français, de la démagogie ![/bgcolor]
Malheureusement, le droit de vote sert aussi à empêcher le peuple de s’exprimer. Même si cela peut paraître paradoxal, c’est exactement le travers dans lequel est tombé le système démocratique actuel. [bgcolor=#FFFF99]Aujourd’hui, on ne demande pas au peuple ce qu’il désire, mais qui il désire. Non pas son choix de vie, mais son choix de dirigeant. Et il y a une sacrée différence entre les deux ! Dans le premier cas vous choisissez votre destin, dans l’autre votre Maître.[/bgcolor] Et, comme le peuple n’a plus confiance en ses Maîtres, à force de mensonges il est échaudé, il se détourne des urnes.
D’autant plus que le Maître élu se croit en droit d’agir comme bon lui semble puisque le peuple lui a donné le pouvoir. C’est un peu une variante du votez, puis, circulez y’a plus rien à voir ! Il ne faut donc plus s’étonner si tant de citoyens boudent les urnes. C’est toujours, et depuis longtemps, le premier parti de France. Et c’est aussi le seul qui n’a aucun problème de recrutement. Ses adhérents se comptent par millions !
Même les militants des partis traditionnels, et c’est nouveau, hésitent à aller voter. S’il s’agit de voter à l’intérieur de leur propre parti, ils y vont à reculons et prés de la moitié d’entre eux refuse les urnes. Alors, si les godillots traînent la savate, imaginez l’électeur de base !
La caste politique a réussi ce tour de force de dégoûter la majorité des citoyens de se servir de leur droit de vote.
Mais, à détourner le peuple des urnes, comme le fait actuellement la caste politique, elle sert encore ses intérêts. Et uniquement ses intérêts. Que lui importe le nombre de votants ! Il lui suffira qu’une fois tous les cinq ans le Barnum présidentiel fasse de l’audience pour se sentir investie du pouvoir populaire. Qu’importe le nombre de votants ! S’ils ne sont qu’une poignée, cela ne change rien pour eux, car une voix suffit pour être élu, il n’y a pas de minimum.
Alors, à quoi bon garder le droit de vote ? Sans doute penserez-vous qu’il ne sert à rien d’enlever un droit dont de moins en moins de personnes font usage, et qu’il vaut mieux le laisser s’éteindre et mourir doucement de sa belle mort.
Et bien justement non ! Il importe au contraire de donner au vote sa vraie valeur, celle du choix du peuple. [bgcolor=#FFFF99]Non le choix d’un quelconque dirigeant, mais le choix des missions à donner à un dirigeant.[/bgcolor] Non un chèque en blanc, mais un mandat précis. Et cela n’a jamais été fait, jamais ! La caste politique a beaucoup trop peur de perdre son pouvoir pour même y songer.
Alors, [b]ne supprimons pas le droit de vote, non bien sûr! mais modifions-le. Gardons la désignation des personnes à un niveau où l’électeur peut connaître ceux qu'il va choisir.[/b] Mais connaître réellement, comme on connaît un voisin, c'est-à-dire au niveau de ce que les clérocrates nomment la « base »*. [b]Gardons aussi le choix populaire en organisant régulièrement des référendums[/b] permettant au peuple d'indiquer les grandes priorités auxquelles les dirigeants devront s'atteler.
Rendre la souveraineté à son légitime propriétaire, c'est à cela que doit servir le droit de vote et uniquement à cela.
François Amanrich (Porte-parole du M.C.F)
- Base : Premier échelon du système politique en clérocratie. Pour se référer à un modèle connu, la base aura l’équivalence d’un village d’environ trois mi lle habitants ou, en ville, d’un quartier de même importance.
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