A Déhel, Zolko, et tous ceux qui veulent se lancer dans l’aventure des législatives européennes,
Vous mettez judicieusement l’accent sur la tonalité d’incertitude de mes messages, il est vrai que je nourris le doute, et ne suis sûre que d’une chose, c’est de l’inaccessibilité de la vérité.
Nous sommes dans un monde de pures croyances, ce n’est pas propre à notre époque, c’est consubstantiel à notre nature humaine.
1% de notre espace perceptif peut être celui d’une fulgurance de vérité, fulgurance qui vient dès lors interroger l’obscurité dans laquelle nous sommes presque constamment? même et surtout , si nous pensons le contraire, un peu comme l’allégorie de la caverne de Platon, il faut qu’il y ait l’obscurité d’abord, puis les ombres ensuite pour percevoir finalement les chaînes n’est-ce-pas…
Cette fulgurance de vérité peut arriver de temps en temps au détour d’un relâchement et notamment d’un relâchement heureux de la pensée, comme si la relaxe permettait l’émergence de cette « lumière ».
Bon, j’en reviens à ce qui nous occupe, je pense que le conformisme est la chose la mieux partagée du monde, il se trouve que ce conformisme même s’il est animé des meilleures intentions nous mène souvent à l’enfer, l’enfer n’est -il pas pavé de bonnes intentions?
Il nous revient donc d’interroger ce conformisme idéologique qui ferait d’un vote forcément la réponse la plus démocratique, la plus adéquate au regard de la situation présente.
Mon intervention se résume à cela, est-il judicieux d’opter pour cette voie?
N’y a -t-il pas quelque chose au-delà de cet espace du oui ou du non à la participation aux élections européennes?
Je pense qu’il n’y a pas de schéma à suivre et que l’action juste découle de la juste compréhension d’une situation dans toutes ses dimensions.
Dès qu’on agit sur la base d’un savoir préalable, il faut se rappeler que ce savoir correspondait à une période précise qui n’est plus celle d’aujourd’hui.
On ne peut se soumettre aveuglément à l’autorité d’une pensée qui date d’hier, il convient de la ré-actualiser, ainsi l’autorité de cette idée de ce qu’est la démocratie au parlement européen doit être questionnée au risque d’occulter certains aspects de sa réalité contemporaine qui ne manqueront de nous re-tomber dessus demain si nous les négligeons aujourd’hui.
Ce que je veux surtout faire passer comme message c’est que je ne sais pas ce qu’est la démocratie, en revanche je crois savoir ce qui entrave la démocratie, ce qui lui fait obstacle et c’est ce qui occupe l’essentiel de mon observation citoyenne.
Mes propositions en terme de refus de payer l’impôt ne sont pas judicieuses,c’est vrai, je le constate à la lecture de votre message , c’est donc la confrontation d’idée qui m’a permis de prendre conscience de cette erreur d’appréciation, je suis donc riche de cela, merci.
Quant à la peur , ce véritable poison à la source du malheur de l’humanité, il me semble voyez-vous que c’est en l’observant au plus près, dans tous ses aspects, sous toutes ses coutures, dans toutes ses manifestations que je peux espérer m’en libérer, il ne s’agit donc pas d"exacerber ce sentiment mais de lui donner la place qui lui revient , de m’en imprégner pour mieux m’en libérer ensuite, une méthode cathartique si l’on peut dire…Je pense que la connaissance est le pré-requis à toute libération il en va de même de la peur , la connaissance de la peur permet la dissolution de la peur et l’accès à un espace de plus grande liberté.
Il ne s’agit donc pas d’alimenter la peur comme le font très bien média et consorts, il s’agit de se mettre face à elle et la perception pénétrante de ce qu’elle est permet sa dissolution, c’est une perception agissante pourrait-on dire dans le sens où cette perception produit quelque chose, et le produit de cette action, c’est justement le débarras de cette peur.
En tout cas, c’est un vécu personnel, et j’opère ainsi dans toutes les sphères de ma vie et je n’ai rien trouvé de mieux .
Je termine donc en vous disant à nouveau que ce n’est pas un renoncement que j’exprime, c’est l’à propos de cet acquiescement à la législature européenne que je mets en questionnement, c’est tout.
Le temps compte et l’énergie n’est pas extensible n’est-ce-pas?
Mon souhait n’est donc pas de réduire le débat à une simple alternative mais de l’élargir, à ce propos pourriez-vous me dire grosso modo les prérogatives dont vous pourriez vous réclamer au parlement européen car je n’ai peut-être pas bien lu RM Jennar?où se trouve la parcelle de démocratie en son sein puisqu’il semblerait qu’elle m’ait échappée;
En dernier lieu, à qui revient l’écriture des traités? ça , ça m’intéresse au premier chef, car ça mesure la pertinence de ce choix? la réponse est trés courte, c’est possible ou ça ne l’est pas , merci de ne pas me renvoyer aux textes car je n’ai pas le temps de les lirei.De toute façon, il faut que vous le sachiez car ce seront des questions qui vous seront immanquablement posées.
Pour ce qui est du risque, je peux vous assurer que c’est une option que je ne néglige pas dans ma vie.
Merci en tout cas pour cette porte que vous m’ouvrez.