26 Étienne Chouard, tête de liste aux prochaines européennes ? (AJH) Un nouveau parti, sans chef et sans programme ? (ÉC)

C’est pourtant simple, Jacques… quant tout le monde est responsable, tout le monde fait de son mieux, et chaque fois que cela s’avère nécessaire de communiquer avec l’extérieur du mouvement la personne plus versée sur le thème, ou la plus préparée pour établir ce contact donné (pensons par exemple à la nécessité d’employer une langue quelconque quand celui avec qui nous voudrions échanger des mots ne parlerait pas français, ou espagnol, ou… aucune langue maitrisée par celui qui serait le meilleur porte-parole si l’expertise sur le thème était le seul critère), ou n’importe quelle d’assez douée, peut faire de porte-parole. C’est le contenu et la forme de la fonction qui importe, pas sa dénomination flatteuse.

Je crois que nous voulons, et nous devons éviter de tomber dans le piège des partis traditionnels… ou il suffit de remplir l’organigramme des fonctions directives pour exister, la plupart du reste étant bidon. Nous voulons le non-renouvellement des mandats des politichiens… et un très bon moyen d’y parvenir c’est d’alterner les porte-paroles pour que plusieurs personnes soient rodées dans le développement de ces fonctions. Sinon, chaque désignation devient à vie par le seul moyen d’empêcher que d’autres se qualifient pour faire ce boulot… et quand ces personnes ne peuvent plus éviter le gériatrique… comme il n’y à plus personne qui sait comment faire, parce-que on ne se prépare pas éternellement pour un poste inatteignable, alors le mouvement meurt, souvent avec le décès de son créateur, devenu dictateur ou dieu.

Je sais évidemment que Étienne est assez grand… ce n’est pas un problème (j’espère :slight_smile: ), mais il n’était pas la et la conversation n’aurait pas pu se poursuivre sans rappeler sa position plusieurs fois exprimée sur ce sujet (qui sera valide au moins conditionnellement jusqu’à-ce que il la change lui-même), parce-que tu semblais être qualifiée pour dire quelque chose complètement en désaccord avec sa posture connue. C’est donc bien toi qui avançait quelque chose sur ce qu’Étienne devrait faire… et à moins que pour cela tu dispose d’information de première main… mais, comme tu dis, même dans ce cas tu aurais du laisser que ce soit Étienne lui-même qui parle puis-que il est assez grand :wink: .

NingúnOtro (4695).

Puisque c’est si simple, il y a dû y avoir des quantités d’organisations horizontales de ce style - enfin, quelques-unes au moins.

Aurais-tu des exemples ? Nous pourrons voir ensuite comment ça a fonctionné.

J’ai laissé assez clairement entendre ce qu’Étienne devrait faire : c’est mon avis que j’ai donné, et je ne laisse à personne, même pas à Étienne, le soin de formuler mon avis.

Au fait, il semblerait que la loi de 1901 n’impose pas d’avoir des responsables officiellement désignés (président, secrétaire, trésorier) : voilà qui va dans ton sens. JR

Mais Jacques, cela n’a rien à voir avec le GENRE d’organisation. On sait depuis toujours que les hiérarchies strictes fonctionnent TOUJOURS mieux que les organisations horizontales, tout comme les dictatures sont beaucoup plus simples à gérer que les démocraties. Si c’est la démocratie et la souveraineté du peuple que nous défendons… nous ne pouvons pas préferer les dictatures avec l’excuse que sinon tout devient trop difficile pour aboutir.

Alors, il-y-à eu des exemples, bien sur. Je suis plutôt anarchiste, alors je vous laisse le choix… la Wikipédia et San Google sont bien munies d’exemples… La CNT espagnole dans le temps, maintenant elle existe encore, en état vegétatif. Les Makhnovistes russes,… (pas les s5s des communistes, bien sur :wink: )…

N’importe quel type de mouvement aura le même problème… celui de se défendre des requins qui infestent les eaux. C’est pour cela qu’on doit faire un travail sérieux et honnête d’évaluation des circonstances… Je vois arriver ce qui reste de ceux qui traversent la Méditerranée en petits bateau depuis l’Afrique tous les jours, ici ou je vis. Je veux quelque chose qui flotte mieux avant de m’embarquer…

Vous avez de la chance alors, en France, avec votre loi 1901. Faudrait voir ce que cela donne comme possibilité dans les 26 autres membres de l’UE.

[b]Chefs, dirigeants, responsables, coordonnateurs, porte-paroles, représentants, délégués, modérateurs, chefs de file, lideurs, convocateurs, proposeurs, metteurs en contact, animateurs, susciteurs, facilitateurs, initiateurs, introducteurs, entremetteurs, premiers de liste, secrétaires exécutifs, &&&[/b]

Ce sont des mots. Appelez les intéressés comme vous voudrez, mais il faut des lignes de responsabilité clairement établies.

D’ailleurs, la loi de 1901 ne dit-elle pas quelque chose à ce sujet ?

Je ne vois pas l’intérêt de consacrer une partie de son temps, même petite, à une pétaudière.

Il est surprenant que notre expérience actuelle ne serve pas du moins à dissiper certaines illusions sur le fonctionnement du futur mouvement.

Quant à Étienne, il est assez grand pour savoir ce qu’il veut faire ou ne pas faire et je l’imagine mal cédant à des pressions, même amicales. JR


Les statuts sont là pour mettre en place un certain nombre de principes.

Etienne et Sam en ont listé quelques uns, de ces principes.

Dans les statuts que j’ai écrit, j’ai essayé de les mettre en place.

Le porte-parole n’a aucun pouvoir, il porte juste la parole qui a été définie collectivement …
Tous les autres responsables ont des responsabilités limitées, ils accèdent à ces responsabilités par tirage au sort en étant au préalable évidemment volontaires, ils sont destituables à n’importe quel moment, ils ne cumulent aucune autre responsabilité, et ont un mandat limité et purement executif et administratif, ils ne peuvent en aucun cas interférer sur les décisions ou sur les positionnements du mouvement, ces choix étant réservés à l’ensemble des militants …

En attendant qu’Etienne réponde à la question importante:

[align=center][bgcolor=#66FF00][b]Etienne, à quelles conditions serais-tu prêt à participer à la création d'un nouveau parti ?[/b][/bgcolor][/align]
Je me suis renseigné sur les statuts d'associations 1901, et on peut effectivement créer des associations 1901 sans président, secrétaire et trésorier (même si ceux-ci sont les plus fréquents): cela s'appelle une association "collégiale". Il faut quand-même un bureau (les responsables, quoi), mais qui peut changer, et ils ont tous la même hiérarchie. Ils peuvent, par exemple, êtres élus chaque année lors de l'assemblée générale. On doit pouvoir les tirer au sort aussi, j'imagine. Ou élire la moitié et tirer au sort l'autre moitié (pas mal, ça...). Quelques exemples:

http://www.passerelleco.info/article.php?id_article=562
http://www.passerelleco.info/article.php?id_article=761
http://www.passerelleco.info/article.php?id_article=108

Pour la première période, le bureau serait constitué des membres fondateurs: ceci donnera une motivation à faire partie des fondateurs. Les périodes pour les élus et pour ceux tirés au sort peuvent être différents (1 an pour les élus, 1 mois pour ceux tirés au sort par ex.)

Mais, et c’est encore plus intéressant, on peut aussi tenir l’assemblée générale par Internet, ce qui, dans notre cas, serait avantageux: moins cher, et en plus on en a déjà l’habitude. Il y a un site payant-qui-s’occupe-de-tout: http://www.assemblee-en-ligne.com/. Mais on peut aussi, tout simplement, le prévoir dans les statuts, et on se démerde:

[b]Article 16 : Internet et le fonctionnement de l’association[/b]

L’Assemblée générale est réputée être permanente, grâce à l’utilisation des outils de communication par Internet. Les détails et les modalités pratiques de ces moyens seront précisés par le Règlement Intérieur.

Cher Zolko,

Je ne parle plus ces temps-ci parce que j’ai répondu plusieurs fois à cette question, par exemple en haut de cette page.

À mon avis, les humains ont depuis toujours un problème avec les pouvoirs parce qu’ils bâclent le texte supérieur qui, dès le départ, pourrait brider les hommes qui auront le pouvoir, ce qui interdit ensuite de soumettre ces hommes dangereux à un contrôle permanent et à des sanctions immédiates.

Pour participer à un nouveau parti, je trouve absolument décisif d’avoir une Constitution exemplaire (des statuts interdisant la confiscation du pouvoir par des leaders). Je vous ai invités à y réfléchir dans la partie wiki correspondante (et sa page de discussion).

Chacun de ceux qui trouvent que c’est une bonne idée pourrait, sur sa page perso (cliquez sur votre nom quand vous êtes connecté au wiki pour accéder à votre propre page), élaborer une ébauche de statuts et nous la signalerait, ici ou sur un fil particulier, pour en discuter.

Ce serait bien que ces statuts soient à la fois complets sur l’essentiel (voir mon intro et vos idées complémentaires éventuelles), assez courts pourtant et agréables à lire (pas dans le style juridique soporifique habituel) : il faudrait que tous les adhérents connaissent ce texte et le défendent bec et ongles, quotidiennement.

Pas question en tout cas, pour ce qui me concerne, de rejoindre un mouvement aux statuts standard. Je considère que c’est tout sauf un détail.

La rentrée approche, j’ai déjà moins de temps :confused: Mais je ne suis pas si pressé, je ne fais la course avec personne, je voudrais qu’on fasse les choses bien :slight_smile:

Merci à vous tous pour votre réflexion.

Étienne.

Merci Etienne pour cette clarification. Je n’avais pas compris que ta participation était déjà acquise, à conditions que les statuts du parti soient compatibles avec tes idéaux.

Pour participer à un nouveau parti, je trouve absolument décisif d'avoir une Constitution exemplaire (des statuts interdisant la confiscation du pouvoir par des leaders). Je vous ai invités à y réfléchir dans [url=http://etienne.chouard.free.fr/wikiconstitution/index.php?title=Constitution_d%27un_mouvement_politique_%28statuts%29]la partie wiki correspondante[/url] (et [url=http://etienne.chouard.free.fr/wikiconstitution/index.php?title=Discuter:Constitution_d%27un_mouvement_politique_%28statuts%29]sa page de discussion[/url]).
Comme je ne sais pas très bien comment ces Twiki fonctionnent, j'ai fait une petite modification: j'ai changé [b]Mouvement Démocratique[/b] en [b]Forum Démocratique[/b]. C'est plus un test de fonctionnement, mais qui de toutes façons [i]Mouvement Démocratique[/i] est un nom déjà pris par le parti de François Bayrou (le [i]MoDem[/i]). Et puis, "Forum" représente plus le genre d'organisation que "nous" avons ici.
Chacun de ceux qui trouvent que c'est une bonne idée pourrait, sur sa page perso (cliquez sur votre nom quand vous êtes connecté au wiki pour accéder à votre propre page), élaborer une ébauche de statuts et nous la signalerait, ici ou sur un fil particulier, pour en discuter.
Hum, OK, je vais essayer. A+

« Constitution » du futur parti

En ce qui me concerne, je n’ai pas le temps de participer à la discussion Wiki sur ce sujet. Je vous laisse donc faire, et d’ailleurs ça vaut mieux : vous vous mettrez sans doute plus facilement d’accord.

Je souhaiterais seulement que le futur « Forum démocratique » ou quel que soit son nom puisse agir très vite dans l’optique du 9 juin prochain pour, au moins, exiger que tout nouveau traité européen soit soumis au référendum. En définitive, les statuts de ce forum - association 1901 ou autre - m’importent assez peu. Bonne chance, donc. Mon engagement de verser 100 euros si, le 31 décembre, un mouvement est créé avec l’objectif que j’ai dit tient toujours.

Un avis toutefois : il me semble que le Forum devrait avoir son site internet en propre (pas géré par d’autres). JR

Projet de mouvement démocratique (wiki - http://etienne.chouard.free.fr/wikiconstitution/index.php?title=Discuter:Constitution_d'un_mouvement_politique_(statuts)

@ Zolko,

MoDem veut dire « Mouvement Démocrate », pas « Mouvement Démocratique ».
Je pense que c’est très différent. Démocratique implique logiquement démocrate, mais l’inverse pas nécessairement.
Comme Étienne, comme Simone Weil, comme Rousseau, comme les grecs de l’époque, je suis pour l’abolition des partis. Il s’agirait d’un parti très spécial, mais plus encore, il s’agirait, en résolvant l’équation (faire un parti alors qu’on est contre par principe), de faire un laboratoire, en considérant que pour l’essentiel, on ne promouvra la démocratie que par l’exemple, et même qu’on devient vraiment citoyen, et démocrate, en pratiquant.
Je vois quelque chose de très exigeant pour la constitution de ce parti, et même si je suis convaincu que cela sera sans doute rebutant pour pas mal de gens au début, je crois sincèrement que le noyau grossira si l’expérience est bonne.
Je l’ai dit, c’est incompatible avec la recherche à court terme d’applications dans le grand bain, comme les européennes 2009.

Forum démocratique, c’est pas mal, mais dans ce cas je préfèrerais carrément (Étienne aussi) [bgcolor=#FFFF99]Laboratoire démocratique[/bgcolor]

Je suis un peu ennuyé pour la rédaction en commun parce qu’on n’a qu’une page et parce que le wiki est très limité pour la discussion. En fait, je pense qu’il faut discuter ici même, puisque c’est le fil de forum associé au thème en question du wiki. Ce que je commence à faire, donc.

Le Forum Démocratique a pour objectif (unique ?) l’établissement de la démocratie (effective, au sens originel de demos-kratos: pouvoir du peuple ?) dans les États-nations Européens, (ainsi que dans les instances Européennes inter-pays eux-mêmes ?).

Chacun de ses membres reconnaît comme moyen nécessaire à la réalisation de cet objectif la sauvegarde permanente de la démocratie interne au Forum Démocratique.

En adhérant au Forum Démocratique, chaque membre s’engage auprès des autres membres à connaître la présente constitution ainsi qu’à s’efforcer, fut-ce contre la volonté de chacun d’entre eux (???), de la maintenir, de surveiller sa bonne réalisation et de ne permettre sa modification que conformément aux dispositions qu’elle énonce.

Les membres du Forum Démocratique ne sont liés que par sa Constitution. Seuls les Porte-parole du Forum Démocratique sont liés individuellement, le temps qu’ils exercent cette fonction, par le programme politique actuel du Forum Démocratique, programme conçu par ses membres sur les points non définis par ces textes fondateurs. (et les responsables légaux ? même s’ils sont tournants ou tirés au sort, il en faut à chaque instant. z)

(Un préambule devrait être plus général, plus orienté vers les objectifs: c’est le seul article que liront la plupart des gens, alors il faut être à la fois concis mais clair, direct mais engageant. zolko)


Pourquoi préciser qu’il s’agit de la véritable démocratie ? La gueule de la constitution et surtout, sa mise en pratique, le préciseront.

Pourquoi préciser « dans les États-nations », « européens », et dans l’Europe ? J’avais mis « dans la constitution de l’État », donc dans les pouvoirs publics dans tous les pays où un tel parti serait fondé, et au plan fédéral s’il y en a, comme au plan mondial s’il y a des institutions mondiales.

« fut-ce contre la volonté de chacun d’entre eux » ? Oui : c’est un devoir individuel, et les recours pour protéger la constitution, en pratique, peuvent et doivent être accessibles à chacun, fut-il seul.
À Athènes, ils avaient notamment la graphé paranomon, que j’ai reprise en partie ici, procédure qui permettait à un seul citoyen de dénoncer une loi « illégale », alors qu’elle avait été adoptée, en la faisant évaluer par un tribunal politique tiré au sort.

Les responsables légaux ne sont liés, eux aussi, que par la constitution, pas par les programmes politiques. On peut ajouter qu’ils sont liés par la loi, mais ça, tout le monde l’est. Les porte-parole ne sont pas des délégués, donc pas des responsables légaux.

[bgcolor=#FFFF99]Il est hors de question que les membres ne connaissent que le préambule, puisque celui-ci annonce - ce qui suppose que c’est un point capital - qu’ils doivent connaitre la constitution et la défendre.[/bgcolor] Je ne vois pas de raison pour que les autres connaissent le préambule mais pas le reste.

Des gens se mobilisent dans la rue d’après les instructions d’Étienne pour manifester pour plus de démocratie dans ce que l’on appelle « L’Union Européenne ». Ceci tous les mercredi à 18H00 devant la Mairie de leur commune.

Il s’agit des mocries dont le forum est ici : http://etienne.chouard.free.fr/mocrie/

Je suis en contact avec plusieurs d’entre eux qui se demandent où va le mouvement.

Quelqu’un ici peut-il me répondre ?

C’est déjà très méritoire de se mobiliser puisque « L’Union Européenne » a été créée pour contourner les démocraties nationales et imposer des solutions conformes à l’intérêt des dirigeants des grosses entreprises.

Gilles, la rentrée des Mocries des vacances d’août ne paraît pas facile… Je viens de répondre là-bas à une proposition et une question de Catherine… et je crois que nous devrions aussi tôt que possible faire acte de présence sur ce forum, précisément pour l’animer et l’aider à redémarrer en force.

En principe, la convocation des Mocries pour TOUS les mercredis à 18h devant toutes les mairies tient debout… Je ne sais pas comment cela s’est passé pour avant-hier 3 septembre, mais je présume que tout le monde était trop occupé avec la rentrée scolaire et la fin des vacances d’été pour la plupart des gens, alors je ne me fais pas trop d’illusions.

Mais, il faudrait d’ores et déjà commencer à bouger sérieusement, en envoyant des courriels aux membres du forum et en redémarrant la campagne de diffusion dans les média sociaux on-line et locaux.

Essayons de construire un noyau dur au niveau national qui puisse s’occuper de quelques choses pour que ce ne soit pas seulement l’inertie qui amène des gens aux MOCRIES.

Ces gens avec lesquels vous êtes en contact se trompent… [bgcolor=#FFFF99]ils ne devraient pas se demander où va le mouvement, mais ce qu’ils veulent bien faire pour que le mouvement puisse aller quelque part.[/bgcolor] Il ne s’agit pas d’un bus où il suffit de monter à bord pour faire partie des héros… il s’agit d’une galère ou il faut être prêt à prendre en main son destin si on veut qu’elle arrive un jour quelque part.

Je ne suis peut-être pas celui duquel vous espériez une réponse… mais je n’ai pas pu m’arrêter de penser que c’était même dingue que vous ne pouviez pas prendre l’initiative de tout relancer sans même poser la question… pire encore, que vous croyiez qu’il vous faut une réponse.

[bgcolor=#CCFFFF]Vous êtes libres, agissez donc. Les autres vous rejoindront si vous donnez l’exemple.[/bgcolor] N’attendez jamais que quelqu’un vous dise ce que vous devriez faire. Au plus, quand vous serez plusieurs, mettez vous d’accord sur ce qui peut être fait ensemble.

Tant que vous insisterez à poser des questions auxquelles peut-être personne ne répondra, vous vous condamnez d’avance à peut-être ne rien faire.

Lancez-vous, c’est en se montrant que les autres vous verront… Peut-être ils se posent les mêmes questions… et ils n’attendent qu’à vous voir comme exemple pour vous suivre… Quelqu’un DOIT OSER être le premier pour que les choses se mettent en marche.

Bonne chance.

P.S.: Ici chez moi, au sud de l’Espagne, pour l’initiative c’est encore pire, vous savez… Ici les résultats du référendum, c’était 75% OUI (avec 58% d’abstention quand-même). Pas de débat, pas de révolte… un monopole politico-médiatique difficile à briser, mais on essaie quand-même.

Projet de mouvement démocratique : wiki par Sam17 et association loi 1901

[i]Forum démocratique[/i], c'est pas mal, mais dans ce cas je préfèrerais carrément (Étienne aussi) [i][bgcolor=#FFFF99]Laboratoire démocratique[/bgcolor][/i]
Et "[b]Laboratoire pour un Forum Democratique[/b]" ? J'aime bien "[i]Forum[/i]", ça dit bien ce qu'on fait déjà, et j'aimerais que ce principe de forum, où tout-un-chacun peut participer, et où tous les participants ont la même hiérarchie, soit respecté dans le fonctionnement à venir. J'aimerais, en gros, éviter le syndrome des éléphants du PS qui font des "synthèses" entre toujours les mêmes depuis 20 ans, où la soviétisation des apparatchiks façon UMP.
Le Forum Démocratique a pour objectif (unique ?) l’établissement de la démocratie (effective, au sens originel de demos-kratos: pouvoir du peuple ?)
Pourquoi préciser qu'il s'agit de la véritable démocratie ?
[b]effective[/b] pas [i]véritable[/i]. Je le précise car tous les partis prétendent être pour la démocratie. (MoDem !) donc soit on met pas démocratie du tout, soit on précise pourquoi on veut la démocratie (sous-entendu, on ne l'a pas vraiment aujourd'hui.
dans les États-nations Européens, (ainsi que dans les instances Européennes inter-pays eux-mêmes ?).
Pourquoi préciser "dans les États-nations", "européens", et dans l'Europe ? J'avais mis "dans la constitution de l'État" (...) comme au plan mondial s'il y a des institutions mondiales.
L'Europe n'est pas un état, et ne le sera peut-être jamais. Et je précise "européen" pour pas qu'un hurleberlu puisse, un jour, brandir notre Constitution et envahir un autre pays sous prétexte de le démocratiser. Malheureusement ça s'est déjà vu. Laissons les autres pays avec le système politique qu'ils veulent. Mais je ne suis pas trop sectaire sur ce sujet, c'était plus des suggestions.
"fut-ce contre la volonté de chacun d’entre eux" ? À Athènes, ils avaient notamment la [i]graphé paranomon[/i], que j'ai reprise en partie ici, procédure qui permettait à un seul citoyen de dénoncer une [color=red]loi "illégale", alors qu'elle avait été adoptée[/color], en la faisant évaluer par un tribunal politique tiré au sort.
Ce serait un [b]Conseil Constitutionnel[/b] tiré au sort, en quelque sorte. Idée [bgcolor=#66FF00][b]GENIALE[/b][/bgcolor] que je fais mienne. En fait, c'était une des pierres angulaires qui me manquaient. Par contre, je ne suis pas convaincu du bien-fondé d'un Conseil Constitutionnel pour un parti politique, mais bon, si vous voulez.
Il est hors de question que les membres ne connaissent que le préambule, puisque celui-ci annonce - ce qui suppose que c'est un point capital - qu'ils doivent connaitre la constitution et la défendre.
Non, c'est un argument de marketing: [b]avant[/b] d'être adhérents, pour prendre la décision s'ils veulent être membres, les quidams qui s'intéressent liront le préambule: s'il est trop chiant, ils n'iront pas plus loin.

Et as-tu regardé ma proposition de statuts basés sur une association loi 1901 à direction collégiale et assemblé générale par Internet ? (voir Twiki)

Projet de mouvement démocratique : wiki par Sam17 et association loi 1901

Avez-vous regardé ma proposition de statuts basés sur une association loi 1901 à direction collégiale et assemblé générale par Internet ? (voir [b][url=http://etienne.chouard.free.fr/wikiconstitution/index.php?title=Statuts_pour_un_parti_politique_transversal][color=blue]Twiki[/color][/url][/b])
Hou-hou, il y a quelqu'un ?

J’ai mis un tout petit commentaire… pas le temps de faire mieux pour le moment :wink:

J’ai lu un peu « http sociétal.org », je dirais que la réflexion est à poursuivre, je voulais laisser un commentaire mais c’est « réservé » aux membres alors bon, comme je ne me sens pas du tout de m’inscrire pour être membre…
Donc de là, cette histoire de s’inscrire pour être membre me turlupine. Je m’interroge. Je ne sais pas. Je me demande. …

CM… vous avez bien du vous inscrire pour participer sur ce forum aussi, qu’est-ce que rendrait « http sociétal.org » si différent au point de susciter tant d’interrogations?

L’internet est un domaine sauvage où tout site à accès entièrement libre termine soit en territoire comanche pour le spam, soit en source inépuisable de maux de têtes pour ces gestionnaires… la seule chose raisonnable qu’on peut faire c’est demander aux gens de s’inscrire avant de pouvoir participer. Cela permet d’éviter le spam automatique et aussi de prendre des mesures disciplinaires à caractère contraignant (révocation du permis de participation) contre ceux qui ne respecteraient pas les règles minimales requises pour faire possible un débat centré sur le sujet qui fait l’objet du site.

Devenir « membre » peut être perçu comme une exigence trop stricte, si on regarde le fait comme adhérer à la ligne de pensée tenue par le site sur l’objet de discussion, par le fait qu’on peut entendre que le site ne donne donc pas de facilités de participation dans la discussion à ceux qui pensent autre chose et que donc le débat est faussée.

Devenir « membre », ou simplement s’inscrire pour avoir le droit d’être considéré assez humain et respectueux pour participer aux débats toutes opinions confondues, est une des pas trop nombreuses possibilités d’accepter un comportement participatif constructif et de pouvoir être obligé à être respectueux envers tout autrui.

Le degré de compromis demandé pour la simple ouverture d’un compte de participation, dépend de la politique suivie en cette matière par les créateurs du site. Je crois que cette politique, étant clairement annoncé ou clarifiée sur demande, ne dépends que de la seule volonté de ces créateurs, et qu’en étant à prendre ou à laisser… votre droit à vous poser des questions et à poser des questions n’est pas questionné.

Bienvenue !

J'ai lu un peu "http sociétal.org", je dirais que la réflexion est à poursuivre, je voulais laisser un commentaire mais c'est "réservé" aux membres alors bon, comme je ne me sens pas du tout de m'inscrire pour être membre.... Donc de là, cette histoire de s'inscrire pour être membre me turlupine. Je m'interroge. Je ne sais pas. Je me demande. ....
Bonjour

Tous les éléments permettant d’aller plus loin dans la réflexion sur l’écosociétalisme sont disponible ici : http://wiki.societal.org/tiki-index.php?page=Sommaire_ES
(livre papier, mais aussi directement sur le site)

Pour intervenir sur le wiki ou sur le forum ( http://forum.societal.org/ ) c’est comme partout : pseudo + inscription

A+

MOCRIEs / constitution d’un mouvement politique

@ Gilles,

les rentrées sont toujours pleines de doutes et de questions quant à la finalité des combats de long terme, et d’inertie.
Je suis d’accord avec la réponse de NingúnOtro. Tout est à faire soi-même, du moins en démocratie, et l’apprentissage, l’initiative, la motivation, la ténacité, c’est une affaire de tous les jours…

Notre première source de lassitude est venue, récemment, du fait qu’on a été - gentillement - conviés à nous enregistrer en préfecture. Ne serait-ce que d’un point de vue symbolique, c’est gênant… quand on dit au régime (où commence et s’arrête l’UE ?) qu’il est illégitime.

Je crois qu’il faut déjà s’appliquer à garder la convivialité dans les groupes, et par ailleurs inventer un peu de nouveau à chaque fois. A Lyon, on a fait les tracts, puis la banderolle (dont la déco devrait être continuée), puis des T-shirts.

On a parlé de faire une chanson ; un truc qu’on puisse chanter a capella ; j’aimerais un truc à trois voix, c’est plus sympa. J’avais déjà écrit des paroles, qu’on fignolera un peu encore - http://etienne.chouard.free.fr/mocrie/viewtopic.php?pid=842#p842 - ; la musique est en cours.

Je rêve qu’on écrive une petite tragicomédie sur l’UE et qu’on la joue durant la campagne des européennes - à laquelle je n’ai aucune envie de participer « positivement » : je préfère déjà m’en tenir à dénoncer l’impuissance de nos élus, et plus généralement, saisir le micro de passage (puisqu’il y a consultation populaire) pour dénoncer le régime.

Je me dis aussi que nous ne sommes un peu nombreux, pour le moment du moins, que si on s’entraide aussi entre groupes. Déjà, si de bonnes idées sont émises et mises en pratique à un endroit, elles pourront être reprises ailleurs. C’est ainsi qu’on pourrait porter des symboles ensemble, sans qu’ils soient imposés d’en haut, par personne en particulier, et donc qu’on soit perceptibles comme un mouvement uni (aussi fédéral et libre soit-il).

@ Zolko,

Laboratoire pour un Forum Démocratique : j’aime bien, mais je crois que ça limite un peu l’idée de démocratie au débat, la démocratie incluant non seulement une mise en oeuvre en termes d’écriture des lois et à leur application (judiciaire) mais même au gouvernement.
Il faut que le gouvernement soit conduit par le peuple directement, du moins par une assemblée tirée au sort, peut être par la Chambre démocratique, le gouvernement ne devant pas être laissé à l’exécutif, c’est à dire qu’il devrait disparaitre dans la forme que nous connaissons, qui est le pouvoir, pour l’exécutif, de faire ce qu’il veut de la puissance publique (dans les limites fixées par la loi, mais la loi ne sert pas, en général, à cela) - nous en avons discuté avec Étienne, que j’ai eu le plaisir d’aller voir il y a quelques semaines.

Démocratie effective : très bien. Effectivement, cette précision (contrairement au qualificatif « véritable ») est essentielle.

Sur la question de « la constitution de l’État » / du statut de l’UE. Il faudrait trouver un contexte général ; pourquoi pas quelque chose qui vise « tous les pouvoirs publics » ?
Il est bien entendu que, pour un mouvement établi en France, il ne s’agit pas de se mêler de la constitution de la Bolivie : je veux dire qu’il n’est pas utile de préciser l’exclusion, mais aussi que le fait que l’UE soit ou non un État (selon le sens qu’on donne à la notion - je crains que cela ne soit pas, plus, si sûr que ça) n’a pas de raison de limiter l’interprétation de la formule : pour tous les mouvements de ce type qui se formeraient dans les pays de l’UE, et pour chacune de leurs éventuelles communautés fédérées, il est évident que les institutions de l’UE les regardent.

« Conseil constitutionnel » : passons sur la notion de « Conseil », sans doute pas appropriée ici.
Pour ce qui est de la constitution de l’État, Étienne préfère l’idée d’une Assemblée constituante, qui reste formée, en place, à tous moments - même si ses membres, tirés au sort, tournent fréquemment.
L’idée d’avoir un tel organe dans un parti est évidente, puisque sa fonction est de faire appliquer la constitution, dès lors qu’il y a une véritable constitution et qu’il s’agit de la défendre - je ne reviens pas sur le fait que c’est essentiel pour instaurer et maintenir une démocratie véritable, et effective surtout - : une loi sans force pour la faire appliquer n’est plus une loi.

Pour le « marketing » : j’avais compris qu’il s’agissait notamment des gens qui ne sont pas encore membres, mais je préférerais ré-insister sur ce que je rappelle ici au point précédent. Si tu ne visais que ceux-ci, bien sûr, je conçois qu’il faut un bon préambule, « séduisant » si possible, et surtout explicite, … Mais je conçois aussi qu’il faudrait une constitution à la fois bonne, bien conçue (pour ne pas se défaire) et courte et lisible. Et par ailleurs, si des gens ne lisent que les préambules, il y a aussi des gens qui ne lisent rien… avant de comprendre que c’est important de lire, et de décider eux-mêmes de ce qu’il est important de lire ; je veux dire ici que les intéressés auront sans doute entendu parler du mouvement par d’autres voies que la constitution écrite, et s’ils sont intéressés pour être membres et le rester, c’est notamment que tôt ou tard, ils auront compris l’intérêt de connaître la constitution et de la maintenir (idée qui englobe le fait de la faire appliquer).

Non, je n’ai pas encore regardé ta proposition. Désolé. Comme tu vois, j’ai manqué cruellement de temps pour passer ici ces dernières semaines.

Cher CM,

Vous dites : J'ai lu un peu [url=http://societal.org/]"http sociétal.org"[/url], je dirais que la réflexion est à poursuivre, je voulais laisser un commentaire mais c'est "réservé" aux membres alors bon, comme je ne me sens pas du tout de m'inscrire pour être membre.... Donc de là, cette histoire de s'inscrire pour être membre me turlupine. Je m'interroge. Je ne sais pas. Je me demande...
Tous les forums demandent de s'inscrire pour participer, à cause du [color=red][b]spam[/b][/color]. Si nous n'étions pas protégés par cette inscription au départ, nous serions infestés de robots publicitaires qui nous inonderaient de leurs pourriels.

Et même, malgré ce rempart, je supprime tous les jours quelques nouveaux intervenants manifestement pourris.

Donc, ne pas craindre de devenir « membre » d’un site collaboratif : les forums ne sont que des lieux d’échange où règne la liberté durable de parler ou de se taire, de rester ou de partir :slight_smile:

Amitiés.

Étienne.

[bgcolor=#FFFF99]Une formation politique pour le XXIe siècle[/bgcolor]

Une contribution très intéressante de Raoul Marc Jennar à la création du NPA :

http://rmjennar.free.fr/?p=473

Nous avons souvent parlé, Raoul et moi, des fondements de la démocratie et il m’a fait plaisir quand il m’a dit hier que notre réflexion sur les statuts d’un mouvement démocratique (principes et articles) l’avait beaucoup intéressé et lui avait inspiré quelques unes de ses propositions. Je crois que Raoul est un pur, un honnête homme. Étienne.

Voici un texte que j’ai envoyé au groupe de travail NPA qui prépare un projet de statuts. Je le mets sur mon blogue parce que je crois que le NPA doit être différent des partis tels qu’ils fonctionnent. Je suis convaincu que le débat politique ne peut plus être réservé à des initiés dans des comités. Je suis convaincu que les statuts de cette nouvelle formation politique constituent un enjeu majeur pour montrer qu’il y a rupture avec des pratiques qui réservent le débat à une minorité et qu’on entend pratiquer en son sein les changements radicaux qu’on veut apporter à la société. RMJ
Fait extrêmement rare dans l’histoire politique française et en particulier dans celle de la gauche, un parti politique propose de se dissoudre pour intégrer ses membres dans une nouvelle formation politique différente par son projet de société, par son programme, par ses statuts et ses modes de fonctionnement.

Au moment où, dans l’espace politique traditionnellement appelé la gauche, la perte de sens est plutôt la caractéristique dominante, l’initiative de la LCR tranche avec l’enlisement des autres formations. On saura gré à l’équipe dirigeante de ce parti d’avoir ainsi offert une ouverture et suscité une dynamique portant un nom provisoire tout à fait insatisfaisant : Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA).

Le processus de mutation est en cours et il a déjà franchi, avec succès, plusieurs étapes. L’heure est maintenant à l’élaboration des textes qui vont définir la nouvelle formation politique : le projet, le programme et les statuts. Ce sont ces derniers qui motivent la présente contribution. Mon propos est de réfléchir librement à ce que doit être, au XXIe siècle commençant, une formation politique dont l’objectif est la transformation radicale de la société pour mettre fin à l’exploitation de l’humain et de la terre par une minorité qui dispose aujourd’hui d’une puissance colossale.

En la matière, ma conviction, et c’est aussi la leçon que je tire des expériences tragiques faites au nom de valeurs de gauche au siècle passé, c’est que la fin se trouve déjà dans les moyens. Aucune circonstance ne peut justifier qu’on déroge aux objectifs qu’on prétend atteindre. Si l’objectif, c’est la démocratie sociale, elle ne peut justifier le passage par la dictature. Le seul outil de la révolution, c’est la démocratie.

Si on s’en tient fermement à cette loi que les moyens mis en œuvre pour réaliser un objectif anticipent ce que sera la situation une fois l’objectif atteint, alors le dessein ultime doit se retrouver déjà dans les instruments de sa réalisation. Plus précisément, si nous nous prétendons porteurs d’une société différente, la formation politique qui va y conduire doit elle-même se doter dès à présent des caractéristiques de cette société future.

Ce qui signifie concrètement que le degré de démocratie que nous voulons instaurer, nous avons à le mettre dès maintenant en pratique entre nous. Et ne pas prendre prétexte des circonstances du combat politique d’aujourd’hui pour reporter à un avenir encore incertain ce que nous pourrions offrir en exemple dès à présent.

Les partis politiques, tels qu’ils sont organisés et fonctionnent aujourd’hui, y compris à gauche, sont nés au 19e siècle. Ils ont d’emblée reproduit un schéma hiérarchique pyramidal issu du modèle militaire. Même à gauche, l’expérience d’une autre forme d’organisation politique, dont la Commune de 1871 pouvait fournir l’inspiration, n’a pas été retenue. Même les formations politiques qui entendaient changer la société se sont calquées sur les modèles dominants dans cette société.

Plus de cent ans ont passé. Le niveau général d’éducation s’est fortement élevé. Le suffrage universel a été instauré pour les hommes et, avec un retard scandaleux dans le pays qui se prétend la patrie des droits fondamentaux, pour les femmes. Des technologies nouvelles facilitent la circulation la plus rapide de l’information, quel que soit son volume. Un besoin de transparence et de participation s’exprime avec une force qui croît à mesure que la conviction s’installe d’une dépossession plus grande que par le passé de la maîtrise des choix. Le principe de la délégation est poussé jusqu’au point où le sentiment se confirme que s’efface le droit pourtant imprescriptible arraché en 1789 : tous les pouvoirs émanent du peuple.

Et pourtant, nos partis politiques continuent de fonctionner comme avant 1914. Pire, à gauche, s’est maintenue l’idée qu’une avant-garde éclairée détient le pouvoir légitime de décider au nom du plus grand nombre. Le concept de « centralisme démocratique » est venu conférer un habillage théorique soi-disant progressiste à une des pratiques les plus vieilles du monde : l’oligarchie. Ce que la très lucide Rosa Luxemburg avait dénoncé en parlant de « centralisme conspirateur » qui a pour conséquence que « les membres actifs de l’organisation se transforment (…) en instruments d’un Comité central ». Au motif que l’adversaire de droite est fortement centralisé, l’exigence d’efficacité est encore invoquée pour reproduire à gauche cette centralisation de la décision. Et de nouveau, la fin justifie les moyens.

Il faut briser cela et procéder à une mutation qualitative à l’occasion de la création d’une nouvelle formation politique résolument engagée dans le combat pour la transformation sociale. L’équilibre entre démocratie et efficacité n’a jamais été aisé à atteindre et, en fin de compte, c’est toujours la démocratie qui a été sacrifiée. Dans une période récente, les Verts ont échoué à trouver un nouvel équilibre. Il y a donc un défi à relever.

N’ayant ni l’illusion de la pertinence d’un modèle unique, ni la prétention d’être en capacité d’en concevoir un, je me propose d’avancer seulement quelques pistes.

Tout d’abord, pour éviter toute ambiguïté, je tiens à préciser que je conviens parfaitement qu’une formation politique, ce n’est pas une amicale, ce n’est pas un club, ce n’est pas une association et c’est encore moins une assemblée libre. La responsabilité particulière qui consiste à vouloir agir collectivement dans l’espace public crée des obligations de lisibilité et de cohérence vis-à-vis de celles et ceux à qui on s’adresse, dont on sollicite soit l’adhésion, soit le soutien, mais également à l’égard de l’ensemble de la population dont on entend agir sur la destinée. Il s’en suit que la formation à créer rassemble des militants et non simplement des cotisants. Il s’en suit également que les choix qui sont pris doivent engager ceux qui les prennent.

Le premier de ces choix est l’acceptation, dans le respect des courants qui peuvent traverser une même organisation, des décisions prises ensemble et qui engagent tout le monde au terme d’un débat et d’un processus de décision démocratiques. Je considère personnellement comme malsain pour la vie démocratique que le refus du choix majoritaire sur une question de toute première importance n’entraîne pas le départ ou la mise en congé de la formation avec laquelle on est en opposition sur une question capitale. Le spectacle du PS où cohabitent des sociaux-libéraux et des anti-libéraux, des partisans de l’Europe telle qu’elle se fait et des adversaires de cette Europe-là, une cohabitation qui impose la recherche du consensus au travers de synthèses alambiquées, tout cela devrait convaincre qu’une telle cohabitation déforme la vie démocratique où des choix de société contraires doivent s’affronter dans la clarté.

Une fois ce principe cardinal acquis, il y a de multiples façons de sortir de l’ornière dans laquelle les partis politiques ont enlisé la démocratie.

Et tout d’abord au niveau de la sémantique. Car, un mot désigne plus qu’une chose. Il signifie une manière d’être et d’agir. A gauche, le mot « parti » a subi un discrédit considérable. Une conception quasi ecclésiale du parti, poussée jusqu’à la caricature, en a fait une sorte d’abstraction toute puissante, infaillible et immuable. Aujourd’hui, ce qui fait écho au mot parti, ce sont des idées de raideur, de caporalisation, d’autoritarisme, voire d’immobilisme. Au niveau de l’entendement, le concept de parti est à la sociologie des organisations ce qu’un bunker est à l’architecture. Parce qu’ils en sont conscients, certains dirigeants de la LCR proposent l’idée de « parti processus ». Mais n’est-ce pas ainsi qu’on définit un mouvement ? Pourquoi ne pas franchir le pas et qualifier la nouvelle formation politique de « mouvement » ? Ce qui a le mérite non seulement de se détacher du mot « parti », mais aussi d’inviter à partager une dynamique.

Un spectre hante beaucoup de femmes et d’hommes qui pourraient rejoindre la nouvelle formation politique proposée par la LCR : le centralisme dit démocratique conférant en fait le pouvoir réel à une avant-garde prétendument éclairée. Le centralisme n’est pas une condition nécessaire à la démocratie. Mais il est certainement un moyen de confiscation de la démocratie. Un moyen qui satisfait l’inclination naturelle des humains à la concentration du pouvoir.

Nul ne peut se tromper : le mode de fonctionnement de la nouvelle formation politique constitue une question majeure qui va conditionner le choix final de beaucoup. Certes, et je l’ai moi-même découvert, on connaît trop peu le caractère démocratique du fonctionnement actuel de la LCR. A tort peut-être, la LCR est perçue comme un parti rigide et caporalisé. Cela étant, même en ne regardant que sa réalité, le fonctionnement actuel de la LCR ne peut satisfaire les exigences de démocratie qui animent beaucoup de celles et de ceux qui observent avec curiosité, sinon sympathie, le processus en cours.

Il n’y a pas de système parfait. On peut remplacer le centralisme par le fédéralisme. Celui-ci apporte de nombreux avantages, mais aussi quelques inconvénients. Ainsi, comment donner au droit de tendance sa pleine existence dans une formation dont la structure est celle d’une fédération sans que cela aboutisse soit à la marginalisation totale d’une tendance, soit à l’identification d’une structure fédérée avec une tendance dominante dans cette structure ?

Je suggère l’empirisme. En partant du principe qu’à tout pouvoir, il faut un contrepouvoir, en intégrant dans le fonctionnement de notre mouvement les pratiques que nous voulons instaurer dans la démocratie future, on peut dessiner un fonctionnement qui donne davantage qu’aujourd’hui satisfaction aux exigences de transparence, de représentativité, de responsabilité et de contrôle.

Je propose donc que le mouvement politique que j’appelle de mes vœux s’organise comme suit :
  • des comités locaux : ils constituent la base démocratique du mouvement : tous les pouvoirs aux comités locaux !

  • des comités départementaux composés de délégués des comités locaux

  • des comités régionaux composés de délégués des comités locaux

  • un conseil national composé de délégués des comités locaux

  • un bureau national désigné par le conseil national et composé paritairement hommes/femmes

  • un congrès constitué d’une représentation élargie de chaque comité local.

Sur [b]la portée de la délégation[/b] (celle conférée par les comités locaux, comme celle conférée par le conseil national) :

a) les délégués sont désignés pour cinq ans,

b) le mandat de délégué auprès d’une même instance ne peut être détenu par une même personne qu’au maximum deux fois,

c) il ne peut y avoir cumul de délégations (les délégués locaux au comité départemental, au comité régional et au conseil national sont des personnes différentes),

d) le mandat est impératif,

e) le délégué est révocable soit par le comité local, soit pour le bureau national par le conseil national, selon des modalités à inscrire dans les statuts qui définissent les conditions de la révocabilité pour l’ensemble du mouvement.


Les règles applicables aux délégués au sein du mouvement s’appliquent également à ses élus dans les institutions de la République.

Les comités locaux, départementaux et régionaux se réunissent au moins une fois par mois. Le conseil national se réunit au moins une fois par trimestre. Le bureau national se réunit chaque semaine. Le congrès se réunit tous les cinq ans, sauf si le conseil national en décide autrement.

Les décisions se prennent à la majorité absolue (50% + 1) des présents. Toutefois, une majorité qualifiée (60% + 1) est requise pour modifier les statuts qui doivent non seulement consacrer l’organisation et le mode de fonctionnement du mouvement, mais également la conception de la société que nous voulons construire.

Les comités locaux, départementaux et régionaux sont compétents pour les matières de leur ressort. Les délégués qui constituent les comités départementaux et régionaux doivent rendre compte de leurs choix à leur comité local respectif. Les comités départementaux et régionaux n’ont aucun pouvoir de tutelle sur les comités locaux.

Le conseil national est l’organe compétent pour l’ensemble du mouvement entre deux congrès. Il veille à la mise en œuvre des grandes orientations du mouvement, de son programme politique, de ses options électorales, de ses actions concrètes en vue de la transformation sociale et écologique de la société. Il crée les groupes de travail nécessaires. Il accorde une attention particulière à la formation permanente des militants. Il contrôle la manière dont le bureau national met en œuvre ses décisions et respecte les orientations choisies.

Le bureau national est chargé de la mise en œuvre des décisions du conseil national. Dans le respect des orientations et des choix du mouvement, il inscrit au quotidien l’action de celui-ci dans la vie politique et sociale nationale, européenne et internationale. Il désigne en son sein des portes parole (à parité hommes/femmes). Ceux-ci expriment les orientations et les choix du mouvement. Pour être suffisamment connus du public, ils représentent le mouvement dans les médias, les grands meetings, les manifestations nationales. Mais ils sont à égalité de droit avec les autres membres du comité national. Ils bénéficient d’un tiers temps voire, exceptionnellement d’un mi-temps, pris en charge par le mouvement.

Les permanents politiques ne peuvent l’être que cinq ans consécutifs.

Le congrès, émanation directe des comités locaux, est l’instance suprême du mouvement. C’est lui qui, sur proposition des comités locaux, arrête les grandes orientations du mouvement, qui définit son programme politique, qui décide de ses options électorales et des actions concrètes en vue de la transformation sociale et écologique de la société.

Le droit de tendance est reconnu. Les militants peuvent se regrouper en affinités définies lors des débats qui précèdent le renouvellement des instances du mouvement. Un budget est alloué sur une base proportionnelle à chacune des tendances.

Sont développées les horizontalités militantes avec des groupes de travail disposant d’un minimum de moyens pour les déplacements et l’édition de leurs travaux.

Tous les militants reçoivent les procès-verbaux de leur comité local, de leur comité départemental, de leur comité régional, du conseil national, du bureau national et des groupes de travail. Tous les documents soumis au conseil national et au bureau national sont disponibles sur le site internet du mouvement. Les techniques de communication les plus modernes sont utilisées pour permettre la participation de chaque délégué aux réunions de son instance, même s’il ne peut être physiquement présent (téléconférence, skype, …).

Je me suis efforcé d’écraser au maximum la pyramide. Il n’y a en fait que deux niveaux : le local et le national. Les niveaux intermédiaires dépendent du niveau local et ne filtrent pas la volonté des comités locaux.

Je me suis efforcé de briser la «professionnalisation » des délégués (et des élus), de partager les responsabilités et de favoriser la rotation des responsables : deux mandats consécutifs au maximum ; pas de cumul.

Je me suis efforcé d’accentuer l’obligation de rendre des comptes et de responsabiliser les délégués (et les élus) : le mandat est impératif, les délégués (et les élus) sont révocables.

Je me suis efforcé de renforcer la transparence : tous les militants ont accès à tous les documents et sont informés de toutes les décisions.

Je me suis efforcé de respecter le pluralisme interne : le droit de tendance est reconnu. L’horizontalité est développée et encouragée.

Je me suis efforcé d’éviter que le droit de tendance ne paralyse la capacité de décider : les décisions se prennent à la majorité absolue (sauf pour les statuts qui doivent s’appuyer sur un assentiment plus large).

En un mot, je me suis efforcé de concilier démocratie et efficacité.

Le débat sur les statuts du NPA a commencé. Je veux croire que les propositions que j’avance seront soumises à la discussion.

Raoul Marc Jennar
chercheur et militant antiglobalisation
aspirant NPA

Source : http://rmjennar.free.fr/?p=473