24 CONSTITUTION DE 1958 : CRITIQUES ET PROPOSITIONS DE RÉFORMES (discussion lancée par Orbi)

a jacques.

....En traitant de toutes ces questions en même temps, nous diminuerions certainement les chances de faire passer les révisions constitutionnelles par le référendum : c'est pourquoi je pense qu'il faut, dans un premier stade, se concentrer sur ce dernier aspect. JR....
Mais la seule façon d'introduire le débat sur votre aspect ( revision par référendum)de façon efficace et réaliste, ne peut se produire qu'à l'occasion du débat qui va venir au printemps sur le réforme des institutions. (suite du comité balladur).

Et pour l’introduire il faudra bien argumenter sur le fait que la réforme préconisée par Sarko est insuffisante en tant que rénovation ou modernisation démocratique. Il faut faire en sorte que cette réforme Sarko ne soit pas avalisée par la simple procédure parlementaire.

Sinon en se focalisant, comme vous le souhaitez, sur votre seule demande, on peut faire une pétition mais ça ne servira a rien. Et on n’y arrivera pas.

Il est nécessaire de se préparer aujourd’hui à combattre sur un projet global de démocratisation de nos institutions en se basant sur le débat prévu de la réforme de la constitution. C’est à mon avis le seul moment efficace de ce combat et c’est une belle occasion à ne pas manquer.

Il faut effectivement obtenir un référendum, là aussi, si Sarkozy tente de modifier nos institutions comme cela se profile.

Pouvoirs et actes du président

Sandy(3248).

Vous parlez d’actes du président - pas de ses pouvoirs.

Si le gouvernement et le parlement laissent faire quelque chose d’illégal, c’est leur responsabilité - mais il ne s’agit pas de pouvoirs du président. JR

à Sandy Message n°3256

Oui et c’est à partir de maintenant qu’il faut préparer la prochaine revision constitutionnelle.

Ce sera encore plus difficile que pour le traité de Lisbonne car les partis sur lesquels on doit compter (la gauche jusqu’au Modem) aiment bien mettre dans leurs programmes des réflexions généreuses sur la démocratisation mais les balaient trés vite ou marchent dessus quand on demande de passer aux actes. (ex Montebourg et le cumul des mandats). Quand au Modem sa ténacité démocratique, déjà asez floue, est gravement limitée par l’opportunisme de son leader dans l’organsiation de son parti avec en perspective 2012.

Quand à l’extrême gauche, on peut compter sur elle pour minimiser l’intérêt d’avancées démocratiques dans le cadre de la société actuelle. Comme d’habitude, elle radicalisera son discours de revendications démocratiques utopiques, puis détournera la question, pour de fait dénigrer et délégitimer les avancées possibles, comme elle l’a toujours fait.

Pour toutes ces raisons, il faudra faire preuve de réalisme, de responsabilité mais aussi de détermination dans ce combat.

Révision de la Constitution

Orbi (3255).

Indépendamment du débat relatif aux propositions Balladur, il serait peut-être bon d’engager sans tarder une campagne sous la forme d’un appel (je n’aime pas trop le terme « pétition ») dont voici, à toutes fins utiles, un projet librement utilisable :

"APPEL CITOYEN POUR LA SOUMISSION OBLIGATOIRE DES PROJETS DE RÉVISION CONSTITUTIONNELLE AU RÉFÉRENDUM

"Les citoyens français soussignés,

"Constatant que le troisième paragraphe de l’article 89 de la Constitution laisse au Président de la République toute latitude pour soumettre un projet ou une proposition de révision constitutionnelle au Parlement convoqué en Congrès plutôt que de présenter le projet ou la proposition au référendum comme cela est prévu en première intention au deuxième paragraphe du même article,

"Convaincus que cette latitude laissée au Président de la République ne s’accorde pas avec le fait que la Constitution a été adoptée par référendum,

"Estimant qu’en vertu du principe du parallélisme des formes et de la simple logique une décision prise par référendum ne devrait pouvoir être modifiée que par référendum,

"Rappelant qu’en vertu de l’article 3 de la Constitution « la souveraineté appartient au peuple, qui l’exerce par ses représentants et par la voie du référendum »,

"Notant que, récemment encore, en rapport avec la ratification du traité de Lisbonne, il a été recouru à la procédure de la révision constitutionnelle en Congrès du Parlement dans des conditions jugées contestables par une partie des citoyens, compte tenu en particulier que, ce faisant, l’intention publiquement proclamée du Président de la République était spécifiquement d’éviter le risque de rejet du projet de loi de ratification par le peuple,

"Considérant qu’une bonne constitution doit se limiter à régler l’organisation et le fonctionnement des pouvoirs publics, cela dans le plus scrupuleux respect de la souveraineté nationale, donc en se gardant de toute disposition qui tendrait à empêcher ou court-circuiter le débat démocratique,

"Relevant que la procédure de la révision en Congrès du Parlement a été plusieurs fois utilisée dans le passé pour introduire dans la Constitution des dispositions hypothétiques ou potestatives qui n’y avaient pas leur place, et dont le principal objectif était manifestement de lier par avance les mains au Parlement, au Conseil constitutionnel et au peuple lui-même,

« DEMANDENT au Président de la République, au gouvernement et au Parlement, en tant qu’ils sont concernés, de prendre sans tarder, avant de proposer toute autre révision constitutionnelle, l’initiative d’une révision tendant à supprimer le troisième paragraphe de l’article 89 de la Constitution, pour faire en sorte que tout projet de révision constitutionnelle soit désormais soumis au référendum. »


JR

à Jacques Roman Message n°3262

Oui, ton texte et ton projet sont intéressants, et je suis d’accord.

Mais une idée n’est pas grand-chose, si on ne prévoit pas la stratégie et le moment sur lesquels on porte les efforts pour la faire aboutir.

À mon avis, ton idée devrait s’inscrire dans le débat qui va s’ouvrir sur la rénovation des institutions et au moment de la révision constitutionnelle qui est prévue (normalement) pour adopter les propositions sarkosi suite aux travaux du comité balladur.

Parce que je ne vois pas les chances de réussite d’une mobilisation (ex nihilo) actuellement sur ta simple seule idée, même si elle est justifiée. Ou bien alors, il faut expliquer comment tu prévois de mobiliser les élus qui n’ont actuellement qu’un seul objectif : « fermer la « parenthèse » du débat sur le traité de Lisbonne ».

orbi

Cher Jacques,

Je trouve que votre appel est bien. Je l’ai signalé sur la page ‹ Liens et documents ›.

Je viens de rédiger de longues réponses sur le fil de mon papier pour rue89 et sur le site de Dominique Reynié.

Allez, je vais me coucher un peu :confused:

Amicalement.

Étienne.

Soumission obligatoire des projets constitutionnels au référendum - Projet d’appel-Rév. 1

Ce projet d’appel révisé fait suite à un échange sur le site 29mai, pour tenir compte des projets de loi déposés au Parlement en rapport avec les lois de ratification de traités qui ont une incidence sur les institutions (voir article 11 dela Constitution). Les passages modifiés sont en caraqctère gras.

"APPEL CITOYEN POUR LA SOUMISSION OBLIGATOIRE DES PROJETS DE RÉVISION CONSTITUTIONNELLE AU RÉFÉRENDUM (Rév. 1)

"Les citoyens français soussignés,

"Constatant que le troisième alinéa de l’article 89 de la Constitution laisse au Président de la République toute latitude pour soumettre un projet ou une proposition de révision constitutionnelle au Parlement convoqué en Congrès plutôt que de présenter le projet ou la proposition au référendum comme cela est prévu en première intention au deuxième alinéa du même article,

"Convaincus que cette latitude laissée au Président de la République ne s’accorde pas avec le fait que la Constitution a été adoptée par référendum,

"Estimant qu’en vertu du principe du parallélisme des formes et de la simple logique une décision prise par référendum ne devrait pouvoir être modifiée que par référendum,

"Rappelant qu’en vertu de l’article 3 de la Constitution « la souveraineté appartient au peuple, qui l’exerce par ses représentants et par la voie du référendum »,

"Notant que, récemment encore, en rapport avec la ratification du traité de Lisbonne, il a été recouru à la procédure de la révision constitutionnelle en Congrès du Parlement dans des conditions jugées contestables par une partie des citoyens, compte tenu en particulier que, ce faisant, l’intention publiquement proclamée du Président de la République était spécifiquement d’éviter le risque de rejet du projet de loi de ratification par le peuple,

"Considérant qu’une bonne constitution doit se limiter à régler l’organisation et le fonctionnement des pouvoirs publics, cela dans le plus scrupuleux respect de la souveraineté nationale, donc en se gardant de toute disposition qui tendrait à empêcher ou court-circuiter le débat démocratique,

"Relevant que la procédure de la révision en Congrès du Parlement a été plusieurs fois utilisée dans le passé pour introduire dans la Constitution des dispositions hypothétiques ou potestatives qui n’y avaient pas leur place, et dont le principal objectif était manifestement de lier par avance les mains au Parlement, au Conseil constitutionnel et au peuple lui-même,

« DEMANDENT au Président de la République, au gouvernement et au Parlement, en tant qu’ils sont concernés, de prendre sans tarder, avant de proposer toute autre révision constitutionnelle, l’initiative d’une révision tendant à supprimer le troisième alinéa de l’article 89 de la Constitution et à modifier le premier alinéa de l’article 11 et autres articles éventuellement pertinents, pour faire en sorte que tout projet de révision constitutionnelle et, plus généralement, tout projet de loi qui aurait des incidences sur le fonctionnement de la Constitution soient désormais soumis au référendum. »

À noter :

  1. Que les projets de révision qui ont été déposés au Parlement sont insuffisants, car il n’y a pas que les projets de ratification de traités qui peuvent avoir des incidences sur le fonctionnement de la Constitution ;

  2. Dans la modification proposée en ce qui concerne l’article 11 de la Constitution le membre de phrase « qui aurait des incidences sur le fonctionnement des institutions » serait remplacé par « qui aurait des incidences sur le fonctionnement de la Constitution » : en effet, le terme « institutions » paraît trop vague.

@Orbi (3279). Dans mon idée, cet appel citoyen aurait justement pour but de remuer les parlementaires de manière qu’ils soulèvent la question lors des prochains débats constitutionnels. JR

à Jacques Roman Message n°3287

Alors bravo.

Mais ne serait’il pas possible d’intégrer une petite mention dans le texte sur cette perspective de modification constitutionnelle importante envisagée.

je rappelle;
Comité balladur , plus de 25 réformes (sur 72 prévues ) du texte constitutionnel retenues par le vague projet de Sarkosi
Commission Veil; étude de la modification du préambule de la constitution

moment prévu ppour l’examen par le parlement, (voire le Congrès) au printemps. Un premier préprojet de Sarko ( lettre de Fillon a déjà été envoyée aux partis pour examen au mois de janvier)

Site du premier Ministre

Le calendrier

Le Président, Nicolas Sarkozy, a fait connaître en novembre 2007 les suites qu’il entend donner à ces propositions. Il a chargé le Premier ministre de conduire auprès des différentes forces politiques du pays les consultations nécessaires pour recueillir le plus large accord possible sur un projet de révision de la Constitution. Objectif : adopter au printemps la réforme constitutionnelle devant le Parlement réuni en congrès.

Dans cette même dynamique, Nicolas Sarkozy, lors de ses voeux à la presse le 8 janvier, a demandé à Simone Veil de présider une commission chargée de rédiger un projet de texte visant à intégrer dans le préambule de la Constitution l’égalité hommes-femmes, le respect de la diversité, l’intégration et la bioéthique.


Il est possible de rajouter la proposition de la commission Attali avec sa réforme des départements et pourquoi pas la réorganisation préconisée des Chambres Régionales des Comptes, Par SEGUIN (pdt de la Chambre nationale des Cour des Comptes.

Ca fait beaucoup et c’est presque à un travail de refondation constitutionnelle auquel on assiste..

Maintenant reste a savoir quelle est la part d’annonces gratuites, de provocations dans toutes ces créations de commisssions ou comités ???

APPEL CITOYEN POUR LA SOUMISSION OBLIGATOIRE DES PROJETS OU PROPOSITIONS DE RÉVISION CONSTITUTIONNELLE AU RÉFÉRENDUM

Cet appel est maintenant ouvert à la signature jusqu’au 1er juin 2008, sous réserve de prolongation en fonction des circonstances, sous

http://www.lapetition.com/sign1.cfm?numero=1567

Pour la commodité des participants au présent site, en voici le texte définitif (version Rév.2) :

[b]CONSTITUTION FRANÇAISE : APPEL CITOYEN POUR LA SOUMISSION OBLIGATOIRE DES PROJETS OU PROPOSITIONS DE RÉVISION CONSTITUTIONNELLE AU RÉFÉRENDUM [/b]

Les citoyens français soussignés,

Constatant que le troisième alinéa de l’article 89 de la Constitution laisse au Président de la République toute latitude pour soumettre un projet ou une proposition de révision constitutionnelle au Parlement convoqué en Congrès plutôt que de présenter le projet ou la proposition au référendum comme cela est prévu en première intention au deuxième alinéa du même article,

Convaincus que cette latitude laissée au Président de la République ne s’accorde pas avec le fait que la Constitution elle-même a été adoptée par référendum,

Estimant qu’en vertu du principe du parallélisme des formes et de la simple logique une décision prise par référendum ne devrait pouvoir être modifiée que par référendum,

Rappelant qu’en vertu de l’article 3 de la Constitution la souveraineté nationale appartient au peuple, qui l’exerce par ses représentants et par la voie du référendum,

Notant que, récemment encore, en rapport avec la ratification du traité de Lisbonne, il a été recouru à la procédure de la révision constitutionnelle en Congrès du Parlement dans des conditions jugées contestables par une partie des citoyens, compte tenu en particulier que, ce faisant, l’intention publiquement déclarée du Président de la République était d’éviter le rejet du projet de loi de ratification par le peuple,

Relevant en outre que la procédure de la révision en Congrès du Parlement a été plusieurs fois utilisée dans le passé pour introduire dans la Constitution des dispositions hypothétiques ou potestatives qui n’y avaient pas leur place et dont le principal objectif était manifestement de lier les mains au Parlement, au Conseil constitutionnel et au peuple lui-même,

Considérant qu’une bonne constitution doit se limiter à régler l’organisation et le fonctionnement des pouvoirs publics dans le plus scrupuleux respect de la souveraineté nationale - en se gardant par conséquent de toute disposition qui tendrait à empêcher ou court-circuiter le débat démocratique,

DEMANDENT au Président de la République, au Gouvernement et au Parlement, en tant qu’ils sont concernés, de prendre sans tarder, avant de proposer toute autre révision constitutionnelle, l’initiative d’une révision tendant à supprimer le troisième alinéa de l’article 89 de la Constitution et à modifier le premier alinéa de son article 11 et les autres articles éventuellement pertinents pour faire en sorte que tout projet ou proposition de révision constitutionnelle, et plus généralement tout projet ou proposition de loi qui aurait des incidences sur le fonctionnement de la Constitution, soient désormais soumis obligatoirement au référendum.


[L’appel ci-dessus est destiné au Président de la République, au Gouvernement et à tous les parlementaires français.] JR

@Orbi (3288).

Si l’on veut réussir une pétition, il faut (à mon avis) y traiter d’un seul sujet, aussi dépouillé que possible.

C’est ce qui explique le flamboyant succès de celle qui nous occupe : comme tu as peut-être vu, il y a déjà 15 signataires !

Amicalement. JR

je suis retrouné voir ta pétition. ( mais le nombre de signatures n’est pas indiqué).

je me demande si tu n’as pas fait une erreur . Tu indiques;

date d'inscription 14/2/2008 [color=red][b]date de clôture 06/01/08[/b][/color]
ce n'était pas plutôt date de clôture 06/01/[size=15][color=blue][b]2009.[/b][/color][/size]. oubien 06/[color=blue][b][size=15]06[/size][/b][/color]/2008. quoiqu'il en soit, il serait intéressant de savoir quelles ont été les réponses des groupes "nonistes" à cette initiative ?? Mélenchon etc ...

Sinon débat « intéressant!!?!! » dans le figaro d’aujourd’hui entre deux constitutionnalistes 'Schrameck et mazeaud) membres de l’ex comité balladur .
« le comité balladur et les changements institutionnels »
http://www.lefigaro.fr/debats/2008/02/24/01005-20080224ARTFIG00232-le-comite-balladur-et-les-changements-constitutionnels.php
Voici leurs réflexions sur le cumul des mandats.

Question La question du cumul des mandats électifs a été abordée par le comité Balladur. Pourquoi s’en est-on tenu finalement à des solutions un peu en deçà de ce qui avait été annoncé ?

[b]P. M.[/b] - J'ai toujours été opposé à cette «exception française», et je n'envisage pas d'interdiction limitée. Tout cumul est contraire à l'esprit de la Constitution actuelle. Dans cette pratique du cumul des mandats, il y a une extrême confusion des genres. Je suis contre tout cumul, y compris un simple mandat d'adjoint ou même de conseiller municipal. Cette exception française est ridicule, et en plus elle crée l'abstention. Combien de fois ai-je entendu à la conférence des présidents ou à la commission des lois : «Je ne peux pas venir, parce que j'ai le conseil général, ou ceci ou cela.» On méconnaît l'article 34 de la Constitution et l'obligation du parlementaire de voter la loi.

O. S. - Le comité a pris une position qui n’allait absolument pas de soi, dans la mesure où il comportait des politiques (en son sein). Il a pris position d’abord contre le cumul de toutes fonctions avec la fonction ministérielle. Mais visiblement, ce n’est pas d’actualité. C’est ce qui avait été pourtant introduit informellement, je le rappelle, en 1997, et repris dans son principe en 2002. Il a ensuite proposé l’interdiction de tout cumul de la fonction parlementaire, sauf avec les fonctions non délibératives, et a ajouté aux incompatibilités qu’il envisageait celle qui touche tous les organismes de coopération intercommunale dont on sait aujourd’hui l’importance. Il y a un paradoxe à ce que les cumuls aient augmenté considérablement alors que la décentralisation s’est renforcée. Il y a évidemment un problème de disponibilité des parlementaires. Enfin, dans la tradition constitutionnelle française, le parlementaire est un représentant de l’intérêt national, et non pas un représentant de l’intérêt local. Il est à craindre que cela (une interdiction plus radicale du cumul) ne se fasse pas car le milieu politique n’en voudra jamais. Nous ne sommes pas en France disposés au mandat unique. C’est aujourd’hui, au propre sens du terme, une vue de l’esprit ; ce qui n’en disqualifie pas pour autant la formulation.

P. M. - Il y a quand même une évolution dans le pays. Certes, on souhaite que son maire soit député, mais s’il y avait un référendum aujourd’hui, le cumul tomberait. J’en suis intimement convaincu. Le cumul durera peut-être vingt, trente ans. Mais qu’est-ce que trente ans dans l’histoire d’une République ? Si on ne dénonce pas le cumul aujourd’hui, l’interdiction ne se fera jamais.


voici le commentaire que j’ai déposé sur l’article du figaro.

En France on ne fait que des analyses et des bavardages. le débat sur le cumul des mandats est incroyable. le comité Balladur explique à l’unanimité que la revalorisation du parlement et une vraie démocratie ne sont possibles que s’il y a interdiction du cumul des mandats. (répété trois fois dans le texte du rapport). Et ces constitutionnalistes constatent qu’il n’en sera rien, que c’est pas possible, dans trente ans peut être, mais qu’il faut en parler!!!. les constitutionnalistes français ne servent à rien sauf à écrire des livres que seuls les étudiants, qui deviendront des constitutionnalistes, lisent. Il est temps de saisir les citoyens de ces questions démocratiques, parce qu’aujourd’hui avec toutes leurs analyses, nous sommes arrivés presque au fond du trou institutionnel.

Pétition pour le référendum obligatoire pour toute révision constitutionnelle

Bonjour Orbi,

Il y a 37 signatures (je viens de vérifier : 39 moins deux signatures en double).

Le problème de la date de clôture n’en est pas un : « 06/01/08 » signifie « 1er juin 2008 ». On devrait bannir cet usage américain « mois-jour-année » totalement illogique - surtout sur Internet et quand il survient en combinaison avec l’usage général « jour-mois-année ». C’est une source d’erreeur potentiellement grave.

Le 1er juin 2008 peut paraître court comme date de clôture, mais je ne suis pas partisan de laisser une pétition longtemps en ligne. Si en trois mois on ne recueille pas un nombre respectable de signatures, c’est que le sujet n’intéresse pas : mieux vaut alors passer à autre chose, ou rédiger une nouvelle pétition dans le même sens.

Or il me semble que le sujet n’intéresse pas : j’ai personnellement signalé la pétition à une cinquantaine de personnes dont très peu ont réagi.

Si donc quelqu’un (ou un mouvement) veut reprendre la pétition sur un autre site en la modifiant, qu’il se sente entièrement libre !

Remarque générale : il me semble, d’après les sites que je fréquente, que les Français et en général les Européens s’intéressent très peu pour le moment aux questions constitutionnelles. Résignation ? JR

Cumul des mandats

Orbi (3382).

L’intervention de Pierre Mazeaud donne à réfléchir : se pourrait-il que ceux qui, comme moi, accepteraient le cumul avec des fonctions non délibératives (conseil municipal ou conseiller régional « simples ») soient laxistes ?

Peut-être l’interdiction de tout cumul, sans aucune exception, est-elle préférable ?

En ce qui concerne le cumul avec des activités privées, il y a peut-être à s’inspirer, pour les parlementaires, de l’article 23 de la constitution actuelle concernant les membres du Gouvernement, même si la situation des parlementaires n’est évidemment pas assimilable à celle des premiers :

« Les fonctions de membre du Gouvernement sont incompatibles avec l’exercice de tout mandat parlementaire, de toute fonction de représentation professionnelle à caractère national et de tout emploi public ou de toute activité professionnelle ».

Dans le cas des parlementaires, interdire l’exercice de toute activité professionnelle (par exemple, un député avocat ne pourrait plus plaider ; un écrivain ne pourrait plus publier) serait très délicat à mettre en oeuvre : ne pourraient être députés ou sénateurs que le gens riches, les retraités, et les salariés (ceux-ci sous réserve de pouvoir retrouver leur emploi ou un emploi équivalent au terme de leur(s) mandat(s)… JR

Il faut déjà définir le temps de travail que doit prendre tel ou tel mandat, je pense que c’est surtout ça qui doit définir le cumul ou non des mandats.

Le mandat parlementaire devrait correspondre à un temps plein, comme celui de ministre, JR

Comment faut-il comprendre :

« La souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants et par la voie du référendum. »

Est-ce que ce principe autorise les représentants à désavouer une décision prise par référendum ?

Quel sens au mot représentant dans ce principe ?

Un élu est-il représentant tout le long de son mandat peu importe les décisions qu’il prend ?

L’exercice de la souveraineté nationale d’après l’article 3 de la constitution française

Sandy (3145).

  1. Non, l’article 3 de la constitution n’autorise pas les représentants du peuple à désavouer une décision prise par référendum.

Mais il faut qu’il s’agisse de la même décision, ce qu’on se demande au sujet du TCE et du traité de Lisbonne. Je crois pour ma part qu’ils soulèvent en substance la même question, que celle-ci a été tranchée directement par le peuple en 2005, et que pour la changer il faut revenir devant le peuple.

  1. « Représentants du peuple », dans ce principe, signifie « mandant » : il faut savoir quel mandat le représentant du peuple a reçu de son « mandataire » : le peuple. Le mandat est défini dans la constitution. Ainsi, le peuple élit le président de la République en qualité d’arbitre chargé d’assurer le fonctionnement régulier des pouvoirs publics et la continuité de l’'État et pas de gouvernant (voir article 5 de la constitution). Il élit les députés et (indirectement) les sénateurs pour voter la loi, expression de la volonté générale (la loi de ratification du traité de Lisbonne constitue l’expression de la volonté générale).

  2. Oui, un élu conserve sa qualité représentative tant qu’il n’a pas été légalement exclu du corps législatif, du conseil municipal, etc. En ce qui concerne le parlement plus précisément, c’est une conséquence de l’article 27 de la constitution : « Tout mandat impératif est nul. Le droit de vote des membres du Parlement est personnel ». JR

Bonsoir

  1. Mais qui juge du fait qu’il soulève la même question ? C’est le rôle du conseil constitutionnel ? Et comment le prouver ?

  2. Comment peut-on se retrouver dans la situation où la loi, qui est censée être l’expression de la volonté générale, se retrouve être contraire, à la volonté générale qui s’est exprimée lors d’un référendum ? Où est la faille ? Elle se situe à quel niveau exactement ? Au niveau du problème posé par ma question 1) ou au niveau du problème posé par ma question 3) ou autre ?

  3. Du point de vue de la constitution, nous sommes d’accord. Mais du point de vue moral, représente-t-il toujours ceux qui l’ont élu quand il agit contre la volonté de ceux qui l’ont élu ?

Les élus et la volonté des électeurs

Sandy (3418).

  1. C’est au Conseil constitutionnel de trancher en dernier ressort, et les conseillers se prononcent en leur âme et conscience sur la valeur des preuves (arguments) qui leur sont apportées.

Dans son avis du 20 décembre 2007 au sujet de la conformité du traité de Lisbonne et de la Constitution, le Conseil a reconnu l’identité partielle des dispositions du TCE et de celle du traité de Lisbonne ; mais il n’a pas a eu à se prononcer sur la question de la légalité de la procédure de ratification parlementaire, parce qu’il n’a a pas été saisi de la loi de ratification (contrairement à ce qui aurait dû être le cas à mon avis). La loi a été promulguée et la cause est donc entendue - à moins que la question se représente à l’occasion d’une autre loi qui ferait application du traité de Lisbonne (ce n’est pas exclu du tout).

  1. Même si l’on aboutit à la conclusion que le TCE et le traité de Lisbonne posaient une question identique, la faille se situe au niveau de la constitution, qui ne dit pas clairement qu’une disposition sur laquelle le peuple s’est prononcé par référendum ne peut être remise en cause que par référendum.

On peut invoquer (je le fais) l’esprit référendaire de la constitution de 1958 (dont de Gaulle, ensuite approuvé par le peuple contre l’avis très majoritaire des juristes, a fait une illustration retentissante en 1962). Mais c’est une question d’opinion, et beaucoup de juristes estiment que la procédure parlementaire et la procédure référendaire ne sont pas en relation hiérarchique : la lettre de la constitution ne leur donne pas clairement tort.

C’est pourquoi il faut, pour commencer, imposer le référendum pour toute révision constitutionnelle, puis préciser dans la constitution qu’une décision référendaire ne peut être modifiée que par une décision référendaire. C’est l’objet de l’appel citoyen que je propose à la signature sous < http://www.lapetition.com/sign1.cfm?numero=1567 > (52 signatures à ce jour…).

  1. Du point de vue moral, vous pourrez toujours soutenir qu’un élu qui agit contre la volonté des électeurs ne représente plus vraiment ces derniers : mais que faire de la morale sans le droit ? De plus, comme vous vous en doutez, « agir contre la volonté des électeurs » donne lieu à des interprétation personnelles : nous retombons donc dans la politique et les rapports de force. Quand le droit méprise la morale au point de devenir insupportable à la majorité des gens, on n’a plus que la ressource de la révolution : nous n’en sommes pas là ! JR