24 CONSTITUTION DE 1958 : CRITIQUES ET PROPOSITIONS DE RÉFORMES (discussion lancée par Orbi)

Réforme des institutions dernières nouvelles.

Nous savions déjà que la réforme qui devait faire l’objet d’un examen par le conseil d’Etat en decembre 2007 avait pris beaucoup de retard.

Examen du projet de loi reporté au printemps
d’après le Figaro, Roger Karoutchi, le secrétaire d’État chargé des Relations avec le Parlement confie que le projet de réforme des institutions, dont l’examen a été renvoyé au printemps, pourrait être transmis aux commissions compétentes «avant les élections municipales».

création d’une nouvelle commission
par ailleurs, dans le cadre de la Réforme des institutions, Sarkozy, à l’occasion de sa conférence de presse, vient de confier une mission à Simone Veil

Nicolas Sarkozy a dit vouloir compléter le préambule de la constitution «pour garantir l’égalité de l’homme et de la femme, pour assurer le respect de la diversité et ses moyens, pour rendre possibles de véritables politiques d’intégration et pour répondre aux défis de la bioéthique». Il a ainsi demandé à Simone Veil, qui l’a accepté, «de présider la commission chargée de rédiger un projet de texte». «Il s’agit que sur les problèmes philosophiques, moraux, éthiques posés par la modernité, notre Constitution soit en avance sur notre temps et non pas en retard», a-t-il justifié.

Nous y reviendrons.

Préambule de la constitution

(Orbi 3063).

Je suis contre cette modification envisagée par le Président Sarkozy.

Et toujours pour cette raison qu’une constitution régit l’organisation et le fonctionnement des pouvoirs publics et que ce n’est pas un programme politique. Assurer le respect de la diversité, &, relève d’un programme politique et de la loi : pas de la constitution.

Quant à l’égalité de la femme et de l’homme (« de l’homme et de la femme », comme dit M. Sarkozy, va directement à l’encontre de son intention affichée : dans ce contexte, il faut procéder par ordre alphabétique, comme le fait le traité de Lisbonne), elle est suffisamment couverte par la Déclaration universelle des droits de l’homme et les divers instruments des droits fondamentaux auxquels la France est partie.

Une constitution ne doit pas être un fourre-tout, ni un pense-bête. JR

Bonjour jacques;

je suis tout à fait d’accord avec vous. il n’y a pas de souci. Je crois que Sarkozy veut noyer le poisson de sa réforme de la « démocratie irréprochable » qui semble poser problème.

Il relance donc quelque chose , n’importe quoi de préférence. Si son projet de réforme avait été pensé , réfléchi , il aurait demandé au Comité Balladur d’étudier aussi la modification du préambule. C’est du n’importe quoi ! Pour moi Sarkozy est un Technico Commercial qui n’hésite sur rien pour parler de son produit. Culot, applomb, arrogance, suffisance; toutes les qualités d’un VRP en goguette.

Cependant, avec cette nouvelle annonce, il peut arriver à justifier une revendication légitime pour l’organisation d’un référendum constitutionnel. En effet, les modifications de la constitution concernent a priori près d’une trentaine d’articles, plus le préambule ; ce n’est pas une mince révision constitutionnelle. Il serait antidémocratique que les citoyens ne soient pas consultés. À la limite, même, s’il s’agit d’une remise à plat de la Constitution, il faudrait une Constituante, non ?

Orbi,

La constitution prévoyant une procédure de révision, c’est cette procédure qui sera appliquée, bien sûr.

On pourrait penser à une constituante (et encore pas forcément - je parle d’obligation, pas d’opportunité) si on laissait tomber la constitution actuelle purement et simplement pour un faire une autre : ce n’est pas le cas.

Amicalement. JR

Je le sais bien. Je dis que c’est inadmissible. Que l’on se permette de modifier plus de trente articles de la Constitution, son Préambule, sans que l’on en saisisse les citoyens, c’est anti démocratique au possible. C’est une confirmation de notre régime où le citoyen n’a plus rien à dire, même sur sa propre loi fondamentale.

C’est dans le cadre de cette réforme qu’il faut faire jouer le refus de vote au Congrès par les deux tiers des parlementaires. Sarko serait obligé de passer sa future réforme par le référendum.

Je crois que la bagarre sur la ratification du traité de Lisbonne est un excellent critère de l’état de notre démocratie, et il permettra de rebondir ensuite sur la réforme de notre propre Constitution.

Campagne de non-réélection ?

Orbi (3069).

D’accord, mais on n’échappe par à l’argument que le constitution (y compris les dispositions relatives à sa révision) a été adoptée référendairement par le peuple dans l’exercice de la souveraineté : cela admis, qu’est-ce que vous faites ? Essayer de convaincre le plus de citoyens possible qu’il faut revenir sur cette décision, je suppose.

La triste échappatoire du PS (après les jésuites de robe rouge, voici les socialistes de robe noire !) ne laisse aucun espoir d’empêcher la révision. Restera la possibilité de soumettre la loi de ratification au Conseil constitutionnel.

Il faudrait engager dès maintenant une « campagne de non-réélection » nominative (par publication répétée de la liste correspondante) des députés et sénateurs qui voteront oui à la révision constitutionnelle lors des débats séparés de l’Assemblée nationale et du Sénat, sans attendre que le Congrès ait finalisé la révision.

Ce serait, bien sûr, l’affaire des partis politiques de lancer une telle campagne, mais certains voudront peut-être monter un site citoyen spécial ?

Pour ma part, j’ai déjà décidé de ne voter pour aucun député (à l’Assemblée nationale, au Parlement européen ou lors des prochaines élections municipales) qui se serait prononcé en faveur du oui à la révision - c’est-à-dire du non à l’organisation d’un référendum -, quel que soit son parti, quitte à voter blanc/nul. JR

Des représailles oki, si vous voulez …

Mais avant, je pense que le combat n’est pas encore perdu, et qu’il est possible encore de faire pression sur nos députés

Les enquêtes parlementaires ne sont-elles pas le seul moyen de contrôler la réalité des politiques menées par l’executif ?

Pourquoi est-il si absurde que cela d’ouvrir le pouvoir du Président de la République à ces enquêtes parlementaires ? Quel mal cela peut-il bien faire que le Président doive s’expliquer publiquement sur ses politiques menées, ou bien qu’il fournisse les informations dont les parlementaires ont besoin en cas d’enquête ?

Enquêtes parlermentaires - Président de la République et gouvernement

Sandy (3075).

Il s’agit d’incongruité plutôt que d’absurdité.

C’est le gouvernement qui détermine et conduit les politiques de la nation : c’est donc à lui de répondre de ces politiques — même de celles qu’il applique en accord avec le président de la République — devant les commissions parlementaires, puisque le président de la République n’est pas responsable devant le Parlement.

Le président ne doit pas gouverner. Il n’est responsable que devant le peuple directement et devant la Cour de Justice de la République. Il n’est pas chargé d’expliquer les politiques du gouvernement (surtout si ces politiques ne sont pas les siennes, comme en cas de cohabitation !).

Laisser le président de la République comparaître devant le parlement serait mauvais pour les deux institutions : pour le président, parce que son rôle d’arbitre chargé de veiller au bon fonctionnement de ces dernières (et donc tenu d’observer des distances) en souffrirait ; pour le parlement, dont l’autorité serait forcément amoindrie s’il ne pouvait pas imposer son point de vue au président - car alors il ferait fonction de simple tribune du président, ce qui en plus ne serait guère compatible avec le principe de la séparation des pouvoirs.

Je ne vois pas d’inconvénient, par contre, à ce que les commissions parlementaires convoquent des collaborateurs du président de la République, qui devront répondre aux questions à moins que le président leur en fasse défense. Dans ce dernier cas, le Parlement aurait toujours la ressource de censurer le gouvernement.

C’est comme ça que la constitution a été conçue, même si ça n’est pas comme ça que le président de la République actuelle entend l’appliquer. J’ajoute qu’une révision sur ce point me paraîtrait très dommageable.
JR

Encore une proposition de réforme institutionnelle .

Mais c’est encore une autre commission qui l’annonce ou plutôt qui la formule. En effet la commisssion Attali sur « la croissance » vient de communiquer sur ses deux mesures phares dont l’une concerne l’organisation administrative de la France. Il s’agit de la suppression des départements, ou de l’échelon départemental. Sympa non ?? Enfin bon… c’était une petite nouvelle sur les réformes institutionnelles en débat.

Balladur est passé à côté de cela aussi, ou il n’a pas osé avancer cette proposition, qui avait quand même été débattue lors des auditions du comité Balladur. ( Voir sur le site du comité constitutionnel les auditions des Pdts de l’association des conseils généraux, des conseils régionaux et du Sénat. )

En plus, je crois qu’il y a aussi un comité d’experts ou une commission qui travaille sur un rapport pour la réforme de l’ÉTAT.

Mais jacques Le président conduit des politiques éxécutives, même si ce ne sont pas celles du gouvernement

Quand par exemple Nicolas Sarkozy va négocier avec Kadhafi pour libérer des otages, il mène bien une politique qui devrait pouvoir être controlée et rendue transparente pour les citoyens par un contre-pouvoir vous ne croyez pas ?

Quand il va siéger et prendre des décisions au conseil européen ou dans toute autre instance internationnale, il mène bien des politiques aussi ?

Vous dites qu’il est responsable devant le peuple, pour moi ceci est une formule qui cache en fait une irresponsabilité
En effet, les citoyens n’ont aucun moyen de contrôler ce qu’il fait, il ne rend d’ailleurs aucun compte aux citoyens de ses actions, bref cette responsabilité, peut être que je me trompe, mais je trouve qu’elle n’existe pas

Je trouve qu’en ce qui concerne le président, la séparation des pouvoirs avec le parlement est excessive. Je pense qu’il faudrait bel et bien que le parlement puisse contrôler ( dans le sens vérifier ) l’action politique du président et ainsi pouvoir informer les citoyens.
Vu que le président de la république a été élu au suffrage unniversel, je ne suis pas pour donner un moyen au parlement pour le révoquer. Mais je suis plutôt pour donner ce pouvoir de révocation directement aux citoyens par un référendum d’initiative populaire
Ensuite je suis pour séparer le calendrier électif de l’assemblée avec celui du président, et pour changer le scrutin par un scrutin proportionnel.
Afin d’éviter l’instabilité de la IVème république, je suis pour conditionner la motion de censure à un référendum citoyen.
Et je suis pour retirer la désignation et la révocation / démission du premier ministre par le président afin effectivement de réduire le président de la république à son rôle d’arbitre et de représentant de la nation, et pour ne pas en faire le chef du gouvernement.
Vu que le gouvernement est issu de la majorité parlementaire il me parait normal qu’il soit désigné par le parlement.
De plus cette séparation me semble à sens unique vu que le président, entre autre, peut carrément dissoudre l’assemblée nationnale …

L’Exécutif sous la constitution de 1958

Sandy (3084).

La constitution de 1958 (c’est son originalité profonde, qu’il faut absolument préserver à mon avis) a institué un régime de double exécutif : exécutif arbitral (le président, chargé essentiellement de veiller au bon fonctionnement des institutions), exécutif gouvernemental (gouvernement).

Tous les actes du président sauf ceux spécifiquement énoncés dans la constitution sont soumis au contreseing du premier ministre et ont donc, au moins implicitement, l’approbation du gouvernement (même quand il s’agit d’actes non écrits).

La constitution ne reconnaît aucun domaine réservé au président de la République (ni la politique étrangère, ni la défense - même si on essaie de lui faire dire le contraire).

Par conséquent, lorsque le président se rend à Tripoli ou à Washington, c’est pour y mettre en oeuvre les politiques nationales approuvées par le gouvernement, responsable de déterminer et conduire les politiques, et ces actes du président donnent éventuellement lieu à la censure du gouvernement par le parlement.

Les cohabitations antérieures montrent bien qu’en droit c’est le gouvernement qui détermine et conduit les politiques de la nation.

En fait, le président peut jouer un rôle très actif s’agissant de déterminer et de conduire les politiques nationales lorsqu’il est en plein accord avec le gouvernement : son intervention donne alors plus de poids aux initiatives françaises dans le domaine extérieur, et, sur le plan intérieur, peut favoriser le consensus national.

Si le président ne respecte pas la volonté populaire, le parlement peut toujours renverser le gouvernement et la question se résoudra forcément (sans doute par une nouvelle élection parlementaire) puisque le président ne peut pas gouverner sans gouvernement. Il n’est donc pas juste de dire qu’en pratique le président n’est pas responsable devant le peuple.

Cela dit, je suis favorable à la mise au référendum d’une proposition citoyenne de révocation du président qui serait appuyée - après débat parlementaire - par 20 % du corps électoral (c’est-à-dire des électeurs inscrits sur les listes électorales). 20 % me paraît un minimum si l’on veut éviter des initiatives futiles et coûteuses : en effet, on trouvera toujours 15 % de mécontents pour proposer une révocation qui n’a aucune chance d’aboutir, et il serait contraire à l’intérêt général de multiplier les consultations de ce genre.

Cette procédure citoyenne de révocation impliquerait qu’on mette en place un système (électronique de préférence) simple et sûr pour recenser les votes favorables à la soumission de la proposition de révocation au référendum. JR

Je comprends ce que vous voulez dire

Mais on l’a vu dans le cas d’une cohabitation, le président n’est pas sans pouvoir c’est faux.
Même si on peut mal définir les pouvoirs du président parcequ’ils sont partagés avec le gouvernement, cela n’empèche pas que ces pouvoirs existent bel et bien.
Une censure du gouvernement par le parlement, va profondément réduire ses pouvoirs effectivement, mais ne va pas lui supprimer pour autant.
On l’a vu par exemple sous Jacques Chirac ou sous Francois Miterrand, les abus de pouvoir ont été nombreux, et n’ont été possibles que par manque de transparence …
Donner le droit aux enquêtes parlementaires de contrôler les politiques du président, et obliger le président à expliquer ses politiques devant le parlement, donner la possibilité donc aux parlementaires de lui poser des questions sur ses politiques, peuvent être une bonne solution pour lutter contre ce manque de transparence et limiter les abus de pouvoir.

le prochain combat constitutionnel

Voici un texte paru dans Mariannne http://www.marianne2.fr/index.php#mod_1151987

[bgcolor=#FFFF99]La trahison de la République… par son président[/bgcolor]
Par Anne-Marie Le Pourhiet, professeur de droit public à l’Université Rennes I.

Les belles intentions du président laissent présager le pire en matière de respect des fondements mêmes de la Constitution.

Lors de sa conférence de presse du 8 janvier, Nicolas Sarkozy n'a pas manqué d'introduire son opération de communication par l'annonce d'une nouvelle révision de la Constitution. Le rapport sur la réforme des institutions commandé au comité Balladur n'a pas encore donné lieu à un projet abouti qu'il lui faut déjà créer un autre comité, présidé cette fois par Simone Veil, auquel sa feuille de route est également dictée.

Celle-ci n’est cependant pas du tout de la même nature que la précédente. La lettre de mission du comité Balladur concernait essentiellement l’aménagement des pouvoirs et contenait la ferme interdiction de modifier la responsabilité présidentielle et gouvernementale, de telle sorte qu’un changement radical de régime politique était a priori exclu.

L’enjeu de la nouvelle révision constitutionnelle annoncée est tout autre, et bien plus inquiétant. Il ne s’agit plus de modifier seulement les institutions de la cinquième de nos Républiques, mais de s’attaquer aux fondements de la République tout court, à travers une remise en cause des dispositions constitutionnelles de fond, et non plus des seules règles d’organisation. Le président Sarkozy prétend, en effet, vouloir s’en prendre maintenant au préambule de la Constitution dans lequel sont exposés la philosophie politique de la France et les droits et libertés des citoyens.

Le refus des déterminismes en question

C’est pour inscrire le régime dans la continuité républicaine que la loi constitutionnelle du 3 juin 1958 avait prescrit au gouvernement du général de Gaulle de garantir dans le projet de nouvelle constitution les libertés essentielles reconnues à la fois par la Déclaration libérale de 1789 et le Préambule social de 1946. La cohabitation de ces deux références dans notre norme fondamentale n’a pas toujours été chose facile, et l’on se souvient des contorsions auxquelles dut se livrer le Conseil constitutionnel pour « concilier » le principe des nationalisations de 1946 et le droit de propriété réputé « inviolable et sacré » en 1789. L’affirmation conjuguée de philosophies prônant respectivement l’interventionnisme de l’Etat et son laisser-faire n’est pas évidente à appliquer, mais la République a pu gérer parallèlement les droits-libertés et les droits-créances, dès lors que l’universalisme issu des Lumières et de la Révolution demeurait commun aux deux types d’exigences. En effet, pour avoir revendiqué la prise en compte des conditions matérielles d’existence des individus, la philosophie socialiste n’en est pas moins restée fidèle au refus des déterminismes biologiques et ethniques, et de la prise en compte des origines et des « appartenances ». Libérale et/ou sociale, la République française a toujours constamment rappelé l’égalité des citoyens devant la loi « sans distinction d’origine, de race ou de religion » et « sans autre distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents ».

Discrimination positive = discrimination négative

Or, c’est la négation de cette tradition républicaine que le président Sarkozy s’apprête à consacrer par une révision constitutionnelle qu’il présente abusivement comme un simple « rajout » de « nouveaux droits », alors que ceux-ci révèlent le mépris absolu des conceptions précédentes. [bgcolor=#FFFF99]Inscrire le « respect de la diversité » dans le préambule de la Constitution revient à anéantir l’égalité « en droits » proclamée en 1789, et à substituer l’homme situé et déterminé à l’homme libre qui s’auto-détermine.[/bgcolor]

Il s’agit, bien entendu, de contourner, entre autres, la récente décision du Conseil constitutionnel jugeant les statistiques ethniques contraires à la Constitution. La discrimination positive, c’est-à-dire le passe-droit ethnique, qui se cache derrière le propos présidentiel, contredit en effet frontalement le préambule et l’article 1er de la Constitution actuelle. Ce procédé a récemment été décrit avec beaucoup de franchise (ou d’inconscience) par le Pdg de l’Oréal : « Lorsque nous rencontrons un candidat qui a un prénom d’origine étrangère, il a plus de chance d’être recruté que celui qui porte un prénom français de souche » (Le Monde du 13 juillet 2007). On ne saurait mieux démontrer que la discrimination positive à l’égard de l’un est une discrimination négative à l’égard de l’autre, évidemment contraire à l’éthique républicaine. Quant à l’égalité des sexes, elle est déjà inscrite dans le texte qui affirme que « la loi garantit à la femme dans tous les domaines des droits égaux à ceux de l’homme ». Mais on comprend bien que c’est l’égalité de fait et non de droit que vise la président de la République à travers une parité coercitive et liberticide parfaitement contraire à l’interdiction de catégorisation des citoyens maintes fois rappelée par le Conseil constitutionnel.

Une commission pour une trahison

Sans doute le président Chirac a-t-il déjà sournoisement entamé le processus de reniement du modèle républicain au point de susciter les remontrances d’Yves Guéna dénonçant des « coups de canif » dans la Constitution, tandis que Jean-Louis Debré déplorait « la République en morceaux », que Michel Charasse accusait « C’est la République qu’on assassine » et que Pierre Mazeaud, en son Conseil constitutionnel, s’escrimait à défendre « l’identité constitutionnelle de la France » contre toutes les formes de communautarisme. Mais le successeur de Jacques Chirac va plus loin en proposant effectivement un changement de civilisation renonçant à la philosophie des Lumières et à la Révolution pour revenir à la pensée réactionnaire de Joseph de Maistre : « J’ai vu des Français, des Italiens, des Russes, mais quant à l’homme je déclare ne jamais l’avoir rencontré de ma vie ». Les militants ethniques s’y sont d’ailleurs bien reconnus, en affûtant d’ores et déjà leurs amendements sur les langues minoritaires et régionales.

[bgcolor=#FFFF99]On a le droit de vouloir changer de civilisation, donc de constitution, en choisissant éventuellement le parti de la réaction, [b]mais on ne peut bouleverser à ce point le contrat social d'un peuple sans qu'il y consente[/b].[/bgcolor] Jamais, durant la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy n'a proposé aux Français l'abandon du modèle républicain qu'il n'a, au contraire, pas cessé de vanter. Il n'a donc pas été mandaté pour opérer ce bouleversement et une telle proposition nécessite assurément un référendum constituant. On sait que l'actuel président, contrairement encore à la tradition gaulliste, n'apprécie guère le procédé référendaire et préfère l'opinion au peuple, le sondage au suffrage, les scoops aux valeurs et la communication à la conviction. Il n'est pas certain, cependant, que le peuple français supporte une nouvelle fois la « trahison des clercs ».
Mardi 05 Février 2008 - 00:04 Anne-Marie Le Pourhiet
"Il n'est pas certain, cependant, que le peuple français supporte une nouvelle fois la « trahison des clercs ». "

Ceci reste à voir !!! et on aimerait le croire.

Les modifications constitutionnelles préconisées par le comité balladur portent sur plus de trente articles de la constitution, maintenant la commission Veil travaille sur le préambule de notre loi fondamentale, la commission Attali a proné la réorganisation de la hierarchie des collectivités territoirales ( disparition des départements) et le Peuple français accepterait que tous ces projets ne soient pas soumis à l’examen des citoyens ?

Nous savons déjà qu’après l’affront du vote sur le traité de Lisbonne par le congrès toute action action antidémocratique est possible en France.

Il faut se réveiller !!! et reclamer un examen citoyen de la constitution, suivi d’un vote référendaire.

Ce devrait être le prochain combat des nonistes et de tous les démocrates.

Le vrai prochain combat constitutionnel

Orbi (3229).

Plus précisément, l’objet du prochain (indispensable et urgent) débat constitutionnel devrait être d’imposer le référendum pour toute révision de la constitution. Oubliez cet examen citoyen de la constitution : nous verrons plus tard.

je suis d’accord pour l’obligation du référendum pour toute révision de la constitution, et cette affaire du traité de Lisbonne est oui un argument de poids pour réclamer cette obligation référendaire.

Cependant,il ne faut pas oublier qu’il y aura une réforme institutionnelle, suite aux travaux de la commission Balladur. .

Et s’il faut se battre pour qu’il y ait un référendum, il faut aussi poser les réclamations ; (cumul des mandats , RIC, proportionnelle, réforme du sénat etc..). Il y a de multiples arguments pour forcer les partis et mouvements à refuser une adoption par le congrès de la la pseudo réforme Sarkosi. (même problèmatique que pour le traité de Lisbonne ( seuil des 3/5).

Les limites insupportables ont été atteintes. Notre démocratie est morte. Et nous verrons si le PS, le MODEM, les Verts, le PC, et tutti quanti, ont assez de force de conviction pour enfin poser cette question. Et je n’en suis pas si sûr.!!

Orbi,

Sur des questions comme le cumul des mandats, le RIC, la proportionnelle et la réforme du Sénat, il y aura forcément des avis différents, tandis que sur la question simple de la soumission de tout projet de révision constitutionnelle au référendum il devrait être possible de s’assurer assez rapidement une majorité.

En traitant de toutes ces questions en même temps, nous diminuerions certainement les chances de faire passer les révisions constitutionnelles par le référendum : c’est pourquoi je pense qu’il faut, dans un premier stade, se concentrer sur ce dernier aspect. JR

Les pouvoirs du président de la République

Sandy (3227).

De quels pouvoirs du président de la République parlez-vous (en cas de cohabitation) ? Ceux inscrits dans la constitution ne sont pas des pouvoirs de gouvernement, mais d’arbitrage - ou de garantie (fonctionnement régulier des pouvoirs publics, notamment). JR

Ben par exemple dans l’affaire des fregates de taiwan. Effectivement toute l’affaire s’est déroulée principalement sous un gouvernement socialiste comme Francois Mitterrand, mais la cohabitation n’a rien arangé dutout vu que Francis Mer suite à Laurent Fabius, a continué d’opposer le secret defense pour empécher les juges de fourrer leur nez dans cette affaire.

Les écoutes téléphoniques de l’Elysée se sont déroulées pareil à cheval entre le gouvernement normal et le gouvernement de cohabitation. Et le gouvernement de cohabitation n’a rien dit de ce que faisait le président, démontrant soit qu’il est de connivence, soit qu’il y a bien un pouvoir politique du président sur lequel le gouvernement n’a pas de control ni même de transparence.

Là en l’occurence il s’agit des relations du président avec les services secrets.

[bgcolor=#FFFF99]Laïcité en danger[/bgcolor]
Deux textes importants de Jean-Luc Mélenchon :

Choc des civilisations ou laïcité ? (1/2) [bgcolor=#FFFF99][b]« Réplique au discours de Latran »[/b][/bgcolor] http://www.voltairenet.org/article154954.html#article154954
Choc des civilisations ou laïcité ? (2/2) [bgcolor=#FFFF99][b]« Non au retour du religieux dans le politique »[/b][/bgcolor] http://www.voltairenet.org/article154980.html#article154980