La question fondamentale est celle du partage équitable des richesses, ce qui signifie que les pays développés doivent s’habituer à consommer moins et que tous les pays doivent mieux s’organiser sur le plan mondial, et pour commencer sur le plan régional. Le reste est secondaire. La réussite sera forcément très progressive. JR
[b]Le verre à moitié vide[/b] [b] [/b]La question nucléaire soulevée par JR et Ana m'amène à celle de la domination occidentale - et américaine en particulier - bâtie après la deuxième guerre sur la protection militaire et soumise à la condition de souscrire au système des pétro-dollars. Cette domination aura toujours été violente, égoïste et parfaitement déséquilibrée, voire indécente comme en témoignent aujourd'hui les manifestations françaises à venir contre la réforme du système des retraites alors que ni la Syrie, ni les 6 millions de morts congolais décomptés récemment n'ont réussi à émouvoir ce que la France compte de partis, citoyens ou médias. [b] [/b]Dans ces conditions Ana, qui devra reculer pour le bonheur de tous? Il me paraît difficile de le demander à ceux que notre pouvoir d'achat a opprimés depuis trop longtemps déjà; d'autre part, le recul américain et français sur la Syrie n'aura finalement été motivé que par la peur d'un embrasement général en notre défaveur et ressemble davantage à un aveu de faiblesse qu'à une aspiration humaniste. Aussi la situation mondiale actuelle m'apparaît-elle plus comme l'effondrement d'une civilisation violente qui se débat dans son agonie et le présent répit en Syrie ne me fait-il oublier ni l'Irak, ni l'Afghanistan, ni la Libye, Tunisie, Côte d'Ivoire, Congo, Egypte, ni ce cynisme citoyen, abruti et béat qui consiste à s'insurger aujourd'hui de l'état des économies européennes, à en appeler au soulèvement, à la révolte et à la lanterne alors qu'on a toujours veillé à cantonner l'humanisme gaulois aux frontières de l'hexagone. Dans cette affaire donc, tant les gouvernements que les peuples m'apparaissent en-dessous de tout, au frais de populations étrangères déjà fragilisées et dont personne n'a cure sauf quand elles gênent l'extraction de matières premières. L'usage du tirage au sort en politique permettra peut-être aux citoyens d'infléchir cette logique de Tartuffe mais existe-t-il vraiment un horizon au-delà de l'ombilic consommateur? Je l'espère.C'est bien dit.
Reculer est un pari.
Le dominé ayant affaire à un dominant, il ne peut pas en effet lancer ce pari puisqu’il est déjà renseigné sur l’autre.
Le pari non violent du recul se conçoit donc plutôt entre gens « égaux », comme par exemple la France et l’Allemagne en 1914, qui comme chacun sait n’ont pas choisi cette option.
Donc Déhel a raison de me poser cette question.
Pourrait suivre une réflexion sur la non violence (ahimsa pour meilleure précision) du faible face au puissant violent, mais dans la fermeté la plus tenace et la plus déterminée, qui a assez bien réussi au mahatma Gandhi.
Un article sur la situation au Moyen-Orient vu au travers du prisme d’un démocrate marocain, L’Arabie Saoudite, ce péril en embuscade.
Un article sur la situation au Moyen-Orient vu au travers du prisme d'un démocrate marocain, [url=http://fr.lakome.com/index.php/chroniques/1386-l-arabie-saoudite-ce-peril-en-embuscade]L'Arabie Saoudite, ce péril en embuscade.[/url]"Accès interdit" ! Par qui ? JR
Le site a été hacké ou il revendique lui-même la libération de Ali Anouzla, journaliste récemment emprisonné pour incitation au terrorisme après avoir relayé une vidéo d’Al Qaida. L’affaire fait grand bruit au Maroc en ce moment. Je remettrai le lien quand ce sera de nouveau possible. Je pense JR que l’interdiction d’accès n’était que momentanée, à moins que votre situation géographique ne soit incriminée.
Aujourd’hui, dimanche 29 septembre, l’article est rétabli: L’Arabie Saoudite, ce péril en embuscade.
... L'usage du tirage au sort en politique permettra peut-être aux citoyens d'infléchir cette logique de Tartuffe mais existe-t-il vraiment un horizon au-delà de l'ombilic consommateur? Je l'espère.L'horizon d'une bande de rats qui ne pouvant plus consommer entre deux PPDA et trois Claire Chazal mettra un abruti un peu plus dictateur au pouvoir, puis finira au bout du compte par s'arracher la gueule joyeusement pour piquer les trois patates que son voisin à de plus que lui.
Et malheureusement je doute que le TAS ne change rien à cela et que seul le maniement des armes et l’entrainement à la course à pied (très utile quand les chargeurs sont vides) pourra sauver les plus malins ou les moins abrutis.
Aucun accouchement ne se fait sans douleur. Ceux des « civilisations » encore moins … Désolé pour cette note tragique.
... L'usage du tirage au sort en politique permettra peut-être aux citoyens d'infléchir cette logique de Tartuffe mais existe-t-il vraiment un horizon au-delà de l'ombilic consommateur? Je l'espère.L'horizon d'une bande de rats qui ne pouvant plus consommer entre deux PPDA et trois Claire Chazal mettra un abruti un peu plus dictateur au pouvoir, puis finira au bout du compte par s'arracher la gueule joyeusement pour piquer les trois patates que son voisin à de plus que lui.
Et malheureusement je doute que le TAS ne change rien à cela et que seul le maniement des armes et l’entrainement à la course à pied (très utile quand les chargeurs sont vides) pourra sauver les plus malins ou les moins abrutis.
Aucun accouchement ne se fait sans douleur. Ceux des « civilisations » encore moins … Désolé pour cette note tragique.
[align=center]Les militaires américains ont tué 130.000 personnes dans les tests nucléaires en 12 ans d’expérimentations.[/align]
Extraits d’une traduction d’un éditorial de Shepard Ambellas | 20 Octobre 2013 |
[align=center]Les mots ne peuvent pas décrire la douleur et les souffrances endurées par les victimes de la vague tragique de terreur déchaînée par le gouvernement américain.[/align]
Micronésie, LA RÉPUBLIQUE DES ÎLES MARSHALL (INTELLIHUB) – 67 essais nucléaires ont eu lieu à partir de 1946 et de nombreux êtres vivants, y compris les humains, ont été touchés par les conséquences des panaches de rayonnement libérés à la fois dans la mer et dans l’atmosphère de la terre par le gouvernement américain. En fait, à l’époque, au départ, on ignorait si une seule de ces explosions aurait pu faire consumer complètement l’oxygène dans l’atmosphère de la terre ou peut-être même seulement décimer toute la surface de la planète. Néanmoins, les tests d’expérimentation des armes nucléaires furent mis en oeuvre. Plus tard, après que le processus de test de 12 ans soit terminé, après que l’armée américaine ait utilisé et expérimenté différentes bombes atomiques avec quelques 11.000 personnes, les effets secondaires aux abords des lieux d’explosions ainsi que les espaces situés sous le vent sont devenus évidents. Il y a eu et il y a encore des dommages collatéraux, les dommages qui ont touché beaucoup de choses de la vie dans et autour de la région et ces dommages affectent encore les êtres vivants à ce jour.
Un extrait d’une étude de cas intitulée : « U.S. Nuclear Testing on the Marshall Islands: 1946 – 1958 » - « Les essais nucléaires US sur les îles Marshall: 1946 - 1958 »
[align=left][/align]
J’ai moi-même rencontré un survivant d’une explosion qui est né avec des malformations dues aux rayonnements et j’ai vu directement, comment le sinistre gouvernement américain est réellement : aucune aide financière n’a été attribuée aux survivants des expérimentations nucléaires. Ceux-ci ont actuellement l’intention déposer des poursuites ensemble dans un avenir proche pour un recours collectif contre l’armée américaine pour des essais expérimentaux sur des êtres humains. Le processus a déjà commencé et des pièces ont déjà été déposées.
Fin des extraits de la traduction
Un reportage sur les essais nucléaires américains :
https://www.youtube.com/watch?v=6mqZwOQTLx4&feature=player_embedded
durée : 25 mn 32 s
Mon commentaire : Si par ce reportage nous apprenons le nombre de victimes crées par les essais nucléaires américains, j’ignore ceux des essais français, russes et chinois et nous ne savons évidemment pas le nombre de personnes épargnés par l’équilibre de la terreur nucléaire américano-soviétique pendant la « Guerre Froide ». En effet, par exemple la guerre nucléaire a été évitée de peu lors de la crise des fusées de Cuba en 1961 :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Crise_des_missiles_de_Cuba
https://duckduckgo.com/?q=nombres+de+victimes+des+essais+nucléaires+français
https://duckduckgo.com/?q=nombres+de+victimes+des+essais+nucléaires+russes
https://duckduckgo.com/?q=nombres+de+victimes+des+essais+nucléaires+chinois
[align=center]Des francs-tireurs ( snipers ) ont tirés simultanément sur les manifestants et les policiers présents à la place Maïdan [/align]
Extrait de Provocation à Kiev? – RussEurope
[color=#601b0a]Le site ZeroHedge a mis en ligne une conversation téléphonique entre Mme Catherine Ashton (représentant l’UE) et le Ministre des Affaires Étrangères de l’Estonie quant à l’origine des snipers qui ont fait une partie des morts lors des manifestations de la place Maïdan à Kiev qui ont conduit à l’éviction du Président légal, M Ianoukovitch. On peut y entendre (la conversation est en anglais) :Paet: Toutes les évidences montrent que les personnes qui ont été tuées par des snipers des deux côtés, les policiers et les personnes dans les rues, que c’était les mêmes snipers tuant ces personnes des deux côtés… Des photos montrent que ce sont les mêmes pratiques, le même type de balles, et il est très troublant que maintenant la nouvelle coalition, ils ne veulent pas faire une enquête sur ce qui c’est exactement passé. Ainsi il y a maintenant une compréhension de plus en plus forte que derrière ces snipers il n’y avait pas Ianukovitch mais quelqu’un de la nouvelle coalition.
Ashton: Je pense que nous voulons une enquête. Enfin, je n’avais pas saisi cela, c’est intéressant. Gosh.
Paet: Cela discrédite déjà la nouvelle coalition.Ceci est extrêmement grave. Cette fuite, confirmée par ailleurs par le Ministère des Affaires Étrangères de l’Estonie[2], indique que ce sont bien des provocations organisées par des personnes dans le camps de manifestants, qui ont abouti à créer l’émotion nécessaire pour forcer le Président Ianoukovitch au départ.
Ces provocations sont responsables de dizaines de morts. On discerne alors mieux la trajectoire de ce qui s’est déroulé. Après l’accord du 21 février 2014, certains dans le camp des anti-Ianoukovitch ont décidé de passer en force, et dans ce but ont organisé des provocations criminelles, qui ont été relayées par la presse dans les pays de l’UE et aux Etats-Unis. On comprend mieux, dans ce contexte, l’inquiétude qui s’est rapidement propagée dans l’Ukraine de l’Est et du Sud, conduisant aux manifestations pro-Russes de la fin de semaine dernière.
Très clairement cela établit aussi que autant le début du mouvement avait bien était démocratique, autant ce qui s’est passé à Kiev relève d’un coup d’état et non d’une « révolution ».[/color]
Fin de citation.
Les États-Unis sont à l’origine de la crise et ne se cachent d’ailleurs pas : ils avaient envoyé sur place deux hauts fonctionnaires, Victoria Nuland (adjointe de John Kerry) et John McCain (qui n’est pas seulement sénateur républicain, mais aussi président de l’IRI, la branche républicaine de la NED pour soutenir les « manifestants ».
Examinons maintenant le cas de deux personnes du nouveau régime :
1] Le Secrétaire du Conseil national de Sécurité et de Défense (organe qui chapeaute le ministère de la Défense et les Forces armées) du nouveau régime Andriy Parubiy (Андрій Парубій). Il fut le Co-fondateur du Parti national-socialiste d’Ukraine (avec Oleh Tyahnybok) parti qui a changé de nom et qui s’appelle maintenant Svoboda.
2] Le nouveau ministre de la Défense Ihor Tenyukh (Игорь Тенюх) : Bien que son appartenance formelle au Parti de la Liberté (Svoboda/Свобода) ne soit pas certaine, il participe à leurs réunions. Formé aux États-Unis, il dirigea les manœuvres conjointes de l’Ukraine et de l’Otan. Durant la guerre de Géorgie (2008), il organisa le blocus de Sébastopol et fut nommé amiral en second de la flotte. Sa nomination comme ministre de la Défense a convaincu la Marine ukrainienne de ne pas reconnaître le nouveau gouvernement et de hisser le pavillon russe.
Le parti Svoboda (Liberté) ex Parti National social d’Ukraine fondé en 1995. Son sigle est similaire à la croix gammée et il ne recrute que des ukrainiens de souche ; il a ressuscité comme son hymne un chant nationaliste des années 30 « Gloire à l ‘Ukraine ». Son leader Oleh Tiahniybok fut un des chefs de la Révolution Orange (2004) ; il avait alors appelé à la lutte armée contre les « Moskali (moscovites) et les youpins »et parallèlement se livre à des attaques antisémites violentes. Svoboda a un bras armé « Patriotes d’Ukraine » qui lui est lié informellement. En 2009, il a passé un protocole d’accord avec le FN et Jobbik et est membre de « l’Alliance of European National Movements » Son programme politique se rapproche de celui des républicains américains et il a participé avec les deux autres partis d’opposition à des entretiens avec Mac Cain venu apporter son soutien à Maïdan.
Sources : [size=9][b]http://www.voltairenet.org/article182426.html[/b][/size] et [size=9][b]http://spartacus1918.canalblog.com/[/b][/size]
Quand nos paisibles voisins helvétiques votent, ils ne cachent pas leur peu d’appétence pour les charmes de l’Union Européenne et ils sont vilipendés, tancés de haut par nos maîtres-censeurs, tandis que les nazis ukrainiens sont aidés à aller au pouvoir parce qu’ils ont le bon goût d’arborer un drapeau bleu-étoilé.
Bref, affirmer « À bas l’Europe ! » vous rend coupable des pires intentions ; mais criez « Vive l’Europe ! », et tout vous est permis.
L’affaire ukrainienne
L’idéologie UE-phobe vous entraîne à des conclusions simplistes (« Affirmer « À bas l’Europe ! » vous rend coupable des pires intentions ; mais criez « Vive l’Europe ! », et tout vous est permis »).
Dans cette affaire, les principales réalités à l’œuvre selon moi sont celles-ci :
– la population ukrainienne est divisée linguistiquement et géographiquement en deux blocs bien distincts très conscients de leurs identités respectives ;
– les « Occidentaux » (Américains et Européens) travaillent depuis 1991 à récupérer les zones d’influence de l’ex-URSS et à encercler militairement la Russie en intégrant les ex-républiques soviétiques à l’OTAN ; ils se heurtent maintenant à la réaction russe – réponse du berger à la bergère ;
– le plus important (que les discours politiques actuels ne font pas apparaître) est que les ÉUA, en perte de vitesse, considéreraient la « perte » de l’Ukraine (après l’Iraq et, sans doute, l’Afghanistan), qu’ils voulaient faire entrer dans l’OTAN, comme un revers majeur ; il y a incontestablement là un danger pour la paix mondiale.
Je hasarderai quelques pronostics :
– La Crimée sera réattachée d’ici peu en fait à la Russie, parce que la majorité de sa population le souhaite et que l’histoire de cette partie de l’Ukraine actuelle, en particulier les circonstances de son rattachement antérieur à l’Ukraine (par simple décret du présidium du Soviet suprême en 1954), peut être invoquée pour justifier cette évolution (sans parler du principe de l’autodétermination des peuples, qui concerne avant tout les peuples colonisés) ;
– L’Est majoritairement russophone de l’Ukraine servira d’atout à la Russie, lors des négociations à venir, pour obtenir le consentement « occidental » définitif à ce rattachement de la Crimée à la Russie ;
– L’Ukraine deviendra un État fédéral (ukrainophones, russophones) ;
– si tout va bien, le nouvel État ukrainien coopérera tant avec le bloc russe qu’avec le bloc UE : ce serait dans son intérêt ;
– un jour le bloc russe et l’UE finiront par accorder leurs violons – c’est leur intérêt à tous les deux : en gros, les ressources naturelles et territoriales sont chez les Russes, les compétences et la population du côté de l’UE.
À mon avis, dans cet affaire ukrainienne, les intérêts géopolitiques des ÉUA se heurtent à ceux de l’UE. Tandis que la proximité géographique et les équilibres économiques devraient tout naturellement amener l’UE et la Russie à resserrer leur liens, la géopolitique américaine (dans laquelle l’hégémonisme joue encore un grand rôle revendiqué même par le Président Obama) pousse tout naturellement les ÉUA à entretenir des divisions sur le continent européen. Un des instruments de cet hégémonisme est l’OTAN (accessoirement aussi, le Royaume-Uni, pour le moment), mais du point de vue américain, l’OTAN a beaucoup perdu de son efficacité du fait que ses missions ne sont plus clairement définies, ce qui impose de les renégocier à chaque crise.
(J’ai plusieurs fois donné mon opinion que l’OTAN devrait céder la place à une institution spécialisée militaire de l’ONU opérant sous la supervision exclusive du Conseil de sécurité.) JR
@ Gilles, je rebondis sur un autre texte de J Sapir, qui me semble cohérent avec le titre du fil. Ce n’est pas du « factuel » mais cela pourrait s’appeler de l’influence possible du tirage au sort sur le cosmopolitisme
Unextrait de citation assez ancienne (nov 2013) de J. Sapir sur son blog Russeurope:
[b]“On voit bien cependant qu’il y aurait une alternative : la dissolution de la zone Euro. Celle-ci en redonnant aux différents pays leur souveraineté monétaire et la possibilité de dévaluer, permettrait tout à la fois un ajustement de la compétitivité française tant par rapport à la zone Dollar que par rapport à l’Allemagne, et un ajustement des pays de l’Europe du Sud par rapport à l’Allemagne mais aussi par rapport à la France.”[/b]Auquel j'avais envoyé le commentaire suivant:
[b][color=red]Je souscris à cette affirmation qui serait même suffisante si on pouvait confondre dans cette affirmation “pays” et “citoyens de ce pays” [/color][/b] Car il y a nécessité de savoir, quand on parle de souveraineté en matière économique, comme en tout domaine d’ailleurs, à qui on l’attribue réellement.En matière d’économie, les “pays” s’entendent comme ceux dans lesquels les acteurs économiques interviennent, et dans cette vision, on doit bien admettre que ces principaux acteurs sont des acteurs cosmopolites porteurs de nombreuses identités nationales, y compris celles de paradis fiscaux, qui ont crée une législation et des organismes “cosmopolites”, qu’un abus de langage généralisé fait passer pour “international” pour capter la légitimité que l’on peut attribuer à ce mot.
Parler de souveraineté d’Etats-nations dans ces conditions n’a pas beaucoup de sens, tant qu’on n’a pas réglé ce problème, qui est, globalement, celui de la démocratie.
Donc OK pour votre proposition de souveraineté nationale (assortie d’ailleurs du principe de subsidiarité en fonction des sujets (souverainetés mondiale, régionales, nationales, ou locales également nécessaires), mais elle doit être considérée comme une vision économique d’un problème POLITIQUE plus général, ne pourra être résolu par les peuples que quand ils en auront pris conscience et se seront débarrassés de ce cosmopolitisme que l’on appelle pudiquement mondialisation (autre captation sémantique de légitimité).
Personnellement, il me semble que, seul, le tirage au sort d’assemblées souveraines possèdera les caractéristiques de désintéressement suffisantes pour rendre la chose possible.
Il me semble que le problème de la politique « étrangère » (mot neutre) est complètement posé.
Veut-on que cette politique étrangère, soit une vraie politique « internationale », ce qui suppose des entités nationales souveraines, et donc DEMOCRATIQUES, ou continue-t-on d’encourager la guerre de blocs économiques cosmopolites qui s’affrontent dans des pays (l’Ukraine est le dernier) qui sont destinés à être martyrisés.
Pour cela il y a une problématique qui n’est pas abordée de front, me semble-t-il, y compris dans ce blog, alors que le tirage au sort modifierait complètement le rapport de forces, celle du désintéressement par rapport au cosmopolitisme
Une réflexion sur la citoyenneté, avec son corollaire sur la subsidiarité, et qu’on pourrait présenter ainsi:
- a - l’actionnaire de la multinationale (qu’elle soit nationale ou étrangère) qui pèse sur la vie politique et économique de notre pays est-il, (s’il est lui-même un national) le « même » citoyen national que celui qui n’a pas aucun intérêt dans la multinationale. (Le « même » voulant dire, partage-t-il les mêmes intérêts économiques,)
-b - ce raisonnement est valable au niveau mondial (les pays du tiers-monde n’ont-ils pas leur mot à dire sur l’énergie nucléaire?) et à chaque niveau local: (ie le franchisé de la grande marque est-il le « même » citoyen que le producteur local ?)
Dans le même sens, il vaudrait mieux dire politique extérieure (et ministère des affaires extérieures, comme sous Napoléon Ier et les premiers ministres socialistes de Mitterrand).
Plus personne n’est étranger, de nos jours. JR
Plus personne n'est étranger, de nos jours. JRCe qui veut dire que l'on ne peut plus fixer le périmètre des assemblées, quelles qu'elles soient, qui seraient censées délibérer et que par là même on renonce aux pouvoirs de ces assemblées, de là, il n'est plus possible de prendre en compte les avis des gens dans les décisions politiques, et c'était le but recherché par les politiques de libre-échange et de mondialisation comme tu le fais justement remarquer bernarddo.
L’économiste Rodrik a expliqué pourquoi nous pouvions avoir trois conditions simultanément : la mondialisation, la démocratie et la souveraineté nationale et que seulement deux ensemble étaient compatibles :
Pour suivre ce qui se passe en Ukraine, en anglais malheureusement
C'est comme si vous disiez qu'en admettant que les populations des régions et des communes sont françaises cela signifie qu'on ne peut plus fixer le périmètre des assemblées communales ou régionales et leur attribuer des pouvoirs. Ce raisonnement ne tient pas.Plus personne n'est étranger, de nos jours. JRCe qui veut dire que l'on ne peut plus fixer le périmètre des assemblées, quelles qu'elles soient, qui seraient censées délibérer et que par là même on renonce aux pouvoirs de ces assemblées, de là, il n'est plus possible de prendre en compte les avis des gens dans les décisions politiques, et c'était le but recherché par les politiques de libre-échange et de mondialisation comme tu le fais justement remarquer bernarddo.
« Extérieur » me paraît préférable à « étranger » simplement parce que ça sent moins l’exclusion : c’est tout ce que je voulais dire. JR
"Extérieur" me paraît préférable à "étranger" simplement parce que ça sent moins l'exclusion : c'est tout ce que je voulais dire. JRBizarre, pour moi, c'est l'EXtérieur qui sent l'EXclusion. L'étranger au contraire, ne sent que l'étrange, et peut fort bien être intérieur. D'ailleurs, vous êtes bien placé pour le savoir ;)
Et bien, moi, « Extérieur », ça me fait plutôt penser à EXcellent et EXtraordinaire.
Alors que l’étranger est simplement étrange, sans être intérieur : vous avez raison, je suis bien placé pour le savoir. JR
L’affaire ukrainienne (suite)
La Crimée ayant été ré-attachée à la Russie comme prévu (voir mon 172), on peut parier que la négociation à venir portera sur des garanties concernant une certaine forme de neutralité de l’Ukraine (ce qui ne devrait pas l’empêcher de s’associer à l’UE et à la Russie si elle le souhaite mais devrait lui interdire de faire partie de l’OTAN) et sur la renonciation à toute implantation d’armements nucléaires par l’OTAN (ou les ÉUA – c’est la même chose) qui viserait à encercler l’ancienne Union soviétique.
Poutine est très bien placé pour avancer ses pions : même si c’est à mon avis un dangereux autoritariste et un dictateur en puissance, on doit constater qu’en la circonstance il défend les intérêts légitimes de la Russie.
Il est clair qu’à court terme l’UE n’est pas en mesure de jouer un rôle significatif dans cette affaire, non plus d’ailleurs que ses pays membres (l’Allemagne n’est guère mieux placée que le Luxembourg à cet égard), faute des moyens nécessaires : militaires, politiques, et aussi moraux (étant donné qu’avec les Américains nous avons utilisé au Kosovo, en Libye et au Soudan des procédés semblables à ceux que nous reprochons maintenant aux Russes).
Les ÉUA (qui s’intéressent beaucoup moins à l’Europe qu’il y a quelques années) ont déjà entrepris de tirer les marrons du feu au détriment de l’Europe en jouant sur les « sanctions ». Ils envisagent maintenant de prendre le relais pour l’approvisionnement énergétique des pays européens (assuré à 30% environ par la Russie à l’heure actuelle), ce qui pousserait les Russes à réorienter leurs exportations énergétiques vers l’Inde ou la Chine : ainsi, au bout du compte, les ÉUA auraient barre sur l’UE, leur principal concurrent économique et commercial, en particulier au moment de négocier le futur partenariat transatlantique, et éviteraient la mise en place d’une entente Russie-UE qui risquerait de faire ombrage au fameux « leadership ».
L’UE et plus généralement l’Europe ne doivent pas oublier que la Russie et les autres pays européens partagent dansla logique des choses un même destin solidaire et ont donc tout intérêt à s’entendre pour régler la question ukrainenne. Ce qui devrait être possible une fois passées les secousses actuelles.
C’est ici où l’on voit combien une vraie fédération européenne fait défaut et combien les politiques nationalo-souverainistes qui prétendent la remplacer sont futiles au regard des vrais enjeux. JR