15 Divers aspects de politique étrangère

A propos de ces mouvements qui "souffrent d'un manque de perspective" :

Le futur rêêêvolutionnaire se construit sur différents types d’énergie, concrétisés dans : la prise de conscience, l’indignation, la contestation, la dénonciation, l’invention d’idée, la proposition, la recherche de pouvoir, l’expérimentation, la construction effective sur le terrain.
Elles sont complémentaires.
Chacune est nécessaire aux autres.
Chacune doit s’harmoniser avec les autres.
Toutes doivent s’harmoniser avec chacune.
Je me garde de reprocher à l’une de ne pas user du registre des autres.
On attend d’un mouvement éveilleur plus que ce qu’il offre pourtant à profusion : le choc mental.
« On » attend de le voir imiter ce contre quoi il s’insurge …
On le voudrait volontaire pour ensuite l’accuser de totalitaire …

C’est ce que les journalistes et les hyper-rationnalistes de l’organisation ne pigent pas :
Des mouvements tels que Mai 68, Occupy, Les indignés, et d’autres, peuvent impacter le monde de manière fondamentale, profonde et durable, sans pourtant jamais songer à emprunter les sentiers du vouloir et du pouvoir.
La pensée collective est complexe et n’obéit pas à des règles.
Les pulsions la façonnent au moins autant que le parti VIP.


Je crains au contraire qu’ils n’influencent pas grand chose, tout mouvement qui n’a pas de débouché politique finira bien souvent dans l’oubli. Pour changer la société il faut la légitimité populaire, et celle-ci ne peut être obtenue que par le vote, les résultats du vote dépendent du rapport de force politique, rapport de force qui ne peut être changé qu’en s’organisant, parce que nos adversaires sont puissants et très organisés. Il ne faut donc pas seulement « occuper » une place, il faut aller voir les gens pour les convaincre et les faire changer d’avis.
Ces mouvements sont stériles tant qu’ils n’empruntent pas la voie de l’organisation et tant qu’ils ne cherchent pas à construire une force politique capable de prendre le pouvoir et de changer les lois.

Un peut de Diderot pour la récréation.
« J’en appelle à toutes les institutions politiques, civiles et religieuses : examinez-les profondément ; et je me trompe fort, ou vous y verrez l’espèce humaine pliée de siècle en siècle au joug qu’une poignée de fripons se promettait de lui imposer. Méfiez-vous de celui qui veut mettre de l’ordre. Ordonner, c’est toujours se rendre le maître des autres en les gênant. »

@ Sandy

Les philosophes du début du XVIIIème siècle … stériles

Il y a plusieurs voies, convergentes.

la prise de conscience, l’indignation, la contestation, la dénonciation, l’invention d’idée, la proposition, la recherche de pouvoir, l’expérimentation, la construction effective sur le terrain.

Je n’insisterai plus.

oups, j’oubliais : ceux qui cherchent le pouvoir sont rarement honnêtes sur le long terme. Ils ont une place suspecte dans ma liste.

Mai 68 a été récupéré par une minorité, mais les grèves et les débats ont concernés beaucoup de monde. Nous pouvons lire sous la plume de Jean Zin des réflexions que je trouve pertinentes sur les libertaires-libéraux de l’après 68: http://jeanzin.fr/index.php?post/2011/01/13/Neo-fascisme-et-ideologie-du-desir


[align=center][color=#601b0a][b][size=14]BOOTS RILEY RACONTE OCCUPY OAKLAND - Commentaires[/size][/b][/color][/align]

David, à l’heure où beaucoup de gens sont isolés sur les lieux même de leur travail, isolés devant les écrans, enfermés dans les boîtes qu’elles soient appartements ou entreprises, construire ensemble une alternative passe aussi par le plaisir d’être ensemble n’en déplaise aux grincheux de tous poils.

« Je posais des questions et on me répondait : ’Nous n’avons pas de réponses !’ Ma première réaction a été de me dire : ’Je ne fais pas partie de ce truc-là !’ Je n’étais pas convaincu. Ça me donnait l’impression d’un rassemblement de hippies au milieu du désert ! Et pourtant, un processus était engagé. De retour à Oakland, je me suis rendu compte qu’il y avait déjà plusieurs groupes qui se réunissaient et discutaient. Certains de mes amis y participaient. J’y suis donc allé. »
Le 21 octobre, il a ainsi décidé de s’engager et il a envoyé un message aux quelques 20 000 personnes connectées à son réseau de musique. D’autres ont fait de même. Et finalement, des milliers de gens sont descendus dans la rue.

En somme, selon lui, le type de lutte auquel on ne peut pas appliquer les vieilles tactiques et les vieilles idées :

« Les choses ne fonctionnent plus comme dans les livres que nous lisions. Et si l’on agit comme dans les livres, on a du mal à se lier à ce mouvement. »
[color=darkgreen]La description d'Occupy Oakland par Boots Riley m'enthousiasme à plusieurs niveaux : retour du collectif, pas d'idéologie préalable, ni de recettes toutes faites tirées d'expériences antérieures à appliquer sans discernement, non, une analyse élaborée en commun, une co-construction des solutions.

De plus, la position prise par Boots Riley est très ouverte, non-sectaire et attentive envers toutes les catégories de personnes.[/color]

C’est pour ça que Boots se montre très critique envers les dernières tentatives de bloquer les ports de la côte Ouest, le 12 décembre. Il y a participé, mais regrette que personne n’ait jugé bon de prendre la parole dans les réunions des travailleurs, que le blocage ait été conduit de l’extérieur, qu’il n’y ait pas eu de grève avec occupation.

« Même si ce n’est pas facile, il faut d’abord aller parler avec la base. La dernière chose que nous voulons, c’est une séparation entre le mouvement Occupy et le mouvement ouvrier. »

Une position qui implique d’abandonner toute forme de sectarisme :
« Nous devons rester ouverts. Il ne faut pas gaspiller notre énergie à critiquer ceux avec qui nous ne sommes pas d’accord. Pour trouver une voie, il ne faut pas être puristes. »

[color=darkgreen]Au lieu de penser à des solutions de force à la bolchevique, Boots Riley mise sur la maturation des gens, c’est pourquoi je pense comme Ana qu’Occupy Oakland et les autre Occupy laisseront des traces et des graines qui germeront peut-être dans le futur comme les révolutions éphémères de 1848, le printemps des peuples européens a donné les germes du marxisme et de l’anarchisme du XIXème et XXème siècles.

D’ailleurs cela continue :[/color]
http://occupyoakland.org/

[align=center]Les violons doucereux de l’OTAN : « Oublions le passé, construisons l’avenir ! »[/align]

[color=midnightblue][size=9]Imaginez un peu les accusés d’un procès type-Nuremberg, ou bien un Milosevic lors de son procès à La Haye, tous ces gens devant leurs juges, écoutant l’acte d’accusation et s’écriant soudain : « Allons, un peu de bon sens, un peu d’humanité ! Il est bien préférable de s’occuper de l’avenir que de s’intéresser au passé…» Dans l’esprit de la chose telle qu’elle est argumentée et en caricaturant à peine dans la forme, c’est exactement ce que les Occidentaux regroupés dans le bloc BAO ont répondu, notamment aux Russes, lorsque fut soulevée, au Conseil de Sécurité, la question des victimes civiles des bombardements de l’OTAN en Libye, à la suite d’un mandat de l’ONU donné aux puissances de l’OTAN pour qu’elles occupent le ciel libyen dans le but explicite de protéger les civils libyens.

Ainsi nous le rapporte l’envoyé russe à l’ONU, Vitaly Churkine. Il juge la réponse des « partenaires »-BAO “stupéfiante”, ce qui est un qualificatif assez justifié. Par ailleurs, l’on sait que l’OTAN a l’attitude de simplement ne pas considérer le problème, semblant nous dire qu’après tout, « tout se passe comme si rien ne s’était passé ». C’est une autre façon de traiter avec netteté la question qui vous est posée. Dans tous les cas, cela permet au New York Times, cité en même temps que Churkine [/size][/color] dans la dépêche Itar-Tass du 31 mars 2012 [color=midnightblue][size=9], de s’emporter contre cette inadmissible organisation (dito l’OTAN, NATO en anglo-américain) qui semble faire si peu de cas des droits de l’homme.

Traduction partielle du New-York Times :

[i]L’émissaire de la Russie à l’ONU, Vitaly Tchourkine a confirmé vendredi que la Russie continue à « aborder de manière étroite » la question des victimes civiles en Libye à la suite de bombardements de l’OTAN. « Malheureusement, nos partenaires occidentaux au sein du Conseil sécurité de l’ONU ont essayé de minimiser et d’étouffer cette affaire dans tous les sens qu’ils peuvent », a déclaré M. Tchourkine à l’agence Itar-Tass. « La dernière fois que la question a été soulevée au sein du Conseil de sécurité de l’ONU, ils mettent en avant le prétexte étonnant qu’il serait de loin préférable de se pencher sur le futur ». Le diplomate russe a déclaré que cette attitude « ne tient pas debout ».

Il a fait remarquer que pour le Conseil de sécurité la question des victimes civiles de bombardements de l’OTAN en Libye « est importante, parce que la mort des civils libyens ( hommes, femmes, enfants ) a été le résultat des opérations approuvées ici dans ce bâtiment des Nations-Unies, alors que toutes ces opérations ont été présentées comme un moyen de protéger les civils. »[/i][/size][/color]

D’après le site dedefensa : http://www.dedefensa.org/article-oublions_le_passe_construisons_l_avenir_03_04_2012.html

Je soutiens ta protestation Gilles. Seulement, ces guerres en Lybie ou en Côte d’Ivoire permettent aux politiques d’accéder aux demandes du peuple français de maintien du pouvoir d’achat. Ce sont donc des conflits de colonisation économique afin de s’accaparer les richesses d’autrui, tout le monde le comprend bien mais sans plus s’en outrer. Il y a de plus accord entre les candidats pour ne pas aborder le sujet, sinon comment expliquer qu’à gauche on n’use pas de cet argument pour faire tomber le nain?

Ça sert également de terrain d’entraînement pour les armées des pays démocratiques : comment s’entraîner à tuer des gens si on reste pacifique ? comment être crédible quand on est une armée dont les soldats ne savent pas ce que c’est que de tuer des gens ? comment dissuader les méchants de nous attaquer si notre armée n’est pas crédible ? … et comment vendre des Rafale si personne ne les a jamais vus en action ?
Tous les partis auxquels vous pensez ont la même réponse à ces questions. Pourtant 10% des membres de l’ONU n’ont pas d’armée.

Je soutiens ta protestation Gilles. Seulement, ces guerres en Lybie ou en Côte d'Ivoire permettent aux politiques d'accéder aux demandes du peuple français de maintien du pouvoir d'achat. Ce sont donc des conflits de colonisation économique afin de s'accaparer les richesses d'autrui, tout le monde le comprend bien mais sans plus s'en outrer. Il y a de plus accord entre les candidats pour ne pas aborder le sujet, sinon comment expliquer qu'à gauche on n'use pas de cet argument pour faire tomber le nain ?
J'en ai discuté avec une fonctionnaire qui vote PS et elle m'a affirmé hypocritement qu'elle était d'accord avec la politique de Sarkosy de soit-disant « libération » de la Libye, il a fallu que j'argumente comme un beau diable pour lui faire reconnaître que le but de la guerre en Libye n'était pas en réalité de protéger les civils puisque l'OTAN et les supplétifs de l'OTAN ont tué largement plus de civils en quelques mois que le système de gouvernement de la Jamahiriya en 40 ans, mais bien d'accéder à une ressource pétrolière à moindre coût. Du moment que l'on protégeait son pouvoir d'achat de carburant, elle était prête à gober une histoire dont elle savait au fond d'elle-même qu'était fausse. Je ne sais pas si ce cas est représentatif, mais il pourrait expliquer le silence de certains candidats sur les guerres impérialistes qu'a mené l'exécutif français dans le cadre de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord = OTAN.

[align=center]Un article sur la nationalisation de la compagnie pétrolière YPF par le gouvernement argentin.[/align]

La présidente Cristina Fernandez dispose d’un appui national quasiment unanime pour prendre cette mesure, comme l’a montré le vote de la Chambre par 207 voix contre 32.

Plus ici :
[size=9][b]http://www.dedefensa.org/article-le_syst_me_contre_l_argentine_04_05_2012.html[/b][/size]

Je soutiens ta protestation Gilles. Seulement, ces guerres en Lybie ou en Côte d'Ivoire permettent aux politiques d'accéder aux demandes du peuple français de maintien du pouvoir d'achat. Ce sont donc des conflits de colonisation économique afin de s'accaparer les richesses d'autrui, tout le monde le comprend bien mais sans plus s'en outrer. Il y a de plus accord entre les candidats pour ne pas aborder le sujet, sinon comment expliquer qu'à gauche on n'use pas de cet argument pour faire tomber le nain?
Je ne suis pas d'accord il existe forcément des alternatives. Mais cela demande des remises en causes qui ne vont pas dans les intérêts de nos chers patrons de multinationales c'est tout. Ne confondons pas leur intérêt à eux et le nôtre. La plupart du temps ces intérêts sont totalement opposés.

Moi non plus je ne suis pas d’accord, dire encore et toujours que c’est pour ne pas nous priver de privilèges, que c’est pour notre bien ces guerres en Afrique, je dis stop!

Dès qu’une question d’ordre national tombe depuis quelques années, il y a toujours un moment ou les médias viennent faire un rapprochement avec la classe populaire et moyenne. Dites stop!

Quand on entend les bénéfices colossales de Total, et qu’en même temps c’est la loi de la mitrailleuse (merci Mr Guillemin) pour l’extraction laissant place à la corruption comme là ou comme ici.

Non ce n’est pas toujours nôtre faute.

Aux deux grands voyageurs
Je ne crois pas avoir dit que les guerres en Lybie ou en Côte d’Ivoire étaient pour notre bien. Je soutiens que nous - citoyens français, moi y compris - en tirons bénéfice, les prix bas à la consommation et que nous jouons les Tartuffe en permanence. Les multinationales comme les grandes entreprises françaises sont florissantes parce que nous en sommes les employés et/ou les clients, elles fonctionnent avec notre accord tacite et quand la présidentielle arrive, c’est-à-dire le seul moment où nous nous occupons collectivement de politique, l’international disparaît et le discours de TOUS les candidats ignorent les ignominies commises par les grandes entreprises françaises et leurs armées au profit du pouvoir d’achat des seuls français. Forcément, comparer les problèmes des agriculteurs africains/sud américains/asiatiques avec ceux des français pauvres deviendrait vite indécent et contre productif pour ceux qui ne désirent que des suffrages. Mais peu importe, ils meurent en silence, ont abandonné le JT et ne troublent plus notre digestion, les choses sont bien faites.
Maintenant, si vous voulez confronter vos idées humanistes au terrain, au réel, je vous invite très amicalement chez moi à Casablanca où j’aurai plaisir à vous recevoir (à condition que Sandy abandonne ses véléités de me péter les dents :D).

Et moi je te soutiens Déhel que toi, moi et les citoyens français n’en tirons pas bénéfice, mais que ce sont les multinationales françaises qui en tirent bénéfice, tu comprends la différence ?

Je soutiens qu’il existe des alternatives où nous, toi moi les citoyens, ainsi que nos amis africains, cette-fois-ci en tirerions bénéfice mutuellement. Bref je soutiens qu’il existe un intérêt général. Et que cet intérêt général s’oppose à l’intérêt des multinationales françaises et de leurs actionnaires.

Tu vas me dire que je suis dans la foi vu que je ne saurais pas te détailler cette alternative. Mais notre expérience nous le prouve systématiquement. Jamais notre intérêt à nous ne sera compatible avec l’intérêt de ceux qui ne cherchent qu’à accumuler argent et pouvoir.

Et moi je te soutiens Déhel que toi, moi et les citoyens français n'en tirons pas bénéfice, mais que ce sont les multinationales françaises qui en tirent bénéfice, tu comprends la différence ?
[b] [/b]J'aime toujours ces interrogations dont tu uses et qui rappellent à ton interlocuteur à quel point tu fais preuve de pédagogie pour dispenser ce grand savoir dont tu disposes et qui nous échappe à nous simples mortels. Mais tu as raison, il faut oser.

Pour savoir si nous (les français) en profitons par rapport aux pays du sud, il suffit de voyager ou de lire certaines données concernant le prix de tel ou tel bien de consommation par rapport au revenu moyen. Un morceau de pain, le coût des études et un logement sont trois biens représentatifs me semble-t-il. Au Niger par exemple, premier fournisseur d’uranium pour la France, l’essentiel de la population rurale ne s’intéresse qu’à l’achat du pain, les études et la maison en dur sont absolument inaccessibles. Pourtant, du fait de la PAC (le truc qui te permet de faire tes courses à prix bas), il arrive que des camions déversent dans la rue des mangues parce que les vendre ferait perdre davantage d’argent que de les donner.

Tu as foi en une solution, une possibilité d’entente entre les peuples pour mieux répartir la richesse mondiale. Ca ne me paraît pas extravagant. Mais quand? Tu défiles quand on attaque les retraites françaises mais pas quand on ferme les universités en Côte d’Ivoire, ni quand on privatise l’eau au Ghana, etc. c’est ça que j’appelle des Tartufferies que tu agrémentes de l’expression de nos amis africains. Je ne suis pas sûr que la réciproque soit validée sur le continent où nous français sommes perçus comme des prédateurs insatiables au point que - lorsque le choix leur est laissé - de nombreux états préfèrent désormais une collaboration avec la Chine.

LeMonde.fr mardi 15 mai 2012

Après une campagne électorale où le mot étranger n’a servi qu’à désigner l’immigrant, un rapport de WWF rappelle La pression des pays riches sur les ressources des plus pauvres s’aggrave, extrait:

[i]Conséquence : la pression sur les ressources naturelles des pays les plus pauvres s'aggrave, qu'il s'agisse de produits alimentaires, biocarburants ou de matières premières. Du côté des terres, les acquisitions foncières ont ainsi atteint, depuis le milieu des années 2000, une superficie équivalente à celle de l'Europe orientale.

La réalité est la même pour l’eau. Plus d’un cinquième de l’or bleu consommé sur la planète (9 087 milliards de mètres cubes par an) est englouti par des produits destinés à l’exportation, agricoles ou industriels. En important de la sorte des biens intensifs en eau, les pays développés augmentent les pressions sur des zones fragiles souvent dépourvues de politiques de conservation de cette ressource rare. Aujourd’hui, 2,7 milliards de personnes se trouvent dans des zones touchées par une sécheresse pendant au moins un mois de l’année.[/i]


Le jour où on fera danser les Tartuffe, on sera pas à l’orchestre.

Tunisie mai 2012

La Tunisie entame sa propre révolution culturelle en laissant délibérément les salafistes tourmenter les mécréants, au premier rang desquels les universitaires. On assiste à une véritable inquisition avec la complicité du gouvernement visant sans doute à tordre le cou à la laïcité à la tunisienne. Si vous voulez recevoir comme moi des nouvelles relayées par quelques universitaires, écrivez à Valensi Françoise, francoise.valensi@noos.fr.

1- L’intelligentsia tunisienne dans la tourmente de la nouvelle inquisition de Habib MELLAKH, universitaire à la Faculté des Lettres des arts et des Humanités de Manouba

2- Des dangers menacent l’école de la République de Rabâa BEN ACHOUR-ABDELKEFI, universitaire

La CPI et la France des droits de l’homme

Dans l’assourdissant silence de TOUS les partis politiques participants aux élections du printemps 2012, le procès de Laurent Gbagbo se poursuit à la Cour Pénale Internationale où il est accusé de crimes contre l’humanité. Voici l’axe de défense de ses avocats: ici.

Extraits:

8. Dans la nuit du 10 au 11 avril, les bombardements continuent et les survivants tentent de leur échapper en fuyant de pièce en pièce. Au petit matin, l’assaut est donné par les forces spéciales françaises venues de l’ambassade toute proche, bientôt remplacées par des groupes rebelles, lesquels sont les premiers à pénétrer dans les ruines de la Résidence. Des hommes sont tués devant le président Gbagbo, d’autres – dont son fils et son médecin – sont battus devant lui. Il est lui-même humilié par les assaillants.
  1. Pendant que le Président Gbagbo est emmené à l’hôtel du Golf, quartier général des rebelles, les exécutions de ses partisans faits prisonniers se poursuivent. A l’hôtel du Golf, le Président Gbagbo fait l’objet de menaces et est soumis à des pressions.

  2. Le 13 avril 2011, après accord des responsables français et onusiens, le Président Gbagbo, est transféré dans le nord du pays, à Korhogo. Il y sera gardé par un chef militaire rebelle, le commandant Martin kouakou Fofié. Ce dernier fait l’objet de sanctions du conseil de sécurité des Nations unies pour violations des droits de l’homme et notamment des arrestations arbitraires et des exécutions extrajudiciaires, des sévices sexuels sur les femmes, l’imposition de travail forcé et le recrutement d’enfants soldats.

  3. L’arrestation brutale du Président Gbagbo, sa détention à l’hôtel du Golf et son transfert à Korhogo sont illégaux : aucune procédure n’a été ouverte le concernant, aucun mandat d’arrêt n’a été émis, aucune charge n’a été portée contre lui par un juge ou une quelconque autorité.

  4. Alassane Ouattar fut proclamé Président de la République le 4 mai 2011 par le même conseil constitutionnel (Cf. annexe 3) qui avait proclamé cinq mois auparavant Laurent Gbagbo Président. Certains membres du conseil constitutionnel ont dénoncé les menaces qu’ils avaient alors subies. (Cf. annexe 4).

  5. Pendant toute sa détention ; c’est-à-dire jusqu’au 29 novembre 2011, aucun mandat d’arrêt ou titre de détention ne sera jamais émis à l’encontre du Président Gbagbo.

  6. L’auraient-ils été qu’ils auraient été illégaux puisque la Constitution et la loi ivoiriennes prévoient une procédure particulière lorsqu’il s’agit de poursuivre un ancien Président de la République (Cf. Infra 2.1.3.2).

  7. Même après le 18 Août 2011, à aucun moment, un quelconque titre justifiant la détention du Président Gbagbo ne sera émis par une quelconque autorité ivoirienne, judiciaire ou administrative.

  8. Au cours de cette détention arbitraire, le Président Gbagbo fut victime quotidiennement de mauvais traitements et d’actes de torture.

  9. Enfermé dans une chambre de trois mètres sur trois mètres, sans pouvoir faire le moindre exercice, sans pouvoir même marcher à l’extérieur de la maison, peu nourri et surtout ne disposant pas des médicaments nécessaires au traitement de ses pathologies, le Président Gbagbo s’affaiblit rapidement (Cf. annexes 6 et 7). Au bout de quelques semaines, il est méconnaissable et ne peut plus se déplacer sans aide. Malgré les demandes de son médecin, ses geôliers refusent de le soigner de manière décente et même de le faire examiner dans un environnement hospitalier.

  10. A ce régime, ayant pour objectif de l’épuiser physiquement et moralement, s’ajoutent les pressions psychologiques : pendant les huit mois de sa détention il lui est interdit de communiquer avec les membres de sa famille et avec ses Avocats, lesquels ne peuvent lui rendre visite qu’à de très rares reprises et après avoir surmonté de très grandes difficultés (Cf. Infra 2.1.2).

Serait-il possible d’avoir aussi les thèses de l’accusation ? JR

La parole est à l’accusation

CPI: 4 chefs d’accusations contre Gbagbo.

Vidéo de Gbagbo à la CPI

Gbagbo sera jugé pendant 10 jours.

L’accusation est menée par Fatou Bensouda et tendra à démontrer que Laurent Gbagbo s’est rendu coupable de crimes contre lhumanité ayant pris la forme de meurtres, de viols et dautres formes de violences sexuelles, dautres actes inhumains et dactes de persécution»

Procès Gbagbo (CPI)

En comparant les thèses de l’accusation (message 79) et l’« axe de défense » décrit dans le message 77, on voit qu’à ce stade l’accusé ne se défend aucunement contre les accusations mais essaie seulement de justifier sa position que le procès est illégal.

Je suppose que les avocats feront connaître leur moyens de défense quand la CPI aura rejeté à la motion préjudicielle et qu’on sera passé au procès sur le fond. JR