15 Divers aspects de politique étrangère

Côte d’Ivoire : Faut-il juger Sarkozy pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité?
Si les faits rapportés sont exacts, ce que je crois, la comparaison avec le Chili de 1973 est absolument pertinente (celle avec le Reich beaucoup moins). J’ajouterai que cette intervention française est forcée par la situation de crise de l’économie mondiale et que la mise sous tutelle de la Côte d’Ivoire est un moyen de maintenir la note française auprès des agences de notation financière, un moyen de maintenir le pouvoir d’achat hexagonal car le pouvoir a compris que c’est la seule chose qui compte, la seule notion propre à maintenir le pouvoir en place quoiqu’il advienne ailleurs ou à le renverser dans le cas contraire.
Si un jour, nous, le peuple, récupérons notre autonomie, nous réaliserons tout ce que nous aurons cautionné par notre silence et notre paresse. Mes grands-parents m’ont légué les Brigades Internationales, le Conseil National de la Résistance, mes parents mai 68, novembre 89 et je laisserai aux miens une voiture, une maison, une playstation, un écran plat, un iPhone et un big Mac.

[align=center]En plus de son illégitimité morale, la guerre en Libye est illégale selon la loi américaine.[/align]

Le mercredi, la Chambre des Représentants a adopté un amendement au projet de loi des dépenses de défense de 690 milliards de dollars qui a rappelé que le Congrès n’a pas autorisé la guerre en Libye. Aujourd’hui, les représentants sont allés plus loin en interdisant l’intervention des troupes américaines au sol, y compris pour les employés des entreprises sous contrat avec le gouvernement américain, d’être envoyées en Libye.

Le vote de mercredi est passé d’une manière écrasante, 416 contre 5. Les 5 seulement des représentants qui s’opposaient à l’interdiction ont été Représentants Shelley Berkley (D - NV), Steve King (R - IA), Gwen Moore (D - WI), Jim Moran (D - VA), et Dana Rohrabacher (R - CA ).

L’administration Obama a lancé la guerre de Libye le 19 Mars et a informé le Congrès le 21 Mars (le lundi suivant). La guerre est officiellement devenue illégale en vertu de la loi américaine depuis le vendredi 20 mai, lorsque le président Obama n’a pas obtenu les autorisations du Congrès dans les 60 jours. Malgré cela, l’administration Obama ne semble pas avoir la moindre intention de mettre fin à la guerre.

Cela laisse ouverte la question de savoir quel sera l’impact de ce nouvel amendement. Si le président n’a aucun scrupule à faire un pied de nez à l’illégalité de la guerre, il ne se sentira pas obligé de tenir compte de la volonté des représentants concernant une interdiction formelle de troupes au sol.

Source : http://news.antiwar.com/2011/05/26/house-bars-obama-from-sending-ground-troops-to-libya/

Pour revenir sur les informations publiées dans l’article sur le site Africa Libré le jeudi 26 mai sous la responsabilité de David Gakunzi :

Côte d’Ivoire : Faut-il juger Sarkozy pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité ?

Je suis d’accord avec toi Déhel, les faits sont avérés, c’est abominable ce qui s’est passé et ce qui se passe encore :

Invité à prendre part au sommet du G8 qui se tient à Deauville en France, le nouveau président de la Côte d’Ivoire Alassane Dramane Ouattara aura fort à faire avec des organisations de défense des Droits humains. En effet cinq d’entre elles dont l’ACAT France, CCFD-Terre Solidaire, DEFAP (Service protestant de mission), la Ligue des droits de l’Homme, la CGT l’ont interpellé au sujet des massacres perpétrés en Côte d’Ivoire. Nous publions dans l’intégralité le communiqué de presse dont elles nous ont fait parvenir. :

« Après l’investiture officielle d’Alassane Ouattara et plus d’un mois après l’arrestation de Laurent Gbagbo, bien que la situation sécuritaire se soit nettement améliorée en Côte d’Ivoire, des civils continuent d’être victimes d’exactions commises par des hommes en armes dans plusieurs régions du pays. Nombre de ces exactions sont perpétrées par des hommes se réclamant des Forces Républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI).

  • A Abidjan, des femmes ont été violées ou mises à nu publiquement, des civils ont été tués, battus ou arrêtés arbitrairement. Des sympathisants du Front Populaire Ivoirien (FPI) ou des présumés miliciens pro-Gbagbo ont été exécutés sommairement. Des habitations ont été pillées, détruites ou investies par des hommes armés. De nombreux barrages ont été érigés donnant lieu à un important racket des populations. Dans plusieurs quartiers, des postes de police ou de gendarmerie ont été abandonnés, privant les civils de toute protection et de recours contre les violations de leurs droits.

  • Dans l’ouest, le sud-ouest et le sud-est du pays, notamment à Duékoué et Guiglo, les populations locales hésitent à rentrer chez elles car elles ont peur pour leur vie après les massacres commis en mars dernier et les exactions commises ces dernières semaines notamment par des mercenaires libériens. Dans des localités favorables à Laurent Gbagbo (Akoupé, Guibéroua…), des enlèvements et des menaces d’exécution ont fait fuir une partie des populations.
    Par ailleurs, à la suite de l’arrestation de Laurent Gbagbo, de nombreux cadres du FPI, des syndicalistes ou des responsables d’organisations proches du parti de l’ancien Président, ont été arrêtés sans que les charges retenues contre eux, le lieu et les conditions de leur détention soient connus.
    Depuis le coup d’état de décembre 1999, la Côte d’Ivoire est entrée dans une période d’instabilité politique et militaire. Depuis cette date, les violences perpétrées contre les civils par des hommes en armes (armée, rebelles, milices…), ont fait des milliers de victimes.
    Ces exactions doivent cesser, la sécurité doit à nouveau être assurée pour tous les Ivoiriens et les populations vivant en Côte d’Ivoire sans distinction. Pour que ce pays renoue durablement avec la paix, la lumière doit être faite sur ces exactions et sur les responsabilités des différentes parties qui se sont affrontés.
    Nos organisations saluent l’annonce faite par Alassane Ouattara de mettre la lutte contre l’impunité et la réconciliation au cœur de son programme, notamment par la création d’une Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (DVR).

Elles demandent instamment aux nouvelles autorités ivoiriennes :

  • de prendre les mesures nécessaires à l’arrêt immédiat des exactions contre les civils et des atteintes aux droits de l’homme ;
  • de prendre les mesures nécessaires à l’encadrement effectif de l’armée et de la police, pour que celles-ci soient au service de la population et assurent leur mission de protection de tous les civils sans aucune distinction ;
  • de s’assurer que les personnes arrêtées bénéficient des droits que leur garantit la Constitution (y compris le droit pour leur famille et leurs avocats de connaître les lieux de leur détention, le droit d’être présentées devant la justice dans les délais prescrits par la loi, et le droit de ne pas subir de mauvais traitements ni d’actes de torture) ;
  • de donner à la future Commission DVR les moyens nécessaires pour faire la lumière sur les violations graves et toutes les atteintes aux droits de l’homme commises depuis le début de la crise en 1999 de manière indépendante et impartiale ;
  • de permettre à la Cour pénale internationale (CPI) d’enquêter sur les exactions commises depuis septembre 2002 en lui facilitant l’accès à tous les témoins et toutes les informations utiles à son travail d’investigation ;
  • de mener des enquêtes judiciaires indépendantes, exhaustives et impartiales sur toutes les allégations d’atteintes aux droits de l’homme recensées depuis le début de la crise ivoirienne afin de juger leurs auteurs et responsables et d’apporter réparation aux victimes ;
    Enfin, les organisations signataires demandent instamment aux instances onusiennes de rendre publiques les différentes enquêtes et leurs annexes qu’elles ont mené par le passé et qui, jusqu’à ce jour ont fait l’objet de blocage dans leur parution et d’une absence de suivi de leurs recommandations. »

Ce qui est sidérant dans cette histoire, c’est le silence général qui accompagne ces révélations. Les médias sont incapables de se remettre en question sur leur aveuglement pro Ouattara - ce qui interdit les débats donc la possibilté d’un éclairage nouveau - et la population française -celle à laquelle j’accède - est murée dans un refus de communiquer à ce sujet. Je les imagine tous, dans leur vie personnelle, recentrés sur leur seul intérêt, la jouissance individuelle, masturbatoire et narcissique, à l’origine de ces légions d’obèses cérébraux, incapables d’activer autre chose qu’un raisonnement binaire - je désire/ je ne désire pas - et résignés sur l’environnement qui les nourrit honteusement. J’ai honte et c’est un sentiment répugnant.

[align=center]L’exécutif US a tenté de voler 1,5 milliard de dollars pour payer ses salariés du CNT
[/align]

L’exécutif US a tenté de s’emparer lundi 8 août dernier de 1 500 000 000 de dollars appartenant à l’État libyen, mais en ont été empêchés in extremis par l’Afrique du Sud. Les documents produits lors de cet épisode, et que révèle le Réseau Voltaire, attestent que les membres du CNT et leurs fonctionnaires sont directement salariés par un organe US.

Mardi 9 août 2011, Sana Khan, secrétaire du Comité du Conseil de sécurité établi par la résolution 1970 (2011) concernant la Jamahiriya arabe libyenne, a transmis aux membres du Comité un avis émanant de l’ambassadrice Susan Rice, représentante permanente des États-Unis à l’ONU.

Dans cette missive, dont le Réseau Voltaire s’est procuré une copie document téléchargeable ICI, Washington informe le Comité de son intention de dégeler 1 500 000 000 de dollars appartenant à la Banque centrale de Libye, à l’Autorité libyenne d’investissement, à la Banque étrangère de Libye, au Portefeuille d’investissement libyen en Afrique et à la Compagnie nationale libyenne du pétrole.

Arguant que ce dégel est légal lorsque les fonds sont destinés à des fins humanitaires ou civiles (article 19 de la Résolution 1970), Washington indique qu’il affectera unilatéralement cette somme comme suit :

  • 500 000 000 de dollars à des organisations humanitaires de son choix « pour répondre aux besoins humanitaires actuels et à ceux que l’on peut anticiper, dans la ligne de l’appel des Nations Unies et de ses mises à jour prévisibles » ;

  • 500 000 000 de dollars à « des sociétés d’approvisionnement en fuel et en biens humanitaires nécessaires » ;

  • 500 000 000 de dollars au Temporary Financial Mechanism (TFM) pour « payer les salaires et les dépenses de fonctionnement des fonctionnaires libyens, des dépenses alimentaires, de l’électricité et d’autres achats humanitaires ». Sur cette somme, 100 000 000 de dollars seront provisionnées afin d’être ultérieurement affectés aux besoins humanitaires des Libyens dans les zones non contrôlées par le Conseil de transition nationale (CNT) lorsque celui-ci aura établi « un mécanisme crédible, transparent et effectif » pour les leur transmettre.

[bgcolor=#FFFF99]En clair, les États-Unis ont informé le Comité des sanctions de leur intention de s’emparer 1,5 milliard de dollars qu’ils attribueraient pour un tiers à leurs propres services humanitaires (USAID…), pour un second tiers à leurs propres multinationales (Exxon, Halliburton etc.), et pour le restant au TFM, un bureau du LIEM, lequel n’est qu’un organe officieux créé par Washington et avalisé par le Groupe de contact pour administrer la Libye [2].[/bgcolor]

Washington a fait savoir qu’il considérerait avoir l’accord tacite du Comité des sanctions dans les cinq jours suivant la réception de sa notification.
[bgcolor=#FFFF99]
Malheureusement, la Libye ne pouvait pas s’opposer à ce vol, car elle n’est pas représentée à ce Comité. En effet, son ancien ambassadeur a fait défection, et —en violation de l’Accord de siège— le Département d’État n’a toujours pas délivré de visa à son nouvel ambassadeur.[/bgcolor]

Washington entendait bien profiter de cette absence forcée pour s’emparer du butin. Au demeurant, la France a déjà ouvert une brèche en volant 128 millions de dollars dans les mêmes conditions.

C’est en définitive le représentant permanent de l’Afrique du Sud, l’ambassadeur Baso Sangqu, qui a fait obstacle à la manœuvre.

Outre la rapacité des États-Unis, cet invraisemblable épisode confirme que l’auto-proclamée « Libye libre » de Benghazi et Misrata n’est pas gouvernée par le Conseil national de transition (CNT). Celui-ci n’est qu’une façade, au demeurant fort lézardée. L’Est de la Libye, contrôlé par l’OTAN, est administré par le Libyan Information Exchange Mechanism (LIEM), un organe informel, sans personnalité juridique, mis en place à Naples par les seuls États-Unis, même si certains de ses employés sont des Italiens.

Les fonds que l’on présente comme attribués au CNT sont en réalités remis au LIEM qui les utilise pour salarier les membres du CNT et leurs fonctionnaires. La différence est de taille : [bgcolor=#FFFF99]le Conseil national de transition n’a pas de politique propre, il se contente d’exécuter la politique des États-Unis. Et c’est bien normal lorsque l’on sait que le CNT n’a pas été formé lors des événements de Benghazi, mais plusieurs années avant à Londres comme un gouvernement provisoire en exil.
[/bgcolor]
Par conséquent, l’action militaire des États-Unis et de leurs alliés de l’OTAN ou du Conseil de coopération du Golfe n’a pas pour objectif de mettre en œuvre la protection des civils prévue par la résolution 1973, et encore moins la « libération des Libyens », mais bien la colonisation du pays.

Thierry Meyssan

http://www.voltairenet.org/IMG/pdf/ONU_Note_93_COMM_153_USA_.pdf


Comme je tiens, dans la mesure de mes moyens, à vérifier les affirmations posées par Thierry Meyssan, j’ai effectué quelques recherches qui confirment certains points avancés par Thierry Meyssan :

Déclaration du porte-parole de l’exécutif des États-Unis en faveur du renversement du système politique libyen par l’utilisation du groupe de contact financier temporaire concernant la Libye ( Contact Group on Libya of the Temporary Financial Mechanism (TFM) et de la bourse d’échanges d’informations sur la Libye ( The Libyan Information Exchange Mechanism (LIEM)), confirmation de la fourniture de rations, d’uniformes, gilets pare-balles, trousses de premiers secours au CNT :

http://iipdigital.usembassy.gov/st/english/texttrans/2011/06/20110621111034su0.4708477.html#axzz1VN2UKZkw

Désignation par le secrétaire général des Nations_Unies Ban Ki-moon des experts chargés de mettre en oeuvre les orientations du Comité du Conseil de sécurité établi par la résolution 1970 (2011) concernant la Jamahiriya arabe libyenne :

http://www.un.org/ga/search/view_doc.asp?symbol=S/2011/293&referer=http://www.un.org/sc/committees/1970/experts.shtml&Lang=F

Désignation par le secrétaire général des Nations_Unies Ban Ki-moon de l’expert chargé de mettre en oeuvre les orientations du Comité du Conseil de sécurité établi par la résolution 1970 (2011) concernant la Jamahiriya arabe libyenne ( volet humanitaire et régional ) :

http://www.un.org/ga/search/view_doc.asp?symbol=S/2011/313&referer=http://www.un.org/sc/committees/1970/experts.shtml&Lang=F

Confirmation du fait que l’État-major de l’agression contre la souveraineté libyenne, sans préjuger de ce que l’on puisse penser en bien ou en mal des dirigeants de la Jamahiriya libyenne, est basée à Naples sous commandement de l’OTAN :

http://www.jfcnaples.nato.int/page16750104.aspx

L’information sur la Libye diffusée par les médias occidentaux et la communication des rebelles du CNT réalisée et scénarisée par l’agence de relations publiques américaine Harbour Group.

Jamais l’agression de l’OTAN sur la Libye n’aurait été possible sans un parfait contrôle des médias. Le voyage de Sarkozy à Tripoli semble être la goutte d’eau qui a fait déborder le vase de la désinformation. Un média officiel, le Nouvel Observateur, craque et révèle le pot aux roses : depuis des mois, les journalistes ne faisaient plus leur travail car ils avaient été remplacés par le service de propagande de l’OTAN.

Le Tripoli merveilleux de l’Otan : http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/monde/20110914.OBS0339/video-le-tripoli-merveilleux-de-l-otan.html

attention avec le nouvel obs

ils ont été pris en flagrant délit de manipulation à coup de sondage :
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/politique/20110524.OBS3829/sondage-la-presidentielle-de-l-apres-dsk.html

ceux-ci ont publié un sondage trafiqué sur l’élection présidentielle, c’est un sondage qui propulse pour la première fois françois hollande comme numéro 1 des sondages, juste après l’exclusion de DSK

C’est un communiqué de la commission des sondages qui alerte sur la non correspondance entre les résultats et les chiffres publiés, sans donner plus de détails :
http://www.commission-des-sondages.fr/hist/communiques/mise-au-point-sondages-elections-presidentielles-31mai11.htm

Ramadan sur le printemps arabe.

http://www.agoravox.tv/actualites/international/article/enseignements-du-printemps-arabe-32158

Ca c’est de l’orateur !

[align=center]Une grève générale de 48 heures, la plus importante depuis des années, a débuté mercredi en Grèce pour deux jours.[/align]

[align=center]ΚΑΤΩ Η ΚΥΒΕΡΝΗΣΗ ΤΗΣ ΠΛΟΥΤΟΚΡΑΤΙΑΣ ΚΑΙ ΤΑ ΚΟΜΜΑΤΑ ΤΟΥ ΚΕΦΑΛΑΙΟΥ[/align][align=center] À BAS LE GOUVERNEMENT DU CAPITAL ET DES PARTIS PLOUTOCRATIQUES [/align]

[align=center]ΚΑΜΙΑ ΘΥΣΙΑ ΓΙΑ ΤΗΝ ΠΛΟΥΤΟΚΡΑΤΙΑ[/align][align=center]TOUS LES SACRIFICES SERONT POUR LA PLOUTOCRATIE [/align]

[align=center]ΕΞΟΔΟ ΑΠΌ ΤΗΝ Ε.Ε. [/align][align=center]SORTIE DE L’UE [/align]

[align=center]ΔΙΑΓΡΑΦΗ ΤΟΥ ΧΡΕΟΥΣ[/align][align=center]ANNULATION DE LA DETTE [/align]

[b]Appel du syndicat ΠΑΜΕ des collectivités locales[/b]

ATHENES (Reuters) - Une grève générale de 48 heures, la plus importante depuis des années, a débuté mercredi en Grèce pour deux jours.

Malgré ce vaste mouvement de contestation, les députés, dont les 154 élus socialistes, ont adopté dans la soirée en première lecture un nouveau plan d’austérité. Ils devront encore se prononcer jeudi article par article.

Ce nouveau train de mesures comprend notamment une réduction des salaires et des retraites dans la fonction publique, une hausse des impôts, une suspension des accords salariaux de branche et l’instauration du droit de licenciement dans l’administration.

La grève de 48 heures entamée mercredi concerne les administrations, les entreprises, les services publics mais également les commerces de détail.

Plus de 100.000 personnes sont descendues dans les rues d’Athènes.

« C’est l’une des plus grandes manifestations de ces dernières années. Les gens montrent qu’ils sont déterminés à manifester contre les politiques suivies », a témoigné une manifestante, Mary Bossis, professeur à l’Université du Pirée.

« Nous n’en avons pas fini avec les manifestations. Nous sommes arrivés à un point où les gens ont le sentiment que le gouvernement ne les représente plus, où ils veulent un changement radical », a-t-elle ajouté.

Impopulaire, le Premier ministre socialiste George Papandreou a réclamé le soutien de ses concitoyens sur sa politique d’austérité qu’il juge indispensable pour sortir la Grèce de son endettement.

Après deux ans de ce régime drastique, la colère était évidente mercredi chez les manifestants furieux non seulement contre leur propre gouvernement mais aussi contre les créanciers internationaux exigeant une telle politique d’austérité.

« Qui essaient-ils de tromper? Ils ne nous sauvent pas. Avec ces mesures, les pauvres deviennent plus pauvres et les riches plus riches. Et bien je dis: ‹ Non merci. Je ne veux pas de votre aide › », a déclaré un fonctionnaire de 50 ans, Akis Papadopoulos, dans un défilé.

S’exprimant avant le vote, Nikos Kioutsoukis, l’un des responsables du syndicat du secteur privé GSEE, a jugé que les députés auraient dû rejeter les nouvelles mesures d’austérité « s’il leur reste encore un peu d’humanité, de décence, de fierté et d’esprit national ».

En Crète, où plus de 20.000 personnes ont manifesté contre l’austérité, et dans les villes de Thessalonique, Volos, Lamia et Patras.

Quelque 400 dockers se sont rassemblés à l’entrée du port du Pirée tandis qu’un millier de gardiens de prison se sont réunis devant le ministère de la Justice.

Les contrôleurs aériens ont décidé d’assouplir leur mouvement et d’observer un débrayage de douze heures seulement (de minuit à midi) pour ne pas pénaliser les voyageurs. Un porte-parole de l’aéroport d’Athènes a indiqué que 150 vols nationaux et internationaux avaient été annulés tandis que 16 vols ont été reportés.

Cette grève survient avant un sommet de l’Union européenne dimanche consacré à la crise de la dette souveraine dans la zone euro et à la question du déblocage d’une nouvelle tranche d’aide pour permettre à la Grèce de faire face à ses échéances financières au-delà du mois de novembre.

George Papandreou dispose d’une courte majorité de quatre sièges au Parlement mais il a réussi à maintenir la discipline au sein du groupe parlementaire du Pasok, dont les 154 députés ont voté en faveur de son projet.

Le malaise est pourtant perceptible chez les députés socialistes, dont un a démissionné lundi en signe de protestation contre l’austérité.

« Il est évident que la société a atteint la limite du supportable », a déclaré une députée Pasok, Elpida Tsouri.

Le ministre de la Réforme administrative, Dimitris Reppas, a pour sa part évoqué le sentiment d’isolement qui règne au sein du parti au pouvoir, se comparant à un homme « jeté aux lions ». « Au gouvernement, on se sent comme des gens dans le Colisée, face au monstre de la dette, sous l’oeil de la foule dans les tribunes », a-t-il dit.

COMMUNIQUÉ DU PARTI COMMUNISTE GREC KKE

La réponse des travailleurs s’intensifie contre l’offensive anti-populaire sans fin.

Les revenus des travailleurs du privé et du public seront brutalement affectés par les nouvelles mesures. L’objectif du gouvernement, de la ploutocratie et de la Troika est d’aboutir à une diminution drastique des salaires. Les nouvelles mesures réduiront encore les salaires des employés du public, qui ont déjà perdu l’équivalent de 5 mois de salaires, dans le même temps, sur la base du plan de nouvelle structure des salaires, les salaires des travailleurs du public seront amputés d’entre 20 et 50% de leurs salaires, si ce n’est plus ! Tandis que sur le modèle de l’accord lamentable signé dans l’entreprise de télécoms OTE, les salaires dans le privé subiront même des baisses encore plus conséquentes. Ils suppriment les conventions collectives de façon à pousser les salaires à la baisse dans le secteur privé bien en-dessous du honteux Accord national sur les salaires, qui impose en parallèle à des coupes dans les allocations sociales des salaires de misère.

La nécessité d’une intensification immédiate de la lutte, non seulement avec la grève du 19 octobre mais avec une grève générale nationale de 48 heures les 19 et 20 octobre a été décidée par le PAME pour que la classe ouvrière Grecque puisse porter une riposte décisive aux mesures gouvernementales qui enterrent leurs droits et leurs vies.

Des grèves se sont développées dans tous les secteurs durant toute la semaine contre les mesures du gouvernement, de la ploutocratie, de la troïka UE-FMI-BCE, dans l’ensemble du système de transport urbain public, paralysant le transport public à Athènes. Les travailleurs municipaux sont en grève, faisant pression à travers le refus de collecter les ordures dans de nombreuses municipalités y compris Athènes pendant une semaine. Les travailleurs de la DEH (bureaux de l’entreprise d’électricité) ont occupé pendant deux jours le bâtiment où se trouvent les machines qui impriment les factures d’électricité, bloquant concrètement l’impression et l’envoi aux travailleurs d’un nouvel impôt par tête, une taxe foncière dont le gouvernement a annoncé qu’elle serait prélevée sur les factures d’électricité. La situation dans le secteur de la santé est explosive, où le gouvernement en plus de la fusion d’hôpitaux a annoncé la fermeture de 50% des lits dans les hôpitaux publics et la concession de centaines de lits d’hôpital à des entreprises privées. Des occupations et des arrêts de travail se sont produits dans les plus gros hôpitaux, dont l’Hôpital général public Ag.Savvas contre ces projets gouvernementaux. Les marins organisent une grève de 48 heures lundi et mardi. Les employés dans les agences des impôts tout comme dans de nombreux ministères et organismes publics sont également en grève et ont occupé les bâtiments de plusieurs ministères. Plusieurs secteurs des travailleurs indépendants tels que les chauffeurs de taxi et les avocats sont aussi en grève. Les lycéens, étudiants et enseignants réalisent des manifestations et des occupations depuis un mois et demi vu la situation inacceptable que les parents, enseignants (les professeurs étaient également en grève cette semaine) vivent avec des écoles sans livres et le ministère remettant des photocopies à la place des livres. Dans le même temps, les dernières lois sur les écoles, collèges-lycées et les universités promeuvent et renforcent la marchandisation des écoles et facultés et forcent les parents à payer encore plus.

Un exemple significatif de l’activité du PAME dans la période est la réintégration d’un travailleur licencié dans une des trois grandes entreprises laitières. Face au licenciement de ce travailleur par les patrons de l’industrie laitière MEVGAL, ce fut la riposte des travailleurs qui se sont mis en grève pendant trois jours dans les deux principales usines à Athènes et Salonique. C’est ainsi que les travailleurs ont éventé les plans des patrons qui ne concernaient pas seulement ce licenciement mais des centaines de licenciements à travers la fusion de l’entreprise avec un autre grand groupe de l’industrie laitière. La réintégration du travail nous montre la voie, elle nous montre qu’une lutte résolue peut mettre en échec les plans anti-populaires dans les lieux de travail où tout paraît joué d’avance.

Ces actions qui sont confrontées à l’intimidation du gouvernement et du patronat, déclarant les grèves comme illégales et abusives, s’intensifieront avec les manifestations et les grèves du PAME, les 19 et 20 octobre, dans le cadre de la grève générale.

Source : http://fr.kke.gr/news/news2011/2011-10-14-info/

Un petit échantillon des atrocités sous le régime kadhafiste :

http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/fin-des-injustices-en-libye-103088

A vérifier bien entendu, mais si c’est vrai, ce serait intéressant d’avoir l’avis de nos élus…
Pour rappel, tous les parlementaires belges, sans exception, ont voté pour l’ingérence humanitaire… dont le résultat se solde par plusieurs dizaines de milliers de morts… Ca fait froid dans le dos… Vu l’ampleur de la crise, on fait sauter l’Afrique entière la prochaine fois et si ça suffit pas, on ira bombarder les esquimaux, ils n’ont pas l’air très nets ces gens là…

Des morts, oui, mais humanitaires mon bon monsieur…

[align=center]Les ivoiriens vivent une dérive totalitaire sans précédent.[/align]

[color=midnightblue][size=9]Voilà sept mois qu’Alassane Ouattara, soutenu par la « communauté internationale », est devenu le président de la Côte d’Ivoire au détriment de Laurent Gbagbo et au terme d’une crise qui aura vu le pays se déchirer. Si l’inculpation de Gbagbo par la CPI a été largement médiatisée, la situation en Côte d’Ivoire est passée sous silence. L’ordre et la tranquillité sont pourtant loin d’être revenus comme le remarque le professeur Dedy Sery. Il pointe un bilan désastreux et condamne la recolonisation du pays par la France.

Alassane Ouattara est président depuis sept mois. Comment se portent les Ivoiriens ?

Dédi Séry : Aussi paradoxal que cela puisse paraître, les Ivoiriens dont la communauté internationale prétend qu’ils ont rejeté Laurent Gbagbo à l’issue du scrutin du 28 novembre 2010, regrettent ce dernier, au grand dam des soutiens extérieurs de Ouattara, le vainqueur. Ceci indique clairement que l’Occident a échoué. Et que le vrai vainqueur, c’est Laurent Gbagbo. Mais le drame de la Côte d’Ivoire est que les grands de ce monde ne peuvent pas et ne veulent nullement se déjuger, par arrogance. Sinon comment comprendre que ces grands dirigeants de grande tradition démocratique, assistent sans broncher au recul de l’Etat de Droit dans un pays comme la Côte d’Ivoire qu’on prétend avoir remis sur les rails de la démocratie ? Comment ces dirigeants peuvent-ils tolérer que des « forces indisciplinées et incontrôlées » – c’est le terme de Ban-Ki Moon lui-même – puissent contrôler une armée républicaine qui crée l’insécurité, au point que ces mêmes soutiens extérieurs délocalisent leur Ambassade à Dakar ou à Accra ou déconseillent carrément la destination Côte d’Ivoire à leurs ressortissants ? Est-il rationnel et politiquement correct que des démocraties comme la France et les Etats-Unis puissent soutenir, sur la place publique et en ce début de XXIème siècle, un système politique qui rappelle si étrangement la féodalité du Moyen Age avec ses seigneurs et vassaux unis davantage par des liens tribaux que par des règles impersonnelles ? En effet, chaque village, chaque quartier, du Nord au Sud et d’Est en Ouest de la Côte d’Ivoire, est aujourd’hui militairement occupé par des Dozos/FRCI venus de la CEDEAO, qui tuent et dévastent tout sur leur passage, depuis sept mois. Impunément ! Au vu et au su des forces Licorne/ONUCI et des ONG de défense des Droits de l’Homme. Tout simplement parce que les victimes sont des pro-Gbagbo.

Outre ce problème sécuritaire, il faut noter que la cote de l’économiste Ouattara est aujourd’hui bien plus pauvre que celle de l’historien Laurent Gbagbo. Depuis l’avènement de Ouattara, la vie des Ivoiriens sombre dans la précarité : il y a environ 2 000 000 de réfugiés/déplacés ; près de 200 000 personnes ayant perdu leur emploi ; 400 hauts cadres FPI/CNRD meurent de faim depuis le gel de leurs avoirs bancaires ; il y a des dizaines de prisonniers politiques qui croupissent dans les geôles du régime des vainqueurs, avec la caution des grandes puissances de ce monde ; les prix des denrées alimentaires flambent ; les syndicats qui ont organisé 116 mouvements de grève totalisant 704 jours d’inactivité, de 2003 à 2010, sous Laurent Gbagbo, préfèrent aujourd’hui ne rien dire, ne rien entendre et ne rien voir. Cela veut dire qu’ils ont peur mais nous sommes d’accord que cette peur n’est pas un hommage rendu à Ouattara. C’est plutôt à Laurent Gbagbo que l’on rend hommage, lui qui apparaît ainsi comme le chef permissif et démocrate par excellence. Ajoutons à cela un fait gravissime qui ne suscite, curieusement, aucune indignation de la part des soutiens extérieurs du nouveau régime : le pillage et la fermeture des Universités publiques de Cocody et d’Abobo-Adjamé, pour deux ans. Cela a pour conséquence un manque à gagner se chiffrant à 900 Doctorats, avec 77 000 étudiants jetés à la rue, sans compter 3 générations de bacheliers non inscrits et contraints à l’oisiveté. Depuis la disparition de Félix Houphouët-Boigny, c’est la toute première fois que les Ivoiriens expérimentent de telles dérives totalitaires.

Sur le plan institutionnel, l’Assemblée Nationale a été dissoute de fait et les Députés jetés à la rue, sans émoluments depuis le 11 avril 2011. Les organisations de défense des Droits de l’Homme ont fermé les yeux là-dessus, tout comme elles ont cautionné un découpage électoral des plus iniques et des plus ethnocentrique, la configuration tout aussi tribale de la CEI, les nominations illégales au Conseil constitutionnel, etc. Sur cette base, je puis dire que depuis sept mois, les Ivoiriens se portent très mal alors qu’on leur avait promis le bonheur dans la paix et la quiétude devant l’avenir.

Beaucoup présentent Alassane Ouattara comme un monstre froid et cynique. Comment vous, vous le décrivez ?

Pour avoir suivi la campagne électorale de Ouattara, mais aussi pour avoir suivi ses discours depuis l’arrestation de Laurent Gbagbo par la France et sa déportation à Korhogo puis à La Haye, je sais que le Chef de l’Etat actuel affectionne les expressions de type « mon pays », « mes compatriotes », « mon frère Laurent Gbagbo ». Mais entre le dire et le faire, je note un gouffre consternant. D’après les ONG internationales qui sont généralement pro-Ouattara, les Dozos et FRCI ont tué et continuent de tuer des milliers de pro-Gbagbo, c’est-dire les compatriotes de Ouattara ; mieux, parmi les milices et FRCI qui ont déferlé sur la partie Sud de la Côte d’Ivoire à partir du 17 mars 2011, on dénombre des gens venus de presque tous les pays de la CEDEAO. Ce qui donne à la Côte d’Ivoire, l’image d’un pays occupé et en voie de recolonisation par la sous-région. Voilà ma première observation. La deuxième concerne la problématique de la réconciliation. On se souvient que pour réconcilier les Ivoiriens (octobre-décembre 2001), Laurent Gbagbo avait fait rentrer d’exil ses principaux adversaires politiques de l’époque : Ouattara, Bédié, Guéï. Mais à son tour, Ouattara entend réconcilier « ses compatriotes » sans Laurent Gbagbo et ses partisans qui représentent pourtant au moins 46% de la population si je m’en tiens au résultat de la communauté internationale. C’est dire qu’on est en présence d’une réconciliation non-inclusive de la part d’un leader qui a été soutenu par les puissances extérieures parce qu’il était victime de pratiques d’exclusion de type « ivoiritaire ». Ouattara vient même de faire extrader son « frère Laurent Gbagbo » à La Haye, non pas à la demande de ses « compatriotes ivoiriens », mais sur injonction de Paris : peu avant cette déportation, le ministre français des Droits de l’Homme estimait que la réconciliation des Ivoiriens passaient par l’extradition de « son frère Laurent Gbagbo ». Est-ce ainsi qu’on traite un frère ? Est-ce ainsi qu’on doit désormais traiter les frères ? Autant de questions qui incitent les compatriotes de Ouattara à dire qu’il veut toujours une chose et son contraire. Voilà pourquoi ils ont du mal à le suivre. J’en veux pour preuve les cris de désapprobation qui ont surgi et continuent de secouer cette coalition à propos de la déportation d’un frère : Djédjé Mady, président du Directoire dudit RHDP a parlé d’une « déchirure profonde dans le tissu national ».

Que répondez-vous à ceux qui disent que la France dirige la Côte d’Ivoire avec Ouattara comme homme de mains ?

Cela est une évidence. Ouattara a demandé à la France de maintenir la Force Licorne sur le sol ivoirien aussi longtemps qu’il restera au pouvoir, contrairement à la position de Laurent Gbagbo qui, lui, avait demandé le départ de la base militaire française de la Côte d’Ivoire. Or une présence militaire étrangère dans un pays indépendant n’est rien d’autre que l’expression d’un assujettissement politique. Si à cela vous ajoutez l’assujettissement économique en termes d’endettement, de contrats de gré à gré, de bradage des ressources stratégiques, vous obtenez non pas la domination mais l’esclavage. En effet, François Fillon a révélé, le 14 juillet 2011, que c’est la France qui paye les fonctionnaires ivoiriens ! Du jamais vu sous Laurent Gbagbo dont le pays était pourtant coupé en deux et qui avait des raisons objectives de ne pas pouvoir payer les fonctionnaires ivoiriens. Une confidence : de 1960 jusqu’en 1979, 80% des conseillers techniques au sommet de l’Etat ivoirien étaient des expatriés français. De juin 1980 jusqu’au 11 avril 2011, ce sont les Ivoiriens eux-mêmes qui ont géré leurs propres affaires dans les différents cabinets ministériels. Ce que nous constatons donc depuis la chute du régime de Laurent Gbagbo, c’est bien le retour massif de ces expatriés pour la recolonisation de la Côte d’Ivoire.

Il paraît que Ouattara a donné l’ordre aux chasseurs Dozos et à ses milices de dégager les rues. A-t-il les moyens de chasser ceux qui l’ont porté au pouvoir ?

Je réponds à cette question par la négative et les preuves ne manquent pas pour démontrer que Ouattara n’a pas les moyens de chasser les Dozos/FRCI qui l’ont porté au pouvoir. Ces derniers, une catégorie particulière de Forces Républicaines, défient tous les jours leurs chefs, indiquant qu’ils ne quitteront la rue ou qu’ils continueront le trouble dans les villages, hameaux et quartiers du pays aussi longtemps que Ouattara ne leur donnera pas leur part du butin de guerre : il leur aurait promis 5 000 000 de FCFA par combattant, des villas ou des véhicules, promesses qui tardent à se concrétiser dans leurs mains. D’où les slogans hostiles à l’endroit du pouvoir actuel. On peut donc dire qu’à chaque catégorie socioprofessionnelle et à chaque époque ses prisonniers. La population ivoirienne est otage des Dozos/FRCI ; le gouvernement actuel est prisonnier des Dozos/FRCI ; ce même régime dépend de ses appuis extérieurs ; lesquels appuis extérieurs dépendent de leurs contribuables respectifs en cette période de crise économique et financière sévère (…). Tout est dans le tout. Et c’est cet enchevêtrement des choses qui passionne les observateurs nationaux et internationaux de la scène politique ivoirienne.

La peur de se retrouver aussi un jour à La Haye ne va-t-elle pas pousser Ouattara et ses seigneurs de guerre à s’éterniser au pouvoir ?

S’éterniser au pouvoir pour échapper à la rigueur de la CPI ? C’est possible. C’est aussi légitime, humainement parlant. Mais je me demande si la longévité politique d’un système dépend forcément et toujours de la volonté de ses dirigeants. Cependant, j’avoue que votre question est quelque part judicieuse dans la mesure où près de la moitié des ministres du gouvernement Ouattara-Soro viennent de se donner une carapace d’immunité parlementaire en se faisant élire Députés lors de la dernière mascarade électorale du 11 décembre 2011. Mais ce parapluie me paraît d’une extrême fragilité au regard de l’humiliation que les Députés de la dernière législature ont vécue : avec (…) l’arrestation du Président Gbagbo le 11 avril 2011, l’Assemblée Nationale n’a-t-elle pas été dissoute de fait en violation de la Constitution ? Des Députés comme Simone Ehivet-Gbagbo n’ont-ils pas été jetés en prison alors qu’ils bénéficiaient d’une immunité ? L’histoire est une école de la prudence et de la circonspection. C’est pourquoi, à mon avis, l’on ne doit pas faire à autrui ce qu’on ne souhaite pas pour soi-même.

Pour Guillaume Soro, le manque de repentance serait le point clé du transfèrement du président Laurent Gbagbo à La Haye. Que lui répondez-vous ?

Cette déclaration de Guillaume Soro est la preuve même d’une collusion entre le régime actuel et sa justice, la justice des vainqueurs. Et quand bien même ce ne serait pas le cas, le Premier ministre Soro n’est pas bien placé pour parler de repentance. Et puis si repentance il doit y avoir, qui doit le faire et dans quelle circonstance ? En effet, qui dit repentance dit procès. Mais peut-il y avoir procès sans toutes les parties au conflit ? Voyez-vous, par arrogance et par manque d’humilité, on avance des propos qui se liguent contre le bon sens.

Charles Konan Banny n’a toujours pas démissionné de la commission vérité réconciliation…

Si Charles Konan Banny n’a pas démissionné, c’est tout simplement parce qu’il se sent bien dans sa peau là où il est. Il pouvait bien démissionner s’il ne partageait pas la conception de la réconciliation version Ouattara. Celle-ci consiste à ouvrir des procès, à condamner et à réconcilier de façon concomitante, dans une perspective de justice des vainqueurs à la Nuremberg. Je suis convaincu qu’il ne réussira jamais sa mission aussi longtemps que les vainqueurs continueront de tuer, d’emprisonner, disons d’animaliser les pro-Gbagbo. Et puis, une question d’ordre purement éthique me rend pessimiste quant à ses chances de réussite dans la mission qui est la sienne. Charles Konan Banny fait partie de la galaxie des anti-Gbagbo. Or, tout effort de paix authentique de la part d’un médiateur s’inscrit obligatoirement dans l’impartialité et la neutralité… On observe cela chez les animaux non humain, notamment les gorilles, on l’observe tout naturellement chez les animaux humains, qui ont la prétention d’être plus éthique que les grands singes. L’exemple de Desmond Tutu en Afrique du Sud est là pour le prouver.

On a encore en mémoire l’économiste en pleine campagne qui construira une université chaque année, des hôpitaux… Vous le croyez encore ?

Eh oui ! La période de la campagne électorale est terminée, bien loin derrière nous ! Le camp Ouattara avait promis, dans le plus pur style démagogique, beaucoup plus de choses que possible. Il l’a fait tout simplement parce qu’il voulait se donner de la consistance aux yeux de l’opinion. C’est dans cette logique publicitaire qu’il a promis une Université et des hôpitaux chaque année. Mais on notera que l’économiste Ouattara n’a pas indiqué préalablement le lieu d’implantation de ces infrastructures culturelles et sociales alors qu’il envisageait une politique de décentralisation. Lui qui disait en 2000 que le système d’Assurance Maladie Universel proposé par Laurent Gbagbo était dangereux parce que coûteux, a pu promettre des hôpitaux et des Universités chaque année. Contradiction. Beaucoup de gens, surtout les analphabètes ont un moment accordé du crédit à ces promesses démagogiques, par ignorance. Et voici que la réalité est beaucoup plus dramatique pour le camp Ouattara. Mais se rendant compte qu’il n’a même pas encore achevé la construction de la clôture de l’Université de Cocody, il envisage de saucissonner la pauvre Université, aujourd’hui entièrement saccagée. Du chapeau du prestidigitateur sortiront quatre Universités pour montrer qu’on aura réalisé ce qu’on a prévu. On tend ici vers une situation cocasse : sur ces ruines, on fera de chaque groupe d’UFR une Université : une Université de Sciences juridiques et Economiques ; une Université de Sciences et Techniques ; une Université de Lettres et Sciences Humaines ; une Université des Sciences de la Santé, etc. En un tour de passe-passe, il aura réalisé ce qu’il a promis. Là encore, il va marquer contre son propre camp. Parce que pour créer une Université, il faut tenir compte de tous les paramètres de l’environnement, des aspirations des populations. Là où Laurent Gbagbo voulait décongestionner Abidjan en faisant construire une Université dans chaque pôle de développement régional, l’éminent économiste veut créer plusieurs Universités sur les ruines de Cocody. Comme ça ! Cette perspective n’est ni plus ni moins qu’un bricolage collectif et du faux, finalement. Mais un faux dangereux en tant qu’il crée de faux espoirs et ne fait pas avancer la cause du développement équilibré et durable.

Beaucoup d’analystes disent qu’en bloquant les Avoirs des dignitaires du FPI et en lançant des mandats d’arrêt internationaux, l’idée était d’affaiblir ce parti et par ricochet de se retrouver seul à l’Assemblée. C’est ça aussi votre avis ?

Je suis d’accord avec vous. C’est la preuve que sans l’affaiblissement forcené d’un parti redoutable comme le FPI, le RDR n’aura jamais le sommeil tranquille parce qu’il redoute les joutes démocratiques. Il ne peut pas durer sans la violence. Ce qu’il faut au RDR, c’est moins un contexte de lutte institutionnelle, à armes égales, qu’une dictature ou système oligarchique, comme c’est le cas aujourd’hui. Le contexte que nous vivons est celui d’une dictature qui dépasse de très loin le système de parti unique sous Félix Houphouët-Boigny. Les historiens diront que Houphouët-Boigny avait besoin de moins de kalachnikov et de matraques pour imposer sa dictature à une population quasiment analphabète et en contexte de guerre froide. Aujourd’hui, les héritiers du père de la Nation, pour répondre aux tenants de la boulimie néolibérale, ont besoin de plus de moyens anti-démocratiques et déshumanisants face à un peuple ivoirien de plus en plus intellectualisé, donc plus exigeant. Mais cette force barbare imposée à la Côte d’Ivoire de 2012 n’a pas beaucoup de chance de prospérer, en raison justement de ce capital intellectuel national. On comprend pourquoi ce régime s’acharne contre l’Université. La Côte d’Ivoire est un petit pays mais qui est sur le point de rallier à sa cause bien des consciences éprises de liberté et de justice de par le monde. Je pense plus particulièrement à nos Diasporas africaines (Cameroun, Togo, Angola, Afrique du Sud, Ghana, Gambie, etc.) ainsi qu’aux représentants de la Gauche occidentale (Jean Ziegler, Michel Galy, Guy Labertit, Albert Bourgi, etc.).

Finalement l’UE comme les Etats-Unis n’ont pas trouvé bizarre que Ouattara aille seul aux législatives avec son groupe politique. Comment vous l’expliquez ?

Nous sommes dans une logique implacable, celle des connivences diplomatiques que l’on constate aussi bien en amont qu’en aval des crises que traverse la périphérie du monde capitaliste. Non seulement tout a été mis en œuvre par l’UE et les Etats-Unis pour noircir, diaboliser et renverser Laurent Gbagbo, tout simplement parce qu’il n’est pas leur homme, mais aussi ces soutiens observent un silence coupable face aux dérives oligarchiques de leur homme. Ils auraient parlé de bizarrerie, crié haro sur le baudet si c’est Laurent Gbagbo qui était allé seul aux législatives avec son parti, le FPI. Vous savez, chez les mondialisateurs, la démocratie est un système à géométrie variable. Bernard Kouchner ne demandait-il pas début mars 2011 à la Droite Occidentale de soutenir Hamid Karzaï quand bien même il serait corrompu, car « c’est notre homme ». De la même manière, les Etats-Unis, l’UE, le Canada soutiennent aujourd’hui Ouattara parce qu’il n’est pas Gbagbo, leur ennemi juré. Voilà pourquoi les soutiens extérieurs de Ouattara se contentent de « soupirs diplomatiques » face aux dérives totalitaires de leur homme. Sans conséquence aucune pour le régime qu’ils ont mis en place. J’appelle « soupirs diplomatiques », les mesures hypocrites qui consistent, par exemple, à délocaliser une Ambassade ou à déconseiller à des ressortissants la destination Côte d’Ivoire. Ce sont là des mesures en trompe l’œil, donc complaisantes qui montrent le degré d’hostilité de la Droite Occidentale vis-à-vis des dirigeants « d’Outre Mer » peu accommodants. Entre « ces mesures » et les différents embargos économiques, financiers et pharmaceutiques contre le peuple ivoirien et ses dirigeants, en décembre 2010 – janvier 2011, il n’y a aucune comparaison possible. C’est un racisme idéologique qui s’est surajouté au racisme biologique dont souffre le monde non occidental, depuis le XVIème siècle.

Ouattara veut 13.000 milliards pour reconstruire la Côte d’Ivoire là où Gbagbo refusait l’aide. Qu’est-ce qui fait la singularité de Laurent Gbagbo ?

Laurent Gbagbo est l’enfant du peuple ivoirien. Il aime son peuple et son peuple l’aime. Et c’est parce qu’il aime son peuple qu’il est foncièrement souverainiste, c’est-à-dire un dirigeant jaloux de l’indépendance et de la dignité de son pays. Voilà pourquoi il a horreur de faire endetter cruellement la Côte d’Ivoire. La dette n’est rien d’autre qu’un assujettissement économique qui se transforme, tôt ou tard, en dépendance politique et idéologique sur plusieurs générations. Laurent Gbagbo n’en voulait pas du tout. C’est pourquoi il ne pouvait pas être aimé et soutenu par ceux qui prospèrent à partir de l’endettement massif des pays du Tiers-monde : le FMI, la Banque Mondiale et tous les spéculateurs néolibéraux. Et je suis sûr que c’est son souverainisme qui a été perçu comme un péché capital et qui est à l’origine de cette haine anti-Gbagbo. Voyez-vous, la gbagbophilie a débouché sur les bombardements du 11 avril 2011. On voit donc que Ouattara est l’ami naturel du monde libéral qui ne prospère que sur l’endettement des pays faibles et sans défense. Entre Ouattara, le représentant de la boulimie néolibérale et Laurent Gbagbo, le porte-drapeau du socialisme démocratique, donc du souverainisme, il y a une différence de nature perceptible à travers le traitement infligé au Woody de Mama à l’occasion d’une simple controverse électorale.

[i]Interview réalisée par Camus Ali[/size][/color]

Modification du 3 octobre 2013 : Hébergement de l’image chez un autre hébergeur, l’ancien ayant cessé de l’héberger.

[align=center]BOOTS RILEY RACONTE OCCUPY OAKLAND[/align]
[align=center]- Entretien avec Charles Reeve - [/align]

Au micro, Boots Riley a de la gueule : coupe afro, flow funky, paroles rentre-dedans. Il aurait pu en rester là, faire prospérer sa petite entreprise rap, dans la droite ligne de son premier groupe The Coup. Mais non : Boots Riley vit à Oakland, et il ne pouvait rester insensible aux événements qui secouent la ville. D’abord sceptique, il a rejoint la lutte d’Occupy. J’ai rencontré le rappeur Boots Riley dans un café de Vitry-sur-Seine, le dimanche 12 février ; il était à Paris pour participer au festival « Sons d’hiver ». Boots s’est beaucoup impliqué dans le mouvement « Occupy Oakland », qui agite sa ville natale depuis octobre 2011.

Nous avons parlé pendant une heure de son expérience dans ce mouvement — comment cela a commencé et comment il s’y est engagé. Il a aussi émis certaines critiques, ainsi que des doutes et idées sur l’état actuel du mouvement, sur ses aspects positifs et ses perspectives.

Depuis cette rencontre, la situation a évolué au sein du mouvement Occupy. Un débat intense traverse les groupes locaux qui s’en réclament Tout d’abord sur la question de la violence et des tactiques plus offensives de noyaux assimilés aux dits « Black Blocs ». Sur la côte Ouest surtout, la discussion porte également sur les liens entre les activistes d’Occupy et les organisations syndicales – en particulier le syndicat des dockers, ILWU.

Après le succès du blocage des ports à l’initiative d’Occupy, la direction de ce syndicat … Lire la suite ici …

Merci Gilles.
Boots est partisan d’une mobilisation au travers de la lutte des classes, or, si j’ignore la situation aux EU, en France, la classe ouvrière me semble trop morcelée par les individualismes en construction, la honte du prolétariat, la corruption syndicale et la volonté de promotion personnelle qui en découle pour s’engager sur une lutte identitaire.
La valse des voix entre Mélenchon et Lepen en atteste aujourd’hui.
En plus, le mouvement Occupy souffre d’un manque de perspective. S’il a été suscité par la crise de 2008, il ne s’est construit que sur une contestation sans solution(s) qui aujourd’hui est confrontée à la polyphonie paralysante de la démocratie directe. Tout le contraire de ce que nous proposons sur ce forum, puisque nous proposons une solution technique vidée d’idéologie, sauf à considérer la démocratie comme une idéologie.

A propos de ces mouvements qui « souffrent d’un manque de perspective » :

Le futur rêêêvolutionnaire se construit sur différents types d’énergie, concrétisés dans : la prise de conscience, l’indignation, la contestation, la dénonciation, l’invention d’idée, la proposition, la recherche de pouvoir, l’expérimentation, la construction effective sur le terrain.
Elles sont complémentaires.
Chacune est nécessaire aux autres.
Chacune doit s’harmoniser avec les autres.
Toutes doivent s’harmoniser avec chacune.
Je me garde de reprocher à l’une de ne pas user du registre des autres.
On attend d’un mouvement éveilleur plus que ce qu’il offre pourtant à profusion : le choc mental.
« On » attend de le voir imiter ce contre quoi il s’insurge …
On le voudrait volontaire pour ensuite l’accuser de totalitaire …

C’est ce que les journalistes et les hyper-rationnalistes de l’organisation ne pigent pas :
Des mouvements tels que Mai 68, Occupy, Les indignés, et d’autres, peuvent impacter le monde de manière fondamentale, profonde et durable, sans pourtant jamais songer à emprunter les sentiers du vouloir et du pouvoir.
La pensée collective est complexe et n’obéit pas à des règles.
Les pulsions la façonnent au moins autant que le parti VIP.

Si je comprends bien Ana, tu défends l’idée que la révolution se suffit à elle-même. Pourtant:
1936: congés payés, nationalisation des biens de production et réforme agraire dont l’esprit nous habite encore.
1968: Pompidou succède à De Gaulle, certains révolutionnaires investissent la politique et les médias, construisent l’hyperréalité, défendent le TCE, les fonds de pension, la dérégulation et sont même parvenus à dénaturer la notion d’utopie. Les autres révolutionnaires suivent, les étudiants maoïstes, anarchistes, trotskistes, etc. construisent l’esprit des années 80 et 90.
Mai 68 a aussi généré une psychanalysation de la population, permettant l’avènement des droits individuels et de ce qui s’en suit: la société se légalise et s’individualise, s’en suivent le démantèlement de l’instruction républicaine, la dilution des politiques, des collectivités, la mondialisation, la dérive égalitariste, la néo-colonisation, etc.

Que 1968 soit un bon souvenir, je te le concède volontiers, auquel j’aurais sans doute participé si je m’y étais trouvé. Seulement, ses effets bénéfiques, comme la libération morale de l’individu, dans l’état actuel des choses, ont été largement eclipsés par le reste. Et si ceux qui l’ont vécu se félicitent de la fin du patriarcat autoritaire, leurs enfants regrettent entre autres les essais pédagogiques des 70 et 80.

Si le choc mental que génère une révolution reste l’expression de pulsions individuelles désordonnées il provoque d’ordinaire un retour en arrière et l’esprit porté par la révolution en question est dénaturé, voire diabolisé et proscrit.
Le « on » dont tu uses dans ton raisonnement est une forme de déresponsabilisation, car quelle révolution ne fait pas l’objet de critiques? Or ce « on » semble bien responsable de l’échec révolutionnaire auquel tu penses (mai 68?). Pourtant, tu sembles quand même te satisfaire de l’impact psychologique des révolutions passées tout en débattant sur ce forum pour construire une nouvelle utopie autour du tirage au sort, utopie contrainte par des années de débats sur les différents fils. N’y a-t-il pas un vilain paradoxe là?

« Si je comprends bien Ana, tu défends l’idée que la révolution se suffit à elle-même » >>>>>>>>

Non

En plus agricole, ce sera peut être plus clair

L’émergence est complexe.
Nul ne sait quelle pousse donnera fruit.
Le matin n’est ni le midi ni le soir, et on ne peut pas le lui reprocher.

Et les cheveux ça pousse. Et le savon ça lave. Et la pluie ça mouille. Oui, je suis d’accord avec toi. Je ne sais pas ce que ça apporte à la discussion mais comme tu as l’air de t’en moquer aussi, je me satisfais d’être d’accord avec toi.

« Pourtant, tu sembles quand même te satisfaire de l’impact psychologique des révolutions passées »

Non plus.

comme tu as l’air de t’en moquer

non plus