Vous faites erreur, beo : le Liechtenstein et Monaco sont des États membres des Nations Unies. À l’Assemblée générale, ils ont la même voix que la Russie, la Chine ou la France, et ils illustrent donc bien la diversité dont vous parliez. JR
[align=center]L’HORRIBLE VÉRITÉ COMMENCE À SE FAIRE JOUR SUR LES DIRIGEANTS EUROPÉENS[/align]
C’est désormais le projet européen en entier qui risque de se désintégrer, avec des conséquences stratégiques et économiques qui sont très difficiles à prévoir.
[color=#111100][size=10]Dans un discours prononcé le 16 novembre 2010, le président de l’Union européenne Hermann Van Rompuy (par ailleurs poète et versificateur en japonais et en latin) a mis en garde : si les dirigeants européens ne traitent pas correctement la crise actuelle et laissent la zone euro se fracturer, ils détruiront l’Union européenne elle-même.
« Nous sommes dans une crise de survie. Nous devons tous travailler ensemble pour faire survivre la zone euro, parce que si nous n’arrivons pas à faire survivre la zone euro, nous n’arriverons pas non plus à faire survivre l’Union européenne » a-t-il lancé.
Bien, bien. Quoi qu’il s’agisse d’un thème on ne peut plus familier aux lecteurs du Daily Telegraph, cela n’en fait pas moins un choc que d’entendre une telle confession, après toutes ces années, dans la bouche même du président de l’Europe. Il admet que le pari d’avoir lancé une monnaie prématurée et dysfonctionnelle, ne disposant ni d’un Trésor centralisé, ni d’une fusion des dettes nationales, ni d’un gouvernement économique pour la soutenir, - et d’avoir, qui plus est, opéré ce lancement avant que les économies, les systèmes légaux, les pratiques de négociation salariales, la croissance de la productivité, et l’élasticité des économies aux taux d’intérêt, soient parvenus à un degré de convergence suffisant du nord au sud de l’Europe – eh bien ce pari est maintenant susceptible de provoquer un horrible retour de flammes.
[bgcolor=#FFFF99]Jacques Delors et ses compères fondateurs de l’union économique et monétaire (UEM) avaient pourtant été mis en garde par des économistes de la Commission, au début des années 90, que cette aventure insouciante ne pourrait pas fonctionner et qu’elle mènerait à une crise traumatique. Ils ont écarté les avertissements.[/bgcolor] Ils avaient également été prévenus que les unions monétaires n’éliminent nullement les risques : elles ne font que les transformer de risques sur les devises en risques sur les défauts de paiement. C’est pour cette raison qu’il était de la plus haute importance de disposer, dès le début, d’un mécanisme en état de fonctionnement pour résoudre les défauts sur les dettes souveraines ou les coupes obligataires, avec des règles claires pour établir la tarification appropriée à ce type de risque.
[bgcolor=#FFFF99]Mais non, les maîtres de l’UE n’ont rien voulu entendre. Ils ont considéré qu’il ne pourrait y avoir aucun défaut de paiement, et aucune mesure préparatoire n’a été prise, ni même autorisée, pour traiter une situation pourtant parfaitement prévisible. [/bgcolor]À leurs yeux, la foi politique seule suffisait.
Les investisseurs qui auraient dû être mieux informés sont tombés directement de plain pied dans le piège, en achetant de la dette souveraine grecque, portugaise et irlandaise à seulement 25-35 points de base au-dessus des Obligations de l’État allemand à 10 ans [Bunds]. Au plus haut du boom, les fonds achetaient des bons espagnols avec un écart d’à peine 4 points de base. Maintenant, nous voyons ce qu’il se produit quand on introduit un tel aléa dans le système, et que vous fermez en outre le thermostat d’alerte.
M. Delors avait raconté à ses collègues que n’importe quelle crise serait une « crise bénéfique », qu’elle permettrait à l’Union européenne de vaincre la résistance au fédéralisme fiscal et d’accumuler ainsi de nouveaux pouvoirs. Le but de l’union économique et monétaire était un but politique et non pas économique, et c’est pourquoi les objections des économistes pouvaient heureusement être passées par pertes et profits. Une fois que le monnaie unique existerait, les États membres de l’Union européenne abandonneraient leur souveraineté nationale pour lui permettre de fonctionner sur la durée. Elle conduirait ainsi inéluctablement au rêve de Jean Monnet d’un véritable État fédéral européen.
Faites donc entrer la crise !
Derrière ce pari, bien sûr, il était fait l’hypothèse que n’importe quelle crise pourrait être contenue à un coût supportable, une fois que les déséquilibres du système « une même taille pour tous » typique de l’union monétaire européenne aurait déjà atteint des niveaux catastrophiques, et une fois que les bulles de crédit des pays du sud de l’Europe [baptisés le « Club Med »] et de l’Irlande se seraient effondrées. L’hypothèse était faite aussi que l’Allemagne, les Pays Bas, et la Finlande finiraient - sous l’avalanche des protestations – à se résoudre à payer la facture pour une « Transferunion ». [Union européenne fondée sur le transfert des richesses entre États membres]. Il se pourrait bien que nous soyons amenés à vérifier bientôt si ces deux hypothèses étaient correctes. Loin de lier tous ensemble les pays d’Europe, l’union monétaire mène à l’acrimonie et aux récriminations mutuelles. Nous avons assisté à une première éruption en début d’année, lorsque le vice Premier ministre grec a accusé les Allemands d’avoir volé l’or grec des chambres fortes de sa banque centrale et d’avoir tué 300.000 personnes sous l’Occupation nazie.
La Grèce est maintenant sous protectorat de l’Union européenne, ou plus pudiquement sous « Mémorandum » puisque c’est ainsi qu’on l’appelle. Ce qui a donné naissance à des attaques terroristes en piqûres d’épingle contre quiconque est lié de près ou de loin aux pouvoirs européens. L’Irlande et le Portugal sont un peu plus loin en arrière sur cette route qui conduit à la servitude mais ils sont déjà confrontés à des politiques dictées directement depuis Bruxelles et ils seront bientôt placés à leur tour sous des protectorats formels, et ce dans tous les cas. L’Espagne a plus ou moins été forcée de réduire les salaires de la fonction publique de 5% pour se conformer aux exigences de l’Union européenne faites en mai. [bgcolor=#FFFF99]Tous doivent se plier au programme européen d’austérité, sans pouvoir compter sur le soulagement compensateur d’une dévaluation ou d’une politique monétaire plus accommodante.[/bgcolor]
Si tout cela continue l’année prochaine, avec un chômage à un niveau record de dépression ou même continuant à grimper encore plus haut, il va commencer à devenir important de s’interroger sur qui a la « propriété » politique sur l’ensemble de ces politiques. Est-ce vraiment le fruit d’un consentement pleinement démocratique ? Ou bien ces souffrances sont-elles imposées par des chefs suprêmes étrangers dans un but purement idéologique ? Il ne faut pas beaucoup d’imagination pour prévoir les effets de tout cela sur l’entente en Europe.
Mon opinion personnelle est que l’Union européenne est devenue illégitime lorsqu’elle a refusé d’accepter le rejet de la Constitution européenne par les électeurs français et néerlandais en 2005. Il ne peut y avoir aucune justification pour faire revivre ce texte sous l’appellation de traité de Lisbonne et le faire adopter de force par une procédure parlementaire sans référendums, dans ce qui n’était au fond rien d’autre qu’un putsch autoritaire. (Oui, les parlements nationaux ont eux-mêmes été élus – il n’est pas utile de m’adresser des commentaires indignés pour le souligner -; mais quel fut le motif pour que les gouvernements français et néerlandais refusent à leurs propres peuples de revoter dans ce cas précis ? Les chefs élus peuvent aussi violer la démocratie. Il y avait une fois un caporal autrichien…. mais n’entrons pas là dedans). L’Irlande était le seul pays obligé par sa Constitution à organiser un référendum. Quand cet électorat seul a également voté Non, l’Union européenne a de nouveau négligé le résultat et a intimidé l’Irlande pour qu’elle vote une deuxième fois afin d’obtenir le « bon vote ».
C’est le comportement d’une organisation proto-Fasciste. Ainsi, si l’Irlande maintenant - par une ironie de l’histoire et au nom de représailles méritées – enclenche la réaction en chaîne qui va détruire la zone euro et l’Union européenne, il sera difficile de résister à la tentation d’ouvrir une bouteille de whiskey de Connemara et de savourer le moment. Mais il faudra résister à cette tentation. Car le cataclysme ne sera pas joli.
Ma pensée personnelle, pour tous ces vieux amis qui travaillent toujours pour les institutions de l’Union européenne, est de savoir ce qui va arriver à leurs euro-retraites si ce qu’annonce M. Van Rompuy est exact.
Ambrose EVANS PRITCHARD
Daily Telegraph
16 novembre 2010
Source :
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[align=center]La révolution arabe, de Babeuf à Youssef Al Qardaoui[/align]
[size=12][b]La révolution arabe, de Babeuf à Youssef Al Qardaoui[/b]Le 9-10 Thermidor de l’An II – 27 juillet 1794- Robespierre et ses compagnons du Comité de Salut Public sont saisis et exécutés sans jugement. Très rapidement, la Convention devenue thermidorienne a entrepris le démantèlement des acquis révolutionnaires et une répression sans pareille a éliminé tous les soutiens de la politique jacobine. Gracchus Babeuf qui fut de ceux à avoir désavoué la dictature gardienne de la Révolution des coups des ennemis de l’extérieur, les monarchies européennes, et de l’intérieur, les bourgeois et les royalistes, mise en place par l’Incorruptible a alors compris qu’il avait concouru à l’édification d’une construction tout opposée et pas moins funeste au peuple. La Constitution de 1793 sous les coups de la Réaction sera abandonnée.
Babeuf écrira dans le numéro du 18 décembre 1794 de son journal le Tribun du Peuple : [bgcolor=#FFFF99]« Je vous déclare que mon caractère de Républicain ne me laisse pas quitte de m’escrimer contre vous de la plume, je vous poursuivrai du glaive. Je vous déclare que le titre seul de principes éternels, et la sanction par le Peuple, des maximes de la Déclaration des Droits, me vaut de forme suffisante pour les reconnaître sacrées et inattaquables. Je vous déclare que, ceci posé, je regarde comme d’obligation à tout républicain le précepte de l’article 27 de cette déclaration : Que tout individu qui usurperait la souveraineté soit à l’instant mis à mort par les hommes libres. Je déclare donc que le premier mandataire du Peuple qui osera proposer le renversement de la Déclaration des Droits et de l’Acte Constitutionnel, JE LE POIGNARDE… au Sénat, chez lui, dans les rues, partout : il ne m’importe.»[/bgcolor][/size]
Depuis le début de la récente Intifada arabe initiée par le geste de Mohammed al Bouazizi, le Professeur Youssef Al Qardaoui, Président de l’Union Internationale des savants musulmans s’est adressé aux peuples opprimés arabes tout d’abord au travers d’invocations divines au verbe très puissant et mobilisateur très émouvantes afin qu’Il leur assure Sa protection et les délivre de leurs pharaons respectifs. Puis, tout au long des semaines écoulées, ses appels se faisaient plus incisifs et revêtaient l’allure de recommandations pour l’action.
Le 21 février 2011, le Docteur Youssef Al Qardaoui expose solennellement aux armées des peuples opprimés leur obligation morale et religieuse de mettre à bas les systèmes et les régimes de domination. Il condamne explicitement la rapine du clan Qadafi et ses crimes en particulier l’usage de frappes aériennes contre le peuple libyen. Il invite à la désobéissance civile et à la mutinerie les éléments de l’armée libyenne. Enfin, il déclare licite religieusement de débarrasser le monde du dictateur sanguinaire et encourage qui le peut à l’exécuter au plus vite. Au cours de son prêche du 4 mars depuis le Maydan Tahrir du Caire, devant le plus qu’un million d’Égyptiens venus à la prière du vendredi, il énonce le principe de la souveraineté exclusive du Peuple face à ses dirigeants qui ne peuvent se concevoir que comme délégués et mandataires.
Cheikh Qardaoui n’écrit pas ses fatwas ( du verbe fata, émettre des avis en réponse à une question, ici religieuse) sur des feuillets rédigés dans une cave pour une publication restreinte comme Gracchus Babeuf mais les émet à partit d’une tribune depuis laquelle il est écouté par des centaines de millions de téléspectateurs d’Al Jazeera. Youssef Qardaoui invoque l’Être Suprême, comme Maximilien Robespierre avant lui, mais au nom d’un Livre ancien qui date du 7ème siècle de l’ère chrétienne. Il y puise la prescription de la nécessaire justice pour les hommes à réaliser ici-bas.
[i]Lire la suite sur Defensa.org : Dedefensa.org
L’exécution de Robespierre : « sans jugement » ?
C’est ce qu’indique Badia Benjelloun dans le texte reproduit par Gilles (message 10257).
En réalité, Robespierre a été mis hors la loi par la Convention nationale le 10 thermidor an II, ce qui légalement valait condamnation à mort. Il est passé devant le tribunal révolutionnnaire le même jour, et il y a eu jugement portant seulement sur la reconnaissance d’identité, sans autre procédure d’accusation ni de défense puiisque l’affaire était déjà entendue – au sens propre !
À noter que le Tribunal révolutionnaire (à diverses époques « Tribunal criminel extraordinaire ») a été créé par la loi et non par décret (contrairement à certaines « commissions militaires » très modernes – je ne parle pas de la France). Autant que je me souvienne, ce tribunal a prononcé un peu moins de 3000 condamnations à mort dont toutes n’ont pas été exécutées, et il a prononcé un nombre inférieur mais comparable d’acquittements.
Je ne fais pas de ce tribunal un monstre de mansuétude, mais le fait est qu’il opérait sur la base d’une procédure judiciaire très précise établie par la loi. La condamnation de Robespierre était parfaitement légale ; le procès a eu lieu à la Convention. Ne pas oublier qu’on était en période de « gouvernement révolutionnaire » décrété par la Convention (pour durer jusqu’au rétablissement de la paix). JR
[b]Organisations intergouvernementales/démocratie[/b]Sandy (9718), la démocratie concerne les citoyens et la façon dont ils expriment leur volonté dans le cadre d’un État donné, pas les organisations interétatiques (intergouvernementales).
Le principe « Une personne, une voix » s’applique aux citoyens, pas aux États. Les États relèvent d’un principe différent, quoique analogue : celui de la souveraineté étatique, qui signifie en droit et en fait que tout État doit être traité également par rapport aux autres États.
Je suis sûr que vous reconnaîtrez que le principe « Un État, une voix » serait contraire à la démocratie car il défavoriserait considérablement les citoyens d’un État très peuplé par comparaison aux citoyens d’un petit État.
En ce qui concerne les organisations intergouvernementales, elles sont habilitées à établir des règles contraignantes pour autant que les gouvernements des États membres l’ont décidé conformément aux procédures prévues par leur constitution. Il me semble que vous partez du principe que le régime représentatif lui-même manque de la légitimité voulue, ce qui est contredit par l’opinion générale et par la pratique universelle dans les pays démocratiques. JR
Jacques la séparation des pouvoirs doit interdire à un gouvernement d’écrire des lois, par extension tous les accords intergouvernementaux qui imposent des règles contraignantes violent le principe de séparation des pouvoirs, la constitution qui autorise cela est donc nulle, comme l’indique la déclaration des droits de l’homme et du citoyen.
L’opinion générale vous comprendrez que je m’en moque, ce n’est pas l’opinion générale qui définit ce qui est vrai ou faux, l’opinion générale est une croyance.
Et ce qui se pratique dans de nombreux pays n’est pas forcément une garantie en quoi que ce soit, car dans aucun de tous ces pays la situation n’est enviable, cela signifie que quelque chose dans ces pays n’est pas bon cela doit être changé, et c’est ce à quoi justement nous réfléchissons. Je dis ça amicalement, vous êtes réellement pénible à toujours défendre de manière pavlovienne les systèmes existants, vous semblez incapable de remettre quoi que ce soit en cause comme si nous fonctionnions dans un système idéal.
Si le monde tel qu’il est aujourd’hui vous plait tant mieux pour vous. Moi il ne me plait pas j’ai 32 ans et je trouve ce monde gerbant tellement je vois d’injustices, ca me révolte.
Je ne veux plus voir ces injustices, je m’emploie donc à essayer de l’améliorer RADICALEMENT, cela signifie que je ne m’arrête pas à remise en cause superficielle, j’essaie de comprendre d’où vient le mal et je remonte jusqu’à sa racine s’il le faut, donc ça commence par les institutions.
[align=center]Libye [/align]
Lisez ce dossier de L’ Agence des Nations-Unies pour les réfugiés ( qui n’est pas que je sache une organisation anti-OTAN ) sur le rôle du mouvement Djava Khalifa Haftar en Libye : et suivez les pistes indiquées : Lybian National Army, National Front for the Salvation of Libya;
[color=#111100][size=9]
Le pétrole libyen est de qualité, peu cher à produire et proche des centres de consommation. Second pays producteur africain derrière le Nigeria et devant l’Algérie, la Libye a une capacité de production de 1,8 million de barils par jour. Elle possède des réserves de pétrole évaluées à 43 milliards de barils. Elle a visé les 3 millions de barils quotidiens en 2010. Pour rappel, ce pays du Maghreb a réalisé près de 40 milliards de dollars de recettes pétrolières en 2007, un peu plus qu’en 2006, selon les chiffres de la Compagnie nationale libyenne du pétrole (NOC). Le pays de Kadhafi possède aussi des réserves de gaz naturel estimées à 1314 milliards de mètres cubes, indiquent les chiffres officiels de l’Opep.
Dans les années 50, une blague circulait à la Maison Blanche, au sein de l’administration Eisenhower qui se développa ensuite en véritable théorie politique sous Reagan. Comment distinguer les bons des mauvais Arabes ? Un bon Arabe fait ce que les Etats-Unis lui disent. En échange, il reçoit des avions, est autorisé à déposer son argent en Suisse, est invité à Washington, etc. Eisenhower et Reagan nommaient ces bons Arabes : les rois d’Arabie Saoudite et de Jordanie, les cheikhs et émirs du Koweït et du Golfe, le Shah d’Iran, le roi du Maroc et bien-sûr, le roi Idriss de Libye. Les mauvais Arabes ? Ceux qui n’obéissaient pas à Washington : Nasser, Kadhafi, Saddam plus tard…
Tout de même, Kadhafi n’est pas très fréquentable !
Kadhafi n’est pas un mauvais Arabe parce qu’il fait tirer sur la foule. On fait la même chose en Arabie Saoudite ou au Bahreïn et les dirigeants de ces pays reçoivent tous les honneurs de l’Occident. Kadhafi est un mauvais Arabe parce qu’il a nationalisé le pétrole libyen que les compagnies occidentales considéraient – jusqu’à la révolution de 69 – comme leur appartenant.
S’il y avait la moindre vérité dans les préoccupations « humanitaires » et « démocratiques » du discours légitimant l’intervention occidentale en Libye, nous verrions la même exigence s’imposer pour le Yemen, Bahrein, Oman ; où des civils sont également tués par les forces des dictateurs au pouvoir semblables à Kadhafi.
Maximilien de Robespierre, 2 janvier 1792, au Club des Jacobins : « La plus extravagante idée qui puisse naître dans la tête d’un politique est de croire qu’il suffise à un peuple d’entrer à main armée chez un peuple étranger, pour lui faire adopter ses lois et sa constitution. Personne n’aime les missionnaires armés ; et le premier conseil que donnent la nature et la prudence, c’est de les repousser comme des ennemis. » [/size][/color]
Pétition : « Non à l’intervention étrangère en Libye ! » Libye : déclaration de Jean-Luc Mélenchon (PG)
[bgcolor=#FFFF99]Passionnant Michel Collon, sur la Lybie,
et sur tous les médiamensonges qui précèdent TOUTES les guerres :[/bgcolor]
http://www.egaliteetreconciliation.fr/Michel-Collon-sur-la-Libye-5920.html
Ne ratez pas ça, c’est excellent.
Étienne.
Très belle phrase de Robespierre.
Pour ma part je suis affligé de voir les français ressombrer dans la même naïveté que pour l’irak ou l’afghanistan, à croire qu’ils n’ont rien appris de ces deux évènements, ils se laissent manipuler à cause de leurs sentiments …
[align=center]Libye[/align]
25 mars 2011 19h 20
À Bamako, des milliers de personnes ont manifesté en soutien à Kadhafi.
Marche de soutien à Kadhafi à Bamako. Plusieurs milliers de personnes ont participé à cette marche, dénonçant l’engagement des États occidentaux, la France surtout, dans les bombardements d’objectifs militaires libyens. Parmi les slogans, on pouvait lire : « Sarkozy, quitte la Libye », « Non aux bombardements français » en Libye.
18h30. « La Libye s’engage à un cessez-le-feu, et la communauté internationale devrait imposer la même obligation aux autres parties » en conflit, ont estimé les représentants du colonel Mouammar Kadhafi présents lors d’une réunion de l’Union africaine à Addis Abeba. « Le gouvernement s’engage également à accepter une mission de vérification du cessez-le-feu par l’UA », mais demande en contrepartie « la cessation des bombardements aériens », la levée du blocus naval et de l’embargo économique. « Ce qui se passe aujourd’hui en Libye est un problème strictement africain qui ne peut être réglé que par la seule Union africaine », concluent les délégués de Kadhafi.
15h15. Explosions près d’Ajdabiya. Deux grosses explosions ont retenti près de cette ville de l’Est libyen aux mains des forces pro-Kadhafi, alors qu’un énorme panache de fumée se dégage à l’horizon, selon un journaliste de l’AFP. Par ailleurs, des témoins rapportent que les rebelles mènent des incursions de plus en plus fréquentes pour reprendre le contrôle de cette ville clé, située à 160 km au sud de Benghazi, le fief des insurgés.
Des rebelles libyens prient sur la route d’Ajdabiya AFP/ARIS MESSINIS
11h15. Manif contre la coalition en Inde. Des militants du parti communiste indien se rassemblent et brûlent le drapeau américain pour manifester leur désapprobation de l’intervention militaire de la coalition en Libye.
Khadafi a utilisé la richesse provenant du pétrole pour développer l’économie et le niveau de vie de nombreux travailleurs africains.
En Afrique, bien des économies dépendent de l’État libyen
Le vendredi 11 mars 2011 15:39 , par Stéphane AUBOUARD , dernière mise à jour 12 mars 2011 15:17
À l’heure où le régime du colonel Kadhafi vacille sous la pression de la communauté internationale, la grande majorité des pays africains reste plutôt discrète sur la question de l’éviction du guide. Et pour cause, l’économie de la plupart des pays du continent dépend de l’État libyen. Les entreprises africaines retiennent leur souffle.
Le Maroc, la Mauritanie, le Sénégal… et c’est tout. Ils sont trois pays sur l’ensemble du continent à avoir condamné la répression menée en Libye par le colonel Kadhafi ; quant à l’Union africaine, elle s’est à peine prononcée sur le sujet, sinon pour signifier qu’elle n’était ni contre les rebelles ni contre le régime… avant de nommer un comité ad hoc de haut niveau sur la Libye composé de cinq chefs d’État (Mauritanie, Congo, Mali, Afrique du Sud et Ouganda) et du président de la Commission de l’UA, le Gabonais Jean Ping. Selon l’UA, ce comité doit « urgemment » se mettre au travail pour faciliter un dialogue inclusif entre les parties en Libye.
Une discrétion et une absence de condamnation qui peuvent choquer, mais qui s’expliquent aussi aisément. Des centaines d’entreprises réparties sur 25 pays du continent profitent aujourd’hui de près ou de loin des pétrodollars libyens investis ces dix dernières années. Parmi les secteurs les plus représentés on trouve le tourisme et l’immobilier (60 % des investissements actuels), l’agriculture, le secteur forestier, l’industrie, le commerce (avec en particulier Oil Libya, présente dans plus de 20 pays) et le secteur minier. Or, avec la crise libyenne actuelle, c’est le spectre de la faillite qui plane au dessus de ces entreprises.
Laaico : bras financier de Kadhafi en Afrique
Parmi les nombreuses structures financières libyennes à l’étranger, un nom est à retenir pour l’Afrique : la Laaico (Libya Arab Africa Investment Company). A l’occasion d’une rencontre d’affaires organisée à Paris en octobre 2010 réunissant les entreprises françaises et les fonds libyens, Salem Serkik, directeur général adjoint de la Laaico, avait donné dans nos colonnes des chiffres pour le moins parlants : entre 1991 et 2008, les investissements de son organisme seraient passés de $ 25 millions à $ 1,5 milliard, avant de baisser légèrement depuis deux ans.
Joug économique et politique
Mais l’argent n’est pas le seul lien. La Cen-Sad, la Communauté des États sahélo-sahariens, qui regroupe 28 pays, traduit également sur le plan politique l’influence du colonel Kadhafi. Aussi la Laaico possède-t-elle une vingtaine de filiales dont certaines comptent des États comme actionnaires (Guinée, Niger, Madagascar, Éthiopie). Reste que ce sont les pays où le secteur privé a le plus coopéré qui semblent aujourd’hui le plus en danger. C’est le cas du Mali, où les fonds d’investissements libyens sont particulièrement importants dans les secteurs vitaux comme le tourisme et l’hôtellerie aujourd’hui très fragilisés. C’est le cas aussi de l’Ouganda avec UTL (Uganda Telecom Limited) dont le capital appartient aux deux tiers au LAP (Libya Africa Portfolio). Le géant de la téléphonie ougandaise ne s’en cache pas : il est au bord de la faillite et se retrouve insolvable, avec une dette avoisinant les € 10 millions. Ce genre de scénario pourrait se répéter dans bien d’autres entreprises et secteurs du pays.
Par ailleurs Oil Libya, majoritaire au Kenya, tient par le col les consommateurs de pétrole au Kenya, en Ouganda et au Rwanda, dans le domaine de la distribution avec notamment des retards importants concernant la construction d’un pipeline entre Eldoret [dans l’ouest du Kenya] et Kampala… pour des raisons financières.
On le voit, les fonds d’investissement du colonel Kadhafi sont aujourd’hui un atout non négligeable dans la manche du leader libyen ; peut-être son arme la plus redoutable en Afrique comme ailleurs.
L’internet libyen ne nous est plus accessible.
Si nous étions en démocratie, cela serait au peuple français à décider d’entrer ou non en guerre ou tout au moins à ses représentants. Depuis la guerre d’Indépendance d’Algérie, que l’on avait nommée évènements d’Algérie, justement pour contourner l’obligation d’un débat et d’un vote à l’assemblée, la mauvaise habitude est prise par le pouvoir exécutif de ne plus respecter la Constitution. Il n’y a pas besoin d’aller plus loin pour condamner cette guerre.
Que Khadafi soit un dictateur ou un autocrate, peut-être, mais qui lui a vendu les armes dont l’armée libyenne dispose ?
http://vilistia.com/wp5/?page_id=273
S’il y avait la moindre vérité dans les préoccupations soit-disant « humanitaires » et « démocratiques » du discours légitimant l’intervention occidentale en Libye, nous verrions la même exigence s’imposer pour le Yemen, Bahrein, Oman ; où des civils sont également tués par les forces des dictateurs au pouvoir semblables à Kadhafi.
Cette guerre est stupide pour les intérêts des libyens, le niveau de vie libyen est supérieur à ceux des pays de la région grâce à une Compagnie Pétrolière Nationale indépendante, deuxièmement, la libération d’un régime autocratique par des étrangers n’est pas souvent une bonne chose, surtout quand des richesses minérales sont susceptibles d’être exploités par les « libérateurs », cette guerre est stupide pour les intérêts français et européens puisque les compagnies pétrolières des pays européens avaient déjà des contrats pétroliers avec la Libye et qu’il n’y avait que les Américains qui étaient personna non-grata dans ce pays.
D’autant plus que cette guerre va attiser à juste titre le sentiment anti-français en Afrique :
voir http://africaboyebi.blogspot.com/2011/03/des-milliers-de-maliens-manifestent.html
Une des raisons de la guerre : Khadafi a refusé de vendre son pétrole uniquement en dollars US : http://www.dailymotion.com/video/xhpn3c_kadhafi-a-refuse-de-vendre-son-petrol-uniquement-en_news
Mise au point :
À la suite de ma lecture de la polémique Article 11 contre Le Grand Soir - Investig’action - Mondialisation.ca - Le Blog de Danièle Bleitrach … et … …, voir l’article et les commentaires ici : http://www.article11.info/spip/Le-Grand-soir-analyse-des-derives, il se pourrait que l’image du drapeau américain couvert d’étoiles de David soit peut-être de trop dans le reportage sur les ventes de pétrole hors-dollars par le gouvernement libyen.
Guerres
Gilles (10478).
En vertu de l’article 35-1 de la constitution française, « la déclaration de guerre est autorisée par le Parlement », mais il y a belle lurette qu’on ne déclare plus la guerre.
La seule guerre autorisée en droit est la guerre en légitime défense. Par hypothèse, dans ce genre de guerre, on n’a pas préavis du moment où l’on va être attaqué. Or il faut pouvoir se défendre immédiatement. Il n’est donc pas question de débat d’autorisation préalable au parlement.
Par contre, l’article 35-2 de la constitution dispose :« Le Gouvernement informe le Parlement de sa décision de faire intervenir les forces armées à l’étranger, au plus tard trois jours après le début de l’intervention. Il précise les objectifs poursuivis. Cette information peut donner lieu à un débat [bgcolor=#FFFF99]qui n’est suivi d’aucun vote[/bgcolor]. »
L’intervention française en Libye a commencé le 19 mars dernier et a donné lieu à un débat au Parlement français le 22 mars conformément à l’article la constitution, au cours duquel la majorité des députés ont approuvé l’intervention en Libye : voir http://www.assemblee-nationale.tv/chaines.html?media=2374&synchro=0 (video).
La constitution a donc été respectée.
L’argument d’après lequel si l’on intervient quelque part il faudrait intervenir partout dans les mêmes circonstances n’est pas tenable : des considérations de moyens et d’opportunité (nationale, internationale) entrent en jeu. Il n’est pas nécessaire d’être grand légiste, ni grand clerc, pour en venir à cette conclusion de simple bon sens. JR
[bgcolor=#FFFF99]Notre Constitution n’en est pas une.[/bgcolor]
Elle ne garantit pas la séparation des pouvoirs.
À mon avis, parmi les gens intelligents et informés, il n’y a que ceux qui ne veulent pas le voir qui ne le voient pas.
La Constitution prévoit clairement que le gouvernement français peut, sans même un vote du Parlement, sans aucun contre-pouvoir, [bgcolor=#FFFF99]même a posteriori[/bgcolor], torturer des femmes et des enfants innocents en leur balançant des explosifs épouvantables du haut du ciel. Il suffit de ne PAS appeler ça « Guerre »… Et qui donc pose éventuellement l’étiquette « Guerre » à une intervention armée ? Le gouvernement lui-même ? Tu parles d’une tartufferie !
Et vous êtes d’accord avec ça, Jacques ? Il n’y a pas de problème. Au motif que « la constitution est parfaitement respectée » ?
C’est ça que j’appelle du légalisme.
Ce qui est légal n’est pas ipso facto légitime, Jacques.
Loin s’en faut.
Les États-Unis sont également intervenus en Irak (pour ne prendre que cet exemple) pour « protéger leur peuple, au nom de la démocratie, des idéaux humanistes, et des droits de l’homme, contre le terrorisme et pour la liberté »… On y a dépassé le million de morts, paraît-il… Et comme en Lybie, il y a beaucoup de pétrole sous terre.
Par contre, quand Israël bombarde au phosphore les populations civiles de Gaza (opération « plomb durci »), la France n’envoie pas son armée pour « défendre le peuple palestinien », elle ne prévoit aucune « protection légitime de la population »… Le gouvernement français interdit même aux Français de boycotter l’État israélien en menaçant ces Français de peines de prison et de fortes amendes !
M’avez-vous répondu sur le concept de loi scélérate ? Reconnaissez-vous la possibilité d’une telle combinaison de mots ?
Je n’aime pas vous voir enfermé dans une position pareille.
Vous n’êtes pas obligé de vous faire l’avocat du diable, Jacques.
Étienne.
[align=center]Libye : Tripoli se déclare prêt à une solution politique[/align]
Le régime libyen est disposé à chercher une solution politique au conflit qui embrase le pays, a déclaré samedi soir le chef du gouvernement libyen, Baghdadi Mahmoudi, au cours d’un entretien téléphonique avec le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.
« Selon le chef du gouvernement libyen, Tripoli souhaite parvenir à un règlement politique de la situation en Libye et prône la participation de Moscou à la recherche d’une solution pacifique au conflit », lit-on dans un communiqué du ministère russe diffusé dimanche.
Selon M.Lavrov, l’objectif essentiel consiste pour le moment à mettre un terme aux violences et aux souffrances du peuple libyen. « Pour y parvenir, il faut respecter à la lettre les résolutions des Nations unies et arrêter les frappes contre la ville de Misrata et autres localités libyennes », a déclaré le chef de la diplomatie russe.
Le 17 mars, le Conseil de sécurité de l’Onu a adopté une résolution autorisant le recours à la force pour protéger la population libyenne des troupes du colonel Kadhafi. L’opération internationale contre le régime libyen a débuté le 19 mars. Le 31 mars, l’Otan a pris le commandement des opérations.
Source http://fr.rian.ru/world/20110424/189256898.html MOSCOU, 24 avril - RIA Novosti 15:07
La réponse me paraît assez évidente : l’armée américaine est en Europe pour veiller aux intérêts des ÉUA, avec l’accord de divers pays européens qui se sentent protégés par elle. Elle y restera tant que l’UE n’aura pas pris la relève. Les fins d’hégémonie sont toujours très longues. JR
David = Déhel m’envoie par courrier électronique les éléments suivants :
Comment les principales puissances, qui se sont inscrites dans l’illégalité totale, s’appuient sur des résolutions « hâtives » du Conseil de sécurité de l’ONU.
Un entretien en deux partie ( 8 mn 15 s et 9 mn 35 s ) avec Jean Ziegler, Vice-Président du Comité consultatif du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies pour élucider la question Ivoirienne récente.
Pour ceux qui s’intéressent aux questions monétaires, dans le deuxième partie à partir de 2 mn 45, Jean Ziegler aborde brièvement le sujet.
La page du site « Africa Libré » où est situé cet entretien.
Alex Jones - [bgcolor=#FFFF99]Al Qaïda conduit à 100% par le Pentagone[/bgcolor]
Intéressant récapitulatif :
http://www.youtube.com/watch?v=6zgPW0SwJeo
Depuis toujours, César a besoin de barbares (aujourd’hui appelés « terroristes ») comme ennemi public, bouc émissaire bien commode pour focaliser les ressentiments et distraire ses sujets de toute critique… contre César…
Et quand les terroristes n’existent pas, César les crée lui-même, bien sûr.
Et les gens sont trop gentils pour arriver même à imaginer cela possible.
Étienne.
« La crédulité des dupes est un fonds inépuisable pour l’ingéniosité des coquins. » Edmond Burke.
J’pense que tout le monde en est plus ou moins conscient, mais il reste difficile de faire la part des choses entre les mensonges et la vérité, on est vraiment dépendants des médias d’informations, et on doit bien souvent se baser sur la confiance qu’on accorde à telle ou telle personne, mais on sait bien que c’est justement par cette confiance qu’on peut se faire manipuler en beauté.
Grâce à la technologie, on ne peut même de moins en moins se fier ni aux images ni aux sons.
[...]Depuis toujours, César a besoin de barbares (aujourd'hui appelés "terroristes") comme ennemi public, bouc émissaire bien commode pour focaliser les ressentiments et distraire ses sujets de toute critique... contre César...Et quand les terroristes n’existent pas, César les crée lui-même, bien sûr.
Et les gens sont trop gentils pour arriver même à imaginer cela possible.
Étienne.
« La crédulité des dupes est un fonds inépuisable pour l’ingéniosité des coquins. » Edmond Burke.
Tout à fait d’accord, le plus grand problême est ce que les gens ne veulent plus imaginer comme étant possible… pour ne pas avoir à réagir.
Cela parce-qu’ils s’imaginent que réagir va leur couter plus d’effort qu’ils ne se croient capables de supporter (et peser sur leur budget pour lequel elles ont d’autres priorités plus inmédiates).
Cela n’aide pas que ce qui peut être vu comme nécessaire semble énorme et inattaignable.
Il leur faut des interprétations plus fidèles et justes de la réalité… pour voir des voies de participation plus accessibles et à leur niveau.
[align=center]Le prétexte de la guerre OTAN - Libye, celui de la protection des civils ne résiste pas aux faits : [/align]
[font=arial][color=navy][size=11]Le journal britannique The Guardian a révélé dans son édition du 8 mai 2011 (« Aircraft carrier left us to die, say migrants ») que soixante-et-un migrants de toutes nationalités sont morts de faim et de soif après avoir dérivé plusieurs jours dans un zodiac, alors même que des bâtiments de l’OTAN étaient à proximité et les avaient apparemment repérés.
Stefano Liberti, journaliste au Manifesto à Rome, revient sur cette tragédie en la replaçant dans un contexte plus large et s’interroge sur le rôle réel des forces de la coalition internationale.
« Perdus en mer depuis un jour et demi, nous n’avions plus de carburant. Soudain, nous avons vu un hélicoptère arriver et nous avons pensé : ils viennent nous sauver ! Il y avait deux hommes à bord de l’appareil. Ils nous ont lancé quelques bouteilles d’eau et des paquets de biscuits… et ils sont repartis. Nous nous attendions à ce qu’un navire vienne nous chercher ensuite. Mais personne n’est jamais revenu. » M. Abou Kurke, un Ethiopien de 24 ans, est l’un des neuf survivants d’une tragédie survenue en avril dernier en pleine mer Méditerranée.
Le 25 mars, soixante-douze Africains de diverses nationalités, dont deux enfants, embarquent sur un Zodiac à Tripoli. Destination : Lampedusa. Après dix-huit heures de navigation, ils sont perdus et à court de carburant. Grâce à un téléphone satellitaire, ils parviennent à joindre des proches en Libye et en Italie. Le SOS est lancé ; le réseau satellitaire permet d’établir leur position. Peu après arrive l’hélicoptère, aussitôt reparti. Puis plus rien. Le bateau dérive pendant deux semaines. Pour se désaltérer, les passagers ne peuvent que boire de l’eau de mer. Ils meurent les uns après les autres sous les yeux des survivants, à qui il ne reste d’autre choix que de jeter les corps par-dessus bord.
Le 5 avril, neuf survivants parviennent finalement à regagner les côtes libyennes, poussés par le courant. A peine arrivés, ils sont enfermés dans un centre de rétention avant d’être libérés quarante-huit heures plus tard. Le témoignage de M. Abou Kurke, joint par téléphone à Tripoli, est accablant : « Nous avons croisé plusieurs navires, dont un porte-avions. Ils nous ont vus. Ils étaient tout près. Ils ont tout simplement décidé de nous abandonner à notre destin. »
Tout porte à croire que les navires et l’hélicoptère croisés par les voyageurs en détresse faisaient partie de l’arsenal déployé par l’Organisation du traité de l’Atlantique du Nord (OTAN) dans la région après l’adoption de la résolution 1973 par le Conseil de sécurité de Nations Unies, le 17 mars dernier. Les commandants des vaisseaux ont-ils délibérément détourné le regard ? Que s’est-il passé après l’intervention de l’hélicoptère ? Pourquoi personne n’a-t-il porté secours à l’embarcation ? Le porte-parole du commandement Sud de l’OTAN à Naples, M. Stephen Chaston, dit ne pas avoir été informé de cet événement : « Nous n’avons reçu aucune notification de ce malheureux accident de la part des unités sous commandement OTAN. » M. Mussie Zerai, prêtre érythréen vivant en Italie, président d’une association de soutien aux demandeurs d’asile, a, lui, une tout autre version des faits : « J’ai reçu un appel le 26 mars à 7 heures du matin, provenant d’un téléphone satellitaire. J’ai transmis le SOS ainsi que le numéro du téléphone aux garde-côtes italiens. Ils m’ont dit que le Zodiac était à soixante milles des côtes libyennes, donc trop éloigné de leur zone d’opération, et m’ont assuré qu’ils transmettraient le message à toutes les embarcations présentes dans les environs, notamment à celles des forces de l’OTAN. Quelques heures plus tard, l’hélicoptère est arrivé. Je crois pouvoir affirmer qu’il y a un lien entre mon appel et l’arrivée de l’hélicoptère. Mais je me demande ce qu’il s’est passé après, et surtout pourquoi on a laissé mourir ces gens en pleine mer. »[/size][/color][/font]
Source : blog du Monde Diplomatique