07 Reprendre le pouvoir sur notre monnaie

[bgcolor=#FFFF99]« Et si je devenais oisif ?
Qu’y a-t-il de pire qu’un patron ?
Ou la réflexion du banquier »
[/bgcolor]
par B@@L sur oulala.net :

http://www.oulala.net/Portail/article.php3?id_article=3328

C’est drôle et pédagogique… Intéressante présentation de l’escroquerie inhérente au nouveau métier des banquiers.

[bgcolor=#FFFF99]N’est-ce pas pour cela que je suis sur terre ?!..[/bgcolor]
Par Ghislaine Saint Pierre Lanctôt
http://www.altermonde-sans-frontiere.com/spip.php?article6309

Ghislaine Saint Pierre Lanctôt est une doctoresse et clinicienne québécoise, auteure des best-sellers "La Mafia Médicale", "le Procès de la Mafia Médicale" et plus récemment du livre "Que diable suis-je venue faire sur cette terre ?".

Un mandat d’arrestation a été prononcé le 3 mars 2008 pour défaut de comparaître à l’encontre de Ghislaine Lanctôt. Le 6 juin 2007, l’Agence du revenu du Canada avait signifié une sommation de comparaître le 18 juin 2007 en cour du Québec de Granby pour répondre à sept chefs d’accusation relatifs à l’impôt et pour omission de produire des déclarations de revenus.

QUE SE PASSE-T-IL ?

Jusqu’en 1994, j’ai accepté de payer les impôts pour l’entité fictive appelée « contribuable », une corporation que le gouvernement a créée, qui lui appartient et qui porte le nom de LANCTÔT, Ghislaine. Je croyais contribuer ainsi au bien public et je le faisais avec entrain. Que s’est-il passé pour que je stoppe complètement cette pratique ?

C’est par obéissance à mon « âme et conscience » que j’ai pris cette décision, depuis que je sais que :

1 - Les impôts ne servent pas au bien public. Ils vont directement dans les coffres des banquiers internationaux — propriétaires de la Banque du Canada — qui les utilisent pour financer les armes et les guerres, entre autres…

[bgcolor=#FFFF99] 2 - La Banque du Canada n’appartient pas au Canada. Elle est un cartel de banques privées internationales qui créent la monnaie canadienne. Ce pouvoir de création de la monnaie était exclusif au gouvernement canadien. Il l’a cédé à la Banque du Canada en 1913. Depuis lors, le gouvernement emprunte (avec intérêt composé) de l’argent qu’il pouvait créer lui-même, sans coûts. C’est ainsi qu’une dette s’est constituée et que le peuple, les « contribuables » donnés en garantie, se saignent à blanc pour en payer uniquement les intérêts. [/bgcolor]

3 - Les services fournis par le gouvernement ne sont pas payés par les impôts. Ils sont financés à même de nouveaux emprunts encourus régulièrement. D’où la croissance constante de l’inflation et de la dette - capital et intérêts -.

4 - La dette est fictive, virtuelle. C’est une fausse dette. Aucun argent n’a été prêté par les banquiers propriétaires de la Banque du Canada. Ce sont des écritures sans aucune réserve qui sont enregistrées et utilisées. C’est de l’argent fictif, créé à partir de rien. Il n’y a pas de vraie dette !

5 - Les impôts sont à contribution volontaire pour les particuliers. Il n’y a pas de loi qui impose aux femmes et aux hommes vivants - des êtres humains en chair et en os - de payer l’impôt sur leurs revenus. Seules les corporations - des personnes fictives - sont tenues de payer l’impôt sur leurs profits (revenus moins dépenses).

EN PAYANT LES IMPÔTS :

Je me fais complice de tromperie et escroquerie publiques.

Je participe au financement des guerres et génocides dans le monde. Les Principes de Nuremberg n’interdisent-ils pas toute forme de collaboration, directe ou indirecte, avec un « crime contre la paix, un crime de guerre, un crime contre l’humanité » ?

J’endosse la dépossession des petits par les gros, je crée l’injustice sociale. Devant ce constat, mon âme m’interdit formellement de contribuer aux impôts.

D’ailleurs, même chez les autorités, le message est ambivalent quant au comportement à adopter. C’est établi, il faut toujours obéir aveuglément aux ordres des autorités. Sauf que, parfois, il faut obéir à sa conscience plutôt qu’aux ordres des autorités…

Je suis consciente de la perturbation qu’occasionne, pour les systèmes établis, l’obéissance à mon ’âme et conscience’. Peu importe le prix à payer, je demeure fidèle à mon ’âme et conscience’. C’est elle qui gère ma vie et je lui ai donné carte blanche. Quelle que soit l’issue de cette aventure, je me réjouis de contribuer à l’évolution de la conscience humaine. Après tout, n’est-ce pas pour cela que je suis sur terre ?!

Ghislaine Lanctôt

Bonjour

Un intéressant débat actuellement sur le blog de Paul Jorion
(qui est Paul Jorion ?: http://www.pauljorion.com/ )

3 articles avec des commentaires … dans l’ordre:
1 - http://www.pauljorion.com/blog/?p=470 : Le scandale des banques qui « créent » de l’argent – Le retour ! (06/04)
2 - Bonne question et mauvaise hypothèse (07/04)
3 - La monnaie : projet de réforme (08/04)

Amitiés

AJ

EDIT: le « 3 » avance fort : http://www.pauljorion.com/blog/?p=488

[bgcolor=#FFFF99][b]N’est-ce pas pour cela que je suis sur terre ?!...[/b][/bgcolor] Par [b]Ghislaine Saint Pierre Lanctôt[/b] http://www.altermonde-sans-frontiere.com/spip.php?article6309
Aux dernières nouvelles, elle est incarcérée...

Voilà, le débat est clos sur le blog de Paul Jorion http://www.pauljorion.com/blog/?p=488 et les intervenants espèrent, comme il l’a promis, qu’il pourra intégrer la dernière mouture dans un article

Une réforme de la manière dont la monnaie est créée est indispensable. Cette réforme devrait prendre la forme suivante.

Toute création de monnaie doit relever de l’État et de l’État seul par l’intermédiaire de la Banque Centrale indépendante du pouvoir politique mais oeuvrant dans le cadre de la démocratie.

La monnaie créée et prêtée par la Banque Centrale à l’Etat ou aux collectivités publiques ne peut financer que des dépenses d’investissement, d’aide à des secteurs à vocation d’intérêt collectif tels que l’éducation, la santé et la protection de l’environnement, et en cas de crise ou de catastrophe naturelle. A l’exception de cela, les dépenses de fonctionnement et d’amortissement doivent être financées par les recettes fiscales.

La Banque Centrale détermine, afin de contenir l’inflation dans des limites raisonnables, de viser un objectif de plein emploi et de faciliter le développement durable de l’économie, la quantité de monnaie proposée et les taux d’intérêt auxquels les banques commerciales peuvent emprunter entre elles et auprès d’elle-même.

Le réseau des banques privées comporte 3 types de banques :

    • Banques de dépôts : encaissements, paiements, garde de dépôts de leurs clients.
    • Banques de prêts : le montant global des prêts ne peut excéder le montant global des fonds empruntés (épargne préalable ou émission monétaire de la Banque Centrale). Les financements proposés par les banques de prêts doivent être assurés par des emprunts dont le terme est au minimum de même durée.
    • Banques d’affaires : investissent dans les entreprises les fonds empruntés au public ou aux banques de prêts.

Dans une perspective assurantielle, les banques ont le droit de couvrir leurs positions mais les positions nues, équivalentes à des paris directionnels sur l’évolution des marchés, leur sont interdites.

Le deuxième alinéa me semble incompréhensible.

Est-ce lié à mes « à priori » idéologiques ? je ne le crois pas :

• Soit la « démocratie » concerne la BC , et alors, elle y est « soumise » d’une façon ou d’une autre, donc « non indépendante »,
• soit rien ne change dans le système faussement « démocratique » actuel.

J’aurais souhaité un « pôle public de financement », donc un système mixte de création financière :

D’une part, une « monnaie commune européenne » pour donner du crédit-développement aux entreprises créatrices d’emplois durables et intégrant dans leurs critères de gestion « la modernité de la responsabilité sociale, environnementale et sociétale »,

d’autre part, une « monnaie nationale » frappée par un État ayant la seule légitimité démocratique possible pour le faire au nom d’un peuple… et pour son usage.

… Mais les rêves des uns et des autres sont si vite catalogués dans le registre des « idéologies dépassées »…

En lisant les 56 réponses/débats/commentaires, tu t’aperçois qu’arriver à un consensus (qui satisfasse déjà celui qui écrira l’article et le publiera, probablement dans une grande « tribune ») n’a pas été facile. Nous savons tous que c’est loin d’être parfait, mais déjà tellement loin de ce qui existe actuellement.

Je pense que la BC peut être indépendante tout en oeuvrant dans le cadre de la démocratie (imparfaite, évidemment) … ex: la justice…

Je reviens sur ce souhait d’une double monnaie…

Si la proposition était intégrée dans l’UE ou la zone euro (ne révons pas, tout au plus pourra t-elle faire réfléchir quelques personnes sur la nécessité de repenser un nouveau système monétaire), il n’y aurait plus besoin de double monnaie. Chaque Etat pouvant décider, sans que ca ne lui coûte d’intérêts, les investissements qu’il souhaite et les entreprises pouvant se financer de la même manière que maintenant (seulement, les intérêts reviennent à la collectivité).

Si je dois défendre une monnaie « secondaire », alors ce que je défends c’est la « monnaie sociétale » dans le cadre de financements d’Espaces Complémentaires Sociétaux http://tiki.societal.org/tiki-index.php?page=EMS-18points

Frédéric Lordon ouvre enfin un blog :
[bgcolor=#FFFF99]« La nouvelle pompe à phynance » [/bgcolor]
http://blog.mondediplo.net/La-pompe-a-phynance

Vous y trouverez un article très intéressant :

[bgcolor=#FFFF99]« Quatre principes et neuf propositions pour en finir avec les crises financières »[/bgcolor]
http://blog.mondediplo.net/2008-04-22-Quatre-principes-et-neuf-propositions-pour-en

Je précise que la réponse de Frédéric Lordon à « Utopia » (qui citait le blog de Paul Jorion) , en me citant, ne me « satisfait » absolument pas et j’espère que nous pourrons avoir un réel débat sur les motifs qui font rejeter à Frédéric le principe de « 100% de réserves »

Le texte est vraiment trop technique, je trouve cela dommage, difficile d’y comprendre quelque chose, mais l’idée qui me semble intéressante c’est celle du dédoublement du taux d’intérêt au niveau des banques et de la banque centrale, créer un taux d’intérêts s’appliquant uniquement aux crédits destinés à financer l’économie réelle, et un taux d’intérêts s’appliquant uniquement aux actions financières

Mais qu’en serait-il dans un tel système de l’idée développée ici de rendre à l’état la possibilité de financer lui-même ses investissements ?

Mais qu'en serait-il dans un tel système de l'idée développée ici de rendre à l'état la possibilité de financer lui-même ses investissements ?
Je n'ai pas encore réussi à avoir de F.L. son argumentation sur ce qui me semble pour le moment de sa part un rejet de cette proposition.

Pétition http://www.stop-finance.org

J’ai signé la pétition, même si le texte ne me convient pas à 100 % : l’essentiel y est.

À cette occasion, je rappelle le texte figurant dans le projet préliminaire CIPUNCE Rév. 14 de « constitution de la Confédération européenne » (http://www.cipunce.net) :

[i]Article [82] : Principes socioéconomiques à caractère constitutionnel

  1. Principe socioéconomique général. La Confédération a pour principe que l’économie est au service de la société et de ses membres.

  2. Libertés économiques

a) La liberté d’entreprise est garantie.

b) La liberté de circulation des personnes, des biens et des services et la liberté d’établissement sont garanties à l’intérieur de la Confédération et en conformité avec son droit.

c) Les points [a) et b)] du présent article s’entendent sous réserve des autres dispositions de la Constitution et de la faculté pour la Confédération de prendre des mesures d’exception dans son intérêt, celui des États membres et celui des populations.

  1. Biens publics. Est bien public tout bien que la loi range dans le patrimoine commun. Un bien public n’est aliénable que par la loi.

  2. Services publics. Tout service d’intérêt économique général impliquant égalité d’accès, continuité et adaptabilité et tout monopole de fait constituent des services publics. Il appartient à chaque État membre de fixer par la loi les modalités de prestation de ces services, notamment de décider dans chaque cas s’il convient de recourir à l’expropriation pour cause d’utilité publique.

  3. Modalités d’application des principes socioéconomiques. La loi organique précise les modalités d’application des principes énoncés au présent article.[/i]

JR

[bgcolor=#FFFF99]« Les Quatre principes et neuf propositions pour en finir avec les crises financières de Frédéric Lordon »[/bgcolor]

Un débat alléchant s’engage sur le blog de Paul Jorion :

http://www.pauljorion.com/blog/?p=525

Étienne

bonjour AJH, votre graphique sur la dette semble reposer sur l’idée qu’avant la réforme des statuts de la banque de france en 1973 l’état avait recours à des emprunts sans intérêts

était-ce réellement le cas ?

selon ce lien :
http://www.banque-france.fr/fr/stat_conjoncture/series/annhis/html/annhis_concoursautresor.htm

les emprunts sans intérêts ont seulement eu lieu de 1936 à 1940 et de 1972 à 1973 non ?

[bgcolor=#FFFF99]La dette publique est une affaire très rentable, mais pour qui ?[/bgcolor]
un nouveau livre d’André-Jacques, passionnante synthèse.

André-Jacques Holbecq et Philippe Derudder publient ces jours-ci un livre que j’ai trouvé excellent et que je vous recommande chaleureusement :

[align=center][/align]

[b]Préface :[/b]

Tous les citoyens devraient parfaitement connaître les mécanismes élémentaires de la création monétaire et de la dette publique : notre émancipation politique et économique dépend directement — et inévitablement — de notre émancipation monétaire. À ce simple titre, ce livre est important et pourra sans doute changer votre compréhension du monde, comme il a changé la mienne.

J’étais, en 2005, tout entier consacré à l’analyse de nos institutions (françaises et européennes) ; j’avais compris, cette même année, que ce n’est pas aux hommes au pouvoir d’écrire les règles du pouvoir, que tous les abus de pouvoir étaient rendus possibles par la malhonnêteté des processus constituants. Je discutais sur mon forum des grands principes d’une bonne Constitution, et nous écrivions sur le wiki une Constitution d’origine Citoyenne, ce que j’appelle le site du «Plan C».

J’avais donc commencé à construire un outil — que je crois inédit et prometteur — pour une prochaine émancipation générale. Mais je négligeais complètement, par ignorance, un point absolument essentiel, un point à cause duquel toute solution politique semble effectivement interdite. André-Jacques Holbecq est venu un jour sur le forum du Plan C et a créé un fil étrange dont le titre était «Reprendre la création monétaire aux banques privées»…

La réaction fut rapide et le fil de discussion est devenu un des plus actifs et riches du site : nous progressons tous ensemble assez vite sur ce sujet décisif et méconnu: ce sont les banquiers privés qui maîtrisent le pouvoir politique, et la maîtrise privée de la création monétaire est un verrou diabolique qui interdit en profondeur tout droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

Par habitude, par ignorance, par négligence, nous acceptons sans le savoir une profonde servitude non nécessaire: il n’y a rigoureusement aucune raison d’abandonner la création monétaire aux banques privées.

Ainsi, des sommes considérables, celles des intérêts de toute cette création monétaire privée, sont retirés depuis des décennies à la collectivité française, dans la plus grande discrétion et sans la moindre justification politique ou économique, et sans le moindre débat public sur le sujet.

De plus, une dette publique extravagante, annuellement renouvelée, complètement asphyxiante pour les services publics et pour le bien-être général est née de cette invraisemblable ponction. Cette dette est très injustement imputée à la prétendue incurie de l’État : il n’en est rien, puisque les dépenses publiques restent assez stables en France depuis des décennies. Non, c’est bien d’un racket privé de la richesse publique qu’il est question à la source de la dette publique, depuis 1973 en France, et partout dans le monde ; à l’évidence, l’internationale des banques existe déjà bel et bien, et il est plus que temps de la repérer et d’en décrire les méfaits.

Comprendre cette servitude injuste et la faire connaître à tous les citoyens, c’est déjà préparer notre prochaine libération.

Puisqu’on m’en donne ici l’occasion, je vais remercier André-Jacques Holbecq et Philippe Derudder du fond du cœur : ils ont, dans leurs différents livres, écrits seuls ou en commun, considérablement enrichi mon analyse politique des abus de pouvoir en me rendant sensible un rouage déterminant dans l’oppression des hommes (nés libres) par le travail forcé. Tous deux cherchent honnêtement, ils écoutent tout le monde, ils passent des milliers d’heures à expliquer et expliquer encore ce qu’ils ont compris.

Et, puisqu’il est presque mon voisin, André-Jacques devient un ami ; et je le vois progresser à toute vitesse, en nous emmenant avec lui.

Il est généreux et pragmatique, il reconnaît tout naturellement ses erreurs, son action est utile, très utile, pour le bien public. Je suis heureux de l’avoir rencontré et je vous engage à le découvrir à votre tour.

Étienne Chouard

bonjour AJH, votre graphique sur la dette semble reposer sur l'idée qu'avant la réforme des statuts de la banque de france en 1973 l'état avait recours à des emprunts sans intérêts

était-ce réellement le cas ?

selon ce lien :
http://www.banque-france.fr/fr/stat_conjoncture/series/annhis/html/annhis_concoursautresor.htm

les emprunts sans intérêts ont seulement eu lieu de 1936 à 1940 et de 1972 à 1973 non ?


Bonjour Sandy

Depuis l’après guerre la Banque de France a toujours été un établissement public. Quand la BdF avait l’autorisation de faire des « avances au Trésor » les intérêts que payait l’Etat à la Banque de France, lorsqu’il en payait (vous avez raison de souligner ces deux périodes), revenaient d’une manière ou d’une autre (dividendes ou impôts) à l’Etat.
Malheureusement l’article 25 de la loi du 3 janvier 1973 précise « Le trésor public ne peut être présentateur de ses propres effets à l’escompte de la Banque de France », ce qui signifie que le trésor public ne peut présenter les garanties que lui, l’Etat ou les collectivités publiques auraient émis, à l’escompte de la Banque de France.
Donc, l’Etat finance ses besoins (excédant les recettes fiscales) sur divers marchés… en payant des intérêts aux détenteurs d’épargne…

Cordialement
AJH

[bgcolor=#FFFF99]« Demain, C’est l’An 2000 ! »[/bgcolor]
un livre apparemment passionnant de Jean-Gaston Bardet (1907-1989), écrit en 1950,
et signalé par ‘Rumbo’ sur l’excellent blog de Paul Jorion,
dans le billet [bgcolor=#FFFF99]« Surplus et masse monétaire »[/bgcolor] :
http://www.pauljorion.com/blog/?p=544

« En réponse à cette question primordiale du surplus et de la masse monétaire, voici, ci-dessous, un extrait du livre prophétique de l’architecte Jean-Gaston BARDET (1907-1989) - Demain, C’est l’An 2000 ! - écrit en 1950. Les 58 ans écoulés depuis sa parution ne font que confirmer, chaque année, chaque jour, la justesse de cette approche du modèle historique bancaire qui s’exerce sans pitié sur le monde dit “moderne”.

Aussi je ne saurait trop recommander l’étude (hélas pour le moment seulement en anglais) du major Clifford Hugh DOUGLAS (1879-1952) qui a démontré que les intérêts bancaires de l’argent mis en circulation, aujourd’hui trouvant [leur] origine à peu près à 100% dans la création monétaire ex-nihilo par les banques commerciales, alourdissaient irrémédiablement et stérilement les prix que nous payons au quotidien d’un gros 1/3 (à son époque). Actuellement, Magrit KENNEDY, qui est aussi architecte et très avancé(e) en économie, contrôle que la proportion des intérêts dans la composition des prix monte en moyenne jusqu’à 40%. De même les impôts que nous payons servent à rembourser les intérêts bancaires des dettes publiques, impôts qui, en grande partie, finissent dans les poches des actionnaires des banques commerciales et autres fonds privés, etc.

Les actionnaires, mêmes richissimes, une fois qu’ils ont réinvesti, ne pourront jamais acheter et absorber personnellement toute la production des biens et des services, tandis que les salariés ne peuvent en aucune façon acheter la proportion réelle de toute la production qui leur revient, leur revenus se trouvant d’autant diminués par les intérêts bancaires écrasants dans leur ensemble. Les producteurs des biens et des services sont et seront toujours frustrés (même et surtout s’ils ne savent pas pourquoi, ce qui est le cas) de ne pouvoir obtenir les revenus correspondant exactement à la valeur monétaire de ce qu’ils produisent.

Voici un extrait du livre, plus actuel que jamais, de Jean-Gaston BARDET, architecte et urbaniste :

« (…) L’homme ne peut rien créer ex-nihilo. L’argent-négatif ou dette peut, et doit, être détruit par un jeu d’écritures sur le grand Livre : la colonne Avoir équilibrant la colonne Doit. [bgcolor=#FFFF99][b]Mais subsiste l’intérêt à payer, qui ne le peut être que grâce à une nouvelle création — ex-nihilo — d’argent-négatif et ainsi de suite…[/b][/bgcolor] [b]Il se produit une boule de neige de dettes, une marée d’argent-négatif, de néant, qui augmente sans cesse et entraîne la destruction obligatoire des biens réels.[/b]

Le chaos économique qui conduit chaque pays à l’alternative : révolution ou guerre, provient d’une méconnaissance de vérités élémentaires, tant des marxistes d’ailleurs, que des économistes libéraux. Marx, en effet, n’a nullement soupçonné le mécanisme de l’argent-négatif, et a reporté ses attaques contre le profit et la propriété. Ces derniers ayant toujours été defendus — dans de justes limites — par l’Église, mère des Pauvres, la sagesse commandait de chercher une autre explication.

La voici. Pour qu’il n’y ait pas coexistence de surproduction et de sous-consommation, [bgcolor=#FFFF99]il faut que le revenu national puisse acheter la production nationale donc lui soit égal[/bgcolor], la soupape des exportations étant de plus en plus réduite dans un monde qui s’unifie .

Or tout prix comporte deux parts : l’une de travail, l’autre de capital, l’une A) de salaires personnels (directs ou indirects mais versés à des personnes pour leur consommation), l’autre B) de rémunération des capitaux engagés, qui sont des capitaux d’argent-négatif en majeure partie — la monnaie légale servant à peine à 5% des échanges (avoua lors de l’enquête précitée M. C. Towers, gouverneur de la Banque du Canada). Tel est le phénomène A + B découvert expérimentalement par le major Douglas en 1920 et au sujet duquel M. de Valera déclarait en 1942 : “Malgré mes demandes réitérées, aucun économiste n’a pu me démontrer la fausseté de ce théorème”.

[bgcolor=#CCFFFF]Si donc les producteurs touchent un total a, ils ne peuvent, en aucune façon, acheter un total A + B ; le revenu national reste toujours - inférieur - à la production nationale. Il y aura toujours des surplus et les consommateurs seront toujours en état de sous-consommation. Telle l’origine du phénomène surabondance-misère qu’aucun dirigisme ne peut réduire.[/bgcolor]

Faut-il souligner que plus la structure productrice est concentrée, plus les investissements dans d’énormes machines sont gigantesques, plus B croît aux dépens de A dans l’équation, moins les salarié peuvent acheter leur production, plus la misère augmente, ce qui se vérifie depuis un siècle, quelle que soit l’augmentation continue des salaires.

Le remède financier — dont nous avons déjà montré dans nos autres chapitres la valeur économique — consiste d’une part dans [b]le micro-machinisme et la décentralisation[/b] diminuant B. Et d’autre part, dans [bgcolor=#FFFF99][b]le retour à l’État de son droit régalien de battre monnaie[/b][/bgcolor], enfin dans l’utilisation de crédit public retrouvé, sans intérêt, pour la construction des services publics nationaux, régionaux (routes et hôpitaux, écoles et forêts, etc) où la part de salaires personnels est maxima et qui sont en dehors du circuit : Production, dans lequel doit jouer seulement la monnaie légale.
Faut-il faire remarquer que, quelle que soit la Distribution : structure du commerce et répartition des biens parmi les citoyens, cela ne joue qu’à l’intérieur de A . Il peut y avoir des injustices, des bénéfices scandaleux ou un gaspillage dû à une cascade d’intermédiaires, [color=red][b]mais les Salaires totaux, plus ou moins bien répartis, doivent d’abord permettre d’acheter la Production totale. [/b][/color]

[color=purple]Le système bancaire actuel, autrement dit l’usure-à-l’argent-négatif ne peut rien créer de positif, il est très axactement inverti. Il prospère en temps de guerre, s’épanouit, apporte la prospérité matérielle aux ouvriers requis en usine, aux fournisseurs de l’État et aux fabriquants de munitions, pendant que la fleur de la nation est tuée ou mutilée. Il languit en temps de paix, se contracte, apporte le rétrécissement du pouvoir d’achat, les faillites, banqueroutes, le chômage et toutes les misères à la clé. Pourquoi ce paradoxe?

[bgcolor=#FFFF99]Il y a toujours assez de pouvoir d’achat pour les buts de guerre PARCE QUE les biens créés sont détruits.[/bgcolor] Ainsi la sous-consommation peut être ordonnée au nom du patriotisme, tandis que la surproduction est liquidée. [/color]

Il ne s’agit point de mettre au pilori les banquiers actuellement inconscients, mais de considérer les faits. Les faits sont les suivants, ils crèvent les yeux : l’usure-à-l’argent négatif conduit à fournir toujours assez d’argent pour la guerre, la mort et la destruction, et jamais assez pour la paix, la vie et la construction. Plus la guerre est terrible, dévastatrice, plus de pouvoirs d’achat sont créés, plus le flot d’argent-négatif s’enfle ainsi que les bénéfices des usuriers.

Mais ce gonflement ne peut avoir lieu avec des biens qui encombreraient le marché, puisque les salaires sont toujours insuffisants pour les acheter, et ne peut avoir lieu que dans un seul cas, celui de la destruction délibérée des stocks. Le système ne fonctionne avec - efficiency - que si l’on détruit des biens réels. Il conduit implacablement à la guerre. »

Jean-Gaston BARDET (1950)

bonjour AJH, votre graphique sur la dette semble reposer sur l'idée qu'avant la réforme des statuts de la banque de france en 1973 l'état avait recours à des emprunts sans intérêts

était-ce réellement le cas ?

selon ce lien :
http://www.banque-france.fr/fr/stat_conjoncture/series/annhis/html/annhis_concoursautresor.htm

les emprunts sans intérêts ont seulement eu lieu de 1936 à 1940 et de 1972 à 1973 non ?


Bonjour Sandy

Depuis l’après guerre la Banque de France a toujours été un établissement public. Quand la BdF avait l’autorisation de faire des « avances au Trésor » les intérêts que payait l’Etat à la Banque de France, lorsqu’il en payait (vous avez raison de souligner ces deux périodes), revenaient d’une manière ou d’une autre (dividendes ou impôts) à l’Etat.
Malheureusement l’article 25 de la loi du 3 janvier 1973 précise « Le trésor public ne peut être présentateur de ses propres effets à l’escompte de la Banque de France », ce qui signifie que le trésor public ne peut présenter les garanties que lui, l’Etat ou les collectivités publiques auraient émis, à l’escompte de la Banque de France.
Donc, l’Etat finance ses besoins (excédant les recettes fiscales) sur divers marchés… en payant des intérêts aux détenteurs d’épargne…

Cordialement
AJH


Et c’est bien ce que j’ai du mal à comprendre, pourquoi faire payer des intérêts à l’état si ces intérêts reviennent intégralement à l’état ensuite ?
Vous dites que cela revenait dans les caisses de l’état soit par des paiements d’intérêts soit par les impôts, pouvez-vous ètre plus concret svp ?

A propos de l’extrait de Jean-Gaston BARDET cité par Étienne…

Je suis évidemment d’accord sur le fond du problème et plus globalement les idées défendues par les défenseurs du « crédit social » … le développement que nous avons fait de l’écosociétalisme ( http://wiki.societal.org/ ) intègre une bonne part de ces idées .

Juste un point… si je suis tout à fait d’accord avec la proposition " mais les Salaires totaux, plus ou moins bien répartis, doivent d’abord permettre d’acheter la Production totale." je m’oppose à l’idée d’une forte relation avec la quantité de monnaie qui est exprimée dans cet extrait. En effet, les créditistes et Bardet ne tiennent pas compte de la vitesse de circulation de la monnaie ( voir par exemple l’apologue « la Dame de Condé » sur http://wiki.societal.org/tiki-index.php?page=ChangerDeParadigme ).