07 Reprendre le pouvoir sur notre monnaie

L’escroquerie monétaire mondiale : une explication du racket du monde opéré par les grandes banques privées

[b]Système monétaire mondial – crise du dollar[/b]

Les manipulations du système monétaire et du système des changes provoquent le scandale le plus important de notre époque. Pour la première fois, l’escroquerie monétaire atteint des dimensions mondiales, parce qu’elle a lieu effectivement dans le monde entier, qu’aucun gouvernement ne peut plus la contrôler ni la stopper ou l’empêcher et que, formellement, elle a même lieu légalement en raison de lois désuètes.

L’étape décisive dans la rupture avec la monnaie d’Etat a été la fondation, en 1913, du Système fédéral de réserve des États-Unis. Dès la fin du XIXe siècle, les banques sous la coupe de l’empire Rotschild ont lancé une grande campagne pour prendre le contrôle de l’économie des Etats-Unis. Venant d’Europe, les Rotschild ont financé la Banque J.P. Morgan & Co., la Banque Kuhn Loeb & Co., John D. Rockefellers Standard Oil Co., les chemins de fer d’Edward Harriman et les aciéries ­d’Andrew Carnegie.

Aux environs de l’an 1900, les Rotschild ont envoyé aux États-Unis un de leurs agents, Paul Warburg, pour coopérer avec la Banque Kühn Loeb & Co. Jacob Schiff et Paul Warburg ont lancé une campagne visant à instaurer des «Federal Reserve Banks» (FED), instituts privés d’émission. Appuyés par les deux grands groupes financiers Rotschild et Rockefeller, ils sont parvenus à fonder une banque centrale privée ayant le droit d’émettre sa propre monnaie, moyen légal de paiement garanti à l’origine par l’État. L’instauration de la FED en 1913 a permis aux banquiers internationaux de raffermir leur puissance financière aux États-Unis. Paul Warburg a été le premier président de la FED.

[bgcolor=#CCFFFF]Le XVIe amendement de la Constitution américaine, qui a permis au gouvernement de prélever un impôt sur le revenu, a suivi la fondation de la FED. Telle était la conséquence du fait que le gouvernement ne pouvait plus émettre sa propre monnaie. Ainsi, les banquiers internationaux faisaient indirectement main basse sur le patrimoine privé des citoyens américains.[/bgcolor] À l’époque, les plus importants actionnaires de la FED étaient:

• Les banques Rothschild de Paris et de Londres
• La Banque Lazard frères de Paris
• La Banque Israel Moses Seif en Italie
• La Banque Warburg à Amsterdam et à Hambourg
• La Banque Lehmann à New York
• La Banque Kuhn Loeb & Co. à New York
• La Banque Rockefeller Chase Manhattan à New York
• La Banque Goldman Sachs à New York.

Après la Première Guerre mondiale, les réserves d’or mondiales ont été accumulées dans cette banque privée qu’était la FED, de sorte que de nombreuses banques centrales n’ont plus pu maintenir l’étalon-or et que leur pays a sombré dans la déflation — la première crise économique mondiale. Même pendant la Guerre mondiale, les États-Unis ont exigé des pays en guerre qu’ils paient les armements livrés en or. Après la fin de la guerre, l’or de l’Allemagne a dû aussi être cédé comme butin de guerre. À elles seules, plus de 30 000 tonnes d’or du monde se sont ainsi accumulées aux États-Unis. Cet or a servi de couverture au dollar. Toutefois, comme une grande partie des dollars étaient détenus dans les banques centrales étrangères comme réserves monétaires, les États-Unis ont pu imprimer et dépenser davantage de dollars qu’ils n’avaient d’or. En effet, les autres pays avaient besoin de dollars pour acheter des matières premières, traitées uniquement en cette monnaie. Outre l’or, le dollar est donc devenu de plus en plus une des réserves monétaires principales des banques centrales étrangères. Le règne du dollar dans le monde avait commencé.

En 1971, Richard Nixon (37e président des Etats-Unis de 1969 à 1974) a résilié l’obligation de convertir le dollar en or (l’étalon de change-or) et, simultanément, la garantie de l’Etat à propos du dollar. [bgcolor=#FFFF99]Depuis lors, le billet vert n’est couvert ni par l’or ni par une garantie de l’Etat; [b]il s’agit donc de la monnaie privée libre de la FED[/b]. Or la masse monétaire de dollars en circulation déterminée par la FED ([b][color=purple]depuis mars 2006, celle-ci ne publie plus le chiffre de la masse monétaire M3[/color][/b]) est devenue [b]un problème insoluble: pendant que la masse mondiale de biens quadruplait au cours des 30 dernières années, la masse monétaire s’est multipliée par quarante.[/bgcolor][/b]

Comment fonctionne cette banque privée qui a le droit d’imprimer des dollars? La FED produit des dollars. Ceux-ci sont prêtés au gouvernement des Etats-Unis contre des obligations qui servent de «sûretés» à la FED. Les banques de la FED qui détiennent ces titres perçoivent des intérêts annuels. Astucieux, n’est-il pas vrai? Dès 1992, les obligations détenues par la FED avaient une valeur de quelque 5 trillions de dollars [Selon Le Petit Robert, depuis 1948, un trillion est un milliard de milliards (soit 10^18) ÉC :/], et les intérêts payés par les contribuables américains augmentent constamment. La FED s’est appropriée ce patrimoine incroyable en prêtant de l’argent au gouvernement américain et en encaissant alors des intérêts. La contre-valeur: du papier de couleur, nommé dollar.

Répétons-le: le dollar est émis non pas par le gouvernement des États-Unis, mais par la FED, qui est contrôlée par des banques privées et met à disposition du gouvernement de l’argent et, en contre-partie, encaisse largement des intérêts et prélève des impôts. Personne ne remarque cette duperie. De plus, les obligations émises par le gouvernement donnent à la FED un droit de gage, public et privé, sur l’ensemble des biens-fonds des États-Unis.

De nombreuses actions en justice se sont efforcées de faire annuler la loi sur la FED, mais sans succès jusqu’à maintenant. [bgcolor=#FFFF99]Le président John F. Kennedy a été le premier à tenter de transformer la FED en édictant un décret présidentiel («executive order number 11110»). Peu après, il a été assassiné, probablement par son propre service de renseignements. Le premier acte de son successeur, Lyndon B. Johnson, a été d’annuler le décret de son prédécesseur dès son retour de Dallas à Washington, dans l’avion présidentiel. [/bgcolor]


Et aujourd’hui? Les banques privées tentent par tous les moyens de maintenir et d’assurer leur gigantesque source de revenu qu’est le dollar. Les États qui veulent nouer leurs relations commerciales internationales sur la base de l’euro, tels l’Irak, l’Iran ou le Venezuela, sont déclarés terroristes. Les gouvernements sont forcés de livrer des produits aux Etats-Unis contre des dollars sans valeur, et l’augmentation effrénée de la liquidité fournit à la haute finance les liquidités illimitées avec lesquelles elle peut acheter dans le monde entier. Les banques centrales du monde entier sont forcées de détenir des dollars sans valeur comme «réserves monétaires». Le dollar des Etats-Unis est la monnaie privée de la haute finance, garantie par personne si ce n’est par elle-même, utilisée pour maximiser le profit, accrue sans vergogne, employée comme moyen de domination mondiale et pour accaparer toutes les ma­tières premières et autres valeurs au monde.

Source: Internationaler Hintergrundinformationsdienst für Politik, Wirtschaft und Wehrwesen, inter info, suite 344, juillet et août 2007
(Traduction Horizons et débats)

Le décret en question de Kennedy, [bgcolor=#FFFF99]«executive order number 11110»[/bgcolor] :
http://www.presidency.ucsb.edu/ws/index.php?pid=59049&st=&st1=

(Merci à Bernard pour la référence.)

[bgcolor=#FFFF99]« Non, M. Fillon, la France n’est pas en situation de faillite ! »[/bgcolor]

C’est un excellent article d’André-Jacques Holbecq sur Agoravox, suivi d’excellents compléments (toujours d’andré-Jacques).

À lire.

Ce serait gentil à vous de ne pas le laisser seul avec les brutes qui traînent sur Agoravox :confused: Allez y donner votre avis.

Bonjour

Ce qui suit pourrait faire partie d’un chapitre d’un livre en cours d’écriture. J’aimerais beaucoup avoir vos avis et vos critiques (n’hésitez pas :wink: ) avant de « finaliser »

"Proposition constitutionnelle

Il nous a semblé qu’il pourrait être plus démonstratif aux yeux du lecteur de présenter une des visions possibles d’un système monétaire et bancaire, sous forme d’articles constitutionnels…

Article 1

Toute création de monnaie, hormis certaines monnaies localement autorisées de type « SEL », doit relever de l’État et de l’État seul, par l’intermédiaire de la Banque Centrale qui la prête aux banques privées chargées de financer les divers agents économiques.

Les intérêts perçus sur ces prêts, dont les taux sont déterminés par la Banque Centrale, sont crédités au compte du Trésor Public.

Article 2

Le Trésor Public est la banque de l’État, système de gestion des comptes de l’État et des administrations

Il reçoit les recettes et paie les débits de l’État, des collectivités et de l’administration.

– il recouvre les recettes publiques
– il reçoit les intérêts de la monnaie émise par la Banque Centrale et confiée au système bancaire
– il contrôle et exécute les dépenses publiques
– il produit l’information budgétaire et comptable publique
– il offre des prestations d’expertise et de conseil financier
– il gère l’épargne et les dépôts de fonds d’intérêt général

Article 3

La Banque Centrale est le quatrième pouvoir, indépendant du pouvoir politique.

  1. Elle est chargé d’émettre la monnaie fiduciaire (pièces et billets) ainsi que la monnaie scripturale et électronique prêtée contre intérêt aux banques de prêts qui en font la demande.

  2. Elle émet le crédit à la Nation.

  3. Elle détermine et fait appliquer les règles de bonne conduite bancaire aux banques et établissements financiers, suivant la règle que tout financement d’investissement à un terme donné doit être assuré par des emprunts au moins de même terme. Aucun emprunt à long terme ne peut être financé par des emprunts à court terme.

  4. Elle surveille l’interdiction, faite aux banques et établissements financiers, de la spéculation sur les changes, les actions, obligations et produits dérivés.

  5. Elle veille à la dissociation totale des activités bancaires formant le réseau des banques privées (trois catégories d’établissements distincts et indépendants).

Article 4

Le budget de l’État doit être équilibré en « fonctionnement» et « amortissements » par la fiscalité.
« L’équipement » des collectivités publiques fait partie d’un budget séparé, financé par émission monétaire.

Article 5
Le réseau des banques privées comporte trois types de banques :

2.1 - Banques de dépôts : encaissements, paiements, garde de dépôts de leurs clients.

2.2. - Banques de prêts : le montant global des prêts ne peut excéder le montant global des fonds empruntés (épargne préalable ou émission monétaire de la Banque Centrale)

2.3. - Banques d’affaires : investissent dans les entreprises les fonds empruntés au public ou aux banques de prêts.

Article 6

Aucune banque privée ne peut prendre une dénomination qui pourrait faire penser qu’elle est une émanation du secteur public (dénominations telles que « nationale » ou « publique »).

Article 7

La Cour des Comptes vérifie les comptes publics, fait des recommandations, peut ester en justice (partie civile) contre des fonctionnaires ou des structures.

Article 8

L’Institut National de la Statistique, des Études Économiques et de l’Information Publique (INSEEIP) présente les comptes de la Nation sous une forme intelligible au citoyen. D’une part les recettes, d’autre part les dépenses de fonctionnement et les amortissements (usures), d’une part les dettes, d’autre part les avoirs (capital).

Article 9

Un Centre d’analyse stratégique est un organisme directement rattaché au Premier ministre. Il a pour mission d’éclairer le Gouvernement dans la définition et la mise en œuvre de ses orientations stratégiques en matière économique, sociale, environnementale ou culturelle. Tous ses travaux sont rendus publics.

Article 10

  • Le Conseil économique et social est, auprès des pouvoirs publics une assemblée consultative. Par la représentation des principales activités économiques et sociales, le Conseil favorise la collaboration des différentes catégories professionnelles entre elles et assure leur participation à la politique économique et sociale du Gouvernement. Il examine et suggère les adaptations économiques ou sociales rendues nécessaires notamment par les techniques nouvelles.

  • Le Conseil économique et social, saisi par le Gouvernement, donne son avis sur les projets de loi, d’ordonnance ou de décret ainsi que sur les propositions de loi qui lui sont soumis. Un membre du Conseil économique et social peut être désigné par celui-ci pour exposer devant les assemblées parlementaires l’avis du Conseil sur les projets ou propositions qui lui ont été soumis.

Le Conseil économique et social peut être également consulté par le Gouvernement sur tout problème de caractère économique ou social. Tout plan ou tout projet de loi de programme à caractère économique ou social lui est soumis pour avis et sera rendu public.

La composition du Conseil économique et social et ses règles de fonctionnement sont fixées par une loi organique. "


Merci de votre aide
AJH

Commentaire extrêment partiel.!!

Sur votre proposition constitutionnelle, je n’interviens que sur l’article 10, parce que je suis pour la disparition du Comité Economique et Social au niveau national.

je ne vois pas à quoi il sert sauf a servir des rémunérations aux permanents des organismes reconnus et bien installés et donc à créer de la routine et de la complaisance.

S’il servait à quelque chose, il n’y aurait pas besoin de créer toutes ces commissions temporaires pour faire des rapports ou des études sur tel ou tel sujet.

Lorsque les pouvoirs veulent négocier avec des groupes de pression, ils ne passent jamais par le CES. Ils les convoquent à l’Elysée ou à Matignon, les rencontrent, ici ou là. Donc, la fonction consultative du CES est trés limitée.

Ce n’est pas non plus un contre pouvoir, il ne joue aucun rôle de contrôle des assemblées élues, des conséquences de telle ou telle mesure.

Les conseillers sont extrêmenent bien payés pour ne pas faire grand chose . Et donc c’est aussi un moyen de tenir les organisations, car les personnes sont le plus souvent cooptées.

En revanche au niveau régional, les CES peuvent jouer un rôle car il n’y a pas deux assemblées au niveau régional. Mais encore faudrait 'il revoir leurs compétences et les modes de désignation des Conseillers.

De Gaulle avait aussi prévu de le supprimer en 1969, projet dans son référendum. Mais il voulait réformer le Sénat en intégrant une partie de la société civile dans le nouveau Sénat ( il y voyait deux collèges; un collège d’élus et un collége société civile).

Mais je ne crois pas que le CES sera supprimé, bien sûr. Même dans le Grenelle de l’environnement, les associations demandent à ce que le CES leur fasse une petite place (Lesquelles, vous voyez !!), alors même qu’un peu plus loin, on souhaite en plus la création d’une agence de la nature, malgré tout ce qui existe déjà. Enfin, tout le monde recherche des places quoi.!!

@orbi

Merci
On peut se poser aussi la question de savoir comment rendre le CES plus « efficace » . Une idée là dessus ?

Mais ceci dit, rien n’oblige effectivement à garder le CES.

Ce qui m’importe le plus c’est, dans une hypothèse où la BdF (ou la BCE) forment effectivement un 4° pouvoir, elle ait quand même « l’obligation » de se plier à une demande unanime des parlementaires (des 2 chambres à 3/5° des par exemple ?), sans tomber dans le risque de voir ces demandes utilisées à des fins électoralistes…

Et là, j’avoue que je ne sais pas …

@ AJH,

je trouve cette formulation claire et assez complète.
J’ai mis quelques couleurs et complété deux bricoles, dans les articles 1 et 3.

Je vais l’intégrer (en partie au moins) dans la wiki constitution :confused:

@etienne

Oui, mais comment sont nommés les dirigeants de la BdF (ou BCE), quel est le "contre pouvoir " nécessaire, en sorte que l’émission monétaire (même pour « l’équipement ») ne puisse être utilisé à des fins électoralistes/politiques ? C’est un peu là où je bloque :wink:

"Dans la note correspondante, j'ai dit pourquoi il me semble extrêmement dangereux de lister les droits fondamentaux dans une constitution : en gros, les droits fondamentaux sont universels, imprescriptibles et inaliénables, et figurent dans des instruments internationaux ; si chaque pays ou groupe de pays les liste dans une constitution modifiable, on risque d'aboutir à des formulations de plus en plus différentes et de voir disparaître la notion même de "droits fondamentaux".
Effectivement si les droits fondamentaux sont définis et déterminés il ne s'agit plus de droits fondamentaux mais de droits positifs : ce qui n'est pas la même chose... Le droit positif ou écrit peut être modifié, limité voir abrogé tandis que le droit fondamental se situe aux niveaux des valeurs d'une société et il ne peut être fait atteinte aux valeurs sans remettre en cause la/les raison/s d'être d'une société. Le droit fondamental se situe donc dans une zone "blanche" du droit, un "no man's land" ou une "terra incognita" : un idéal difficile à matérialiser ou à définir qui rejoint certainement le domaine spirituel ou transcendant, voir l'universalité de la condition humaine.

Il est plus prudent d’invoquer le droit fondamental par allusion comme le fait la déclaration d’indépendance des Etats-Unis : « Nous tenons pour évidentes pour elles-mêmes les vérités suivantes : tous les hommes sont créés égaux ; ils sont doués par le Créateur de certains droits inaliénables ; parmi ces droits se trouvent la vie, la liberté et la recherche du bonheur. Les gouvernements sont établis parmi les hommes pour garantir ces droits, et leur juste pouvoir émane du consentement des gouvernés. Toutes les fois qu’une forme de gouvernement devient destructive de ce but, le peuple a le droit de la changer ou de l’abolir et d’établir un nouveau gouvernement, en le fondant sur les principes et en l’organisant en la forme qui lui paraîtront les plus propres à lui donner la sûreté et le bonheur. »

Ici les législateurs ont eu la prudence d’évoquer indirectement ces « droits inaliénables » en les rattachant à la sphère du divin en ne citant que 3 exemples : « la vie, la liberté et la recherche du bonheur »…
Il faut noter la perspective donnée : " Les gouvernements sont établis parmi les hommes pour garantir ces droits" et un autre droit défini en creux et défendu dans une description du contexte historique : celui de « résistance à l’oppression ».

On trouve dans d’autres parties du corpus constitutionnel d’autres exemples. Ainsi dans les amendements ultérieurs (Du Ier au Xe amendement : la déclaration des droits) on trouve :

  1. L’interdiction de loi limitant le libre exercice d’une religion, ni qui restreigne la liberté de parole ou de la presse, ni le droit qu’a le peuple de s’assembler paisiblement et d’adresser des pétitions
  2. L’interdiction de légiférer pour nier le droit du peuple d’assurer la sécurité d’un l’Etat libre et d’organiser « Une milice bien organisée » par et avec « le droit qu’a le peuple de détenir et de porter des armes ». Un article bien mal interprété par les marchands d’armes, mais que nous comprenons peut-être mieux grace à notre hymne national : « Aux armes citoyens, formez vos bataillons » et qui traduit en moyen d’action le droit de résistance à l’oppression.
  3. Les arrestations et perquisitions ne peuvent avoir lieu sans mandat du juge.
  4. Les inculpations se font par un grand jury, nul ne pourra, dans une affaire criminelle, être obligé de témoigner contre lui-même, ni être privé de sa vie, de sa liberté ou de ses biens sans procédure légale régulière ; nulle propriété privée ne pourra être expropriée dans l’intérêt public sans une juste indemnité.
  5. Les procès se font devant jury. L’accusé a droit à la confrontation avec les témoins à charge, et peut forcer les témoins à décharge à venir déposer. Il a droit à un avocat.
  6. Les procès devant jury sont de droit si la peine encourue est supérieure à une amende de 20 dollars.
  7. les châtiments cruels ou exceptionnels, sont interdits
  8. L’énumération des droits dans les amendements précédents ne doit pas être interprétée comme niant l’existence d’autres droits.
  9. Les pouvoirs qui ne sont pas conférés aux États-Unis par la Constitution appartiennent aux États respectifs, ou au peuple.

On note ici sous le termes « droits fondamentaux » plusieurs choses différentes et qui prêtent peut-être à confusion : des libertés individuelles (vie, liberté, recherche du bonheur, droit à la propriété, droit à un jugement équitable), des droits collectifs (résistance à l’oppression, sécurité et liberté de l’Etat, force armée citoyenne, réforme du régime politique, garantie du droit, prévalence de la notion d’utilité publique sur le droit privé, etc.

On peut souligner en particulier que la défense du droit n’est envisagée que par l’exclusion de celui-ci du domaine de la législation !!! Et il revient alors - à défaut de loi - au juge de garantir les droits fondamentaux et libertés et de sanctionner ou corriger l’abus de pouvoir par l’autorité (législative ou exécutive -voir autre autorité non gouvernementale) par un jugement équitable et juste indemnité !
On a donc ici une double allégeance du magistrat à la fois à la loi mais aussi au droit fondamental - ce qui appelle et justifie une totale indépendance de la fonction - qui permet invoquer à la fois la loi et l’équité en fonction de la meilleur défense et garantie d’un droit fondamental ou d’une liberté.

On peut aussi souligner la force des amendements 9 et 10 qui laisse en suspend à la fois la définition/limitation/négation des droits et rappelle la souveraineté « par défaut » des Etats et du peuple.

C'est donc par renvoi aux instruments internationaux qu'il convient de procéder, la loi organique servant à adopter les [i]modalités d'application [/i]. JR
Il n'y a pas de droits fondamentaux en dehors de devoirs tout aussi fondamentaux. De même le droit n'est pas indépendant de l'autorité puisqu'il en constitue le fondement de la mission et qu'il est de la responsabilité des citoyens d'en extirper les abus et de lutter contre les aspects tyranniques. C'est pourquoi la formule "les droits et les devoirs de l'homme et du citoyen" est irremplaçable et on ne saurait : au nom de textes généreux et soit-disant de "droits universels" se substituer au role d'un gouvernement "toléré" par le peuple sauf à instaurer un super-gouvernement dont les abus serait encore plus incontrôlables et l'oppression à laquelle il serait encore plus difficile à résister ou de renverser.

[bgcolor=#FFFF99]Montesquieu est avec nous ![/bgcolor] :confused:

Merci à Adrien qui vient de m’écrire pour me faire remarquer un texte ancien, illustre, un texte qui fait souvent penser aux banques privées d’aujour­d’hui, « traitants » et « fermiers » modernes, toujours aussi gravement parasitaires :

[b]Montesquieu, [i]L’esprit des lois[/i],[/b] [i]Livre XIII : des rapports que la levée des tributs et la grandeur des revenus publics ont avec [b]la liberté[/b], Chapitre XIX : Qu'est-ce qui est plus convenable au prince et au peuple, [b]de la ferme ou de la régie[/b] des tributs ?[/i]
[color=black]« [b]La régie[/b] est l'administration d'un bon père de famille, qui lève lui-même, avec économie et avec ordre, ses revenus.

Par la régie, le prince est le maître de presser ou de retarder la levée des tributs, ou suivant ses besoins, ou suivant ceux de ses peuples. Par la régie, il épargne à l’État les profits immenses des fermiers, qui l’appauvrissent d’une infinité de manières. Par la régie, il épargne au peuple le spectacle des fortunes subites qui l’affligent. Par la ré­gie, l’argent levé passe par peu de mains ; il va directement au prince, et par conséquent revient plus promptement au peuple. Par la régie, le prince épargne au peuple une infinité de mauvaises lois qu’exige toujours de lui l’avarice importune des fer­miers, qui montrent un avantage présent dans des règlements funestes pour l’avenir.[/color]

[bgcolor=#FFCC00]Comme celui qui a l’argent est toujours le maître de l’autre, le traitant se rend des­po­tique sur le prince même : il n’est pas législateur, mais il le force à donner des lois. »[/bgcolor]

Définition du [i]Petit Robert[/i] : [font=Times][size=10][b]Régie[/b] : 1♦ Dr. admin. Mode de gestion d'une entreprise publique, par les fonctionnaires d'une collectivité publique. [i]Régie d'État, régie communale. Régie simple ou directe[/i], entièrement dirigée et organisée par les fonctionnaires.[/size][/font]
Comme le disait [b]Goethe[/b] : [bgcolor=#FFFF99][b]"Tout a déjà été pensé. L'important est d'y penser à nouveau."[/b][/bgcolor]

[bgcolor=#FFFF99]« Quelle masse monétaire pour le pilotage de l’économie ? »[/bgcolor]
Un document absolument passionnant, de Gabriel Galand (1994) :
http://www.chomage-et-monnaie.org/Documents_pdf/Mecamo_bul3.pdf

Extrait important (tous les citoyens devraient maîtriser ce sujet décisif pour leur émancipation du travail forcé) :

« (…)

VIII La qualité de la masse monétaire

Poser le problème de la qualité de la masse monétaire peut surprendre.

Actuellement, pratiquement la totalité de la monnaie est créée par le crédit des banques (voir §III). Ce mode de création a des inconvénients structurels et conjoncturel :

Du point de vue [b]structurel[/b] :

- L’offre de crédit par les banques est difficilement contrôlable par la Banque Centrale, sauf encadrement du crédit. De plus ce contrôle est un contrôle de maximum. Il n’assure pas de création minimum.

- La propension des banquiers eux mêmes à offrir des prêts est variable dans le temps et plutôt procyclique (c’est-à-dire inverse à ce qui pourrait empêcher les cycles). En effet en période d’expansion les banques participent à l’euphorie et sont plutôt laxistes, en période de dépression elles sont très méfiantes et deviennent très restrictives.

- La demande de crédit est en théorie contrôlable par la Banque Centrale en agissant sur les taux d’intérêt, qui agissent sur la demande de crédits et sur l’épargne, elles-mêmes corrélées avec la création monétaire. Mais ces corrélations sont très indirectes. D’autre part, les taux d’intérêt peuvent subir des influences internationales qui empêchent l’emploi optimal de ce moyen.

- La demande de crédits dépend de la propension des agents à s’endetter et, si elle est insuffisante, on n’a guère de moyens de l’augmenter, d’autant plus qu’elle est assez inélastique par rapport au niveau des taux d’intérêts.

Du point de vue [b]conjoncturel[/b], on constate que :
  • Pour des raisons liées aux politiques économiques passées, les agents économiques (surtout les entreprises et l’État) sont actuellement très endettés et que, en raison des taux d’intérêt élevés, tout endettement supplémentaire est difficile, voire impossible.

  • De plus, l’endettement actuel coûte cher en frais financiers, ce qui pèse sur les résultats et aggrave souvent l’endettement.

  • Enfin, les taux élevés génèrent une épargne abondante qui pèse, nous l’avons vu, sur la demande de crédits créateurs de monnaie. La demande totale de crédits étant trop faible, la création monétaire devient insuffisante.

[bgcolor=#FFFF99]En conséquence, toute action de croissance de l’offre ne peut générer le financement de la demande supplémentaire nécessaire puisque, les agents ne voulant plus s’endetter, on ne crée pas suffisamment de monnaie.[/bgcolor]

Dans cette situation, tout se bloque car les agents ne peuvent sortir de l’endettement par une expansion qui n’est plus financée. Il y a alors compétition pour les fonds existants, avec des effets d’éviction en chaîne. Par exemple, comme l’explique R.Chuilon [4], dans cette situation, le déficit budgétaire ne peut être résorbé, car « toute augmentation de l’impôt réduira les investissements et l’embauche, si elle frappe les entreprises, et freinera la consommation si elle touche les ménages. »


Toutes ces raisons, structurelles et conjoncturelles, poussent à trouver un autre moyen de création monétaire, qui permette :

  • de piloter plus aisément le financement de la croissance,
  • de sortir de l’impasse actuelle de l’endettement, surtout celui de l’Etat, qui empêche toute politique de relance volontariste.

Ce moyen existe, nous l’avons vu, c’est l’avance par la Banque de France à l’Etat des sommes correspondantes.
C’est ce que nous avons appelé la création de monnaie [bgcolor=#CCFFFF]permanente[/bgcolor].

IX La « solidification » de la masse monétaire

Tout d’abord observons que toute injection de monnaie permanente passe par un contrôle accru des banques commerciales.

En effet, supposons que nous injections 100 milliards dans l’économie sous forme de monnaie centrale à la disposition de l’État, celle-ci se retrouve au fur et à mesure des dépenses de l’État, en disponibilités des banques commerciales à la Banque Centrale. Ces banques peuvent donc créer k fois 100 milliards de monnaie de crédit, soit, à la valeur actuelle du multiplicateur k, environ 500 milliards ! Il faut donc faire très attention (la « planche à billets » est surmultipliée !).

Ensuite, un raisonnement simple nous montre que, pour sortir de l’impasse actuelle, l’État ne peut pas se contenter de créer le supplément annuel de monnaie. En effet celui-ci, même avec une croissance en valeur de 8%, est d’environ 1 750 x 8%, soit 140 milliards. Pour mettre l’économie sur une pente de croissance, favoriser le désendettement des agents et entreprendre son propre désendettement (la dette est actuellement de l’ordre de 2 000 milliards), c’est nettement insuffisant. [bgcolor=#FFFF99]Il faut donc entreprendre un remplacement partiel de la masse monétaire actuelle par de la monnaie permanente.[/bgcolor]

Ceci est parfaitement possible car l’encours de crédit est d’environ 8 500 milliards. On peut penser que la durée moyenne de remboursement est inférieure à 10 ans. Plus de 850 milliards de crédits arrivent donc à échéance chaque année.[bgcolor=#FFFF99] L’État pourrait donc créer, en plus du supplément de monnaie dû à la croissance, par exemple 200 milliards par an qui devraient venir en diminution de l’encours de crédit des banques.[/bgcolor]

Mais on veut que ce soit l’encours de crédits monétisés qui diminue de ce montant. D’où les deux dispositifs possibles évoqués plus haut.

a) L’augmentation du taux de réserves obligatoires

On peut faire en sorte qu’avec un montant de réserves croissant prenant en compte les injections de l’État, mais un taux croissant, la baisse du multiplicateur entraîne une baisse de l’encours de crédits monétisés. Plus précisément, si par exemple l’encours monétisé est de 1 600 milliards dont 1 350 milliards de dépôts et le taux des réserves est de 5%, cela signifie que les réserves sont de 1 350×5% soit 67,5 milliards. Si on souhaite baisser cet encours à 1 400 milliards, et si l’État injecte, pour compenser cette baisse de monnaie de crédit, 200 milliards en monnaie permanente, et de plus 100 milliards permettant la croissance de M1, les disponibilités vont se trouver monter, en arrondissant, à 70+200+100, soit 370 milliards. Un calcul simple montre que, pour que les réserves obligatoires soient de 370 milliards pour un encours de 1 400 milliards, le taux des réserves obligatoires doit être augmenté à environ 25%.

Toutefois, les banques auront du mal à accepter la diminution de cet encours. Elles préféreront peut-être, si elles en ont la possibilité, supporter des réserves obligatoires plus importantes, quitte à demander un refinancement à la Banque de France.

Il y a alors trois solutions :

  • la Banque de France refuse les concours supplémentaires de refinancement : ça n’est pas l’habitude et cela risque de faire dangereusement monter les taux d’intérêt,

  • elle hausse encore plus le taux des réserves obligatoires (mais de combien ?),

  • en dernier ressort, elle encadre le crédit.

b) L’encadrement du crédit

Pour répondre à l’objectif de baisse des crédits monétisés, et contrairement à ce qui s’est pratiqué dans le passé, l’encadrement devrait porter sur ces seuls crédits, soit le montant total des crédits diminué de toutes les ressources d’épargne à long ou court terme, et fixer pour ce montant une norme d’évolution négative. Dans notre exemple cette norme serait de -200/1 600, soit une diminution de 12,5%.

Cette forme d’encadrement « partiel » devrait permettre d’éviter les multiples dérogations du passé, et d’inciter les banques, limitées dans leur création monétaire, à encourager l’épargne.

X Le rôle de l’État

Nous situant ici sur le plan technique, nous ne dirons rien de l’aspect politique du procédé. Toutefois il faut observer que si le premier bénéficiaire de la création de monnaie permanente est l’Etat, cela ne signifie pas pour autant un rôle accru de l’Etat dans l’économie. En effet, il peut immédiatement redistribuer cette monnaie sous forme de réductions d’impôts ou de subventions aux entreprises et conserver ainsi la décentralisation de l’économie. Les obstacles se situent donc plutôt au plan idéologique qu’au plan de la politique économique.

XI Le désendettement

Nous avons mentionné plus haut la nocivité d’un endettement excessif. Or le renouvellement de M1 décrit cidessus ne résoud le problème que partiellement. En effet, même si on renouvelait complètement M1 par de la monnaie permanente, on n’aurait pas pour autant supprimé tout le crédit. En effet, nous avons vu que M1 est d’environ 1600 milliards, alors que l’endettement total est d’environ 8200 milliards.

Aller plus loin en injectant encore plus de monnaie permanente ne servirait à rien car, nous l’avons vu, cette injection grossirait définitivement M1 et introduirait des tensions inflationnistes sans pour autant garantir une diminution des encours de crédit. Le seul moyen en fait, d’après les mécanismes que nous avons décrits, de provoquer un désendettement plus important, est d’inciter les agents à utiliser la monnaie liquide qu’ils détiennent pour se désendetter. Pour ce faire, la seule méthode valable à notre avis est de faire repartir l’économie pour que les agents économiques aient une meilleure santé financière et se désendettent de leur propre initiative. Le premier à le faire sera l’État.

Bien entendu nous n’avons pas parlé de l’inflation comme moyen évident de déprécier les dettes, car c’est un moyen avec de graves inconvénients, mais il faut être conscient qu’actuellement un peu d’inflation soulagerait bien des débiteurs, et ne pénaliseraient pas outre mesure les créanciers, qui bénéficieraient de taux réels un peu moins déraisonnables.

En résumé, le désendettement ne peut être réalisé par la génération de monnaie permanente qu’à concurrence de M1. Pour le reste le moyen le plus « rationnel » est de provoquer la prospérité.

XII Le contrôle institutionnel

Le principal argument des adversaires de la création de monnaie par la Banque Centrale au profit de l’Etat est le risque très grand de dérapage qu’on symbolise par le spectre de la « planche à billets ». En fait il existe bien des procédés pour instituer des garde-fous.

Tout d’abord, comme l’ont proposé un projet de loi de 1981 [2] qui n’a pas eu de suite, ainsi que A.Grjebine [3], on pourrait diviser le budget de l’Etat en trois parties :

  • le budget de fonctionnement des services de l’Etat, qui devrait impérativement être en équilibre sans emprunt ni création monétaire,

  • le budget d’investissements, qui serait financé par l’emprunt,

  • le budget de croissance, qui serait alimenté par la Banque Centrale et permettrait une injection de monnaie permanente compatible avec la croissance de l’économie.

Les trois budgets seraient votés séparément et les modalités de communication entre eux (par exemple le budget de croissance finançant un dégrèvement temporaire d’impôt) soigneusement codifiés.

On pourrait aussi, comme le suggère R.Chuilon [4], confier à la Banque Centrale, dont les missions auraient été redéfinies, le soin de surveiller l’application de cette transformation de la masse monétaire et veiller à sa croissance en fonction des besoins de l’économie.

En vérité, si les hommes politiques sont convaincus de l’intérêt de l’opération, ils trouveront les moyens de faire contrôler par la Nation ce qui après tout lui appartient, n’étant que l’expression financière du potentiel de croissance de la collectivité. »

Bibliographie :
[1] A.Chaineau « Mécanismes et politiques monétaires »; PUF 1990 (10ème édition).
[2] Projet de loi No 157 du 22/7/1981
[3] A.Grjebine « L’état d’urgence »; Flammarion 1983
[4] R.Chuilon « Destruction monétaire et déséquilibre économique »; Haute Finance; été 1992

Bonjour
Fondamentalement Galland a raison … mais le problème s’est compliqué avec l’euro: l’article cité par Etienne, que je conseille de lire en totalité après l’avoir téléchargé en pdf semble effectivement dater et ne concerner que le cas français… or nous n’avons plus notre « liberté » (si tant est nous pourrions l’avoir compte tenu du poids lobbyiste du système bancaire commercial)
Pour ma part, je pense de plus en plus que toute la monnaie doit être centrale, qu’elle soit permanente ou temporaire ne me semble pas être le point le plus important, et que tous les intérêts (sur la création monétaire, pas sur l’épargne) doivent revenir à la collectivité .

La « bonne » solution semble être celle définie sur le wiki http://etienne.chouard.free.fr/wikiconstitution/index.php?title=Le_PLAN_P%2C_une_Constitution_pour_les_Peuples_d’Europe

AJH

[bgcolor=#FFFF99]« La France en guerre économique »[/bgcolor]
Trois extraits vidéos de la conférence de François Asselineau du 14 novembre dernier :

http://www.u-p-r.org/ab/index.php?page=article&id=12

Très intéressant.

Étienne.

La bande son de ma synthèse en 7 minutes (ouf !), hier matin sur France Info :confused:

[bgcolor=#FFFF99]« Le traité simplifié et sa critique par les internautes avec Étienne Chouard (audio 7’30") »[/bgcolor]
« L’invité du net » (émission de David Abiker sur France Info à 9h50) le 21 novembre 2007 :

http://www.france-info.com/spip.php?art … sous_theme

J’ai pu évoquer (ultra rapidement, mais c’est lisible, je crois) l’idée du sabordage monétaire de l’article 104 de Maastricht, décision contraire à l’intérêt général et pourtant sans débat.

Étienne.

[bgcolor=#FFFF99]« CAPTATION DES RENTES MONDIALES PAR LE CAPITAL FINANCIER »[/bgcolor]

Un document passionnant proposé par Robert-Antoine Frouville :

http://www.avenirdattac.net/IMG/pdf/Rubrique_Finance_RentesMondiales2.pdf

Bonne nuit :confused:

Étienne.

J’ai envoyé un mail à Michael Moore pour lui suggérer de faire un film sur ce sujet ^^ Ben quoi ! On sait jamais =)

[bgcolor=#66FF00]L’article 104 de Maastricht est désormais
l’artice 123 du TFUE
[/bgcolor] :

[b]Article 123[/b]
  1. Il est interdit à la Banque centrale européenne et aux banques centrales des États membres,
    ci-après dénommées « banques centrales nationales », d’accorder des découverts ou tout autre type de crédit aux institutions,
    organes ou organismes de l’Union, aux administrations centrales, aux autorités régionales ou locales, aux autres autorités publiques,
    aux autres organismes ou entreprises publics des États membres
    ;
    l’acquisition directe, auprès d’eux, par la Banque centrale européenne ou les banques centrales nationales,
    des instruments de leur dette est également interdite.
@etienne

Oui, mais comment sont nommés les dirigeants de la BdF (ou BCE), quel est le "contre pouvoir " nécessaire, en sorte que l’émission monétaire (même pour « l’équipement ») ne puisse être utilisé à des fins électoralistes/politiques ? C’est un peu là où je bloque :wink:


Deux organes de décisions dans la BCE :

  • Le directoire

Composé d’1 président, 1 vice président et de 4 collaborateurs

Qui mettent en oeuvre les politiques monétaires décidées par le conseil des gouverneurs

Tout citoyen possédant une autorité et une expérience professionnelle reconnue en matière monétaire ou bancaire et n’ayant jamais exercé de mandat politique européen ou national peut se déclarer candidat.

Chaque candidature est étudiée par le parlement européen et doit être validée par au moins 10% des députés européens.
Le président, le vice-président et les 4 collaborateurs sont tirés au sort parmi les différents candidats validés.

Le président devra rendre compte régulièrement (fréquence fixée par un vote du parlement européen) de la politique monétaire décidée et mise en oeuvre par la BCE.

Le directoire sera renouvelé tous les 5 ans.

  • Le conseil des gouverneurs

Composé du directoire et des gouverneurs des BCN

Qui décide des politiques monétaires et de la façon dont elles doivent être exécutées.

Ses réunions sont filmées et rendues publiques et disponibles sur le site internet de la BCE.

Et j’y ajouterai une 3ème instance :

  • Une commission de contrôle parlementaire

Composée de 3 députés européens, tirés au sort parmi les députés européens qui sont candidats.
Ils assisteront aux réunions du conseil des gouverneurs.
Ils disposeront de toute la transparence nécessaire de la part des membres de la BCE pour faire leurs rapports.
Ils tiendront le rôle de rapporteurs auprès du parlement européen, un des députés, ou plusieurs s’ils en ressentent le besoin, feront leur rapport à la suite de l’intervention du président de la BCE devant le parlement.

On peut donner au parlement un pouvoir de censure du directoire, qui s’il est voté, provoquera le renouvellement du directoire.

Voilà
Qu’en penses-tu ?

[bgcolor=#FFFF99]Krugman : Argent perdu[/bgcolor]

un article de Paul Krugman, New York Times, 14 décembre 2007 :

[color=black]14 décembre 2007« Comment tout cela va-t-il se terminer ? Les marchés ne retrouveront pas un fonctionnement normal tant que tous les cadavres - les créances douteuses - n’auront pas été sortis des placards. Et cela ne se produira probablement pas avant que l’immobilier n’ait fini de baisser et que les entreprises financières n’aient apuré toutes leurs pertes. Cela prendra sans doute des années. »

Mercredi, la Réserve Fédérale a annoncé qu’elle allait prêter 40 milliards de dollars aux banques. Selon mon décompte, c’est la quatrième intervention majeure pour venir en aide au système financier depuis que les choses ont commencé à aller mal, voila cinq mois. Celle-ci sera peut-être efficace, mais je ne n’y crois pas.

Lors des crises financières passées - l’effondrement de la bourse en 1987, les conséquences du défaut de paiement de la Russie en 1998 - la Fed a pu utiliser sa baguette magique et disperser les nuages sur les marchés. Mais cette fois-ci, la magie ne fonctionne pas.

Pourquoi ? Parce que le problème des marchés n’est pas seulement celui d’un manque de liquidité. Il y a également un problème fondamental de solvabilité.

Permettez moi d’expliquer la différence en prenant un exemple.

Imaginez qu’il y ait une rumeur inquiétante au sujet de la Banque de Pottersville : les gens racontent que la banque a accordé un prêt énorme au beau-frère du directeur, qui a dilapidé l’argent dans une entreprise en faillite.

Même si la rumeur est infondée elle peut mettre à bas la banque. Si chacun pense que la banque va faire faillite et réclame son argent au même moment, elle devra trouver du liquide en vendant ses avoirs en urgence à prix cassés. Elle pourrait alors se retrouver en faillite, même si elle n’avait pas réellement fait ce prêt douteux.

Dans la mesure où la perte de confiance engendre une prophétie auto-réalisatrice, même les déposants qui ne croient pas à la rumeur cèderaient à la panique et retireraient leurs avoirs tant qu’ils le peuvent.

Mais c’est là que la Fed peut venir à la rescousse. Si la rumeur est fausse, la banque a suffisamment d’actifs pour couvrir ses dettes. Tout ce qui lui manque, c’est la liquidité, c’est-à-dire la capacité de lever des fonds rapidement. La Fed peut solutionner ce problème en accordant à la banque un crédit temporaire, le temps nécessaire pour que le calme revienne.

Les choses sont très différentes si la rumeur s’avère vraie, si la banque a effectivement accordé un énorme prêt qui ne sera pas remboursé. Dans ce cas là, le problème n’est pas de restaurer la confiance, mais de faire face à une situation ou la banque est vraiment, réellement, en faillite.

Mon histoire sur une banque en bonne santé frappée par une crise de confiance, qui peut être surmontée avec un prêt temporaire de la Fed, décrit à peu près ce que le système financier dans son ensemble a subi en 1998. Le défaut de paiement de la Russie a entraîné l’effondrement du fonds d’investissement géant Long Term Capital Management, et durant quelques semaines, la panique a régné sur les marchés.

Mais quand la situation s’est dénouée, finalement, assez peu d’argent avait été perdu. Une expansion temporaire du crédit par la Fed avait donné à tout le monde le temps nécessaire pour retrouver ses esprits et la crise fut rapidement surmontée.

En août, la Fed a tenté de rééditer ce qu’elle avait fait en 1998, apparemment avec succès, tout au moins à première vue. Mais la crise de confiance est revenue, pire que jamais. La raison en est que cette fois le système financier - à la fois les banques et plus encore les institutions financières non bancaires, ont accordé de nombreux prêts qui vont vraisemblablement se terminer très très mal.

On peut facilement se perdre dans tous les détails des crédits hypothécaires, de la réévaluation des mensualités, des titres CDO, et ainsi de suite. Mais il y a deux faits importants qui peuvent vous aider à vous représenter à quel point le problème est considérable.

D’abord, nous avons eu une énorme bulle immobilière au milieu de la décennie. Pour revenir à un ratio historiquement normal entre le prix des logements et les loyers, le prix moyen devrait chuter d’environ 30% en dessous des niveaux actuels.

Deuxièmement, il y avait une masse énorme d’argent emprunté dans cette bulle. Les nouveaux acquéreurs n’avaient pas ou peu d’apport personnel, et les propriétaires refinançaient leurs emprunts, convertissant ainsi en liquide les gains nés de l’appréciation de leur bien.

Lorsque les prix de l’immobilier seront revenus sur terre, de nombreux emprunteurs se retrouveront avec un patrimoine négatif, endettés pour un montant supérieur à la valeur de leur maison. Et ces patrimoines négatifs entraînent souvent des saisies et de lourdes pertes pour les prêteurs.

Les chiffres sont énormes. Le blog financier Calculated Risk estime, à partir des données de First American CoreLogic, que si le prix de l’immobilier baisse de 20%, ce seront 13,7 millions de propriétaires qui seront dans le rouge. Si les prix baissent de 30%, ce nombre s’élèvera à 20 millions.

Cela signifie d’énormes pertes, et explique pourquoi les liquidités se sont asséchées. Ce qui se déroule dans les marchés ne relève pas de la panique irrationnelle. C’est une panique tout à fait rationnelle, car il y a beaucoup de pertes dans le secteur, mais personne ne sait combien en détient, sous la forme de créances douteuses, celui qui veut emprunter de l’argent.

Comment tout cela va-t-il se terminer ? Les marchés ne retrouveront pas un fonctionnement normal tant que tous les cadavres - les créances douteuses - n’auront pas été sortis des placards. Et cela ne se produira probablement pas avant que l’immobilier n’ait fini de baisser et que les entreprises financières n’aient apuré toutes leurs pertes. Et cela prendra sans doute des années.

D’ici là, tous ceux qui espèrent que la Fed - ou quiconque - arrive avec un plan qui fasse disparaître la crise seront terriblement déçus.[/color]

C’est un excellent article, merci Etienne de l’avoir découvert.
J’ajoute que les premières estimations (dont vous n’entendrez que peu parler) font état d’un crash global de 2000 milliards de dollars (quasiment le PIB total de la France) étendu sur 1 an et dont le « pic » interviendrait en mars 2008 pour 800 millions. EDIT: 800 milliards
Il y a aussi l’Espagne mais surtout le Royaume Unis qui ont peut être fonctionné avec des « prêts pourris »

En fait, il n’y a qu’une seule solution pour éviter que « les biens réels » (les terrains et les maisons) ne se retrouvent, même dépréciés, dans le portefeuille des prêteurs (les banques qui survivront) et que les acheteurs soient mis à la rue. C’est parfaitement anti libéral (l’horreur pour les étasuniens et la pensée unique) … c’est que la loi (l’Etat) gèle les taux de tous les prêts immobiliers à une valeur raisonnable (inflation + 1% par exemple)