07 Reprendre le pouvoir sur notre monnaie

Et puisqu'on en serait à ce régime, pourquoi maintenir le salariat, pourquoi pas donner à tous un revenu, sans conditions ? C'est un autre débat, je crois. Et je sais qu'Etienne est plutôt favorable à une forme de récompense au mérite, de ce point de vue (salaud de droite, va ...)
[color=purple]À mon avis, cela ne fait même pas débat. C'est non car c'est injustifiable en termes d'humain. En gros, concrètement, il y a risque de dévaloriser l'effort individuel, de démotiver les individus, de supprimer l'un des moteurs les plus puissants de l'investissement/engagement personnel (je parle en termes non monétaires, bien sûr). Insérez ici votre meilleur souvenir de Picsou avec un symbole "$" scintillant dans chaque œil.

Un revenu minimum de survie, peut-être, en cas de pépin (on tombe là dans des schémas déjà essayés, même si mal), mais au-delà, pour moi, on n’obtiendra pas l’effet escompté.

Quant à la récompense au mérite, c’est un peu un corrollaire de ce que je viens de dire. L’inconvénient, et il est de taille, c’est que le mérite est relatif, et son appréciation, trop souvent des plus arbitraire… (C’est un ancien salarié qui parle.)[/color]

Mais alors, je pense qu'il faudrait garder un léger impôt sur le revenu, qui garde un caractère progressif. Tout simplement pour limiter la vitesse d'accroissement des inégalités, afin que les inégalités justifiées par les efforts fournis ne se maintiennent pas au delà de l'année rémunérée (schématiquement).
[color=purple]Tu veux dire un peu comme le système actuel des primes (d'objectif), dont l'effet est généralement limité dans le temps à leur seule année de perception ?... [/color]

Salut Candide,

ça fait débat, alors ? … je crois qu’il faudrait alors le déplacer sur un autre volet, mais c’est un plaisir de te revoir passer par là, alors ça attendra. Et puis finalement, c’est peut-être tout à fait dans la continuité du sujet.

La « récompense au mérite pour les salariés », tous ou presque connaissons le problème de la subjectivité.
Une anecdote, qui symbolise assez bien ce que je vis et vois dans le travail depuis des années : quand j’ai commencé dans la vie active, je faisais un stage chez un concepteur-fabriquant réputé d’enceintes acoustiques. J’y étudiais les déformations par vibration de membranes de hauts-parleurs. C’est un domaine très pointu, qui fait travailler mettons vingt personnes à temps-plein dans le monde ; ça s’appuie en particulier sur des mesures par hologrammes, pulsées à haute fréquence (il faut un gros laser avec de grosses armoires électriques, des théories, des logiciels d’acquisition, de traitement, …) Un jour, le patron, sortant de son bolide rutillant, m’a adressé un peu la parole, au lieu de me serrer la pogne sans même me regarder dans les yeux : j’avais sur mon bureau de superbes images en 3D que j’avais faites sur un des hauts-parleurs. On y voyait une très belle « déformée », bien régulière, et bien marquée, qui faisait un motif très… esthétique. Comme en plus, j’ai mon côté artiste, c’était traité, retouché, … D’un point de vue technique, ça voulait dire que « son » haut-parleur avait un défaut pas catastrophique, mais pas terrible pour la qualité et, sur le papier, pour l’image de la boîte. Seulement, on l’a collé dans le catalogue, ça en jette. Et les concurrents l’avaient fait déjà, ce genre de pub. Pire, la plupart des concurrents commandent ces images pour environ 1 000 euros et deux jours pièce, sans faire la moindre étude dessus. Quant aux boîtes sous-traitantes qui amortissent leur matériel avec peine, elles sont ravies de prendre ces miettes. Ca fait aussi se déplacer un commercial par-ci, ça paye un aller retour en train ou en avion par-là (il y a peu de boîtes spécialisées), un hotel, un restau, … Bref, l’économie. Que nous dit le résultat ? L’image dit au gogo : « on fait des études très poussées pour étudier nos super hauts-parleurs », et personne ne saura que c’est un pur mensonge, du moins sous cet aspect. Et même, comme le patron, le gogo croira qu’une belle image veut forcément dire un beau produit… Ce qui est en soi un pur contre sens. Pourquoi j’étais là ? Le chef du labo avait fait des efforts pour lancer ce stage, en préliminaire à des projets de développement ambitieux qu’il avait (encore une perle payée au lance-pierres et traité comme un paillasson, au passage), et pour avoir mes 2000 balles (FF) par mois. Mais voilà le critère de choix du patron, je vous l’ai expliqué. Critère qui est celui du gogo consommateur (en définitive - quand on l’y a poussé). Critères de ceux qui : 1. n’y connaissent rien ; 2. ne se posent pas la question des conditions de travail ; 3. subissent et imposent tout à la fois la seule loi des sous et du tape à l’oeil. Comment ce monsieur a-t-il réussi ? Avec une petite fortune familiale, et des copains bien placés dans les magazines à gogos pour lesquels il avait travaillé d’abord (comme cadre sup. je suppose). Pour le reste, le pragmatisme des hommes d’affaires. Durant mon stage, un collègue technicien dont est parti en tournée aux USA pour changer lui-même un composant électronique sur les enceintes… à 40 000 euros la paire de la caste de vedettes qui se fait plaisir (reluire) en se payant les enceintes de salon les plus chères au monde. Rien ne justifie qu’une opération aussi simple soit faite par un technicien maison. Mais rien non plus ne justifie le prix de ces petits bijoux… Au fait, mon mérite, là dedans ? Qui en jugera ?..

Il y a beaucoup de bénévoles, mais tout le monde n’en est pas ; il y a aussi beaucoup de gens qui recherchent simplement une reconnaissance sociale en travaillant (une fois à l’abri des factures impayées, …) J’ai tendance à me dire que si personne ne connaissait la nécessité, et si personne ne jouissait de rentes, par ailleurs, la reconnaissance sociale et la recherche d’émancipation personnelle seraient les seuls vrais motifs pour pousser les gens à produire. Et ces moteurs, ils sont universels, n’en déplaise à Picsou. Je connais très peu de gens vraiment fainéants, et je connais surtout énormément de gens payés à faire ce qu’ils n’aiment pas faire et pas payés pour faire ce qu’ils aiment faire.

Quelque soit le domaine qui décide de tes revenus : l’entreprise, le service où tu es rattaché, la commune, l’Etat, … jamais on ne voit les salaires décidés par un débat démocratique réunissant tous les intéressés. Pas plus que la définition des prix et des besoins relatifs. Voilà ce que je peux suggérer comme voie de réponse à ta question. Un véritable fainéant, dans un système où le bien commun et les revenus seraient décidés le plus démocratiquement possible, ce serait quelqu’un qui ne fait rien suivant la volonté de la majorité. Je préfère sans aucun doute cette base de dictature à toutes celles qu’on a connu, et qu’on connaît. Et je suis convaincu qu’il n’y a pas nécessairement de risque qu’on en vienne à un système qui écarte les projets sous prétexte qu’il faut que tout soit centralisé et approuvé absolument par 50% de gens ; je suis convaincu surtout qu’il faut, là encore, laisser aux gens poser leurs questions, et pas simplement sonder leurs réponses. Ce que fait notre système, pour l’essentiel. Car un tas de besoins, très divers, ne se traduisent pas en « demande » sur le marché. Quand je vois par exemple la nécessité d’une constituante et de tant de cahiers de doléance, d’une éducation à la citoyenneté critique, dans un Etat toujours plus dépouillé, et quand je vois en parallèle que des dizaines de gens, bénévolement, consacrent un temps fou à s’autoriser à penser sur les institutions de demain, à organiser des manifestations, à mettre en place des sites internet qui donnent une voix aux autres… je sais où iraient en particulier mes priorités lors des « séances de questions ». Et je suis assez convaincu que dans un pareil contexte, ce genre de productions serait jugé utile, et prioritaire sur bien d’autres, par les citoyens. Pour commencer, parce qu’elles sont justement indispensables pour péréniser un système démocratique d’expression des besoins et d’allocation des capitaux. Faute de quoi c’est le socialisme d’Etat en ligne de mire.

Dans un système monétaire comme celui dont parle AJH, il n’y a plus de diktat des rentiers. Et si on y fabrique des voitures à tant de % c’est : d’une, parce que la société l’a choisi, de manière concertée, débattant de ses besoins ; de deux, parce que l’entreprise qui « m’emploie » a proposé un projet, et un bilan des besoins de financement, dans la définition desquels la voix des « salariés » importe. Parce qu’il n’y a pas de raison alors de faire comme dans un système capitaliste (ou bolchevique), et de ne planifier la production qu’au regard de la consommation. Je ne vois d’ailleurs pas d’autre système, sauf le modèle libertaire (les deux se rejoignent) où on puisse faire appliquer ce principe que nous nous entendons pour affirmer : « le droit des travailleurs à faire un travail dans lequel ils s’épanouissent ».

Sur le deuxième point, je veux dire plus généralement que l’inégalité de revenus ne devrait pas, dans la durée, engendrer toujours plus d’inégalités. Ne pas que l’argent aille à l’argent. Du moins, pas sur le long terme. Pas simplement parce qu’il faut à tout prix éradiquer toute inégalité, mais surtout parce qu’il ne faut pas que l’économie toute entière soit (continue d’être) dictée par les rentiers, sans quoi il est impossible de parvenir à une reprise en main du pilotage de la croissance par la société, selon ses besoins exprimés démocratiquement. Or, c’est inévitable dans un système qui autorise les rentes, et qui ne met pas en place en même temps un impôt progressif sur le revenu (voir la parabole du casino).

Il y a des divergences, parmi les gens qui ont conscience du privilège des banquiers (la perception d’intérêts sur la monnaie qu’ils créent à partir de rien) et qui souhaitent l’abolir : certains voudraient aussi abolir purement et simplement les intérêts sur tout crédit. Ce n’est pas mon cas (pas non plus celui d’AJH, je crois). Dans la mesure où l’argent qu’on a a été gagné légitimement, et non pas en tous cas, créé comme de la fausse monnaie, par des particuliers, je trouve normal, si on le prête, d’en tirer des intérêts en pourcentage raisonnable. Encore une fois, pas par amour ou respect du principe, mais en pensant aux perversions engendrées. Il me semble important, même dans une société qui parviendrait à reprendre le contrôle de son mode de croissance, de garder une latitude individuelle s’agissant d’initiative d’investissements d’activités. Sinon, même si on ne rique pas pour autant de plonger dans l’immobilisme en matière de progrès technique, on risque, à cause de perversions installées dans le système de consultation, d’être à la merci de la dictature d’une majorité, ou même d’une caste d’aristo reformée. Il faut une soupape, et une soupape qui laisse une latitude aux entrepreneurs passionnés (pas par le profit). Pour financer un tas de productions particulières, culturelles notamment, qui bien qu’utiles, voire indispensables, ne sont souhaitées (ou supposées souhaitées, si cela n’est pas débattu) que par un très petit nombre de gens sur l’instant.

Au bilan, je crois qu’il faut que le système dans son entier ne soit à la merci ni d’une minorité qui imposerait ce qui est « rentable » pour tous ou non, ni d’une majorité qui excluerait plein de petites productions indispensables, utiles, du moins non nuisibles.

Et puisqu'on en serait à ce régime, pourquoi maintenir le salariat, pourquoi pas donner à tous un revenu, sans conditions ? C'est un autre débat, je crois. Et je sais qu'Etienne est plutôt favorable à une forme de récompense au mérite, de ce point de vue (salaud de droite, va ...)
[color=purple]À mon avis, cela ne fait même pas débat. C'est non car c'est injustifiable en termes d'humain. En gros, concrètement, il y a risque de dévaloriser l'effort individuel, de démotiver les individus, de supprimer l'un des moteurs les plus puissants de l'investissement/engagement personnel (je parle en termes non monétaires, bien sûr).[/color]
Bonjour

A mon avis, justement si, ça fait débat. Sam parle d’un revenu, pas de tous les revenus. Le « Revenu Citoyen » DOIT permettre à chacun de vivre et de satisfaire (‹ a minima › dans un premier temps) les besoins fondamentaux: Santé et soins, Nourriture, Logement, Energie, chauffage, Habillement, Transport, Communication, Education, Loisirs (en ai-je oublié?)

Ce Revenu Citoyen n’empêche évidemment pas, afin de ne pas dévaloriser l’effort individuel et de démotiver, de payer en supplément un salaire (Revenu d’Activité) dont les limites devraient être déterminés démocratiquement (pour ma part, je « milite » pour un rapport 1 à 3 après impôts), suivant les critères sociétaux.(http://tiki.societal.org).

Cordialement

AJH

[color=purple]André-Jacques, Sam,

OK, après un petit tour, même rapide, sur le site d’AJH, je comprends mieux. Nous ne parlions tout simplement pas le même langage.

Sam, quelques questions…[/color]

Je connais très peu de gens vraiment fainéants, et je connais surtout énormément de gens payés à faire ce qu'ils n'aiment pas faire et pas payés pour faire ce qu'ils aiment faire.
[color=purple]OK. Cela dit...
  1. Peut-on tabler sur le fait qu’il se trouvera toujours suffisamment d’individus pour effectuer les travaux les moins « fun » ? Insérez ici la liste de travaux que vous détesteriez faire (style éboueur, égoutier, etc.)

  2. Peut-on être sûr qu’il y aura adéquation entre l’offre de prestations et la demande ? Je m’explique : j’ai rêvé ou bien les filières Psychologie et EPS sont actuellement saturées au-delà du raisonnable. C’est peut-être un mauvais exemple, qui a des causes autres que l’intérêt personnel véritable des personnes qui cherchent à s’engager dans ces voies, mais je pense que vous voyez ce que je veux dire…[/color]

Parce qu'il n'y a pas de raison alors de faire comme dans un système capitaliste (ou bolchevique), et de ne planifier la production qu'au regard de la consommation.
[color=purple]Je comprends pas bien là. Si l'on se place strictement dans le domaine des biens de consommation, ce type de planification n'évite-t-il pas le gaspillage et ne permet-il pas une meilleure utilisation des ressources ?

Bien cordialement,

Candide[/color]

[color=purple]OK. Cela dit...
  1. Peut-on tabler sur le fait qu’il se trouvera toujours suffisamment d’individus pour effectuer les travaux les moins « fun » ? Insérez ici la liste de travaux que vous détesteriez faire (style éboueur, égoutier, etc.)

  2. Peut-on être sûr qu’il n’y aura adéquation entre l’offre de prestations et la demande ? Je m’explique : j’ai rêvé ou bien les filières Psychologie et EPS sont actuellement saturées au-delà du raisonnable. C’est peut-être un mauvais exemple, qui a des causes autres que l’intérêt personnel véritable des personnes qui cherchent à s’engager dans ces voies, mais je pense que vous voyez ce que je veux dire…
    Candide[/color]


Bonjour

Juste un avis rapide

Pour le 1 , en attendant une « économie écosociétale » (après le prochain crash économique mondial?), l’application « pure » de la loi de l’offre et de la demande concernant ces métiers pénibles devrait résoudre le problème … mais actuellement cette loi est perturbée par la « nécessité de survie » (ce qui ne se produirait plus avec un « revenu citoyen » )

Pour le 2 il me semble que c’est plus justement une absence de planification (parfois excessive d’ailleurs, par exemple dans le numerus clausus des médecins)

Sociétalement

AJH

Bonjour A-J,

Pour le 1 , en attendant une "économie écosociétale" (après le prochain crash économique mondial?), l'application "pure" de la loi de l'offre et de la demande concernant ces métiers pénibles devrait résoudre le problème ... mais actuellement cette loi est perturbée par la "nécessité de survie" (ce qui ne se produirait plus avec un "revenu citoyen" )
[color=purple]Je vois mal, hélas !, comment on pourrait instaurer ce nouveau type d'économie, que je découvre et trouve très intéressant, en l'absence d'un nouvel électrochoc du type de celui que vous décrivez.

Personnellement, cela fait plusieurs années que je pense que le métier d’éboueur, pour ne citer que lui, étant tout aussi vital que dangereux et pénible, nécessiterait d’être très largement mieux considéré et mieux payé (voire même mieux payé que certains métiers moins pénibles). Mais en occident aussi nous semblons avoir nos intouchables, ce qui prouve une fois de plus que l’esclavage n’a pas été complètement aboli, ni dans les faits ni dans les esprits.

Un revenu citoyen pourrait permettre de résoudre ce problème, notamment pour cette profession si vitale à la société.[/color]

Pour le 2 il me semble que c'est plus justement une absence de planification (parfois excessive d'ailleurs, par exemple dans le numerus clausus des médecins)
[color=purple]C'est vrai. Mais puisque nous n'en sommes encore qu'au stade de la théorie, il me semble qu'une planification, aussi adéquate soit-elle, ne permettrait pas de parer au déséquilibre que j'évoque : si la société détermine (pardonnez-moi cet exemple idiot) qu'elle a besoin de 1000 fleuristes et que 5000 personnes considèrent en leur âme et conscience que ce métier répond à leur "droit des travailleurs à faire un travail dans lequel ils s'épanouissent", que fait-on ?

Mais je ne suis ni sociologue ni psychologue, et des études de modélisation ont peut-être montré que ce problème n’en est pas un ?..

Bien cordialement,

Candide[/color]

@Candide

Bonjour

On sort un peu trop du sujet du forum « reprendre le pouvoir sur notre monnaie » pour entrer dans le détail de l’écosociétalisme. Puis-je vous demander de renouveller cette demande de précision sur le forum sociétal ( http://forum.societal.org/ ) … merci

Sociétalement

AJ

Les deux pieds, les deux mains dans la m…

À André-Jacques,

je copierai volontiers toute intervention utile sur ton forum. On pourra toujours faire du ménage ici un peu plus tard. STP, profitons encore un peu du fait que le débat vit pour garder la ligne.

Cela dit, avant de « reprendre le pouvoir sur notre monnaie », il faut savoir à qui on va donner ce pouvoir… après les banquiers. La discussion a aussi sa place ici, non ?

À Candide,

pour nous sortir un peu de la philo… et répondre déjà à ta question sur les éboueurs : tu sais sans doute que certaine ville (j’ai oublié laquelle) a déjà aboli l’usage de ce métier, du moins sous la forme qu’on connaît, en mettant en place un gigantesque réseau souterrain de récupération des ordures, avec de gros aspirateurs qui concentrent au centre de traitement les sacs de déchets déposés un peu partout dans des bornes.

On fait aussi, en France, appel à la participation individuelle pour trier les déchets. On a aujourd’hui un tas d’emballages odieusement polluants, on a aussi, à l’heure ou les champs d’OGM du monde couvrent l’équivalent de deux fois la superficie de la France, des décrets en cascade en matière d’hygiène, qui contraignent à des gaspillages hallucinants en emballages, en énergie, en bureaucratie, contrôleurs de contrôleurs, … ; on a de la surproduction et des monceaux de denrées dégueulasses qui finissent à la benne, …

Faisons le tour de l’équation.

D’abord, ça évite de bloquer sur un problème particulier qui n’a rien d’universel. Tout montre, et l’histoire notamment, qu’on peut se débarrasser des boulots les plus pénibles, les plus aliénants, … Pourvu qu’on mette les capitaux au bon endroit dans cette optique. Encore faut-il que la voix de ceux qui se le paluchent à l’instant t soit prise en compte. Un problème que l’on constate à l’ère néolibérale est que tout les gains de productivité sont captés par les actionnaires, comme tout ce qui peut se capter…

Ensuite, ça veut dire que « la loi de l’offre et de la demande » selon le marché pur est une pure ignominie, c’est la loi de la jungle tout simplement, à ceci près qu’elle est mise au mains d’une race capable de détruire toute vie sur Terre. Car précisément chacun, dans son secteur, ne prend en compte que les paramètres qui concernent ses finances, c’est à dire son pouvoir de conjurer l’angoisse de mort manié avec la capacité mentale d’un veau…

On trouve ainsi une multitude d’aberrations, face auxquelles on dit « il faut une volonté politique », « il faut que les mentalités changent ». Par exemple, l’automobile. Et qui plus est, la bagnole polluante à une ère où elle pourrait sans mal l’être 1 000 fois moins.

Chacun tire sur son bout de corde, et rien ne se démêle. Tout ce qui avance, c’est que celui qui a un gros pouvoir concentré emmène le tout là où ça l’arrange lui. C’est pour ça que le métier d’éboueur, comme la voiture qui pue et envahit tout, est presque une fatalité.

Les mentalités suivent les lois, non l’inverse. Quant à la « volonté politique », elle a besoin de s’appuyer : d’une, sur la puissance du politique ; de deux, sur un débat qui prenne en compte au mieux tous les paramètres, pour juger du bien commun.

Bonjour

Je voulais juste signaler à Candide qu’à propos du point " si la société détermine (pardonnez-moi cet exemple idiot) qu’elle a besoin de 1000 fleuristes et que 5000 personnes considèrent en leur âme et conscience que ce métier répond à leur « droit des travailleurs à faire un travail dans lequel ils s’épanouissent », que fait-on ? ", on est vraiment dans le détail de l’écosociétalisme… mais enfin, pour répondre rapidement, c’est les besoins qui déterminent le nombre de fleuristes autorisés à s’installer dans une zone donnée.

Sam, tu demandes " Cela dit, avant de « reprendre le pouvoir sur notre monnaie », il faut savoir à qui on va donner ce pouvoir… après les banquiers. La discussion a aussi sa place ici, non ? "

Oui, dix fois oui … sur le wiki, j’ai fait un certain nombre de propositions …

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Titre supplémentaire B = Système monétaire et bancaire(en cours d’écriture… Ces structures sont sous les ordres du Gouvernement et sous le contrôle des Assemblées )

Article B1

1 - L’Institut d’Émission Monétaire ( I.E.M.) est chargé d’émettre la monnaie centrale fiduciaire (pièces et billets) ainsi que le crédit à la Nation (monnaie scripturale ou électronique)

2 - Toute création de monnaie permanente doit relever de l’Etat et de l’Etat seul

Article B2

  • Le Centre d’analyse stratégique est un organisme directement rattaché au Premier ministre. Il a pour mission d’éclairer le Gouvernement dans la définition et la mise en œuvre de ses orientations stratégiques en matière économique, sociale, environnementale ou culturelle. Tous ses travaux sont rendus publics.

Article B3

  • Le Conseil économique et social est auprès des pouvoirs publics une assemblée consultative. Par la représentation des principales activités économiques et sociales, le Conseil favorise la collaboration des différentes catégories professionnelles entre elles et assure leur participation à la politique économique et sociale du Gouvernement. Il examine et suggère les adaptations économiques ou sociales rendues nécessaires notamment par les techniques nouvelles.

  • Le Conseil économique et social, saisi par le Gouvernement, donne son avis sur les projets de loi, d’ordonnance ou de décret ainsi que sur les propositions de loi qui lui sont soumis. Un membre du Conseil économique et social peut être désigné par celui-ci pour exposer devant les assemblées parlementaires l’avis du Conseil sur les projets ou propositions qui lui ont été soumis.

Le Conseil économique et social peut être également consulté par le Gouvernement sur tout problème de caractère économique ou social. Tout plan ou tout projet de loi de programme à caractère économique ou social lui est soumis pour avis et sera rendu public.

La composition du Conseil économique et social et ses règles de fonctionnement sont fixées par une loi organique.

Article B4

– Le Trésor Public est la banque de l’État. (le système de gestion des comptes de l’Etat et des administrations)

Il reçoit les recettes et paye les débits de l’Etat, des collectivités et de l’administration.

– il recouvre les recettes publiques

– il contrôle et exécute les dépenses publiques

– il produit l’information budgétaire et comptable publique

– il offre des prestations d’expertise et de conseil financier

– il gère l’épargne et les dépôts de fonds d’intérêt général

Article B5

La Cour des Comptes vérifie les comptes publics, fait des recommandation, peut ester en justice (partie civile) contre des fonctionnaires ou des structures

Article B6

L’Institut National de la Statistique, des Études Économiques et de l’Information Publique (INSEEIP) Il présente les comptes de la Nation sous une forme intelligible au citoyen. D’une part les recettes, d’autre part les dépenses de fonctionnement et les amotissemen,ts (usures), d’une part les dettes, d’autre part les avoirs (capital)

Article B7

Le système bancaire est composé de :

1 - La Banque Centrale qui détermine et fait appliquer les régles de bonne conduite bancaire aux banques et établissements financiers, suivant la régle que tout financement d’investissement à un terme donné doit être assuré par des emprunts au moins de même terme. Aucun emprunt à long terme ne peut être financé par des emprunts à court terme. Interdit la spéculation aux banques sur les changes, les actions, obligations et produits dérivés.

Veille à la dissociation totale des activités bancaires qui formant le réseau des banques privées (3 catégories d’établissements distincts et indépendants )

2 - le réseau des banques privées:

a - Banques de dépôts: encaissements, paiements, garde de dépôts de leurs clients.

b - Banques de prêts: le montant global des prêts ne peut excéder le montant global des fonds empruntés (épargne préalable ou émission monétaire de l’IEM)

c - Banques d’affaires: investissent dans les entreprises les fonds empruntés au public ou aux banques de prêts.

Aucune banque privée ne peut prendre une dénomination qui pourrait faire penser qu’elle est une émanation du secteur public (dénominations telles que " nationale")

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Tout est évidemment discutable :wink:

Amitiés

AJ

La loi de l’offre et de la demande n’est pas l’apanage du marché…

"[i][color=purple]Peut-on être sûr qu'il y aura adéquation entre l'offre de prestations et la demande ? [...] les filières Psychologie et EPS sont actuellement saturées au-delà du raisonnable. [...][/color][/i]"
Je te ferais remarquer que tu parles d'un fait contemporain, de ce qui se passe dans un monde supposé déjà très largement soumis au marché... pas celui qu'on essaye d'esquisser. Je ne sais pas si tu souhaites expliquer pourquoi les choses sont ainsi. Je veux bien - et ce n'est pas bien difficile de trouver des masses d'explications - mais est-ce dans le sujet ?

A vrai dire, je pense que cette situation serait encore deux fois plus marquée dans une « économie sociétaliste ». Sauf que ce serait bien plus équilibré… avec la « demande ».

Nous sommes dans une époque qui vante le bien-être mental, la santé, la culture physique, la jeunesse, … Et pour tous ces « secteurs », ce n’est traité que sous la part « consommation » (demande / offre de biens et services), et pas du tout en pensant aux travailleurs (demande / offre de travail).
On consulte à tout va, on se gave de tranquillisants et de drogues, et les facs de psycho sont bondées de gens, les débouchés sont peu nombreux, les facs de médecines sont ultra sélectives (et ces années d’études horribles sur le plan psychologique), les labos, concentrés, gavent leurs actionnaires, emploient peu de chercheurs et de techniciens, pillent les frais de recherche de l’Etat et attirent au salaire ses chercheurs qui n’ont plus de débouchés publics, posent leurs brevets. Les drogues ? Elle viennent du trafic. Avec tout ce que ça entend d’exploitation, de cynisme, de peurs, …
On bouffe cosmétiques, parfums, … ça fait vivre de gros rentiers et quelques rares salariés, beaucoup de gens dans la pub… On se gave de plats bios et light bourrés de saletés et de graisse, et chacun sait comme le secteur de l’alimentation de masse est une horreur pour les producteurs.
On afflue dans les salles de sport et lieux de sports en tous genres, mais pense-t-on à ceux qui y bossent ? Certains ont des horaires très tordus et cherchent à faire des heures à tout prix, d’autres ont des heures stressantes car ils ont trop d’élèves eux-mêmes surmenés.
On nous crible de jeunisme à la TV, et les jeunes n’ont pas de boulot. Faut dire que dans les feuilletons, à part les flics ou les stars, personne ne bosse.
Des orgies de magazines « bien dans ma tête dans ma petite bulle » côtoient celle de « people pleins de sous et soucis de riches », ça fait vivre des paparazzi eux-mêmes esclaves d’un système de bargeots, où la chasse au scoop rend fou, où on rémunère énormément quelques rares travaux, et où la part de gâchis est énorme. Ca fait vivre quelques rares éditeurs et rédac chef parisiens, copains de la jet-set et de l’aristocratie politico-médiatique. Ca fait vivre aussi quelques gourous modernes et autres charlatans « psychologues ».
On a aussi les monceaux de magazines de jeux, … Tous ces secteurs n’ont besoin que de très peu de main d’œuvre, laquelle est dévalorisée (pour un qui récupère un sujet intéressant, combien récupèrent la m…de qu’on vend ensuite ?), où la concurrence est rude pour les places, et qui gavent les propriétaires (faut voir le prix des parutions, c’est du même ordre que les journaux hebdomadaires.)
La presse… intéressant, les vedettes éditorialistes, qui souvent servent aussi comme cadres sup., captent tout le pognon qui ne va pas aux actionnaires, qui justifie une masse de publicité, … et les journaux ont très peu de main d’oeuvre pour faire un travail de journalisme digne de ce nom. Et que nous disent les premiers ? Que l’internet tue le journalisme… car on leur pique leur boulot à « éditorialiser en ligne », sans être journalistes… Alors qu’il est bien que les éditoriaux sortent de la mainmise de ces chiens de garde du gratin politique et financier, justement, et que le vrai journalisme ait de quoi vivre… dans les journaux. Mais on peut toujours attendre qu’ils s’en aillent, les éditorialistes de révérence à 30 000 par mois.
On répète sans cesse que l’avenir est aux métiers de l’intellect, de l’imagination, il y a le net, … Mais qui fait le boulot et qui engrange le pognon ?

Bref. S’agissant de la demande, c’est celle du consommateur. Et surtout, c’est la demande solvable, point. Ce depuis le début de la société « bourgeoise ». La différence, dans le contexte du marché pur, c’est qu’avant l’Etat était solvable, et que la garantie des droits fondamentaux était possible, maintenant, c’est fini. S’agissant d’offre, c’est celle de biens rentables pour qui vit de rentes. Là encore, plus que jamais depuis le XIXe.

Mais puisque en termes de travail, la demande est ainsi constituée, est-il normal qu’au niveau du partage des travaux et des bénéfices, on soit organisé ainsi ? Si on veut de la psy, du sport, du bien-être, pas de souffrance, … pourquoi ces secteurs d’activité sont si bouchés ? On a bien potentiellement une demande de travail importante, qui va avec la demande de biens et services.

Un petit retour sur les travaux pénibles, dégradants, aliénants, … Comment éradiquer ces travaux-là ? À l’évidence, développer de nouvelles machines modernes, lancer des projets vastes et ambitieux. Donc évidemment, beaucoup de travail de recherche, de développement, des ingénieurs, des techniciens, pas tant d’ouvriers puisque on peut s’éviter largement les travaux pénibles, dégradants, … pour peu qu’on le veuille. Suffit de développer en même temps les machines outils des machines outils, … Donc il faut pouvoir planifier en ayant beaucoup d’argent disponible de manière assez ponctuelle, concentrée - plus exactement, il faut mettre en cohérence nombre de projets - et permettre des décisions politiques pour encourager la création de secteurs nouveaux, former les gens, … Ensuite, donner du boulot à ces salariés dans d’autres métiers. Ou les former, justement, pour travailler sur les projets d’équipements remplaçant leurs travaux, … en incluant ce budget dans le plan d’ensemble.

Qu’en est-il au présent ? La recherche publique ? Chacun a entendu des échos. La recherche privée ? Déjà, la piteuse santé du secteur public est mauvais signe, car les entreprises travaillent beaucoup avec le public pour tout ce qui nécessite des investissements importants et communs, pour la recherche fondamentale ou avancée, … Et puis on constate que la recherche privée ne fait pas bosser beaucoup de gens. L’ingénierie ? Une catastrophe. Il n’y a plus que des commerciaux qui se font embaucher. Tout le technique se délocalise à vue d’œil, et même pire, les ressources globales sont comprimées, la communication technique est traitée n’importe comment : pas le temps, pas de moyens, et des monceaux de managers qui court-circuitent tout. Tout est morcelé, sous-traité, et les infos techniques entre entreprises, elles passent par le haut pour redescendre, … Je ne sais pas si les gens savent, mais pour décrocher une affaire, aujourd’hui, il faut avoir fait l’étude complète avant même de savoir si on est « affecté » par le client, c’est à dire, si on aura la commande. Souvent, même, le client te pique le résultat, les mises au point, et fait produire ailleurs, là où le coût de production est moins cher mais où ils n’ont pas de moyens d’étude, de mises au point, … Parfois, il te promet que tu lui écouleras 10 000 pièces / an pendant trois ans. Et en fait, il ne t’en prend que le quart, et change de fournisseur au bout d’un an (tout cela est légal). Suivent encore les « 90 jours fin de mois » pour voir les ronds. La formation ? … Pas les fonds (avec des actionnaires à 15-18-20% et plus, faut pas rêver, le jus ne sort pas du néant).

C’est pas comme ça qu’on va éliminer les boulots pénibles. De toutes manières, il suffit de lever les yeux : petits boulots, précarité, temps partiel, … La peur de le perdre quand on en a. Et le stress au travail, c’est le lot de tous, comme jamais on l’a vu depuis le XIXe.

Après ces détours, ce qu’on voit :

  • on pourrait, ensemble, « se payer » plein de psys, de profs de sports (et de temps libres, pour les faire bosser). Ce n’est ni la demande de biens et services ni la demande de travail, le problème, manifestement, les deux sont importantes
  • on pourrait abolir les boulots pénibles : tout le justifie, et en particulier le fait que ça ferait grimper la demande de travail dans la recherche, l’ingénierie, le technique, tout en répartissant mieux les hordes de managers et autres commerciaux qui saturent les industries existantes. Encore une fois, on a l’offre et la demande, si on voit les choses en termes de travail et de consommation et non pas en termes de produits disponibles et de demande solvable, en termes de « marché du travail » régit par la demande des financiers lesquels étudient la demande solvable de consommation.

Si on regarde par exemple la proposition de loi d’André-Jacques et de ses confrères, on voit que le débat public est impliqué à la fois dans l’expression de la demande de biens et services, et à la fois dans celle de travail.
Pour le deuxième aspect, il s’agit pour les gens, librement, de construire un projet, comme le fait un entrepreneur. Sans se soucier de la question des fonds. Le projet implique dès le départ la prise en compte des métiers, de leur organisation, … car tout est chiffré en termes de besoins de financement. Pas de raison de planifier des sales boulots ingrats et mal payés, puisque d’une part, il n’y pas à mal payer les boulots manuels (le rêve de Boris Vian…), et d’autre part, on aura à l’évidence (je dirais, dès les premières années, en priorité) des projets ambitieux permettant de remplacer ces taches par des machines. Par ailleurs, il n’est pas impératif de tenir le budget, l’important est plutôt que le service proposé soit rendu au mieux. Ce budget est réactualisé ensuite, ce qui permet de débattre s’il vaut mieux remettre des fonds et poursuivre, améliorer ceci ou cela, y compris dans les conditions de travail, je suppose : en particulier, investir dans une machine car un des salariés souffre de son boulot et veut d’ailleurs s’en aller.

Tu me diras, s’il n’y a pas assez de place de psys, ça ne change rien à mon soucis, si je tiens à exercer comme psy. C’est vrai, mais il ne faudrait pas oublier une chose : si beaucoup de gens font aujourd’hui un boulot qui les rend malheureux, ce n’est pas tant qu’ils ne savent faire qu’une chose ou deux, et qu’ils n’ont pas trouvé. C’est bien plutôt que tout ce qu’on leur propose ne leur convient pas, et qu’en même temps, pour tout ce qui leur conviendrait, on ne les prend(rait) pas ou bien ils n’en vivraient pas. Je crois que ça change beaucoup de choses.

André-Jacques,

je connais ton texte (2358), pour cause. Mais je ne parlais pas de ça. Ce que j’évoquais, c’est "comment s’établiraient les débats publics, s’agissant de décider : les besoins de biens et services (pas du total de la monnaie à créer ou détruire) ; qui souhaite et peut travailler où ?

La partie monétaire et bancaire de ta proposition m’est plutôt familière. La Cour des comptes, passons. Quant au conseil économique et social, pour moi, ça n’est que l’organe qui centralise l’évaluation des besoins et offres de projets exprimés par le débat démocratique - au niveau local, en bonne part -, évalue (non pas décide) les besoins de monnaie, la répartition, et travaille avec le gouvernement pour articuler ça dans le cadre de projets d’ensemble promis par le gouvernement, … Bref, nous sommes à une autre échelle.

« le Conseil favorise la collaboration des différentes catégories professionnelles entre elles et assure leur participation à la politique économique et sociale du Gouvernement. »
Oui, avec le genre de bémol que tu sais. Ne tombons pas dans la dérive d’une planification centralisée et d’une mise à disposition des travailleurs essentiellement aux projets d’un gouvernement. L’essentiel est que les pouvoirs pulics puissent prévoir en avance combien de monnaie il faut. Or, cela n’implique pas une politique d’emploi directive et centralisée. Il me semble qu’il faudrait d’emblée ajouter dans ce chapitre les éléments constitutionnels mis en jeu dans votre proposition de loi pour l’ECS. A savoir, les principaux mécanismes qui permettent (garantissent) une expression démocratique des besoins (référendum locaux et nationaux) ainsi que des projets d’entreprises proposés (implication des mairies dans le vote des projets financés, …) Tu ne peux pas ne mettre dans la constitution que la partie centralisée, donnant un pouvoir de planification au gouvernement et au CES, et ne laisser qu’à la loi le soin de définir les pouvoirs décentralisés. Sinon, qu’en est-il si ces lois ne sont pas adoptées, ou sont abrogées ensuite ? C’est cet ajout au même rang de norme qui évitera justement la dérive « socialiste », non ?

[color=purple]AJH, Sam,

Merci d’avoir répondu à mes questions de néophyte en écosociétalisme, qui auraient effectivement été mieux à leur place sur le forum sociétal.

Je suis d’accord (je l’avais d’ailleurs envisagé dans mon message d’origine) que le problème que j’évoquais, qui est tout à fait réel aujourd’hui (même s’il est artificiellement entretenu pour les raisons de rentabilité évoquées par Sam), ne se poserait peut-être pas dans le contexte écosociétal dans lequel vous vous placez. Comme le résume bien Sam : « A vrai dire, je pense que cette situation serait encore deux fois plus marquée dans une « économie sociétaliste ». Sauf que ce serait bien plus équilibré… avec la « demande ». »[/color]

Je voulais juste signaler à Candide qu'à propos du point "si la société détermine (pardonnez-moi cet exemple idiot) qu'elle a besoin de 1000 fleuristes et que 5000 personnes considèrent en leur âme et conscience que ce métier répond à leur "droit des travailleurs à faire un travail dans lequel ils s'épanouissent", que fait-on ?", on est vraiment dans le détail de l'écosociétalisme.. mais enfin, pour répondre rapidement, c'est les besoins qui déterminent le nombre de fleuristes autorisés à s'installer dans une zone donnée.
[color=purple]OK, mais je ne parlais pas au niveau d'une zone (ce système est plus ou moins en vigueur aujourd'hui pour les pharmacies, je crois), car si une zone est saturée on peut toujours aller s'installer ailleurs, même si on s'écarte déjà dans ce cas de l'idéal dont parlait Sam (dans une partie de l'un de ses récents messages qu'il a effacée depuis ; merci Sam ! :o), à savoir le souhait de la majorité des gens de ne pas être contraint de déménager pour pouvoir travailler. Non, je me plaçais bel et bien à l'échelle de la société qui compose un pays tout entier. Ce qui est un "simple" problème de mobilité au niveau des zones, devient un problème de chômage au niveau d'un pays...

Mais je ne veux surtout pas encombrer ce fil avec des questions qui n’y ont pas leur place. Aussi, si A-J peut m’indiquer l’endroit de son site où je trouverai la réponse à cette question, je me ferai un devoir et un plaisir d’aller la consulter.

Bien cordialement.

Candide[/color]

1) La BCE et l’euro - 2) L’argent, c’est du temps

  1. Voici les dispositions pertinentes du projet CIPUNCE Rév. 13 de constitution de la Confédération européenne (actuellement offert à l’acceptation sur www.cipunce.net ) en rapport avec la BCE :

"Article [49] : Attributions et fonctionnement

"1. La BCE fixe la politique monétaire de la Confédération en conformant son action aux orientations politiques et économiques données par les institutions et organes confédéraux compétents.

"2. Le Système de banques centrales est dirigé par les organes décisionnels de la Banque centrale. Son objectif général est de maintenir la stabilité des prix tout en soutenant les politiques économiques confédérales.

« 3. L’Eurosystème est chargé de conduire la politique monétaire confédérale. »

  1. Puisque nous en sommes ici à des considérations générales, il me semble que nous sommes tous victimes, plus ou moins, du proverbe « Le temps, c’est de l’argent » (si je me répète, excusez-moi - j’ai déjà dit ça mais je ne sais plus où).

Il faut partir du principe contraire « l’argent, c’est du temps » , et bien se rendre compte que, par conséquent, redistribuer de l’argent, c’est redistribuer le temps - ou plus exactement l’usage du temps limité dont on dispose. Car c’est bien là la question : le temps nous est à peu près exactement compté, alors que l’argent est imprimable à volonté : on peut me donner tout de suite un million d’assignats… mais pas une seconde de plus.

Ce qui est en cause, c’est donc l’effet de la circulation de l’argent sur l’emploi du temps limité dont dispose une population donnée. Par exemple, le versement de 30 % d’intérêts aux actionnaires d’une banque se traduira davantage en temps consacré à la fabrication de jaguars et au maintien d’hôtels de luxe, alors que les transferts à l’État au titre des prélèvement sociaux iront davantage à la guérison du SIDA.

Il doit y avoir des conséquences plus concrètes à tirer de cette constatation - à moins qu’elle soit trop simpliste ? Ma mauvaise connaissance de l’économie m’empêche d’arriver à une idée à la fois suffisamment générale et précise : si nous avions une sorte de jeu de monopoly perfectionné pour se représenter la situation schématiquement, ça aiderait. JR

Ne pas être contraint de déménager pour pouvoir travailler

Candide,

j’ai effacé ce passage ? C’était involontaire. Tu as raison, c’est important. En fait nous avons discuté récemment de ça avec AJH, dans le cadre de la proposition sur l’Espace Complémentaire Sociétal (http://www.societal.org/docs/EMS-dev.pdf). Pour tout dire, « mon amendement » a été reçu, approuvé, et pris en compte dans la version de la proposition mise en ligne.

Dans mon message n°2360, tu peux voir que j’évoque un « bémol », et que j’en tire des conclusions. Cela concerne aussi le sujet que tu évoques, et plus largement, cela vise à généraliser le mécanisme - démocratique - de décision proposé pour le cas de l’ECS, et ainsi, à garantir que celui qui a pour rôle de battre la monnaie, au plan national, n’ait pas en même temps le pouvoir (exclusif) de décider lui-même de son usage, donc de planifier la production de manière centralisée, et que soient financées des politiques (décidées au plan local notamment) prenant en compte directement ou non « l’offre de travail » (financement de « libres entreprises ») - voir plus en détails la proposition de loi citée.

Ce sujet mérite discussion. Soit sur le forum d’AJH, soit déjà ici, sur le volet « EMS » : je pense que ce serait bien de commencer par discuter des aspects démocratiques, géographiques, « offre / demande », …, de la prise de décision déjà dans le cadre d’un espace sociétal complémentaire à une économie de marché classique, puis éventuellement, en imaginant une généralisation de cette manière de décider ensemble des politiques économiques.

Pour une loi donnant aux États le contrôle d’une monnaie publique sans intérêts.
Constituons des collectifs « Libérer la Monnaie »

Un appel important, lancé le 1er janvier 2007 par Alain Vidal, à relayer partout parmi la population :

[align=center]Message aux parlementaires :

[bgcolor=#FFFF99]Privilèges hérités de l’Ancien Régime, les intérêts sur la monnaie privée perçus par les banques doivent être abolis.[/bgcolor]

Pour une loi donnant aux États le contrôle d’une monnaie publique sans intérêts[/align]


Chaque jour, à cause des intérêts qui réduisent le pouvoir d’achat, des commerçants déposent leur bilan, des paysans vendent leur ferme, des gens se retrouvent au chômage, des hôpitaux, des écoles, ne sont pas construits, des étudiants arrêtent leurs études, des familles ne partent plus en vacances, des gens se retrouvent à la rue…

Payons le travail des banquiers, mais pas les intérêts. Sans production de biens et de services, la monnaie ne serait rien, n’aurait aucune utilité, aucune valeur. L’ennui, c’est que les banquiers confondent la monnaie avec les richesses produites à l’extérieur des banques. L'argent n'est qu’un permis d’acheter, une représentation chiffrée, sur ordinateur, des biens et des services. Les marchandises commercialisées n’appartiennent pas aux banquiers, ils n’ont donc pas à en prélever des intérêts. Seul le capital emprunté devrait être remboursé. [b]C’est à l’État de contrôler ce bien public qu’est la monnaie.[/b]
Les intérêts pris par les banquiers, provoquent [color=red]une pénurie d’argent [/color]chez les consommateurs. La monnaie sans intérêts, c’est la garantie d’un pouvoir d’achat correspondant aux biens et aux services produits dans le pays.

Pour qu’une production soit vendue il faut et il suffit qu’elle soit achetée.
Pour qu’elle soit achetée, il faut et il suffit que la quantité de monnaie en circulation soit égale à la valeur de la production.

Aux USA, en 1861, l’État reprit le contrôle de l’émission et de la circulation d’une monnaie sans intérêts. La production agricole et industrielle redémarra, le chômage disparut. En 1865, après l’assassinat du président Lincoln, les banques privées imposèrent de nouveau une monnaie avec intérêts. En dix ans, le pouvoir d’achat chutant de moitié, il y eut 55 000 faillites avec tout un cortège de chômage et de misère.. Logique, car les banquiers, avec les intérêts, prenaient la moitié de l’argent que les gens gagnaient en travaillant.
Une idée reçue à combattre : seuls ceux qui empruntent paieraient des intérêts, et bien non ! Quand nous achetons un bien ou un service, nous payons toujours une part d’intérêts intégrés au prix. En effet, les intérêts liés aux prêts pour investissements sont répercutés dans tous les prix, jusqu’aux consommateurs. Tous, nous payons des intérêts, directement ou indirectement… Même un SDF qui achète du pain. Résultat, des gens s’appauvrissent, même en travaillant.
Une heure pour faire un gâteau au chocolat, seulement 10 secondes pour créer 1 milliard d’euros. La création d’argent, ça ne coûte quasiment rien en terme de travail réel. Par contre, pour payer les intérêts, vous devrez travailler, produire un bien ou un service dont la valeur ira au banquier. Quand les banques privées contrôlent la monnaie, le pouvoir d’achat est réduit de 33% par les intérêts.
Plus un pays produit de richesses, plus il s’endette, car les nouvelles marchandises ne seront achetées que par de l’argent d’endettement, puisque créé avec intérêts par les banquiers.

Conséquences : l’argent payant nous force à produire toujours plus, dévastant la planète et répandant la misère.

[b][color=purple]Dans une économie de marché, il est normal de rembourser le capital en travaillant, et de payer le service bancaire. [/color] [color=red]Par contre l’intérêt, véritable racket, doit être aboli.[/color][/b]
Les intérêts représentent, en moyenne, 33% du prix hors taxes des biens et services que nous consommons. 200 milliards €, pour de simples lignes d’écriture sur ordinateur, c’est l’équivalent de 75% du budget de la France ! Sans les intérêts, en conservant le même pouvoir d’achat, nous pourrions travailler un tiers de temps en moins !
Comme à Nantes, [b]constituons des collectifs « Libérer la Monnaie »[/b]Dans les quartiers, les entreprises, sur la place publique, devant les banques, agissons pour une loi donnant aux États le contrôle d’une monnaie publique sans intérêts, une monnaie dont la valeur totale serait égale à celle des biens et services produits.
Contact et envoi des signatures de soutien à la proposition de loi : Alain Vidal, 5 avenue Louis Vasseur 44000 Nantes vidal.mothes@wanadoo.fr

« L’argent, c’est du temps »

Oui, si l’on considère l’intérêt considérable qu’il y a à lire les 50 pages du document « Incursion dans un domaine trop réservé » : http://www.attac78nord.org/rubrique.php3?id_rubrique=37 pour comprendre ce qu’est la monnaie, ce qu’on en a fait et ce qu’on pourrait en faire.

Si l’on considère - puisqu’en économie on en revient toujours à un problème de partage - que les travaux les plus pénibles, dégradants, aliénants, devraient être les mieux rémunérés, plus exactement ceux dans lesquels le temps de travail devrait être limité.

Si l’on considère le nombre inquiétant de chômeurs, et le fait que 25% des actifs sont directement touchés par la chômage, alors qu’on nous dit qu’il faut travailler plus, en une semaine, en une année, en une vie.

Si on considère un point central dans la manière dont s’organise le grand pillage moderne depuis deux décennies, à savoir que tous les gains de productivité sont captés par les rentiers (actionnaires et banquiers). Alors que, comme le rappelle Candide, il y a nombre de travaux pénibles, dégradants, qui sont maintenus ; alors qu’il est essentiel que le progrès se traduise par une suppression progressive de ces travaux et leur remplacement par l’oeuvre de machines, dont la production nécessite des politiques cohérentes et concertées de financement et d’évolution des métiers demandés : surcroît de travail en recherche, développement, ingénierie, technique, …, transfert d’une partie des commerciaux et managers sur-saturant les industries existantes, vers ces nouvelles industries.

Le temps (de travail), mettons. L’important c’est, comme pour la monnaie, qui décide de sa distribution, et pour quoi faire. Et qu’est-ce qu’on produit, donc qu’est-ce qu’on consomme dans ses temps libres ? La pauvreté intellectuelle, plus exactement l’absence de réflexions nouvelles sur l’avenir dans les médias de masse, ce n’est pas le sympôme le moins écoeurant de notre société de consommation.

On a vu se multiplier les critiques de Marx, disant qu’il traîne une énorme contradiction, en voulant (annonçant) d’un côté une société libérée du travail, et en disant d’un autre que le travail est un besoin essentiel de l’humain. Mais il n’y a aucune contradiction, puisque pour Marx, le travail dont il faut se libérer est le travail aliénant, celui qu’on est contraint à faire pour le prix d’un revenu (de subsistance). Le vrai travail souhaitable, c’est celui qu’on fait de sa propre initiative, celui dont on juge par soi-même qu’il est utile, et que sa production nous fait nous sentir utile, … Or, dans le contexte présent, c’est justement ce travail qu’on ne rémunère pas, ou presque.

Pour revenir à des considérations positives, n’oublions pas un point fondamental qui a été évoqué, et qui se situe à la base de la problématique constituant le titre de ce volet : la monnaie, il faut la créer avant la production qu’elle permet d’échanger, et celui qui dispose de la monnaie est celui qui a le pouvoir de décider de la production qu’elle financera.

Un nouveau jeu de « monopoly »

J’ai modifié mon message 2362 sur « l’argent, c’est du temps » sans me rendre compte qu’on y avait déjà répondu, pour suggérer que quelqu’un nous fabrique un jeu style « monopoly » qui aiderait des gens comme moi à comprendre concrètement la circulation de l’argent.

En attendant j’irai voir le http://www.attac78nord.org/rubrique.php3?id_rubrique=37 recommandé par Sam. JR

La BCE et l’euro - les BC, les banques, le Trésor, l’Euro et les autres monnaies

Jacques,

Je conteste plusieurs choses dans votre chapitre (n°2362). En particulier, tout l’alinéa :

« 2. Le Système de banques centrales est dirigé par les organes décisionnels de la Banque centrale. Son objectif général est de maintenir la stabilité des prix tout en soutenant les politiques économiques confédérales. »

  1. Je ne suis pas d’accord pour inclure « maintenir la stabilité des prix » parmi les objectifs, même combiné avec d’autres.

  2. Je ne suis pas d’accord non plus pour que « les politiques économiques » de même que la décision de répartition de la monnaie créée soient effectués exclusivement au niveau confédéral.

Ne perdons pas patience, il s’agit de choses fondamentales. Et en tant que « constituant virtuel », et quel que soient les jalons définis pour le CIPUNCE (il n’est jamais trop tard pour bien faire), vous n’êtes sans doute pas contre l’idée que les constituants s’encadrent de conseils (parmi ceux qu’ils peuvent avoir sous la main). Je vais essayer de limiter l’argumentaire, et de passer à des propositions directes de remplacements.

Pour le point 1), je souhaiterais d’abord rappeler les mesures constitutionnelles que l’on trouve dans les constitutions des USA et du Canada. Du moins, avant qu’elles aient été rendues caduques (sans être pour autant réécrites). Je pense qu’il faut revenir un peu sur Terre, et ne pas imaginer que les « socétalistes » proposent des choses qui auraient de tous temps été considérées comme révolutionnaires. Même si nous avons les (« prix Nobel » d’économie) dits « monétaristes » qui proposent les mêmes mesures fondamentales, il est bon de revenir un peu sur le roc des siècles passés…

Pour le point 2) il nous faut considérer plusieurs aspects.

  • Tout d’abord, découlant du point 1), le fait que le pouvoir décisionnaire confédéral ne devrait pas excéder en proportion la proportion du budget confédéral (de l’UE) dans la somme des budgets publics de la confédération, à savoir celui, cumulé, des Etats-membres et de l’UE. Plus généralement, si on considère une perspective « sociétaliste » (ou plus classique, devrait-on dire), la proportionnalité devrait être définie par rapport à la distribution entre UE, Etats-membres (pas simplement de l’Eurogroupe), les régions, les collectivités locales, … de la planification des financements contrôlée par les pouvoirs publics, au sens large.
    Qu’on craigne le retour à l’économie bolchevique ou le maintient de celle, tout aussi centralisée, dirigée par les principaux actionnaires des principales banques, le problème est en partie le même : celui de la répartition du pouvoir de contrôle de la création monétaire et de son affectation. De toutes manières, il faut savoir ce qu’on veut, si l’Europe est un Etat, un Etat fédéral, une confédération d’Etats, voire de nations… Et être cohérents avec cette décison de base, s’agissant de distribuer le contrôle de la monnaie.
  • Ensuite, il faut considérer la présence ou l’absence d’harmonisation fiscale dans l’UE. On ne peut pas centraliser la politique monétaire sans faire l’harmonisation fiscale. Il faut également savoir de quels types d’impôt on parle, et considérer globalement l’harmonisation. Vous voyez par exemple qu’au présent, les TVA sont harmonisées, pas le reste (rien d’étonnant).
  • Enfin, il y a la question de savoir si l’UE doit être la monnaie unique des Etats membres de l’Eurogroupe ou si elle doit simplement être leur monnaie commune. Ca change énormément de choses, notamment la répartition du contrôle de la monnaie (selon celles des monnaies d’Etats, ou régionales, ou « sectorielles », ou autres monnaies parallèles ayant cours forcé - étant échangeables contre l’euro). Cela pose déjà la question du parti pris éventuel dans le début de l’alinéa : le réseau de BC des Etats membres est dirigé par les organes décisionnels de la BCE. Cela me semble trop vague, et a priori bien trop centralisé.

Système monétaire et bancaire du Canada

Extraits de la Loi constitutionnelle du Canada de 1867, Article 106.

[…] le fonds consolidé de revenu du Canada […] sera approprié par le parlement du Canada au service public.

Article 91. Autorité législative du parlement du Canada. […] l’autorité législative exclusive du parlement du Canada s’étend à toutes les matières tombant dans les catégories de sujets ci-dessous énumérés, savoir :

  • la dette et la propriété publiques ;
  • la réglementation du trafic et du commerce ;
  • l’assurance-chômage [depuis 1940] ;
  • le prélèvement de deniers par tous modes ou systèmes de taxation ;
  • l’emprunt de deniers sur le crédit public ; […]
  • le recensement et les statistiques ; […]
  • le cours monétaire et le monnayage ;
  • les banques, l’incorporation des banques et l’émission du papier-monnaie ;
  • les caisses d’épargne ;
  • les poids et mesures ;
  • les lettres de change et les billets promissoires ;
  • l’intérêt de l’argent ;
  • les offres légales ;
  • la banqueroute et la faillite ;
  • les brevets d’invention et de découverte ;
  • les droits d’auteur ; […]"
[url]http://www.bankofcanada.ca/fr/bref/qui.html[/url]

Le 31 juillet 1933, le Parlement mit sur pied la Commission royale sur la banque et la monnaie au Canada. La Commission Macmillan, du nom de son président, le très honorable Lord Macmillan, c.r., eut pour mandat d’étudier le fonctionnement du système bancaire et monétaire canadien et d’examiner les dispositions de la Loi sur les banques. Elle fut aussi appelée à se pencher sur la possibilité de fonder une banque centrale.

La Commission Macmillan fut créée peu de temps avant que n’expirent les chartes des banques canadiennes, que le Parlement était chargé de revoir et de renouveler chaque décennie depuis 1871, année d’adoption de la Loi sur les banques. C’était aussi l’occasion pour le Parlement de modifier le code bancaire national. En 1933, celui-ci jugea qu’il était devenu nécessaire d’examiner la structure financière existante et ses mécanismes en vue de répondre aux questions soulevées par la Grande Dépression et la conjoncture économique internationale, ainsi que d’orienter l’avenir économique du pays.


En tant que banque centrale du pays, la Banque du Canada a quatre grands domaines de responsabilité.

Politique monétaire
La politique monétaire a pour objet de contribuer à la bonne tenue de l’économie et à l’amélioration du niveau de vie des Canadiens et des Canadiennes. Pour parvenir à ce résultat, la Banque maintient l’inflation à un taux bas, stable et prévisible.

Monnaie
La Banque est responsable de l’émission, de la conception, de la distribution et du remplacement des billets de banque canadiens. Elle veille également à ce qu’ils soient à l’épreuve de la contrefaçon.

Système financier
La Banque s’emploie activement à favoriser la fiabilité, la solidité et l’efficience du système financier au Canada et dans le monde.

Gestion financière
La Banque assure des services de gestion financière de grande qualité, efficaces et efficients, à titre d’agent financier du gouvernement, ainsi que pour son propre compte et pour celui d’autres clients.


La Banque du Canada a été fondée en 1934 sous la forme d'une société privée. Depuis 1938, [b]elle est une société d'État qui appartient au gouvernement fédéral. La totalité des actions de la Banque sont émises au nom du ministre des Finances. En définitive, la Banque est la propriété des citoyens canadiens.[/b]

La Banque n’est pas un ministère du gouvernement fédéral. Elle mène ses activités avec beaucoup d’indépendance par rapport à la plupart des autres organismes fédéraux [??] En voici des exemples :
* Le gouverneur et le premier sous-gouverneur sont nommés par le Conseil d’administration de la Banque (avec l’approbation du Cabinet), et non par le gouvernement fédéral.
* Le sous-ministre des Finances siège au Conseil d’administration de la Banque, mais sans droit de vote.
* Les dépenses de la Banque sont examinées par son Conseil d’administration, alors que celles des ministères fédéraux sont soumises au Conseil du Trésor.

* Les ressources humaines sont gérées par la Banque elle-même et non par un organisme fédéral.
* La vérification des comptes de la Banque n’est pas effectuée par le vérificateur général du Canada, mais plutôt par des vérificateurs externes nommés par le Cabinet sur recommandation du ministre des Finances.


(Sans commentaires.)

Système monétaire et bancaire aux USA

Extrait de la Constitution des USA, article I, section 8 :

Le Congrès aura le pouvoir :

  • de lever et de percevoir des taxes, droits, impôts et excises, de payer les dettes […]
  • de faire des emprunts sur le crédit des États-Unis ;
  • de réglementer le commerce avec les nations étrangères […] ;
  • de battre monnaie, d’en déterminer la valeur [au plan national et relativement à - trad. pers. (*) ] celle des monnaies étrangères, et de fixer l’étalon des poids et mesures ;
  • d’assurer la répression de la contrefaçon des effets et de la monnaie en cours aux Etats-Unis […]
    (*) To coin money, regulate the value thereof, and of foreign coin.

Manifestement, l’essentiel de ces compétences ont été (là aussi) déléguées à la Federal Reserve, en 1913.
Et la Fed se vante bien évidemment de son indépendance par rapport au gouvernement. Quant au congrès, on se demande s’il existe dans la décision.

Dans le « Code of Federal Regulations », Titre 12, articles 201-3 et 4, si j’ai bien compris, il est indiqué que la Fed n’a aucune obligation d’accorder les prêts demandés par/pour les institutions, elle a le droit de demander toute justification pour s’assurer de la « solvabilité » de ces institutions, après quoi elle juge souverainement de l’opportunité d’accorder le crédit…

Et si le crédit est reporté, les taux d’intérêts augmentent… Quels taux d’intérêts ? Versés à qui ?

Autre règle de la Fed des USA : « Après que toutes les dépenses nécessaires d’une banque de réserve fédérale aient été payées ou fournies, les actionnaires de la banque seront autorisés à recevoir un dividende annuel de 6 pour cent sur le capital social versé. »
Ah, la BC a des actionnaires ?? Pour quoi faire ?

Bien sûr, deux fois par an, la Fed fait son rapport au Congrès. On connaît ça, la politique du fait accompli où l’expert-délégué rend des comptes six mois plus tard - quand tout se passe bien - à ceux là mêmes qui sont supposés exercer le pouvoir transféré. (Et s’ils avaient fait des promesses électorales, ils se débrouilleront bien pour mentir encore une fois aux électeurs, sans doute… par omission.)