07 Reprendre le pouvoir sur notre monnaie

Etienne, pour une bonne partie des gens, l’épargne est surtout un moyen d’économiser, la vision comme quoi ils ont trop d’argent et qu’il ne s’agit pas d’une privation me parait douteuse
On peut par exemple donner l’exemple des parents qui ouvrent un compte pour leurs enfants, ou des gens qui économisent pour s’acheter plus tard quelquechose, une voiture par exemple, ou des vacances.
Cela constitue forcément une privation vu qu’ils pourraient le dépenser tout de suite à autre chose.

Mais ça vaut ce que ça vaut, la vidéo de Paul Grignon, l’argent-dette, suggère qu’historiquement l’épargne n’est qu’une réponse du banquier face au mécontement des épargnants qui voyaient que le banquier faisait un profit en se servant de l’argent pour vendre des emprunts
L’intérêt de l’épargne étant ainsi un partage des profits entre le banquier et les épargnants

Cher Sandy,

La préoccupation d’épargner pour se mettre à l’abri du besoin en cas de coup dur est juste et louable,
mais ce légitime comportement d’épargne de précaution ne justifie nullement de VOLER son prochain.

Il me semble.

Or, précisément, si l’on arrive à prendre du recul sur l’habitude très ancrée de l’intérêt —généralisée au point de sembler « naturelle » —, on se rend compte que [bgcolor=#FFFF99]l’intérêt est un revenu indu, illégitime, non nécessaire et imposé par la seule force d’une position dominante, agravé d’un processus accumulatoire qui renforce encore les positions dominantes des plus riches.[/bgcolor]

Si cette obligation n’est pas légitime, pas juste, alors ne subsiste, pour la société, que l’obligation de protéger l’épargne de l’inflation, pour éviter la spoliation des épargnants, elle aussi illégitime.

Cette thèse ne paraît « extrême » que par la force d’une habitude, rarement réévaluée (par le commun des mortels).

De la même façon, l’égalité de droit des femmes devait paraître une revendication « extrême » à l’époque de leur soumission généralisée.
Pourtant, cette revendication paraît aujourd’hui juste et nécessaire.

Nous avons peut-être ajourd’hui la même difficulté à penser librement la monnaie et l’intérêt que nos aïeux ont eu à penser librement la condition féménine.

:confused:

Étienne.

[color=purple]@ Étienne,

Un autre angle de vue…[/color]

- et si en plus, comme le suggère assez bien Jean Bayard, cette épargne est structurellement nuisible pour le fonctionnement du système (un frein à la croissance) parce qu’elle retire du pouvoir d’achat aux consommateurs et favorise mécaniquement la surproduction (puisque Revenu national = Produit national, toute Épargne prélevée sur le Revenu créera une difficulté pour écouler la Production de la période),
[color=purple]Et si cette différence traduisait tout simplement un excédent de production ? Autrement dit, que cette fraction de production n'était fondamentalement pas indispensable, ni même nécessaire, et constituait dans ce cas un pur gâchis des ressources de la planète, surtout dans le cas de biens non durables et périssables (non stockables jusqu'à demande ultérieure) ?[/color]

Les grands patrons imposent à leurs salariés de se serrer la ceinture.

En revanche, les grands patrons se versent un salaire en augmentation de 20 % par rapport à l’année dernière !

Les grands patrons gagnent en moyenne 310 SMIC par mois.

Jeudi 30 octobre 2008, sur le site du journal Le Figaro :

[bgcolor=#FFFF99][b]Les salaires des grands patrons ont progressé de 20 % en 2007[/b].[/bgcolor]

Les 50 premiers patrons français ont touché en moyenne un revenu de 383 000 euros par mois, en hausse de 20 % en un an, selon le magazine « Capital ».

Numéro 1 des patrons français les mieux payés :
[bgcolor=#FFFF99]Jean-Philippe Thierry. À la tête d’AGF Allianz, il a empoché 23,2 millions d’euros en 2007, soit 1,9 million d’euros par mois.[/bgcolor]

Deuxième du classement du magazine « Capital », Pierre Verluca, le patron de Vallourec. Avec une rémunération en hausse de 32 %, il a gagné 12,4 millions d’euros l’an dernier, quand le « profit de sa société augmentait d’à peine 8 % », selon le mensuel économique.

Gérard Mestrallet, le Pdg de Suez, est sur la troisième marche avec un revenu annuel de 12,2 millions d’euros.
Suivent Jean-Louis Beffa, le Pdg de Saint-Gobain (10,2 millions d’euros) et Xavier Huillard (10 millions d’euros), le patron de Vinci.

Le classement du magazine a été établi en prenant en compte les salaires, avantages en nature (voitures de fonction) ainsi que les plus-values sur les stocks-options, lesquelles, « vitaminées par la flambée de la Bourse », ont « rapporté 70 % de plus » aux patrons qu’en 2006, note « Capital ».

Ainsi, les 50 premiers grands patrons d’entreprises cotées en Bourse ont en moyenne touché un revenu de 383 000 euros par mois en 2007, l’équivalent de 310 Smic.


Épargne/intérêts

Étienne,

La comparaison avec l’égalité femmes-hommes ne tient pas (à mon avis) parce que dans ce cas il s’agit d’un droit à respecter alors que dans le cas de l’épargne il s’agit généralement d’un service rendu (pas obligatoire).

Si le montant de mon épargne est utilisé par quelqu’un, il y a service rendu et c’est ce qui justifie le versement d’intérêts au-dessus de l’inflation. Par contre, l’épargne-lessiveuse ne rend service à personne et, logiquement, ne donne pas lieu au versement d’intérêts.

C’est comme lorsque je loue mon logement à autrui au lieu de le laisser vide. JR

[b]Épargne/intérêts[/b]

Étienne,

La comparaison avec l’égalité femmes-hommes ne tient pas (à mon avis) parce que dans ce cas il s’agit d’un droit à respecter alors que dans le cas de l’épargne il s’agit généralement d’un service rendu (pas obligatoire).

Si le montant de mon épargne est utilisé par quelqu’un, il y a service rendu et c’est ce qui justifie le versement d’intérêts au-dessus de l’inflation. Par contre, l’épargne-lessiveuse ne rend service à personne et, logiquement, ne donne pas lieu au versement d’intérêts.

C’est comme lorsque je loue mon logement à autrui au lieu de le laisser vide. JR


Le problème n’est pas l’épargne… IL RESIDE EXCLUSIVEMENT DANS LES INTÉRÊTS. Lorsque la mise à disposition de capitaux se fait contre le paiement d’intérêts, alors on à besoin de PLUS D’ARGENT QUE CELUI QU’ON À EMPRUNTÉ pour liquider le prêt. D’ou peut-il sortir, cet argent en plus? Soit on le soustrait à quelqu’un d’autre qui en aurait aussi besoin pour rembourser son prêt, en le laissant dans la misère la plus absolue (c’est ce qui se passe avec le tiers-monde qu’on spolie pour faire les bénéfices nécessaires pour pouvoir payer NOS prêts), soit on accorde un prêt adittionnel pour le montant des intérêts à liquider, et on s’endette ENCORE PLUS pour la prochaine échéance… c’est pour cela que l’endettement de tous les pays ne cesse de s’accroitre… car les seuls qui puissent se sortir de ce piège sont ceux qui sont très voyou et piquent chez leurs voisins et ceux qui ont la chance de produire un produit valuable pour l’économie réelle (comme le pétròle) qu’ils puissent vendre avec plus de plusvalue que le montant des intérêts qu’ils doivent liquider, au point que quelques-uns arrivent même à liquider le principal.

Mais combien peuvent se vanter d’une productivité économique plus haute que la somme nécessaire pour vaincre tant les intérêts des prêts comme la dépréciation provoquée par l’inflation?

Jacques,

On peut, sans excès, considérer [bgcolor=#FFFF99]LE DROIT DE NE PAS SE FAIRE VOLER[/bgcolor] (comme au coin du bois au moindre emprunt) comme [bgcolor=#FFFF99]un droit fondamental[/bgcolor] (encore bafoué aujourd’hui, mais pas forcément pour toujours ; d’où ma comparaison, que je persiste à trouver pertinente), et pas seulement comme un simple « service ».

Et pour mon vieil ami "libéral" André-Jacques, si on laisse aux épargnants la "liberté" de demander ou pas un intérêt, ils vont TOUS le faire, bien entendu, naturellement guidés par leur intérêt propre, et comme d'habitude, [b]la liberté débridée débouchera toujours sur la loi de la jungle, loi du plus fort[/b].

En l’occurrence, les maîtres du produit rare (ici, l’argent épargné) peuvent imposer leurs conditions et bénéficier d’une RENTE (non nécessaire, je le répète).

Très peu pour moi :confused:


Je trouve fort séduisant l’objectif de Keynes : euthanasier le rentier à coup d’intérêts réels nuls ou négatifs.

Étienne.

Prêts et intérêts

NingúnOtro (5275), Étienne (5276),

Il appartient à l’emprunteur de n’emprunter que s’il se sait capable de rembourser le capital plus un intérêt raisonnable correspondant au service rendu. Tout emprunteur honnête s’arrange en conséquence, en réorganisant ses dépenses dans le temps, sans rien demander à personne.

L’endettement croissant des pays (pas de tous, d’ailleurs : par exemple, je serais surpris que le Luxembourg, Monaco ou la Suisse soient véritablement endettés - bon, mais passons) est dû au fait qu’ils empruntent sans se préoccuper de l’obligation de rembourser, en profitant de leur qualité d’États souverains pour reporter le poids de la dette sur les générations futures.

Il faut distinguer à cet égard dette publique et dette privée. Les situations sont différentes même si dans certains pays comme les ÉUA (et peut-être aussi le RU) les particuliers suivent depuis longtemps le mauvais exemple des pouvoirs publics et s’endettent par principe. Processus qui rappelle celui de l’inflation, qui fait lui-même penser à l’individu qui vient de se jeter du 94ème étage et passe devant le premier en se disant « Tant que ça dure ! ».

Quant au « droit de ne pas se faire voler » dont parle Étienne, nous sommes bien d’accord, mais entendons-nous : il s’applique à tout le monde et pour tous les services, y compris le prêt. Ni l’emprunteur ni le prêteur ne doivent se faire voler. Or (comme cette conjonction est bien placée ici…) ce serait voler le prêteur que de l’obliger à prêter gratuitement : pourquoi paierait-on son coiffeur, son boulanger, et pas son prêteur ?

J’harpagonnise peut-être, mais on ne doit pas oublier que l’argent, quand on va au fond des choses, c’est du temps. Il n’est pas justifié de voler son temps à quiconque.

Admettons, enfin, l’idée keynésienne d’« euthanasier le rentier à coups d’intérêts réels nuls ou négatifs ». Je me demande toutefois si elle ne risque d’encourager la consommation sauvage et inécologique, sans compter la spéculation et la dissimulation. À moins d’obliger les particuliers à remettre à l’État leur numéraire non utilisé et à retirer au fur et à mesure ce qu’il leur faut pour leurs dépenses ?

C’est par l’impôt qu’on préserve ou qu’on rétablit la justice sociale - pas par des mécanismes monétaires. JR

Jeudi 30 octobre 2008, dans le Nouvel Observateur, page 14, la journaliste Doan Bui interroge un spéculateur anglais, Simon Cawkwell.

Simon Cawkwell accueille la journaliste en lui offrant le champagne.

« Au désespoir ! À la ruine ! À ces marchés stupides qui me permettent de m’enrichir ! » Simon Cawkwell nous reçoit dans son grand appartement dans le quartier chic de South Kensington, à Londres, et, en hôte attentionné, il insiste pour sabrer le champagne et lever un toast en l’honneur du krach. Ce n’est pas tous les jours qu’on trinque avec le diable ! Avec ses 150 kilos débordant de sa chaise, ses chaussettes rouge vif, ses quatre écrans d’ordinateur où défilent non-stop les cours de la Bourse, le personnage rayonne d’une aura falstaffienne. D’ailleurs, son surnom à la City, c’est « Evil Knievel », alias le chevalier du Mal, ou quelque chose d’approchant.

« Les krachs, j’adore, il n’y a pas de périodes plus excitantes. J’ai connu celui de 1987, mais j’étais moins riche à l’époque, je ne pouvais pas miser de grosses sommes. Cette crise-là est bonne, très bonne, pour mes affaires. Évidemment, il va y avoir beaucoup de chômage, des années de récession. Mais moi, je vais gagner beaucoup d’argent. »

Se sent-il coupable ?

« Mais pourquoi, ma chère ? Je serais bien stupide de ne pas en profiter. »

Au total, Evil Knievil pense que la crise actuelle lui rapportera 4,5 millions d’euros.

« Une broutille. Si vous saviez combien certains ont raflé ! »

C’est peut-être le refrain le plus entonné dans le monde de la finance. Il y a toujours un plus coupable que vous. David Freud, petit-fils de Sigmund Freud et ex-banquier d’affaires, a l’explication de ce déni collectif : « Il n’y a pas de sens de la responsabilité. C’est un secteur très individualiste, perverti par la culture du bonus. Et le bonus, c’est gagnant-gagnant. Quand vous êtes performant, vous gagnez. Quand vous perdez, vous gagnez toujours, mais moins. »

David Freud a lui aussi joué au jeu des bonus, ces mégaprimes qui font passer les salaires des footballeurs pour de vulgaires pourboires : « Si les gens savaient ce qu’on gagne, on rétablirait la guillotine et des têtes valseraient sur des piques. »

Petite histoire très pédagogique, en toute sa simplicité… http://zorbas.etherweb.fr/L-economie-pour-les-Nuls

[bgcolor=#FFFF99]Buffett l’antispéculateur[/bgcolor]

Un bon article d’Hélène Constanty dans Challenges :

http://www.challenges.fr/magazine/politique/0139.016678/buffett_lantispculateur.html

[b]Buffett l'antispéculateur[/b]

Les allers-retours en Bourse, le «sage d’Omaha» les a en horreur. A chaque crise boursière, les marchés font mine de redécouvrir ses principes, pourtant d’une grande simplicité.

Les golden boys qui ont gagné, puis perdu des fortunes en spéculant à Wall Street ont dû le prendre longtemps pour un vieux fou. Aujourd’hui, à 78 ans, l’homme le plus riche du monde fait plutôt figure de vieux sage. En un mois, au plus fort de la tempête boursière, l’Américain Warren Buffett a investi - tenez- vous bien - 12,7 milliards de dollars dans des entreprises secouées par les vents violents. Avec un sang- froid de lézard, il a gobé Constellation Energy, un producteur d’électricité en perdition convoité par EDF (4,7 milliards de dollars), puis un gros morceau de la grande banque d’affaires Goldman Sachs (5 milliards), et une bonne portion du conglomérat industriel General Electric (3 milliards). Et il lui reste encore du cash. Beaucoup de cash. A la fin du premier semestre 2008, son fonds d’investissement Berkshire Hathaway disposait de 31 milliards de dollars dans le tiroir-caisse, prêts à être investis dans l’heure dans des entreprises affaiblies par la crise. Buffett s’est même déclaré prêt à participer à hauteur de 1% au plan Paulson de 700 milliards de dollars destiné à renflouer l’économie américaine.

Ne jamais paniquer

Ce Zorro à l’allure de grand-père tranquille restera dans l’histoire comme le capitaliste le plus atypique que l’Amérique ait connu. Le seul qui ait bâti une fortune aussi colossale (62 milliards, selon le magazine Forbes) dans les crises boursières. Sa règle d’or ? Considérer les marchés et leurs fluctuations comme des alliés, pas des ennemis. Autrement dit, acheter quand les autres vendent, et ne jamais paniquer quand la Bourse va mal. Facile à dire… Moins évident à mettre en ?oeuvre, année après année, depuis la création de son fonds d’investissement, dans les années 1960. A chacune des périodes de récession de l’économie américaine, à chacune des défaillances de Wall Street (1973, 1979, 1990, 2002) correspond un grand millésime pour Berkshire Hathaway.

Acheter des «mégots»

Warren Buffett, né en août 1930, a été marqué par la Grande Dépression qui a suivi la crise de 1929 et les récits qu’en faisait son père, courtier en Bourse à Omaha, dans le Nebraska. A 20 ans, il lit The Intelligent Investor, de Benjamin Graham. Une révélation. Graham, professeur à l’université de Columbia, apprend à ses élèves, apprentis financiers, à n’acheter que des valeurs souscotées, des «mégots de cigares» dont personne ne veut. Buffett restera fidèle toute sa vie à ces principes d’investissement iconoclastes, qu’il mettra en application à très grande échelle avec un succès phénoménal. Lors des assemblées générales de Berkshire Hathaway, grands-messes qui se tiennent une fois par an à Omaha, Warren Buffett adore raconter des histoires devant un parterre de 30 000 petits actionnaires qui boivent ses paroles.

Voici [b]sa parabole du spéculateur :[/b] «C'est l'histoire d'un prospecteur de pétrole qui arrive au paradis. L'homme se présente devant saint Pierre, qui lui dit : - Mauvaise nouvelle, il n'y a plus de place pour vous. Le prospecteur réfléchit, puis demande à saint Pierre : - Vous me permettez de dire un mot à mes confrères ? Le prospecteur met ses mains en porte-voix et crie : - On a trouvé du pétrole en enfer ! Tous se précipitent vers la sortie et foncent vers l'enfer. Saint Pierre invite alors le prospecteur à entrer. Après un moment d'hésitation, celui -ci lui répond : - Non merci, je vais plutôt aller rejoindre les autres. Il y a peut-être du vrai dans cette rumeur de pétrole, après tout...»
Buffett a toujours eu la spéculation en horreur. Les allers-retours en Bourse, très peu pour lui. Day trader ? Certainement pas. L'homme serait plutôt du genre «life trader». Il préfère acheter des valeurs sûres et leur rester fidèle des années. A vie, même, dans le meilleur des cas. Il ne sélectionne que des entreprises exceptionnelles, occupant une place dominante dans leur secteur, insensibles aux sautes d'humeur des consommateurs. Ses participations offrent un bel échantillon de l'économie américaine dans ce qu'elle a de plus solide : 13,1% d'American Express, 8,6% de Coca-Cola, 3,3% de Procter & Gamble, 9,2% de la banque Wells Fargo... Son histoire d'amour avec Coca-Cola est exemplaire. D'abord parce que c'est sa boisson fétiche : le milliardaire ne boit que du Cherry Coke, version aromatisée à la cerise. Surtout parce qu'il a attendu des années avant d'investir, guettant un moment de faiblesse de l'action. L'occasion s'est présentée après le krach de 1987 : sans bruit, Buffett a amassé 200 millions d'actions. Aujourd'hui, la valeur de cette participation vaut huit fois le prix payé à l'époque.

Warren Buffett reste soigneusement à l’écart des valeurs technologiques, qu’il juge bien trop incertaines. Il a traversé les années de folie Internet en se demandant chaque matin comment les investisseurs pouvaient perdre à ce point le sens commun, en misant sur des dot coms si manifestement surévaluées. [bgcolor=#FFFF99]L’une de ses plus belles tirades contre Wall Street et ses spéculateurs date de février 2001 : «Ils savent que s’ils restent au bal trop longtemps, ils seront transformés en citrouilles ou en rats. Mais en même temps ils ne veulent pas perdre une seule minute de la fête. Ils ont tous l’intention de quitter le bal une seconde avant minuit. Le problème, c’est qu’ils dansent dans une salle dont l’horloge n’a pas d’aiguilles.»[/bgcolor]

Cette aversion pour le risque et la spéculation lui a formidablement bien profité, ainsi qu’aux heureux actionnaires de son fonds. La valeur de l’action Berkshire Hathaway s’est appréciée, en moyenne, de 21% par an depuis 1965.
Pour autant, Warren Buffet n’a rien d’un révolutionnaire anticapitaliste. Tout au contraire. La passion de sa vie, c’est de faire fructifier l’argent investi. Très peu interventionniste dans les sociétés de son portefeuille, il ne s’intéresse qu’à un seul indicateur : le rendement des capitaux investis. Ce qui suppose une traque sans pitié des gaspillages et une méfiance viscérale à l’égard des fusions - acquisitions, qui ne visent, selon lui, qu’à gonfler l’ego des managers, sans servir l’intérêt des actionnaires. Il attend des dirigeants de ses entreprises qu’ils soient aussi radins que lui-même. Pendant longtemps, Buffett a eu l’impression de prêcher dans le désert. Mais, depuis le début de la décennie, ses idées font leur chemin. L’éclatement de la bulle Internet, puis le scandale Enron, la crise des subprimes, et enfin le grand écroulement de ces dernières semaines ont fi ni par ébranler les certitudes. Tout à coup, on se souvient du prédicateur d’Omaha. De ses harangues contre les salaires excessifs des dirigeants d’entreprise, de ses tirades contre les stock- options, de ses croisades pour une taxation plus égalitaire…

Ne pas être gourmand

Buffett défend des idées politiques qui font se dresser les cheveux sur la tête des «vrais» milliardaires, ceux qui claquent leur fortune dans des duplex sur Central Park, des yachts chromés et des armées de gardes du corps. Il n’a pas de mots assez durs pour critiquer les faramineux salaires des grands patrons. Lui-même se verse depuis des années la même somme : 100 000 dollars par an, ce qui le place, selon Forbes, au 497e rang des patrons les mieux payés des Etats-Unis. «Lorsque des dirigeants trop avides se mettent à faire la poche des actionnaires, les administrateurs devraient leur taper sur les doigts», assène-t-il. Or, selon lui, les conseils d’administration ne jouent pas leur rôle. Ils sont devenus des clubs feutrés, où l’on accède poliment à n’importe quelle demande de l’équipe dirigeante : «Lorsqu’un PDG demande au conseil l’autorisation de s’attribuer une mégaprime sous forme de stock-options, oser émettre une objection semble aussi grossier que de péter à table.»

Prôner la justice sociale

La présidentielle lui a donné l’occasion d’exprimer haut et fort son soutien aux démocrates. Avec un traitement de faveur pour Barack Obama, que Warren Buffett soutient depuis sa campagne pour devenir sénateur de l’Illinois, en 2005. Le financier lui envoie régulièrement des coupures de presse, annotées de ses réflexions sur la politique économique. C’est grâce à lui qu’Obama a gagné également le soutien de Bill Gates. L’une des idées chères à Buffett, reprise par Obama, est que le système fiscal américain est profondément injuste, car il taxe trop peu les revenus du capital. En 2007, lors d’un dîner de collecte de fonds du Parti démocrate auquel il participait, à 4 600 dollars par couvert, il s’est indigné devant un parterre de riches patrons : [bgcolor=#CCFFFF]«Nous tous ici payons proportionnellement moins d’impôts que nos réceptionnistes et nos femmes de ménage. Moi, personnellement, j’ai payé l’an dernier 17,7% d’impôt sur mes 46 millions de revenus, alors que ma secrétaire, qui a déclaré 60 000 dollars de salaire, a été taxée à 30%.»[/bgcolor]

Son autre thème de prédilection ? Les droits de succession. Warren Buffett est à ce point opposé à la notion même d’héritage qu’il a décidé de léguer toute sa fortune à des oeuvres humanitaires, au premier rang desquelles la fondation de ses amis Bill et Melinda Gates. Il est donc révulsé par les idées du camp républicain, qui envisage de supprimer les droits de succession. «Les supprimer creuserait encore plus le fossé entre riches et pauvres, qui ne cesse de s’accroître aux Etats-Unis», estime-t-il.

Des supercapitalistes qui tiennent ce langage, vous en connaissez beaucoup ?

Constanty Hélène

Warren Buffett est l’homme le plus riche du monde. Warren Buffett a beaucoup de qualités : la franchise, par exemple. Dans le New York Times, le 26 novembre 2006, Warren Buffett parle de la guerre des classes :

« There’s class warfare, all right, Mr. Buffett said, but it’s my class, the rich class, that’s making war, and we’re winning. »

http://www.nytimes.com/2006/11/26/business/yourmoney/26every.html?_r=2&ex=1165554000&en=02ed48ae1473efe0&ei=5070&oref=slogin&oref=slogin

Traduction :

[bgcolor=#FFFF99]« La guerre des classes existe, d’accord, dit Warren Buffett, mais c’est ma classe, la classe des riches, qui fait cette guerre, et nous sommes en train de la gagner. »[/bgcolor]

Le livre le plus important de l’année 2008 reprend cette expression de Warren Buffett :
[bgcolor=#FFFF99]« La guerre des classes »[/bgcolor], de François Ruffin, édition Fayard.

Un SDF meurt de froid à Clichy (Hauts-de-Seine).

Source : RTL.

03/11/2008 | Mise à jour : 13:47 |

Un homme sans domicile fixe est mort de froid cette nuit à Clichy, dans les Hauts-de-Seine, selon RTL. Il a été retrouvé vers 6 heures du matin par un autre SDF, allongé dans l’herbe et le torse nu.

C’est le deuxième sans-abri décédé en une semaine en région parisienne. Lundi dernier, c’est un homme de 47 ans qui avait été retrouvé mort dans le bois de Vincennes.

Fondation Abbé Pierre, mercredi 29 octobre 2008 :

« On constate un fort accroissement, dans certains territoires, de personnes nouvelles dans nos accueils de jour ou à la porte des structures d’hébergement.

Les dernières données sur le nombre des impayés de loyer confirment dramatiquement l’évolution dangereuse de la situation avant même l’aggravation liée à la crise financière.

  • Plus de 500 000 ménages présentent des impayés de loyer de plus de 2 mois, soit une augmentation de plus de 96 % (source INSEE) sur 4 ans dans le parc privé, et une augmentation de plus de 58 % dans le parc public où les loyers sont encadrés.

  • Les deux tiers des impayés concernent des ménages modestes, ou très modestes : revenu inférieur au SMIC pour un célibataire, et inférieur à 2 SMIC pour une famille avec enfants.

Ces ménages touchent pourtant une aide au logement qui s’avère insuffisante face à la dernière flambée des prix des loyers et des charges.

La Fondation Abbé Pierre s’étonne que la réponse gouvernementale dans le dernier texte soumis au Parlement tente de substituer l’accession sociale à la propriété au logement social, et renforce la répression (délai raccourci de 3 ans à 1 an) plutôt qu’un dispositif de prévention des expulsions obligatoire et équilibré.

L’effet ciseau entre la crise du pouvoir d’achat et l’augmentation du coût du logement provoque une situation catastrophique pour de nombreuses familles.

À quand une intervention publique juste, forte et ambitieuse ? »

http://www.fondation-abbe-pierre.fr/communiques.php?id=128

Warren Buffett

Ne nous faisons pas d’illusion. Warren Buffett est l’illustration même du supercapitalisme et de la superspéculation. Qu’il consacre 7 milliards de dollars (1 % de son fonds d’investissement) à appuyer l’effort financier du gouvernement américain, qu’il subventionne le Fonds Bill Gates, et même qu’il soit pour l’abolition de l’héritage ne changent rien à cette réalité.

La réalité du capitalisme, c’est le pouvoir donné à de simples particuliers d’orienter les activités de la société en disposant du temps des autres une fois qu’il a été converti en argent. JR

Tout à fait d’accord avec Jacques Roman…

Warren Buffet, et ses corréligionaires, sont, avec leur obsession d’accumuler des ressources converties en argent avec lequel disposer du temps des autres (pour organiser leur obsession défensive, selon eux seule garantie de survie… en étant le plus fort) DIRECTEMENT responsables de la pénurie de beaucoup de gens qui n’arrivent pas à survivre, même en travaillant si besoin est les 24h, avec les miettes que ces terroristes des capitaux laissent sur la table.

Une campagne de marketing propagandistique de 7 milliards de dollars (pour se garantir la gratitude d’Obama et l’impunité face à d’éventuelles mesures que celui-ci pourrait prendre?)… n’y change rien. Cela devrait même nous faire refléchir sur la marge de maneuvre que pourrait avoir Obama dans certains domaines…

En matière d’économie et dans beaucoup d’autres domaines, Obama n’aura guère plus de latitude que ses prédécesseurs.

Ce qui est extraordinaire dans l’élection américaine, c’est qu’une nette majorité des citoyens américains a mis à bas le tabou raciste : c’est un évènement centennal.

L’Amérique et les politiques américaines me paraissaient si criticables depuis des dizaines d’années que j’avais fini par me demander si je n’étais pas devenu antiaméricain : si je l’étais, je ne le suis plus.

Le reste, à côté, est presque du détail (pour le moment en tout cas…). JR

Etats-Unis : le chômage au plus haut depuis 1994.

Le pays a perdu 240 000 emplois en octobre 2008, après 284 000 en septembre, et le taux de chômage a grimpé à 6,5 %.

Le chiffre est largement supérieur aux attentes. L’industrie manufacturière a supprimé 90 000 emplois en octobre, la construction 49 000.

http://www.lesechos.fr/info/inter/300307382-etats-unis-le-chomage-au-plus-haut-depuis-1994.htm

La dette publique des Etats-Unis atteint des sommes inimaginables.

Dette publique des Etats-Unis au 2 septembre 2008 :
9 667 801 662 429 dollars.

Dette publique des Etats-Unis au 4 novembre 2008 :
10 566 146 196 490 dollars.

http://www.treasurydirect.gov/NP/BPDLogin?application=np

De plus et surtout : à la dette publique américaine s’ajoute la dette privée américaine… JR

Crise financière : [bgcolor=#FFFF99]Union sacrée pour sacrée arnaque [/bgcolor]
par Éric Toussaint
3 novembre 2008

[b]Le sauvetage des banques et des assurances privées[/b] réalisé en septembre-octobre 2008 constitue [b]un choix politique fort qui n’avait rien d’inéluctable et qui plombe l’avenir[/b] à plusieurs niveaux décisifs.

Tout d’abord, le coût de l’opération est entièrement porté à charge des pouvoirs publics, ce qui entraînera une augmentation très importante de la dette publique |1|. La crise capitaliste actuelle, qui durera au moins plusieurs années, voire une dizaine d’années |2|, va entraîner une réduction des recettes de l’Etat alors qu’augmenteront ses charges liées au remboursement de la dette. En conséquence, les pressions pour réduire les dépenses sociales vont être très fortes.

Les gouvernements d’Amérique du Nord et d’Europe ont remplacé un échafaudage branlant de dettes privées par un écrasant montage de dettes publiques. Selon la banque Barclays, les gouvernements européens de la zone euro vont émettre en 2009 de nouveaux titres de dette publique pour un montant qui devrait atteindre 925 milliards d’euros |3|. C’est une somme colossale, sans compter les nouvelles émissions de bons du Trésor par les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, le Japon, le Canada, etc. Pourtant, récemment encore, il y avait un consensus des mêmes gouvernements pour réduire la dette publique. Les partis de droite, du centre et de la gauche traditionnelle ont tous appuyé la politique de sauvetage favorable aux grands actionnaires sous le fallacieux prétexte qu’il n’y avait pas d’autres solutions pour protéger l’épargne de la population et le fonctionnement du système de crédit.

Cette union sacrée signifie le [bgcolor=#FFFF99]transfert de la facture à la majorité de la population[/bgcolor] qui sera invitée à payer pour les frasques des capitalistes sous différentes formes : réduction des services que l’Etat fournit à la population, pertes d’emploi, baisse du pouvoir d’achat, augmentation des contributions des patients pour les soins de santé, des parents pour l’éducation des enfants, réduction des investissements publics… et une augmentation des impôts indirects.
Comment sont financées actuellement les opérations de sauvetage qui sont en cours en Amérique du Nord et en Europe ? L’Etat apporte de l’argent frais aux banques et aux assurances au bord de la faillite, soit sous forme de recapitalisation soit sous forme d’achat des actifs toxiques des entreprises concernées. [color=red][b]Que font les banques et les assurances avec cet argent frais ? Essentiellement, elles achètent des actifs sûrs pour remplacer des actifs toxiques dans leur bilan. Quels sont les actifs les plus sûrs en ce moment ? Les titres de la dette publique émis par les Etats[/b][/color] des pays les plus industrialisés (bons du Trésor des Etats-Unis, de l’Allemagne, de la France, de la Belgique…).

La boucle est bouclée : [bgcolor=#FFFF99]l’Etat donne de l’argent aux institutions financières privées[/bgcolor] (Fortis, Dexia, ING, banques françaises, britanniques, nord-américaines…). Pour ce faire, les Etats émettent des titres du Trésor public qui sont souscrits par ces mêmes banques et assurances, qui sont restées dans le secteur privé (car l’Etat n’a pas demandé que le capital qu’il apporte lui donne droit à prendre les décisions, ni même à participer aux votes) et qui font de nouveaux profits en prêtant l’argent frais qu’elles viennent de recevoir des Etats |4| à ces mêmes Etats en exigeant bien sûr un intérêt maximum…

[bgcolor=#FFFF99]Cette énorme arnaque en cours bénéficie de la loi du silence. L’omerta est de mise entre les principaux protagonistes : gouvernants, banquiers voleurs, assureurs voyous. Les grands médias se gardent bien d’analyser jusqu’au bout le mécanisme de financement des opérations de sauvetage. Ils s’attardent sur des détails :[/bgcolor] l’arbre qui cache la forêt. Par exemple, la grande question que se pose la presse en Belgique à propos du financement de la recapitalisation de Fortis qui passe sous le contrôle de BNP Paribas est la suivante : combien vaudra l’action Fortis en 2012 quand l’Etat qui s’en est porté acquéreur pourra la revendre ? Bien sûr, personne ne peut répondre sérieusement à cette question, mais cela n’empêche pas la presse d’y consacrer des pages entières. Cela permet de détourner l’attention. La philosophie et le mécanisme de l’opération de sauvetage ne sont pas analysés. Il faut espérer que grâce à l’action conjuguée des médias alternatifs, des organisations citoyennes, des délégations syndicales et des partis politiques de la gauche radicale |5|, cette grande arnaque sera comprise par une partie croissante de la population et dénoncée. Ce ne sera pas facile, tant le bourrage de crâne est considérable.

Au fur et à mesure de l’aggravation de la crise naîtra un profond malaise qui se transformera en défiance politique à l’égard des gouvernements qui ont réalisé ce type d’opération. Si le jeu politique se poursuit sans grand bouleversement, les gouvernements de droite en place aujourd’hui seront remplacés par des gouvernements de centre gauche qui poursuivront une politique sociale-libérale. De même, les actuels gouvernements sociaux-libéraux seront remplacés par des gouvernements de droite. Chacun à leur tour, ils critiqueront la gestion de leurs prédécesseurs en affirmant qu’ils ont vidé les caisses de l’Etat |6| et qu’il n’y a pas de marge de manœuvre pour des concessions aux demandes sociales.

Il n’y a rien d’inéluctable en politique. [bgcolor=#FFFF99]Un autre scénario est tout à fait possible. D’abord, il faut affirmer qu’on peut parfaitement sauver l’épargne des citoyens et le système de crédit d’une autre manière. On peut assurer la protection de l’épargne de la population grâce à la mise sous statut public des entreprises de crédit et des assurances au bord de la faillite. En d’autres mots, il s’agit de les [b]étatiser[/b] ou de les [b]nationaliser[/b].[/bgcolor] Cela signifie que l’Etat qui en devient propriétaire assure la responsabilité de leur gestion. Afin d’éviter que le coût de cette opération retombe sur l’écrasante majorité de la population qui n’a aucune responsabilité dans la crise, [color=red][b]les pouvoirs publics doivent faire payer ceux qui sont à l’origine de celle-ci. Il suffit de récupérer le coût du sauvetage des entreprises concernées en prélevant un montant égal sur le patrimoine des grands actionnaires et des administrateurs. Évidemment, cela implique de prendre en compte l’ensemble de ces patrimoines et pas seulement la partie issue des sociétés financières en faillite.[/b][/color]
L’Etat doit également entamer des [b]poursuites[/b] légales contre les actionnaires et les administrateurs responsables du désastre financier, afin d’obtenir à la fois des [b]réparations financières[/b] (qui vont au-delà du coût immédiat du sauvetage) et des condamnations à des peines de [b]prison[/b] si la culpabilité est démontrée. Il faut aussi prélever un [b]impôt de crise sur le grand capital[/b] afin de financer un fonds de solidarité pour les victimes de la crise (notamment les chômeurs) et pour créer de l’emploi dans des secteurs utiles pour la société.
De nombreuses mesures complémentaires sont nécessaires : [b]ouverture des livres de compte des entreprises avec droit de regard des organisations syndicales, levée du secret bancaire, interdiction des paradis fiscaux en commençant par l’interdiction faite aux entreprises d’avoir quelque transaction ou actif que ce soit avec ou dans un paradis fiscal, taxe progressive sur les transactions en devise et sur les produits dérivés, instauration du contrôle sur les mouvements de capitaux et sur les changes, arrêt net de toute nouvelle mesure de déréglementation/libéralisation des marchés et des services publics, retour à des services publics de qualité[/b]… L’aggravation de la crise remettra à l’ordre du jour la question du transfert de secteurs industriels et des services privés vers le secteur public, de même que la question de la mise en œuvre de vastes plans pour la création d’emplois.
Tout cela permettrait de sortir de cette grave crise par le haut, à savoir en prenant en compte l’intérêt des populations. Il s’agit de réunir les énergies pour créer un rapport de force favorable à la mise en pratique de solutions radicales qui ont comme priorité la justice sociale.

Notes :

|1| Du côté des gouvernements et de la Commission européenne pourtant chargée de veiller au respect des normes de Maastricht, on évite soigneusement le sujet. Quand des journalistes deviennent vraiment insistants, ce qui est très rare, on leur répond qu’on n’avait pas le choix. Il faut aussi préciser que plusieurs gouvernements réalisent tout comme les banques faillies, des opérations hors bilan ou hors budget afin de dissimuler le montant exact de leurs obligations en terme de dettes publiques.

|2| On peut la comparer à la crise dans laquelle le Japon s’est débattu à partir du début des années 1990 et dont il sortait à peine quand cette crise l’a touché de plein fouet.

|3| Selon Barclays, cette somme se répartirait comme suit : 238 milliards pour l’Allemagne, 220 milliards pour l’Italie, 175 milliards pour la France, 80 milliards pour l’Espagne, 69,5 milliards pour les Pays-Bas, 53 milliards pour la Grèce, 32 milliards pour l’Autriche, 24 milliards pour la Belgique, 15 milliards pour l’Irlande et 12 milliards pour le Portugal.

|4| Bien sûr, l’argent frais apporté par l’Etat ne sera pas uniquement utilisé pour l’achat de titres du Trésor, il servira également à de nouvelles restructurations bancaires ainsi qu’au profit direct des banques.

|5| Espérons qu’on pourra compter également sur des parlementaires faisant leur boulot et sur des journalistes qui dans les grands medias voudront réellement analyser de manière critique la manière dont le sauvetage bancaire est réalisé jusqu’ici.

|6| Ils pourraient dénoncer cela ou tenter d’agir dès maintenant au sein des institutions parlementaires. S’ils ne le font pas alors qu’il est évident qu’ils savent parfaitement que la dette publique va fortement augmenter, c’est qu’ils partagent l’orientation choisie. De fait, ils ont choisi l’union sacrée qu’ils rompront à l’approche des élections.