07 Reprendre le pouvoir sur notre monnaie

Bonjour

Pour ma part, je ne défendrais pas toutes vos propositions: je m’en explique

AJH, nous devrions changer les statuts de la Banque de France. La Banque de France devrait pouvoir prêter aux collectivités publiques.

D’autre part, LE POUVOIR POLITIQUE français, issu du suffrage universel direct, c’est-à-dire choisi par le peuple, doit contrôler LE POUVOIR MONETAIRE.

L’Etat doit reprendre un pouvoir essentiel : le pouvoir de battre monnaie.


Oui…

Enfin, j'aimerais présenter 4 mesures à prendre (si un jour les Républicains NONistes arrivent au pouvoir).

La première mesure à prendre (si un jour les Républicains NONistes arrivent au pouvoir) : le pouvoir politique doit reprendre le contrôle de la monnaie de la France, le franc…


Je préfère pour ma part d’abord essayer de sauver l’euro, mais ca passe par au moins un mandat différent à la BCE . Voici ce que nous proposons:

Au niveau de la zone euro:

1 - Pour tout ce qui concerne le financement des projets collectifs de l’eurozone - et en particulier pour financer la mutation qu’exige le défi écologique ainsi que le virage technologique pour pallier l’épuisement de certaines ressources naturelles; pour financer la recherche, un enseignement ainsi qu’un système de santé de qualité gratuits et, en général, pour tout ce qui sera considéré démocratiquement comme nécessaire pour l’amélioration collective de la qualité de la vie de façon durable - la Banque Centrale Européenne (BCE) doit pouvoir être contrainte à une émission monétaire centrale, éventuellement sans échéance et sans intérêt, par décision des députés des pays de la zone euro du parlement européen sur demande soit de la commission, soit du conseil européen (c’est-à-dire les chefs d’Etat), soit des députés européens des pays de la zone euro.

2 - Les critères de Maastricht doivent être revus et permettre de soumettre au débat démocratique par exemple les propositions:

a) les budgets des États doivent être équilibrés en « fonctionnement » + « amortissements » par la fiscalité. Nul État de la zone euro ne dvrait déroger à cette règle.

b) les États peuvent faire financer leurs équipements (budget d’investissements) par un appel à création monétaire sans intérêt de la BCE. Néanmoins, les députés de la zone euro du Parlement Européen devraient disposer, à la majorité simple, d’un droit de veto concernant une demande d’un État s’ils estiment que le projet n’est pas fondé ou qu’il contredit les orientations générales de la politique européenne.

c) les besoins d’investissements collectifs de l’eurozone doivent également pouvoir être financés par création monétaire sans intérêt de la BCE

Les statuts et la mission de la Banque Centrale Européenne doivent être revus en conséquence

Au niveau national :

A défaut de faire aboutir ce projet au niveau européen, d’opérer une reprise du droit collectif (national) d’émettre la monnaie, éventuellement par émission d’une monnaie complémentaire à l’euro , quitte à risquer une sortie de l’UE, non par anti européanisme mais pour se donner la possibilité de devenir le modèle qui inspirera les autres Nations.

La deuxième mesure à prendre : relancer le plus vite possible la planche à billets pour revenir aux pièces et aux billets en francs.
Nous pronons au contraire la suppression des pièces et billets, afin que toute transaction soit "traçable"
La troisième mesure à prendre : comme le Général De Gaulle l'avait fait le 2 décembre 1945, nationaliser les banques.
On peut encadrer, comme le propose Allais, le fonctionnement bancaire sans les nationaliser. Néanmoins au moins une banque doit être sous contrôle de l'Etat (comme l'était dans le temps le Trésor Public) http://www.fauxmonnayeurs.org/articles.php?lng=fr&pg=21
La quatrième mesure à prendre : interdire aux banques nationalisées de se comporter comme des banques privées. Une banque nationalisée est un service public. Une banque nationalisée doit servir l'intérêt général. Une banque nationalisée n'a pas à se comporter comme une banque privée. Par exemple, une banque nationalisée ne doit pas se comporter comme le Crédit Lyonnais dans les années 1980-1990. .
D'accord ....

AJH écrit : " Je préfère pour ma part d’abord essayer de sauver l’euro, mais ca passe par au moins un mandat différent à la BCE . "

Problème insoluble : pour donner un mandat différent à la BCE, il faut l’unanimité des 27. Or, de nombreux gouvernements disent et répètent qu’ils ne donneront JAMAIS un mandat différent à la BCE. Le plus opposé à un nouveau mandat pour la BCE est le gouvernement allemand, mais il y en a plusieurs autres.

Chaque nation a son histoire. Nous n’y pouvons rien. C’est comme ça. De nombreux pays sont viscéralement obsédés par la stabilité des prix et ils ne voudront JAMAIS donner un nouveau mandat à la BCE.

Il faut sortir de l’Union Européenne.

AJH écrit : " Je préfère pour ma part d'abord essayer de sauver l'euro, mais ca passe par au moins un mandat différent à la BCE . "

Problème insoluble : pour donner un mandat différent à la BCE, il faut l’unanimité des 27. Or, de nombreux gouvernements disent et répètent qu’ils ne donneront JAMAIS un mandat différent à la BCE. Le plus opposé à un nouveau mandat pour la BCE est le gouvernement allemand, mais il y en a plusieurs autres.

Chaque nation a son histoire. Nous n’y pouvons rien. C’est comme ça. De nombreux pays sont viscéralement obsédés par la stabilité des prix et ils ne voudront JAMAIS donner un nouveau mandat à la BCE.

Il faut sortir de l’Union Européenne.


Oui, j’en suis tout à fait conscient et même plutôt d’accord, mais je crois qu’il faut donner une dernière chance sous forme d’un « chantage » et éventuellement d’un compromis, au moins pour la zone euro (pour les autres, y compris les anglais, on s’en fiche de leur avis)

Mais ceci dit, il vaudrait mieux que l’euro explose de lui même…
Peut être les italiens, qui ont le plus à gagner, le feront ils?

L’écart entre les rendements des bons du Trésor à 10 ans italien et allemands est monté à 21,1 % le jeudi 18 septembre (la France est à 8%):

On peut interpréter ceci en disant que la « lire virtuelle » est sur évaluée de 21% par rapport au « DM virtuel » … pénalisant ainsi les exportateurs italiens

D’accord.

Je n’ai aucune sympathie particulière pour deux économistes partisans de l’Union Européenne : Patrick Artus et Marie-Paule Virard. Ils sont des OUIstes et je les considère comme des adversaires politiques.

En revanche, j’apprécie leurs livres (et aussi le vôtre, AJH !). Ils ont publié leur dernier livre " Globalisation : le pire est à venir " en mai 2008, éditions La Découverte. Le sous-titre :

" Inégalités croissantes, gaspillage des ressources, spéculation financière, course absurde aux profits, et implosion de l’Europe ".

Ils expliquent que chaque nation a son histoire, et surtout chaque nation a son économie. Dans les années qui viennent, chaque nation va mener sa politique en fonction des caractéristiques de son économie. Les économies des nations européennes vont de plus en plus diverger. L’Union Européenne va éclater.

Sortons avant qu’il ne soit trop tard.

Vous oubliez une chose, Instit…

… l’Europe, tous ensemble sous l’Euro, affronte des problèmes sur les marchés internationaux. C’est la crise des subprimes et des autres instruments de « créativité » financière inventés surtout dans la zone anglo-saxonne (USA-GB) qui à plombé, par la crise de confiance sur la solvabilité de ces instruments, le cours du dollar face à d’autres monnaies et qui à comme contrepoids gonflé le cours de l’euro comme monnaie refuge alternative.

Ceci se voit très clair lorsque le dollar remonte rien que juste après l’intervention de Fannie Mae et Freddy Mac, moment ou est rétablie la confiance pour les investisseurs/spéculateurs dans le dollar après le signal inéquivoque de la FED confirmant que ce serait le contribuable américain qui paierait finalement les pots cassés… eh, oui! Je n’ai pas suivi en parallèle les courses des quelques monnaies européennes qui ne sont pas intégrés dans l’euro, comme la livre anglaise, le franc suisse ou quelques-unes des monnaies nordiques, mais je suis prêt à parier que leur cours n’a pas tant monté face au dollar (parce-que n’étant pas perçues comme monnaies refuge) et que l’écart dollar-ces monnaies est toujours moins prononcé aujourd’hui que celui dollar-euro, même après le recul de cet écart les derniers jours.

Demandez-vous ce qui se serait passé dans un scénario pareil mais sans l’euro et avec chaque monnaie nationale, franc français aussi tant que tous les autres, seule face aux turbulences. Vous croyez que le franc français aurait bénéficié du statut de monnaie refuge comme à fait l’euro (qui avec son envolée face au dollar nous à protégé du pire en atténuant l’effet de la hausse du pétrole au meilleur moment)?

Vouloir renoncer à l´Euro, c’est argumentable… mais alors, donnez des arguments crédibles et ne dites pas que quelque chose ne ce serait pas passé sans l’euro SANS analyser ce qui pourrait avoir eu lieu dans ces mêmes circonstances si le franc français aurait été libre pour réagir selon les stratégies qu’aurait pu mettre en place la banque nationale française.

Si avec l’euro on est dans la merde, l’alternative avec un franc français ne pourrait être meilleure qu’après avoir démontré qu’avec le franc on ne serait PAS dans la merde, et pas avant, peu importe combien on se plaint de ne pas avoir pu faire l’expérience avec le franc.

Vous mentionnez quelques livres (que je n’ai pas lu, dommage, mais on peut extrapoler la tendance du contenu d’après leurs titres), mais vous ne mentionnez en rien en quoi euro oui, euro non aurait fait une quelconque différence (positive au cas d’avoir pu compter sur le franc, naturellement) dans la situation qu’ils décrivent.

@NingúnOtro

Vous avez l’air de considérer que c’est un avantage que l’euro ait tellement monté face au dollar.

Posez vous la question de savoir si le pétrole a tellement grimpé en dollar à cause de la demande (ou de la spéculation) ou parce que le dollar baissait par rapport aux autres monnaies? (le prix du pétrole suit quasiment instantanément le cours dollars/euros).

Est ce que les Européens qui vivent dans des pays qui ne sont pas dans la zone euro sont plus « malheureux » que nous ? … les Suisses, les Danois, les Anglais, d’autres …

Il n’est pas certain qu’avec un franc français l’alternative serait meilleure, mais l’inverse n’est pas certaine non plus : nos exportations seraient néanmoins plus « compétitives » (bien que je n’aime pas ce mot), nous éviterions peut être beaucoup de délocalisations (EADS ou les fabriquants automobiles, par exemple) et si le pétrole ou d’autres biens importés étaient relativement plus chers, pour ma part, je dirais tant mieux car ça nous obligerait plus vite à basculer sur des productions nationales ou alternatives.

[bgcolor=#FFFF99]Le crédit productif :
le financement des grands projets par une banque nationale
[/bgcolor]
par Hartmut Cramer
http://solidariteetprogres.online.fr/Dossiers/Economie/Creditproductif.html

[b]Introduction[/b]
[i]Le présent débat sur le Pacte de stabilité et le financement des grands travaux nécessite, plus que jamais, de réhabiliter les concepts de crédit productif et de banque nationale. En effet, comment pouvons-nous assurer, au moment où la croissance fait défaut et où les déficits se creusent, le financement nécessaire à ces grands projets d'infrastructure et à la réhabilitation de l'industrie, de l'agriculture et des services publics ? Il est clair en effet qu'une relance de l'économie demande un effort d'investissement à long terme axé sur la production plutôt que sur la consommation, ce qui ne peut être accompli que par le crédit productif. Ceci signifie qu'il faut faire appel à des investissement d'Etat et à des crédits fournis ou bien par une banque nationale ou, pour le cas de l'Europe actuelle, par une banque centrale européenne transformée et fonctionnant selon le principe d'une banque nationale.

Qu’entend-on par là ? Une banque nationale augmente pour ainsi dire, par l’émission de nouveaux billets de banque, la quantité de crédit alloué à des investissements productifs dans l’infrastructure, l’agriculture, l’industrie, la recherche scentifique fondamentale et le développement de nouvelles familles de technologies. Elle émet ainsi du crédit à faible taux d’intérêt et à des fins rigoureusesement définies.

Le grand argument contre ce type de système est qu’il crée de l’inflation. Mais ceci dépend entièrement de la manière dont le crédit est utilisé. Depuis 1998, les quantités d’argent injectées par les banques centrales dans le système financier international dans l’espoir de le renflouer dépassent l’imagination. Nous proposons au contraire de remettre entre les mains de gouvernements souverains le pouvoir de créer et de réglementer le crédit pour qu’il soit directement lié à la production physique. C’est pourquoi il faut s’assurer qu’une banque nationale ne soit pas, comme c’est présentement le cas de la Réserve fédérale américaine, laissée dans les mains d’une petite élite de puissants intérêts bancaires privés. Il faut au contraire qu’elle rende des comptes aux instances élues par la population. Les gouverneurs d’une telle banque ne doivent par conséquent pas être inféodés à ces intérêts financiers privés mais être choisis parmi des hommes d’expérience et de confiance provenant autant des secteurs de l’agriculture, de l’industrie, de la santé, de l’éducation, de la science et de la technologie, que ceux de la banque et de la finance en tant que tels.

L’exemple de la première Banque nationale américaine, mise en place par Alexander Hamilton, le premier secrétaire au Trésor des Etats-Unis, dans le but de reconstruire l’économie de ce pays dévasté et surendetté par la Révolution contre le colonialisme et le libre-échange anglais, constitue la référence historique fondamentale. Nous préférons toutefois reproduire ci-dessous, en raison de la similitude de la crise actuelle avec la dépression des années trente et du danger que nous encourons, un discours prononcé par Hartmut Cramer lors d’une conférence de l’Institut Schiller le 23 mars 2003 à Bad Schwalbach, en Allemagne. [/i]


[bgcolor=#FFFF99]Lautenbach et le concept de création de crédit productif[/bgcolor]
par Hartmut Cramer

Nous avons eu hier un aperçu impressionnant des fantastiques possibilités offertes par le Pont terrestre eurasiatique et les divers projets d’infrastructure qui lui sont rattachés, ce qui nous amène à poser cette question : « Qui va payer tout ça ? » C’est cette question simple mais absolument cruciale, que nous allons examiner ce matin.

La réponse, en principe, c’est que nous avons besoin d’un nouveau système financier, un « nouveau Bretton Woods » tel que le définit Lyndon LaRouche. Dans ce contexte, je vous renvoie à son récent essai, Economie : la fin d’une illusion, à son programme infrastructurel d’urgence pour les Etats-Unis, connu sous le nom de « super-Tennessee Valley Authority », et à l’essai Le commerce sans monnaie, un panier de biens tangibles (voir note en bas de page *), rédigé en été 2000, dans lequel il traite du problème spécifique qui se posera entre le moment de l’effondrement physique ultime du système irrémédiablement failli du FMI et la mise en oeuvre effective du nouveau Bretton Woods.

Pour des raisons de temps, je ne mentionnerai que les éléments fondamentaux de ces concepts. Dans Le commerce sans monnaie, LaRouche esquisse une stratégie en deux étapes pour une réforme monétaire globale. Attendu que la plus forte résistance à la mise en place d’un système monétaire stable viendra des Etats-Unis, écrivait-il à l’époque (prévision qui s’est avérée juste, eu égard à la guerre insensée menée actuellement contre l’Irak), toute réforme viable doit se dérouler « en deux phases successives, régionale et globale ». La première phase, en fait une réactivation de l’idée de Fonds monétaire asiatique, est conçue à la fois comme moyen de défense contre la guerre financière et comme moyen de promouvoir les échanges de biens physiques et les investissements à long terme, surtout entre pays asiatiques. Avec le temps, d’autres pays et d’autres régions du monde pourraient s’y joindre ou lancer des processus de coopération similaires. La deuxième étape consiste à créer un système financier global - le nouveau Bretton Woods de LaRouche.

Comme tout système monétaire global efficace, ce nouveau système doit être protectionniste et dirigiste, à réserve or, basé sur des taux de change fixes et des contrôles de capitaux provisoires. Fort d’une « colonne vertébrale » solide donnant au gouvernement les moyens nécessaires pour combattre les attaques spéculatives et orienter l’économie dans la bonne direction - celle de la production - un Etat souverain peut alors utiliser les institutions financières adéquates existantes - ou en créer de nouvelles - pour émettre du crédit productif. Exemplaire à cet égard est le Kreditanstalt für Wiederaufbau (banque de reconstruction allemande) - c’est d’ailleurs le modèle que le gouvernement italien vient d’adopter pour lancer de grands projets d’infrastructures - qui s’est avérée un instrument très efficace pour l’émission de crédits publics illimités destinés à des objectifs productifs spécifiques au service de l’intérêt général.

[bgcolor=#FFFF99]Le débat économique en Allemagne[/bgcolor]

Je voudrais maintenant vous présenter cet instrument, si efficace, qui nous permettrait non seulement de réaliser de grands projets, créant de la richesse physique et des emplois pour tous, mais aussi d’accroître la productivité à l’échelle nationale et internationale, ce dans le cadre d’un nouveau Bretton Woods. Pour en donner un exemple concret, je vais ranimer le débat qui faisait rage en Allemagne au début des années 30, alors qu’il devenait chaque jour plus clair que, dans cette période de grande crise, toute continuation de la catastrophique politique déflationniste - clairement dictée par les puissances financières anglo-américaines - conduirait à la destruction de l’Etat, tandis que le parti nazi d’Hitler s’apprêtait à s’emparer du pouvoir.

J'ai choisi cet exemple car il met en lumière [b]deux aspects qui sont d'une importance fondamentale pour nous aujourd'hui[/b]. D'abord, il nous prouve qu'il est possible, en principe, de surmonter une dépression à condition d'opter pour les bonnes solutions et d'y mettre la volonté politique nécessaire, ce qui a été prouvé par le président américain Franklin Roosevelt, dont la tradition est perpétuée aujourd'hui par LaRouche. Deuxièmement, à l'opposé, c'est la leçon à tirer de cette Allemagne du début des années 30, qui aurait pu emprunter cette direction mais ne l'a pas fait, avec les conséquences que nous connaissons.
Ironiquement, l'Allemagne disposait à cette époque de tous les moyens intellectuels nécessaires pour surmonter la crise, ce que le cofondateur du « système américain » d'économie politique, [color=red][b]Friedrich List[/b][/color], aurait appelé le pouvoir mental ou capital intellectuel. Surtout, l'on trouvait dans toutes les associations et partis politiques d'excellents économistes qui étaient tous de fidèles disciples de List. Il existait même une « Société Friedrich List » qui n'était pas du tout un cercle de débats académiques, puisque ses membres - économistes, banquiers, industriels, hommes politiques et même membres actifs du gouvernement - intervenaient énergiquement sur le terrain économique et politique au niveau des discussions et du processus de décision.

Au début des années 30, le problème principal en Allemagne - comme dans les autres pays européens et dans le monde - est le suivant : comment sortir de la Grande Dépression avant que le fascisme ne prenne le pouvoir ?

En septembre 1931, la Société Friedrich List organise un séminaire secret à Berlin réunissant ses principaux membres - une trentaine de grands économistes, banquiers et hommes politiques - pour deux jours de discussion intense sur la façon dont l’Allemagne peut créer du crédit productif, les marchés internationaux ne lui fournissant aucun capitaux - du moins pas pour des projets productifs. Lors de ce séminaire, le Dr Wilhelm Lautenbach, à l’époque haut conseiller au ministère de l’Economie et l’économiste allemand dans la tradition de List de loin le plus compétent, présente un document innovateur au titre provocateur : « Les possibilités de relancer l’activité économique par l’investissement et l’expansion du crédit ».

Avant de vous présenter le concept fondamental de ce document crucial, qui se révèle chaque jour plus précieux (c’est d’ailleurs pour cela qu’Helga Zepp-LaRouche a lancé, à l’occasion des dernières élections fédérales, sa « campagne Lautenbach » pour sortir de la crise actuelle), voyons qui était Wilhelm Lautenbach.

[bgcolor=#FFFF99]Un économiste listien[/bgcolor]

Wilhelm Lautenbach reçut une éducation universelle. Né en 1891dans la région du Hartz en Allemagne du nord, il fréquente les lycées humanistes de Goslar et de Brunswick (la ville de Gauss), avant de s’inscrire à la célèbre université de Göttigen, où il étudie d’abord les mathématiques et les sciences exactes, avant de se spécialiser dans la science politique et le droit, qu’il étudie aussi à Genève et à Berlin. Sa formation scolaire et universitaire humaniste fera de lui non pas un expert de la « théorie de l’argent » ou du « monétarisme », mais un remarquable représentant de la tradition de l’économie physique héritée de Leibniz et Humboldt. C’est en effet un économiste brillant et un expert reconnu pour toutes les questions de crédit et de finance.

Dans un curriculum vitae rédigé en 1941, retrouvé dans ses documents personnels aux Archives fédérales de Coblence, Lautenbach écrit que, dans ses diverses fonctions au ministère de l’Economie où il est entré après avoir obtenu son diplôme de docteur en Philosophie, en 1919, il a « à traiter de plus en plus de questions générales d’économie nationale, à tel point qu’à partir de 1924, je suis devenu le conseiller du secrétaire d’Etat et du ministre lui-même pour ces questions ».

Comme en témoignent ses idées et son caractère exceptionnel, Lautenbach devient en quelque sorte la « conscience économique et politique » de l’Allemagne de Weimar qui, en raison des pressions politiques extérieures (traité de Versailles et réparations impossibles à payer - deux mesures similaires aux « conditionnalités » du FMI aujourd’hui), se trouve dans une situation extrêmement difficile. Après l’éclatement de la Grande Dépression, en octobre 1929, et surtout après la crise bancaire désastreuse de 1931 qui ébranle les fondements mêmes du système financier international, tout le monde comprend qu’il faut intervenir immédiatement et globalement. A la fin de l’année 1930, le chômage frappe plus de quatre millions de personnes et le parti nazi d’Hitler, qui n’était, avant 1929, qu’un groupuscule fasciste parmi d’autres, devient alors une menace très grave pour la fragile démocratie allemande. On voit déjà se profiler, pour l’hiver 1931, le spectre de 7 millions de chômeurs.

Le problème qui se pose alors est, somme toute, similaire à celui que nous connaissons aujourd'hui. Faute de résorber le chômage de masse par une relance globale et ciblée de l'économie physique, la société risque de sombrer dans le chaos économique, social et politique. Ce qui se traduit, concrètement, par l'arrivée au pouvoir du parti nazi qui, après l'adhésion de [b]l'ancien président de la Reichsbank, [bgcolor=#FFFF99][color=purple]Hjalmar Schacht[/color][/bgcolor], en 1930[/b], voit croître son influence dans le domaine décisif de la politique économique et financière. C'est notamment le cas dans les centres financiers de Londres et New York dont Schacht est en quelque sorte l'« agent sur place », comme en témoignent ses lettres obséquieuses au puissant [b]gouverneur de la Banque d'Angleterre, [bgcolor=#FFFF99][color=purple]Montagu Norman[/color][/bgcolor][/b], avec qui il s'entretenait quotidiennement par téléphone lorsqu'il dirigeait la Reichsbank. Montagu Norman dirigea pendant un quart de siècle la Banque d'Angleterre - de 1920 à 1945 - exerçant à ce titre plus de pouvoir sur la politique financière internationale que n'en a aujourd'hui le président de la Réserve fédérale, Alan Greenspan.
[bgcolor=#FFFF99][b]Deux conceptions diamétralement opposées[/b][/bgcolor]

Dès les années 20, Lautenbach se pose comme l’adversaire irréductible de Schacht, car il ne peut y avoir de compromis entre leurs politiques économiques et financières respectives. L’approche purement monétariste d’« argent rare » promue par Schacht, qui était d’ailleurs strictement contrôlée, jusque dans les détails, par les intérêts financiers anglo-américains, étrangle de plus en plus la production, menaçant d’entraîner l’Allemagne dans la faillite économique et politique. Ce qui ne l’empêche cependant pas de changer son fusil d’épaule aussitôt après l’accession au pouvoir d’Hitler, en optant pour une variante non moins dangereuse du monétarisme, la politique de l’argent facile - destinée à couvrir les dépenses improductives pour le réarmement. Il les refinancera même à l’aide des junk bonds de l’époque, les traites mefo.

À l’extrême opposé, Lautenbach prône, en ces années décisives, la relance de la production par des mesures appropriées, provoquant également une baisse du chômage. Pour reprendre ses propres termes :

« J’ai présenté sans relâche à mes chefs, dès 1930, des mesures de création d’emplois à grande échelle, mais j’ai seulement obtenu qu’un exposé, conçu comme une proposition du gouvernement sur la création d’emplois, devienne l’objet d’une discussion à la Société Friedrich List en septembre 1931, peu avant la dévaluation anglaise à la demande du secrétaire d’Etat, Trendelenburg, et du directeur de la Reichsbank, Luther. Au départ, les participants à ce séminaire s’opposaient vigoureusement à l’idée fondamentale et à la dimension de ce projet, mais à la fin du séminaire, ils l’approuvèrent, à quelques exceptions près. Néanmoins, le projet disparut à nouveau, car le gouvernement n’avait pas le courage d’agir de manière décisive. »

[bgcolor=#FFFF99]La réunion secrète de 1931[/bgcolor]

Je voudrais maintenant évoquer cette réunion de la Société Friedrich List, qui s’est déroulée les 16 et 17 septembre 1931 dans l’immeuble de la Reichsbank, à Berlin, car elle donne réellement la clé du problème : le concept de « création de crédit productif » comme solution à la crise. Lautenbach, un haut fonctionnaire du ministère, comme nous l’avons vu, était l’orateur principal de cette réunion secrète d’une trentaine de personnes, à laquelle participaient le directeur de la Reichsbank, Luther, les secrétaires d’Etat Schäffer (Finances) et Trendelenburg (Economie), ainsi que de grands économistes et quelques hommes politiques et banquiers hauts placés. L’appartenance de tous les participants à la Société Friedrich List, fondée en 1925, souligne le poids politique de cette institution.

Membre très actif de cette société, c’est pour deux raisons que Lautenbach a été choisi comme orateur principal de ce séminaire, convoqué à la hâte. D’abord, il jouit, bien au-delà de son ministère, d’une réputation d’« expert extrêmement perspicace et pas toujours commode en matière de politique monétaire et de crédit » et ensuite, il a développé depuis quelque temps des idées originales et même audacieuses concernant ce thème brûlant. Le seul titre de son document, que les participants n’ont reçu qu’au début de la réunion, est considéré à l’époque, à cause de la « dictature des réparations » de Versailles (on dirait aujourd’hui, la « dictature des critères » de Maastricht) comme politiquement scandaleux : « Possibilités de relancer l’activité économique grâce aux investissements et à l’expansion du crédit ».

L’argumentation de Lautenbach est aussi scientifiquement brillante que claire. Il écrit : « Le moyen naturel de surmonter une urgence économique et financière (…) ne consiste pas à limiter l’activité économique, mais à l’accroître ». Il distingue deux types d’urgence : d’une part, les catastrophes naturelles et les périodes précédant ou suivant une guerre, où la nécessité d’accroître la production s’impose à l’évidence, et de l’autre, les urgences économiques et financières de dimensions nationales et internationales, où il est évident que « nous devrions et voulons produire plus. Mais le marché, seul régulateur de l’économie capitaliste, ne fournit pas de directives positives évidentes. »

Pour résoudre ce problème, aussi grave à l’époque que maintenant, Lautenbach procède de la façon suivante. Après avoir rejeté les méthodes habituellement utilisées pour gérer une crise (réductions budgétaires, baisses d’impôts, coupes dans les dépenses publiques) comme totalement insuffisantes, voire « contre-productives » en période de dépression, puis ayant montré qu’il existe, dans un tel contexte, un excédent de « capacités productives inutilisées et de main d’œuvre inemployée », dont l’utilisation productive est la « tâche véritable et la plus urgente de la politique économique », Lautenbach touche au coeur du problème.

Cette tâche « est en principe simple à résoudre », affirme ce disciple de List, si l’Etat (l’Etat souverain, pourrait-on ajouter) crée « une nouvelle demande économique nationale » qui - c’est la condition essentielle - « représente un investissement dans l’économie nationale. On doit penser à des tâches comme des travaux publics ou subventionnés par l’Etat qui se traduisent par un accroissement de la valeur de l’économie et qui, dès le retour à des conditions normales, doivent de toutes façons être entrepris. » Dans ce contexte, Lautenbach pense d’abord à une infrastructure de transports.

Là se pose la question décisive : « Puisque les capitaux à long terme ne sont disponibles ni sur le marché extérieur, ni sur le marché intérieur, comment peut-on financer de tels projets ? » Lautenbach rejette la réponse courante selon laquelle le manque de fonds interdit d’entreprendre « des travaux publics raisonnables en période de grande dépression », affirmant de manière désarmante : « La liquidité est avant tout une question organisationnelle technique. Les banques sont liquides lorsqu’elle trouvent un appui suffisant auprès de la Reichsbank. » Par conséquent, Lautenbach propose que la banque centrale accorde aux banques des « garanties de réescompte » sur les bons destinés au financement de « projets économiquement raisonnables et nécessaires ».

Le même argument avait été utilisé, presque cent ans plus tôt, par le cofondateur du « système américain », Friedrich List - un combattant pour la vérité qui dut quitter l’Allemagne dans cette période sombre que fut la Sainte Alliance - dans son œuvre maîtresse, Système national d’économie politique :

« Le système de crédit public est une des plus belles créations de l’art de gouverner récent et une bénédiction pour les nations, pour autant qu’il sert de moyen de distribuer les coûts des réalisations et des efforts de la génération actuelle, qui ont un impact positif sur la nationalité entière pour toutes les époques futures, et garantissent son existence, sa croissance, sa grandeur, sa puissance, et un accroissement de ses pouvoirs producteurs sur plusieurs générations ; ça ne devient une malédiction que s’il sert de moyen à une consommation nationale inutile, et en ce sens, non seulement ne favorise pas le progrès des futures générations, mais leur dérobe à l’avance les moyens mêmes de réaliser de grands projets nationaux. (…) Aucun effort de la génération actuelle n’apporte un avantage spécial décisif et favorable, que l’amélioration des transports, vu que ces investissements accroissent extraordinairement les pouvoirs productifs de la génération future, dans une progression toujours croissante. »

Comme List, Lautenbach estime que « l’effet stimulant de l’expansion primaire du crédit » destiné au financement de projets d’infrastructure a pour effet de relancer dans l’économie l’ensemble de la production. Le financement initial des projets d’infrastructure et d’investissements conduit à une conjoncture plus favorable pour l’ensemble de l’économie, le redémarrage des capacités de production inutilisées se traduit par un accroissement de la productivité, tandis que l’augmentation des recettes fiscales permet à l’Etat de gérer à long terme les crédits servant au pré-financement des projets.

Lautenbach souligne aussi que les projets d’infrastructure financés à crédit n’ont aucun effet inflationniste. Ces projets sont « rationnels et totalement incontestables du point de vue économique », étant donné qu’ils permettent « une vraie formation de capital économique, dans un sens matériel ». Ce type de financement à crédit génère une valeur économique réelle - on assiste à une véritable création de valeur.

Lautenbach n’oublie pas non plus l’effet multiplicateur productif qui résulte toujours de ce type d’investissements dans des projets intégrant les technologies les plus avancées, comme en témoigne l’exemple extraordinaire du projet Apollo, lancé par le président Kennedy afin d’envoyer un homme sur la Lune. C’est d’ailleurs pour cette raison que Lyndon LaRouche donne tant d’importance aux transferts de technologies dans son programme pour établir un nouvel ordre économique mondial. Au-delà, Lautenbach fait remarquer que l’expansion de la production se fait à une échelle et à un rythme proportionnellement plus grands que l’expansion du crédit.

Sa conclusion - présentée, rappelons-le, devant l’élite économique et financière de l’Allemagne en 1931 - se lit à la fois comme un fervent appel à une politique économique « dirigiste productive » et comme une description presque prophétique des effroyables développements politiques qui allaient suivre : « Avec une telle politique d’investissement et de crédit, la disproportion entre l’offre et la demande sur le marché intérieur sera écartée et par conséquent on donnera à toute la production une direction et un but. En l’absence d’une telle politique, nous nous dirigerons inévitablement vers une désintégration économique et une rupture de notre économie nationale, à tel point que pour éviter une catastrophe politique interne à ce moment-là, nous serons obligés d’augmenter fortement l’endettement public à court terme dans le seul but de la consommation, tandis qu’aujourd’hui nous disposons encore des moyens, en utilisant ce crédit pour des objectifs productifs, de rétablir l’équilibre entre notre économie et nos finances publiques. »

[bgcolor=#FFFF99]Occasion perdue[/bgcolor]

Comme on le sait, le gouvernement allemand n’ayant pas eu le courage d’agir de manière décisive, cette proposition innovatrice de Lautenbach fut écartée - avec les conséquences que l’on sait pour l’Allemagne, l’Europe et le monde. Rétrospectivement, il est clair que si le plan Lautenbach avait été immédiatement mis en oeuvre, il n’aurait laissé aucune chance à Hitler ni aux nazis. C’est une réalité que LaRouche et ses associés à l’échelle internationale ne cessent de répéter depuis des décennies, bien que toute discussion sur ce sujet soit politiquement taboue.

Le protocole de ce séminaire secret de la Société Friedrich List ne fut publié que soixante ans plus tard, en 1991, et ce n’est qu’en novembre 2002 que le professeur Herbert Giersch, ancien directeur de l’Institut économique mondial de Kiel et ancien membre du groupe des « sages », mentionna dans un article qu’au début des années 30, un groupe d’économistes de toutes tendances, dont Lautenbach, avait élaboré un programme économique compétent qui aurait permis de stopper Hitler.

Pourtant, en novembre 1932, même l’insuffisant « plan Papen » pour relancer l’économie engendra tant d’optimisme en Allemagne que les nazis perdirent plus de 2 millions de voix aux élections de novembre. Goebbels fit une dépression et Hitler parla de se suicider. La mise en oeuvre un an plus tôt du « plan Lautenbach » - incomparablement plus compétent - aurait tenu le pouvoir hors de portée des nazis.

Ils reconnurent eux-mêmes immédiatement -Schacht et ses amis anglo-américains les premiers - que ce « plan Lautenbach » était de la dynamite politique. En juillet 1932, l’aile syndicale du parti nazi se présenta aux élections avec un programme économique de création d’emplois, qui faisait vaguement écho au concept de Lautenbach. Alerté par Schacht, Hitler ordonna aussitôt l’élimination de ce programme - bien que cette revendication d’apparence sociale ait fait gagner beaucoup de voix aux nazis, qui devint ainsi le parti le plus fort. En effet, le but de Schacht n’était pas de mettre Hitler au pouvoir pour qu’il lancer un programme de création de crédit productif, mais pour faire exactement le contraire - et c’est ce qu’il fera plus tard avec son programme de « canons au lieu de beurre ».

Une tentative sérieuse sera néanmoins lancée pour réaliser le « plan Lautenbach » : en décembre 1932, le gouvernement von Schleicher, qui vient d’être formé, ordonne in extremis à la Reichsbank de mettre à disposition des crédits productifs pour des projets d’infrastructure. Mais Schacht mobilise immédiatement ses maîtres anglo-américains pour contrer ces mesures et d’importantes quantités d’argent affluent de l’étranger dans les caisses vides du parti nazi. Fin janvier 1933, von Schleicher est renversé et Hitler mis au pouvoir.

Mais Schacht n’est pas encore satisfait, il a une vengeance personnelle à assouvir. A l’été 1934, il est de fait le ministre omnipotent des Finances et de l’Economie, ayant obtenu, après la prise de pouvoir d’Hitler, non seulement le poste de président de la Reichsbank, mais aussi, après une tristement célèbre intrigue, celui de ministre de l’Economie. Son premier acte officiel consiste à renvoyer Lautenbach de ce ministère, et c’est d’ailleurs le seul haut fonctionnaire qu’il licenciera. Pour se justifier, Schacht fait explicitement appel à une loi qu’Hitler avait fait adopter pour se débarrasser de hauts fonctionnaires indésirables. Parmi eux, il y avait bien sûr beaucoup de juifs, ce qui eut pour conséquence une importante « perte de cerveaux », étant donné qu’à l’époque, une bonne partie des professeurs, scientifiques et artistes étaient d’origine juive.

[bgcolor=#FFFF99]L’exemple de Roosevelt[/bgcolor]

Le refus d’utiliser cet instrument qu’est la génération de crédit productif mena donc à des conséquences catastrophiques pour l’Allemagne. Par contre, l’efficacité de cet instrument fut démontrée aux Etats-Unis, sous forme du new deal du président Franklin Roosevelt qui, dès son entrée en fonctions le 4 mars 1933, lança un « plan Lautenbach américain », basé sur les principes du système américain. Après une réforme rigoureuse du système bancaire américain en faillite, menée à bien en quelques jours, Roosevelt accorda des crédits pour de grands projets d’infrastructure comme le développement de la Vallée du Tennessee (TVA), relançant ainsi l’économie physique. Lautenbach suivit avec grand intérêt la réalisation de son idée aux Etats-Unis, comme en témoigne ce discours qu’il prononça à Berlin en 1936 :

« Depuis plus de quatre ans, on pratique aux États-Unis une politique d’octrois de crédits, mais il faut y distinguer deux périodes différentes, celle de Hoover et celle de Roosevelt. Elles sont différentes dans leurs objectifs, leurs moyens et leur réussite. »

Herbert Hoover, selon Lautenbach, suivait une méthode purement monétariste et « espérait tout accomplir par l’effet de relance dû à l’argent à bon marché. Cette attente était illusoire à tous égards. »

C’est le contraire de ce que fit Roosevelt, en présentant un « programme de crédit global », note Lautenbach. Même si son new deal n’était pas « exactement unifié, cohérent et clairement réfléchi, [il était] audacieux et correct dans sa démarche ». En outre, Roosevelt fit preuve de souplesse dans la réalisation de ce programme. Dans l’ensemble, sa politique basée sur la création de crédit productif eut un effet « inhabituellement bénéfique » sur l’économie américaine.

« L’importance de ces mesures, conclut Lautenbach, est mise en lumière par le fait que ces projets géants comme le développement agricole et industriel de la Vallée du Tennessee - projets qui, à cause de leur générosité unique, ont une place unique dans l’histoire - ne constituent qu’une fraction minuscule du projet global de création d’emplois. Les succès de la politique de Roosevelt sont sans conteste très grands. »

Aujourd’hui, nous pouvons certainement parvenir à un succès tout aussi grand, en réalisant le nouveau Bretton Woods, la super-Tennessee Valley Authority et le Pont terrestre eurasiatique de LaRouche, et, de cette manière, créer les conditions de la « paix par le développement ».


Chers amis, je ne saurais trop vous conseiller la lecture de ce livre littéralement passionnant de Frédéric List, [bgcolor=#FFFF99]« Système national d’économie politique »[/bgcolor] (Éd. Tel Gallimard, 1998) : c’est un grand livre, à faire connaître, comme arme décisive contre la sotte idéologie superstitieuse des libre-échangistes.

:confused:

Étienne.

@AJH

C’est un air, sujet à interprétation, et vous êtes donc libre de le croire ainsi, mais ce que je voulais dire c’est que la taille de la zone euro joue comme coussin d’amorçage des coups en mettant en commun toutes les forteresses des membres, sans oublier qu’il met aussi en commun toutes les faiblesses.

Je n’ai point voulu toucher l’influence de la montée de l’euro, bien que j’ai dit que la montée était le résultat de reflux des masses d’inversions qui fuyaient un dollar dans lequel ils n’avaient pas confiance. C’est à dire, l’euro lui-même ne serait pas à la base de sa montée.

J’ai bien dit que j’ignorais si l’écart qui s’était crée à était plus grand entre le dollar et l’euro ou entre le dollar et les autres monnaies européennes, la seule hypothèse que j’ai avancé, sans avoir d’évidences, est que cet écart devrait être plus grand entre le dollar et l’euro si cette dernière à été prise plus comme monnaie refuge que les autres monnaies européennes. Il se pourrait bien que l’écart envers une autre monnaie européenne comme la livre britannique soit plus grand, et alors on pourrait conclure que l’euro n’a pas été utilisée comme monnaie refuge. Je ne vois donc pas ou vous trouvez l’inspiration pour parler du bonheur/malheur des citoyens des pays européens hors zone euro.

Ce qui me gène dans la supposition du fait que avec le franc français le résultat aurait pu être mieux, … et même pire, c’est l’expression intrinsèque d’insolidarité, de replis sur soi sans regard pour la situation des autres. Peut-être que la France aurait fait mieux toute seule avec le franc dans cette crise-ci, mais est-ce qu’elle aurait fait mieux dans toutes les crises depuis que l’euro existe? Si elle aurait pu faire mieux dans ce cas-ci, n’oubliez vous quand-même pas qu’elle se trouve dans une position de départ particulière avec l’aide (ou peut-être malgré l’obstacle) d’être part de l’euro?

Vous citez la situation entre autres des délocalisations d’EADS, mais êtes-vous conscient du fait que sans l’euro EADS n’aurait peut-être jamais existé pour avoir l’occasion de délocaliser? Délocaliser ne se fait pas exclusivement pour bénéficier de monnaies moins chères pour l’exportation… la plupart de la raison est le prix de la main d’œuvre et les contraintes d’espace et de législation environnementale et fiscale… très importantes pour entre autres les fabricants d’automobiles.

Je suis moi aussi favorable à des productions nationales alternatives, mais pas à cause du prix prohibitif des importations du pétrole, des biens d’investissement ou ceux de consommation, mais parce-que les productions nationales permettent de payer des salaires socialement performants (au moins, je voudrais espérer qu’on paierait un travailleur national pour une quantité d’heures qui exclurait qu’il puisse gagner quelque chose de plus autre part assez pour qu’il puisse vivre du travail qu’il fait, et qu’on n’ait point besoin d’importer des immigrés qui veulent bien se contenter d’un niveau de subsistance sub-standard en rapport à celui qui est normal dans la zone ou en plus on lui demandera de s’intégrer -sans lui en donner assez de moyens!). Ceci demanderait le retour du protectionnisme, pour empêcher la concurrence déloyale d’importation à prix de dumping dans la zone, mais possibiliterait aussi d’utiliser les revenus des taxes à l’importation pour éviter ce dumping pour améliorer directement la situation des travailleurs producteurs de ces produits au lieu de mettre toute la différence entre le cout de production du produit et le prix de vente équitable dans la zone euro dans la poche à bénéfices du patron producteur. Je sais, ce ne sont que des idées, avec des difficultés à surmonter avant de pouvoir être appliquées… mais le dumping social issu du fait que les personnes n’arrivent plus à se financer une journée de vie avec les revenus de ce qu’ils produisent dans une journée doit être évité cout que cout. Aussi le fait que beaucoup de taches qui devraient être faites pour garder notre environnement etc. ne puissent être abordés pour cette même cause.

La situation est très complexe, et il faut éviter de réfléchir d’une manière fractionnaire en oubliant les rapports de cause-effet de l’objet de notre conversation avec tout le reste si on ne veut pas arriver à des conclusions qui SEMBLENT logiquement saines mais qui sont impossibles à intégrer dans la maille épaisse que forment toutes les circonstances et les faits ensemble pour former la réalité.

En effet, comment pouvons-nous assurer, au moment où la croissance fait défaut et où les déficits se creusent, le financement nécessaire à ces [bgcolor=#9999FF]grands projets d'infrastructure[/bgcolor] et à la réhabilitation de l'industrie, de l'agriculture et des services publics ? Il est clair en effet qu'une relance de l'économie demande un [bgcolor=#9999FF]effort d'investissement à long terme axé sur la production[/bgcolor] plutôt que sur la consommation, ce qui ne peut être accompli que par le crédit productif.
[color=purple]Que l'analyse et les solutions livrées dans le discours de Cramer — dont l'extrait ci-dessus est représentatif — soient justes ou pas du point de vue purement économique, je crains fort qu'elles n'ignorent complètement un nouveau paramètre qui a fait irruption avec fracas dans l'équation globale ces dernières années : la reconnaissance (tardive) de l'incontestable dégradation de l'environnement et de la diminution des ressources au niveau mondial, dont nous ressentons tous les premiers effets depuis dejà longtemps.

Ce texte — qui résonne des échos poussiéreux d’un 19e siècle ignorant et aveugle et d’une première moitié du 20e siècle de plus en plus obsédée par le matérialisme et le profit et refusant toute remise en question des doctrines établies — semble ignorer totalement la dimension humaine, et plus particulièrement éthique et philosophique, des problèmes auxquels nous sommes confrontés depuis plusieurs décennies.

En posant le problème d’un strict point de vue économique, en envisageant de « grands projets d’infrastructure » et un « effort d’investissement à long terme axé sur la production », Cramer semble oublier une réalité qui crève pourtant les yeux : nous ne sommes plus au début du 20e siècle, ni même — ce qui est plus grave — dans le contexte mondial qui était celui du début du 20e siècle.

Le véritable enjeu aujourd’hui n’est ni plus ni moins que la survie de l’humanité dans des conditions décentes, laquelle passe notamment par une gestion draconnienne des ressources à l’échelle planétaire, et donc par un contrôle extrêment strict du couple production-consommation et non par une relance frénétique (je serais même tenté de dire « hystérique ») de la production (avec ses conséquences pourtant inévitables sur un niveau de consommation déjà trop élevé).

Si ces « grands projets » tournent autour du développement durable, tels qu’un plan de développement massif des transports « verts » et des énergies propres et renouvelables, ils sont effectivement plus que nécessaires : ils sont vitaux. En revanche, s’il s’agit de bétonner quelques centaines de kilomètres d’autoroute supplémentaires, çe ne mènera nulle part.

C’est d’un changement complet de paradigme que l’humanité a besoin, et cette nécessité semble totalement et tristement absente du discours de Cramer.

Il est plus que temps que les détenteurs du pouvoir politique (et avec eux l’ensemble des habitants de la planète) se rendent compte que [bgcolor=#66FF00]la protection de l’environnement au sens large — c’est-à-dire les mesures nécessaires à la survie de l’humanité — ne peut être subordonnée à des critères économiques de rentabilité[/bgcolor]. Quand il y a le feu à la maison, on ne s’interroge pas de savoir combien va coûter l’intervention des pompiers.

Mais je doute fort, au vu de l’enterrement officiel du Grenelle de l’environnement auquel nous sommes en train d’assister, que ceux qui, aujourd’hui, choisissent quels sont les « projets économiquement raisonnables et nécessaires », aient pris conscience de cette nécessité vitale.[/color]

NingúnOtro

Je ne puis répondre aux 5 premiers paragraphes et personne ne le peut (que se serait-il passé « si » …)

Pour le suivant, je suis partisan d’un certain retour à un protectionnisme … proposons ce que propose Allais, par exemple: que 80% d’une production possible le soit localement dans une même zone économique ( France ou pays limitrophes afin d’éviter les transports) et que 20% puissent être importés par mise aux enchères entre importateurs … (les pourcentages doivent s’entendre en quantité et non en valeur)

@ Candide

D’accord avec vous… bien que je sois aussi d’accord sur le financement des grands projets par une banque nationale ( émission monétaire centrale).
D’une manière générale je n’approuve pas les idées de développement sans limite (scientiste) prônées par Cheminade, même si je suis d’accord avec lui sur beaucoup de sujets monétaires.

Je suppose que vous (tous) connaissez
http://terresacree.org/ressources.htm

Et j’en profite, sur le sujet des « limites de la croissance » pour signaler l’adresse d’un article finalisé cet été ( analyse du livre de Meadows « the 30 year update » paru en 2003, suite du premier article analysant son livre de 1973) : http://www.societal.org/docs/cdr2.htm
… il n’y a pas beaucoup de solutions si nous voulons (collectivement) éviter l’iceberg…

Chers Candide et André-Jacques,

Je suis tout à fait d’accord avec vous : la croissance pour la croissance, le progrès pour le progrès, ressemblent à des folies, et notre environnement ne tardera pas à nous imposer violemment ses limites physiques.

Ce point de désaccord est aussi pour moi une divergence assez profonde avec le mouvement Solidarité et Progrès, malgré l’immensité de ressources intelligentes que je trouve chez eux.

Cependant, toute la mécanique monétaire qui nous permettrait d’être moins gaspilleurs, plus efficaces dans la satisfaction des besoins élémentaire de tous les hommes, reste efficiente et opérationnelle, il me semble. C’est donc avec des lunettes actuelles que je lis ces textes anciens, qui continuent à porter, je trouve, des clefs d’émancipation oubliées.

Cher NingúnOtro,

Soyez gentil : n’accusez pas systématiquement de « repli sur soi » ceux qui cherchent à SORTIR d’une machine à broyer les individus, d’un système d’institutions antidémocratiques, je dis bien antidémocratiques, c’est-à-dire voulues et conçues précisément pour détruire les démocraties nationales (haïes par les industriels et les banquiers), un système qui est manifestement construit contre nous et pas pour nous. [bgcolor=#FFFF99]On constate tous les jours (c’est un fait) que l’Europe n’est pas un bien en soi et qu’elle peut même, comme beaucoup d’empires, être un mal absolu au regard du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.[/bgcolor] Cette accusation récurrente de xénophobie et de nationalisme étroit est insultante. Merci de le comprendre. :confused:

Étienne.

D’accord Étienne :slight_smile:

Cher Étienne,

Je suis plus gentil que ce que je peux me permettre d’être compte tenu des circonstances… par nature philosophique, parce-que j’ai l’impression de comprendre globalement le problème auquel nous devons faire face. Je suis cruellement conscient du fait que je ne peu faire grand chose d’autre que penser, tout seul. C’est pour cela qu’il ne me reste pas d’autre alternative que d’essayer de convaincre d’autres gens du fait qu’ils doivent penser plus, plus vite, plus profondément, ET SURTOUT AGIR. Agir, pas seulement une fois qu’on à pensé la bonne solution finale pour mettre en place celle-ci, mais aussi agir pour conquérir une visibilité, être un phare sur lequel d’autres puissent s’orienter pour nous rejoindre dans l’effort ou même puiser de la force pour continuer avec leurs propres efforts en sachant qu’ils ne se trouvent pas seuls, au lieu d’abandonner victimes du désespoir devant la réalisation qu’ils n’arriveront jamais à faire quelque chose d’utile avant que cela ne soit trop tard avec leurs seules forces (je pense surtout à des solutions envisageables mais qui demanderaient un effort plus étendu dans le temps qu’ils n’ont de espérance de vie disponible pour le fournir, cet effort, dans la situation trop souvent réelle qu’ils ne trouvent personne d’assez enthousiaste pour garantir la pérennité des projets avant leur mort, voire même leur déclin productif).

Nous ne pouvons convaincre personne de faire plus qu’il ne fait déjà si nous ne questionnons pas les assomptions que celui-ci utilise pour déterminer qu’il fait déjà tout ce qu’il peut, ou même tout ce qu’a à droit à demander de lui une quelconque autorité légale, civique, morale ou autre.

J’en conviens, ce n’est pas très commode d’être interpellé par quelqu’un qui vous dit que vous ne faites pas assez, ou que vous vous trompez dans les assomptions que vous prenez comme base pour vos efforts. Même quand au lieu de vous dire que vous avez carrément tort, on vous invite à réfléchir plus profondément et à trouver par vous-mêmes ou et comment vous pouvez perfectionner ou corriger vos raisonnements pour être plus productifs dans la recherche d’actions envisageables et de solutions possibles.

Réaliser que le problème est global, à l’échelle Terre, et vous inviter tous à tenir compte de ce fait, pour que même en pensant des solutions partielles pour une zone géographique comme l’Europe, ou encore plus petite, la France, vous n’oubliez pas que ces solutions doivent être compatibles avec l’entourage plus ample et s’intégrer sans trop de incohérences avec une solution plus globale envisageable au lieu de créer encore plus de problèmes pour la possibilité qu’une telle solution globale soit possible… cela ne peut se confondre avec une accusation récurrente de xénophobie et de nationalisme étroit et être perçue comme insultante que si on actue avec une charge de préjudices envers l’action d’autrui telle que le réflexe défensif est exagéré.

Je me sens donc dans le devoir de vous dire que je comprends parfaitement pourquoi vous me demandez de comprendre ce que vous me demandez, ou au moins je pense avoir une hypothèse raisonnable pour comprendre cela, qui peut s’avérer moins précise qu’une autre hypothèse possible aussitôt que vous m’aurez fourni des données additionnelles qui déligitiment mes assomptions initiales. Je préfèrerais mille fois que vous en soyiez capables.

J’ai, entre autres, jeté un coup d’œil sur le document cdr2.htm que AJH propose à Candide… et j’y ai trouvé manquante une hypothèse de travail fort hypothétique mais pas du tout écartable sauf par naïveté ou auto-censure vues les circonstances… la perspective de la survie à plus long terme en limitant ACTIVEMENT (cela peut se faire par action ou par omission) le nombre total d’humains qui auraient besoin de ressources non-renouvelables.

Ce n’est pas une blague… on laisse bien mourir des milliers d’enfants et autres de faim et de maladie partout dans le monde, quand on ne déplace pas carrément le théâtre d’opérations de nos guerres à des lieux ou les victimes civiles semblent être plus voulues que celles des combattants, on n’organise pas nous les guerres qu’ils se livrent entre eux, on leur rend inviable l’accès à des médecines existantes par le seul moyen d’en fixer un prix prohibitif sans connexion avec les coûts de production et défendre à outrance les droits des patentes…

C’est une guerre cynique non-déclarée qui se livre sous nos yeux tous les jours…

… et nous n’osons même plus penser qu’elle est livrée parce que notre égoïsme nous empêche de le reconnaître… nous jouissons de notre situation actuelle seulement parce que nous acceptons que ce soient des autres qui souffrent. La propagande se charge bien de nous inoculer le fait que pour une raison ou une autre -pas la même peau, pas la même religion, pas la même langue, etc. ce ne sont pas des humains avec les mêmes droits que nous autres heureux appartenants à la culture occidentale… c’est des subhumains qui osent même se révolter et être nuisibles en ayant le toupet de devenir des terroristes.

Voilà que je fais encore des cercles autour de ce que vous considérez une accusation récurrente de xénophobie et de nationalisme étroit.

Je sais que ce n’est pas ce que vous sentez, et que vous n’aimerez pas qu’on vous le présente comme je le fais… mais il faut bien que quelqu’un vous fasse réfléchir d’une manière plus globale…

Merci aussi de le comprendre.

NingúnOtro.

AJH écrit : " Je ne puis répondre aux 5 premiers paragraphes et personne ne le peut (que se serait-il passé « si » …). Pour le suivant, je suis partisan d’un certain retour à un protectionnisme. "

AJH, vous êtes partisan d’un certain retour à un protectionnisme ?

100 % des gouvernements des 27, et 80 % des parlementaires des 27, ont voté OUI au traité de Lisbonne. Or, que dit le traité de Lisbonne ?

« Par l’établissement d’une union douanière conformément aux articles 28 à 32, l’Union contribue, dans l’intérêt commun, au développement harmonieux du commerce mondial, à la suppression progressive des restrictions aux échanges internationaux et aux investissements étrangers directs, ainsi qu’à la réduction des barrières douanières et autres. »

Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, Cinquième partie, Titre II, Article 206, page 152.

http://www.assemblee-nationale.fr/13/pdf/rap-info/i0439.pdf

En clair : en 2008, 100 % des gouvernements des 27, et 80 % des parlementaires des 27, ont voté OUI à un traité libre-échangiste.

Conclusion : l’Union Européenne est fondamentalement pour le libre-échangisme mondial généralisé. Si la France veut instaurer un certain protectionnisme, la France doit sortir de l’Union Européenne.

@Instit

Vous avez raison … mais je préférerais que le Traité de Lisbonne ne soit pas appliqué (ou modifié sur ce point… et sur d’autres) afin d’éviter une sortie qui serait traumatisante
Je pense néanmoins que s’il est encore possible d’avoir une Europe viable, ça ne pourra être qu’une europe à 2 vitesses (zone euro et hors zone euro), et qu’au sein de l’eurozone les règles fiscales ou sociales soient identiques, en plus évidemment du rôle de la BCE et des banques centrales… après, on pourra voir!

Mais comme je ne crois pas que ce « machin » puisse fonctionner, je pense qu’effectivement on devrait se retirer de l’Europe après avoir posé nos conditions si elles sont refusés (L’Europe a plus besoin de nous - parapluie nucléaire - que nous d’elle)
La Suisse n’en fait pas partie et les habitants n’en sont pas pour autant plus malheureux…

Mais pour ce que j’en dis, n’ayant aucun pouvoir … il y a peu de chance que les politiques suivent cette voie!

[color=purple]André-Jacques,

Ne vous méprenez pas : je suis aussi entièrement d’accord sur l’idée d’un financement des grands projets par une banque nationale (et pour le rétablissement de la souveraineté des banques nationales en matière d’émission monétaire). Le tout est de ne pas se tromper de « grand projet ».

Cher Étienne,

OK pour les « lunettes actuelles ». Il convient de les garder à portée de main en toutes circonstances.

NingùnOtro,[/color]

J'ai, entre autres, jeté un coup d'œil sur le document cdr2.htm que AJH propose à Candide... et j'y ai trouvé manquante une hypothèse de travail fort hypothétique mais pas du tout écartable sauf par naïveté ou auto-censure vues les circonstances... la perspective de la survie à plus long terme en limitant ACTIVEMENT (cela peut se faire par action ou par omission) le nombre total d'humains qui auraient besoin de ressources non-renouvelables.

Ce n’est pas une blague… on laisse bien mourir des milliers d’enfants et autres de faim et de maladie partout dans le monde, quand on ne déplace pas carrément le théâtre d’opérations de nos guerres à des lieux ou les victimes civiles semblent être plus voulues que celles des combattants, on n’organise pas nous les guerres qu’ils se livrent entre eux, on leur rend inviable l’accès à des médecines existantes par le seul moyen d’en fixer un prix prohibitif sans connexion avec les coûts de production et défendre à outrance les droits des patentes…

C’est une guerre cynique non-déclarée qui se livre sous nos yeux tous les jours…

… et nous n’osons même plus penser qu’elle est livrée parce que notre égoïsme nous empêche de le reconnaître… nous jouissons de notre situation actuelle seulement parce que nous acceptons que ce soient des autres qui souffrent. La propagande se charge bien de nous inoculer le fait que pour une raison ou une autre -pas la même peau, pas la même religion, pas la même langue, etc. ce ne sont pas des humains avec les mêmes droits que nous autres heureux appartenants à la culture occidentale… c’est des subhumains qui osent même se révolter et être nuisibles en ayant le toupet de devenir des terroristes.

Voilà que je fais encore des cercles autour de ce que vous considérez une accusation récurrente de xénophobie et de nationalisme étroit.

Je sais que ce n’est pas ce que vous sentez, et que vous n’aimerez pas qu’on vous le présente comme je le fais… mais il faut bien que quelqu’un vous fasse réfléchir d’une manière plus globale…

Merci aussi de le comprendre.


Vous n’êtes pas seul à vous interroger sur ce sujet. Nous avons déjà abordé cette question dans ce forum, dans la discussion « Quel PIB, croissance ou décroissance ? », à laquelle vous pouvez vous reporter.

[bgcolor=#FFFF99]Le plan américain de soutien aux banques : « monstrueux », selon Stiglitz[/bgcolor]

http://www.7sur7.be/7s7/fr/2402/Crise-boursiere/article/detail/423171/2008/09/20/Le-plan-americain-de-soutien-aux-banques-monstrueux-selon-Stiglitz.dhtml

[color=red][size=15]"On met les placements à risque entre les mains des contribuables": comme aucun investisseur privé ne veut des placements à risque, "on les colle au contribuable, c'est monstrueux"[/size][/color], a jugé le prix Nobel d'économie 2001.

Le prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz a estimé « monstrueux » l’exposition des contribuables américains par le plan de soutien massif au secteur bancaire annoncé par Washington, dans un entretien à paraître dimanche dans un quotidien allemand.

Ce plan « n’est qu’une solution à court terme », a-t-il déclaré au Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung (FAS) dans un entretien diffusé samedi soir. « On met les placements à risque entre les mains des contribuables »: comme aucun investisseur privé ne veut des placements à risque, « on les colle au contribuable, c’est monstrueux », a jugé le prix Nobel américain 2001.

[bgcolor=#FFFF99]Joseph Stiglitz voit dans la crise actuelle « la fin d’un modèle économique désastreux » et « la fin de l’idéologie selon laquelle les marchés libres et dérégulés fonctionnent toujours ».[/bgcolor] Selon lui, le système financier américain tout comme le gouvernement du pays ont perdu leur crédibilité.

Pour désengorger le système et ramener la stabilité sur les marchés, le gouvernement veut racheter aux banques et aux institutions financières des actifs « non liquides » dont personne ne veut plus et qui sont à l’origine de l’une des plus graves crises à Wall Street depuis la Grande dépression de 1929, explique-t-il.

Selon ce plan transmis au Congrès vendredi soir, l’administration américaine met [bgcolor=#FFFF99]700 milliards de dollars[/bgcolor] sur la table pour enrayer la crise de confiance des marchés financiers. (belga/7sur7)

[bgcolor=#FFFF99]LE PORTAIL DU PROTECTIONNISME [/bgcolor]
http://www.solidariteetprogres.org/sp_Protectionnisme.php3

Un très beau début que ce nouveau portail, avec de nombreux documents utiles et deux films passionnants :
[bgcolor=#FFFF99]Firewall[/bgcolor] et surtout [bgcolor=#FFFF99]1932[/bgcolor]

Bonne nuit, mes amis :slight_smile:

Étienne.

Bonjour,

Alors que la France et l’Italie commencent à envisager un nouveau Bretton Woods, je me renseigne sur ces accords sur wikipedia. La fin de cette article m’intrigue :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Accords_de_Bretton_Woods

Que pense M. Holbecq de la critique de R. Triffin? Et en quoi devrait diverger ce « nouveau » Bretton Woods?

Autre question : L. LaRouche prône un « système de crédit plutôt que système monétaire ». Des crédits… à quels taux…? J’aimerais quelques précisions à ce sujet, ainsi que l’avis de M. Holbecq.

Je trouve aussi que les propositions de M. LaRouche manquent cruellement d’une prise en compte sérieuse des problèmes environnementaux actuels. Tout comme la politique économique néo-libérale, c’est se tirer une balle dans le pied…

Merci d’avance.