07 Reprendre le pouvoir sur notre monnaie

[bgcolor=#FFFF99]« Le script du film Money as debt »[/bgcolor]

http://www.fauxmonnayeurs.org/file/Money_as_Debt-fr.pdf

Mes amis, il faut lire ça ! 12 pages importantes.

Ceux qui suivent ce site connaissent déjà toutes ces idées, mais elles sont ici excellemment organisées et illustrées. Je trouve l’ensemble très bien présenté. Un excellent complément du livre d’AJH (disponible sur un de ses sites, d’ailleurs).

Rappel sur le film : http://www.fauxmonnayeurs.org/articles.php?lng=fr&pg=70

Money as Debt - transcription fr Money as Debt (L'Argent en tant que Dette) Réalisation : Paul Grignon (http://moneyasdebt.net/) Traduction fr : Little Neo, janvier 2008 : http://submoon.freeshell.org
[b]Certains des plus grands hommes des États-Unis[/b], dans le domaine du commerce et de la production, [b]ont peur de quelque chose[/b]. Ils savent qu'il existe quelque part une puissance si organisée, si subtile, si vigilante, si cohérente, si complète, si persuasive... qu'ils font bien, lorsqu'ils en parlent, de parler doucement. -- Woodrow Wilson, ancien président des États-Unis
Chaque fois qu'une banque fait un prêt, un nouveau crédit bancaire est créé. De l'argent tout neuf. -- Graham F. Towers, gouverneur de la Banque du Canada 1934-54
Le procédé par lequel les banques créent de l'argent est tellement simple que l'esprit en est dégoûté. -- John Kenneth Galbraith, économiste
Donnez-moi le contrôle sur la monnaie d'une nation, et je n'aurai pas à m'occuper de ceux qui font ses lois. -- Meyer Anselm Rothschild, banquier
[size=15][color=blue][b]L'Argent en tant que Dette[/b][/color][/size]

* La Dette… *

2 grands mystères dominent notre vie. L’amour et l’argent.

« Qu’est-ce que l’amour ? » est une question qui a été infiniment explorée dans les histoires, les
chansons, les livres, les films, et à la télévision. Mais on ne peut pas en dire autant pour la question
« Qu’est-ce que l’argent ? ». Il n’est pas étonnant que la théorie monétaire n’ait pas inspiré de films à
gros budget. Mais on ne la mentionne même pas dans les écoles où la plupart d’entre nous sommes
allés… Pour la plupart d’entre nous, la question « D’où vient la monnaie ? » évoque l’image d’un
atelier imprimant des billets et frappant des pièces. Nous croyons que la monnaie est créée par le
gouvernement. C’est vrai, mais seulement jusqu’à un certain point.

Ces valeurs symboliques de métal et de papier, que nous considérons comme la monnaie, sont
effectivement produites par une agence gouvernementale, la « Mint ». Mais la vaste majorité de
l’argent n’est pas créée par cette agence, elle est créée, en quantité phénoménale, chaque jour, par
des entreprises privées, connues sous le nom de banques.

La plupart d’entre nous croyons que les banques prêtent de l’argent leur ayant été confié par des
dépositaires. Cela est facile à imaginer, mais ce n’est pas la réalité. En fait, les banques créent
l’argent qu’elles prêtent non pas à partir des possessions des propriétaires, ni de l’argent déposé,
mais directement à partir de la promesse des emprunteurs de les rembourser. La signature de
l’emprunteur sur le contrat de prêt constitue une obligation de payer à la banque le montant de
l’emprunt plus les intérêts, ou alors de perdre la maison, la voiture, ou tout bien ayant constitué la
garantie. C’est donc un engagement important pour l’emprunteur. Qu’est-ce que cette même
signature implique pour la banque ? La banque se doit de faire exister le montant du prêt et
simplement le marquer sur compte de l’emprunteur. Ca paraît invraisemblable ? Assurément, ça ne
peut être la vérité… Mais ça l’est.

Pour comprendre comment ce miracle de la banque moderne est apparu, considérons cette belle
histoire :

~ La Légende de l’Orfèvre ~

Il était une fois un temps où à peu près n’importe quoi pouvait servir de monnaie. Cela devait
simplement être transportable, et assez de personnes devaient avoir la conviction que cela pourrait
plus tard être échangé contre des choses d’une valeur réelle telles que de la nourriture, des habits, ou
des abris. Coquillages, fèves de cacao, pierres précieuses, et mêmes des plumes, ont été utilisés
comme monnaie. L’or et l’argent étaient attrayants, malléables, et facile à travailler. De fait certaines
civilisations devinrent expertes avec ces métaux.

Les orfèvres rendirent le commerce bien plus facile en fabriquant des pièces, c’est-à-dire des unités
standards de ces métaux, dont le poids et la pureté étaient certifiés. Pour protéger son or, l’orfèvre
avait besoin d’un coffre. Et bientôt ses concitoyens vinrent frapper à sa porte, afin de louer un
espace pour entreposer en sécurité leur propre or et leurs propres valeurs. Rapidement l’orfèvre loua
tous les espaces de son coffre, et il gagnait un petit revenu de son affaire de location de coffre.
Les années passèrent, et l’orfèvre fit une observation avisée. Les dépositaires venaient rarement
retirer leur or physiquement présent dans le coffre, et de plus ils ne venaient jamais en même temps.
La raison était que les reçus que l’orfèvre avait donnés en échange de l’or, étaient échangés sur le
marché comme si c’était l’or lui-même. Cette monnaie papier était bien plus pratique que les lourdes
pièces, les montants pouvaient être simplement écrits au lieu d’être laborieusement comptés un par
un pour chaque transaction.

En même temps l’orfèvre avait une autre affaire : il prêtait son propre or en faisant payer des
intérêts. Comme ses reçus étaient unanimement acceptés, les emprunteurs demandaient pour les
prêts des reçus en lieu et place d’or véritable. Au fur et à mesure que cette industrie se développait,
de plus en plus de gens demandaient des prêts et cela donna à l’orfèvre une meilleure idée. Il savait
que bien peu de ses dépositaires retiraient leur or, donc l’orfèvre se figura qu’il pouvait sans
problème échanger des reçus contre l’or de ses dépositaires, en plus du sien. Aussi longtemps que
les prêts étaient remboursés, ses dépositaires n’en sauraient rien, sans dommage pour eux.

Et l’orfèvre, désormais plus banquier qu’artisan, faisait un profit supérieur à ce qu’il aurait pu obtenir
en ne prêtant que son propre or. Pendant des années l’orfèvre profita discrètement du revenu
confortable des intérêts des prêts de l’or de ses dépositaires. Maintenant, en tant que prêteur
proéminent, il était plus riche que ses concitoyens, et il l’affichait ostentatoirement. Des soupçons
s’élevèrent selon lesquels l’orfèvre dépensait l’argent des dépositaires. Les dépositaires se
rassemblèrent et menacèrent l’orfèvre de retirer leur or si celui-ci n’expliquait pas l’origine de sa
récente fortune. Contrairement à ce qu’on aurait pu attendre, cela ne tourna pas au désastre pour
l’orfèvre. Malgré le caractère intrinsèquement frauduleux de sa démarche, son idée marchait
parfaitement. Les dépositaires n’avaient rien perdu. Leur or était en sécurité dans le coffre de
l’orfèvre.

Au lieu de retirer leur or, les dépositaires exigèrent que l’orfèvre, dorénavant leur banquier, partage
ses profits avec eux en leur payant une partie des intérêts. Ce fut le début du système bancaire. Le
banquier payait un faible taux d’intérêt sur les dépôts d’argent des clients, qu’il prêtait ensuite à un
taux plus élevé. La différence couvrait les coûts des opérations ainsi que les profits. La logique du
système était simple et cela semblait un moyen raisonnable de satisfaire les demandes de crédit.

Cependant ce n’est pas la façon dont le système bancaire fonctionne aujourd’hui. Notre orfèvrebanquier
n’était pas satisfait de ses marges après avoir partagé les intérêts des prêts avec les
dépositaires. De plus la demande de crédits s’accroissait rapidement car les Européens émigraient
partout dans le monde. Mais les prêts étaient limités par le montant d’or que les clients avaient
déposé. Et c’est là qu’il eut une idée bien plus subtile. Comme personne d’autre que lui ne savait ce
que contenait le coffre, il pouvait prêter des reçus sur de l’or qui n’existait pas réellement. Aussi
longtemps que les détenteurs de reçus ne venaient pas tous simultanément demander leur or,
comment cela pourrait-il se savoir ?

Ce nouveau schéma fonctionna parfaitement, et le banquier devient immensément riche grâce aux
intérêts sur des prêts d’or qui n’existaient pas. L’idée que le banquier puisse créer de l’argent à partir
de rien était trop inimaginable pour être crue. Donc pendant longtemps cette pensée ne traversa pas
l’esprit des gens. Mais le pouvoir d’inventer de l’argent monta à la tête du banquier comme vous
pouvez tous l’imaginer. Finalement l’ampleur des prêts accordés et sa richesse affichée déclencha à
nouveau des suspicions. Certains emprunteurs commencèrent à demander de l’or véritable à la place
des représentations papier. Les rumeurs se propagèrent. Un jour beaucoup de riches dépositaires
vinrent simultanément retirer leur or. C’en était fini.

Un océan de titulaires de reçus déferla dans les rues jouxtant les portes closes de la banque. Hélas le
banquier n’avait pas assez d’or et d’argent pour honorer tous les reçus qu’il avait placés dans leurs
mains. C’est ce qu’on appelle l’assaut de la banque, et c’est ce que chaque banquier redoute. Ce
phénomène d’assaut a ruiné des banques individuelles, et, peu étonnamment, a fortement détérioré
la confiance publique envers les banquiers. Il eût été simple de rendre illégale la pratique de la
création d’argent ex nihilo mais les larges volumes de crédit que les banquiers offraient étaient
devenus essentiels au succès de l’expansion commerciale de l’Europe, donc à la place cette pratique
a été légalisée et régulée. Les banquiers ont accepté de limiter la quantité d’argent fictif de prêts
pouvant être mis à disposition.

La limite était quand même bien supérieure à la valeur totale de l’or et l’argent entreposés dans le
coffre ; souvent le rapport était de 9 dollars fictifs pour 1 dollar réel d’or. Ces régulations étaient
soutenues par des inspections surprises. Il était également convenu que dans le cas d’un assaut des
banques centrales aideraient les banques locales avec des transfusions d’urgence d’or. C’est
seulement en cas d’assaut simultané sur plusieurs banques, que la bulle de crédit imploserait et que
le système serait anéanti.

* Le système monétaire aujourd’hui *

Avec les années le système de réserves fractionnaires, avec son réseau intégré de banques soutenues
par une banque centrale, est devenu le système monétaire dominant dans le monde. Dans le même
temps la fraction d’or soutenant l’argent des dettes s’est invariablement réduit à néant.

La nature même de la monnaie a changé. Autrefois le dollar papier était vraiment un reçu qui
pouvait être échangé contre un montant fixe d’or ou d’argent. Actuellement un dollar papier ou
numérique ne peut être échangé que contre un autre dollar papier ou numérique. Avant, les crédits
créés par les banques privées n’existaient que sous forme de document bancaire privé que les gens
avaient le droit de refuser de même qu’aujourd’hui nous pouvons refuser un chèque privé.

À présent, un crédit bancaire privé est légalement convertible en monnaie fiduciaire issue par le
gouvernement : les dollars, euros, livres, etc, que nous voyons habituellement comme de la
monnaie. La monnaie fiduciaire est une devise créée par ordonnance ou décret gouvernemental et
les lois en vigueur stipulent que les citoyens doivent accepter cette monnaie comme payement pour
une dette sous peine qu’en cas de refus les tribunaux annulent la dette en question.

Donc maintenant la question est : Si les gouvernements et les banques peuvent tous deux créer de
l’argent, combien d’argent existe-t-il ? Autrefois la quantité totale de monnaie existant était limitée
par les quantités physiques effectives des objets servant de monnaie. Ainsi, afin de créer du nouvel
or ou du nouvel argent, l’or ou l’argent devait être trouvé et extrait du sol.

Actuellement, l’argent est littéralement créé comme dette. De la monnaie est créée sitôt que
quelqu’un contracte un prêt auprès d’une banque de ce fait la quantité totale de monnaie pouvant
être créée n’a qu’une limite réelle : le niveau total de la dette. Les gouvernements imposent une
limite statutaire supplémentaire sur la création d’argent neuf en établissant des règles appelées
exigences de réserve fractionnaire. Pour la plupart arbitraires, les exigences de réserve fractionnaire
varient d’un pays à l’autre, et de temps à autre. Dans le passé il était fréquent d’exiger que les
banques possèdent au moins un dollar d’or réel dans leur coffre pour 10 dollars de monnaie-dette
créés. Aujourd’hui les exigences de réserve ne s’appliquent plus au rapport entre l’argent neuf et l’or
en dépôt, mais au rapport entre la monnaie-dette créée et la monnaie-dette existant déjà en dépôt à
la banque. Aujourd’hui, la réserve d’une banque consiste en deux choses : le montant d’espèces
émises par le gouvernement que la banque a déposées à la banque centrale plus le montant de
monnaie-dette existante que la banque a en dépôt.

Pour illustrer cela d’une façon simple, imaginons une banque toute nouvelle sur le marché, qui n’a
pas encore de dépositaire. Cependant les investisseurs ont constitué un dépôt de réserve de 1111,12
dollars d’espèces existantes, qu’ils ont mis à la banque centrale. La réserve fractionnaire en vigueur
est 9:1.

1re étape

La banque ouvre et accueille son premier emprunteur, il a besoin de 10000 dollars pour acheter une
voiture. Avec le taux de réserve 9:1, la réserve de la nouvelle banque à la banque centrale,
également dénommée base monétaire, lui permet de créer légalement neuf fois ce montant, soit
10000 dollars, sur la base de la reconnaissance de dette de l’emprunteur. Ces 10000 dollars ne sont
pris de nulle part ailleurs, c’est de l’argent tout neuf, simplement inscrit sur le compte de
l’emprunteur comme crédit bancaire. Ensuite l’emprunteur fait un chèque sur ce crédit pour acheter
la voiture.

2e étape

La vendeuse dépose ces 10000 dollars nouvellement créés à sa banque. Contrairement à la base
monétaire déposée à la banque centrale, cet argent de crédit récemment créé ne peut pas être
multiplié par le taux de réserve, en fait il est réparti selon la fraction de réserve. Au rapport de 9
pour 1, un nouveau prêt de 9000 dollars peut être effectué sur la base de ce dépôt de 10000 dollars.

3e étape

Lorsque ces 9000 dollars sont déposés par une tierce personne à la banque qui les a initialement
créés, ou une autre, ils deviennent la base légale d’un troisième crédit, cette fois pour un montant de
8100 dollars. Telle une de ces poupées russes où chaque couche contient une poupée légèrement
plus petite, chaque nouveau dépôt contient le potentiel pour un prêt légèrement plus petit suivant
une série décroissante infinie. Maintenant, si l’argent prêté n’est pas déposé à la banque, le processus
s’arrête, c’est la part imprévisible du mécanisme de création d’argent. Mais plus vraisemblablement,
à chaque étape l’argent sera déposé dans une banque et le procédé de répartition peut se répéter
encore et encore, jusqu’à ce que presque 100 000 dollars d’argent neuf soient créés au sein du
système bancaire.

Tout cet argent a été créé entièrement à partir de dettes et le tout a été légalement autorisé par le
dépôt initial d’une réserve de seulement 1111,12 dollars qui sont restés assis, intacts, à la banque
centrale. Ce qu’il y a de plus avec cet ingénieux système, c’est que la comptabilité de chaque banque
de la chaine doit montrer que la banque a 10% en plus de dépôts que d’argent qu’elle a prêté. Cela
donne aux banques un très bon motif pour acquérir des dépositaires, afin d’être capable d’émettre
des prêts, supportant l’impression générale mais trompeuse, que l’argent prêté est celui des dépôts.
Maintenant, à moins que tous les prêts successifs aient été déposés dans la même banque, on ne
peut pas affirmer qu’une banque multiplie sa base monétaire initiale d’un facteur de presque 90 en
émettant des crédits à partir de rien. Cependant le système bancaire fonctionne en boucle fermée,
les crédits créés dans une banque deviennent des dépôts dans une autre, et réciproquement. Dans un
monde théorique d’échanges parfaitement uniformes, l’effet ultime serait exactement le même que si
l’ensemble du processus avait lieu au sein d’une banque unique ; c’est-à-dire que la réserve initiale à
la banque centrale d’un peu plus de 1100 dollars permet au système de collecter des intérêts sur
jusqu’à 100 000 dollars qu’il n’a jamais eus. Les banques prêtent de l’argent qu’elles n’ont pas !

Si ça a l’air ridicule, essayez ceci : ces dernières décennies, sous la pression incessante des lobbies
bancaires, les exigences de constituer un dépôt de réserve à la banque centrale nationale ont
simplement disparu dans certains pays, et les taux de réserve actuels peuvent être bien supérieurs à
9:1. Pour certains types de compte, des taux de 20:1 ou 30:1 sont monnaie courante (super jeu de
mots). [Pas de réserve du tout dans certains cas] Et encore plus récemment en introduisant des frais
de prêts pour augmenter la contribution de l’emprunteur à la réserve, les banques ont désormais un
moyen de circonvenir complètement les exigences de réserve. Donc, alors que les règles sont
complexes, la réalité est, dans les faits, très simple : les banques peuvent créer autant d’argent
que nous pouvons en emprunter.

Chacun sait inconsciemment que les banques ne prêtent pas d'argent. Quand vous prélevez de l'argent de votre compte épargne, la banque ne vous dit jamais que vous ne pouvez pas faire ça parce que l'argent a été prêté à quelqu'un d'autre. -- Mark Mansfield, économiste et auteur
Malgré l'exposition médiatique des planches à billets, la monnaie créée par le gouvernement représente typiquement moins de 5% de l'argent en circulation, plus de 95% de toute la monnaie existant aujourd'hui a été créée par quelqu'un signant une reconnaissance de dette à une banque. De plus, cette monnaie de crédit est créée et détruite en immenses quantités chaque jour, au fur et à mesure que les nouveaux prêts sont faits et les anciens remboursés.
J'ai bien peur que le citoyen ordinaire n'aimerait pas qu'on lui dise que les banques peuvent créer de la monnaie, et le font.... Et ceux qui contrôlent le crédit de la nation dirigent la politique du gouvernement et portent au creux de leurs mains la destinée du peuple. -- Reginald McKenna, ex-président du conseil de la Banque d'Angleterre du Milieu
Les banques ne peuvent employer ce système monétaire qu'avec la coopération active du gouvernement. Tout d'abord les gouvernements font passer des lois instituant l'usage de la monnaie fiduciaire nationale, deuxièmement ils autorisent que les crédits privés bancaires soient convertis en devises gouvernementales, troisièmement les tribunaux font respecter les dettes et finalement les gouvernements font passer des régulations pour protéger le fonctionnement du système monétaire et sa crédibilité auprès du public, sans rien faire pour l'informer de la provenance réelle de l'argent. La simple vérité est que quand nous signons sur les pointillés un "prêt hypothécaire", notre engagement signé de payer, soutenu par les possessions que nous nous engageons à abandonner en cas de nonpaiement, est la seule chose de réelle valeur mise en jeu dans cette transaction.

Pour toute personne croyant que nous honorerons notre promesse, ce contrat de prêt, ou
hypothèque, est maintenant un morceau de papier portable, échangeable, et vendable. C’est un IOU.
Cela représente de la valeur, et est en conséquence une forme de monnaie. Cette monnaie
(scripturale), l’emprunteur peut l’échange contre l’argent réel et palpable (fiduciaire).
Dans la vie réelle, un prêt signifie que le prêteur doit avoir quelque chose à prêter. Si tu as besoin
d’un marteau, le fait que je te prête une promesse de fournir un marteau que je n’ai pas ne sera pas
d’une grande utilité. Mais dans le monde artificiel de l’argent, la promesse d’une banque de payer de
l’argent qu’elle n’a pas est reconnue comme monnaie, et nous l’acceptons telle quelle.

Ainsi notre moyen national d'échange est maintenant à la merci des transactions de prêts des banques, qui prêtent, non pas de l'argent, mais des promesses de fournir de l'argent qu'elles n'ont pas. -- Irving Fisher, économiste et auteur
Une fois que l'emprunteur a signé sa reconnaissance de dette, la banque compense la transaction en créant, en quelques frappes au clavier, sur un ordinateur, une dette correspondante de la banque vers l'emprunteur. Du point de vue de l'emprunteur, cela devient de l'argent de crédit sur son compte, et parce que le gouvernement autorise cette dette de la banque envers l'emprunteur à être convertie en devises, tout le monde doit l'accepter comme de la monnaie. Encore une fois la vérité est très simple. Sans le document signé par l'emprunteur la banque n'aurait rien à prêter.

Ne vous êtes-vous pas déjà demandé comment il se fait que tout le monde, gouvernements,
entreprises, PME, familles, puissent être tous endettés en même temps, et pour des montants si
astronomiques ? Ne vous êtes-vous pas posé la question : comment se fait-il qu’il y ait autant
d’argent à prêter ? Maintenant vous savez. Il n’y en a pas. Les banques ne prêtent pas d’argent. Elles
le créent simplement à partir de la dette et cette dette étant potentiellement illimitée, il en est de
même pour l’argent à prêter. Et comme il apparaît, la situation contraire est également vraie.

* Pas de dette, pas d’argent *

N’est-il pas stupéfiant que malgré l’incroyable richesse des ressources de l’innovation, et de la
productivité qui nous entourent, nous soyons presque tous, gouvernements, entreprises, individus,
lourdement endettés envers les banquiers ? Si seulement les gens s’arrêtaient et pensaient :
Comment cela est-il possible ? Comment se fait-il que les gens qui produisent les vraies richesses
du monde soient endettés envers ceux qui ne font que prêter l’argent qui représente la richesse ?
Encore plus étonnant, une fois que nous réalisons que l’argent est de la dette, nous réalisons que s’il
n’y avait pas de dette, il n’y aurait pas d’argent.

C'est ainsi qu'est notre système monétaire. S'il n'y avait pas de dette dans le système, il n'y aurait aucun argent. -- Marriner S. Eccles, gouverneur et président du CA de la Fed
Si tout cela est une découverte, vous n'êtes pas les seuls. La plupart des gens imaginent que si toutes les dettes étaient payées, l'état de l'économie s'améliorerait. C'est certainement vrai à l'échelle individuelle. De même que nous avons plus d'argent à dépenser lorsque nous avons remboursé nos prêts, nous pensons que si tout le monde était dans le vert, il y aurait plus d'argent à dépenser en général.

Mais en vérité, c’est exactement le contraire. Il n’y aurait pas d’argent du tout. C’est ainsi, nous
sommes complètement dépendants de crédits bancaires continuellement renouvelés pour qu’il y ait
existence de l’argent. Pas de prêts, pas d’argent. C’est ce qui est arrivé pendant la Grande
Dépression. La masse monétaire s’est effondrée au fur et à mesure que les prêts s’asséchaient.

C'est une pensée déconcertante. Nous sommes totalement dépendants des banques commerciales. Au départ, il faut toujours quelqu'un qui emprunte chaque dollar que nous avons en circulation, en espèces ou en crédit. Si les banques créent assez d'argent synthétique, nous prospérons ; sinon, nous sombrons dans la misère. Nous sommes, définitivement, sans système monétaire permanent. Quand on a une vision complète de l'ensemble, l'absurdité tragique de notre position désespérée est presque incroyable, mais il en est ainsi. -- Robert H. Hemphill, gestionnaire de crédits, Fed, Atlanta, Géorgie
[b]* Une dette perpétuelle *[/b]

Ce n’est pas tout. Les banques ne créent que le montant du principal. Elles ne créent pas l’argent
pour payer les intérêts. D’où celui-ci est-il censé provenir ? Le seul endroit où les emprunteurs
peuvent aller pour obtenir l’argent pour payer les intérêts est dans la masse monétaire globale de
l’économie, mais presque toute -cette masse monétaire a été créée exactement de la même façon, il
s’agit de crédit bancaire devant être remboursé avec plus que ce qui a été créé. Donc partout il y a
d’autres emprunteurs dans la même situation essayant frénétiquement d’obtenir de l’argent dont ils
ont besoin pour payer à la fois le principal et les intérêts à partir d’un réservoir d’argent qui ne
contient que les principaux.

Il est clairement impossible que tout le monde rembourse le principal et les intérêts, car l’argent des
intérêts n’existe pas. Cela peut même être exprimé par une simple formule mathématique. P/(P+I)
honoreront leur contrat. I/(P+I) seront saisis.

Le grand problème est que pour les prêts à long terme, tels les hypothèques et les dettes
gouvernementales, le total des intérêts excède de loin le principal, donc à moins que beaucoup
d’argent supplémentaire ne soit créé pour payer les intérêts, cela engendre une grande proportion de
faillites, et donc une économie non fonctionnelle. Pour maintenir une société fonctionnelle, le taux
de faillites doit être bas. Et donc, pour accomplir cela, de plus en plus de nouvel argent-dette doit
être créé pour satisfaire la demande actuelle d’argent pour payer les dettes précédentes. Mais bien
sûr, ça rend juste la dette totale plus grande et donc encore plus d’intérêts doivent être payés
résultant en une grandissante et inexorable spirale d’endettements.

C’est uniquement le délai temporel entre la création de l’argent des nouveaux prêts et les
remboursements qui empêchent le manque global d’argent d’émerger et de mettre ainsi le système
total en banqueroute. Cependant, comme le monstre insatiable du crédit grandit et grandit, le besoin
de créer de plus en plus d’argent pour le nourrir se fait sentir de plus en plus urgemment.
Pourquoi les taux d’intérêt sont-ils si bas ? Pourquoi recevons-nous des cartes de crédit non
sollicitées ? Pourquoi le gouvernement US dépense-t-il plus que jamais ? Cela serait-il pour
empêcher l’effondrement complet du système ?

Une personne rationnelle se doit de demander :
cela peut-il vraiment continuer pour toujours ? L’effondrement n’est-il pas inévitable ?

Une chose à comprendre à propos de notre système de réserve fractionnaire est que tel lors d'un jeu de chaises musicales, aussi longtemps que la musique tourne, il n'y a pas de perdants. -- Andrew Gause, historien de la monnaie
L'argent facilite la production et l'échange, et avec la croissance de la masse monétaire, l'argent est de plus en plus dévalorisé à moins que le volume de production et d'échange dans le monde réel ne croisse de la même proportion. Ajoutez à cela le fait que quand nous entendons que l'économie croît de 3% chaque année, cela ressemble à une croissance constante, mais ça ne l'est pas. Les 3% de cette année représentent plus que les 3% de l'année dernière parce qu'il s'agit des 3% du nouveau total. Au lieu d'une ligne droite, telle que naturellement visualisée à partir des mots, la courbe de croissance est en fait exponentielle, de plus en plus abrupte.
La plus grande déficience de la race humaine est notre incapacité à comprendre la fonction exponentielle. -- Albert A. Bartlett, physicien
Le problème, bien sûr, est que la croissance perpétuelle de l'économie réelle exige une escalade permanente de l'utilisation des ressources et de l'énergie. De plus en plus d'objets doivent passer des ressources naturelles à la poubelle chaque année, sans arrêt pour éviter l'implosion du système.
Toute personne croyant qu'une croissance exponentielle peut continuer à jamais dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste. -- Kenneth Boulding, économiste
Que pouvons-nous faire face à cette situation effrayante ? [Il peut y avoir épuisement des ressources et des talents, mais pourquoi devrait-il y avoir un jour épuisement d'argent ?] Une chose est sûre, nous avons besoin d'un concept d'argent radicalement différent. Il est temps que plus de personnes posent à elles-mêmes et à leurs gouvernements 4 questions simples. Partout dans le monde les gouvernements empruntent de l'argent à des banques privées, avec des intérêts. La dette des gouvernements est une composante importante de la dette totale, et le règlement de cette dette constitue une bonne part de nos impôts.

Maintenant, nous savons que les banques créent simplement l’argent qu’elles prêtent et que les
gouvernements les ont autorisées à faire cela. [Création de monnaie soutenue uniquement par la dette.]

Donc la première question est : Pourquoi les gouvernements choisissent-ils d’emprunter de l’argent
avec intérêts alors qu’un gouvernement pourrait créer lui-même, sans intérêts, l’argent dont il a
besoin ?

Et la deuxième grande question est : Pourquoi créer l’argent comme dette ? Pourquoi ne pas créer de
l’argent circulant en permanence sans qu’il ait besoin d’être perpétuellement ré-emprunté - avec
intérêts- pour exister ?

La troisième question : Comment un système monétaire qui ne peut seulement fonctionner qu’avec
une croissance en accélération permanente peut-il être employé pour bâtir une économie durable ?
N’est-il pas logique qu’une accélération permanente de la croissance et la durabilité ne sont pas
compatibles ?

Et finalement : Qu’y a-t-il dans notre système monétaire qui le rende totalement dépendant d’une
croissance perpétuelle ? Que devrait-il être modifié pour permettre une économie durable ?

* L’usure *

Il fut un temps où facturer des intérêts sur un prêt était appelé « usure », et était passible de sanctions
sévères, y compris la mort. Chaque grande religion a interdit l’usure. Les arguments contre cette
pratique étaient essentiellement moraux. Il était maintenu que la seule finalité légitime de l’argent
était de faciliter l’échange de biens et services réels. Toute forme de gain d’argent basée uniquement
sur la possession d’argent était jugée comme l’acte d’un parasite ou d’un voleur. Cependant, comme
les besoins en crédits du commerce grandissaient, les arguments moraux ont cédé face à l’argument
selon lequel le prêt implique pour le prêteur un risque et un coût d’opportunité et conséquemment la
tentative de faire un profit sur un prêt est justifié.

Aujourd’hui cette notion semble incongrue, aujourd’hui l’idée de gagner de l’argent avec de l’argent
est vue comme un concept que chacun essaye d’employer. Pourquoi travailler quand tu peux faire
travailler ton argent pour toi ?

Cependant, si on essaye de concevoir un futur durable, il est très clair que la facturation d’intérêts
est à la fois un problème moral et pratique. Imaginez une société et une économie qui peut perdurer
des siècles parce que, au lieu de piller ses ressources primaires d’énergie, elle se restreint à ce qui
est produit chaque jour : pas plus de bois n’est coupé que ce qui pousse pendant la même période,
toute l’énergie est renouvelable : solaire, gravitationnelle, géothermique, magnétique, ou toute autre
méthode découverte. Cette société vit à l’intérieur des limites de ses propres ressources nonrenouvelables
en réutilisant et recyclant chaque chose. Les populations s’y succèdent ainsi. Une telle
société ne pourrait jamais fonctionner avec un système monétaire fondamentalement dépendant
d’une croissance accélérant perpétuellement. Une économie stable aurait besoin d’une masse
monétaire au moins capable de rester stable sans s’effondrer.

Disons que le volume total de cette masse monétaire stable est représenté par un grand cercle.
Imaginons aussi que les prêteurs doivent avoir préalablement l’argent pour le prêter. Si des gens, au
sein de cette masse monétaire, se mettent systématiquement à prêter de l’argent avec intérêt, leur
part de la masse monétaire va croître. S’ils continuent à prêter avec intérêt tout l’argent remboursé,
quel est la conséquence inévitable ? Que ce soit de l’or, de la monnaie fiduciaire, de la monnaiedette,
cela importe peu, les prêteurs finiront avec tout l’argent et après que les recouvrements et les
banqueroutes soient réglés, ils finiront également avec tous les biens. C’est seulement si les
rendements des prêts à intérêts étaient uniformément distribués parmi la population que ce
problème central serait résolu. Une lourde taxe des profits bancaires pourrait accomplir cet objectif,
mais dès lors pourquoi les banques voudraient-elles exister ?

Si nous étions capables de sortir un jour de la situation actuelle, nous pourrions imaginer un
système bancaire fonctionner comme service non-lucratif pour la société, répartissant les intérêts
gagnés comme un dividende universel pour les citoyens, ou prêtant sans facturer aucun intérêt.

Je n'ai jamais vu personne ayant pu, avec logique et rationalité, justifier que le gouvernement fédéral emprunte pour utiliser son propre argent... Je pense que le temps viendra où les gens demanderont que cela soit changé. Je pense que le temps viendra dans ce pays où ils viendront nous accuser, vous, moi, et toute personne liée au Congrès, d'être resté assis sans rien faire et d'avoir permis à un système aussi stupide d'être perpétué. -- Wright Patman, membre démocrate du Congrès 1928-1976 président du comité de la Banque et de la Monnaie 1963-1975
[b]* Changer le système *[/b]

Si c’est la nature fondamentale de notre système qui pose problème, bricoler le système ne pourra
jamais résoudre ces problèmes ; le système lui-même doit être remplacé. Beaucoup de critiques
monétaires appellent à un retour à une monnaie basée sur l’or prétendant que l’or a pour lui un long
historique de fiabilité. Ils ignorent les nombreuses arnaques pouvant être pratiquées avec l’or :
ajustement des pièces, alliances du métal, prise de contrôle du marché, tout cela a été fait dans la
Rome antique, et a contribué à sa chute. Certains défendent que l’argent est plus abondant que l’or et
donc plus difficile à monopoliser.

Beaucoup mettent en doute la nécessité d’un retour aux métaux précieux. Personne ne veut
recommencer à porter de lourds sacs de pièces pour les courses. Il est certain que de la monnaie
papier, numérique, plastique, ou plus probablement biométrique, serait le moyen d’échange ultime,
avec le même potentiel pour créer une dette aussi illimitée que nous avons aujourd’hui. En plus de
cela, si l’or redevenait la seule base légale d’argent ceux qui n’ont pas d’or n’auraient soudain plus
d’argent. D’autres demandeurs de réforme monétaire ont conclu que la cupidité et la malhonnêteté
sont les principaux problèmes et qu’il y aurait de meilleurs moyens pour créer un système honnête
et équitable que le retour à l’or ou à l’argent.

Des esprits inventifs ont proposé toute une panoplie de systèmes alternatifs pour créer de l’argent.
Beaucoup de systèmes de troc privé créent de l’argent comme dette, comme le font les banques,
mais c’est fait ouvertement et sans paiement d’intérêts. Un exemple est un système de troc où la
dette est exprimée en promesses d’heures de travail, tous les travaux étant également équivalents à
un nombre de dollars permettant aux heures d’être converties avec le prix des biens en dollars. Ce
type de système monétaire peut être mis en place par toute personne pouvant trouver un moyen de
faire la comptabilité ainsi que des participants volontaires et dignes de confiance.

La mise en place d’un système monétaire de troc local, même étant actuellement de peu d’utilité,
serait une prudente mesure préventive, pour toute communauté. La réforme monétaire, comme la
réforme électorale, est un vaste sujet, requérant une volonté de changement et une capacité à penser
hors du système. La réforme monétaire, comme la réforme électorale, ne viendra pas facilement en
raison des intérêts immensément puissants bénéficiant du système actuel qui feront tout leur
possible pour maintenir leurs avantages.

À présent que nous avons vu que l’argent n’est qu’une idée, et qu’en réalité l’argent peut être ce que
nous décidons, voici une idée très simple de concept alternatif à considérer. Ce modèle est basé sur
des systèmes ayant autrefois fonctionné en Angleterre et en Amérique, systèmes ayant été rongés et
détruits par les orfèvres-banquiers et leur système de réserve fractionnaire. Pour créer une économie
basée sur de l’argent en permanence libre d’intérêts, l’argent pourrait être simplement créé et injecté
dans l’économie par le gouvernement, préférablement sur des infrastructures durables facilitant
l’économie, comme les routes, les voies ferrées, les ponts, les ports, et les marchés publics.

Cet argent ne serait pas créé comme dette, il serait créé comme valeur, la valeur résidant dans l’objet
de la dépense. Si cet argent neuf facilitait une augmentation proportionnelle des échanges, faisant en
sorte qu’il soit utilisé, cela ne causerait pas d’inflation. Si les dépenses du gouvernement causaient
une inflation il y aurait deux voies d’action à considérer.

L’inflation est essentiellement équivalente à une taxe sur l’argent ; que la valeur de l’argent diminue
de 20% ou que le gouvernement prenne 20% de notre argent, l’effet sur notre pouvoir d’achat est le
même. De ce point de vue, l’inflation à la place des impôts peut être politiquement acceptable si elle
est bien dépensée et contenue. Ou, le gouvernement pourrait choisir de contrer l’inflation en
collectant de l’argent des impôts et en le mettant hors d’usage réduisant la masse monétaire et
restaurant la valeur de l’argent. Pour contrôler la déflation, qui est le phénomène de la chute des
rémunérations et des prix, le gouvernement dépenserait simplement plus d’argent déjà existant. Sans
compétition de la création de monnaie-dette privée, les gouvernements auraient plus de contrôle
effectif de leur masse monétaire nationale. Le public saurait qui blâmer si les choses tournaient mal,
les gouvernements grandiraient et tomberaient sur leur capacité à préserver la valeur de l’argent.
Le gouvernement fonctionnerait essentiellement grâce aux impôts comme aujourd’hui mais l’argent
des impôts serait bien plus utile puisque rien ne serait commis pour payer des intérêts aux banques
privées. Il n’y aurait pas de dette nationale si le gouvernement créait simplement l’argent dont il a
besoin. Notre perpétuelle servitude collective envers les banques à travers le paiement des intérêts
de la dette gouvernementale serait impossible.

L'argent est une nouvelle forme d'esclavage, il se distingue de l'ancienne simplement par le fait qu'il est impersonnel, il n'y a pas de relation humaine entre le maître et l'esclave. -- Léon Tolstoï
[b]* La force invisible *[/b]
Personne n'est plus en esclavage que celui qui croit à tort qu'il est libre. -- Goethe
Ce qui nous a été enseigné de voir comme la démocratie et la liberté est devenu en réalité une forme ingénieuse et invisible de dictature économique. Aussi longtemps que notre société entière restera fondamentalement dépendante du crédit bancaire pour sa masse monétaire, les banquiers seront en position de décider qui aura l'argent dont il a besoin et qui ne l'aura pas.
Le système bancaire moderne fabrique de l'argent à partir de rien. Ce processus est peut-être le tour de dextérité le plus étonnant qui fut jamais inventé. [b]La banque fut conçue dans l'iniquité et est née dans le pêché. Les banquiers possèdent la Terre. Prenez la leur, mais laissez-leur le pouvoir de créer l'argent et en un tour de mains ils créeront assez d'argent pour la racheter. Otez-leur ce pouvoir, et toutes les grandes fortunes comme la mienne disparaîtront et ce serait bénéfique car nous aurions alors un monde meilleur et plus heureux.[/b] Mais si vous voulez continuer à être les esclaves des banques et à payer le prix de votre propre esclavage laissez donc les banquiers continuer à créer l'argent et à contrôler les crédits. -- Sir Josiah Stamp, Directeur de la Banque d'Angleterre 1928-1941 (réputé 2e fortune d'Angleterre à cette époque)
L'incapacité pour les colons d'obtenir le pouvoir d'émettre leur propre argent à l'écart des mains de Georges III et des banquiers internationaux fut la raison PRINCIPALE de la guerre d'indépendance. -- Benjamin Franklin
Peu de gens sont conscients aujourd'hui que l'histoire des Etats-Unis depuis la révolution en 1776 a été en large part l'histoire d'une lutte épique pour la libération et l'indépendance vis-à-vis des banques européennes internationales. Cette lutte fut finalement perdue en 1913 quant le président Woodrow Wilson ratifia le Federal Reserve Act plaçant le cartel bancaire international en charge de la création de la monnaie américaine.
[color=red]Je suis un homme des plus malheureux. J'ai inconsciemment ruiné mon pays. Une grande nation industrielle est contrôlée par son système de crédit. Notre système de crédit est concentré dans le privé. La croissance de notre nation, en conséquence, ainsi que toutes nos activités, sont entre les mains de quelques hommes. Nous en sommes venus à être un des gouvernements les plus mal dirigés du monde civilisé un des plus contrôlés et dominés non pas par la conviction et le vote de la majorité mais par l'opinion et la force d'un petit groupe d'hommes dominants. -- Woodrow Wilson, président des Etats-Unis 1913-1921[/color]
La puissance de ce système est profondément enracinée de même que le silence de l'éducation et des médias à ce sujet. Il y a quelques années, le premier ministre canadien a fait mener un sondage chez les non-économistes: à la fois auprès de professionnels hautement qualifiés et de "monsieur tout le monde". L'enquête a conclu qu'aucun d'entre eux n'avait une idée précise de la façon dont l'argent est fabriqué. En fait, il est probablement sûr de dire que la plupart des gens, y compris les employés de banques en première ligne ne se sont jamais donné le temps de considérer la question.

Et toi ?

Toute la perplexité, la confusion, et la détresse en Amérique ne provient pas des défauts de la Constitution ou de la Confédération ni du désir d'honneur ou de vertu mais de notre ignorance profonde de la nature des devises, du crédit, et de la circulation. -- John Adams, père fondateur de la Constitution américaine
Le système moderne d'argent en tant que dette naquit il y a un peu plus de 300 ans quand la première Banque d'Angleterre fut mise en route avec un contrat royal pour le prêt fractionnaire de reçus d'or au taux modeste de 2 pour 1. Ce taux modeste n'était que le proverbial pied dans la porte. Le système est maintenant mondial créant des montants virtuellement illimités d'argent à partir d'air pur et a enchaîné presque chaque personne de cette planète à une dette perpétuellement croissante qui ne pourra jamais être payée.

Tout cela a-t-il pu arriver par accident ? Ou bien est-ce une conspiration ? De toute évidence il y a
là quelque chose d’énorme…

Celui qui contrôle le volume de la monnaie dans notre pays est maître absolu de toute l'industrie et tout le commerce... et quand vous réalisez que le système entier est très facilement contrôlé, d'une manière ou d'une autre, par une très petite élite de puissants, vous n'aurez pas besoin qu'on vous explique comment les périodes d'inflation et de déflation apparaissent. -- James A. Garfield, président des Etats-Unis, assassiné
Le gouvernement devrait créer, émettre, et faire circuler toutes les devises et tous les crédits nécessaires pour satisfaire les dépenses du gouvernement et le pouvoir d'achat des consommateurs. En adoptant ces principes, les contribuables économiseraient d'immenses sommes d'argent en intérêts. Le privilège de créer et d'émettre de la monnaie n'est pas seulement la prérogative suprême du gouvernement, mais c'est aussi sa plus grande opportunité. -- Abraham Lincoln, président des Etats-Unis, assassiné
Jusqu'à ce que le contrôle de l'émission de devises et de crédit soit restauré au gouvernement et reconnue comme sa responsabilité la plus flagrante et la plus sacrée, tout discours sur la souveraineté du Parlement et la démocratie est vain et futile... Une fois qu'une nation abandonne le contrôle de ses crédits, il n'importe plus qui fait ses lois... L'usure, une fois aux commandes, coule n'importe quelle nation. -- William Lyon Mackenzie King, ex-premier ministre du Canada (qui nationalisa la Banque du Canada)
Nous sommes reconnaissants au Washington Post, au New York Times, au magazine Time, et aux autres grandes publications dont les directeurs ont assisté à nos réunions et respecté leurs promesses de discrétion depuis presque quarante ans Il aurait été pour nous impossible de développer notre projet pour le monde si nous avions été exposés aux lumières de la publicité durant ces années. Mais le monde est aujourd'hui plus sophistiqué et préparé à l'entrée dans un gouvernement mondial. La souveraineté supranationale d'une élite intellectuelle et de banquiers mondiaux est assurément préférable à l'autodétermination nationale des siècles passés. -- David Rockefeller, s'adressant à la Commission Trilatérale, 1991
Seuls les petits secrets doivent être protégés. Les grands sont gardés secrets par l'incrédulité du public. -- Marshall McLuhan, "gourou" des médias
Money as Debt (L'Argent en tant que Dette) Réalisation : Paul Grignon (moneyasdebt.net) Traduction fr : Little Neo, janvier 2008 : http://submoon.freeshell.org

[bgcolor=#FFFF99]La dette s’alourdit à 1.250 milliards d’euros au 31 mars[/bgcolor]

Une dépêche dans Les Échos du 27 juin :

http://www.lesechos.fr/info/france/300276653.htm

Selon l'Insee, [b]la dette publique de la France a augmenté de plus de 40 milliards d'euros au premier trimestre[/b], représentant 65,3% du PIB.

La dette publique de la France (Etat, sécurité sociale et collectivités locales) a augmenté de 41,1 milliards d’euros au premier trimestre par rapport au trimestre précédent et s’établissait à [bgcolor=#FFFF99]1 250,6 milliards d’euros au 31 mars[/bgcolor], a annoncé vendredi l’Insee. « Exprimée en pourcentage du PIB, la dette se situe approximativement à 65,3%, en hausse de 1,4 point par rapport au trimestre précédent », indique l’Institut national de la statistique.

Le programme de stabilité européen fixe à 60% du produit intérieur brut la limite autorisée d’endettement public pour un État-membre de l’Union européenne. Fin 2007, la dette publique représentait 1209,5 milliards d’euros, soit 63,9% de la richesse nationale.

Durant le premier trimestre, la dette de l’Etat a augmenté de 35,8 milliards d’euros pour atteindre 965,8 milliards. « Cette hausse, habituelle au premier trimestre, s’explique en partie par un programme d’émissions de titres concentré sur le début d’année ; la trésorerie de l’État augmente dans le même temps de 18 milliards », indique l’Insee.

La dette des organismes divers d’administrations centrales (ODAC, agences de l’Etat comme l’ANPE, Météo-France, etc.) diminue de 2 milliards d’euros pour s’établir à 95,4 milliards, en raison notamment de la reprise par l’État de la dette de Charbonnages de France (2,4 milliards), établissement public officiellement dissous le 1er janvier dernier.

La dette des collectivités locales baisse quant à elle de 3,6 milliards d’euros, « une baisse du même ordre de grandeur que celle enregistrée au premier trimestre de 2007 », précise l’Insee. Au 31 mars, elle se monte à 132 milliards d’euros. La dette des administrations de sécurité sociale augmente en revanche nettement, de 10,9 milliards d’euros, pour s’établir à 57,4 milliards. « Cette augmentation, qui succède à une baisse au trimestre précédent, s’explique notamment par un effet de consolidation », selon l’Insee.

L’Agence centrale des organismes de Sécurité sociale (Acoss) avait émis à la fin de l’année dernière des titres à court terme, souscrits par l’Etat. L’Acoss a remboursé l’Etat début 2008 au moyen d’un emprunt bancaire. (source AFP)


J’ai laissé ce commentaire (composé en 1 000 caractères des deux messages de 500 caractères envoyés au Monde la semaine dernière ; message en cours de « modération » => pas encore publié) :

[b]Dette publique : au lieu de multiplier les seaux et les serpillières, fermez le robinet ![/b]

Bonjour.

Les journalistes des Échos connaissent-ils la thèse suivante sur LA SOURCE DE LA DETTE, et qu’en pensent-ils ?

Depuis que l’État s’est imposé à lui-même, en 1973, sans débat public, —c’est Pompidou, banquier, qui était Président— de payer des intérêts sur le financement des investissements publics, la dette publique ne fait que croître.

Voyez : La dette publique est une affaire très rentable, mais pour qui ? - Blog du plan C, pour une Constitution Citoyenne, écrite par et pour les citoyens

Cette loi de 1973 — qu’une autre loi pouvait défaire — a été verrouillée au plus haut niveau du droit, rendue inaccessible de fait à toute révision, par l’art. 104 du traité de Maastricht qui interdit lui aussi à la BCE de prêter aux États (ce qui leur permettrait pourtant de ne pas subir la charge des intérêts).

Quelle est la légitimité politique, quelle est même l’efficacité économique de ce hara-kiri monétaire ?

Voyez : http://tinyurl.com/3mwb4q

Merci pour tout

Étienne Chouard
www.cecri.info

Lien proposé : Le Plan C : reprendre le contrôle de notre monnaie en écrivant nous-mêmes la Constitution :
http://etienne.chouard.free.fr/forum/viewtopic.php?id=81

Fichier proposé : La monnaie comme dette (document exceptionnel)
http://www.fauxmonnayeurs.org/file/Money_as_Debt-fr.pdf

Un message intéressant d’André Armand, en commentaire (n°88) de ma tribune sur Marianne :
http://www.marianne2.fr/Etienne-Chouard-s-exprime-de-nouveau-apres-le-non-irlandais_a88467.html?voir_commentaire=oui

« D'un point de vue national, peu importe que l'émetteur de ce papier-monnaie correctement réglé soit le gouvernement ou une banque ; un tel système sera aussi productif de richesses qu'il soit émis par l'un ou par l'autre : mais il n'en est pas de même de l'intérêt des individus.

Dans un pays où le taux d’intérêt du marché est de 7 % et où l’État a besoin de 70 000 £ par an pour une certaine dépense, il est important pour les individus de ce pays de savoir si ces 70 000 £ proviendront d’un impôt qu’ils auront à payer, ou si l’État peut se les procurer sans avoir recours à l’imposition.

Supposons qu’un million en monnaie soit nécessaire pour financer une expédition.

Si l’État émet un million en papier-monnaie en remplacement d’un million en pièces, l’expédition serait financée sans que la communauté n’ait à supporter une quelconque charge ; mais si une banque émettait un million en papier-monnaie et les prêtait au gouvernement à un taux de 7 % en déplaçant ainsi un million en pièces, le pays serait alors frappé d’un impôt permanent de 70 000 £ par an ; la population paierait l’impôt, la Banque l’encaisserait et, dans l’un et l’autre cas, la société resterait aussi riche qu’avant ; l’expédition aurait en réalité été financée par l’amélioration de notre système, en rendant productif, sous forme de marchandises, un capital d’une valeur d’un million, plutôt que de laisser improductif sous forme de pièces ; mais l’avantage en reviendrait toujours aux émetteurs de papier-monnaie, et, dans la mesure où l’État représente la nation, c’est la nation qui aurait économisé l’impôt si l’État, et non la Banque, avait émis ce million. »


Ce texte n’est pas extrait du livre de Jean-Jacques HOLBECQ et Philippe DERUDDER, mais de celui de [bgcolor=#FFFF99]David RICARDO dans « Des principes de l’économie politique et de l’impôt », édition de 1821[/bgcolor], traduit chez GF Flammarion en 1993, page 373.

Je propose, puisque le théorème Ricardo-Barro a fait florès, d’appeler le précédent théorème Ricardo-HDC (Holbecq, Derudder, Chouard)

André.


Amusant, non ?

Cette citation de celui que les prétendus « libéraux » d’aujourd’hui considèrent comme un pape de l’économie (Ricardo) pourrait figurer en bonne place dans la prochaine édition du livre « La dette une affaire rentable », non ?

:confused:

Étienne.

[bgcolor=#FFFF99]« America from freedom to fascism »[/bgcolor]
Un documentaire très intéressant de Aaron Russo, sous-titré en français, à voir.
Aaron Russo est mort « subitement » après la sortie de son film :

L’impôt sur le revenu américain ne serait justifié par aucune loi (!). Il faudra vérifier cela.

[align=center][size=15][b]De toutes façons, en Amérique comme en France, cet impôt ne sert nullement à financer le moindre service public puisque le montant de l’impôt sur le revenu est totalement absorbé par le seul intérêt de la dette publique ! [/b][/size][/align]
Partout dans le monde, des politiciens corrompus et irresponsables nous imposent des lois iniques et nous enferment dans le piège de la dette odieuse au profit des banquiers.

Il n’est pas question de contester le principe de l’impôt, évidemment,
mais il est question de contester le racket des gibiers de potence que sont les banquiers.

[bgcolor=#FFFF99]Si quelqu’un peut m’indiquer un manuel incontestable, factuel, validé même par les monétaristes, qui décrive minutieusement et honnêtement l’histoire vraie de la Réserve Fédérale américaine, si possible en français, je lui serais très reconnaissant.[/bgcolor]

Ce que j’apprends à son sujet me paraît tellement incroyable…

[b]Quelque chose me gêne pourtant dans ce film :[/b] [bgcolor=#FFFF99][b]on semble parfois y faire le procès de l’impôt plutôt que celui de la dette[/b][/bgcolor] (ce qui n'est pas du tout pareil : à partir d'un même constat on a des conclusions fort différentes), procès de l'impôt qui rejoindrait les thèses ultralibérales (chacun pour soi, que le meilleur gagne tout, et vive la jungle), alors que ma propre thèse (un État bien institué, donc bien contrôlé, peut être parfaitement vertueux) vise prioritairement la concorde, le respect mutuel et le bonheur de tous, même des faibles.
Malgré ce bémol, ce document est passionnant.

Étienne.

Sur agoravox ils nous soutiennent que la Formation brute de capital fixe n’est pas de l’investissement vu que la majeure partie sont des dépenses d’amortissement

Et pour eux si il n’y a pas augmentation du capital de l’état mais simple renouvellement il y a inflation

Qq’un qui connait mieux le fonctionnement de tout ça pourrait il m’expliquer si c’est vrai ou faux et pq ? =)

Merci !

[bgcolor=#FFFF99]« Précisions sur l’origine du prix élevé du pétrole »[/bgcolor]
Une analyse étonnante de F. William Engdahl :
http://www.wmaker.net/alterinfo/Precisions-sur-l-origine-du-prix-eleve-du-petrole_a20064.html?print=1&PHPSESSID=29455d6af570133b321a18c881193af5

Sur agoravox ils nous soutiennent que la Formation brute de capital fixe n'est pas de l'investissement vu que la majeure partie sont des dépenses d'amortissement

Et pour eux si il n’y a pas augmentation du capital de l’état mais simple renouvellement il y a inflation

Qq’un qui connaît mieux le fonctionnement de tout ça pourrait-il m’expliquer si c’est vrai ou faux et pq ? =)

Merci !


Bonjour Sandy

Définition de l’INSEE; « La formation brute de capital fixe (FBCF) est constituée par les acquisitions moins cessions d’actifs fixes réalisées par les producteurs résidents.
Les actifs fixes sont les actifs corporels ou incorporels issus de processus de production et utilisés de façon répétée ou continue dans d’autres processus de production pendant au moins un an
. »

Il n’y a absolument pas d’amortissements dans la FBCF

Cordialement

AJH

De toutes façons, en Amérique comme en France, cet impôt ne sert nullement à financer le moindre service public puisque le montant de l’impôt sur le revenu est totalement absorbé par le seul intérêt de la dette publique !

Étienne.


Bonjour camarade

Sauf erreur, autant les taxes peuvent l’être, autant l’impôt (en France, et il s’agit aussi bien de l’IRPP que de l’IS et d’autres), n’est pas "affecté.
Donc écrire ce qui est quoté n’est pas exact.
Tout ce qu’on peut dire c’est qu’une bonne partie de l’impôt sur le revenu est équivalente aux intérêts de la dette publique, mais les intérêts de la dette sont payés sur le budget général, pas « avec » l’IRPP .

Amitiés
AJ

[bgcolor=#FFFF99][b]« Précisions sur l'origine du prix élevé du pétrole »[/b][/bgcolor] Une analyse étonnante de F. William Engdahl : http://www.wmaker.net/alterinfo/Precisions-sur-l-origine-du-prix-eleve-du-petrole_a20064.html?print=1&PHPSESSID=29455d6af570133b321a18c881193af5
En contrepoids de cet article :
Libération - 23 juin 2008

Le rôle de la spéculation financière dans la hausse des cours du pétrole a été l’un des sujets de discorde, hier, de la conférence de Djedda (Arabie Saoudite), qui réunissait pays consommateurs et producteurs de pétrole, et qui s’est achevée sur l’exigence d’une «meilleure transparence et plus grande régulation des marchés financiers». Un peu plus tôt, le roi Abdallah d’Arabie Saoudite avait lancé une violente diatribe contre ces «spéculateurs qui perturbent le marché pour servir leurs intérêts égoïstes», y voyant l’une des causes de la hausse des prix. «Le capital suit la montée du marché du pétrole, ce n’est pas lui qui la conduit», avait rétorqué le secrétaire américain à l’Energie, Samuel Bodman. Où se situe la vérité ? Réponse de Francis Perrin, l’un des meilleurs connaisseurs du dossier.

Quelle est la vraie part de la spéculation dans la flambée du pétrole ?

Pour moi, la spéculation n’est pas l’élément moteur dans la hausse du pétrole. Elle existe et constitue un aspect significatif de la flambée, mais elle n’a pas lancé le mouvement. Les spéculateurs sont plus des suiveurs que des faiseurs de prix. Ils ont vu que le prix du pétrole augmentait, ils ont étudié ce marché qu’ils connaissaient mal, car ce sont des financiers et non des industriels, et sont arrivés à la conclusion qu’il avait encore un potentiel de hausse important du fait d’un risque de déséquilibre entre une demande qui continue à croître - même avec un baril à près de 140 dollars - et une offre qui ne sera peut-être plus suffisante demain pour couvrir la demande. Ces acteurs financiers se disent qu’il y a encore un potentiel de valorisation et jouent le pétrole à la hausse.

Qui sont exactement ces acteurs financiers ?

Financiers et spéculateurs sont des mots souvent utilisés comme synonymes ; or ce n’est pas la même chose. Les spéculateurs sont des acteurs financiers qui s’intéressent au pétrole parce que c’est un moyen de gagner de l’argent sur le court terme. Mais tous les acteurs financiers ne sont pas des spéculateurs. Il peut s’agir aussi de fonds de pension qui cherchent à investir dans des actifs présentant un bon potentiel de valorisation sur le long terme. Ces acteurs financiers, un peu déboussolés par la crise immobilière américaine, se replient sur le marché des matières premières et particulièrement sur le pétrole, attrayant du fait de la hausse continue de la demande.

Le moteur de la flambée serait donc le déséquilibre offre-demande ?

Plutôt la perception d’un risque important de déséquilibre pour l’avenir. Le mois prochain, l’Agence internationale de l’énergie va publier ses projections à moyen terme. Elle va sûrement dire qu’il existe, dans les cinq ans à venir, un risque élevé que l’offre ne puisse plus couvrir la demande, du fait d’investissements insuffisants. Cette hausse de la demande est bien sûr une moyenne au niveau mondial. Aux Etats-Unis, à cause de la crise financière et de la hausse du prix du carburant, la demande a un peu baissé, comme en Europe, mais partout ailleurs, en Chine, en Inde, au Moyen-Orient, en Amérique latine, elle augmente…

La Chine a levé les subventions sur le pétrole, cela peut freiner la demande…

Les subventions, là est le vrai sujet. Pourquoi, à des prix aussi élevés, la demande pétrolière continue-t-elle à augmenter dans certains pays (Chine, Inde, Moyen-Orient, Amérique Latine…) ? Parce que les prix des produits pétroliers y sont massivement subventionnés pour maintenir une croissance élevée (les sommes générées par cette croissance apportent bien plus aux gouvernements que le montant des subventions). Au moins la moitié de la population mondiale vit dans des pays où les prix des produits pétroliers sont subventionnés. Mais les prix deviennent si élevés que ces pays sont forcés de réduire un peu les subventions, car ils ne s’en sortent plus. Les subventions peuvent représenter 10 à 20 % du budget de l’Etat ! Certains de ces pays vont donc devoir donner des coups de canif dans leur politique de subvention, et cela peut marquer un tournant, montrer qu’on a atteint une zone de prix à la limite du supportable.

La flambée du pétrole tient donc davantage aux subventions qu’à la spéculation ?

Bien plus, car, s’il n’y avait pas les subventions, les cours mondiaux ne continueraient pas à augmenter ainsi. Le portefeuille des gens n’est pas illimité, surtout dans les pays en développement. Seul ce système de subventions permet à la demande pétrolière de continuer à augmenter. Et fait que le système est au bord de l’explosion.

Pourquoi les pays producteurs n’augmentent-ils pas leur offre ?

Mais parce qu’ils ne le peuvent pas ! Aujourd’hui, l’écart entre capacités de production et production - c’est-à-dire ce qui pourrait être produit en plus avec quelques semaines de préavis - ne dépasse pas 2 millions de barils par jour (dont 1,7 million de l’Arabie Saoudite), ce qui est très peu rapporté à une consommation de 87 millions de barils par jour ! C’est là aussi une raison de la flambée actuelle. Les marges de manœuvre étant très faibles, une seule catastrophe - par exemple un cyclone cet été dans le golfe du Mexique - peut faire grimper les prix au-delà de 200 dollars le baril et menacer de faire basculer la planète dans la pénurie !

Par ailleurs, l’intérêt de l’Arabie Saoudite, c’est que les prix du pétrole soient assez élevés pour qu’elle gagne beaucoup d’argent, mais pas assez pour que cela pousse les pays consommateurs à baisser leur consommation. D’où ses propositions régulières d’accroître légèrement l’offre. Mais l’équilibre du marché pétrolier, et donc de la planète, peut-il reposer uniquement sur l’Arabie Saoudite ?

Est-ce que cette flambée ne rentabilise pas certains projets d’exploration pétrolière ?

Oui, si l’on a accès aux réserves. Or, on ne peut aller ni en Arabie Saoudite, ni au Koweït, ni au Mexique. Qui ira investir en Irak ou en Iran ? Et au Venezuela, et en Russie ? Les compagnies pétrolières n’ont jamais été aussi riches, certes, mais elles ne peuvent accéder aux pays qui ont le plus gros potentiel de la planète.


A titre personnel, participant depuis plusieurs années au forum « oleocene » , je ne suis pas du tout d’accord avec l’exposé de F. William Engdahl

Amitiés

AJ

EDIT: je rajoute ce lien … voir les 2 pages http://forums.oleocene.org/viewtopic.php?f=7&t=7061

[bgcolor=#FFFF99][b]L'argent, instrument de distribution[/b][/bgcolor]

par Louis Even

Pourquoi les créditistes parlent-ils toujours d’argent, de système monétaire, de réforme de système d’argent ?

Parce que presque tous les problèmes qui nous tracassent tous les jours sont des problèmes d’argent. Pas seulement les problèmes des individus, mais aussi les problèmes des institutions, des écoles, des universités, des municipalités, des gouvernements.

Dans notre monde actuel, on ne peut pas vivre longtemps sans obtenir des produits faits par d’autres; et ces autres ont aussi besoin de nos produits. Or, on ne peut pas obtenir les produits d’autres sans les payer. Et pour payer, il faut de l’argent.

L’argent est ainsi un permis de vivre. Non pas qu’on mange de l’argent quand on a faim; ni qu’on se mette de l’argent sur le dos pour s’habiller. Mais sans argent, vous n’avez rien, excepté ce que vous pouvez faire vous-même, si vous disposez de quelques moyens de production. Sans argent, on ne va pas loin. Même ceux qui n’attachent pas leur coeur à l’argent sont obligés d’en avoir au moins un peu s’ils ne veulent pas aller trop vite dans un cercueil.

Mais c’est une invention du diable, l’argent. C’est une source de désordre. C’est un instrument de domination. C’est un outil de perdition.

C’est le mauvais usage de l’argent, la mauvaise gestion du système d’argent, qui tient du diable, qui fait tout ce que vous dites et bien d’autres choses abominables.

Mais l’argent, comme instrument d’échange et de distribution des produits, est peut-être la plus belle invention sociale des hommes. Comme instrument de distribution, remarquez bien, parce que c’est pour cela qu’il a été établi. Grâce à l’existence de l’argent, l’agriculteur qui a plus de pommes de terre qu’il lui en faut pour sa famille, mais qui voudrait des chaussures pour ses enfants, n’est pas obligé de chercher un cordonnier qui a des chaussures de trop et qui a besoin de pommes de terre. Et la même chose pour le cordonnier: il n’est pas obligé de courir la campagne pour trouver un homme qui a trop de pommes de terre et qui voudrait des chaussures.

Chacun offre sur le marché général ce qu’il a de trop. Il en obtient cette petit chose qui ne prend pas de place et qu’on appelle de l’argent. Puis avec cet argent, il choisit ce qu’il veut sur le marché général.

Ce qu’il veut: c’est là une grande qualité de l’argent. L’argent est aussi bon pour choisir du beurre que pour choisir un instrument de musique. Tout le monde accepte l’argent en retour de ses produits ou de son travail, parce que tout le monde sait qu’il pourra ensuite faire accepter cet argent par n’importe qui pour se procurer n’importe quoi.

En soi, l’argent est peu de chose, surtout l’argent moderne. Un simple morceau de papier gravé, portant le chiffre 5, vous permet d’acheter ce que vous voulez pour la valeur de cinq dollars. Et si le morceau de papier, pas plus grand, pas plus épais, porte le nombre dix, il vous permet de choisir n’importe quels produits, pour la valeur de dix dollars.

L’argent n’a pratiquement aucune valeur en soi. C’est essentiellement un chiffre qui indique une valeur, qui représente une valeur, qui permet de se procurer cette valeur.

Encore faut-il que les produits soient là !

Évidemment, il faut que les produits soient là, pour qu’on puisse en obtenir. L’argent n’est pas un produit, c’est un instrument pour distribuer des produits. On ne peut pas distribuer des produits qui n’existent pas.

Il serait absurde de prétendre nous faire vivre avec des chiffres marquant des valeurs, quand il n’y a pas de produits à obtenir pour cette valeur. Distribuez autant d’argent que vous voudrez à un homme isolé au pôle nord, ou dans un désert dont il ne peut sortir: ça ne lui servira à rien.

Mais il est aussi absurde, et plus exaspérant encore, de manquer de chiffres pour obtenir des produits qui s’offrent et dont on a besoin pour vivre.

Ce qui veut dire qu’il faut un rapport juste entre les produits portant une valeur indiquée, et les chiffres entre les mains de ceux qui ont besoin de ces produits.

C’est de la comptabilité ?

Exactement. D’un côté, des produits, portant des chiffres qui s’appellent prix. De l’autre côté, des morceaux de papier, ou rondelles de métal, ou comptes de banque, avec des chiffres qui sont du pouvoir d’achat.

Quand vous pouvez mettre le signe égal entre les deux, les produits passent du producteur, ou du marchand, au consommateur qui en a besoin.

[bgcolor=#FFFF99][b]Alors, il est bon, notre système d'argent ?[/b][/bgcolor]

Il serait bon, si la comptabilité était exacte, et si les chiffres qui donnent droit aux produits étaient bien répartis. Mais le système est vicié, parce que ceux qui le conduisent tiennent faussement cette comptabilité, et aussi parce que les chiffres sont mal répartis.

Les comptables ne sont ni les producteurs, ni les gouvernements. Les chiffres commencent dans les banques ; et ces chiffres ne sont pas en rapport avec la production qui s’offre, mais en rapport avec ce que le banquier pense pouvoir faire de profit sur le trafic de ces chiffres.

Au lieu d’être une simple comptabilité de service, le système d’argent a été vicié. Son contrôle a été monopolisé ; il est devenu un objet de trafic, de domination, de tyrannie, de dictature quotidienne sur nos vies.

Le cultivateur peut augmenter sa production : le comptable du système d’argent, qui est le banquier, n’augmente pas pour cela les chiffres-argent et n’en distribue pas à ceux qui ont besoin d’acheter les produits du cultivateur.

Des chiffres viennent plus abondamment quand on fait des canons, des bombes, alors que personne ne veut de ces bijoux-là. On distribue ces chiffres aux salariés des munitions, qui ne produisent rient pour le marché: cela ne peut servir qu’à grossir les prix et diminuer la valeur d’achat des chiffres.

Et quand on n’est pas en guerre, ou en préparatifs de guerre, c’est le contraire. On a vu nos grands hommes des gouvernements, dans tous les pays civilisés, permettre aux trafiquants de chiffres de mettre les peuples en pénitence pendant dix années, devant des produits qui ne se vendaient pas, faute de chiffres.

C’était criminel. Les faux comptables étaient criminels. Les gouvernements, mandatés pour le bien commun, étaient complices des criminels, laissant faire par lâcheté ou par bêtise.

Les créditistes veulent-ils chambarder tout le système ?

Pas du tout. Ils trouvent très bien que l’argent moderne soit essentiellement de la comptabilité. Mais ils veulent une comptabilité juste. Ils veulent que l’argent soit ramené à sa fin propre: instrument de distribution.

Et c’est très simple. Puisque l’argent est un titre aux produits, le public doit disposer d’un pouvoir d’achat suffisant pour commander les produits dont il a besoin, aussi vite que le système producteur peut fournir ces produits.

Puis, dans ce public, chaque personne doit posséder une part suffisante de ce pouvoir d’achat, puisque chaque personne a le droit de vivre et qu’il est impossible de vivre sans argent pour se procurer les produits.

C'est pourquoi [b]le Crédit Social propose :[/b]

A. – L’établissement d’un Office de Crédit (national ou provincial), qui tiendrait la comptabilité de la production globale et de la consommation (ou destruction, ou dépréciation) globale, dans le pays ou la province. L’Office actuel des Statistiques fournit déjà presque tous ces renseignements; une estimation approximative est d’ailleurs suffisante.

B. – Un pouvoir d’achat global en rapport avec la capacité de production, et équitablement réparti entre les membres de la société:

  1. Par des récompenses au travail, comme aujourd’hui, distribuées par l’industrie elle-même.

  2. Par un dividende périodique à chaque personne, employée ou non, de la naissance à la mort, pour assurer au moins une part suffisante pour vivre; ce dividende serait distribué par l’Office de Crédit.

  3. Par un abaissement des prix, un escompte général bannissant toute inflation; cet escompte serait compensé au vendeur par l’Office de Crédit.


Où cet Office de Crédit prendrait-il l’argent pour les dividendes et pour les compensations au vendeur en retour de l’escompte ?

Puisque l’argent est un chiffre qui permet de commander des choses à la production du pays, l’Office de Crédit ferait simplement ces chiffres dans la mesure où la capacité de production peut y répondre. Affaire de comptabilité.

Ces chiffres peuvent très bien être de simples inscriptions de crédit dans un compte ouvert à chaque citoyen; et un simple chèque sur le crédit national (ou provincial) adressé au vendeur sur présentation de ses bordereaux d’escomptes.

Impossible, et inutile, de fournir ici des détails techniques. Les modalités d’application sont d’ailleurs variées. (Une façon possible est expliquée dans la brochure «Une finance saine et efficace».)

Croyez-vous que ces crédits-là circuleraient et seraient acceptés comme de l’argent ?

Certainement. Ils circulent et sont acceptés aujourd’hui. Les prêts ou découverts aux industriels, aux commerçants; les crédits qui ont permis à Mackenzie King, à Roosevelt, à Churchill, et aux autres, de faire six années de boucherie humaine – tout cela n’est et n’était ni de l’or, ni même du papier, mais de simples chiffres inscrits dans des comptes et mobilisés par des chèques.

Mais croyez-vous qu’un système d’argent, ça se mène comme ça ?

Aimez-vous mieux que ce soit l’argent qui mène les hommes?

Remarquez bien, d’ailleurs, qu’il n’y a rien d’arbitraire dans la comptabilité monétaire proposée par le Crédit Social. La production reste le fait des producteurs eux-mêmes. La consommation reste le fait et le choix des consommateurs eux-mêmes. Les comptables de l’Office de Crédit ne font que relever les totaux; ils en déduisent mathématiquement ce qui manque d’un côté pour le rendre égal à l’autre.

Il n’y a donc ni expropriations, ni nationalisations, ni décrets dictant ce qu’il faut produire ou ce qu’il faut consommer. Le Crédit Social est une démocratie économique parfaite. Tout demeure l’affaire d’hommes libres. Bien plus libres qu’aujourd’hui, parce que des consommateurs munis d’un pouvoir d’achat suffisant commanderaient bien plus librement les produits de leur choix que ceux dont le porte-monnaie est toujours maigre et souvent vide.


Louis Even

(Texte signalé par « Rumbo » sur cet intéressant billet de Paul Jorion : [bgcolor=#FFFF99]« IndyMac Bank (1985 – 2008) »[/bgcolor])

L’original est là : L'argent, instrument de distribution - Vers Demain,
librement reproductible sans droit d’auteur à condition de signaler le site d’origine.

Étienne.

Bonjour, merci AJH

Ce qui serait bien aussi, cela serait de faire la lumière sur la mise en place du système monétaire européen
Qui l’a pensé, qui l’a mis en oeuvre, et peut être retrouver des archives de l’époque etc …
J’avoue je n’ai pas encore lu votre livre, peut être avez-vous déjà fait tout ça, mais nos adversaires portent leurs attaques principalement sur la crédibilité de toutes ces théories, je pense que revenir sur le passé peut apporter beaucoup de crédibilité
Et peut être que de questionner directement les personnes qui ont été mêlées à la mise en place de ce système pourrait apporter des réponses aux questions qu’on se pose

Je ne suis pas sûr qu’il faille ici multiplier les commentaires pétroliers qui sont peut-être un peu hors sujet par rapport à la monnaie… (sauf à analyser les causes de l’inflation, c’est ça ?), mais bon, cet article qui suggère que « le marché du pétrole ressemble comme deux gouttes d’eau aux marchés financiers » est intéressant :

[bgcolor=#FFFF99]« DANS LES PROFONDEURS LIBÉRALES DE LA CRISE PÉTROLIÈRE »[/bgcolor], par A. Bernier (M’PEP) dans Marianne 2.

[color=purple]Étienne,

Merci pour le lien vers le documentaire d’Aaron Russo. J’ignorais tout de cette affaire et j’ai été stupéfait de ce que j’ai découvert. La première des 7 parties n’est bizarrement plus disponible sur le site (on peut la voir — en plus petit et non sous-titrée — sur Google, via le lien http://video.google.com/videoplay?docid=-1656880303867390173, lui-même accessible sur le site de l’auteur http://www.freedomtofascism.com).

Ce document est capital car il montre parfaitement l’universalité de la méthode employée pour réduire les peuples du monde en esclavage.

Cela dit, je suis entièrement d’accord avec toi en ce qui concerne le côté dérangeant du film, dans lequel l’impôt sur le revenu est davantage présenté comme le problème, alors que c’est son gaspilage qui est le vrai problème. C’est pourtant dit dans le film, mais Russo insiste davantage sur le souhait des organisations citées d’abolir cet impôt, ce qui crée un déséquilibre préjudiciable à une réhabilitation/reconstruction du financement de l’État par ce biais. Je ne pense pas que cette approche serve les intérêts de ces organisations, bien au contraire, car l’IRS et le gouvernement ont beau jeu de dénoncer cette croisade comme un manque de civisme, voire comme une trahison envers les intérêts du pays.

Cela fait de longs mois que je le pense avec inquiétude, j’en ai trouvé l’écho tout récemment sur plusieurs des sites Web que les formidables contributeurs à ce sujet (et à d’autres) ont conseillés, et le documentaire le sous-entend également : au train où vont les choses, je crains fort que nous ne puissions faire l’économie d’une nouvelle révolution, et étant donné la brutalité de l’ennemi et de ses sbires (parfaitement illustrée par les scènes insoutenables de l’intervention de l’IRS et de l’interpellation de la femme dont le permis avait apparemment été invalidé), cette révolution a malheureusement toutes les chances d’être très violente.

À ce propos, je n’ai pu m’empêcher de « tilter » lors d’un passage que j’ai trouvé particulièrement significatif (ce qui est apparemment voulu par l’auteur car ce passage me paraît étrangement isolé au sein du récit) : celui où, sous prétexte de protéger les citoyens de Floride suite au passage de Katrina, la garde civile américaine leur retire leurs armes (en violation du 2e amendement de la Constitution). Que penser, dès lors, de l’apparente recrudescence des tueries dans les établissements publics aux USA, et notamment dans les organismes d’éducation ? Un moyen de jouer de la corde sensible et de convaincre la population qu’il faut interdire la détention d’armes par les citoyens ? Un peuple désarmé ne peut plus se révolter aussi facilement… Et si cette particularité américaine constituait l’un des derniers remparts du monde libre contre la tyrannie ?

Amitiés.

Candide[/color]

Étienne… la ressemblance est valide pour tous les domaines ou les neo-conservateurs interviennent pour se procurer le plus de ressources possibles, du fait qu’ils utilisent partout les mêmes stratégies pour y parvenir et qu’ils ne laissent sans toucher aucune sphère productive ou des bénéfices peuvent être obtenus.

[bgcolor=#FFFF99]« Oh les belles courbes… »[/bgcolor]

http://www.intox2007.info/index.php?post/2008/07/14/Oh-les-belles-courbes

[bgcolor=#FFFF99]« GT MONNAIE
Groupe de travail citoyen sur la monnaie »
[/bgcolor]

http://www.neonline.be/sites/monnaie

Prêts directs de la banque centrale aux pouvoirs publics

Bonjour AJH.

Suite à votre intervention sur le blog du Président Giscard d’Estaing, il a fait le commentaire suivant :

[i]"La possibilité du prêt direct de la Banque de France au Trésor public a généré partout où il fut appliqué une situation d’inflation monétaire permanente. Vous […] semblez penser qu’une dette du Trésor public envers la Banque de France ne serait pas décomptée comme faisant partie de la dette de l’administration publique.

« En réalité, il y a dans ce domaine des règles bien connues qui définissent le montant des avances et prêts de l’institut d’émission en faveur du Trésor public, avances et prêts qui ont évidemment vocation à être remboursés et qui figurent de ce fait dans le montant de la dette publique. Ce que vous supposez consiste à dire qu’on aurait pu remplacer un endettement visible et structuré par une simple émission monétaire. Mais ce serait ouvrir les bras au retour à l’inflation des années 1950[/i]. »

Je trouve cette crainte de l’inflation dans le contexte des prêts directs convaincante, mais je connais bien mal les problèmes de la monnaie.

Auriez-vous une contre-explication simple pour les « nuls » (comme moi) ? Merci d’avance. JR

Mais… qu’est donc cette inflation dont certains ont si peur?

Sauf preuve du contraire (je n’ai fait que des réfléxions théoriques)… l’inflation c’est le fait que l’argent « liquide », en billets ou sur un compte en banque… n’ait à une certaine date plus la valeur qu’elle avait quand on l’a reçue.

Ce n’est qu’un problème pour ceux qui maintiennent des liquidités importantes… les rentiers. Ceux qui gangnent leur pain de mois en mois n’ont pas de problème avec l’inflation… sauf que ces mêmes rentiers s’organisent pour ne pas nous actualiser nos salaires correctement. Une fois par année si on à de la chance, et avec un coefficient qui ne couvre pas toute la perte de pouvoir d’acquisition.

Dans un système économique ou l’argent crée représente la valeur des biens produites… peu importe que la contrepartie de ce qui à été produit soit 1 million ou 10 millions… ce n’est qu’un accord pour représenter une valeur aléatoire, le but est que la chiffre et les produits soient équivalents pour permettre l’exchange équitative entre l’effort remunéré qui à produit ces biens, et combler le besoin de biens qui est à la base de l’effort de production. L’argent n’est que une étappe intermédiaire de réprésentation de la valeur pendant que cette échange se concréte avec le choix des produits que chacun préfére obtenir en échange de son effort productif.

Le seul problème est une « complication colaterale » due aux proprietés intrinseques de l’argent: le fait qu’il peut être mis de coté SANS être échangée pour des biens pendant longtemps. Quand il est mis à coté… l’équilibre est foutú parce-que la portion qui circule est moins que le montant nécessaire pour acheter tout ce qui à été produit.

D’une part… si on veut faire circuler toute la production (conditio sine qua non pour rémunerer les producteurs de cette production)… les prix de vente doivent descendre au dessus des couts de production, dans une proportion égale a celle qui est soustraite par les rentiers. Par exemple, si nous produisons pour valeur de 100 unités de monnaie, mais les rentiers mettent de coté 20 unités de monnaie des qu’elle est crée comme contrepartie, alors cette production qui vaut 100 unités… ne peut plus se vendre que pour 80, qui est tout l’argent qui reste disponible. Soit tout se « vend » 20% moins cher… ou 20% de la production ne se vend pas du tout (ce serait plutôt une combination des deux)… sauf que ces sacrés rentiers décident remettre en circulation une partie des unités de monnaie qu’ils ont mis de coté auparavant. Et nous savons bien qu’ils ne font pas cela si ce n’est que pour une bonne occasion d’inversion, avec des substantiels bénéfices.

L’inflation, c’est quand nous n’arrivons plus à produire (par le fait que il ne circule plus assez de monnaie pour payer la production à un prix raisonnable et qu’on ne produit pas à des prix déraisonnables)… et que la production réellement produite est donc disputée entre ceux qui ont de l’argent… en donnant plus d’argent pour la même valeur produite. Comme ce « plus d’argent » ne représente pas « plus de valeur »… l’argent se dévalue et c’est l’inflation. Comme c’est la « représentation de la valeur » qui change, et pas sa contrepartie en « valeur de biens produits »… on ne sort pas de la spirale vicieuse… la monnaie qui circule est chaque fois moins suffisante pour acheter la totalité des biens produits… des 20% mis à coté par les rentiers, on passe a 50% et plus par la perte accumulée de « réprésentation de la valeur ».

Ce sont donc ceux qui mettent trop de monnaie hors circulation qui causent l’inflation, mais c’est normalement aussi eux qui subissent le plus fort les effets de cette inflation parce-que c’est eux qui accumulent les plus grands montants de monnaie liquide sujet à dévaluation.

L’inflation et la dévaluation sont des amis des travailleurs des le moment qu’ils recoivent comme contrepartie de leur travail le montant en monnaie que représente celui-ci à chaque instant. Un mois ça peut être 100 unités monétaires, le suivant 120 unités monétaires. Leurs dépenses sont aussi parallèles à leurs revenus (sauf que les politichiens ont convenu de ne pas faire l’actualisation par mois, mais une fois par an, et qu’ils trichent avec le pourcentage réel).

Seuls les capitalistes investisseurs qui maintiennent trop de liquidités à long terme se voient expropriées par l’inflation parce-que la monnaie qu’ils obtiennent représentant une certaine valeur un jour… peut bien n’en garder que 25% ou moins dans pas trop d’années.

Voyez donc pourquoi la priorité de la « Banque Centrale Europénne » est donc le contrôle de l’inflation plutôt que le plein emploi…

Démagogie giscardienne

A JR (message n°3883)

Cela fait plaisir d’entendre rappeler, régulièrement, les méfaits de personnages comme VGE, dont le nom est cité avec ou sans la particule ou le titre honorifique à vie, parce qu’il est sain de se rappeler que les conjurés, peu importe leur degré de volontarisme, ont aussi l’art de la rhétorique…

Mais évidemment, ce qui nous fait avancer, c’est le débat raisonnable. Faisons donc éclater tranquillement ce que cache le propos de VGE, et le mensonge pur et simple qu’il constitue, formulé en l’état.

Je m’excuse auprès de NingúnOtro de ne pas répondre à son message pour le moment, mais je tiens à préciser d’emblée ceci, vu la question de JR : rien ne permet de dire que le problème technique que VGE considère va apporter de l’inflation ; ce sont précisément des facteurs qu’il ne note pas qui génèreraient de l’inflation, et cela se produirait avec ou sans la base qu’il considère ; il y a donc un mensonge, qu’il masque en lançant, en conclusion, un spectre du passé qu’il sort largement de son contexte.
C’est la recette n°1 de la propagande, qu’on traduit en français vulgaire par : « t’as vu l’avion ? », et qui marche encore mieux si on ajoute l’effet de la peur, et plus exactement, d’une peur irraisonnée. Le plus génial est quand elle est implacablement irraisonnée parce que son objet lui même est une illusion. En effet, si JR a quelque chose à craindre, y compris l’inflation au présent, cela n’a rien à voir avec le propos que VGE essaie de nous faire avaler ni même, d’ailleurs avec le spectre qu’il agite, ce qui est le plus remarquable dans l’effet qu’il est parvenu à produire (ce spectre agite VGE et les intérêts qu’il sert, il n’a aucune raison d’agiter les travailleurs - cf. le message de NingúnOtro, et d’autres postés il y a quelques mois).
Il s’agit donc de reprendre son propos pour montrer en quoi le problème qu’il désigne n’est pas le vrai, avant de discuter des effets de l’inflation lorsque ce problème se pose.

La masse monétaire, pour ne provoquer ni inflation ni déflation, doit s’accroitre, sur une période donnée, dans la même proportion que l’accroissement de la valeur (nominale, d’échange) associée au flux total des échanges marchands réalisés (au moyen de cette monnaie).
Ce n’est pas une croyance, c’est un théorème. N’importe quel économiste le sait et l’admet depuis qu’on l’a établi. Cette situation d’équilibre est d’ailleurs assez simple à appréhender, même si le phénomène d’inflation, lui, avec ses divers mécanismes, est bien plus difficile à comprendre (mais, encore une fois, démonter le propos de VGE ne nous demande pas d’expliquer ce qu’il se produit s’il y a inflation) : il s’agit que la monnaie joue un rôle neutre, celui d’un simple moyen d’échange : tout doit donc se passer, au bilan d’ensemble, comme si nous étions dans un régime de troc. Or la monnaie parcourt le trajet inverse de celui que parcourent les marchandises échangées. Si, par exemple, tout signe monétaire ne sert qu’à un échange dans l’année, il faut que la valeur de la masse monétaire soit celle du PIB.

Ajoutez le paramètre « vitesse de circulation » de la monnaie, ça ne change rien à ce raisonnement de base, où le paramètre est simplement fixé, à 1. Evidemment, cela ouvre une autre dimension importante, mais il se trouve que cette vitesse de circulation fluctue très peu, même au présent, et si l’on est capable de mesurer la quantité des échanges à une fréquence donnée, il n’est pas bien plus difficile de mesure cette vitesse.
Par contre, en ouvrant cette dimension, on pose aussi la question de la pure spéculation, qui fait rage comme jamais au présent. Mais elle se fait en bonne partie par échange de titres financiers, qui sont des dérivés de la monnaie… Passons, démonter le propos de VGE ne nous en demande pas tant. Mais il s’agit de mettre en lumière tout ce qu’il cache, et il vaut donc la peine de noter quelques aspects du problème. Or, le problème de la spéculation n’est pas le moindre de ceux que cache la fausse neutralité de VGE. Il s’agit même de penser que ce que redoutent VGE et l’oligarchie qu’il sert et qui le tient, ce n’est pas du tout l’inflation à laquelle on pense, quand on travaille et consomme, mais une forme d’inflation qui nuirait aux spéculateurs qui ont tant d’argent qu’ils ne savent même plus quoi consommer.

Notez, au passage, que, si la mesure du PIB ne dit à peu près rien de la quantité de bonheur induite, elle est utile ne serait-ce que pour fixer une référence à la création monétaire requise.

Ainsi, si la croissance est positive, comme c’est le cas depuis longtemps - et la croissance a été très forte dans les années 1950, il me semble -, il faut augmenter la masse monétaire. A moins de souhaiter une déflation.

Or, si le Trésor rembourse à l’institut d’émission (à la Banque centrale) la monnaie que ce dernier lui a confié, l’institut d’émission est supposé détruire cette monnaie (ou la retirer du circuit, ce qui revient au même). La monnaie, espérons-le, n’appartient pas à l’organe public qui l’émet. De ce fait, il est évident que la masse monétaire n’augmente pas.

Puisqu’il est naturel, en cas de croissance, de créer de la nouvelle monnaie, il est parfaitement illogique de supposer que, dans l’ensemble, elle soit fournie à la société contre une reconnaissance de dette. Une dette de l’État envers lui-même ? De la Nation envers elle-même ?

VGE, d’ailleurs, n’ignore pas, et il ne dénonce pas non plus, le fait que la BCE crée, de manière chronique, beaucoup plus de monnaie que ce qu’on préconiserait en appliquant le théorème cité. Il n’ignore pas non plus ce que la Banque de France en dit : cette aberration ne crée pas d’inflation apparente, mais elle gonfle les bulles spéculatives. Il sait tout aussi bien que l’inflation sonnante et trébuchante qui nous arrive au présent est en bonne part un effet différé de cette même aberration. Mais peu importe, les plus gros requins se sont mis à l’abri.

J’insiste pour dire que VGE commet un mensonge et non pas un simple mensonge par omission. Car, dans son propos, il compare deux situations, mais dans chacune d’elles il considère que l’injection de la nouvelle monnaie se fait par la fourniture au Trésor, par la Banque centrale (l’institut d’émission). Il ne parle absolument pas du crédit bancaire, et ne compare pas du tout ces deux modes de création monétaire.

Pourquoi, donc, parler de dette ? Il est important de l’expliquer, parce que VGE, en bon technocrate, cache un mensonge et des privilèges derrière un motif purement comptable. Or, si cela fait très longtemps qu’on appelle « dette publique » le même phénomène apparent, il y a plusieurs raisons et plusieurs sens, dont certains sont parfaitement admissibles, d’autres inavouables, les autres relevant du passé.

  • La première raison est purement comptable : a partir du moment où l’on sépare les pouvoirs, ou même si on a besoin de découper les tâches, et que cela met en jeu des responsabilités et des contrôles, on peut très bien concevoir que l’on parle-là d’une dette contractée par l’une des poches de l’État envers une autre. Une série de précisions qui me paraissent très importantes, dans ce contexte :

    • Tout le monde s’entend pour dire qu’on ne devait pas laisser l’État financer des dépenses de fonctionnement avec la création monétaire (ou avec une dette contractée auprès de particuliers). Cela entend déjà un besoin comptable.

    • Mais si l’État finance ainsi des investissements publics, cela pose la question du temps : celui de l’amortissement et, plus généralement, celui de la planification ; en même temps, cela suppose qu’il y aura des variations inévitables, dans une période donnée, entre la création monétaire effective et l’optimum de création monétaire au sens de l’inflation nulle : on en arrive à un point essentiel.

    • Si on revient au théorème de départ, cherchant à l’appliquer, on est amené à constater que le flux d’échanges marchands (la valeur nominale cumulée) non seulement ne peut pas se mesurer à une fréquence infinie, ce qui implique de fixer des étapes, mais aussi qu’il s’agit de savoir si le volume de création monétaire requis doit être estimé en retard de phase (d’après le volume d’échanges marchands effectués durant la période précédente) ou bien plutôt en avance de phase, soit en établissant des projections, des « prévisions de croissance » dont vous entendez parler souvent, mais aussi une réflexion sur le circuit de la monnaie dans laquelle, par exemple, payer des fonctionnaires, à long, moyen et même court terme, ne sert pas à rien, y compris du point de vue des intérêts privés.
      La « dette » publique doit donc avant tout s’entendre comme une notion liée au temps, parce que ces mécanismes impliquent nécessairement une planification. Mais cela ne signifie pas nécessairement qu’il s’agisse de rembourser de l’argent.
      Ou bien, dans ce cas, il faut demander : à qui ? Et répondre : à une entité extérieure, ou à des particuliers.
      Sinon, il s’agit bien toujours d’un engagement de la société envers elle-même, mais il n’induit pas de dette. Pas même envers nos descendants, au contraire : les investissements réalisés à temps leur profiteront, tandis que la monnaie, on ne leur a pas emprunté, et d’ailleurs elle ne vaut rien par elle-même. Ce genre de rappel et autres remarques de bon sens fait dire à AJH, en résumé, que la « dette publique » n’appauvrit pas la nation, au contraire, elle l’enrichit.
      Du moins, tout cela est vrai si on ne déclenche pas une avalanche de superinflation. Mais rien de ce que j’ai posé pour le moment ne suppose qu’on a créé ne serait-ce qu’un peu trop de monnaie.

    • Puisque l’État, au présent, est réellement endetté, il est facile de concevoir qu’il l’ait déjà été souvent. Cela peut signifier tout simplement qu’il se soit autorisé une sorte de plan quinquennal dans lequel il admettait créer trop de monnaie mais s’engageait aussi à la détruire au bout d’un certain temps (détruire étant ici l’exact synonyme de rembourser).
      Je ne discuterai pas, ici, de la question de savoir quels niveau de dépassement, sur quelles périodes, créent une crise de superinflation. Je me contente de distinguer les différents visages de la dette, et c’est bien assez pour faire un long message. Mais n’importe qui ou presque sait qu’un certain Keynes, et d’autres bien avant lui, ont prôné ou appliqué des dépassements significatifs et prolongés sans que cela ait fait souffrir les pauvres gens.

    • Mais ça peut signifier aussi que l’État a pu choisir, à certains moments, d’emprunter au privé plutôt que de créer de la monnaie… car, s’il y avait une forte inflation, les taux d’intérêt réels étaient négatifs.
      Et c’est arrivé notamment durant une période qui hante M. Giscard d’Estaing et surtout de nombreux financiers, qui furent les seuls perdants à l’époque. Il s’avère ainsi que, grâce à la mesure que nous dénonçons, non seulement ils ont pris leur revanche mais ils l’ont fait en prenant l’État à son propre jeu, tout en profitant de la confusion pour inverser les responsabilités comme les problèmes et ceux qu’ils concernent. Ce fut un coup de maitre, que je situe très haut dans ce que j’appelais, plus haut, une conjuration. On l’apprécie d’ailleurs par la précocité de la mesure dans la réalisation du mouvement néolibéral, mais aussi par l’endurance des effets matériels et psychiques induits. En effet, le problème de 99.5% des gens n’est pas du tout que l’État crée de la monnaie, ni même qu’il ne la (se) rembourse pas, mais qu’il puisse la créer en quantité déraisonnable, ou sans se soucier de savoir dans quoi il investit, ou bien encore qu’il choisisse une forme d’endettement qui nous mette sous l’empire des financiers. Or VGE ne parle ni de quantité ni de finalité ni d’institutions ; il ne parle que d’un problème qui n’en est pas un… sauf pour les financiers.

  • La seconde raison est tout simplement que le créancier n’est pas un pouvoir public, mais une personne privée.
    Et c’est précisément ce que VGE ne dit pas. Puisque c’est le cas, au présent, et qu’il parle, comme nous, du présent. Et si ça été très longtemps et souvent, sinon toujours le cas en partie (ce qui ne rend pas le fait légitime), c’est le cas à 100% au présent.
    C’est lui-même, avec quelques hommes dont Pompidou, qui ont poussé pour établir cette loi pour la première fois en France, en 1973.
    C’est précisément ce que nous dénonçons en premier lieu (la question de la création monétaire par le biais du crédit est plus complexe) : puisque la société a un besoin naturel de créer de la monnaie s’il y a de la croissance, et puisque effectivement on en crée, de la monnaie (beaucoup, même), comment peut-on admettre que l’État n’y accède qu’au prix d’une dette contractée envers des personnes privées ? Ce qui signifie que la dette est de droit remboursable, mais qu’elle l’est avec intérêts, évidemment.

  • Une autre raison, qui ne nous concerne pas (plus) mais qui concerne les États-uniens, en particulier, est que la Banque centrale elle-même est en fait une banque privée, possédée par des actionnaires privées, lesquels touchent des dividendes sur ses bénéfices.
    Ce fut longtemps le cas de la Banque « de France » (de sa création par Napoléon, qui octroya à quelque 200 familles, un privilège d’émission de la monnaie légale, jusqu’à… Pétain), et le premier cas historique est celui de la Banque « d’Angleterre », en 1694 si je me souviens bien. Aux USA, les actionnaires de la Fed peuvent se servir jusqu’à hauteur de 6% en fin d’exercice. Il est facile de comprendre que l’octroi de crédits au trésor est conditionné. Or les statuts de la Fed ôtent tout véritable contrôle au Congrès, et plus largement aux pouvoirs publics.

    • En remontant dans l’histoire, on comprend plus facilement encore la pertinence de cette notion de dette publique. Si le théorème évoqué plus haut était déjà valable (il est universel, pour tout régime monétaire), la quantité d’or ou d’autres métaux précieux nécessaire, évidemment, n’était pas donnée aux rois par l’opération du Saint-esprit. Cela suppose évidemment des conséquences aristocratiques, et aussi des tensions extérieures, des besoins de conquêtes, … Mais on peut renverser le problème, en diminuant le taux d’or ou d’argent pur dans la composition des pièces de monnaie, et en imposant que la valeur d’échange de cette monnaie serait conservée. Ce que les souverains firent souvent. Le terme d’inflation, d’ailleurs, vient, si j’ai bonne mémoire, du fait qu’avec une même masse de métal précieux on produisait ainsi un volume de pièces accru.
      Si on revient au théorème, et si l’on se souvient que ce n’est pas l’or qui fait la valeur nominale de la monnaie, mais la valeur que le souverain lui donne, on voit qu’en soi, le procédé ne fait pas d’inflation. Mais l’inflation vient du fait que le souverain abusa du procédé, c’est à dire créa trop de monnaie, au regard de ce que le peuple produisait et échangeait.
      Les mécanismes, ensuite, importent peu : les prix augmentent. Il y a aussi des impacts sur les taux de change : si une monnaie perdait de sa valeur par rapport à l’or ou à l’argent, des spéculateurs voyageurs rapportaient des pièces étrangères, de plus forte valeur, et fondaient le métal pour le revendre aux fabricants de monnaie, qui les payaient en pièces locales…

sam, vous avez vraiment du mal pour exprimer et vulgariser ce que vous expliquez :wink: perso j’ai tout simplement rien compris dutout :wink: