05 Quel Préambule pour une Constitution nationale ?

Bonjour,

Je suis en désaccord avec plusieurs articles du préambule de la Constitution CNOC.

[bgcolor=#FFFF99]1. [/bgcolor]Le plus important de ces désaccords concerne l’article I-17 sur la laïcité (j’en suis tombée de ma chaise).

La laïcité fait partie de ces mots qui ont été mis à l’envers, en l’occurrence depuis une dizaine d’années. La laïcité, telle qu’elle a été définie à la fin du 19ème siècle, et telle qu’elle est exprimée dans la loi de 1905, c’est le fait que l’Etat garantit la liberté de conscience de chacun. Son corollaire indispensable est la liberté d’expression, aussi bien dans la sphère publique que dans la sphère privée (d’ailleurs la liberté d’expression n’a de sens que dans la sphère publique).

Afin de pouvoir garantir à tous ces deux libertés – de conscience et d’expression – l’Etat se doit d’être neutre, par exemple en ne finançant pas les cultes, en ne rémunérant pas les ministres des cultes et en n’exprimant pas de préférence envers un culte particulier ou une absence de culte.

La laïcité ne saurait en aucun cas s’appliquer à des individus ! Sinon, il ne s’agit ni plus ni moins d’un déni du droit de conscience et d’expression !

C’est pourquoi je propose ci-dessous une autre version pour l’article I-17. Par ailleurs, je recommande la lecture de l’article « Une révolution conservatrice dans la laïcité » de Pierre Tevanian (http://lmsi.net/Une-revolution-conservatrice-dans). Pour une approche historique du dévoiement du mot laïcité, je recommande l’article « Race, caste et genre en France » de Christine Delphy (http://lmsi.net/Race-caste-et-genre-en-France) et la conférence de Houria Bouteldja (http://www.youtube.com/watch?v=Js304r70VCM, spécifiquement sur la laïcité des minutes 18:45 à 23:30, mais l’ensemble de la conférence est un pur plaisir à écouter).

Plus globalement, le site « les mots sont importants » (http://lmsi.net) travaille à remettre les mots à l’endroit et ils ont beaucoup d’articles sur la laïcité.

Le dernier paragraphe de l’article I-17 est une référence vraiment pathétique (pardonnez-moi, mais c’est vraiment le sentiment que j’en ai) à l’affaire des caricatures de Mahomet. Depuis quand écrit-on une Constitution – et pire encore le préambule d’une constitution – en étant dans l’émotion de l’actualité et en se référant à elle ? De plus, se moquer de l’islam n’est pas du tout une « opinion dissidente » en France. Bien au contraire, c’est un sport national auquel il est bien vu de participer.

Enfin, je suis d’accord avec Pierre Tevanian lorsqu’il dit que la laïcité (dans le vrai sens du terme) n’est pas une fin en soi mais juste un moyen de parvenir à nos objectifs d’égalité et de liberté. A ce titre, la laïcité n’a donc pas à figurer dans la devise nationale. Pour ma part, je souhaiterais conserver les termes de la devise actuelle « Liberté, Egalité, Fraternité », mais je suis très sensible au commentaire qui suggère l’inversion de ces termes : « Fraternité, Egalité, Liberté ».

[bgcolor=#FFFF99]2. [/bgcolor]Si je suis (globalement) d’accord sur le fond de l’article I-16 sur l’égalité devant la loi, je ne suis pas d’accord sur la forme. Alors que l’ensemble du préambule est écrit au masculin neutre, tout d’un coup, on a l’air de se souvenir des femmes et ici les noms sont déclinés. Ce n’est pas du tout cohérent.

A titre personnel, j’ai une préférence pour l’usage du féminin neutre (surtout quand il s’agit de mettre « personne » à la place de « homme » ! Accessoirement ça permet d’anticiper le moment où d’autres êtres que les humains pourront être citoyens :slight_smile: ). Mais je suis prête à accepter le masculin neutre. Par contre, je ne suis pas particulièrement favorable à l’usage des noms déclinés (« tou-te-s »), pour une raison que j’explique plus bas. Mais si c’est le choix d’une majorité, je ne m’opposerais pas forcément non plus.

Sur le fond, si on inscrit dans cet article le fait qu’il ne peut y avoir de discrimination selon les identités de genre, on ne peut dans un autre endroit du préambule présumer de ce que sont ces identités de genre. Il faut donc à mon avis bannir les catégories « hommes » et « femmes » du préambule (c’est pourquoi je ne soutiens pas l’usage des noms déclinés, qui renforcent à mon avis ces deux catégories de genre). Cela modifie l’article I-13 sur le suffrage universel.

Sur le fond toujours, il manque la mention de l’égalité selon l’âge. La domination des adultes sur les enfants est quelque chose qui est très peu remis en cause. Je ne dis pas qu’il faut faire la révolution sur ce point, nous, là, maintenant. Mais il me semble plus sain de ne pas affirmer le bien-fondé de cette domination dans le préambule, ce que fait l’article I-13 sur le suffrage universel en prévoyant un droit différencié pour eux. Sur la question de la domination des adultes sur les enfants, je recommande les textes de Julien Barnier « La domination adulte » (http://lmsi.net/La-domination-adulte) et de Shulamith Firestone « Pour l’abolition de l’enfance » (tahin-party.org/textes/firestone.pdf).

De même, l’école est une institution violente à l’égard des enfants et il me semble néfaste d’affirmer son existence dans le préambule. C’est pourquoi je refuse toute référence à l’école dans le préambule (article I-13 sur le suffrage universel). Sur la violence de l’école, j’ai dans ma liste de livres à lire les auteurs Ivan Illitch et Bernard Defrance, qui m’ont été recommandés spécialement.

Bref, vous aurez compris que les articles I-13 et I-16 ne me conviennent pas. Aussi j’en propose ci-dessous une autre version. Ma formulation me semble plus élégante. Elle élimine également le mot « race », dont on sait qu’il ne correspond à rien et qu’il est défini en négatif uniquement par le racisme.

[bgcolor=#FFFF99]3. [/bgcolor]A la suite de l’argumentation du point précédent à propos des enfants, je propose un article supplémentaire totalement révolutionnaire (trop peut-être pour l’époque actuelle…) sur l’accès à la citoyenneté. Cet article résoudrait également la question des étrangers demandant la citoyenneté.

[bgcolor=#FFFF99]4. [/bgcolor]Il n’y a dans le préambule aucune mention sur la propriété. Je pense que c’est un tort et je propose d’ajouter un article en se basant sur les notions de « propriété lucrative » et « propriété d’usage » telles qu’elles sont définies par Bernard Friot.

[bgcolor=#FFFF99]5. [/bgcolor]Il n’y a pas dans le préambule de référence à une langue officielle. En tant que linguiste, je trouve ça plutôt intéressant. J’aimerais bien que nous n’ayons effectivement pas de langue officielle :slight_smile: . Je propose l’ajout d’un article dans ce sens.

Il me semble qu’à ce jour les seuls pays qui n’ont pas de langue officielle sont l’Ethiopie et l’Erythrée. Le cas de l’Ethiopie (que je connais seulement par ouï-dire, à confirmer donc) est particulièrement intéressant puisque leur constitution dit que chaque personne a le droit d’être instruit dans sa langue, ce qui oblige l’Etat à dégager des fonds pour décrire les langues et produire du matériel scolaire dans ces langues. Bien sûr, comme ce n’est pas le paradis d’un point de vue économique, le résultat n’est pas forcément génial, mais la démarche est extrêmement intéressante.

ARTICLES CORRIGES OU AJOUTES :

Article I-17 : Laïcité

[bgcolor=#FFFF99]A chaque citoyen sont reconnues la liberté de conscience et son corollaire indispensable, la liberté d’expression.

Ces deux libertés sont garanties par le fait que l’Etat est totalement neutre quant à la question religieuse.[/bgcolor]

Chacun est libre de pratiquer la religion de son choix dans sa sphère privée, sans jamais pouvoir imposer un comportement à autrui à travers la sphère publique.
Le droit de moquer les religions, comme de moquer toute autre chose, est un droit supérieur inviolable. En Démocratie, il ne peut pas y avoir de délit de blasphème : la liberté et la publicité des opinions dissidentes sont garanties au dessus de tout.

Article I-13 : Suffrage universel

Chaque [bgcolor=#FFFF99]citoyen[/bgcolor] homme ou femme dispose d’une voix. Cette voix, chaque fois que c’est possible, doit pouvoir exprimer finement sa volonté à l’aide de points, positifs et négatifs (vote préférentiel).

Le vote « blanc » sert à contester en bloc tous les choix offerts à un vote ; il doit être décompté et il doit déclencher l’annulation de l’élection à partir d’un seuil fixé dans la Constitution.

Toutes les techniques de vote qui ne permettent pas un contrôle direct par les citoyens présents au bureau de vote (machines à voter) sont anticonstitutionnelles.

Les enfants ont la possibilité d’exprimer leur voix par le truchement d’un vote collectif exprimé en classe dès l’école primaire, éclairés en cela par leur instituteurs ou professeurs (renforcement de l’esprit civique et du sentiment de participer à la vie de la cité).

Article I-16 : Égalité devant la loi

[bgcolor=#FFFF99]Tous les citoyens sont égaux devant la loi, sans aucune distinction selon des caractéristiques physiques (sexe, couleur de peau, âge, etc.) ou identitaires (langue, origine, religion, genre, orientation sexuelle, etc.), que ces caractéristiques soient perçues ou revendiquées.[/bgcolor]

Tou-t-es les citoyen-nes sont égales/aux devant la loi, sans distinction d’origine, de race, de religion, d’orientation sexuelle ou d’identité de genre.
Tout citoyen Tout-e citoyen-ne a un égal accès aux charges et aux fonctions publiques.

[bgcolor=#FFFF99]Article à ajouter : Citoyenneté

Est citoyen qui le demande.[/bgcolor]

[bgcolor=#FFFF99]Article à ajouter : Propriété d’usage et propriété lucrative

La propriété lucrative est interdite.

La propriété d’usage est garantie pour tous dans la limite où elle respecte la propriété d’usage d’autrui.[/bgcolor]

[bgcolor=#FFFF99]Article à ajouter : Langues

L’Etat n’a pas de langue officielle. Les langues de travail des institutions sont déterminées par la loi.[/bgcolor]

Article I-26 : Symboles démocratiques
• Notre devise est : « Liberté, Égalité, Fraternité. »
• Notre devise est : « Fraternité, Égalité, Liberté. » en inversant ça change tout :

  • liberté n’est plus confondue avec libéralisme (car procède de la notion d’égalité)
  • égalité n’est plus suspect d’égalitarisme (puisque procède de la fraternité)

Salut.
Je trouve que l’article sur la propriété n’est pas clair. En effet dire que la propriété lucrative est interdite, peut prêter à toutes sortes d’interprétations, la recherche de tous gains serait elle prohibée ?

Non, le fructus, la rente, seulement.

Ça revient à ne reconnaître que l’usus et l’abusus.

Bien sûr, en ne reconnaissant pas ce dernier non plus, ça serait encore mieux. La propriété se réduirait alors à la seule possession, au seul droit d’usage.

Je suis un peu embrouillé avec ce latin.

Par exemple si je loue une parcelle pour faire de la pomme de terre ( pour les vendre), je bénéficie du fructus ou non ? Seulement mon bailleur peut être ?
Pour moi c’est la nue propriété qu’il faut socialiser.

J aime bien Friot, le gers est super interessant, cependant il y a des choses auquelles je n adhere pas a 100%, c est un debat…En tout cas je suis contre l interdiction de la propriete lucrative, une dose de capitalisme, a echelle humaine, ne me pose pas de probleme, au contraire je trouve qu il y a un aspect positif a partir du moment ou l on est dans une societe qui a erradique la misere. Je suis par contre totalement partisant du droit a l acces a la propriete d usage: en gros si je loue un logement qui est ma residence principale je dois pouvoir en devenir proprietaire lorsque j en exprime le souhait a un prix que je peux payer et avec des mensualites equivalentes au loyer que je paye deja…ca ca devrait etre un droit

Je crois que j’ai eu tort de m’emballer et de mettre tous ces points d’un coup. La principale raison de ma prise de parole est la laïcité, pour laquelle je trouve l’article actuel simplement antidémocratique.

J’aurais du mettre la discussion sur la propriété ailleurs, ou la garder pour plus tard. Mea culpa :slight_smile:

a partir du moment ou l on est dans une societe qui a erradique la misere
[url=http://web.worldbank.org/WBSITE/EXTERNAL/ACCUEILEXTN/NEWSFRENCH/0,,contentMDK:23130122~pagePK:64257043~piPK:437376~theSitePK:1074931,00.html]22 % des gens vivent toujours sous le seuil de 1,25 dollar par jour et 42 % vivent sous le seuil de 2 dollars[/url] ... et c'est la banque mondiale qui le dit ...
Apres ca peut vouloir dire plein de choses. Evidement l urgence a l echelle mondiale c est l acces au logement salubre, a la sustentation, a l eduction et a la sante pour tout le monde....on en est tres tres loin, c est ignoble.

D ailleur meme a l echelle de la France ces problemes sont loin d etre regles en particulier sur le logement.

Je suis un peu embrouillé avec ce latin.

Par exemple si je loue une parcelle pour faire de la pomme de terre ( pour les vendre), je bénéficie du fructus ou non ?


En partie : c’est le fruit du travail avant d’être celui de la terre (ok, ça se discute, faudrait comparer le rendement avec celui d’une culture hydroponique). Tant qu’il y a des terres arables non cultivées, c’est légitime de ne considérer que le travail, mais si l’exploitation de cette parcelle prive quelqu’un de faire lui aussi de la pomme de terre, il faut le prendre en compte.
Seulement mon bailleur peut être ?

Oui, c’est une rente, le fruit de la seule possession du bien, sans autre mérite (je ne dis pas que la possession de la parcelle ne résulte pas, elle, d’un mérite, mais ça ne devrait pas aller au delà de l’usus, le droit de ne pas payer pour y planter des patates).

Pour moi c'est la nue propriété qu'il faut socialiser.
En gros c'est l'abusus. C'est ce que je disais (si socialiser c'est mettre en commun).
Je crois que j'ai eu tort de m'emballer et de mettre tous ces points d'un coup. La principale raison de ma prise de parole est la laïcité, pour laquelle je trouve l'article actuel simplement antidémocratique.
Je plussoie sur vos propositions.
J'aurais du mettre la discussion sur la propriété ailleurs, ou la garder pour plus tard. Mea culpa :-)
C'est loin d'être le pire des hors sujet que voit quasi quotidiennement ce forum. D'ailleurs ce n'est pas vraiment un hors sujet. Le préambule devrait effectivement préciser en quoi consiste le droit de propriété, à quoi et à qui il peut s'appliquer.

Je propose de modifier votre proposition par :

[i]Propriété privée et biens communs

La propriété privée d’un bien emporte le droit d’user, d’abuser et de récolter les fruits du bien.

Seules les personnes physiques, l’État, et les collectivités locales sont sujets du droit de propriété.

Seuls les biens fabriqués, construits, cultivés ou élevés de façon durable et soutenable peuvent être l’objet du droit de propriété.

Un bien relevant de la propriété privée peut être mis en commun par son propriétaire. Il relève alors des biens communs.

Tout bien ne relevant pas de la propriété privée relève des biens communs.

Nul ne dispose du droit d’abuser d’un bien commun. Le droit d’user et de récolter les fruits d’un bien commun est défini et contrôlé par la communauté des citoyens concernés par l’impact de ce droit, dans le respect de l’équité entre eux, envers les générations futures, et envers les autres êtres vivants qui en dépendent.

Aucun bien commun ne peut faire l’objet d’une appropriation privée.[/i]

Avant de dire des bêtises, « abuser », si j’ai bien compris, c’est vendre un bien de propriété ?

(...) les biens (...) élevés (...) peuvent être l'objet du droit de propriété.
Les véganes ne seraient pas d'accord, considérant qu'un être sensible ne peut être une propriété. Je n'ai pas beaucoup approfondi la question d'un point de vue légal, mais il me semble que ça mérite d'être discuté.

D’autre part, votre proposition ne met pas de limite à la propriété. Quelqu’un peut par exemple tout à fait accaparer d’immenses terres, privant de ce fait d’autres personnes.

Je trouve beaucoup plus urgent de mettre des limites à la misère qu’à la richesse…si nous avions un système de cotisations/répartitions efficace qui parvienne à totalement éradiquer l’indigence je ne suis pas sur qu’il soit si urgent de limiter la richesse…En fait à partir du moment où la variable de cotisation serait ajustée afin de prélever le nécessaire à l’élimination de la misère la richesse serait déjà sérieusement régulée rendant probablement superflu de chercher a imposer une limite stricte.

Avant de dire des bêtises, "abuser", si j'ai bien compris, c'est vendre un bien de propriété ?
Entre autres. Le détruire aussi. Par exemple.
(...) les biens (...) élevés (...) peuvent être l'objet du droit de propriété.
Les véganes ne seraient pas d'accord, considérant qu'un être sensible ne peut être une propriété. Je n'ai pas beaucoup approfondi la question d'un point de vue légal, mais il me semble que ça mérite d'être discuté.
Je sais. Ça ne m'emballe pas spécialement. Mais déjà ce n'est pas un recul par rapport à la situation actuelle. Et ça simplifie quand même sacrément les problèmes de responsabilité civile. Si le chat d'une mémé à chat fait tomber un pot de fleurs du 6e étage sur le crâne d'un passant, l'épouse handicapée du passant décédé des suites de l'accident sait qui est civilement responsable de lui maintenir le niveau de vie que lui assurait son chômeur de mari.
D'autre part, votre proposition ne met pas de limite à la propriété.
Oh que si !
Quelqu'un peut par exemple tout à fait accaparer d'immenses terres, privant de ce fait d'autres personnes.
Oh que non ! Il m'étonnerait fort que ce quelqu'un arrive à fabriquer, construire, cultiver, ou élever d'immenses terres. Oups ! cultiver s'utilise aussi pour la terre. Bon, aidez moi à trouver un mot qui s'applique aux plantes mais pas à la terre (en anglais on fait la différence entre to grow et to cultivate) ! A défaut, je supprime cultiver : après tout on peut utiliser élever pour les plantes. À moins que je reformule en "[i]Seuls les biens issus du travail manuel d'une personne physique dûment identifiée peuvent être l'objet du droit de propriété[/i]" ?
Je trouve beaucoupplus urgent de mettre des limites a la misere qu a la richesse...si nous avions un systeme de cotisations/ repartitions efficace qui parvienne a totallement erradique l indigence je ne suis pas sur qu il soit si urgent de limiter la richesse...en fait a partir du moment ou la variable de cotisation serait ajustee afin de prelever le necessaire a l elimination de la misere la richesse serait deja serieusement regulee rendant probablement superflu de chercher a imposer une limite stricte.
Moi non plus ça ne me dérange pas que quelqu'un possède un milliard de fois plus de pépètes que le deuxième plus riche et ainsi de suite, à partir du moment où n'importe qui peut mener une vie libre, honnête, digne et raisonnablement confortable sans avoir jamais besoin de toucher à un sou. C'est à dire tant que les richesses que nous ont légué Dieu (quoi que ce mot veuille dire), la Terre, et les générations précédentes et que nous devons transmettre sans les avoir indûment dégradées aux générations futures et aux autres êtres vivants, tant que ces richesses, donc, restent accessibles à tous (même aux riches).

Je suis d accord.

(...) les biens (...) élevés (...) peuvent être l'objet du droit de propriété.
Les véganes ne seraient pas d'accord, considérant qu'un être sensible ne peut être une propriété. Je n'ai pas beaucoup approfondi la question d'un point de vue légal, mais il me semble que ça mérite d'être discuté.
Je sais. Ça ne m'emballe pas spécialement. Mais déjà ce n'est pas un recul par rapport à la situation actuelle. Et ça simplifie quand même sacrément les problèmes de responsabilité civile. Si le chat d'une mémé à chat fait tomber un pot de fleurs du 6e étage sur le crâne d'un passant, l'épouse handicapée du passant décédé des suites de l'accident sait qui est civilement responsable de lui maintenir le niveau de vie que lui assurait son chômeur de mari.
Je préfèrerais laisser ça à une loi qui serait plus facile à combattre (majorité simple) que le préambule de la constitution (majorité qualifiée à 4/5).

D’ailleurs, une loi pourrait tout à fait imaginer une relation entre l’humain et l’animal qui se rapprocherait d’une tutelle ou curatelle. Ça pourrait régler la question de la responsabilité sans pour autant considérer l’animal comme une propriété qu’on peut, entre autres, détruire.

Il m'étonnerait fort que ce quelqu'un arrive à fabriquer, construire, cultiver, ou élever d'immenses terres. Oups ! cultiver s'utilise aussi pour la terre. Bon, aidez moi à trouver un mot qui s'applique aux plantes mais pas à la terre (en anglais on fait la différence entre to grow et to cultivate) ! A défaut, je supprime cultiver : après tout on peut utiliser élever pour les plantes. À moins que je reformule en "[i]Seuls les biens issus du travail manuel d'une personne physique dûment identifiée peuvent être l'objet du droit de propriété[/i]" ?
Je n'ai jamais entendu "élever" pour des plantes. "une personne physique dûment identifiée", ça n'exclue pas les collectifs de travail ? Je préfère la première formulation (maintenant que je l'ai comprise).
Je suis d accord.
Je n'ai jamais rencontré quelqu'un qui soit pour la limite des richesses "par principe" ou par jalousie. C'est toujours en considérant que dans un monde et une économie finie, l’extrême richesse signifie forcément prendre à un autre.

La propriété terrienne devrait être considérée comme un sacerdoce.

Posséder une terre c’est en être responsable.
S’engager à en prendre soin et à la préserver.

On ne devrait songer à en retirer richesse que dans l’esprit du partage et en prévoyant systématiquement les possibles retours à son potentiel vital.
L’architecture et le génie civil devraient comme l’agriculture être imprégnés de cet esprit du retour possible.

L’acte notarié d’appropriation devrait correspondre à un engagement.

Nous sommes loin de ces principes qui peuvent paraître excessifs, et c’est pourtant bien cet éloignement qui nous fait mettre en danger notre propre descendance.

De façon plus générale, sauf bien entendu pour les biens personnels (paire de lunettes = exemple typique), la propriété induit une « responsabilité causale ».

(Par exemple, si un cycliste se fracasse sur votre voiture pourtant bien garée, vous êtes porteur de cette responsabilité causale. Qui n’entraînera pas de condamnation dans ce cas là)

Mais cependant, dans notre civilisation, l’accent est mis sur les droits attachés à la propriété, plus que sur les devoirs.

Posséder un bien qui pourrait être commun induit des devoirs qui ne sont pas pris en compte, ou peu.

Il y a des peuples prétendus primitifs chez qui le verbe avoir est absent car on y est avec les choses, sans les posséder, exactement comme deux époux hum hum.

Il est remarquable qu’en français on puisse dire « mon enfant » en se sentant responsable de lui. Cette heureuse convergence du pronom possessif avec la responsabilité devrait être étendue à l’avoir tout entier.

Je suis d accord.
Je n'ai jamais rencontré quelqu'un qui soit pour la limite des richesses "par principe" ou par jalousie. C'est toujours en considérant que dans un monde et une économie finie, l’extrême richesse signifie forcément prendre à un autre.
A partir de la l'éradication de la misère par la mise en place de caisses de cotisations/répartitions, la législation sur le droit inaliénable au logement, a l’accès a la santé, a la sustentation, a l'éducation et a la dignité (ça comprends l’accès a l'eau, a l’énergie, a la mobilité, a l'information, a l'habillement et a la culture), l'obligation du respect des contraintes écologiques, la lutte finale contre les paradis fiscaux, tout cela passe avant la limitation de la richesse individuelle dans la recherche empirique d'un monde meilleur.

Je pense comme je l’ai dit plus haut qu’un système de cotisations, répartitions qui permettrait effectivement d’atteindre les buts que j’ai cité reviendrait de manière « naturelle » a limiter la richesse sans avoir besoin de limite arbitraire dans le domaine.

Evidemment il est possible que je me trompe et qu’ayant atteint tous ces but « de base » l’on constate que l’absence de limite arbitraire a la richesse individuelle pose des problèmes, a ce moment la il me semblerait légitime d’y réfléchir plus sérieusement.

En attendant je ne suis pas sur qu’une limitation arbitraire de la richesse individuelle réglerait les problèmes primordiaux que j’ai cité au début de mon post, pour cette raison il me semble peu intéressant de dépenser de l’énergie a combattre pour cette idée. Je pense qu’il est beaucoup plus productif de se battre pour, je répète: l’éradication de la misère par la mise en place de caisses de cotisations/répartitions, la législation sur le droit inaliénable au logement, a l’accès a la santé, a la sustentation, a l’éducation et a la dignité (ça comprends l’accès a l’eau, a l’énergie, a la mobilité, a l’information, a l’habillement et a la culture), l’obligation du respect des contraintes écologiques, la lutte finale contre les paradis fiscaux…Et j’ajoute: la mise ne place de la démocratie, la vraie.