[b]Relance du site ?[/b]
On dirait que le résultat des élections européennes des 4-7 juin derniers a plongé notre site dans le mutisme.
Tout à fait normal à mon avis.
En effet :
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Ou bien, comme l’ont dit ou sous-entendu quelques-uns des participants réguliers à nos forums (au nombre d’une dizaine à tout casser), les élections européennes n’ont aucune importance, et par conséquent, que la gauche, la droite, le centre ou les extrêmes soient en majorité à Strasbourg n’a aucune importance non plus. Mais alors, pourquoi s’être tant agité ici autour de l’Europe et de la possibilité de créer un parti (mouvement) avant ces élections ?
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Ou bien ces élections avaient une importance, mais il faut reconnaître que nos propositions et argumentations ne correspondaient pas à l’avis de la majorité ;
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Et je passe sur ceux qui ont recommandé ou approuvé plus ou moins l’abstention et qui ont, à mon avis, perdu toute autorité morale pour critiquer les mesures que va prendre le nouveau parlement européen, à commencer par la probable reconduction du président de la Commission actuelle.
Le pire serait naturellement de ne pas tirer les leçons de l’expérience et de laisser notre site mourir d’une laide mort. L’abandon est le seul péché impardonnable.
JR
Je n’interviens que peu souvent sur le site et n’ai pas d’éléments sur la vitalité du site et l’impact de la consultation européenne.
Il me semble quand même que les farces successives des référendums français et irlandais relativise largement l’intérêt de ces élections et pose simplement le problème de la LEGITIMITE des représentants que nous y envoyons, CAUTIONS « DEMOCRATIQUES » de l’UE violemment ANTIDEMOCRATIQUE qui se construit.
On a certes bien vu les basses manoeuvres de tripatouillage de la ratification.
On n’a pas vu le fondement antidémocratique de la construction, et on s’est trompé de COMBAT.
Ce sont des CONCEPTS PERVERS qu’il faut mettre au centre du COMBAT et pas le positionnement respectifs d’hommes politiques sur un éventail droite-gauche qui n’a aucun sens tant que les bords de cet éventail ne sont pas arrimés sur l’acceptation ou le rejet de ces PRINCIPES. (Quand il n’y a pas purement et simplement inversion de cet éventail sur l’un de ces principes !).
Malheureusement je ne vois nulle part ce discours, et même les partis de gauche (je n’y inclus évidemment pas le PS) ne font état que de d’objectifs généraux sinon généreux, mais jamais en terme de COMBATS PRECIS et ses batailles se font en escarmouches perdues d’avance loin de l’affrontement stratégique gagné par avance par la non remis en cause de ces concepts pervers.
Or le POINT COMMUN entre tous ces CONCEPTS est que l’on peut montrer facilement qu’ils sont ANTIDEMOCRATIQUES ; on comprend alors que le vrai COMBAT STRATEGIQUE est un COMBAT DEMOCRATIQUE et qu’il n’a pas été entrepris.
J’en citerai ici deux, et je développerai sommairement le premier seulement :
- L’intérêt
- Les structures économiques transpolitiques (plutôt que transnationales, car la distribution géographique des nations est à mon sens assez éloignée de ce qu’elle deviendrait sur une planète devenue réellement démocratique)
VISION POLITIQUE : ils sont antidémocratiques
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l’INTERET. : sur le plan politique, l’intérêt est ANTIDEMOCRATIQUE parce qu’il avantage le CREANCIER par rapport à son DEBITEUR.
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Les STRUCTURES ECONOMIQUES TRANSPOLITIQUES, individus ou sociétés qui peuvent placer leurs RECETTES et leurs TAXES dans des cadres politiques différents pour en tirer un AVANTAGE ILLEGITIME, ce qui est tout aussi antidémocratique, car il est aisé de comprendre que TOUTE structure politique ne sera AUTONOME en INTERNE que s’il existe une vraie communauté d’intérêt liée à l’égalité des règles établissant les DROITS et des DEVOIRS de chacun, et que c’est cette autonomie qui est la meilleure garantie de l’établissement d’une vraie démocratie. Il est aussi important de saisir que cette condition est NECESSAIRE pour que les structures politiques extérieures puissent être également AUTONOMES, et donc que des structures réellement démocratiques aient des chances de s’y installer.
VISION REALISTE de l’INTERET
La vision que je voudrais vous faire partager est que l’intérêt se place EN DEHORS DU MONDE REEL.
Un économiste sait que toute MONNAIE n’a aucune légitimité en dehors de CONTREPARTIE REELLE. Il sait aussi que toutes ces contreparties, en l’absence de TRAVAIL, obéissent au principe de l’augmentation d’entropie, les biens consommables par la consommation, les biens durables par usure ou corrosion.
Dans ces conditions, le pouvoir d’achat de la monnaie a vocation à s’ERODER dans le temps.
C’est à cette seule condition que les travailleurs et les épargnants seront égaux devant cette EROSION qui est DIRECTEMENT ISSUE de la DEFINITION de la monnaie.
De plus cette EROSION a une grande vertu :
En effet, l’ensemble des citoyens partagera à nouveau le risque d’érosion du pouvoir d’achat de la monnaie, qu’il faut compenser (à productivité constante) par un accroissement des salaires, ce qui garantit, à taux de prélèvement constant, la croissance des sommes à redistribuer. Il en résulte deux conséquences :
o épargner, c’est perdre de l’argent, et l’incitation à l’investissement demeure (le principal argument justifiant le maintien de l’intérêt ne tient plus.)
o l’équilibre dynamique capital réel/masse monétaire est redevenu possible, et sera maintenu par un pilotage de l’inflation axé sur le maintien de l’équité entre les actifs et la garantie de redistribution assurée par le mécanisme décrit ci-dessus
Et c’est cet équilibre dynamique qui est INTERDIT par le maintien de l’INTERET
Sans l’intérêt (hors rémunération du service comptable et provision pour risque, mutualisée) voyons un échantillon de tout ce qui change, devient possible et tout ce qui perd son intérêt (simple survol que vous pouvez alors élargir à votre guise tant les perspectives sont immenses):
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la croissance sauvage de la masse monétaire induite par l’intérêt de plus en plus dopée par les effets de leviers de l’ingéniérie financière est stoppée
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la principale méthode d’enrichissement sans cause disparaît.
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le citoyen « lambda » n’est plus défavorisé par rapport à l’actuelle possibilité de « prêts » sans intérêts motivés par des ressorts communautaristes, lesquels perdent leur moteur réel.
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il y a restauration de la notion d’investisseur, les actionnaires n’étant plus pervertis par des objectifs à court terme permis par l’ingéniérie financière fondée sur l’intérêt.
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il y a restauration de la vocation première à la fois de l’entreprise et de ses acteurs, (et donc d’une solidarité perdue en son sein) puisque ses résultats financiers ne dépendent plus de considérations autres que de son bon fonctionnement pilotable dans un environnement redevenu réel : on retrouve, (au pire), les vrais patrons qui avaient disparu des grandes entreprises et le dialogue perdu patrons/salariés, et , (au mieux), l’incitation à la création de structures mutualistes patrons et salariés coactionnaires.
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les emprunts individuels aussi bien que publics sont débarrassés de la dette financière. Le casse-tête de la croissance de cette dette est résolu
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les pratiques de voyous associées à toutes les présentations biaisées des effets de l’intérêt composé disparaissent
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la notion même de nationalisation perd son sens pour le secteur bancaire, qui a perdu tout son pouvoir de nuisance, et ne reste soumis qu’à des faillites de gestion à traiter comme dans les autres secteurs. Par contre, toute l’encaisse est disponible pour l’investissement, l’état pouvant jouer le rôle d’assureur.
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les investisseurs institutionnels peuvent retrouver des leviers économiques en favorisant certains investissements prioritaires par un taux d’intérêt positif.(la notion d’aide retrouve tout son sens), ou en pénalisant certains autres pour anticiper leurs effets négatifs.
D’une façon générale la mesure revient à faire fonctionner la société en temps réel, évitant ainsi les risques de dérive durable et les crises.
Et LA CRISE, comment terminer LA CRISE, ?
1 En décidant de mettre l’intérêt hors-la-loi de façon unilatérale, ce qui n’est d’ailleurs que la généralisation de ce qui a été approximativement été fait par les banques centrales!
2 Len reprenant le contrôle des stuctures économiques transpolitiques suppose que les activités nationales des entreprises multinationales restent sous entier contrôle du pouvoir politique local. EN PARTICULIER, LES INVESTISSEMENTS SUR LES TERRITOIRES, ET L’ETABLISSEMENT DES PRIX (INTERIEURS ET EXTERIEURS) SUR LES RESSOURCES NATIONALES SONT OBLIGATOIREMENT LOCAUX, ou, en cas de carence technique, fournis, sous les mêmes conditions d’intérêt nul, par des organismes internationaux du type FMI, ou de façon bilatérale entre états.
La notion perdue « d’aide internationale» redeviendra la norme
Les paradis fiscaux sont bien évidemment sont mis hors jeu sans avoir à recourir à des mesures d’interdiction
Et c’est possible, les citoyens européens ont montré qu’ils sont moins stupides (ou cupides) que leurs dirigeants !
ASPECT PHILOSOPHIQUE
Les deux mesures ci-dessus ne sont que l’expression d’un renversement des valeurs du système occidental actuel, qui, bien que se parfumant du terme de démocratique n’est en fait qu’un système théocratique basé sur des notions de profit d’un clergé (l’intérêt, revenu de l’argent n’est que l’équivalent de la prébende ecclesiastique) d’une secte religieuse (calquée sur les religions monothéistes) qui enseigne dans ses madrasas ou séminaires (les écoles de commerce ou de sciences politiques), et pratique des autodafés préventifs par la censure de fait des idées opposées dans ses cathédrales télévisuelles.
Ce renversement suppose de remplacer TOUTES les VERTUS théocratiques
Le sort de la FOI dans le marché et de l’ESPERANCE dans la croissance indéfinie pour tous est déjà réglé.
Reste le renversement de la CHARITE : il est bien évident que cette vertu est aussi une ERREUR POLITIQUE et que les différentes structures politiques de la terre, quand elles seront devenues autonomes et responsables devront résoudre elles-mêmes leurs propres problèmes.
Cela signifie la FIN (à terme, et après réparations des dégâts dont nous, occidentaux, nous sommes rendus responsables) des interventions humanitaires ou droits-de-l’hommistes IMPOSEES et autres asiles politiques ou économiques définis de facon unilatérale. Le problème de la surpopulation devra aussi franchir le cap de l’obscurantisme théocratique et déboucher sur une politique du réel, que, personnellement j’assimile à la recherche d’une politique hédoniste, visant une ataraxie pour le plus grand nombre.