Premier message (06-02-2006 11:02:37)(ex fil n°3)
(Les premiers commentaires ci-dessous, sont les commentaires historiques de ce premier message)
03 Avant-projets CIPUNCE (constitution de l’UE, protocole provisoire)
« Grands Principes » et principes du projet CIPUNCE de constitution européenne
Mes félicitations à Étienne Chouard pour ce remarquable développement de son site, et bonne chance pour la suite!
À titre de première contribution à ce forum, je reproduis ici les 21 principes majeurs retenus à ce jour (6 février 2006) pour le projet de constitution CIPUNCE ( <www.cipunce.net>). Comme vous le constaterez, ces principes sont généralement en accord avec les « Grands principes » proposés par Etienne Chouard.
Le principe 11 (rôle dévolu au Conseil de l’Union - le Conseil européen actuel) est le plus spécifique et le plus délicat : il convient de l’envisager dans le contexte d’une Union européenne qui restera longtemps encore à la fois une organisation d’Etats souverains (par les traités) et une organisation de citoyens (par la constitution si on en adopte une). Autrement dit, aux pouvoirs classiques de la constitution étatique ordinaire s’ajoute ici un quatrième pouvoir : le « pouvoir intergouvernemental ».
Principes essentiels du projet CIPUNCE au 6 février 2006
-
La nouvelle constitution (NCE) sera adoptée par traité mais en tant que texte distinct des dispositions du traité.
-
Elle ne contiendra que des clauses à caractère constitutionnel, c’est-à-dire, visant l’organisation et le fonctionnement des pouvoirs publics de l’Union. Les autres dispositions du TCE feront, le cas échéant, l’objet de lois organiques ou autres lois.
-
Elle proclamera l’attachement de l’Union européenne aux valeurs universellement reconnues, à savoir : liberté, égalité, solidarité, tolérance, respect de la nature et partage des responsabilités. Les autres valeurs – gréco-romaines, religieuses, humanistes, etc. – pourront, si c’est vraiment nécessaire et à titre de compromis, être mentionnées dans le traité introductif.
-
La NCE reprendra à son compte la Déclaration universelle des droits de l’homme, la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’Homme et des libertés fondamentales adoptée dans le cadre du Conseil de l’Europe et la Charte fondamentale des droits de l’homme de l’UE proclamée en 2000, sans qu’il puisse résulter de cette reproclamation un quelconque amoindrissement des droits fondamentaux tel que reconnus et pratiqués dans l’un quelconque des États membres.
-
La Charte européenne des droits fondamentaux proclamée en 2000 ne sera pas reproduite dans la constitution, qui pourra néanmoins lui reconnaître force constitutionnelle par référence sous réserve du principe 4.
-
La Déclaration explicative relative à la Charte des droits fondamentaux ne fera pas partie de la constitution et ne devrait pas être adjointe à la Charte : celles de ses dispositions jugées pertinentes pourront faire l’objet d’une ou plusieurs lois (organiques ou autres) de l’Union, sous réserve du principe 4.
-
La NCE instituera la « cyberdémocratie » (processus de concertation citoyenne permanente) ainsi que les propositions citoyennes de projet de loi (y compris abrogative) et de tenue de référendum.
-
Elle prévoira la mise en place d’un système de liaison avec les associations, les ONG et les organisations religieuses dont le domaine d’activité couvre deux pays de l’Union au moins et dont les valeurs et les objectifs ne sont pas incompatibles avec ceux de l’Union.
-
Elle spécifiera que les obligations des États membres au titre de la défense et de la sécurité communes l’emportent sur toutes leurs obligations de défense et de sécurité extérieures à l’Union. Elle ne mentionnera nommément aucun accord de défense qui ne dépend pas de celle-ci.
-
Elle ne fera aucune mention particulière du terrorisme, qu’il n’y a pas lieu de « constitutionnaliser ».
-
Le Conseil de l’Union, organe de l’Union européenne au plus haut niveau, incarnera la souveraineté démocratique des États membres au sein de l’Union (puisque chaque État est contrôlé démocratiquement par ses propres institutions) et, à ce titre, sera chargé de gérer les relations entre États membres par rapport à la nouvelle constitution et aux traités qui l’ont précédée.
-
Le Président de l’Union européenne élu par le Parlement (Assemblée et Sénat de l’Union réunis), ne devra exercer aucun autre mandat public. Il entrera en fonction avec l’agrément du Conseil. Il exercera une fonction de représentation et de surveillance et présidera le Conseil sans en être membre.
-
La Commission sera l’organe de gouvernement de l’Union, avec toutes les fonctions habituelles d’un Exécutif dans le cadre des attributions de l’Union.
-
Un « Commissaire principal aux affaires étrangères et à la sécurité» remplacera le ministre des affaires étrangères de l’Union prévu dans le TCE, avec la double qualité de membre de la Commission et de mandataire du Conseil.
-
Le Parlement de l’Union comprendra deux chambres : Assemblée de l’Union et Sénat de l’Union. L’Assemblée aura le pouvoir législatif et contrôlera la Commission, qu’elle pourra renvoyer. Le Sénat, élu sur une base régionale, sera à la fois un organe de réflexion législative et la voix des régions au sein de l’Union. L’Assemblée pourra être dissoute par le Conseil sur proposition de la Commission.
-
La Banque centrale jouira de l’indépendance fonctionnelle mais sous réserve des dispositions de la constitution et des lois.
-
Les compétences de l’Union, confédération d’États souverains, étant des compétences d’attribution, elles devront être prévues dans la constitution même.
-
Les associations ou unions d’États et les coopérations renforcées entre États, à l’intérieur de l’Union même, seront possibles par principe pourvu qu’elles ne soient pas incompatibles avec les objectifs de l’Union et qu’elles n’entraînent pas de charges supplémentaires pour l’Union ou pour les autres États membres.
-
L’Union sera ouverte à tous les États partageant ses valeurs et prêts à les promouvoir et satisfaisant à ses critères de cohésion politique, économique et sociale tels qu’interprétés par elle. Chaque adhésion fera l’objet d’un traité qui devra être ratifié par référendum dans tous les pays de l’Union.
-
L’Union contribuera au développement des langues de ses pays membres (langues officielles et langues régionales) et assurera l’emploi des langues officielles de tous ses États membres dans des conditions de pleine et effective égalité en fonction des besoins exprimés par les États membres.
-
La nouvelle constitution sera ratifiée par référendum ; de même les projets de loi de révision constitutionnelle.
(Le 22e principe concerne la procédure CIPUNCE : Après avoir reçu 50 acceptations de principe de participants officiellement inscrits à la CIPUNCE, le coordonnateur provisoire de la CIPUNCE remettra son projet aux participants pour qu’ils prennent la suite, et notamment élisent un coordonnateur permanent. L’une des responsabilités du futur coordonnateur permanent sera de veiller à ce que le projet évolue sans s’écarter des « Principes essentiels du projet CIPUNCE » tels qu’ils se présenteront à la date de la cinquantième acceptation. Dans l’intervalle, le coordonnateur provisoire rédige un avant-projet et des « Principes essentiels » sous sa seule responsabilité.)
On trouvera par <www.cipunce.net/projet.php> le texte complet de l’avant-projet CIPUNCE avec des notes explicatives très détaillées. L’avant-projet version Rév. 10 devrait sortir dans une dizaine de jours.
Jacques Roman, coordonnateur provisoire CIPUNCE
Deuxième message (9-7-2008) :
EUROCONSTITUTION (ex-CIPUNCE) - PROPOSITION I : AVANT-PROJET DE PROTOCOLE INSTITUTIONNEL PROVISOIRE
J’ai le plaisir de vous informer que l’avant-projet EUROCONSTITUTION (ex-CIPUNCE) de protocole provisoire concernant certaines modalités institutionnelles de l’Union européenne (première version, datée du 10 juillet 2008) a été mis en ligne sous < http://euroconstitution.org/public/projets/EUROCONSTITUTIONPP1.doc >.
L’objectif du protocole provisoire est triple : 1) repositionner la construction européenne dans le cadre de la démocratie participative ; 2) participer au débat public paneuropéen sur le contenu d’une éventuelle constitution confédérale de l’Union européenne à mettre en place à l’horizon 2013 ; 3) en attendant, pouvoir appliquer à titre provisoire les dispositions institutionnelles convenues par les gouvernements des États membres à l’occasion des négociations du traité de Lisbonne pour autant qu’elles sont jugées acceptables à la fois par les gouvernements et par les peuples de l’Union.
Le projet EUROCONSTITUTION prend la suite du projet CIPUNCE (http://www.cipunce.net). Le site CIPUNCE restera consultable jusqu’au 24 décembre 2008 à titre d’archive.
L’avant-projet fait 20 articles en moins de six pages (sans l’introduction et les notes thématiques). Vous y reconnaîtrez des dispositions qui ont été discutées sur le présent site (en particulier pour ce qui est des principes constitutionnels socioéconomiques).
Les forums EUROCONSTITUTION (discussion point par point des projets d’article) sont en cours d’installation et fonctionneront bientôt.
Le projet EUROCONSTITUTION est un projet citoyen : tout le monde est invité à y participer.
Dès que 50 participants inscrits à EUROCONSTITUTION auront accepté un des avant-projets comme base de travail, EUROCONSTITUTION sera remis à ces 50 participants pour prendre la suite du coordonnateur provisoire et, en premier lieu, élire un coordonnateur permanent.
En attendant, le projet évolue sous la responsabilité du coordonnateur provisoire, qui s’efforce de prendre dûment en compte toutes les propositions, qu’elles soient faites sur le site EUROCONSTITUTION ou ailleurs.
Jacques Roman (coordonnateur provisoire du projet EUROCONSTITUTION/CIPUNCE)