# Le premier matin de travail de l’assemblée constituante

[align=center][font=Arial]Le premier matin de travail de l’assemblée constituante[/font][/align]

[font=Arial][size=11]Rêvons.
Rêvons qu’après la débacle de 2013, ait été décidée une assemblée constituante, composée de citoyens lambda, conformément à l’esprit chouardiste.

Ce serait formidable.
Plus tôt et sans crise, ce serait mieux encore.

Mais rêvons qu’un beau matin, réunis à Saint Merd les Oussines, Corrèze,
… et non pas à Paris …,
quelques centaines de constituants se retrouvent parachutés dans l’honneur et le devoir d’écrire la loi des lois.

Combien seront ils au fait ?

Comment vont-ils s’organiser ?
Comment vont-ils partager le temps de parole ?
Qui sera chargé de la prise de notes ?
Comment vont-ils se subdiviser en groupes thématiques ?

Comment seront prises les décisions ? Vote ? Consensus ? Consentement ?

Quelles seront leurs sources d’idées ?
Feront ils appel à des experts ? ……………
Vont-ils « pomper » les idées (géniales) de ce site et de quelques autres ?
Comment vont-ils s’y prendre pour que s’expriment les pépites des plus timides et pour que ne dominent pas les a priori des plus cultivés ?

Nous sommes bien d’accord sur le fait que la constituante doit être formée de lambda mu nu mais en aucun cas du loup alpha.

Nous sommes bien d’accord en cela que le tirage au sort est l’une des meilleures méthodes pour atteindre ce but, sinon la meilleure.

Mais ensuite … Comment ça marche, le premier jour ?[/size][/font]

Comment ça marche, le premier jour ?
Excellente(s) question(s) !

J’imagine (je souhaite) que ce sera à eux d’y répondre pour la plupart. Et pas à un État qu’ils sont chargés de tuer (on ne réunit pas une constituante pour apporter une poignée d’amendements à un texte qu’on conserve pour l’essentiel). Leur premier travail sera donc d’élaborer une constitution de la Constituante.

On peut espérer qu’ils choisiront de privilégier le consensus, de ne passer au consentement que quand le consensus s’avère impossible, et de n’utiliser le vote majoritaire que pour acter la fin de la recherche du consensus.

On peut imaginer qu’ils se feront instruire sur les constitutions existantes, sur les théories politiques, et sur les réflexions en cours comme celles de ce site, de la C6R, etc.

On peut imaginer qu’ils demanderont à des juristes de critiquer leurs propositions, voire de les reformuler. On peut espérer qu’ils voudront garder le dernier mot sur les réécritures.

On peut espérer qu’ils mettront en temps réel les résultats de leurs travaux à disposition du monde(), qu’ils mettront à la disposition du public() les moyens de commenter ces travaux et de faire des propositions, qu’ils mettront en place une organisation qui assure l’intégration de ces contributions dans leurs réflexions.

(*) Je ne parle pas des citoyens : c’est la nouvelle constitution qui dira si les citoyens du nouveau monde seront les mêmes que ceux de l’ancien.

Tout ça se prépare…

Et à mon avis pour que le premier matin soit un succès il faut qu’une petite équipe d’organisation bosse à temps partiel sur le truc. Que vont manger les constituants ? Où vont-ils dormir, et dans quelles conditions matérielles ? Les débats vont évidemment devoir être publics, avec des caméras. Comment est-ce que l’on organise tout ça ?

En fait mon approche c’est que ça ne sert à rien d’exiger à priori que la constitution donne des droits bien précis aux citoyens. Par contre il me parait fondamental que les constituants soient dans un cadre rassurant: qu’il mangent de la nourriture saine, qu’ils puissent dormir dans de bonnes conditions, que la parole, même des plus hésitants ne soit pas interrompue, etc, etc.

Donc de toute façon, cette constituante, pour ne pas partir en sucette, devra être cadrée. La question est « par qui » ? Là, la question a moins trait à la légitimité qu’à la compétence. D’autant plus que, comme vous le soulignez, il faut d’abord répondre à la question « où et quand ? ». Je pense que l’assemblée qui décidera de la date et du lieu désignera aussi une équipe d’organisation.

Pour revenir à votre question il me semble que le meilleur moyen de savoir, c’est de faire des expériences.

Il me semble que l’on soulève beaucoup de question mais, finalement, peu de propositions.

Je ne critique pas, loin s’en faut, je constate.

Pour le premier matin de la constituante, ne serait-il pas raisonnable d’avoir, en préambule, mis en place un revenu citoyen, ou revenu universel, on l’appellera comme on voudra, mais un revenu qui permette à tout un chacun de pouvoir œuvrer dans cette nouvelle société pour le bien commun.

Il me semble que le lieu, s’imposera de lui-même.

Par contre, par quoi commence t-on ?

On peut espérer qu'ils choisiront de privilégier le consensus, de ne passer au consentement que quand le consensus s'avère impossible, et de n'utiliser le vote majoritaire que pour acter la fin de la recherche du consensus.
oh que oui ! et en différenciant bien compromis et consensus, erreur habituelle... [bgcolor=#FFFF99][b]Je vous incite à étudier la méthode "[url=http://www.cocyane.fr/methode.html]COCYANE[/url]" de Michel Kieffer :[/b][/bgcolor] http://www.cocyane.fr/methode.html]COCYANE
L'originalité de la méthode COCYANE réside dans la recherche [i][b]systématique[/b][/i] du consensus qui résulte d'un [i][b]choix collectif fort[/b][/i] et non pas d'un compromis.

Merci pour la référence :slight_smile:

étymologiquement, le consensus réside en la sensation commune.
La démarche consensuelle consiste en vouloir créer cette communauté du ressenti.
Chose naturelle, voisine de l’empathie, mais court-circuitée par l’intelligence séquentielle.

J’ai lu « la méthode » à cette sous-page là : http://www.cocyane.fr/pdf/methode_cocyane_1.pdf

Je souffre :wink:

C’est mon problème hihi : J’ai en effet tendance à focaliser sur l’aspect humain de la démarche et non pas sur des règles :

Nidation de l’idée, la fantaisie en est un joyau.
La lenteur acceptée est un préalable indispensable.

[bgcolor=#FFFF99]Il y a un point essentiel à capter : la personne qui se rend honnêtement à une séance de travail consensuel est animée par l’espoir de penser différemment au sortir de la rencontre : Il y a un désir personnel d’évolution de soi, imprévisible en nature et profondeur, fondée sur le mystère des richesses de chacun et de tous. C’est la différence fondamentale avec toutes les autres méthodes de prise de décision commune.[/bgcolor]

La démarche consensuelle est ainsi intime autant que collective, voire plus intime que collective.

  • Si les participants ne sont pas prêts, le consensus échoue, ou au mieux n’est pas acratopège.
    Si un « ChronoMaître » formé mène le débat comme proposé par le susdit lien, on peut avoir l’illusion du succès, ce qui n’est déjà pas si mal.
    Car déjà la frustration définitive, telle que par exemple impliquée par le vote, est évitée.
    Mais gare à la manipulation …

  • Si les participants sont prêts, nul besoin de codifier comme c’est proposé ici : ils aboutiront.
    Et ils sont rarement prêts, car notre civilisation ne prépare pas à ça. Trop de yang …
    Besoin est de multiplier les expériences « in vivo ».

Voilou. Petite expérience vécue. Savoir aussi que quand « ça baigne », c’est « un pied géant ».

J’ai un peu de mal à croire que l’on puisse être consensuel avec tout le monde. Dans un groupe ayant les memes intérêts , un groupe de prolétaires par exemple, pourquoi pas.

C’est peut être quand c’est difficile que c’est le plus utile.
mais y a du boulot parfois en effet.

L’égalité me semble un préalable pour cette démarche.

Consensus/compromis

Réf. message 5 de Téhach :

Au contraire de ce que semble penser Téhach, le consensus est toujours le résultat d’un compromis et suppose une majorité et une minorité.

Sinon, il y aurait ou bien vote à l’unanimité, ou bien vote par acclamation.

Le compromis à la base de tout « consensus » réside en ceci : la majorité accepte que la minorité puisse affirmer dans les occasions qui l’arrangent qu’elle n’a pas explicitement accepté la décision adoptée par consensus, tandis que la minorité accepte de laisser dire par la majorité que la décision dont il s’agit n’a pas rencontré d’objections. C’est la beauté (et la grande utilité) du consensus, moyen courant d’adoption des décisions dans les organisations internationales et ailleurs – y compris dans les relations privées. JR

Un compromis est un compromis. Un consensus est un consensus. Deux mots. Deux méthodes. Deux états d’esprit. Distincts, radicalement distincts. Dans un cas, quelqu’un cède, dans l’autre on explore et découvre ensemble. Mélanger les deux est une manipulation courante au niveau des hiérarchies, en effet ; une sorte de décoration de la démocratie des décibels au moyen de l’étiquetage « consensus », pour légitimité.

ça me rappelle Jupé au moment d’un conflit social : « Nous allons dialoguer et comme ça tout le monde sera d’accord avec moi »

Comment puis-je oser affirmer ? →
Je travaille au sein de deux groupes selon le mode consensuel. C’est du vécu. Les mots compromis, majorité, minorité sont tout simplement hors champ. On n’y songe même pas.

Un compromis, c’est accepter dans son coin quelque chose d’insatisfaisant pour qu’au moins quelque chose puisse se faire, un consensus, c’est arriver ensemble à s’accorder sur le mieux qui peut être fait pour tous. Un compromis, c’est surtout penser à ses propres positions et penser tout depuis cet angle la, un consensus, c’est surtout penser à la meilleure position commune. Le compromis se base sur des rapports de force, le consensus sur des raisons.

un compromis c’est une position intermédiaire entre plusieurs positions
un consensus c’est quand tout le monde donne son aval pour une décision, mais cela ne signifie pas que tout le monde est d’accord avec la décision
une unanimité c’est quand tout le monde est d’accord avec la décision

pour pouvoir fonctionner en consensus, il faut de sacrés liens entre les membres du groupes, par exemple un objectif commun, il faut au minimum que les gens se connaissent, ça ne fonctionne qu’à une échelle humaine, ce n’est pas envisageable en politique pour toute une nation

Consensus/compromis (suite)

Le consensus n’est pas une procédure de réflexion mais une procédure de décision toujours fondée sur un compromis, à savoir que la minorité, sans être absolument convaincue du bien-fondé de la décision, accepte de ne pas y faire expressément objection au moment où elle est prise à condition qu’on ne lui demande pas de voter expressément en sa faveur.

Je ne dis pas que « consensus » et « compromis » sont synonymes : je suis tout à fait d’accord avec Ana qu’un consensus est un consensus et un compromis, un compromis. JR

Je te demande de ne dire que tu es d’accord avec mon propos que quand ce sera exact en tout point.

C’est beaucoup plus compliqué que ça.

Si on attendait des participants au consensus qu’ils annoncent par la suite qu’ils approuvent effectivement la décision consensuelle, le résultat serait de réduire à peu près à zéro l’utilité du consensus en tant que procédure décisionnelle, parce qu’on serait forcément amené à douter de la réalité de la décision au moment même où elle est prise.

Lorsqu’il y a consensus, il y a décision, un point, c’est tout.

PS. Il ne faut pas non plus confondre consensus et ce j’appellerai « abstention anonyme ». Exemple : la Déclaration universelle des droits de l’homme du 10 décembre 1948 n’a pas pu être adoptée par acclamation, ni par consensus, mais par un vote de 48 voix pour, zéro voix contre et huit abstentions (Afrique du Sud, Arabie saoudite, Biélorussie, Pologne, Tchécoslovaquie, Ukraine, URSS, Yougoslavie). JR

« Lorsqu’il y a consensus, il y a décision » Je suis d’accord :P:cool:

D’après Wikipedia (http://fr.wikipedia.org/wiki/Consensus) un consensus est un accord gagnant-gagnant, un compromis est (au moins ressenti comme) un accord perdant-perdant.

idéologique, je pense que celui qui a rédigé l’article est à fond pour le consensus ^^

idéologique, je pense que celui qui a rédigé l'article est à fond pour le consensus ^^
Vu comment il est (mal) écrit, il y a bien eu une dizaine de contributeurs avec des idées différentes de la chose. Y compris un pour qui le consensus c'est le Mal. :D