FRIGOURET VEUT ÈTRE BANQUIER

Je veux, avec votre collaboration, établir un système monétaire.

Il s’agit de mettre en place l’Heuro, l’écriture comptable d’une heure de travail humain.

Principe imaginé et à corriger.

En fait je propose d’établir le mandat impératif, dont j’ai la responsabilité du respect.

Les adhérents de ma banque sont mes clients.

J’émet des chéquiers pour mes clients, à libeller en Heuros.
Pour chaque clients je tient un compte en T débit, crédit. Quand Mimile fait un chèque à Tatave, je débite le compte de Mimile et je credite le compte de Tatave.

Puis je dès maintenant transformer le crédit de Tatave en monnaie ? Je ne le pense pas. Je vais attendre que Mimile credite suffisamment son compte pour transformer le crédit de Tatave en monnaie.
Pour ce faire, la monnaie, je débite le compte de Tatave et je credite le mien en lui remettant un chèque de banque , des Heuros.
Quand un client vient déposer des Heuros sur son compte je le credite d’autant et débité le mien en détruisant les Heuros.

Mes clients ne peuvent être que des personnes physiques , mes comptes sont ouverts à tous mes clients.

Des remarques ?

En y réfléchissant, il y a une faille ( sûrement d’autres à découvrir) dans ce système. Supposons trois complices Mimile, Tatave et Néné. Mimile fait un chèque de 1000 Heuros à Tatave, Tatave fait un chèque de 1000 Heuros à Néné, celui-ci pourrait donc prétendre à un chèque de banque pour aller se servir chez tous mes clients alors que aucunes richesses n’a été créée ? Cela me pose un probleme.

Faudrait il imposer un découvert maximum pour mes clients ? Une somme que ensemble nous acceptons de mutualiser , d’en accepter la perte ?

En y réfléchissant, il y a une faille ( sûrement d'autres à découvrir) dans ce système. Supposons trois complices Mimile, Tatave et Néné. Mimile fait un chèque de 1000 Heuros à Tatave, Tatave fait un chèque de 1000 Heuros à Néné, celui-ci pourrait donc prétendre à un chèque de banque pour aller se servir chez tous mes clients alors que aucunes richesses n'a été créée ? Cela me pose un probleme.
Pas à moi. Mimile s'engage à travailler 1000 heures pour celui qui le paiera 1000 Heuros (paiement qui détruira la monnaie en question, c'est à dire son engagement). Tatave s'engage à travailler 1000 heures pour celui qui lui donnera 1000 Heuros. Néné utilise l'engagement de Tatave pour acheter une bagnole chez Panturle. Panturle va voir Tatave avec ses Heuros tout neufs et lui demande de l'aider à construire sa bicoque. Deux possibilités (plus les intermédiaires). Soit Tatave conserve l'engagement de Mimile pour lui et obtempère, soit il renvoie Panturle vers Mimile.

Ça c’est la version simpliste. Après on peut complexifier autant qu’on veut la tenue des comptes d’engagements de travail (les Heuros) et des comptes de travail réellement effectués. Potentiellement jusqu’à en arriver à la situation actuelle avec la seule différence que le salaire minimum est égal au salaire maximum.

Faudrait il imposer un découvert maximum pour mes clients ? Une somme que ensemble nous acceptons de mutualiser , d'en accepter la perte ?
C'est sûr qu'il n'est pas envisageable que quelqu'un s'engage de façon crédible à travailler plus d'heures qu'une certaine proportion de ce qu'il lui reste probablement à vivre. D'où d'ailleurs nécessité d'un intérêt négatif : les 40 ans de travail qu'Iffig, à 20 ans, s'est engagé à faire peuvent difficilement lui être réclamés quand il arrive à 80 ans.

En fait si je ne credite le compte du bénéficiaire du chèque qu’au fur et mesure que son émetteur crédite le sien, tout va bien pour moi, je peux sûrement transformer le crédit en monnaie.

Résumons.

Il y a un système de crédit , des chèques que les clients s’émettent entre eux en assumant le risque de la solvabilité de ce chèque. Si un client ne veut pas faire crédit il demande à être payé en monnaie. Je peux m’engager à créditer le compte de tous porteur de monnaie car je l’ai émise à partir de dettes soldées. En fait un billet de un Heuro et un chèque de un Heuro que la banque s’engage à créditer immédiatement sur votre compte.

Je veux tester ce système monétaire avec un groupe de la transition qui se forme au village ( en fait trois villages) .

De quoi vas-tu vivre frigouret?

Si ton travail est de préserver le bon fonctionnement de la banque, tu vas certainement cumuler un certains nombre d’Heuros que tu vas vouloir percevoir afin d’acheter quelque chose à Mimile.

Qui vas être créditer pour te solder?

Et sous quelle(s) proportion(s)?

Base de donnée de monnaies complémentaires : http://www.complementarycurrency.org/ccDatabase/les_public.html
(voir par exemple http://www.banque-du-temps.org/fr/ ou http://www.sol-reseau.org/spip.php?article10 )

Merci de ta sollicitude Ghislain.
J’aspire à être rémunéré un Heuro de l’heure, salaire que mes clients devront assumer chacun également.

En vérité je patauge. Le système proposé plus haut ne va pas. Il faut que je puisse créditer immédiatement un chèque qui est déposé sur le compte d’un de mes clients.

Je planche sur un système de découvert maximum, garanti par une mutuelle. C’est pas évident.

Faut pas réinventer la roue. Il y a plein de gens qui ont déjà mis ça en œuvre. Non seulement ils ont des solutions réutilisables, mais ils savent aussi les erreurs qu’ils ont faites.

Par exemple j’ai cent clients qui ont générés pour huit mille Heuros de chèques. Si je prend 10% de chaque chèques pour le verser sur le compte de la mutuelle, cela fait donc huit cent Heuros, ce qui correspond à une autorisation de découvert de huit Heuros par compte.

Faut pas réinventer la roue. Il y a plein de gens qui ont déjà mis ça en œuvre. Non seulement ils ont des solutions réutilisables, mais ils savent aussi les erreurs qu'ils ont faites.
Je n'ai pas réussi à trouver un mode d'emploie d'une monnaie temps non adossé à l'Euro j'usque à présent.

Adossé ou convertible ? bistroquebec.com

Il doit y avoir une raison (se protéger contre l’accusation de fraude fiscale ? démarrer petit ? …). Faut en parler avec quelques animateurs de SEL ou de SOL.

Je cherche des pistes dans les systèmes de tontine rotative ou de tontine par accumulation tel que pratiquées en Afrique.

« Faut pas réinventer la roue » >>> je pense que si !
(Les systèmes que j’ai observés ont tous au moins un point faible)

Mais si on réfléchit non pas à la méthode mais à l’intention on se trouve vite dans des problèmes de quadrature.

Peut être justement faudrait il commencer par écrire le cahier des charges du triplet <Synergie|Echange&Partage|Monnaie>.

Et ça, déjà, c’est pas simple.

Qu’attend on de l’outil monnaie ?

Donc tu poses une question d’intention.
De mon point de vue de banquier, je cherche un système tel que pour tout Heuros qu’un client dépose sur son compte, je le puisse honorer immédiatement en creditant son compte et en debitant le compte de la banque.

Voyons.
Si je commence avec 100 clients, auxquels j’autorise un découvert de 10 Heuros. Comme expliqué précédemment je mutualise 10% ( ce chiffre est une décision politique , il devrait faire l’objet d’un vote) à chaque émission de chèque. À la fin de l’année je constate la somme mutualisée et soit j’augmente le découvert autorisé de chaque client, soit j’ai la réserve pour accueillir de nouveaux clients ( pour garantir leur découvert autorisé), c’est aussi une décision politique ( objet de vote ou mon arbitraire ?).

Je vais quand même répondre à la question d’Ana, j’atend de l’outil monnaie qu’il crée de l’emploie.

Ou alors qu’avec mes quatres Heuros quotidien ( j’aspire au repos) je puisse me procurer assez pour satisfaire mon train de vie.

Je veux tester ce système monétaire avec un groupe de la transition qui se forme au village ( en fait trois villages) .
Ben oui, mais tester quoi au juste ? Il s'agit de formaliser des relations du genre échange de graines/plants/récolte, install de logiciel, aide à la construction de talus, etc. ou de dé-formaliser des relations marchandes avec le boulanger, le plombier, le chevrier, le maraîcher, le garagiste, voire Ikea, AGIP ou Leclerc ?
"Faut pas réinventer la roue" >>> je pense que si ! (Les systèmes que j'ai observés ont tous au moins un point faible)
Je n'ai pas dit qu'il faut reprendre les points faibles. Mais ceux qui ont mis ces systèmes en place ont une expérience, c'est à dire des erreurs qu'ils ont faites, qu'ils ont plus ou moins résolues, et dans lesquelles on retombera si on se croit plus malin.
j'attends de l'outil monnaie qu'il crée de l'emploi
Ce n'est pas la monnaie qui crée l'emploi. C'est le besoin. Si personne n'a de besoin, personne n'emploiera personne. La monnaie est un facilitateur qui permet à celui qui a un besoin de bras et à celui qui a des bras de faire affaire sous condition que celui qui a un besoin ait des bras pour autre chose et que celui qui a des bras ait d'autres besoins. La question est donc quels sont les besoins qui ne se manifestent pas par manque de monnaie, et quel système de monnaie locale est adapté à ce problème spécifique. Si les besoins forment un cycle, comme dans la dame de Condé, n'importe quoi convient, même le faux billet de la dame, même se mettre autour d'une table et décider c'est bon tout ça se compense. Inversement si la classe des consommateurs et la classe des fournisseurs sont entièrement disjointes vous êtes dans la merde. En pratique vous allez être quelque part entre les deux, et la question c'est où. Les systèmes qui durent sont tous partis d'un truc concret et bien défini qui s'est auto entretenu (le restau qui avait besoin d'une rénovation et qui a vendu des bons pour un repas, les bons de réduction communs à tous les commerces, ...).

Effectivement dans mon cas la classe des fournisseurs et des consommateurs se confondent. Les acteurs de la transition sont censés mettre en place l’infrastructure de l’après pétrole, nous attendons donc que la monnaie facilite la solidarité .
En nous accordant mutuellement un crédit de 10 Heuros, nous allons pouvoir commencer sans argent officiel la mise en route des projets.
Donc dans ce cas là, la création monétaire ( le crédit mutuel de 10 Heuros ) est une décision politique. Je suppose que les adhérents de la mutuelle vont se réunir périodiquement pour évaluer la question de la création monétaire .
Une question

  • l’ augmentation du crédit mutuel doit elle profiter aux compte débiteurs?

Tout d’abord je tiens à vous demander pardon pour avoir l’outrecuidance de vous faire partager mon inculture grossière du monde impitoyable de la finance.

Bref appercu de mes dernières cogitations .
J’abandonne la création monétaire, pour en rester à un système de chèque.
Il y a deux sortes de chéquiers les blancs et les verts. Les chèques blancs sont remis sans limites à tous demandeurs, ils sont un système de crédit interpersonnelle et libre dont la banque se charge de la mise à jour . Pour avoir accès au chéquier vert, celui qui permet de créditer votre compte de mutualiste, il va vous falloir débiter votre compte blanc du montant en Heuros nécessaire à votre adhésion au crédit mutuel ( j’irai même jusqu’à demander que le crédit nécessaire pour devenir mutualiste provienne , du moins en partie, de détenteurs de chéquiers vert).

Je récapitule.
Pour devenir mutualiste je me présente à la banque pour obtenir un chéquier blanc, puis je vais travailler pour Tatave, qui est déjà mutualiste ( supposons que la cotisation soit de 10 Heuros, je travaille 10 heures pour Tatave ). J’ai donc un crédit de 10 Heuros sur mon compte blanc, que je débite pour alimenter le compte de la mutuelle, je deviens donc titulaire d’un chéquier vert et je suis apte à voter .
Cela devrait être suffisant pour décourager les petits malins.
Nous pourrions avec le même système imaginer un chéquier rouge qui servirait de moyen d’échange entre une association de crédits mutuels.

Ceci n’est pas une monnaie complémentaire adossée à l’euro, mais une monnaie libre.

Dans ce que je comprends il y a une incohérence.

D’une part un nouvel adhérent commence à zéro (puisqu’il faut qu’il bosse pour être créditeur). Or tout débit est équilibré par un crédit. Donc la somme de tous les comptes est zéro.

D’autre part les comptes débiteurs vous posent problème. Or d’après la ligne précédente la seule façon de ne pas avoir de compte débiteur, c’est de ne pas avoir de compte créditeur. Donc d’avoir tous les comptes à zéro. Donc de ne pas avoir d’opérations sur les comptes.

Si vous ne voulez pas démarrer en faisant confiance aux autres pour, allez, 10 Heuros de crédit gratuit chacun, il ne vous reste que la solution de demander une cotisation au nouvel adhérent que vous convertissez en Heuros sur son compte. Au fait c’est peut être ce que vous proposez, une cotisation en temps : quand le nouvel adhérent travaille 10 heures pour Tatave, le compte de Tatave ne serait pas débité ? Mais pourquoi Tatave justement, et pas quelqu’un d’autre, bénéficierait il d’un travail gratuit ? Et le premier adhérent de tous, à qui il offre 10 heures de travail ?

ça peut aussi être une cotisation en nature, si vous faites une fête de temps en temps, les adhérents apportent les victuailles au prorata de … chépaquoi.

Ou ça peut être une cotisation en bêtes Euros. Aaaaargh.

Oui c’est ce que je propose , une nouvelle cotisation en temps pour les nouveaux adhérents.
Il ne faut pas oublier que la mutuelle à son propre compte, et que quand un compte de l’un des adhérents est débiteur c’est qu’il y a du crédit correspondant sur ce compte mutuel.
Je reprend.
Au début nous sommes un petit groupe se connaissant à peu près, et s’auto surveillant assez facilement, le groupe fondateur de la mutuelle . Nous décidons de nous avancer l’un l’autre pour 10 heures de travail, 10 Heuros. Supposons que le groupe fondateur soit de 10 personnes, nous creditons le compte mutuel de 100 Heuros ( 10 fois 10 Heuros), nous pouvons donc commencer à emettre dans la limite de 10 Heuros de découvert des chèques, un compte débiteur sera équilibré par le crédit mutuel. Ça c’est facile , pour la première émission de chéquier nous bénéficions d’un carnet de 10 chèques d’un montant de 1 Heuros. Les échanges se passent , Tatave à utilisé son chéquier et fait une demande pour un nouveau carnet, je constate que son compte est créditeur de 15 Heuros, je peux donc lui remettre ( 15+ 10 ) pour 25 Heuros de chèque . C’est le système vert, où tous chèque est couvert par le crédit mutuel. Capito ?
Maintenant le système des chéquiers blancs (système de chèque non couvert par la mutuelle).
En fait tout le monde , mutualiste ou non, peut bénéficier d’un chéquier blanc, il s’agit d’un système de crédit privé dont chacun assume personnellement le risque.
Un prétendant mutualiste aura un chéquier blanc uniquement, et ne pourra donc créditer son compte chéquier blanc qu’avec des chèques blancs, lorsque son compte blanc sera créditeur d’au moins 10 Heuros provenant d’un mutualiste , que se passe t-il ? Je débite son compte blanc de 10 Heuros pour créditer le compte de la mutuelle ( là il y a création monétaire) et je lui remet pour 10Heuros de chèque vert. Le mutualiste qui a bénéficié du travail du prétendant est toujours redevable de 10 Heuros envers celui-ci mais dans le système blanc. Nous pouvons aussi imaginer que le prétendant mutualiste doive gagner sa cotisation en participant à une œuvre commune .