Non-cumul et obligations professionnelles - Une solution : la « candidature collégiale »
Gilles (4737) soulève un point très pertinent. Interdire le cumul des mandats signifie qu’on devra s’adresser à davantage de personnes pour exercer les mandats décumulés. D’autre part, tout le monde ne souhaite pas ou ne peut pas interrompre son activité professionnelle pendant 5 ans, et c’est justement ce qui explique que la politique soit devenue une activité professionnelle.
Les mesures publiques d’accompagnement auxquelles pense Gilles seraient très difficiles à définir, parce que le problème (remplacement de l’élu dans son occupation habituelle, et comment faire pour que l’élu ne soit pas désavantagé quand il reprend son occupation) se pose dans des circonstances individuelles très variables. Lorsque l’élu est fonctionnaire, l’État veille (et c’est très bien) à ce qu’il ne subisse pas de préjudice de carrière. Pour les employés du secteur privé, la solution tient en grande partie à la compréhension des employeurs complétée sans doute par des aides de l’État.
Pour les indépendants (commerçants, professions libérales), je ne verrais guère comme solution pratique que le mandat collégial : l’élu pourrait se faire remplacer en cours de mandat (un jour par semaine, une semaine par mois, ou même plusieurs mois à la suite) par son remplaçant ou même plusieurs remplaçants désignés au moment de l’élection. Variante : l’élu ne désigne pas ses remplaçants au moment de l’élection mais peut se faire remplacer par des candidats non élus sur la même liste, en suivant l’ordre de la liste. Bien sûr, l’élu remplacé ne percevrait pas d’indemnité : celle-ci irait à son remplaçant.
Ce système aiderait à promouvoir la démocratie participative, à déprofessionnaliser la politique, et même à la moraliser dans la mesure où un mandat exercé collégialement prête forcément moins aux abus. Il pourrait d’ailleurs s’appliquer à tout élu, fonctionnaire, employé ou indépendant. JR