L’anonymat du vote rigoureusement incompatible avec la démocratie ?
Étienne,
Je crois que nous sommes presque tous d’accord… mais le problème n’est pas autant la technique à appliquer en soi et ses règles logiques, il s’agit de faire en sorte que ces règles justes et logiques ne puissent pas être abusées par des gens qui n’acceptent pas les règles de la majorité, usent une logique propre éloignée de celle de la majorité, se foutent de tout du moment que ce ne sont pas leurs désirs qui prévalent, et ont des ressources à dédier à la tâche d’être nuisible pour les autres.
Au fait, le problème auquel nous faisons face depuis toujours : faire des règles pour régir le paradis est très simple… mais après que « Adam ait mordu la pomme », il est inutile d’insister sur cette voie… on est en enfer, et il importe peu de savoir combien d’illusionnés nous sommes, combien nous sommes à penser que l’homme est un être civilisé… Ce sont des règles à l’épreuve des pires trahisons et intentions (abondantes en enfer) qu’il faut mettre en place si elles veulent avoir vocation de durabilité et prévoir un attelage de stabilité juridique.
Évidemment, nous nous trouvons ici avec [bgcolor=#FFFF99]une confrontation sans solution possible entre ceux qui disent « il faut faire confiance au bon sens des gens » et ceux qui croient que, sauf rares exceptions, le bon sens est absent de ce monde depuis que Adam ait perdu le sien.[/bgcolor]
Moi, je pense que [bgcolor=#FFFF99]l’iségoria est une très bonne chose, mais[/bgcolor] que notre égo personnel nous trompe en voulant à tout prix pour soi la gloire de s’être adressé à toute l’assemblée. C’était, et sûrement pas de manière parfaite, possible à Athènes… [bgcolor=#FFFF99]mais cela n’est pas possible aujourd’hui.[/bgcolor]
Je crois que nous confondons de façon permanente l’importance du messager avec celle du message. Ce sont LES IDÉES, toutes les idées, qui ont droit à être exprimées et débattues sans autre considération préalable que l’évaluation de leur pertinence et usabilité en concurrence à égalité d’opportunité avec toutes les autres, nouvelles ou établies de longue date. C’est le fait que l’application d’un ensemble concret d’idées soit plus avantageux pour un certain groupe social que pour les autres qui fait que ce groupe essaie de bloquer toute espèce de propositions tendant à leur enlever cet avantage, et qu’elle fasse appel pour cela précisément à ces avantages, qu’elle intentera par tous les moyens, même illicites, immoraux, anti-démocratiques, etc. à y parvenir. C’est bien ce que l’élite européenne tente de faire depuis quelques années, en voulant nous imposer les règles qui ne sont que de la poudre aux yeux (même sucrée dans quelques chapitres) en tout ce qui ne concerne pas leurs intérêts (qui se cachent dans la lettre microscopique et sémantiquement cryptographique d’un langage complexe qui n’est pas celui de la majorité, dans des annexes et des protocoles que cette majorité n’aura jamais le courage de lire soi-même).
Déjà qu’entre nous, il y aura des gens humains, mais pas trop logiques, et des gens si logiques qu’ils ne paraissent plus humains,… comment nous mettre d’accord sur quelque chose qui soit acceptable pour tous (au moins pour une très grande majorité et tant pis pour les derniers récalcitrants, on sera compréhensifs mais on ne se laissera pas détourner du but) si nous ne faisons rien pour que ceux qui n’ont aujourd’hui que des critères subjectifs à utiliser pour décider leur position fassent l’effort, nécessaire dans TOUTE démocratie, de s’instruire et s’informer pour obtenir un jeu de critères objectifs avec lesquels pouvoir prendre des décisions justes car éclairées, et non avec l’arbitraire de leurs subjectivités personnelles ?
L’iségoria étant un droit de parole… je présume qu’ils n’acceptaient pas L’ANONYMAT… faute de faire parler quelqu’un pour autrui sans dévoiler son identité. Les votations ne se faisaient-elles pas le bras levé ?
[bgcolor=#FFFF99]Un des plus grands problèmes auxquels nous faisons face aujourd’hui est ce fait de l’anonymat… le vote anonyme n’est pas digne d’une démocratie, et nous n’aurons pas de démocratie tant qu’il sera estimé nécessaire.[/bgcolor] Je crois que cette distinction est même la pierre de Rosette en ce qui concerne la démocratie… nous aurons une démocratie réelle quand l’anonymat ne sera pas une garantie sine qua non de celle-ci. Tout autre soi-disant démocratie ne sera qu’illusion. Peut-être le genre d’illusion qu’on veut bien nous vendre de nos jours… on a le droit de vote, ergo on est en démocratie. FAUX, c’est quand on n’a pas besoin de ce cacher derrière un anonymat pour dire ce qu’on pense et ce qu’on veut qu’on est en démocratie.
[color=red][b][bgcolor=#FFFF99]Au fait, c'est le besoin de garantir l'anonymat dans le vote à tout prix qui rend le vote électronique impossible à vérifier et donc impraticable... et il suffirait d'abolir cette nécessité pour que le scrutin électronique devienne au contraire transparent et vérifiable par tous.[/bgcolor][/b][/color]
Imaginez-vous une urne électronique avec des certificats cryptographiques, des bulletins de vote signés chacun avec le certificat digital du citoyen qui vote… l’urne serait un directoire dans le serveur de l’organisme chargée d’organiser l’élection, et chacun pourrait y télécharger son vote, ainsi que télécharger les certificats de tous les votants pour faire le comptage tranquillement chez soi. Il y aurait encore des problèmes à résoudre… mais ils seraient d’un tout autre ordre que celui posé par l’anonymat.
Avant de me dire qu’abandonner l’anonymat n’est pas possible… demandez-vous si c’est la démocratie que vous voulez… et si l’anonymat lui rend service, et peut-être vous verrez que tant que vous y tiendrez… vous n’aurez pas la démocratie mais son sosie. La démocratie est la forme d’organisation politique la plus utile aux hommes libres… mais [bgcolor=#FFFF99]
être libre demande du courage[/bgcolor], et abandonner l’anonymat est un pas qu’il faut faire. La preuve du coton
[? ÉC] [ah, je ne savais pas que la pub était exclusivement espagnole … le truc à nettoyer qui est plus efficace que les autres parce-que après le coton reste blanc quand on le frotte sur la surface nettoyée?] de la démocratie réelle doit être précisément la possibilité de faire ce pas… et de rendre possible ainsi une organisation plus agile des choses publiques.
Si ce n’est pas possible, alors il faudra se contenter de la fausse démocratie que nous avons aujourd’hui, et nos problèmes sont tout autres.
Pour résumer : Ce n’est pas le fait qu’un seul homme puisse déclencher un RIC qui est profondément démocratique ; là je crois que vous péchez un peu par égocentrisme. C’est le fait que TOUTE IDÉE puisse être débattue et évaluée, indépendamment du fait qu’elle soit proposée par un seul homme et même de la réputation de cet homme.
Mais que n’importe quelle idée puisse faire l’objet d’un RIC est simplement absurde. Un certain triage logique et éthique s’impose pour que des milliers d’idées triviales proposées par des gens égocentriques avec l’idée de se mettre la médaille civique au mérite d’avoir été par leur proposition l’objet d’un RIC s’impose, tout comme l’autre extrême, celui d’enterrer le RIC simplement en débordant les limites de ce qui est implémentable, et que donc une personne ou un groupe s’organise pour soumettre tant de propositions que le traitement démocratique de l’ensemble de toutes les propositions devient techniquement impossible.
Ce n’est donc pas, je crois, la préoccupation pour protéger les citoyens du vacarme permanent des opinions contraires qui nous tracasse, mais le fait de garder les modalités du RIC logiquement à la portée des limites humaine et techniquement réalisables, sans quoi toute discussion théorique restera de la fiction encore longtemps.
Nous nous doutons bien que la démocratie parfaite n’est pas encore pour demain… il s’agit de faire LE PLUS POSSIBLE pour avancer, et si besoin, L’IMPOSSIBLE pour ne pas reculer
[P. S.: Étienne, quand vous ajoutez des titres, vous voulez bien indiquer que c’est vous qui les mettez? Je n’ai rien contre, mais résumer le tout en me faisant dire de forme aussi catégorique que je trouve l’anonymat incompatible avec la démocratie est un peu fort. Voila sur le coup que Yvan trouve que tout ceci est du baratin qui n’a pas sa place sur le fil "Art. 11:Référendum. Il ne voit plus que nous discutons toujours sur les modalités et les implémentations du référendum parce-que vous avez voulu mettre en avant le détail sur l’anonymat.]