Aides sociales...

« @Ana
Je répondais juste à Lanredec »

Je parlais sur un plan général :wink:

Ou bien je répondais à des messages que je lis depuis des mois, ici ou là.


Si l'utopie peut sembler insignifiante, c'est parce qu'on se plie psychiquement au pragmatisme imposé par le système ""représentatif"".

Mais elle n'est pas insignifiante : elle est le pragmatisme de la réelle démocratie.

Le prisonnier n'est insignifiant que tant qu'il est enfermé. Et encore ... pas toujours.

Gotfried,
C’est moi qui ai surligné un passage de votre commentaire, parce que je le trouvais important. Je fais ça souvent, sur le blog : ça aide à (re)lire en diagonale les fils très longs, je trouve ; et c’est aussi une manière de rester avec vous visiblement. Mais tout ça est discutable, sans doute. C’est improvisé ; je fais comme chez moi ; je ne devrais pas, peut-être ; vous me faites réfléchir.
Vous pouvez retirer cette mise en forme si vous voulez, bien sûr. J’ai compris qu’il ne faut plus faire ça avec vos messages :wink:
Amicalement.
Étienne.

Quand on parle du revenu inconditionnel, certains commencent à faire les comptes, et disent à juste titre : oh, ça ne fait que 80 euros par personne et par mois, et c'est donc insuffisant pour impliquer tous les avantages du revenu inconditionnel (la liberté entre autres, et tous ses bénéfices secondaires qui en cascade peuvent aller très loin) Alors que l'idée du revenu inconditionnel est (à mon sens) inséparable de l'idée d'une réforme radicale et profonde du système de création monétaire, voire plus loin encore est en corrélation étroite avec l'idée du distributisme et la fin de la civilisation de la carotte.
Ana ... je crois l'avoir déjà écrit plusieurs fois: ce n'est pas d'argent qu'un citoyen a besoin pour vivre, mais de richesses réelles (Maslow). Il peut y avoir autant d'argent qu'on veut, si on ne produit rien on mourra quand même de faim car là nous aurons très vite une forte inflation. Une création monétaire distribuée ne va pas mettre plus de biens à disposition. Le seul RB possible est celui d'une nouvelle affectation des taxes et impôts actuels et je ne vois pas comment il va pouvoir dépasser 4000 € par an en regroupant toutes les aides et en les répartissant. On ne peut pas non plus actuellement demander une augmentation des prélèvement obligatoires ou des dépenses de l'Etat dans ce but Et même si une croissance raisonnable (de la masse monétaire) de 40 milliard était distribuée (ces 40 devant être plutôt réservés à des investissements créateurs de richesses réelles que ce soit en énergie, en habitats, en production agricole, en transports en commun), ca ne ferait que 600 € supplémentaires par an.. (et combien de ceux ci vont partir en produits importés?). Je rappelle néanmoins que pour le moment nous ne pouvons pas émettre de monnaie tant que nous sommes dans l'euro.

Pour le moment, et bien que j’ai été un ardent défenseur du RB dans les années 1995-2000 ( voir mon livre « un regard citoyen sur l’économie ») je pense maintenant qu’il faut partir de la proposition Villepin: pas de revenus sous 800 € par mois, cumulables dégressif jusqu’à deux ou trois fois les autres revenus .

Quand au distributisme (tout le monde au même revenu) c’est faire fi des qualifications nécessaires, du travail de jour ou de nuit, des compétences naturelles, des choix humains, des difficultés particulières de certains métiers, des longues formations: ce serait pire que les pires heures du stalinisme!

je pense maintenant qu'il faut partir de la proposition Villepin: pas de revenus sous 800 € par mois, cumulables dégressif jusqu'à deux ou trois fois les autres revenus .
je pense que Mélenchon propose aussi quelque chose d'identique ... j'approuve, mais ce serait encore mieux si la distribution du complément avait lieu en bons d'achats de produits uniquement français (et locaux).

Pour revenir au sujet initial de Valerian13, un petit extrait du texte de Tom Paine que j’ai mentionné ci-dessus (Justice agraire, à lire dans le contexte de l’époque, où la terre représentait 99% des biens communs spoliés) :

La civilisation, donc, ou ce qu'on appelle de ce nom, a opéré dans deux directions : en rendant une partie de la société plus riche, et l'autre plus misérable, que ce qui aurait été le lot des uns ou des autres dans l'état de nature.

[…] La chose, donc, qui doit maintenant être faite est de remédier aux maux et de préserver les bénéfices qui sont apparus dans la société par le passage de l’état de nature à celui qui est appelé civilisé.

En portant le sujet sur ce terrain, le premier principe de la civilisation aurait dû être, et devrait encore être, que la condition de chaque personne née dans le monde, après qu’un état de civilisation commence, ne devrait pas être pire que s’il était né avant cette période.
[…]
C’est une position qu’on ne peut contredire que la terre, dans son état naturel était, et aurait à jamais continué à être, la propriété commune de la race humaine. Dans cet état chaque humain serait né propriétaire. Il aurait été à vie propriétaire indivis garanti par la propriété du sol, et de toutes ses productions naturelles, végétales et animales.
[…]
Rien ne pourrait être plus injuste que la loi agraire dans un pays amélioré par l’agriculture ; car bien que chaque humain, comme habitant de la terre, en est propriétaire indivis dans son état de nature, il n’en découle pas qu’il est propriétaire indivis de la terre cultivée. […] Alors que, donc, je me fais l’avocat, et m’intéresse à la dure situation de tous ceux qui ont été spoliés de leur héritage naturel par l’introduction de la propriété foncière, je défends également le droit du possesseur sur la part qui est sienne.

L’agriculture est une des plus grandes améliorations faites par l’invention humaine. […] Mais le monopole foncier qui a commencé avec elle a produit le plus grand mal. Il a dépossédé plus de la moitié des habitant de chaque nation de leur héritage naturel, sans leur attribuer, comme cela aurait dû être fait, une indemnité pour cette perte, et a par cela créé un type de pauvreté et de misère qui n’existait pas auparavant.

En me faisant l’avocat des personnes ainsi dépossédées, c’est un droit, et non une aumône, que j’implore.


PS : traduction intégrale ici

Pour ma part, j’invite tous ceux qui imaginent le RSA comme un eldorado à s’y inscrire et à renvoyer ses impressions. On pourra voir si la vie est si facile et si la banque va coopérer avec le nouveau venu.

En ce moment il y a un type de contrat que me choque plus. Il existe des contrats qui s’intitulent « Contrat Aidée » ce dernier demande une condition pour postuler à une offre de ce type, celle d’être bénéficiaire du RSA. Je trouve cela très discriminatoire. Pourquoi faire autant de différence entre nous, ca n’attise que les haines et favorise les clashs.

Gotfried, C'est moi qui ai surligné un passage de votre commentaire, parce que je le trouvais important. Je fais ça souvent, sur le blog : ça aide à (re)lire en diagonale les fils très longs, je trouve ; et c'est aussi une manière de rester avec vous visiblement. Mais tout ça est discutable, sans doute. C'est improvisé ; je fais comme chez moi ; je ne devrais pas, peut-être ; vous me faites réfléchir. Vous pouvez retirer cette mise en forme si vous voulez, bien sûr. J'ai compris qu'il ne faut plus faire ça avec vos messages ;) Amicalement. Étienne.
Ca me rassure! J'étais juste un peu étonné, car mon message n'était pas signalé comme modifié. Si j'avais lu au coin à droite "modifié par Etienne à xx:xx:xx", je ne me serais pas inquiété. Le formatage ne me dérange pas, s'il vous arrange vous. Disons juste que j'aurais apprécié que la modification ait été signalée.

@Lanredec

Votre texte de Tom Paine rejoins mon opinion sur le sujet. A mon sens, ce que la Révolution, si elle avait vraiment eu le moindre but social, aurait du faire, au lieu de faire démanteler les propriétés de l’Eglise pour les mettre à l’encan afin que les bourgeois, ces barbares, se l’approprient, elle aurait du préserver le « cadastre », mais supprimer l’abusus sur toute propriété foncière, garantir la destination universelle des fruits de la terre, et ne laisser finalement aux propriétaires que le droit d’usus intouché, et seulement une partie du droit de fructus (passé une certaine valeur de bien). C’est à dire laisser les propriétaires en place, mais les forcer à travailler pour le bien commun.

Ca devient plus compliqué avec les moyens de production non-agricoles, car contrairement à la terre qui est éternelle (par rapport à nous) et se transmet en héritage d’une génération humaine à l’autre, les machines, les usines, les outils sont des créations artificielles dont l’initiative revient à certaines personnes en particulier, sans qui ils n’auraient pas existé. Il serait donc injuste que le fruit de l’initiative de certains revienne à tous. Mais bon, déjà s’occuper des injustices quand à la répartition des fruits de la terre, c’est un gros morceau.

Je vous enjoins à creuser la doctrine sociale de l’Eglise, résumée dans son ]compendium, qui bien que n’étant pas strictement une philosophie, propose des concepts et des principes intéressants. Dans le domaine de la propriété, elle affirme la destination universelle des biens, par exemple. Pot-pourri:

171. [...] Dieu a destiné la terre et tout ce qu'elle contient à l'usage de tous les hommes et de tous les peuples, en sorte que les biens de la création doivent équitablement affluer entre les mains de tous, selon la règle de la justice, inséparable de la charité. [...] Dieu a donné la terre à tout le genre humain pour qu'elle fasse vivre tous ses membres, sans exclure ni privilégier personne. [...] 174 Le principe de la destination universelle des biens invite à cultiver une vision de l'économie inspirée des valeurs morales qui permettent de ne jamais perdre de vue ni l'origine, ni la finalité de ces biens, de façon à réaliser un monde juste et solidaire, où la formation de la richesse puisse revêtir une fonction positive. [...] 175 La destination universelle des biens comporte un effort commun visant à obtenir pour chaque personne et pour tous les peuples les conditions nécessaires au développement intégral, de sorte que tous puissent contribuer à la promotion d'un monde plus humain, « où chacun puisse donner et recevoir, et où le progrès des uns ne sera pas un obstacle au développement des autres, ni un prétexte à leur asservissement » [...] 177 La tradition chrétienne n'a jamais reconnu le droit à la propriété privée comme absolu ni intouchable: « Au contraire, elle l'a toujours entendu dans le contexte plus vaste du droit commun de tous à utiliser les biens de la création entière: le droit à la propriété privée est subordonné à celui de l'usage commun, à la destination universelle des biens » [...] 179 En mettant à la disposition de la société des biens nouveaux, tout à fait inconnus jusqu'à une époque récente, la phase historique actuelle impose une relecture du principe de la destination universelle des biens de la terre, en en rendant nécessaire une extension qui comprenne aussi les fruits du récent progrès économique et technologique. La propriété des nouveaux biens, issus de la connaissance, de la technique et du savoir, devient toujours plus décisive, car « la richesse des pays industrialisés se fonde bien plus sur ce type de propriété que sur celui des ressources naturelles » [...] 181 Une série d'avantages objectifs dérive de la propriété pour le sujet propriétaire, qu'il s'agisse d'un individu ou d'une communauté: conditions de vie meilleure, sécurité pour l'avenir, plus vastes opportunités de choix. Par ailleurs, une série de promesses illusoires et tentatrices peut aussi provenir de la propriété. L'homme ou la société qui arrivent au point de lui attribuer un rôle absolu finissent par faire l'expérience de l'esclavage le plus radical. [...]
Bref, la doctrine sociale de l'Eglise a un caractère essentiellement humaniste, et actuellement assez anti-capitaliste, en tout cas anti-libéral. Elle a été "inaugurée" en 1891 avec la lettre encyclique Rerum Novarum, du Pape Léon XIII. On peut vraiment se demander si les attaques perpétuelles contre l'Eglise, pas seulement en tant qu'institution humaine faillible, mais surtout en tant qu'autorité morale, n'ont pas quelque chose à voir avec son incursion sur les questions économiques et sociales.

Edit: j’étais en train de parcourir le compendium de la doctrine sociale de l’Eglise, lorsque je tombe sur ceci (le surlignage est de moi, mais pour le coup, je trouve, correspond bien):

189 La conséquence caractéristique de la subsidiarité est la participation, qui s'exprime, essentiellement, en une série d'activités à travers lesquelles le citoyen, comme individu ou en association avec d'autres, directement ou au moyen de ses représentants, contribue à la vie culturelle, économique, sociale et politique de la communauté civile à laquelle il appartient. La participation est un devoir que tous doivent consciemment exercer, d'une manière responsable et en vue du bien commun.

Elle ne peut pas être délimitée ou restreinte à quelques contenus particuliers de la vie sociale, étant donné son importance pour la croissance, humaine avant tout, dans des domaines tels que le monde du travail et les activités économiques dans leurs dynamiques internes, l’information et la culture et, à un degré maximum, la vie sociale et politique jusqu’aux plus hauts niveaux comme ceux dont dépend la collaboration de tous les peuples pour l’édification d’une communauté internationale solidaire. [bgcolor=#FFFF99]Dans cette perspective, devient incontournable l’exigence de favoriser la participation, surtout des plus défavorisés, et l’alternance des dirigeants politiques, afin d’éviter l’instauration de privilèges occultes; en outre, une forte tension morale est nécessaire, pour que la gestion de la vie publique soit le fruit de la coresponsabilité de chacun vis-à-vis du bien commun.[/bgcolor]

b) Participation et démocratie

190 La participation à la vie communautaire n’est pas seulement une des plus grandes aspirations du citoyen, appelé à exercer librement et de façon responsable son rôle civique avec et pour les autres, mais c’est aussi un des piliers de toutes les institutions démocratiques, ainsi qu’une des meilleures garanties de durée de la démocratie. De fait, le gouvernement démocratique est défini à partir de l’attribution, par le peuple, de pouvoirs et de fonctions, qui sont exercés en son nom, pour son compte et en sa faveur; il est donc évident que toute démocratie doit être participative. Cela comporte que les sujets de la communauté civile, à tous ses niveaux, soient informés, écoutés et impliqués dans l’exercice des fonctions qu’elle remplit.

191 La participation peut être obtenue dans toutes les relations possibles entre le citoyen et les institutions: à cette fin, une attention particulière doit être accordée aux contextes historiques et sociaux dans lesquels elle devrait se réaliser. Le dépassement des obstacles culturels, juridiques et sociaux, qui s’interposent souvent comme de véritables barrières dressées contre la participation solidaire des citoyens au sort de leur communauté, requiert une œuvre d’information et d’éducation.[bgcolor=#FFFF99] En ce sens, tous les comportements qui incitent le citoyen à des formes de participation insuffisantes ou incorrectes et à la désaffection répandue pour tout ce qui concerne la sphère de la vie sociale et politique doivent être considérés avec une certaine inquiétude[/bgcolor]: que l’on pense, par exemple, aux tentatives des citoyens de « négocier » les conditions les plus avantageuses pour eux-mêmes avec les institutions, comme si celles-ci étaient au service des besoins égoïstes, [bgcolor=#FFFF99]et à la pratique de se limiter à l’expression d’un choix électoral, allant même, dans de nombreux cas, jusqu’à s’en abstenir.[/bgcolor]

Pour ce qui est de la participation, une autre source de préoccupation provient des pays à régime totalitaire ou dictatorial, où le droit fondamental de participer à la vie publique est nié à la racine, car considéré comme une menace pour l’État lui-même; des pays où ce droit n’est énoncé que formellement, mais ne peut pas s’exercer concrètement; ou d’autres pays encore où l’éléphantiasis de l’appareil bureaucratique nie de fait au citoyen la possibilité de se proposer comme un véritable acteur de la vie sociale et politique.


On est donc en train de lire, là, en plein milieu du compendium, une dénonciation de la pseudo-démocratie actuelle, qui « se limite à l’expression d’un choix électoral », et l’affirmation d’une nécessité de participation des citoyens, de co-responsabilité dans la recherche du bien commun, et du principe d’alternance des dirigeants. Autant dire que le doctrine sociale de l’Eglise est entièrement ouverte à une démocratie fondée sur les charges courtes, le contrôle des mandats et la redditions des comptes, le tirage au sort, et le vote direct des lois par les citoyens sans se limiter à aucun domaine.

Peut-être faudrait-il remplacer la « pseudo-démocratie » actuelle par le système de gouvernance en vigueur dans l’État de la Cité du Vatican ? JR

Voilà qui s’appelle commenter une intervention sans l’avoir lue.

D’ailleurs savez vous que les seuls citoyens de l’État de la cité du Vatican sont des employés du Saint Siège et ne le sont qu’à ce titre. Si vous voulez comparer la gouvernance du Vatican avec quelque chose ce serait donc plutôt avec celle d’une entreprise. Au moins le Vatican a une constitution (certes non démocratique) et Monsieur Ratzinger a été élu (même si c’est par un collège restreint), ce qui n’est pas le cas, au hasard, de Monsieur Mittal et de Mittal Steel, ni même, pour prendre une entreprise publique au hasard, de DCNS et de Monsieur Boissier.

Le Permanent Fund Dividend [...] Ca fait moins de 75$ par mois. Alors certes c'est toujours bon à prendre, mais dans l'idée, on est même pas au dixième de la somme d'une véritable revenu de base. [...]on est dans l'argent de poche
C'est pourtant trois fois le revenu du [i]travail[/i] de près d'un milliard d'êtres humains. C'est environ le revenu médian mondial (la moité des humains vivent avec moins que ça).
Ce dividende est tiré des profits faits sur l'exploitation et la vente du pétrole, est réparti entre environ 650.000 personnes. La France, c'est environ 100 fois plus d'habitants, et pas de pétrole.
C'est un peu plus compliqué que ça. Il s'agit de la moitié du reliquat des revenus financiers d'un capital dont l'origine est essentiellement basée sur les [url=http://fr.wikipedia.org/wiki/Royalties]royalties[/url] (pas les [url=http://fr.wikipedia.org/wiki/Profits]profits[/url]) du pétrole, une fois payés les frais de gestion et compensée la dévalorisation dudit capital par l'inflation. Ce qui explique que le montant 2011 soit un des plus faibles depuis sa création alors que le prix (et les profits) du pétrole est un des plus élevés. Les royalties demandés par l'Alaska aux compagnies pétrolières ne sont pas particulièrement élevés.

La France n’a pas (beaucoup) de pétrole mais toute ressource limitée (et pas seulement minérale) exploitée par une entreprise privée est susceptible de (et devrait) produire des royalties. Pas seulement en France. C’est un problème global.

Du reste, les opinions de personnes connues ne sont pas des arguments à mes yeux.
J'ai cité Friedman non pour l'argument d'autorité mais parce que parler de romantisme révolutionnaire à propos de l'idole des ultra-libéraux (néo-libéraux, pseudo-libéraux comme vous voulez) c'est pour le moins paradoxal.
Donc en gros si je refuse de rentrer dans le monde du travail, je vole les citoyens ?
- Le RSA est un prêt. Pas un don de la société. (Tout comme les salaires de merde.)

S’est un investissement utile, permettant aux personnes désignés comme « inactives » de faire aussi tourner la machine productive en consommant un minimum. (Un maximum pour elles vu que la totalité du RSA y passe en 15 jours.)

Les détenteurs du RSA (financé par la société en générale) contribuent (par la force des choses) à la production des entreprises. Donc, à donner du travail sous payé à ceux qui en ont et qui aiment ça - ou qui aiment consommer - (« Faite gaffe les mecs le RSA vous pend au nez si vous râlez trop … Donc bossez et surtout ne l’a ramené pas … »)
Ce qui enrichit un peu plus toutes les entreprises de l’agro-alimentaire. Entreprises où dire que se trouvent tous les travaux les plus dégradants, les plus avilissants, les plus décérébrants et les moins bien payés est un oephémisme.
(Je ne serait d’ailleurs pas surpris que se soient les lobbies de l’agro-alimentaire qui soient à l’origine de l’idée de prêter une obole minimum au peuple … A creuser.)

Donc les détenteurs du RSA devraient être remerciés et loués par la société du service qu’ils lui rendent, en acceptant de survivre et de bien vouloir laisser leurs places à tous ceux qui ne peuvent vivre sans un écran plat, un smart phone et une Mégane 5 portes. CQFD

  • Le RSA (tout comme les emplois précaires et sous payés, surtout même les emplois précaires et sous-payés.) permet effectivement de maintenir les gens (pas tous, mais quand même) en état de totale dépendance vis à vis du système. Et donc de sous-payer les gens dépendants volontairement du système et qui ne voient que par lui. Car les autres (qui sont moins cons peut-être ?) préfèrent ne pas bosser pour rien. Mais ceux là sont plus rare. (Nous sommes au moins deux semble t-il ? :))
    Et pour compléter cet asservissement des facilités de découverts et de prêts sont bien sur accordées …

  • Il permet aussi d’éviter les vols dans les magasins (d’agro-alimentaire entre autres) par les gens trop scrupuleux. Et ils sont majoritaires …

  • Le RSA donne bonne conscience aux capitalistes et à la société en générale. Il permet aux « représentatifs » et aux grands patrons de laissés croire que la France est un pays riche, elle peut investir partout, dans n’importe quel pays (et donc faire plus de profits …). Car au moins en France même les très pauvres ont de l’argent. Bin voyons …

  • Le RSA permet de verser une obole minimum aux vieux qui n’ont pas assez alimentés la machine capitaliste. Mais qui ont quand même bossés dans des boulots de merde un paquet d’années bien sur … Obole qui oblige les enfants (potentiellement récalcitrants) de ces mêmes vieux à entrer dans le système pour s’occuper de leurs parents. (Quant-ils s’occupent de leurs parents …)

  • etc etc …

D’ailleurs qui râle le plus contre les « assistés » (alors qu’il devraient les remercier de montrer l’exemple) si se n’est les exploités eux mêmes ?
Le système ultra-libéral et capitaliste est vraiment bien pensé.

Je pense qu’il faut arrêter de croire qu’on peut distribuer ce qu’on n’a pas produit … mais il ne fait aucun doute qu’il y a une mauvaise répartition entre les revenus du capital et les revenus du travail.
Quand à ceux qui ne veulent en aucun cas participer au bien être de la société (par leur production), pourquoi pas; mais s’ils bénéficient d’un revenu, c’est quand même grâce aux citoyens qui se lèvent le matin (ou le soir) pour aller travailler.

J’ajouterais : et si ce revenu leur permet de se payer de quoi vivre, c’est grâce aux citoyens qui se lèvent le matin pour produire de quoi les faire vivre.

On peut payer aussi cher qu’on veut des gens à creuser des trous le matin pour les combler l’après-midi, et beaucoup d’emplois actuels relèvent de ce mouvement brownien, ça augmente le PIB mais pas la richesse de la société. Encore cet exemple est il bénin : il s’agit plus souvent de détruire des ressources pour produire des déchets sans réel apport au bien être social.

@Lanredec
Je suis tout à fait d’accord sur le « gâchis » … par exemple l’obsolescence programmée.
Je suis bien certain que la société pourrait continuer à vivre en réduisant d’un tiers les heures de travail. Mais n’oublions pas qu’il y a 150 ans un homme travaillait 40% de sa vie entre naissance et mort et qu’il est à 10 ou 12% actuellement.

AJH et Lanredec

Je l’ai déjà argumenté sur un autre post, mais tout les deux vous confondez - « être utile » et « travailler ».

Une société n’a pas besoin de gens qui travaillent elle a besoin de gens qui lui sont utiles.

Et produire à la chaine des biens de consommations débiles et avilissants dont ont pourrait tous très bien se passer n’est pas forcement ce qu’il y a de plus utiles à une société. Ce serait même plutôt le contraire puisque ces « biens » asservissent les gens à la lobotomie et à la domination esclavagiste des exploiteurs du capitalisme.

Après il faut savoir dans quel monde nous voulons vivre.
Un monde ou l’on partage la merde entre tous ou un monde ou l’on réserve notre merde seulement pour certains ?

Les gens travail 12% de leur vie ??? Pas les ouvriers alors. Pas ceux qui travaillent 10h/j depuis l’age de 16 ans. (Ce qui a été mon cas. J’ai donc largement plus que donné à la société. Et encore j’ai de la chance ma grand-mère à commencé à 8 ans pour finir dans un mouroir. Et ma mère à 13 pour finir certainement de la même manière.) En prime ils font double journée. 10h d’usine puis la famille à gérer le reste du temps.

Vous allez me répondre que l’on vie plus vieux. Oui mais dans quel état quand on parle d’un ouvrier ?

A 40 ans les mecs ont tous une ceinture autour des reins, sont alcooliques ou trimbales plusieurs séquelles dues aux accidents du travail liées bien souvent aux cadences infernales des machines. Voir même de sérieux handicaps pour certains. Plus une femme (ou un mari) qui est bien souvent dans le même état qu’eux, et/ou dont il faut s’occuper.

Ah ça, vous ajoutez les gosses qui sont souvent à la ramasse, car les parents qui passaient leurs vie à bosser pour les nourrir, n’avaient pas le temps, ni les capacités physiques - l’usine sa use - pour s’occuper d’eux comme ils l’auraient voulu.

A 65 ans, (si ils veulent avoir à peine plus que le SMIC !) ils sont en retraite et en « profitent » (enfin ne travail plus à l’usine) 5 ans 10 ans maximum. (Et encore pour ceux qui ont pu construire leur maison avant, car les autres continuent à bouffer chez LIDL et à se farcir les marches des HLM. Pour se qui est de profiter de la vie, je connais mieux …

A 70 ans pour les hommes, 75 ans pour les femmes, ils ne tiennent plus en l’air ou sont tellement diminués qu’ils n’espèrent plus qu’une chose, s’est crever le plus rapidement possible pour ne pas trop morfler.

(Et le pire dans tout ça, s’est qu’en France ont est pas les plus malheureux. Car d’autres esclaves dans le monde bossent aussi pour nous. Mais tout le monde s’en tamponne tant que ça ne se voit pas … Sauf quand ces mêmes esclaves viennent taper à notre porte ou font la manche en bas de chez nous.
Car les « indigènes » aussi voudraient bien avoir le RSA. Après tout, si la majorité vie bien et se la fait belle dans notre pays s’est parceque leurs familles à eux aussi ont été et sont toujours nos esclaves. Mais là, la conscience collective des moralisateurs s’éteint et préfère zapper sur le Bigdill.)

Les RMISTES vivent sur le dos des autres ? Oui exactement, certains d’entre eux (comme moi) récupèrent tout se que l’on leurs a volé à eux et leur famille depuis des générations.
Et que ces mêmes autres, si prompt à la morale, ont cautionné joyeusement pour leur intérêt, ou dans le meilleur des cas, ont tout simplement laissés faire ou préféré ne pas voir, car ça arrange bien tout le monde qu’il y ai des gens assez cons pour nettoyer et fabriquer leurs merdes. (Je dis bien « LEURS » merdes, car bien souvent l’ouvrier ne peut même pas se la payer.)

Désolé d’être sévère, car sans doute ne le méritez-vous pas.
Mais, je ne supporte plus d’entendre et de lire les discours moralisateurs, culpabilisants et réducteurs de personnes qui ont eu, la plus part du temps, la chance d’être bien nées. Et qui se contentent de répéter sans comprendre les conneries de la docsa dominante. Se qui évite de culpabiliser et d’assumer notre égoïsme social.

Que tout le monde soit obligé de se taper au moins 10 ans d’usines 10h/j pour un salaire de merde et ensuite nous pourrons parler des « assistés ». Ou des fainéants au chômages qui essaient de gratter quelques années de survie en meilleurs état que leurs parents.

Et encore je ne suis pas certains que les moralisateurs seraient à même de tout comprendre car ils auraient été élevés dans de meilleurs conditions. Mais ça leurs donneraient au moins une petite idée de se qu’est l’assistanat et surtout de qui sont les vrais assistés dans cette société à la con.

@Patrick

Toi aussi, tu me fais marrer. Tu traites tout le monde d’esclaves moralisateurs, mais tu es précisément en train de nous faire la morale tout en dépendant du RSA (puisque si je ne m’abuse, il a remplacé le RMI) pour ta survie. Remercie cette société esclavagiste qui te permet de « récupérer ce qu’elle t’a volé »; en d’autres époques, c’était de sous les ponts que tu aurais fait la morale. Peut-être que tu as eu une vie très dure, dans un milieu très dur, que ça a engendré une amertume que je ne peux pas comprendre, mais ta « sévérité », comme tu dis, n’est pas constructive. Personnellement, elle m’exaspère même. Si vivre du RMI est l’horizon de ton idéal pour l’individu, franchement, je perds même mon temps à m’adresser à toi.

En physique, le travail (mesuré en Watts) est l’action d’une force, le fait qu’elle s’applique. Par métonymie, on peut généraliser la notion en disant que toute action effective de la volonté tendant vers un but « extérieur » et qui laisse une trace plus ou moins significative. Quand je classe mes DivX, je travaille. Quand je me rend à mon atelier, je travaille. Quand je nettoie une machine, je travaille. Quand je crache, on ne peut pas dire que je travaille, et actuellement, alors que je suis en train de taper ce message, on ne peut pas vraiment dire que je travaille, car au final, ce qui me motive est de l’ordre du loisir. Donc autant un travail peut être inutile (l’exemple du creusage et rebouchage de trous), autant il est impossible d’exclure de travailler lorsqu’il faut être utile. On peut aussi travailler de bon coeur, ou en tout cas avec une lassitude modérée et largement supportable. Parfois, on est au contraire utile à contre-coeur.

Le RSA est mieux que rien. Pour les animaux, le « rien » est la règle dans la nature. C’est uniquement par ses efforts qu’il se procure de la nourriture, se construit un nid ou un terrier, se donne une descendance, etc. Ses par ses efforts que l’homme se met en société et accepte la cohabitation avec son semblable. Et c’est encore un nouvel effort que de mettre les efforts en communs pour mutualiser au moins une partie des gains, afin qu’on puisse venir en aide à ceux qui ne peuvent pas participer. Le RSA relève encore de cette logique de soutien mutuel, même si c’en est la manifestation dégénérée et pervertie par un système très corrupteur. Certes, ça sert aussi la « croissance », donc les entreprises, ainsi que les politiques, qui jugulent ainsi la pauvreté qui rend prompt aux manifestations, révoltes, décapitations. Pour autant, c’est toujours un plus pour ceux qui n’ont que très peu, voir rien. Certes, par rapport aux enjeux, c’est presque une aumône, mais quiconque pense valoir mieux que ça est libre de la refuser et de se démerder autrement.

Personnellement, je suis auto-entrepreneur, RSArd, je bénéficie d’aides au logement, et je suis en train de rembourser un crédit d’équipement pour mon atelier. Dans ta liste de classification des sous-hommes, je pense que j’ai une bonne place, donc. Pour aggraver mon cas, je suis en plus dépendant d’un ophtalmo: deux fois il m’a retiré des corps étrangers de la cornée, sans quoi à l’heure actuelle, parce qu’ils se seraient enkystés, ma vue aurait pu baisser au point de me rendre quasiment inapte à pratiquer mon activité. A d’autres occasions dans ma vie, le rétablissement sûr et rapide de mon état de santé n’a été du qu’à ma dépendance à des médecins et pharmaciens. Si je m’étais séparé de ma dépendance à mes instituteurs, je serais probablement bien trop analphabète pour seulement lire et comprendre ce fil de discussion. Pendant de nombreuses années, j’ai été dépendant de mes parents pour me nourrir, me loger, me vêtir, et m’aider à me former une personnalité relativement saine et équilibrée.

Et tu sais quoi? Ces « dépendances » sont en fait des opportunités pour la plus grande partie. Sous la dépendance, se cache en fait la réciprocité, qui est peut-être LE signe sous lequel il faut mettre tous les rapports humains. Certes, les structures sociales, les traditions, les institutions, le pouvoir emmêlent les choses, parfois au point de les rendre absolument détestables et de vouloir tout balancer en bloc. C’est une réaction de colère légitime, plus ou moins saine selon qu’elle est espoir ou aigreur, mais fallacieuse, comme l’est; par exemple, la peine de mort. Le sentiment d’injustice, ou d’oppression, est l’intuition que justement, on est au coeur d’un système où la réciprocité n’est pas respectée. Et je parle de réciprocité au sens très large, où chaque mot compte, même la plus (apparemment) insignifiante attitude corporelle, en passant par les salaires et la reconnaissance sociale, c’est à dire absolument dans tout le champs des rapports humains possibles.

Celui qui trouverait à se plaindre de cette « comptabilité mesquine » n’a que deux solutions: le don pur, absolument désintéressé, ou l’égoïsme pur, qui conduit la personne à se considérer seul sujet au monde, tout le reste n’étant qu’objets. Je reste persuadé que c’est les déséquilibres du donner/recevoir qui fâche tellement les gens sur la société en général et le travail en particulier.

Gotfried : clap, clap, clap … c’est très bien dit.

75 ans de vie c’est 657000 h
42 ans de travail (1600 h par an) c’est 67200 h

10% du temps de vie …

75 ans de vie c'est 657000 h 42 ans de travail (1600 h par an) c'est 67200 h # 10% du temps de vie ...
André Jacques vous oubliez deux équations.

1/ Une heure en usine ou dans un poulailler industriel compte triple.

2/ L’effort humain et la pénibilité du travail ne se résume, ne s’évalue et ne se démontre pas avec des équations.

75 ans de vie c'est 657000 h 42 ans de travail (1600 h par an) c'est 67200 h # 10% du temps de vie ...
André Jacques vous oubliez deux équations.

1/ Une heure en usine ou dans un poulailler industriel compte triple.

2/ L’effort humain et la pénibilité du travail ne se résume, ne s’évalue et ne se démontre pas avec des équations.


Je n’en doute pas, je confirmais simplement mon message n°22710.
Mais je pense qu’il y a 150 ans les conditions étaient beaucoup plus difficiles.

Vous trouverez dans http://www.ecosocietal.org dans le chapitre des rémunérations quelques exemples de ce que j’espère dans une société future mieux équilibrée; il ne fait aucun doute pour moi que les métiers (il faut bien qu’il y ait des gens qui travaillent/produisent pour que tous puissent vivre, non ?) les plus durs, socialement utiles, qui nécessitent plus "d’investissement "personnel, etc doivent être les mieux payés.