93 RÔLE DES ARMES dans la démocratie (acquisition, possession, utilisation)

Modifs en rouge :

L’interdiction légale, l’obligation légale, et les dispositions permettant à l’État de limiter le droit de fabriquer, mettre à disposition, vendre, acheter, posséder, utiliser, détruire tout bien ou service ne peuvent être qu’un choix explicite du peuple.

Voilà. Ça me paraît suffisamment précis pour être difficilement contournable. Des vicieux trouveraient probablement une habile rhétorique pour arriver à leur fin, mais le ton est suffisamment autoritaire pour que les éventuelles failles de la lettre ne se retournent pas contre l’esprit. Et ça introduit un régime général, un principe général, qui coupe l’herbe sous le pied à l’arbitraire, ou du moins, si arbitraire il y a, il sera le fait du peuple.

En quoi posséder une arme amène t'il la sécurité? Et si la police viens après le crime/délit c'est bien parce que personne ne peux savoir à l'avance qu'un acte répréhensible va se produire non? Et donc accorder le port d'arme, et dans l'état où vous le présentez reviens à faire respecter les lois soi-même, et donc à quel niveau intervient la justice? C'est une vrai question. Landerec à raison quand il dit que rien ne garantit que qui que ce soit va respecter une loi. L'interdit à toujours attiré des gens, le port d'armes n'y changerait rien même au niveau constitutionnelle. Et honnêtement, sa me ferait bien mal de voir la France dériver dans des délires Texanes où tout le monde se cacheraient derrières des lois qui ne sert qu'à assouvir leurs envies incontrôlées de folie meurtrières mélangés à une phobie de l'étranger et donc du différent.
En quoi NE PAS posséder une arme amène-t-il la sécurité ? La victime sait instantanément qu'un acte répréhensible a lieu du fait qu'elle est la victime. La défense personnelle doit être évidement légitime et cela ne soustrait pas au processus juridique qui intervient de toute manière après les faits. Aujourd'hui si je subis un cambriolage et que le délinquant veut intenter à ma vie, je suis en droit de lui planter un couteau de cuisine dans les tripes pour le neutraliser, dans le cas de la stricte "légitime défense" qui se doit d'être proportionnée à la menace : ne pas utiliser d'arme à feu contre quelqu'un qui vous agresse à mains nues par exemple. Votre vision du Texas est vraiment délirante, vous regardez trop la télévision.
La force physique n'est qu'un fondement politique? Pouvez-vous développez un peu plus s'il vous plaît? Avec le port d'armes ce n'est pas le reflexe qui prendrait le dessus sur la force physique, puisque pour tirer il faut bien appuyer sur une gâchette et dans le cas d'une situation de face à face, celui qui à le plus de reflexe gagne, au même titre que dans le cadre de la force physique non? L'exemple de la punition du goûter pour le délinquant ou le corrompu ne tient pas la route. Car dans ce cas j'ignorai que l'on attendait Sarkozy avec une arme létales pour répondre des ses actes par rapport à la Libye ou à Karachi? Tout comme pour le délinquant Lacoste, l'affreux n'est pas constamment sous la menace d'une arme sur la tempe. Faut un peu arrêter les polars de Tf1.
C'est de la soupe dans votre cerveau ! J'ai dit que la force physique, son application plus précisément, est un fondement du pouvoir politique. Chaque mot compte dans cette phrase. Quelque soit la forme que prend la force physique : un coup de matraque, une balle en plomb, un électrochoc de Taser, un coup de poing, un coup de couteau, un missile de croisière etc. Si Sarkozy ou le petit délinquant ne se présentent pas au tribunal, le procès se passera sans eux (à moins d'être reporté s'ils ont une excuse valable) et ensuite les forces de l'ordre risquent fort d'aller les chercher [b]MANU MILITARI[/b] (Taser, pistolet, tonfa etc) s'ils écopent d'une peine de prison. Si les forces de l'ordre n'étaient pas armées, elles n'auraient sans doute aucun pouvoir.
Rien ne garantit qu'une force de l'ordre ou que l'armée font respecter une constitution plutôt qu'un intérêt personnel, les armées et la police ont toujours reçu leurs ordres de haut fonctionnaires et des dirigeants d'un pays. Si le ou les dirigeants sont des affreux corrompues qu'elles sont les chances pour que l'armée servent leur(s) lubie(s)? Et cela ne sert à rien d'incriminer le cœur de l'armée puisque la majorité des êtres humains se rangent du coté de celui qui présente le moins de risques pour lui et ses proches. Croyez-vous que tout le corp. de l'armée de l'Allemagne nazies des années 40 étaient constituées de soldats qui épousaient le régimes de ce dernier?
Ceux-là sont restés dans l'armée pour ne pas avoir à faire face aux conséquences s'ils désertaient. Ils ont choisi la soumission.
Je remarque, qu'après lecture de tout le post, beaucoup de gens ici défendent le port et le droit d'utiliser une arme létales chez soi, pour leurs propre intérêt personnel. Ils utilisent le prétexte de la défense de leur vision de la loi et non celle de la communauté donc la constitution. Les arguments utilisés sont issu de la peur et de la haine de son prochain.
Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil ! Vous savez quoi ? Je propose une votation pour confisquer tous les couteaux (de cuisine notamment) pointus et pour interdire leur fabrication/importation. On devra se contenter de couteaux à pointe arrondie. :|:):D:lol: Mon propre intérêt personnel : survivre aux gens qui s'en prendraient à ma vie ! On voit l'effet de la télé-botomie...
En conclusion, je ne crois pas que de posséder une arme chez moi, dissuaderait un ministre de l'économie d'augmenter les impôts si le besoin est présent, et que je n'irai de même non plus à Bercy tout mitrailler sous prétexte que je trouve sa injuste.
Mais bordel....:rolleyes: Dans le système politique que l'on cherche à établir il n'y aurait pas de "ministre de l'économie" !!! Ce que l'on cherche c'est THE END OF THE GOVERNMENT AS WE KNOW IT ! S'il l'Etat sous quelque forme que cela soit décide contre l'avis du peuple d'augmenter les impôts, ce dernier ferait "appel" avec un référendum de répudiation pour virer ces moins que rien et si ça ne marchait pas c'est par la voie des armes que ça devrait se régler, tout en sachant que la vue de 50 000 personnes outillées dans les rues de la capitale pourrait suffire à faire abdiquer les guignols (qui auraient été pourtant tirés au sort).
Vous imaginez vous jouer au foot ou vous baigner avec un flingue en bandoulière, aller à la cantine avec votre flingue en travers de votre assiette, et assister à une conférence en tripotant un flingue pointé sur le conférencier ? A vous lire, j'imagine que vous vous voyez très bien et volontiers obligé de passer vos loisirs à entretenir vos joujoux et à vous entraîner à leur usage. Personnellement je préfère me remplir les yeux de la beauté de ce que la civilisation industrielle n'a pas encore détruit. Si le devoir de bricoler des armes me prive de ma liberté, alors il m'interdit ce qu'il était censé me permettre.
La distinction est faite entre le port de manière visible et le port de manière discrète au niveau de la loi. Un malfaiteur n'a aucun intérêt à porter de manière visible une arme, même dans un état qui l'autorise. En revanche le citoyen honnête a intérêt à porter son arme de manière visible car c'est plus aisé de s'en saisir et cela dissuade ledit malfaiteur. Avez-vous déjà utilisé une arme à feu ? Personnellement, je ne me vois pas porter de manière visible un pistolet, tout simplement parce que les gens me regarderaient de travers en France, mais le porter de manière discrète ne me gênerait point. Chacun occupe ses loisirs comme il l'entend, j'aime bien me balader en forêt. La question des armes n'est qu'une contrainte pour moi, à cause de la présence de malfaiteurs dans la société.
Ceux que moi j'appelle comme ça ce sont les 60 000 (soixante mille) centimilliardaires du monde (que vous n'aurez jamais à portée de vos armes), leurs héritiers (qui seraient bien contents qu'ils passent à portée de vos armes), avec leurs armées de juristes interchangeables (payés pour trouver les failles de la loi ou les inventer), leurs armées d'acheteurs interchangeables (payés pour ruiner les petits producteurs), leurs armées d'ingénieurs financiers ou autres interchangeables (payés pour inventer des joujoux à inclure dans le devoir d'achat), leurs armées de vendeurs interchangeables (propagandistes, journalistes chiens de garde, et enseignants adorateurs du programme officiel, ...), leurs armées de zombies à qui il ne reste plus que la destruction des autres formes de vie pour se se sentir exister.
Les voilà les affreux dont je parle, qui veulent un peuple désarmé et servile. Portez-vous des fleurs dans les cheveux ?? Moi non. Je vois très bien où on se dirige avec ces affreux aux commandes.

@Gotfried : j’ai apprécié ton message #67 concernant le parallèle à la voiture et au permis.

Pour conclure, la proposition d’article de Lanredec me semble acceptable, même si je préférerais qu’un article soit consacré aux seules armes du fait qu’elles sont selon moi le fondement du pouvoir politique, historiquement parlant, contrairement à la voiture ou à la canne à pêche (faut un permis aussi pour pêcher). Il faut bien faire des compromis pour avancer !

je préférerais qu'un article soit consacré aux seules armes du fait qu'elles sont selon moi le fondement du pouvoir politique, historiquement parlant,
Mais de quel pouvoir parlons nous ? Celui d'imposer sa volonté et de limiter la liberté des autres (et donc la sienne), ou celui d'aimer, de séduire, d'avoir des enfants, de leur donner un maximum de bien être, et surtout de leur donner les moyens intellectuels et matériels d'en faire autant "pour les siècles des siècles" ? Ce n'est pas parce que la plupart des sociétés étatiques (toutes ?) ont historiquement été fondées sur la coercition que ça doit non seulement être un présupposé mais même un prérequis.

Bien plus important que les armes il y a, entre autres, l’accès à l’eau (une arme de poing ne vous suffira pas à convaincre Veolia avant que vous soyez mort de soif), à l’information (la possession d’une arme à feu ne vous dira pas qui est le coupable de vos malheurs), et à la nourriture (semences vernaculaires, outils aratoires, …), dont vous ne parlez pourtant pas.

Or, alors que, dans la plupart des pays et en France en particulier, il est facile de posséder légalement une arme et qu’il n’est nulle part réellement question de limiter significativement ce droit (normal, ça se vend, et ça rapporte gros), les affreux sont déjà très avancés dans la monopolisation de l’accès à l’eau, à l’information et à la nourriture … Quel porteur d’arme a fait quelque chose pour l’empêcher ?

Pour revenir au projet d’article ci-dessus, il ne me plait pas réellement. Par exemple il autorise explicitement l’État à détruire la sécurité sociale ou la police tant que le peuple n’a pas pensé à faire une loi pour l’interdire. Il faudrait au moins qu’il soit subordonné aux autres droits.

Non car l’interdiction légale ne peut être qu’un choix explicite du peuple.

Non car l'interdiction légale ne peut être qu'un choix explicite du peuple.
Je lis (j'ai écrit ;) ) :
L'interdiction légale [...] de [...] détruire tout [...] service ne peu[...]t être qu'un choix explicite du peuple.
J'en déduis que je (membre du gouvernement) peux mettre fin à n'importe quel service sauf si c'est explicitement interdit par le peuple. Non ?

C’est encore une fois jouer sur les mots! Au lieu d’aller fouiner avec perversité dans les failles de cette formulation qu’on vient à peine d’établir, signale la faille, et propose une modification afin de la fermer. Quand un ami a un lacet défait, tu marches dessus pour qu’il se pète la gueule et lui dire alors qu’il éponge le sang qui coule de son nez: « Bah, t’avais qu’à vérifier que t’avais bien fait tes lacets! », ou tu l’arrêtes pour lui signaler qu’il risque de trébucher avec son lacet défait? Il y a encore du boulot avant que la bienveillance s’impose comme une norme morale d’intérêt social…

D’ailleurs, dans la version corrigée qui figure en haut de cette page, on peut lire:

[...]les dispositions permettant à l'État de [...] détruire tout [...] service ne peuvent être qu'un choix explicite du peuple.

Personnellement je lis :

[...]les dispositions permettant à l'État de limiter le droit de [bla bla] ne peuvent être qu'un choix explicite du peuple.
Je propose une formulation. Je signale qu'elle n'est pas satisfaisante. Je pense en avoir fait plus que les autres pour éviter que l'ami marche sur le lacet que [i]je [/i]lui ai noué. Voulez vous qu'en plus de ça [i]je [/i]le lui renoue, et que [i]je [/i]le porte dans les bras ? Nous participons tous aux réflexions que je sache.

… et d’ailleurs, n’ai je pas proposé :

Il faudrait au moins qu’il soit subordonné aux autres droits.

?

Non car l'interdiction légale ne peut être qu'un choix explicite du peuple.
Je lis (j'ai écrit ;) ) :
L'interdiction légale [...] de [...] détruire tout [...] service ne peu[...]t être qu'un choix explicite du peuple.
J'en déduis que je (membre du gouvernement) peux mettre fin à n'importe quel service sauf si c'est explicitement interdit par le peuple. Non ?
Mais dans l'article proposé il est aussi écrit "obligation légale" , peut être mettre aussi "l'autorisation legale ".

Houla ! Si on écrit que l’autorisation de faire quelque chose doit être être explicite, ça va pas. C’est dire que tout ce qui n’est pas autorisé est interdit ?

Pour l’état, oui.
Tout ce que l’on autorise pas explicitement à l’état de faire lui est interdit.

C’est mieux. Remplaçons la proposition précédente par :

Ce qui n'est pas explicitement interdit par le peuple aux personnes physiques leur est permis. Ce qui n'est pas explicitement autorisé par le peuple aux personnes morales (États, entreprises ou autres) leur est interdit. Il est interdit aux personnes physiques d'agir pour une personne morale dans le but de détourner cet article.
Ça va nous obliger à expliciter exhaustivement les tâches des différentes institutions mais un certain nombre de constitutions existantes le font déjà. Côté personnes physiques ça laisse un trou béant pour ce qui relève de la morale implicite à la société dans laquelle nous vivons.

Ca me paraît être une bonne formulation.

La morale implicite, c’est à peu de chose près la conscience. Je doute que modifier les lois abolisse brusquement la conscience chez les gens, qui par simple inertie devraient continuer à vivre à peu près comme avant. Par contre, il convient d’assez rapidement, effectivement, redéfinir les crimes et les délits les plus communs, et les moyens de répression et prévention. Autant le meurtre reste un acte très grave auquel les gens ne vont pas s’ adonner simplement parce qu’il y a un petit temps de battement juridique, mais par contre le pillage des magasins, le vol en général, pourrait faire un bond.

Sans armes, pas de pouvoir, qu’elles soient aux mains de l’état ou des citoyens. Mais elles ne suffisent pas bien évidement, il faut qu’il y ait une volonté de s’en servir pour affirmer son pouvoir, parce qu’elles peuvent aussi servir à chasser, à trouer du carton, ce qui ne nous intéresse guère dans ce débat.
Disons que c’est une base du pouvoir politique mais qu’il y en a d’autres.

Le pouvoir au peuple, demos kratos, scrogneugneu !

Merci à tous : je trouve ce cerveau collectif pa-ssio-nant !
Merci, vraiment :slight_smile:
Étienne.

Passionnant,

Quand on se fait pas lincher par les pro de la gachette :confused:

Je me permet de ressusciter ce fil car étant sur des forums américains, il se passe là bas quelque chose de très intéressant. Comme vous le savez, il y a eu le 14 Décembre une terrible fusillade dans l’école primaire de Sandy Hook, Connecticut, dont le lourd bilan a été la mort de 20 enfants, 6 adultes, et du tueur présumé. Evidement, c’est particulièrement insupportable pour l’opinion, qu’elle soit américaine ou étrangère. Personne ne peut tolérer que des enfants soient ainsi pris pour cibles et tuer. Cependant, comme énormément d’affaires qui émeuvent l’opinion depuis quelques années, celle-ci semble encore assez louche. En particulier parce que des lois anti-armes commencent à être élaborées, à grand renfort de larmes de crocodile du président Obama.

Contrairement à la France où tout est bricolé dans notre dos (« Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la loi », et on ne participe pas à son élaboration), les Américains ont leur Constitution et le Bill of Rights, qui établissent bien plus clairement que chez nous les droits du peuple et les devoirs des gouvernants. Le droit de posséder et de porter des armes est un droit constitutionnel. Paradoxalement, aux USA, le conservateur pro-arme est libertaire au fond, tandis que le progressiste anti-arme est étatiste et sécuritariste. Enfin bref, tout cela donne lieu à des débats assez animés. Si certains défendent leur droit à avoir des armes simplement parce qu’ils se sentent plus forts armés, et, en gros, parce que ce sont des abrutis de droite, de nombreux militants pro-arme ont en fait une conception très saine de ce qu’est l’autorité politique, d’où découle une conception démocratique certes un peu basique, mais très forte.

Sur un des forums où je vais, j’ai pu lire ceci:

There are principles at work. In America authority belongs to the people as a natural right. We lend a portion to governing officials to conduct necessary business. That is why the Constitution begins "We the people ......... do ordain and establish this Constitution for the United States of America." and the Declaration of Independence says "Governments are instituted among Men, deriving their just powers from the consent of the governed" But it is the nature of men that governors are never satisfied with the amount of power they have been given. They are addicts who always want more. And having obtained power they clutch it and never let go.
Que je traduis rapidement: Il y a des principes en jeu. En Amérique, l'autorité appartient au peuple comme un droit naturel. On en prête une partie aux gouvernants pour gérer les affaires indispensables. C'est la raison pour laquelle la Constitution commence par "Nous, Peuple des États-Unis, en vue de former une Union plus parfaite, d'établir la justice, de faire régner la paix intérieure, de pourvoir à la défense commune, de développer le bien-être général et d'assurer les bienfaits de la liberté à nous-mêmes et à notre postérité, nous décrétons et établissons cette Constitution pour les États-Unis d'Amérique." (je met l'intégralité du Préambule de la Constitution américaine, car autant tout américain la connait, autant pour les français c'est moins sûr) et la Déclaration d'Indépendance dit: "Les Gouvernements sont institués parmi les Hommes, et reçoivent leurs justes pouvoirs du consentement des gouvernés". Mais il est dans la nature humaine que les gouvernants ne soient jamais satisfaits par la quantité de pouvoir qu'ils ont. Ce sont des drogués/accros qui en veulent toujours plus. Et quand ils obtiennent du pouvoir, ils s'y accrochent et le ne lâche jamais.

Ainsi, d’un point de vue franc-français, et il faut dire sous l’influence de nos médias oligarchiques, le mouvement pro-arme se réduit dans notre imaginaire collectif au texan qui vote Palin faute qu’il y ait plus à droite, tue des animaux pour le plaisir, bat sa femme et ses gosses, souhaite la mort des pédés et se marre de la pauvreté des Noirs, et, évidement, est complètement insensible aux meurtres de masse et même à la mort d’enfants. Les anti-armes américains ont aussi, à peu de chose près, cette vision des choses. Bowling for Colombine en est une excellente illustration. Il s’agit bien sûr de diaboliser ces personnes qui au fond ont une conception de la politique nuisible à l’expansion du pouvoir des gouvernants. Evidement, c’est une conception très basique, embryonnaire presque, car à coté de ça ils adhèrent parfois à des politiques néoconservatrices qui relèvent directement de la mentalité qui veut abolir ou fortement restreindre le Second Amendement, mais ils osent quand même dire que le pouvoir qu’ont les gouvernants n’est pas un dû, mais qu’il revient entièrement au peuple.

Je tenais juste à faire ce petit post pour montrer qu’indépendamment de la question des armes elle-même, il peut se jouer bien plus qu’un droit parmi d’autres. Pour les pro-armes américains, lutter contre toute loi restreignant leur droit à acquérir, posséder ou porter une arme est une manière de faire comprendre aux gouvernants quelle est leur place, et de s’insurger contre leur putsch silencieux.

Et comme d’habitude on retrouve la même synthèse, pro-libertaire, de l’appel du peuple quand on parle du droit du port d’armes des États-Unis. Comme dans chaque plaidoyer pour le port d’armes, on retrouve toujours les mêmes arguments qui pour certains sont vrais et pour d’autres ne font qu’amplifier une peur du voisin qui est de plus en plus forte et d’une confiance en soi tellement faible qu’un objet qui fait boum rassure.

Expliquez-nous Gotfried, comment justifier le droit de l’achat de l’arme de guerre, ou les armes lourdes? Savez-vous qu’au États-Unis, que vous pouvez-vous achetez un tank pour embellir votre jardin? Ou que des lance-roquettes ont déjà été offerts pour Noël? Quel est l’intérêt? Menacer leur maison blanche afin de faire peur à Obama et aux suivants après lui? Non, c’est de la poudre aux yeux ce genre d’arguments. Les pères fondateurs des États-Unis n’ont jamais voulue qu’un M-16 ou un missile sol-air soit à disposition du publique, ils parlaient d’armes bien référencé et de petit calibre qui je le rappel suffit pour assassiner quelqu’un. Ce n’est pas parce qu’un post sur un forum, certainement écrit par un militant de la NRA, que cela reflète le quotidien de l’Américain. Ne croyez-vous pas que les parents Américains ont une boule au ventre quant à envoyer leurs enfants à l’école avec toutes ces armes en libres circulations? Depuis l’an 2000 c’est la 5eme école attaquée je crois, avec des armes lourdes, type de guerre. Et ce n’est pas finie si les lois ne change pas, surtout quand des militants de la NRA, regrettent l’absence d’armes en salle de cours pour défendre leurs classes, et qu’ils poussent des enfants de 5-6 ans à porter une arme à l’école!!! Qu’est-ce qui c’est passé à peine 5 jours après le dernier massacre? Un enfant tue son camarade en cours de récré avec le flingue que papa lui avait prêté le matin au petit déjeuner!!

Tout ces discours sur les armes pour justifier leurs légitimités est plus que navrant, et on se cache derrière des pseudos causes citoyenne pour cacher sa folie et sa fascination de l’arme à feu. Quand les fanatiques Américains comprendront que ce n’est pas celui qui aura le plus gros calibre qui gagnera le steak peut-être qu’un remaniement sera possible.

Ne croyez pas que je fais une généralité quant aux citoyens Américains, ceux que je décris caricaturalement ne représente qu’une minorité mais étale sur la table leur lobby avec force et ampleur. Pour avoir eu la chance de rencontrer et discuter avec des Américains de l’Arizona, je peux assurer que beaucoup d’Américain ne comprennent pas cette liberté d’achat et le non contrôle des armes à feu sur leur sol.

Je n’ai pas parlé du port d’arme en particulier, mais du droit constitutionnel énoncé dans le second amendement, à savoir « the right to keep and bear arms ». Je ne discute pas les modalité du droit américain, mais l’affrontement entre un gouvernement et des lobbys qui tendent vers la restriction d’un droit, et des citoyens et un lobby (la NRA, pour la pas le citer) qui défendent ce droit. Bien sûr, des deux cotés il y a aussi bien des citoyens que des élus, des gens manipulés que des manipulateurs, des gens sincères et conscients dans leur combat et des abrutis qui ne font que suivre. Je ne joue pas à l’arbitre de la question du droit des armes, mais je pointe une lutte d’influence, dont un des partis bénéficie de l’appui et de la dynamique gouvernementale (à savoir le parti « anti-armes »).

Je n’ait pas à justifier une loi qui reconnait le droit, avec des différences locales notables, à l’achat et au port d’armes, certaines étant des « armes de guerres » (comme si c’était particulièrement choquant; on fait de nos jours des armes de chasse qui couchent des grizzly sur le coup, mais c’est le 5.56 qui fait flipper). Mais la restriction de ce droit ne va pas de soi non plus. La logique américaine c’est de dire que, de base, le peuple a tous les droits, et que faire des lois, et donc interdire des choses, est un mandat exceptionnel confié aux représentants élus, et que c’est à eux de justifier leurs décisions. Ca ne veut pas dire que n’est interdit que ce que la loi interdit, mais les autres interdictions sont contractuelles (au sens large) et privées. D’où, aussi cette spécificité américaine, choquante pour un français, que chaque échelon social/administratif est producteur de droit: la ville, le conté, l’état, la fédération, le droit (au sens juridique) ainsi produit est en quelque sorte l’officialisation et la reconnaissance légale de conventions (idéalement) reconnues par les habitants de l’unité territoriale.

Je crois qu’il y a quelque peu incohérence à prétendre que les acheteurs d’armes sont des paranos qui ont peur de leurs voisins, quand on utilise par ailleurs comme argument contre les armes la peur des parents pour la vie de leur enfants « avec toutes ces armes en libre circulation » (remplaçons « armes » par « tueurs », et ont a le discours réactionnaire-sécuritaire le plus pur, celui-là même que les anti-armes prétendent être la source du désir paranoïaque d’arme). A la limite, à être un crétin irrationnel, avoir la peur des brigands est malgré tout plus sensé qu’avoir peur des armes à feu, qui elles n’ont aucune volonté propre. Par ailleurs, au delà des rumeurs et des fantasmes, jamais je n’ai entendu parlé de particuliers achetant des chars d’assaut armés et en état de marche. Des châssis « démilitarisés », ça par contre, je dis pas. Les armes du temps des Founding Fathers étaient loin d’être de petit calibre: le Brown Bess, le fusil de base de l’armée britannique avait un calibre de 18mm, et le Charleville, son équivalent français, de 16.5mm. Mais à la limite, on s’en fout absolument, c’est un détail sans la moindre sorte d’importance.

Par contre, ce qui est grave, c’est d’imaginer que des choses qui ne sont pas explicitement interdites dans un texte de loi un peu ancien puissent l’être aujourd’hui sans autre justification que l’interprétation de la volonté de ceux qui ont fait la loi. Car alors comment, au contraire, supposer que ceux qui ont voté l’article du code de la route interdisant le stationnement en double-file, eux, voulaient que cet article s’applique encore dans une France de 63 millions d’habitants comportant peut-être cinq ou dix fois plus de voitures qu’à leur époque? Hein? A ce moment-là, autant abolir toute loi, ça va plus vite, car un jour, Mr X arrivant au pouvoir pourrait aussi demander à la nation, sur un ton rhétorique, si les lois de séparation des pouvoirs auraient été votés si, à l’époque, un homme aussi formidable que lui avait été présent. Et de répondre que non, en se déclarant du même mouvement souverain suprême du pays, et instituant son parti comme unique force de police et de jugement, n’ayant de compte à rendre qu’à lui.

C’est vrai que j’aime bien les armes à feu. Ce sont souvent des concentrés d’ingénierie très intéressant à étudier, et l’histoire des armes est inséparable de l’Histoire (avec un grand H). Si cela pose problème à quelqu’un, qu’il se figure qu’en vertu de ce simple intérêt pour un objet mécanique toute mon opinion est biaisée, je clos simplement le dialogue avec cette personne, dont les préjugés font honte à l’intelligence. Mais s’il est possible de passer outre les clichés les plus éculés, alors peut-être on pourra se concentrer sur le rôle symbolique de cette lutte inégale autour du droit des armes, puisque le débat n’est pas laissé aux citoyens, mais que le gouvernement pèse de son poids dans un des plateaux de la balance. Un peu comme le « Non » au référendum de 2005 ne portait pas vraiment sur le projet de Constitution, mais était un message du peuple: « Nous n’aimons pas votre conception de la politique, et votre manière de nous prendre pour des cons. Nous votons « non » car vous nous faîtes chier, et puisque pour une fois il ne s’agit pas de choisir entre bonnet blanc et blanc bonnet, on peut vous le dire en face ». Combien ont voté « non » sans lire le texte? Il serait facile d’essentialiser le « noniste » en inculte réactionnaire et manipulé par les populistes (par exemple), c’est ne pas comprendre qu’au delà des leurs défauts, de leurs conditionnements, de leurs limites, les gens perçoivent quand ils ne sont pas respectés, et qu’ils expriment leur ras-le-bol, leur indignation par des moyens très limités, parfois même inconsciemment. Et même un crétin peut être légitimement indigné au fond de lui-même, quand bien même cette indignation se manifesterait extérieurement ou politiquement de manière crétine.

Bien sûr qu’il y a beaucoup de crétins parmi les pro-armes (il n’est pas prouvé qu’il y en ai moins en face), et parfois leur vision des choses est à gerber (proximité idéologique avec les néo-cons), mais au delà de ce crétinisme, qui est souvent un habitus (au sens bourdieusien), il y a bien un homme, et au delà des structures mentales qui lui viennent de son éducation, de son milieu, de ses choix, des ses habitudes de vie, il y a la même perception indicible des choses affectives et sociales. Au gros con de droite chasseur viandard pro-arme et au pauvre gaucho abruti fumeur de beuh anti-arme, un crachat sur la gueule fait le même effet. Et bien l’état d’ébulition dans lequel sont les pro-arme est l’expression maladroite de la colère face au crachat à la gueule que constitue l’attaque contre leur dignité en tant qu’homme que constitue la manière dont on veut restreindre le droit aux armes. C’est pareil avec la « manif pour tous », c’est la réaction face à la manière dont le gouvernement leur crache à la gueule. Ce crachat à la gueule, c’est ce que Bourdieu appelle la violence symbolique, qu’on subit souvent inconsciement, mais qui suscite aussi des réactions régies par l’inconscient. Ce qui fait que la cause est bonne, la réaction légitime, mais le discours est souvent mauvais, en décalage, voire contre-productif, car on accuse le coup, mais ne détectant pas qui l’a porté et comment, on riposte n’importe comment. Le débat sur le droit des armes aux USA est la scène d’une violence symbolique, et dans cette lutte, le parti anti-arme a de son coté le gouvernement. Dans les faits mollement peut-être, mais symboliquement c’est capital.

Bien que plutôt anti-armes, j’adhère à ce raisonnement*. Le deuxième amendement est d’abord un symbole. Une contrainte qui s’applique aux lois liberticides. Sans lui c’est le Patriot Act qui serait le symbole de la politique étatsunienne.

  • Sauf « le problème ce n’est pas l’arme c’est celui qui la porte ». Autant dire « ce n’est pas l’arme qui tue, ce sont les dégâts consécutifs au passage de la munition ». Ou « la science est neutre, le problème c’est son utilisation ». Ellul a bien montré que si quelque chose est rendu possible par une technique, cette chose se produira. Développer une technique est inséparable de produire ses conséquences, même les plus désagréables, même celles dont on pourrait croire que la morale la plus basique interdirait à tout être humain de mettre en oeuvre.